ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• TABLE - Image de la nourriture, de la bénédiction et de la communion.
Dans la Bible, la table est généralement une image de la nourriture, de la bénédiction et de la communion (Job 36, 16 ; Psaume 23, 5 ; 78, 19 ; 128, 3). Le Seigneur Jésus s’en sert pour la jouissance de la bénédiction dans l’éternité, lorsqu’il promet à ses disciples « qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira (Luc 12, 37) ». Nous trouvons une image particulièrement belle en 2 Samuel 9, où il est dit plusieurs fois que le pauvre Mephibosheth, objet de la bonté de David, mangeait continuellement à la table du roi. La nourriture et la communion y sont clairement exprimées.
La première table mentionnée dans la Bible est celle des douze pains de proposition dans la tente d’assignation (Exode 25, 23-30). Elle était faite de bois de sittim et plaquée d’or. Par ces pains, les douze tribus d’Israël étaient représentées symboliquement devant Dieu dans le sanctuaire. Aussi bien Dieu que les sacrificateurs avaient continuellement l’ensemble du peuple de Dieu devant les yeux.
En Malachie 1, 7, 12, l’autel de l’holocauste est appelé la table de l’Éternel (ou du Seigneur). La même expression se trouve en 1 Corinthiens 10, 21. L’autel de l’holocauste dans l’Ancien Testament était le lieu où le peuple d’Israël exprimait sa communion avec Dieu par les sacrifices offerts ; de même la Table du Seigneur dans le Nouveau Testament est le lieu où les croyants, en participant au pain et à la coupe, expriment d’une manière visible leur communion avec le Seigneur en vertu de son sacrifice. Comme il s’agit de la Table du Seigneur, la responsabilité que tout se fasse en pleine conformité avec Sa volonté y est aussi liée. C’est pourquoi nous trouvons ensuite la mise en garde contre la communion avec la table des démons, c’est-à-dire avec les autels des nations.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TAISSON - Désigner le matériau dont étaient faites la couverture la plus extérieure de la tente d’assignation.
Le mot hébreu tachasch est employé dans la Bible pour désigner le matériau dont étaient faites la couverture la plus extérieure de la tente d’assignation (Exode 25, 5 ; 26, 14) et des sandales ou chaussures (Ézéchiel 16, 10). Aujourd’hui encore, la signification de ce mot n’est pas clairement établie. Dans la version des « Septante », il est rendu par la désignation de couleur « jacinthes », dans la Vulgate, par « violet, bleu foncé » ; Martin Luther l’a traduit par blaireau (allemand : Dachs), sans doute uniquement en raison de la prononciation très proche. D’autres traducteurs du temps de la Réformation ont suivi. En langue française, taisson semble tiré d’un mot gaulois signifiant: qui appartient au blaireau. Dans les versions actuelles, outre « dugong », on trouve « marsouin », « dauphin » ou « phoque », qui sont aussi des mammifères marins.
Le phoque indien (dugong) est un mammifère marin herbivore, dont les différentes espèces sont répandues dans les eaux chaudes le long des côtes de l’océan Pacifique depuis l’Afrique orientale, y compris la mer Rouge, jusqu’en Australie. Le dugong atteint une longueur d’environ 4 m, il a une peau bleu-gris, couverte de poils courts, avec des taches sombres.
Il semble que les habitudes de vie de ces animaux présentent un enseignement spirituel pour nous. Les dugongs appartiennent aux mammifères marins, et ceux-ci vivent normalement sur la terre ferme. L’eau constitue donc en fait pour eux un élément étranger, car contrairement aux véritables animaux aquatiques, ils doivent continuellement remonter à la surface pour respirer. Toutefois le Créateur les a équipés pour cette vie dans un élément « étranger » de manière à ce qu’il ne leur nuise pas. Le monde n’a-t-il pas aussi été un élément étranger pour le Fils de Dieu? Et ne l’est-il pas également pour tous ceux qui croient en lui ? « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde », a dit le Seigneur Jésus des siens et de lui-même (Jean 17, 16).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TEMPLE - Le temple que Salomon a bâti à Jérusalem sur mandat de l’Éternel rendait témoignage de sa sainteté, mais aussi de sa gloire.
1. Dans l’Ancien Testament.
Dieu n’a pas habité avec Adam dans le jardin d’Eden, ni avec Noé sur la terre purifiée par le déluge, ni avec son ami Abraham. C’est seulement après la délivrance d’Israël de son esclavage en Égypte qu’il est parlé pour la première fois de son « habitation », et cela immédiatement après ce grand salut : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté... Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur! que tes mains ont établi (Exode 15, 13, 17) ».
Puis sur l’ordre de Dieu, la tente d’assignation a été dressée dans le désert selon le modèle qu’Il avait montré à Moïse sur la montagne (Exode 25, 9, 40). Il en a été de même plus tard pour le temple à Jérusalem (1 Chroniques 28, 11, 19). Le sanctuaire terrestre de Dieu n’était pas seulement une «copie du vrai» et une « figure » et une « ombre des choses célestes » (Hébreux 8, 5 ; 9, 24), mais aussi un type de la maison spirituelle qui est formée maintenant de tous les rachetés, c’est-à-dire de l’Assemblée de Dieu (cf. 1 Pierre 2, 5).
Le temple que Salomon a bâti à Jérusalem sur mandat de l’Éternel rendait témoignage de sa sainteté, mais aussi de sa gloire. Ce somptueux édifice, construit avec « des pierres de prix » (1 Rois 5, 17 ; cf. chap. 6, v. 7) était deux fois plus grand que la tente d’assignation, et outre d’autres détails, les deux colonnes d’airain Boaz et Jakin constituaient sa particularité (1 Rois 7 v. 15 à 22). La nuée de gloire était le signe visible de l’habitation de Dieu dans ce temple (1 Rois 8, 10). Lorsque le royaume de Juda a été emmené en captivité à Babylone, la gloire de Dieu a quitté le temple. Elle ne reviendra que lors du Millénium, dans le temple rebâti (Ézéchiel 9 v. 11 ; 43). Quant à ses dimensions, le temple de Zorobabel était encore plus grand que le temple détruit de Salomon; toutefois l’arche de l’alliance ne s’y trouvait pas (Esdras 3 v. 6 ; Jérémie 3, 16).
2. Dans le Nouveau Testament.
Le Nouveau Testament connaît deux mots différents pour désigner le temple de Jérusalem (grec hieron et naos). Le premier, au sens plus général de « le saint », désigne l’ensemble du temple avec tous les bâtiments qui s’y rattachent, le second signifie étymologiquement « habitation, sanctuaire » et est utilisé pour le sanctuaire proprement dit.
Aujourd’hui il n’y a pas, comme autrefois à Jérusalem, d’édifice somptueux qui pourrait être désigné comme le temple de Dieu, mais il existe une « maison spirituelle », composée de personnes qui étaient autrefois sans espérance et sans Dieu dans le monde, mais qui sont maintenant rachetées par le sang de Christ et édifiées « pour être un temple saint (grec naos) dans le Seigneur ». C’est pourquoi il est également dit de lui qu’il est « bien ajusté ensemble », pareillement au corps de Christ, constitué lui aussi uniquement de rachetés (cf. Éphésiens 2, 21 avec 4, 16).
Paul emploie la même expression dans les épîtres aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un corrompt le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes » (1 Corinthiens 3, 16, 17) ; de même en 2 Corinthiens 6, 16 : « Car vous êtes le temple du Dieu vivant ». En tant qu’habitation actuelle de l’Esprit Saint, le temple de Dieu n’est pas une maison spirituelle « en construction », mais un édifice achevé.
En Éphésiens 2, 21, à la différence du «temple de Dieu» dans les épîtres aux Corinthiens, il s’agit non pas de l’Assemblée du point de vue de la responsabilité de l’homme, mais de l’édifice de Dieu dans sa perfection. L’emploi du même mot ne doit pas nous empêcher de voir cette importante différence, quand bien même, fondamentalement, il s’agit d’une seule et même chose. Au reste, le temple de Dieu est présenté, dans les épîtres aux Corinthiens, comme l’habitation déjà achevée du Saint Esprit, alors que dans l’épître aux Éphésiens, tout l’édifice croît encore pour être un temple saint dans le Seigneur ; par conséquent, tant que des « pierres vivantes » sont ajoutées, il n’est pas considéré comme étant achevé.
Le Seigneur Jésus a aussi parlé de son propre corps comme le temple qui serait détruit et relevé en trois jours, faisant par là allusion à sa mort et à sa résurrection (Jean 2 v. 19 à 21 ; cf. Matthieu 26 v. 61). Quelle pensée saisissante pour nos cœurs : le corps pur du Fils de Dieu devenu Homme, en qui habite toute la plénitude de la déité corporellement, a été un saint temple de Dieu sur la terre! Et pourtant, au temps d’Ézéchiel, la gloire de Dieu avait quitté le temple profané de Jérusalem, et elle n’y était pas retournée après sa reconstruction au temps d’Esdras (cf. Colossiens 1, 19 ; 2, 9). Quand le corps du croyant aussi est appelé le « temple du Saint Esprit », cela va dans la même direction, bien que pratiquement nous soyons souvent bien loin de répondre à la sainteté de cette Personne de la déité (1 Corinthiens 6, 19).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TENTE, TABERNACLE - Habitation et le sanctuaire de Dieu au milieu de son peuple terrestre.
Aujourd’hui encore, dans le Proche-Orient, les tentes d’habitation se composent le plus souvent de couvertures de poil de chèvre brun foncé ou tirant sur le noir (chèvre; cf. Cantique 1, 5) ; elles peuvent atteindre une grandeur considérable. Lors de la construction de la tente d’assignation aussi, du poil de chèvre a été utilisé pour la fabrication des tapis qui constituaient à proprement parler la « tente par-dessus le tabernacle » (Exode 26, 7 ; 35, 26 ; 36, 14). À la différence de la maison, la tente est une forme d’habitation humaine qui porte le caractère de ce qui est éphémère. Une tente peut continuellement être démontée et reconstruite dans un autre lieu. Les patriarches Abraham, Isaac et Jacob habitaient dans des tentes, ce qu’Hébreux 11, 9 fait particulièrement ressortir pour souligner le caractère d’étranger de ces hommes de foi. Ils savaient et confessaient qu’ils ne possédaient pas de cité permanente ici-bas, mais attendaient celle qui est à venir (Hébreux 11, 10, 11-16). Dans le Nouveau Testament, le corps du croyant est comparé à une tente qui est déposée au moment du décès, et qui sera remplacée par le corps de gloire lors de la venue du Seigneur (2 Corinthiens 5, 1 ; 2 Pierre 1, 13).
Le premier édifice que Dieu a fait ériger comme son sanctuaire était la tente d’assignation, appelée le « tabernacle » en Hébreux 9, 2. Plus tard, dans le pays de Canaan, le temple de Jérusalem a été construit par Salomon. Aussi bien le tabernacle que le temple étaient l’habitation et le sanctuaire de Dieu au milieu de son peuple terrestre. Mais tandis que le tabernacle a été construit pour la marche dans le désert, le temple représente un état durable et établi. Le tabernacle et tous ses ustensiles étaient faits de manière à pouvoir être portés; cela indique que cet état se rapporte davantage au témoignage de Dieu dans le monde, un témoignage qui n’est que passager. Le temple, en revanche, semble faire plus allusion à la vocation éternelle selon le conseil de Dieu, car le tabernacle était extérieurement petit et insignifiant alors que le temple était grand et magnifique. En Hébreux 13, 10 tout le système de la sacrificature israélite est appelé le « tabernacle », sans doute pour souligner son caractère passager.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TERRE - Peut aussi bien signifier « la terre » que le « pays ».
L’hébreu erez et le grec gé peuvent aussi bien signifier « la terre » que le « pays » (ce qui est souvent indiqué dans les notes de la version J.N.D.) ; l’hébreu adamah par contre désigne davantage le sol. Dans le langage spirituel et prophétique, la terre est souvent, par contraste avec la mer, une sphère ayant une situation ordonnée sur le plan moral ou politique. Quand le Seigneur Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre (Matthieu 5, 13) », il faut y voir en premier lieu le pays d’Israël, mais aussi la chrétienté, deux sphères dans lesquelles Dieu s’est fait connaître d’une façon toute particulière et a laissé ses traces (cf. en comparaison v. 14 : « la lumière du monde »). Alors que la première bête en Apocalypse 13, 1, figure de l’Empire romain et de son chef, monte de la mer, la seconde bête au verset 11, l’Antichrist juif, monte de la terre.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TONNERRE, ÉCLAIR - Annoncent la présence de Dieu.
Le grondement puissant et, pour beaucoup de personnes, angoissant du tonnerre lors d’un orage montre, comme l’éclair qui le précède, quelque chose de la majesté et de la grandeur du Créateur. Les éclairs et les tonnerres annoncent la présence de Dieu aussi bien lors du don de la loi au Sinaï, que sur son trône dans le ciel (Exode 19, 16 ; Apocalypse 4, 5). Dans la Bible, le tonnerre est la voix de Dieu et évoque sa puissance redoutable (Psaume 29 v. 3 à 9). Quand il parle, les hommes pensent qu’il a tonné (Jean 12, 28, 29), car ils entendent bien, cependant ils ne comprennent pas sa voix.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TROIS - Le chiffre des Personnes de la Déité (Trinité) .
Trois est en premier lieu le chiffre des Personnes de la Déité (Trinité) : le Père, le Fils et le Saint Esprit (Matthieu 28, 19). En voici quelques exemples :
– le lieu très saint de la tente d’assignation avait trois dimensions égales, c’est-à-dire que la longueur, la hauteur et la largeur étaient identiques ; il mesurait 10 x 10 x 10 coudées (dans le temple: 20 x 20 x 20 coudées, 1 Rois 6, 20), et la nouvelle Jérusalem en Apocalypse 21, 16 est aussi un cube de hauteur, longueur et largeur égales ;
– dans le Nouveau Testament, Dieu est nommé trois fois « invisible » (Colossiens 1, 15 ; 1 Timothée 1, 17 ; Hébreux 11, 27) ;
– Il est appelé trois fois « Abba, Père » (Marc 14, 36 ; Romains 8, 15 ; Galates 4, 6) ;
– trois morts furent ressuscités par le Seigneur Jésus, en démonstration de sa toute-puissance divine (la fille de Jaïrus en Marc 5, le fils de la veuve de Naïn en Luc 7, Lazare en Jean 11).
Le chiffre trois représente en outre un témoignage complet : « Sur la déposition de deux témoins ou sur la déposition de trois témoins, la chose sera établie » (Deutéronome 19, 15 ; Matthieu 18, 16). Trois est aussi le chiffre de la résurrection. Le Seigneur Jésus est ressuscité d’entre les morts le troisième jour. À ce sujet, il est à remarquer que chaque jour commencé est compté comme jour entier.
Dans l’Apocalypse, il est question plusieurs fois du « tiers de la terre » etc. (par ex. Apocalypse 8, 7 ; 9, 15). Cette désignation semble se référer au territoire de l’Empire romain. En Apocalypse 12, 3 et 4, Satan, sous la forme d’une bête ayant sept têtes et dix cornes, entraîne le tiers des étoiles avec sa queue. Vu que le chef de l’Empire romain, au chapitre 13, verset 1, est aussi représenté par une bête ayant sept têtes et dix cornes, qui ressemble à l’image du quatrième empire en Daniel 7, 7 et 23 (ayant également dix cornes), «le tiers» désigne bien le territoire de cette puissance mondiale.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TROMPETTE, COR - Signe de la venue de Christ pour les siens.
Dans la Bible, différents mots hébreux désignent des instruments à vent parmi lesquels la trompette (hébreu chazozerah) et le cor (hébreu schofar) sont les plus souvent cités. Les deux trompettes d’argent que Moïse devait se faire servaient pour la convocation de l’assemblée d’Israël et comme signal lors de diverses autres occasions (Nombres 10 v. 1 à 10). Il était aussi sonné des trompettes pour louer Dieu (1 Chroniques 13, 8 ; 15, 24 ; 2 Chroniques 29, 27, 28). Au grand jour des propitiations, il fallait par contre faire passer le «son bruyant» des trompettes (Lévitique 25, 9), de même lors de la prise de Jéricho (Josué 6, 4). Dans ce dernier passage, les trompettes sont qualifiées de « retentissantes » (hébreu schofaroth hajovelim), terme que l’on retrouve en Lévitique 25, 10 dans le mot « jubilé » qui veut dire « le son retentissant du cor » (voir note). Au psaume 98, 6, la trompette et le cor sont mentionnés ensemble. Les prophètes parlent souvent du son de la trompette pour signaler le commencement du combat ou un événement important (Ésaïe 18, 3; 27, 13 ; Jérémie 4, 5 ; 42, 14). Dans le Nouveau Testament, la trompette (grec salpinx) est mentionnée presque uniquement au sens figuré, à savoir comme caractéristique de la voix du Seigneur Jésus en tant que Juge (Apocalypse 1, 10 ; 4, 1), comme signe de la venue de Christ pour les siens (1 Corinthiens 15, 52 ; 1 Thessaloniciens 4, 16) ou comme signal pour des châtiments déterminés sur la terre au temps de la grande tribulation (les « sept trompettes » en Apocalypse 8) ; la « dernière trompette » en 1 Corinthiens 15 ne doit pas être confondue avec la septième trompette en Apocalypse 8. La trompette est une image des paroles de Dieu en témoignage et comme message aux hommes.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• TOUR - Figure de la grandeur, de la supériorité.
Dans l’Ecriture sainte, une tour est employée quelquefois comme figure de la grandeur, de la supériorité et, par conséquent, de la sécurité et de la défense. La première tour a été bâtie par les hommes à Babel ; elle était un symbole de la présomption et de l’ambition de ses constructeurs qui ont été punis par Dieu (Genèse 11 v. 1 à 9). Toutefois Dieu lui-même est appelé, par ceux qui se confient en lui, « une forte tour » qui offre un sûr refuge en toutes circonstances (Psaume 61, 3 ; Proverbes 18, 10).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• TORAH ORALE - Un terme méconnu des chrétiens !
Il peut même, quelques fois, faire peur car dans notre pensée, la possibilité d’avoir un enseignement « hors » de la Torah écrite provoque en nous un sentiment de recul. Cependant, la Bible nous explique très bien que cette « Torah orale » fait intégralement partie de la révélation que Moïse a reçu au Sinaï.
« L'Éternel dit à Moïse : Monte vers moi, sur la montagne et y demeure : je veux te donner les tables de pierre, la doctrine et les préceptes, que j'ai écrits pour leur instruction (Exode 24 v. 10) ».
« Doctrine et préceptes » se dit en hébreu « Torah vé mitsvot », «תורה ומצות », nous entendons souvent les juifs dire qu’il faut étudier la Torah et respecter les « mitsvot », c’est précisément de cela dont il est question.
Puis nous avons le terme « instruction » qui vient de la racine hébraïque « Yarah », « « ירה », qui signifie « instruire, expliquer, enseigner ». Ce terme nous parle d’une révélation orale que Dieu a donné à Moïse pour qu’il transmette au peuple la « pensée » de la Torah écrite.
Dans Lévitiques 26 v. 46, nous avons cette insère : « Telles sont les ordonnances, les institutions et les doctrines que l'Éternel fit intervenir entre lui et les enfants d'Israël, au mont Sinaï, par l'organe de Moïse », en hébreu : « אֵלֶּה הַחֻקִּים וְהַמִּשְׁפָּטִים, וְהַתּוֹרֹת », « Eléh hakhouqim véhamishpatim véhaTorah », qui peut se traduire littéralement par : « C’est la loi et la loi, et la Torah ». En d’autres termes, Moïse a reçu, au Sinaï, deux lois, la loi issue de la Torah écrite et celle de la Torah orale. Il a reçu les explications de de la Torah écrite en même temps que celle-ci.
Cette « Torah orale » était transmise au mot près au peuple (une tradition orientale très connue), les sages d’Israël n’acceptèrent de la mettre par écrit que dans les premiers siècles de notre ère à cause de l’exile des juifs qui ne pouvaient plus se transmettre oralement cette loi. Cela a donné plusieurs ouvrages tels que la « Mishna », le « Midrash », la « gémara » et le « Talmud ».
La Mishna et le Talmud sont la loi orale à proprement parlé, tandis que le Midrash est le commentaire des deux lois, orale et écrite et la Gémara est, quant à elle, le commentaire du Talmud.
La Bible nous révèle également qu’il existe une loi spécifique pour les prêtres : « Moïse mit par écrit cette doctrine et la confia aux pontifes, descendants de Lévi, chargés de porter l'arche d'alliance du Seigneur, et à tous les anciens d'Israël (Deutéronome 31 v. 9) ». Cette loi devait être lu oralement à tout le peuple tous les sept ans (shabbat d’années) : « ...alors que tout Israël vient comparaître devant l'Éternel, ton Dieu, dans l'endroit qu'il aura élu, tu feras lecture de cette doctrine en présence de tout Israël, qui écoutera attentivement (Deutéronome 31 v. 11) ».
Source : « LA BIBLE D'APRÈS LES TEXTES HÉBREU » - par Philippe Dehoux.
• TUNIQUE (de Jésus) - Un terme méconnu des chrétiens !
« Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas (Jean 19 v. 23) ».
La tunique de notre Seigneur était d’un seul morceau et sans couture exactement comme celle du grand prêtre ! Lorsque les soldats romains tirèrent au sort la tunique de Jésus, ils ne la déchirèrent pas ! Cela a une signification prophétique d’une très grande importance ! En effet, avant la venue du Messie, Israël était sous le sacerdoce d’Aaron ! Un sacerdoce qui répondait au péché du veau d’or. Le souverain sacrificateur ne devait pas déchirer sa robe de Cohen Gadol : « Il y aura, au milieu, une ouverture pour la tête ; et cette ouverture aura tout autour un bord tissé, comme l'ouverture d'une cotte de mailles, afin que la robe ne se déchire pas (Exode 29 v. 32) ».
Que se passa-t-il au procès de Jésus et à sa mise à mort ?
Caïphe, le grand prêtre de l’époque, déchira sa tunique : « Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d’entendre son blasphème (Matthieu 26 v. 65) ».
Il déchira le sacerdoce d’Aaron ! A ce moment précis, Israël et l’humanité entière passèrent du sacerdoce d’Aaron à celui de Mélchitsedek en Jésus ! « Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek (Hébreux 5 v. 10) ».
La tunique du Cohen Gadol se déchira, tandis que celle du Messie resta intacte ! Le sacerdoce de Jésus est éternel ! Mais, Oh sagesse infinie de Dieu, cela ne s’arrête pas là ! Les romains mirent cette tunique sur les épaules de Jésus pour se moquer de Lui, cependant, ils ne s’imaginaient pas qu’à ce moment précis, ils prophétisaient le royaume du Messie ! Ils lui mirent une tunique pourpre, c’est-à-dire une tunique de la couleur de la royauté et ils ne la déchirèrent pas ! Les ennemis même de Dieu, les représentants de l’empire de la bête, les romains, lui mirent sur les épaules le signe de son royaume éternel, car ils ne déchirèrent pas sa tunique ! Mais encore plus merveilleux ! Cette tunique fût prise par « les nations », Rome ! Cela signifie que le sacerdoce du Messie s’étend d’Israël aux nations pour tous ceux qui croient en son sacrifice ! Cela est parfaitement illustré par ce centurion qui reconnaît que Jésus est véritablement le Fils de Dieu au pied de la croix !
Frères et sœurs ; Christ est ressuscité et son royaume éternel est à la porte ! Encourageons-nous par cette pensée, car ce royaume ne sera jamais divisé, altéré, ni éphémère ! C’est un royaume d’éternité ! Levons les yeux car ce Jésus qui est monté aux cieux dans la nuée revient ! Voilà notre espérance !
Source : « LA BIBLE D'APRÈS LES TEXTES HÉBREU » - par Philippe Dehoux.
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• TALENTS (les) (1) - Chacun des Siens a une place particulière à occuper, et le Seigneur lui confie pour cela les capacités nécessaires et la force spirituelle.
Matthieu 25 v. 14 à 30. « Car c’est comme un homme qui, s’en allant hors du pays, appela ses propres esclaves et leur remit ses biens. Et à l’un, il donna cinq talents ; à un autre, deux ; à un autre, un ; à chacun selon sa propre capacité ; et aussitôt il s’en alla hors du pays (Matthieu 25 v. 14 et 15) ». Le Seigneur Jésus parle toujours et encore du royaume des cieux (25 v. 1). Par le mot « Car » Il rattache ce qu’Il dit à la parabole précédente, surtout à sa phrase finale (25 v. 13), et Il ajoute une comparaison complémentaire : « Car le royaume des cieux c’est comme… ». Nous pouvons comprendre cette parabole qui est devant nous maintenant, comme explicitant l’appel qui terminait la parabole des dix vierges : « Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure ».
Un homme, manifestement fortuné, s’en alla hors du pays. Ici, il ne s’agit pas d’un homme noble comme en Luc 19, mais d’un homme riche qui quitte son pays pour voyager ailleurs. N’est-ce pas une image exacte et en même temps saisissante de notre Seigneur comme Messie, qui s’est vu contraint de quitter Son pays à cause de Son rejet par Son peuple ? Il n’est pas dit ici qu’Il est allé dans un « pays éloigné », c’est-à-dire au ciel ; cette constatation ne se trouve qu’en Luc.
Mais avant son départ l’homme appelle ses propres serviteurs ou esclaves et leur remet ses biens. Ces esclaves lui appartiennent, et il part du principe qu’ils partageront ses intérêts, et administreront ses biens correctement pendant son absence. Il n’est donné aucune indication sur la manière dont ils doivent administrer ces biens, et on ne trouve pas d’avertissement qu’un jour il reviendra et tiendra des comptes avec eux. On comprend que cela va de soi. Ce qui est surprenant dans ce court tableau, c’est la confiance que le Maître place dans ses esclaves. La remise de tous ses biens ne doit-elle pas leur avoir touché le cœur, et avoir éveillé en eux les motifs les plus nobles pour se montrer dignes d’une telle confiance ?
On remarque ensuite qu’Il ne leur donne pas la même chose à tous. Il connaît ses esclaves et sait les estimer à leur juste valeur. Ainsi dans sa sagesse, il donne à l’un cinq, à l’autre deux et au troisième un seul talent, « à chacun selon sa propre capacité ». En Luc 19 le Maître donne au contraire 10 mines à ses 10 esclaves : la même chose à tous (à chacun une mine). Chacun devait « trafiquer » avec la mine qui lui avait été confiée de manière à ce qu’elle se multipliât ; en rapport avec les différents résultats, ils reçoivent aussi des récompenses différentes. Cela met en évidence (en Luc) le principe de la responsabilité de l’homme. Par contre, dans notre parabole de Matthieu, la pensée dominante est plutôt celle de la souveraineté de Dieu, qui donne différemment à chacun, mais qui accorde la même récompense.
Avons-nous déjà été touchés par le fait que le Seigneur en allant au ciel nous a également confié quelque chose de très grand, quelque chose de Ses biens ? Nous sommes appelés à administrer cela fidèlement pendant le temps de Son absence ; nous sommes invités à sortir avec cela, en grâce, vers d’autres, pour leur faire connaître Sa personne et la vérité de Dieu. Qu’il s’agisse d’inconvertis ou d’enfants de Dieu, quelle tâche sublime ! Quelle confiance le Seigneur place en nous ! Et pourtant, même dans ce sens, nous ne sommes que Ses esclaves !
Les talents ont été donnés pour être utilisés pour le Maître, et non pas pour honorer les esclaves. Nous sommes dans un monde plein de détresses et de besoins, et beaucoup d’hommes doivent encore être gagnés pour Christ. Quand le Seigneur était ici-bas, Il disait déjà alors qu’Il était encore un jeune garçon : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? (Luc 2 v. 49) ». C’est des affaires de Son Père qu’Il s’occupait. Elles étaient tout pour Lui. Ne devrions-nous pas nous aussi nous consacrer de cœur aux affaires et aux intérêts de notre Seigneur ? Nous pouvons tirer de cette parabole la leçon que le Seigneur a confié des talents précis à chaque croyant, selon les capacités qu’il possède. Mais il faut faire la distinction entre les capacités d’un côté, et les talents de l’autre.
Les capacités peuvent être d’origine naturelle, mais elles peuvent également être acquises et ensuite développées. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons englober dans cette notion : des capacités ou des forces particulières de l’esprit, mais aussi du corps ; l’éducation, la formation et d’autres avantages terrestres. Elles sont toutes des dons du même Seigneur. Je ne peux pas m’imaginer que le Seigneur ne donne pas aussi, au missionnaire par exemple, la constitution physique pour sa tâche difficile, ou qu’Il n’ait pas donné un certain don naturel de parler à celui qu’Il a appelé à prêcher l’évangile.
Mais ces capacités naturelles ou acquises ne sont pas en elles-mêmes des talents (au sens de la parabole), elles ne sont ni de la puissance spirituelle ni des dons spirituels. Elles n’en forment que le cadre ou le vase. S’il plaît au Seigneur dans Sa sagesse, Il mettra un don spirituel dans ce vase extérieur, naturel. C’est cela qu’Il entend par le terme talent. La plupart du temps, Il a déjà préparé le vase correspondant longtemps avant la conversion de celui qu’Il veut utiliser plus tard pour un service spirituel.
Pensons un peu à Saul de Tarse. Cet homme possédait déjà des capacités et des aptitudes extraordinaires, bien avant sa conversion. Mais quand il fut appelé par la grâce de Dieu, Dieu mit dans ce vase un don spirituel exceptionnel, qu’il n’avait pas possédé auparavant. Dieu s’est servi du caractère naturel de Paul, et a utilisé sa manière de s’exprimer, et encore beaucoup d’autres choses. Il ne faut pas que cela nous échappe. Mais c’est seulement la puissance de l’Esprit Saint, qui lui a été confiée, qui l’a rendu capable de saisir la vérité de Dieu, et de la présenter à d’autres, en sorte qu’ils en fussent saisis. C’est cela qui constitue l’essence d’un don spirituel : pouvoir parler aux gens, croyants ou incrédules, de manière à ce qu’ils soient attirés vers Christ. On trouve des exemples de tels dons en Romains 12 et 1 Corinthiens 12.
Ainsi chacun des Siens a une place particulière à occuper, et le Seigneur lui confie pour cela les capacités nécessaires et la force spirituelle. Personne ne peut dire que le Seigneur ne lui a rien confié. Combien il serait dommageable si on imposait cinq talents à quelqu’un n’ayant la capacité que pour un talent ! Dans le monde l’égalité est à l’ordre du jour, mais le Seigneur n’agira jamais ainsi. Et d’un autre côté, quelle perte si l’on ne confie qu’un seul talent à celui qui a la capacité d’en gérer deux ! Toutefois, une telle erreur d’appréciation n’arrivera jamais au Maître.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (2) - Saisir l’occasion avec diligence, racheter le temps, est une expression de fidélité et c’est ce que le Seigneur attend de nous.
« Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. De même aussi, celui qui avait reçu les deux, en gagna, lui aussi, deux autres (Matthieu 25 v. 16 et 17) ». La fidélité des deux premiers esclaves s’est manifestée en ce qu’ils s’en allèrent aussitôt et commencèrent à travailler avec les biens de leur Maître. Les deux esclaves manifestèrent la même fidélité dans leur activité, puisque chacun d’eux gagna le même montant que celui qu’il possédait déjà : le rendement fut de 100 %. Ils obtinrent donc la même récompense, nous y reviendrons. Mais faisons attention à ce que nous voyons ici ! La même fidélité peut tout à fait produire des résultats très inégaux : cinq talents, deux talents.
Aujourd’hui, parmi les croyants, il n’en va pas autrement. Il se peut qu’il soit plus confié à l’un qu’à l’autre. Les résultats respectifs seront également différents. Et pourtant il a pu y avoir la même fidélité au travail ! C’est là un grand encouragement. Nous n’avons pas à comparer nos résultats respectifs avec les autres. Nous avons plutôt à simplement veiller à gérer fidèlement ce que le Seigneur nous a confié en matière de force spirituelle et de capacités naturelles. Alors le Seigneur à la fois multipliera les talents et agrandira le vase.
C’est dans ce sens que Timothée est exhorté à « ranimer » le don de grâce qui était en lui (2 Timothée 1 v. 6). Par un usage diligent et fidèle de nos talents et de nos capacités, ceux-ci croîtront et augmenteront, la sphère du service s’élargira et la bénédiction se répandra plus abondamment. C’est ce qui devrait être le désir de tout esclave de Dieu, tout en ayant le regard fixé sur le but suprême : la glorification de Christ.
D’un autre côté, il peut arriver qu’un croyant laisse plus ou moins sommeiller son don sans l’utiliser. Les outils rouillent si on ne s’en sert pas. Si par paresse ou indolence, on laisse échapper sans les utiliser les occasions que le Maître accorde, le Seigneur ne peut pas bénir comme Il est prêt à le faire, et on s’appauvrit. La parole du Christ ne peut pas « habiter en nous richement (Colossiens 3 v. 16) », si nous n’en sommes pas occupés avec sérieux et prière. Nos pères étaient très diligents à cet égard, et le Seigneur a pu les utiliser en riche bénédiction pour d’autres. C’est ce que nous devrions apprendre d’eux ! Comment pouvoir redresser par une parole ceux qui sont lassés et découragés, si nous-mêmes ne buvons pas continuellement à la source vivante ? Comment faire l’« œuvre d’un évangéliste » si l’on ne va pas là où les gens se trouvent ?
Dans ce sens la remarque que quelqu’un a faite est tout à fait vraie : Nous n’avons pas besoin de demander au Seigneur de nous confier plus de dons spirituels. Il les donne sans qu’on les Lui demande. Nous devrions plutôt Le supplier qu’Il fasse que les dons qu’Il a donnés soient réellement utilisés, pour Sa gloire et pour la bénédiction des hommes. Saisir l’occasion avec diligence, racheter le temps, est une expression de fidélité et c’est ce que le Seigneur attend de nous. « C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables (2 Corinthiens 5 v. 9) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (2) - Saisir l’occasion avec diligence, racheter le temps, est une expression de fidélité et c’est ce que le Seigneur attend de nous.
« Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. De même aussi, celui qui avait reçu les deux, en gagna, lui aussi, deux autres (Matthieu 25 v. 16 et 17) ». La fidélité des deux premiers esclaves s’est manifestée en ce qu’ils s’en allèrent aussitôt et commencèrent à travailler avec les biens de leur Maître. Les deux esclaves manifestèrent la même fidélité dans leur activité, puisque chacun d’eux gagna le même montant que celui qu’il possédait déjà : le rendement fut de 100 %. Ils obtinrent donc la même récompense, nous y reviendrons. Mais faisons attention à ce que nous voyons ici ! La même fidélité peut tout à fait produire des résultats très inégaux : cinq talents, deux talents.
Aujourd’hui, parmi les croyants, il n’en va pas autrement. Il se peut qu’il soit plus confié à l’un qu’à l’autre. Les résultats respectifs seront également différents. Et pourtant il a pu y avoir la même fidélité au travail ! C’est là un grand encouragement. Nous n’avons pas à comparer nos résultats respectifs avec les autres. Nous avons plutôt à simplement veiller à gérer fidèlement ce que le Seigneur nous a confié en matière de force spirituelle et de capacités naturelles. Alors le Seigneur à la fois multipliera les talents et agrandira le vase.
C’est dans ce sens que Timothée est exhorté à « ranimer » le don de grâce qui était en lui (2 Timothée 1 v. 6). Par un usage diligent et fidèle de nos talents et de nos capacités, ceux-ci croîtront et augmenteront, la sphère du service s’élargira et la bénédiction se répandra plus abondamment. C’est ce qui devrait être le désir de tout esclave de Dieu, tout en ayant le regard fixé sur le but suprême : la glorification de Christ.
D’un autre côté, il peut arriver qu’un croyant laisse plus ou moins sommeiller son don sans l’utiliser. Les outils rouillent si on ne s’en sert pas. Si par paresse ou indolence, on laisse échapper sans les utiliser les occasions que le Maître accorde, le Seigneur ne peut pas bénir comme Il est prêt à le faire, et on s’appauvrit. La parole du Christ ne peut pas « habiter en nous richement (Colossiens 3 v. 16) », si nous n’en sommes pas occupés avec sérieux et prière. Nos pères étaient très diligents à cet égard, et le Seigneur a pu les utiliser en riche bénédiction pour d’autres. C’est ce que nous devrions apprendre d’eux ! Comment pouvoir redresser par une parole ceux qui sont lassés et découragés, si nous-mêmes ne buvons pas continuellement à la source vivante ? Comment faire l’« œuvre d’un évangéliste » si l’on ne va pas là où les gens se trouvent ?
Dans ce sens la remarque que quelqu’un a faite est tout à fait vraie : Nous n’avons pas besoin de demander au Seigneur de nous confier plus de dons spirituels. Il les donne sans qu’on les Lui demande. Nous devrions plutôt Le supplier qu’Il fasse que les dons qu’Il a donnés soient réellement utilisés, pour Sa gloire et pour la bénédiction des hommes. Saisir l’occasion avec diligence, racheter le temps, est une expression de fidélité et c’est ce que le Seigneur attend de nous. « C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables (2 Corinthiens 5 v. 9) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (3) - Saisir l’occasion avec diligence, racheter le temps, est une expression de fidélité et c’est ce que le Seigneur attend de nous.
« Mais celui qui en avait reçu un, s’en alla et creusa dans la terre, et cacha l’argent de son maître (Matthieu 25 v. 18) ». Après les deux esclaves bons et fidèles, voici donc le troisième esclave que le Seigneur appelle plus tard méchant, paresseux et inutile. Notons qu’ici le contraste ne se trouve pas entre des esclaves ayant plus ou moins de fidélité, mais entre des esclaves bons d’un côté, et le méchant esclave de l’autre côté. Les premiers ont géré les biens de leur Maître de la manière déjà indiquée, tandis que le dernier s’est comporté tout différemment. Ceci nous aide à comprendre qui le Seigneur veut présenter comme le méchant et paresseux esclave. Certains voient dans cet esclave avec un seul talent une image des croyants qui gèrent infidèlement le bien que leur Seigneur leur a confié. Mais si nous considérons ce qui arrive à l’esclave inutile à la fin de la parabole (il est jeté dans les ténèbres de dehors), il parait clair qu’une telle présentation et une telle interprétation sont intenables. Cela signifierait qu’un enfant de Dieu qui n’a pas été assez fidèle sera finalement perdu.
C’est une doctrine misérable, mauvaise, et totalement opposée à l’enseignement des Saintes Écritures (Jean 10 v. 27 à 30). En plus, ce ne serait pas prendre pour fondement de la rédemption l’œuvre propitiatoire de Christ, mais la fidélité de l’homme. Dans ces conditions, nous serions tous perdus ! Personne d’entre nous ne pourrait arriver au but en s’appuyant sur sa propre fidélité !
Le fait que cet esclave ait également reçu un talent de la part de son Maître n’est nullement une preuve de ce qu’il représente des croyants, fussent-ils infidèles. S’Il le veut, le Seigneur peut aussi confier dans Sa sagesse des dons à des hommes incrédules. Pensons seulement à Judas Iscariote ! Il était véritablement un « diable » (Jean 6 v. 70 et 71). Néanmoins il faisait partie des douze à qui le Seigneur Jésus a donné puissance et force sur tous les démons et pour la guérison des maladies ; lui aussi a été envoyé avec les onze de la part du Seigneur pour prêcher le royaume de Dieu (Luc 9 v. 1 et 2). Ailleurs le Seigneur avertit : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité (Matthieu 7 v. 21 à 23) ».
Il semble que le Seigneur veut présenter l’obligation qui pesait sur l’esclave, et aussi sa responsabilité, sous sa forme la plus restreinte. Cet esclave ne reçoit qu’un talent de son Maître. S’il en avait reçu plus, il aurait peut-être trouvé là matière à s’excuser de sa défaillance. Mais cette possibilité lui a été enlevée, vu qu’il n’avait pas reçu plus que ce qu’il était en mesure d’administrer. Par ailleurs, cet homme aurait pu aussi gaspiller l’argent de son Maître, ce qui aurait été une infidélité bien plus grossière. Le choix qui a été fait de la forme la plus restreinte d’infidélité fait que toute forme d’infidélité plus grande est aussi condamnée. Cela fait ressortir aussi plus clairement ce qui constitue la vraie raison de l’infidélité.
L’esclave traitait ce qui lui avait été confié comme quelque chose qu’il ne désirait pas ; et cette chose ne suscitait pas de réponse dans son cœur. Il l’a gardée d’une manière qui exprime très bien son attitude vis-à-vis du don et du donateur : il l’a enfouie dans la terre. L’esclave se retrouvait ainsi sans talent. Il s’était pratiquement mis dans la position comme s’il n’a jamais eu de talent. Mais, en faisant ainsi, pouvait-il se soustraire à sa responsabilité ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (4) - Une leçon pour les vrais disciples.
Il est certain que nous avons ici l’image d’un professant sans vie. Mais ceci n’exclut pas le fait que le Seigneur veut nous donner à nous aussi, à Ses vrais disciples, une leçon importante. Ce n’est pas la manière de faire du Seigneur, de donner des leçons qui ne se rapportent qu’aux autres, de sorte que nous puissions dire : « Cela ne nous concerne pas ». Ce qu’Il dit, parle toujours à notre cœur et à notre conscience. Si l’esclave inutile s’est mal comporté par principe, les vrais esclaves du Maître peuvent une fois ou l’autre tomber dans la même faute.
L’esclave inutile a caché son talent dans la terre au lieu d’en faire usage pour le Maître. Il me semble que pour beaucoup d’entre nous la terre représente un danger plus grand que le ‘monde’. Nous n’avons peut-être pas envie des fêtes ou des attractions du monde, mais nous permettons aux obligations professionnelles de nous accaparer. Chaque instant de notre vie, toute notre énergie est consacrée au travail professionnel, tandis que nous n’avons plus ni le cœur ni le temps pour les intérêts du Seigneur. Pratiquement nous aussi, nous cachons notre talent dans la terre, et nous sommes comme si n’en avions pas. Ce n’est pas dans ce but que le Seigneur nous l’a donné !
Un autre point encore. C’était justement l’esclave avec un seul talent qui a agi de cette manière et qui a révélé par là son infidélité en rapport avec la demande de son Maître. Ne sommes-nous pas amenés à penser que la plupart des esclaves du Seigneur sont à mettre dans ce groupe, le groupe de ceux qui n’ont reçu qu’un talent ? Des hommes extraordinaires possédant « cinq talents » sont relativement rares. C’est pour cela que l’avertissement du Seigneur dans cette parabole s’adresse justement à ce groupe, de loin le plus nombreux, de ceux auxquels Il n’a confié qu’« un talent ». Souvent nous sommes tentés de penser que, vu que nous ne pouvons pas faire grand-chose, cela n’a pas d’importance si ce n’est pas fait. C’est une erreur. Les fils de Merari portaient les ais et traverses du tabernacle, mais leur service avait autant d’importance que celui des fils de Kehath qui étaient chargés de la garde des ustensiles intérieurs du lieu saint (Nombres 3 v. 31, 36, 37).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (5) - Le jour des comptes viendra où le Seigneur demandera des explications à chacun de Ses serviteurs.
« Et longtemps après, le maître de ces esclaves vient et règle compte avec eux (Matthieu 25 v. 19) ». Oui, chers amis, le jour des comptes viendra où le Seigneur demandera des explications à chacun de Ses esclaves, « longtemps après ». Par cette expression le Seigneur ne veut pas suggérer qu’Il retardera Sa venue pendant des millénaires. Non, « le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment qu’il y a du retardement ; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre 3 v. 9) ».
Pourquoi donc est-il écrit : « Et longtemps après… » ? D’un côté ce temps long donnait l’occasion aux esclaves bons de faire la preuve de leur fidélité et de travailler pour leur Maître. De l’autre côté, cette période était suffisamment longue pour que le méchant esclave finisse par comprendre sa situation et par se repentir. Mais en tous cas, il ne nous faut pas perdre de vue ce que nous avons trouvé de semblable dans les deux paraboles précédentes : les esclaves qui ont reçu les talents sont les mêmes esclaves qui vivent au retour du Seigneur. Il n’y a pas d’indication d’une génération postérieure d’esclaves.
Quel moment solennel et sérieux ce sera quand le Seigneur nous demandera des comptes à nous, Ses esclaves ! « Car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal (2 Corinthiens 5 v. 10) ». « Et celui qui avait reçu les cinq talents vint et apporta cinq autres talents, disant : Maître, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Et celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit : Maître, tu m’as remis deux talents ; voici, j’ai gagné deux autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître (Matthieu 25 v. 20 à 23) ».
Le Seigneur (ou : Maître) traite les deux premiers esclaves tout à fait de la même manière, sans parler du nombre de talents. Les deux entendent les mêmes paroles de reconnaissance. Cependant les deux esclaves ne sont pas venus ensemble devant le Maître. L’un est venu d’abord, puis ensuite l’autre. C’est toujours pour moi une pensée solennelle : Que me dira mon Seigneur quand ce sera mon tour ?
Mais « il n’y a pas de crainte dans l’amour » et nous pouvons avoir « toute assurance au jour du jugement (1 Jean 4 v. 17 et 18) ». Paul pouvait dire des croyants à Thessalonique en parlant du jour de la révélation de Jésus Christ : « Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions ? N’est-ce pas bien vous devant notre seigneur Jésus, à sa venue ? Car vous, vous êtes notre gloire et notre joie (1 Thessaloniciens 2 v. 19 et 20) ». Le premier esclave reconnaît, confiant et reconnaissant : « Maître, tu m’as remis cinq talents ». L’honneur en revient au Maître seul, car sans son don, il n’aurait rien pu réussir. Et il continue en disant : « voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus », sans mettre l’accent sur le « je ». Il ne se vante pas en disant que c’est lui qui l’a fait. Il met beaucoup plus l’accent sur la grandeur de la somme, comme s’il en était lui-même surpris : « voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus… ».
On remarque ici une autre différence par rapport à Luc 19. Là, l’esclave dit : « Maître, ta mine a produit dix mines (Luc 19 v. 16) ». S’agissant de la manifestation ou de la connaissance de Dieu en Christ (c’est de cela que parle « ta mine »), voilà un langage tout à fait approprié. C’est comme si la mine avait gagné d’autres mines par elle-même. On ne peut dire : « …j'ai gagné… » comme dans le cas de notre parabole, que quand entrent en ligne de compte la force spirituelle ou un don de grâce qui nous ont été confiés. Ainsi l’encouragement de la fin de 1 Corinthiens 15 « abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur » est couronné par la certitude que notre « travail n’est pas vain dans le Seigneur (1 Corinthiens 15 v. 58) ». C’est exactement ce que nous montre notre parabole.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (les) (6) - Dieu ne récompense pas la grandeur du don, mais la fidélité qui a accompagné ce service.
La réponse du Maître à l’esclave avec les cinq talents comme à l’esclave avec les deux talents nous réjouit profondément. Le fait qu’il dit aux deux la même chose montre que Dieu ne récompense pas la grandeur du don, mais la fidélité qui a accompagné ce service. La fidélité dans le service, même dans les plus petites choses, suscite la louange vers Lui. La réponse elle-même est triple :
1. « Bien, bon et fidèle esclave (serviteur) ! ». Ne sera-ce pas tout pour nous d’entendre un jour de Sa bouche cette parole d’approbation ? Il n’y a pas de louange plus élevée qui puisse sortir de la bouche du Seigneur Jésus pour Son serviteur. Ne sera-ce pas un riche dédommagement pour tout à ce à quoi nous avons renoncé pour Lui ici-bas ? Il le place devant nos cœurs pour que nous soyons stimulés à Le servir, en amour et en fidélité, aussi longtemps que possible.
2. Le Seigneur aurait pu s’en tenir à cette louange. N’était-ce pas suffisant ? Mais non, il ajoute encore : « tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup ». Ne posséder qu’un talent est vraiment peu de chose, juste assez pour montrer clairement quel genre de serviteur nous sommes. Mais beaucoup, qu’est-ce que cela comprend ? Nous pouvons juste dire : La récompense consistera dans le fait qu’Il attribuera à Ses esclaves une place dans le gouvernement du monde futur.
Ne voyons-nous pas là la bonté et la grâce du Seigneur ? Son intention est de nous élever à une haute position et de nous remplir de joie. Il a commencé par nous placer sur ‘peu de chose’, et ensuite Il nous place sur beaucoup. Combien cela révèle toute la gloire de Sa personne !
3. Nous nous heurtons là aux limites de notre capacité d’imagination. Mais le Seigneur ajoute une troisième chose qui dépasse de beaucoup ces limites : « Entre dans la joie de ton maître ». C’est une bénédiction inexprimable pour une langue humaine, infinie pour tout cœur humain. La joie de ton maître, n’est-ce pas la joie de notre Seigneur Jésus Christ dans le ciel, Sa propre joie ? C’est dans cette joie que nous allons entrer, c’est cette joie que nous allons partager avec Lui et dont nous jouirons éternellement. Quelle expression de communion intime ! Peut-il y avoir quelque chose de plus grand ?
Il y a encore une chose à remarquer. À s’en tenir à ce que dit la parabole, il semble que les talents restent aux esclaves. Rien ne suggère qu’ils leur soient ôtés. Au contraire ! Il est dit plus tard : « Donnez-le à celui qui a les dix talents (Matthieu 25 v. 28) ». La force du Saint Esprit ne nous sera pas enlevée, mais la sphère où elle s’exercera va changer fondamentalement. Nous ne « trafiquerons » plus ici-bas sur la terre avec Ses biens en tant que Ses esclaves. Au lieu de cela, il nous sera donné dans cette force du Saint Esprit, la domination et une joie éternelle dans le ciel. Quelle grâce inimaginable ! Elle nous amène déjà maintenant à nous prosterner dans l’adoration devant notre Seigneur et notre Rédempteur.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TALENTS (+ résumé) (7) - Le troisième esclave se faisait effectivement une image totalement fausse du Maître.
Il est toujours dangereux d’avoir de fausses pensées sur Dieu. Le troisième esclave en est un exemple solennel. Il se faisait effectivement une image totalement fausse du Maître, et il est à craindre que beaucoup de chrétiens lui ressemblent à cet égard aujourd’hui. La fin de cet homme nous en montre les conséquences fatales. Néanmoins, lui aussi doit au préalable paraître devant son Maître : « Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit : Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé et recueillant où tu n’as pas répandu ; et, craignant, je m’en suis allé et j’ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi (Matthieu 25 v. 24 et 25) ».
« Maître, je te connaissais ». La parabole montre tout le contraire. L’esclave prétend connaître le Maître, et cependant il lui impute dureté et avidité au gain. Le Maître n’avait-il pas prouvé sa grandeur et sa générosité en ce qu’Il lui avait également confié à lui une partie de Ses biens ? Comment pouvait-il prétendre que le Maître ne lui avait rien donné à semer et à répandre, et qu’il venait seulement pour moissonner et recueillir ? L’esclave fait valoir que la peur d’un Maître aussi dur l’avait obligé à mettre le talent en sécurité, qu’il aurait pu perdre si facilement l’argent, en totalité ou en partie, s’il avait travaillé avec, et qu’il avait donc dû le cacher en terre pour le lui rendre intact maintenant.
« Voici, tu as ce qui est à toi ». C’est la seule parole vraie qui sort de la bouche de l’esclave : « …ce qui est à toi ». En effet, l’esclave ne l’a jamais considéré comme lui appartenant dans un sens vrai et bon, comme lui étant confié à lui, en sorte qu’il aurait été incité à travailler avec et à le faire fructifier ! Il n’avait rien fait qui aille dans ce sens ! À la place du Seigneur, nous aurions sûrement essayé de prouver combien était faux et intenable ce qu’on Lui imputait. Mais dans Sa sagesse, le Seigneur fait quelque chose de bien mieux et de bien sérieux en même temps : Il se place vis-à-vis de l’esclave sur le terrain de ses propres arguments.
« Et son maître, répondant, lui dit : Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu ; tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents ; car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. Et jetez l’esclave inutile dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents (Matthieu 25 v. 26 à 30) ».
Sentence foudroyante : « Méchant et paresseux esclave ! ». Qu’aucun des lecteurs de ces lignes n’ait à l’entendre de la bouche du juge suprême ! Le Maître juge l’esclave « par sa propre parole (Luc 19 v. 22) ». Il n’a même pas besoin d’éclairer son cœur. Ses paroles lui suffisent pour arriver à une sentence juste et incontestable à son sujet. Tout ce que présente l’esclave est du mensonge. Car si les suppositions sur la base desquelles il prétendait agir, avaient été vraies, il aurait alors dû absolument agir autrement ; il aurait au moins dû placer l’argent de son Maître chez les banquiers, et il aurait pu au moins en retirer des intérêts. Mais il a fait le contraire, il l’a enfoui dans la terre. Or cela ne correspondait justement pas aux suppositions derrière lesquelles il voulait s’abriter. L’entière fausseté de cet esclave et de sa nature était ainsi manifestée.
La vérité était que cet homme n’avait jamais réellement connu son Maître, et qu’il n’avait jamais considéré qu’il fût bon. Celui qui nie la bonté de Dieu et qui Le présente comme quelqu’un de dur, ne fait que manifester sa méchanceté. Si quelqu’un pense savoir parler de justice avec Dieu, il ne s’en tirera certainement pas à son avantage. Il ne pourra pas lui répondre sur un point entre mille (Job 9 v. 3).
Nous n’entendons plus un seul mot chez cet esclave inutile. Il a la bouche fermée, comme l’homme sans robe de noces de Matthieu 22. Comme ce dernier, il est jeté dans les ténèbres de dehors, où seront les pleurs et les grincements de dents. Quelle fin bouleversante pour tous ceux qui ont méconnu Dieu et Sa grâce, qui se trouvaient dans une relation extérieure avec Lui en tant que Ses esclaves, mais qui ne L’ont jamais réellement aimé, ni Lui ni Son Fils ! Ils paraîtront un jour devant le grand trône blanc, et seront jugés « d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres (Apocalypse 20 v. 12) ». « Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu (Apocalypse 20 v. 15) ».
Résumé
La fidélité dans le service pour le Seigneur consiste à faire usage des dons qu’Il nous a confiés, en Lui faisant confiance, à Lui et à Son vrai caractère. L’infidèle se base sur une représentation de Dieu totalement fausse, et il méconnaît Sa grâce et s’attend à n’importe quoi d’autre. La grâce de Dieu donne aux fidèles plus que ce qu’ils ont déjà ; la justice de Dieu ôte aux infidèles ce qu’ils ne désiraient pas. Les uns entrent dans la joie du Maître ; les autres sont jetés dans les ténèbres de dehors. La fidélité ou l’infidélité sont-elles décisives à ce point ? Oui, car c’est ce qui révèle s’il existe, ou non, une véritable relation avec le Seigneur, s’il y a réellement la vie divine ou non. C’est pour cela que les conséquences vont si loin : jusqu’en l’éternité.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TOUR (la) (1) - Être un disciple du Seigneur : ce que cela implique.
Luc 14 v. 28 à 30. Après la parabole du grand souper de Luc 14 v. 16 à 24, déjà considérée dans le livre sur les paraboles à l’occasion de l’image du roi qui fit des noces pour son fils en Matthieu 22, à la fin de ce même chapitre de Luc 14 figure une petite parabole double : la parabole de la tour et la parabole des deux rois. Le Seigneur s’en sert pour souligner l’enseignement précédent, adressé à une grande foule : être un vrai disciple, ça « coûte » quelque chose.
C’était relativement simple de Le suivre au sein d’une foule, lorsqu’Il allait d’un lieu à l’autre (14 v. 25). Mais être un vrai disciple est une affaire personnelle, qui implique un renoncement à soi-même. Les gens étaient-ils vraiment prêt à Le suivre personnellement ? Assumeraient-ils les conséquences qui s’y rattachent ? ou préféreraient-ils leurs propres intérêts, comme ce que l’homme fait précisément ? Mais cela, ce ne serait pas être un disciple.
C’est pourquoi le Seigneur Jésus répète trois fois dans ce paragraphe l’expression « … ne peut pas être mon disciple ». Il met par là l’accent sur le sérieux de la décision d’être Son disciple, et Il montre que Le suivre ne peut pas être uniquement une profession creuse, mais qu’elle doit avoir, et aura, une influence sur les sentiments du cœur : « si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère et sa femme et ses enfants et ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple (14 v. 26) ».
la conduite dans notre vie personnelle : « quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple (14 v. 27) ».
l’usage des possessions personnelles : « ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple (14 v. 33) ».
Les disciples du Seigneur auront aussi à endurer, à cause de Son nom, séparation, souffrance et privation. C’est à cette pensée qu’Il sensibilisait les foules d’alors, et qu’Il nous sensibilise aujourd’hui. En un sens, il est nécessaire pour cela de commencer par évaluer les coûts. Les deux paraboles vont montrer maintenant que ceci doit se passer d’une double manière.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TOUR (la) (2) - Si quelqu’un veut construire une tour, il ne commence pas la construction avant de s’être assuré qu’il est en mesure de la mener jusqu’au bout.
« Car quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne calcule la dépense, pour voir s’il a de quoi l’achever ? de peur que, en ayant jeté le fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever (Luc 14 v. 28 à 30) ». L’image est simple. Si quelqu’un veut construire une tour, il ne commence pas la construction avant de s’être assuré qu’il est en mesure de la mener jusqu’au bout. Autrement il deviendrait la risée de tous ceux qui apprendraient son comportement.
C’est ainsi que tous ceux qui veulent devenir Ses disciples doivent au préalable en calculer la dépense. Suivre un Christ rejeté dans ce monde ne représente pas une simple joie frivole. Bien sûr, des joies sans mesure s’y rattachent, mais ce qu’on trouve sur le chemin où l’on suit Christ, ce n’est pas seulement la joie. Beaucoup de choses mettront le disciple à l’épreuve, lui causeront de l’affliction et lui demanderont du renoncement. Mais c’est justement ce à quoi il doit penser dès le commencement ; il lui faut se familiariser avec cette pensée. Il ne s’agit pas du tout de manquer de foi, ou de faire peur, mais bien d’être pragmatique et réfléchi.
Pourtant, quand la vraie foi manque, la peur de s’attirer les moqueries de ses compagnons l’emporte, et on n’ose même pas se mettre en route. Beaucoup ont reculé devant le chemin de suivre Christ par peur des moqueries de leurs amis. Mais le Seigneur montre que la seule moquerie à craindre, c’est celle qu’on mérite effectivement : quand, ayant jeté le fondement, on ne peut aller au-delà, quand on se contente d’une profession sans réalité, quand on commence et qu’on n’achève pas.
En même temps, être disciple n’est pas une affaire minime ou médiocre. C’est ce qui ressort clairement des paroles prononcées par le Seigneur. Il ne parle pas de construire une maison ordinaire, ou seulement une baraque, mais une tour. Une tour se dresse bien haut, et on la voit, elle impressionne. Suivre le Seigneur Jésus en vérité, c’est comme élever une tour puissante, ou comme triompher d’un ennemi bien plus fort que soi (14 v. 31). On ne peut pas commencer une entreprise aussi audacieuse à l’aveuglette ; on ne se jette pas dans un tel projet avec précipitation. Car à quoi sert de poser le fondement, puis de voir qu’on n’est pas en état de faire plus ? On ne ferait que se livrer à la risée de tous, comme on l’a déjà remarqué. Mais par ailleurs, il faut faire attention que le Seigneur ne dit pas que l’homme en question ferait mieux de ne pas bâtir de tour. Certes, c’est comme cela qu’on résume souvent ces paroles du Seigneur, mais elles ne supportent point une telle interprétation. Le Maître ne veut-Il pas que nous devenions Ses disciples ? Bien sûr que si ! Mais personne ne peut accomplir pareille tâche par sa propre force, et les ressources de la nature humaine n’y suffisent pas : après avoir jeté le fondement, on n’arriverait pas à aller plus loin ; autrement dit : il ne suffit pas de se borner à une profession de foi extérieure, à n’avoir avec Christ qu’une relation extérieure.
D’où obtient-on le capital nécessaire pour bâtir une tour ? Seule la grâce de Dieu peut accorder tout le nécessaire pour le chemin du vrai disciple, vraiment la grâce seule. Nous nous voyons, en quelque sorte, nous asseoir et calculer la dépense, et si nous constatons que notre « capacité » à assumer la grande tâche envisagée est trop maigre, alors nous élevons nos regards vers le Seigneur, pleins de confiance, car ce n’est que de Lui seul que vient toute l’aide : « Seigneur, donne-nous Ta grâce pour le chemin à Ta suite ». Ne devons-nous pas apprendre cette leçon de cette parabole ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TOUR (la) (3) - La parabole des deux rois nous enseigne combien il est important d’évaluer le coût qu’il y a à ne pas devenir Son disciple.
La parabole de la tour nous a montré qu’il fallait évaluer les coûts pour devenir ou pour être Son disciple. La parabole qui suit maintenant, celle des deux rois, nous enseigne combien il est important d’évaluer le coût qu’il y a à ne pas devenir Son disciple. « Ou, quel est le roi qui, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s’asseye premièrement et ne délibère s’il peut, avec dix mille (hommes), résister à celui qui vient contre lui avec vingt mille ? Autrement, pendant qu’il est encore loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des conditions de paix (Luc 14 v. 31 et 32) ».
Dans cette parabole, il n’est pas question de construire, mais de faire la guerre, de triompher d’un ennemi. Ce n’est pas le côté positif, mais au contraire négatif : un ennemi puissant se dresse devant nous. Or être disciple a aussi à faire avec cela, et il faut y être attentif. Le Seigneur ne laisse planer aucun doute sur le fait que l’autre roi est plus puissant que nous. De quel roi ennemi parle-t-Il ? Je suis certain qu’il s’agit du diable, et de rien moins que lui. Or si nous ne voulons pas rendre les armes d’emblée devant cet ennemi puissant, il ne reste aucun autre chemin que de devenir et d’être disciples du Seigneur. Si nous ne le devenions pas, ou ne l’étions pas, il ne nous resterait qu’une solution, celle de conclure la paix avec Satan en acceptant ses conditions.
Tel est l’enseignement de cette parabole, et dans ce sens, nous devons ici évaluer les coûts. Si la première parabole nous laisse peut-être dans l’hésitation, la seconde nous montre que nous n’avons pas d’autre choix. Nous devons être Ses disciples si nous ne voulons pas être terrassés par l’adversaire, ou si nous ne voulons pas qu’il nous dicte ses conditions de paix. Cela ne signifierait rien d’autre que la ruine éternelle. Le coût d’être un vrai disciple peut paraître élevé, mais le coût de ne pas être un disciple du Seigneur est à perte de vue : être un vrai disciple peut signifier la perte de maintes choses dont nous faisons grand cas ici-bas, mais ne pas être disciple du Seigneur garantit la perte de tout ultérieurement.
Le Seigneur conseillait-Il aussi de ne pas accepter le combat et de rechercher plutôt les conditions de paix ? Comment le pourrait-Il ! Il veut le combat, Il veut avoir des disciples qui mènent ce combat. Mais Il leur fait aussi savoir qu’ils ne peuvent pas sortir vainqueurs d’un tel ennemi par leurs propres forces. Il ne le leur dit pas davantage que dans la première parabole ; mais même si cela n’est pas exprimé, l’invitation est quand même bien dans l’air : faire confiance à Lui et à Sa grâce, y compris pour le combat de la foi. Ce n’est que plus tard dans le Nouveau Testament que nous apprenons que Dieu fournit une armure pour ce combat (Éphésiens 6 v. 10 à 17).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (dans le champ) (1) - Le trésor, le fait de cacher, l’homme, le champ, le fait de trouver, le fait de cacher une nouvelle fois, la joie, le fait de s’en aller, la vente, ce que l’homme possédait, l’achat. Ces mots significatifs peuvent servir de fils conducteurs à la méditation de cette parabole.
« Encore, le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, et vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là (Matthieu 13 v. 44) ». En orient il est courant, en cas de danger, d’enterrer les objets précieux, par exemple les bijoux et les pierres précieuses. On a même rapporté que des gens riches partageaient souvent leurs richesses en trois : avec le premier tiers, ils faisaient des affaires ; avec le second tiers, ils achetaient des pierres précieuses pour servir au cas où ils seraient obligés de fuir ; quant au troisième tiers, ils l’enterraient. Quelquefois il arrivait que le propriétaire meure, ou que la fuite échoue, et personne hormis lui, ne savait rien du trésor enterré. C’est la situation qui sert de point de départ à la parabole du Seigneur.
Mais il n’y a pas qu’en orient qu’on se conduit ainsi. J’ai le souvenir vers la fin de la seconde guerre mondiale, peu avant l’invasion de l’armée russe, que mes parents enterrèrent dans le jardin derrière la maison le peu de bien qui leur restaient, ainsi que des documents. Et je me souviens des officiers russes piquant le sol avec leur épée, pour repérer des biens enterrés, mais ils ne les trouvèrent pas, ce dont nous avons remercié le Seigneur.
Il est important, dans la parabole, de bien noter ce que le Seigneur dit et ce qu’Il ne dit pas. Ainsi, Il ne dit pas qui a enterré le trésor, ni pourquoi cette personne l’a fait. Nous ne savons pas non plus quand cela eut lieu, ni combien de temps le trésor est resté en terre. Il n’est pas non plus parlé que l’homme ait cherché le trésor. Malgré cela, cette courte parabole qui ne comprend que 30 mots en grec, met en avant des mots et des pensées significatifs et sujets à méditation : le trésor, le fait de cacher, l’homme, le champ, le fait de trouver, le fait de cacher une nouvelle fois, la joie, le fait de s’en aller, la vente, ce que l’homme possédait, l’achat. Ces mots significatifs peuvent servir de fils conducteurs à la méditation de cette parabole.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (l'homme) (2) - Le chemin du pécheur vers Dieu est un mystère accessible à tous.
En premier lieu, posons la question : qui donc est cet homme qui a vendu tout ce qu’il avait pour acheter un champ ? Ce qui vient de suite à l’esprit est qu’il s’agit du même homme que dans la parabole de l’ivraie. Cette expression « un homme » est déjà utilisée dans cette parabole de l’ivraie (13 v. 24), et elle est appliquée plus loin directement au « fils de l’homme (13 v. 37) ». On retrouve cette expression dans la parabole du grain de moutarde (13 v. 31), et nous avons vu qu’elle visait déjà là le Seigneur Jésus. La première parabole, sous la forme du semeur, nous avait aussi déjà présenté la même personne et Son activité.
Il n’y a donc aucun doute permis, que l’homme qui a vendu tout ce qu’il avait et a acquis avec cela un champ, est une image de la personne et de l’œuvre de notre Seigneur et Sauveur. Nous allons le trouver confirmé par plusieurs détails.
Il est d’autant plus étrange que, de tous temps, dans la chrétienté, on a été d’avis que Christ est le trésor (et la perle pour la parabole suivante), et que les gens doivent tout donner pour L’avoir. Luther considérait ainsi que le trésor, c’était l’évangile. On trouve partout, dans les commentaires, la pensée que les pécheurs doivent renoncer à tout dans le monde, pour arriver à posséder la vie éternelle. En fait cet « évangile » est encore largement prêché aujourd’hui dans la chrétienté.
Une telle explication fait violence à notre parabole, comme nous l’avons déjà vu dans la parabole du levain ; en outre elle altère le vrai caractère de l’évangile. Est-ce vraiment l’évangile de Dieu, que le pécheur ait quelque chose à faire au préalable, qu’il ait à apporter une sorte d’offrande pour s’acquérir le salut en Jésus Christ ? Mille fois non ! Ce serait la loi et non la grâce, et ce serait mettre les œuvres à la place de la foi. Qu’est-ce que le pécheur peut offrir à Dieu en dehors de la souillure de ses péchés ? Ses justices ne sont-elles pas toutes comme un vêtement souillé ? (Ésaïe 64 v. 6).
N’y a-t-il pas eu autrefois un jeune homme riche, venant au Seigneur Jésus pour acquérir la vie éternelle en observant les commandements ? Or le Seigneur lui donna bien la parole caractéristique : « va, vends tout ce que tu as, … et tu auras un trésor dans le ciel (Luc 18 v. 22) ». Mais était-ce là l’annonce de l’évangile, l’expression de la grâce de Dieu ? pas du tout. Bien plutôt, le Seigneur allait au-devant de ce chef des Juifs en se plaçant sur le même terrain que celui sur lequel il venait à Lui, celui de la loi : « Fais ceci et tu vivras (10 v. 28) ». Mais l’évangile de la grâce nous montre que l’homme ne doit rien offrir à Dieu pour être sauvé, mais que Dieu a offert quelque chose pour lui et a donné Son Fils en rançon pour nos péchés (1 Jean 4 v. 10). Dieu est le grand Donateur, et Son don de grâce est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur (Romains 6 v. 23).
Mais l’Écriture ne parle-t-elle pas d’un « achat » du côté de l’homme ? Certes, mais c’est un achat sans argent et sans prix (Ésaïe 55 v. 1). Dans la parabole des dix vierges, il est aussi parlé d’acheter, et il semble que par cette expression, l’Écriture veuille signaler une manifestation précise de la volonté de l’homme prouvant sa sincérité quant à une volonté réelle de faire la chose. C’est pourquoi à la dernière page de la Bible, il est dit : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie (Apocalypse 22 v. 17) ».
Bien sûr il y a un renoncement aux choses de la terre dans le but de gagner les biens célestes à leur place (Matthieu 6 v. 20 ; Luc 16 v. 1 à 13 ; 2 Corinthiens 4 v. 18 ; Philippiens 3 v. 7 à 16 ; 1 Timothée 6 v. 9 à 11, 17). Un disciple du Seigneur doit fondamentalement être amené à saisir qu’il a à renoncer à tout ce qu’il a, s’il veut vraiment suivre son maître (Luc 14 v. 33). Mais de tels passages concernent des gens qui sont déjà croyants, et non pas des pécheurs perdus. Certes je ne veux pas dire que notre parabole n’a rien à voir avec la pensée de renoncement du côté du croyant, mais nous reviendrons sur ce point.
Dans cette parabole du royaume des cieux, le Seigneur montre bien le côté extérieur et le côté intérieur du royaume, mais non pas le chemin par lequel le pécheur peut venir à Dieu. Il parle des « mystères du royaume des cieux (Matthieu 13 v. 11) ». En outre, combien il serait funeste que le chemin du pécheur vers Dieu soit un mystère qui ne nous soit pas accessible à tous.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (caché dans le champ) (3) - L’homme finit par acheter le champ dans lequel il a découvert le trésor.
Il y a encore une autre pensée qui appuie l’interprétation selon laquelle il faut voir le Seigneur Jésus dans l’homme qui vend tout, et non pas le pécheur qui cherche à être sauvé. Il faut d’abord remarquer que les explications deviennent bien compliquées quand on met de côté la pensée simple de l’Écriture pour la remplacer par ses propres constructions de pensées. Au contraire, si la direction vient de l’Esprit, et non pas de l’intelligence humaine, comme tout devient simple, et combien chaque aspect de l’image est approprié !
Dans notre parabole, l’homme finit par acheter le champ dans lequel il a découvert le trésor. Le Seigneur n’a-t-il pas déjà clarifié ce que nous devons entendre par « le champ » ? « Le champ, c’est le monde (Matthieu 13 v. 38) ». Comment le pécheur pourrait-il acheter le monde pour acquérir la possession du trésor ? Les tenants de cette fausse interprétation ont bien reconnu cette difficulté. Pour y faire face, ils se voient contraints de donner au champ une autre signification, et d’y voir ici une image des saintes Écritures ou quelque chose de ce genre. Mais rien ne nous autorise à nous écarter de l’interprétation donnée par le Seigneur lui-même. Le champ, c’est le monde.
Parmi les commentateurs qui s’accordent à voir le Seigneur Jésus dans « l’homme », il y a pourtant des différences d’opinion sur ce qu’il faut comprendre par le trésor. Que la perle de grand prix soit une image de l’assemblée, les gens sont généralement d’accord. Mais dans le cas du trésor, les opinions divergent. Les uns y voient une image de l’assemblée de Dieu. D’autres pensent qu’il s’agit d’Israël. Ces derniers pensent que des passages comme Exode 19 v. 5 et Psaume 135 v. 4 sont des arguments forts en leur faveur (ce sont des passages où Dieu qualifie le peuple d’Israël comme étant Sa possession). Ils ne croient pas non plus que le Seigneur puisse parler d’exactement la même chose dans deux paraboles.
Commençons par le dernier argument : pourquoi le Seigneur Jésus ne parlerait-Il pas de la même chose, de l’assemblée ? Ne veut-Il pas montrer deux côtés différents d’une seule et même chose ? Avec le trésor qui forme bien une unité, mais composée de beaucoup de pièces individuelles, comme des bijoux ou des pièces de monnaie, Il veut représenter le côté individuel (des personnes), tandis que la perle donne le côté collectif (d’ensemble) de l’assemblée. Ainsi les deux paraboles se complètent l’une l’autre, croyons-nous, et elles vont étroitement ensemble.
Que le trésor ne représente pas Israël, cela ressort de la simple pensée suivante : Israël ne fait pas partie du mystère (Éphésiens 3 v. 4 à 12), ni du point de vue du rejet de ce peuple, ni du point de vue de son rétablissement. Contrairement à l’assemblée, ce qui concernait ce peuple n’était pas chose nouvelle. Le fait même que les nations seraient un jour bénies avec Israël, cela était abondamment prévu dans les écrits de l’Ancien Testament, et Paul insiste spécialement là-dessus dans l’épître aux Romains. Arrivés à ce point, il est temps maintenant, et c’est fondamental, d’indiquer le changement de symboles dont se sert le Seigneur. La première parabole prononcée dans la maison, celle du trésor, est certes en relation avec un champ, comme celle du semeur et celle de l’ivraie, mais il ne s’agit plus ici d’implanter la vie nouvelle là où il n’y en a pas. Le champ est bien aussi ici le monde, mais il sert maintenant de lieu de conservation à quelque chose déjà présent.
Il est frappant que le champ ne soit pas appelé ici son champ’ (cf. 13 v. 44 et 13 v. 24). En contraste avec la parabole de l’ivraie, le fils de l’homme doit ici premièrement acquérir le champ. Autrement dit, notre parabole n’a pas pour point de départ l’œuvre de rédemption déjà accomplie. Et tandis que dans la quatrième parabole il y avait quelque chose de mauvais qui était caché, le levain, notre parabole montre quelque chose de très précieux caché dans un champ, et qui est ensuite caché de nouveau. Le royaume, tel qu’il était dépeint aux foules, allait dégénérer, et se gâter. Pourtant le dessein du Seigneur ne peut être contré par rien ni par personne. Ainsi les disciples apprennent maintenant quelque chose au sujet de Son vrai peuple, et ils sont mis dans la situation de reconnaître le vrai et l’authentique à l’intérieur, au milieu de toute la corruption de la scène extérieure. Ce trésor d’une valeur extraordinaire pour le Seigneur, ne serait pas sali en terre, même qu’il y soit caché. Bienheureuse pensée !
Il y a comme un voile, un silence voulu, on peut même bien dire un silence inspiré, qui recouvre la question de savoir qui a caché le trésor la première fois, et pourquoi l’a-t-il fait. Est-ce peut-être une indication qu’il n’est pas question ici des raisons secrètes d’une telle manière de faire, comme nous les avons appelées précédemment. Cela ne nous renvoie-t-il pas au conseil éternel de Dieu, concernant Christ et l’assemblée ? Dans les siècles précédant la croix, ce mystère était « caché en Dieu (Éphésiens 3 v. 9) ». L’assemblée n’existait pas encore, et personne n’en savait encore rien. Dans Son conseil, Dieu a vu Ses élus dans le champ du monde. Il la tenait là pour ainsi dire comme cachée ; Il l’a fait en vue de Son Fils bien-aimé : C’est Lui qui, au temps convenable, viendrait comme homme dans le monde, trouverait le trésor, et le recacherait à nouveau temporairement, pour opérer l’œuvre nécessaire à son rachat. Le Fils, lorsqu’Il séjournait sur la terre, a effectivement parlé de tels hommes que le Père Lui a « donnés du monde » afin qu’Il leur donne la vie éternelle (Jean 17 v. 2, 6). Il était venu pour amener « plusieurs fils à la gloire ». C’est en vue d’eux, qu’après avoir accompli l’œuvre à Golgotha, Il dit : « Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés » (Hébreux 2 v. 10 à 13) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (comment le Seigneur trouve) (4) - L’homme savait précisément où Il avait à regarder pour voir le trésor caché.
En accord avec ce qui vient d’être dit, notre parabole comporte une petite particularité qui accentue sa signification. Elle se tait sur le fait de savoir si l’homme a cherché quelque chose dans le champ avant de le trouver, en contraste avec la parabole suivante. Ici il n’est parlé que de trouver, non pas de chercher. L’homme savait-il quelque chose de la présence du trésor, et du lieu où il était caché ? Je pense que oui. Le Seigneur Jésus était le Fils de Dieu, et Il était complètement dans la confidence des conseils de Dieu. Ce conseil n’avait pas été pris sans le Fils, et il correspondait bien au bon plaisir de toute la plénitude (de la déité) (comp. Colossiens 1 v. 19 ; 2 v. 9). Ainsi, la manière d’exposer notre parabole laisse l’impression, ou tout au moins laisse place à la pensée que l’homme savait précisément où Il avait à regarder pour voir le trésor caché. Il creusa immédiatement au bon endroit, et le trouva.
Cette découverte Lui était réservée, à Lui seul. Nous avons en Jean 1 v. 43 une belle illustration de cette manière dont le Seigneur trouve : « Il trouve Philippe ». On dit souvent que ceci montre que le Seigneur l’a cherché. Certes, mais pas dans le sens qu’Il ne savait pas où était Philippe. À Nathanaël, Il dit : « Avant que Philippe t’eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais (Jean 1 v. 49) ». Nous, nous cherchons quelque chose parce que nous ne savons pas où cela se trouve, et nous trouvons quelque chose d’imprévu, par hasard. Mais dans la vie et l’œuvre du Seigneur Jésus, il n’y a pas de hasards, pas de surprises. Quand Il va chercher Sa brebis perdue, « jusqu’à ce qu’Il la trouve (Luc 15 v. 4) », Il sait bien quel chemin elle a pris. Ainsi le Seigneur Jésus a vu les Siens selon le conseil de Dieu dans le champ du monde, et Il est venu pour se les acquérir.
Du point de vue de l’élection de Dieu, Son peuple était un trésor ; mais en ce qui concerne l’état personnel des individus, ils étaient perdus. N’est-ce pas touchant que le Seigneur Jésus les a « trouvés » de deux manières : Il les a vus selon ce qu’ils étaient dans le conseil de Dieu, un trésor ; et ils les a vus selon ce qu’ils étaient en eux-mêmes, perdus.
Il nous faut toujours penser que Dieu a une autre façon que nous de compter le temps ou de considérer les choses. N’est-il pas remarquable que dans la parabole du semeur comme dans celle de l’ivraie du champ, les semailles ont lieu tout au début, et une fois seulement, tandis que chaque fois, le fruit qui en est produit n’est vu que tout à la fin ? De la même manière, le trésor était visible dans son entier pour le Seigneur Jésus, et pareillement Lui a aussi porté tous les péchés de Son peuple. Pour Dieu toutes choses sont présentes, ou sont le présent, indépendamment de la manière dont nous, humains, nous nous représentons le temps.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (la joie) (5) - Concernant cette acquisition du trésor, le résultat en est la joie.
Pourquoi l’homme a-t-il à nouveau caché le trésor une seconde fois, après l’avoir trouvé ? C’est que le champ ne Lui appartenait pas ! S’il voulait posséder le trésor, il fallait d’abord acquérir le champ. Autrement il aurait été injuste de simplement prendre le trésor pour Lui. Si nous appliquons cela au Seigneur Jésus, cela nous crée d’abord quelques difficultés. Mais en méditant dans cet ordre de pensées, nous éprouvons la manière si merveilleuse avec laquelle notre Sauveur a choisi Ses mots. Il laisse effectivement ouverte la question de savoir qui est le propriétaire légal du champ, car maintenant il est manifeste qu’un autre que Lui est en possession du champ. Par d’autres passages de l’Écriture nous apprenons que Dieu a permis qu’un autre, Satan, s’empare du monde sans absolument rien savoir du trésor qui y était caché. Mais le Seigneur Jésus le savait, et c’est pourquoi Il s’est réjoui de cette certitude, et a voulu reprendre la propriété en achetant la totalité du champ.
Nous méditerons sur le prix qui a été nécessaire pour cela, et nous verrons qu’en relation avec cet achat de reprise de possession, il nous est laissé entendre qu’il y a eu non seulement Sa vie et Sa mort, mais aussi Sa résurrection et Sa glorification ultérieure. Cela nous fait voir aussi quelque chose de Sa grâce, de Son merveilleux caractère, en sorte que nous ne pouvons que nous prosterner en adorant.
En premier lieu, ce qui a rempli le cœur de l’homme après avoir trouvé le trésor, c’est la joie, et cette joie a été ensuite le ressort de Son action. Pouvons-nous mesurer, ne serait-ce que quelque peu, ce que signifie que le Seigneur Jésus éprouve de la joie à propos de Son trésor, de la joie à notre égard, nous qui sommes Siens ? Il est le Dieu tout-puissant et bienheureux, parfaitement un avec le Père, et pourtant Il a un « trésor » précieux sur la terre, et Il s’en réjouit. Et aussi, mesurons-nous quelque peu le coût qui a pu se rattacher à cette acquisition du trésor ? de Son point de vue, le résultat en est la joie.
Sur la joie du Seigneur, l’Écriture sainte nous en dit quelque chose dans plusieurs passages, et il est réjouissant qu’à cette occasion elle se réfère souvent à ce qui était si précieux pour Lui. Ainsi nous apprenons de Proverbes 8 que « Ses délices étaient avec les fils des hommes » (v. 31) ; le Psaume 45 nous parle d’une huile de joie avec laquelle Il a été oint plus que Ses compagnons (v. 7). « En cette même heure, Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu … révélé ces choses aux petits enfants (Luc 10 v. 21) » ; « Bien, bon et fidèle esclave ! … entre dans la joie de ton maître (Matthieu 25 v. 21) ».
Oui, bien-aimés, nous adorons notre Seigneur et Sauveur. Sa joie a été en rapport avec de pauvres pécheurs perdus, qu’il est venu racheter, une joie à l’égard des élus de Dieu. Rien ni personne n’a pu Le retenir de choisir le chemin nécessaire pour leur salut. Il était prêt à endurer la croix à cause de la joie qui était devant Lui (Hébreux 12 v. 2). Et c’est pourquoi Il « s’en est allé », selon l’expression de notre parabole, pour payer le prix. Nous voyons souvent, dans l’évangile de Jean, Jésus utiliser justement cette expression « je m’en vais » pour parler de Sa mort et de Sa résurrection (voir par exemple Jean 8 v. 21 et 22 ; 13 v. 36).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (abandonner pour gagner) (6) - Renoncer pour l’amour de Christ à tout ce qui nous est un empêchement d’aller à Christ.
À cause de la joie à l’égard du trésor, l’homme s’en va et « vend tout ce qu’il a » pour acheter le champ. Quelle description du chemin où le Seigneur s’est engagé ! En devenant homme, Lui qui était riche, il a vécu dans la pauvreté pour nous (2 Corinthiens 8 v. 9). Il s’est anéanti comme nous dit Philippiens 2. C’était un pas d’une portée incommensurable. Et plus encore, même comme homme, Il s’est abaissé. Son chemin a été un chemin de continuel abaissement, jusqu’à ce que finalement, par obéissance à Son Père, Il trouve Sa place et Sa mort à la croix. Nous pensons à l’outrage des soldats romains, comment ils Lui ont tout pris, y compris ses vêtements. Mais ce n’était pas là proprement le fait de « vendre » ; car « vendre » était Son œuvre propre, personnelle. Et Il a tout abandonné, tout vendu ce qu’Il avait.
En premier lieu il semble que cela se rapporte au fait de devenir le Messie, ce à quoi Il a renoncé sur le plan officiel, au moins pour un temps. « Mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici (Jean 18 v. 36) ». Et qui pourrait rester insensible aux paroles émouvantes quand Lui, le vrai Messie de Son peuple, répandait Sa plainte devant l’Éternel : « Tu m’as élevé haut, et tu m’as jeté en bas (Psaume 102 v. 10) ». C’était selon la pensée de Dieu que Son Messie « soit retranché et n’ait rien (Daniel 9 v. 26) ». Mais cela incluait aussi Sa mort. En fait, Il « a tout vendu », Il n’a rien gardé pour Lui-même ! Il n’a pas seulement abandonné Ses droits comme Messie, mais aussi Sa propre vie, et même Il s’est abandonné Lui-même, ce qui va encore plus loin.
Voilà, chers amis, le prix d’achat qui a été payé pour le monde, le champ d’un montant inimaginable. Il a acheté tout le champ, mais l’objet spécial de Son intérêt et de Son cœur, c’était l’assemblée. Oui, Il nous a aimés, et s’est donné Lui-même pour nous (Éphésiens 5 v. 2), en sorte que maintenant, tous les traits caractéristiques qui sont en Lui, hormis Sa déité, nous appartiennent. Oh ! l’amour inconcevable de Christ ! Il a tout laissé et a tout gagné, non seulement l’assemblée, mais aussi le monde. Nous allons revenir brièvement tout de suite là-dessus.
Nous les rachetés, ne devons-nous pas agir dans notre petit domaine comme notre Rédempteur ? Certes, nous n’avons pas de champ à acheter, et nous ne pourrions même pas en acheter. Mais quand le royaume prend ce caractère, quand nous le voyons en Christ, ne devrions-nous pas aussi renoncer pour l’amour de Christ à tout ce qui nous est un empêchement d’aller à Christ ? L’exemple parfait qu’Il a donné d’abandon à Son père peut nous encourager à l’imiter. Même si nous ne pouvons pas nous appliquer les détails de cette parabole, néanmoins dans l’histoire des individus il se passe souvent la même chose : Par la grâce de Dieu, nous sommes conduits, de joie, à abandonner à Christ ce qui est un empêchement à la jouissance de ce trésor. Paul pouvait dire : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ (Philippiens 3 v. 7 et 8) ». Ainsi la joie est l’objet principal de cette parabole, la joie de Christ devant la valeur précieuse de Son assemblée.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• TRÉSOR (achat du champ) (7) - Qu’y a-t-il de plus grand, de plus merveilleux, de plus réjouissant ?
On dit souvent que cette parabole se termine par l’image de la mort de Christ. Ce n’est pas tout à fait vrai : elle se termine par l’achat du champ. Comme homme ressuscité d’entre les morts et glorifié, c’est au prix de Sa vie qu’il est propriétaire du monde, dans lequel l’assemblée est encore cachée. Certes, Il a acquis le champ à cause du trésor ; et ainsi, même que le monde « gise encore dans le méchant (1 Jean 5 v. 19) » aujourd’hui, Il a tous les droits sur ce monde. Personnellement comme Dieu, et comme Créateur de l’univers, Il est depuis toujours propriétaire en droit de toute la création. Mais comme homme, Il a réacquis le monde (au sens de lieu d’habitation des hommes) de la main du prince de ce monde.
Mais maintenant Christ a le droit de possession sur ce champ, et cela signifie aussi que Son autorité doit être reconnue dans ce domaine. Si aujourd’hui il n’y en a que quelques-uns qui le font, cela ne change en rien les droits qu’Il a sur ce monde. Sous ce jour, on comprend mieux le passage de 2 Pierre 2, où il est dit des faux prophètes que leur maître les a « achetés », bien qu’ils l’aient renié (v. 1). Nous avons déjà considéré la différence entre « acheter » et « racheter » en rapport avec la parabole de l’ivraie du champ, en sorte qu’il n’est pas nécessaire ici d’y revenir.
Notre parabole se termine assez brusquement. Il est encore dit que l’homme a acquis « ce champ-là », mais il n’est fait aucune mention de ce qui est arrivé à l’homme ni au trésor. Manifestement, le Seigneur Jésus ne voulait ni ne pouvait rien en dire à ce moment-là. Il est cependant certain que l’homme voulait en réalité entrer en possession du trésor, et qu’Il ne devait guère le laisser dans le champ. Pour y rester longtemps, la terre n’est point le lieu approprié pour un trésor aussi précieux. S’Il se voyait forcé de le cacher encore une fois pour un certain temps, il irait certainement l’y chercher aussi vite que possible pour le ramener au bon endroit.
Certainement, ces dernières conclusions tirées sur la parabole sortent de ce qu’elle dit, mais ne dépassent pas ce que l’Écriture nous dit ailleurs sur l’assemblée et sur les rachetés du temps de la grâce. Nous avons déjà rappelé la merveilleuse prière du Seigneur en Jean 17 et nous avons vu que le Père a donné du monde, au Fils, des hommes pour qu’Il leur donne la vie éternelle. Ils Lui appartiennent maintenant à un double point de vue : le Père les Lui a donnés, et Il les a achetés pour Lui-même. Mais alors il ne reste plus aucun doute quant au lieu où ils se trouvent : comme le trésor dans le champ, ils sont dans le monde, et ont besoin d’être gardés par le Père (Jean 17 v. 11, 15). Pour le moment, Il ne prie pas encore le Père de les ôter du monde.
Jusqu’ici Jean 17 coïncide entièrement avec notre parabole. Dans les deux passages, le trésor est encore dans le champ, les croyants sont dans le monde. Mais en Jean 17, le Seigneur prolonge la ligne de pensée de la parabole, et Il parle de ce moment où le trésor sera amené au lieu de destination qui lui est réservé : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde (Jean 17 v. 24) ». Qu’y a-t-il de plus grand, de plus merveilleux, de plus réjouissant !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
• TABERNACLE - Image du Messie et de son ministère de rédemption envers ses élus.
Le mot « Tabernacle » signifie « une tente », c'est à dire « une habitation », et il correspond Testament comme « une habitation de Dieu en Esprit (Éphésiens 2 v. 22) ». Le Tabernacle est l'image par excellence du corps humain de Christ (Jean 2 v. 19 à 21) représenté en trois compartiments : la chair, l'âme, et l'esprit. La cour extérieur ou Parvis, représente la chair. Le lieu Saint représente l'âme. Le lieu Très Saint représente l'esprit. Le voile entre le lieu Saint et le lieu Très Saint représente également le corps du Seigneur. Le sacrificateur dans le lieu Très Saint représente la Sainte Présence de Christ. Le tout est une image du Messie dans son ministère de rédemption envers ses élus.
Le Parvis ou « espace découvert » qui entour le Tabernacle est mieux désigné sous les termes « Saint Enclos » dans lequel seulement les brebis du Seigneur peuvent entrer. Cela à cause que parfois le Parvis est considéré comme « un Saint Lieu », ce qui apporte la confusion avec « le lieu Saint » qui est le deuxième compartiment de l'ensemble, le troisième étant «le lieu Très Saint» où se trouve l'Arche de l'Alliance.
Le Tabernacle, que Dieu avait commandé au peuple d'Israël de construire dans le désert de Sin, et qui était lié à tous les services religieux et cérémonies de ce peuple fut, comme nous le dit l'apôtre Paul, la figure, « l'ombre des biens à venir » (Hébreux 8 v. 5 ; 10 v. 1 ; Colossiens 2 v. 17). En fait, la nation d'Israël tout entière, aussi bien que ses lois, ses services, et ses cérémonies religieuses, servaient de type ou symbole. Cela étant admis, notre compréhension du plan et de l’œuvre de salut s'accomplissant maintenant aussi bien que leur développement progressif, ne peut qu'être grandement éclairée par une étude attentive de ces « figures » qui furent répétées chaque année pour notre édification jusqu'à ce que l'Age de l'Évangile ait introduit leurs antitypes ; c'est à dire leur accomplissement réel en la venue du Messie et son ministère pour le rachat de ses élus (1 Pierre 1 v.11 ; Hébreux 10 v. 1 à 3).
Si nous nous rendons nettement compte du soin que Dieu prit pour établir la « figure », cela devrait non seulement nous donner confiance en son exactitude, que pas un iota ou un trait ne doit passer sans qu'il soit accompli (Mathieu 5 v. 18), mais devrait aussi éveiller en nous, pour le Plan de Dieu pour notre propre vie, un vif intérêt, au point de nous amener à l'examiner de près et à recevoir soigneusement la signification de cette figure. Cela avec la bénédiction divine promise, assurés que parmi ceux qui sont vraiment les consacrés de Dieu, Ses enfants engendrés de Son Esprit : « Celui qui cherche trouve et l'on ouvre à celui qui frappe (Matthieu 7 v. 8) ».
Le « Tabernacle », avec ses deux parties, représentait les deux conditions de tous ceux qui subissent un changement de nature, de la nature humaine à la nature spirituelle. Le premier appartement, le « Saint », représentait la condition de tous ceux qui, (comme Lévites, croyants justifiés), ont consacré leur nature humaine jusqu'à la mort, afin de devenir participants de la nature divine (2 Pierre 1 v. 4), ayant été engendrés de l'Esprit. Le second appartement, le « Saint des Saints », au-delà du « Voile », la mort, représentait la condition des fidèles « vainqueurs » qui atteindront la nature divine. Ceux-là, après avoir complété leur consécration dans la mort, seront complètement changés, nés d'entre les morts par la Première Résurrection, à la nature divine et à son organisme. Aucun être humain, quelle que soit sa foi, serait-il purifié de tout péché, justifié pleinement de tout aux yeux de Dieu, et reconnu parfait, ne peut avoir une place ou quelque privilège dans les choses spirituelles représentées dans les intérieurs du Tabernacle et du Temple. Il ne peut même pas regarder dans les choses spirituelles, dans le sens de les apprécier. Mais, durant l'Age de l'Évangile, il y en a qui sont « appelés » à consacrer leur nature humaine et à la sacrifier au service de Dieu, pour hériter en échange la nature spirituelle, comme membres du Corps de Christ. « L'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit... il ne peut les connaître parce que c'est spirituellement qu'on en juge (1 Corinthiens 2 v. 14) ».
Le fait que, dans le Tabernacle, tout était en or, représentant la nature divine, indique qu'il représente la condition de ceux seulement qui sont appelés à la nature divine. Seuls, ceux d'entre les Lévites qui étaient consacrés pour offrir des sacrifices (les Sacrificateurs), avaient accès au Tabernacle ; de même, seuls ceux de la maison de la foi qui se sont consacrés, donnés en sacrifice, jusqu'à la mort même, sont dans les conditions divines représentées dans le Tabernacle.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• TABLE (pains de proposition) - Christ lui-même est la nourriture des âmes de l'ensemble de tous les rachetés.
Dans le premier appartement du Tabernacle, le « Saint », du côté droit (nord) se trouvait la « Table des pains de proposition » ; elle était en bois recouvert d'or, et sur cette table étaient placés douze pains sans levain en deux piles, avec de l'encens au sommet de chaque pile. (Lévitique 24 v. 6 et 7). Les sacrificateurs seuls pouvaient manger de ce pain ; il était saint et on le renouvelait chaque septième jour ou sabbat. Cette table est vue à la lumière du chandelier (figure du Saint Esprit) ; et est constituée de bois de Sittim et plaquée d’or pur : (figure de Christ et de son peuple qui ne font qu’UN).
Les douze pains étaient la nourriture des sacrificateurs (Lévitique 24 v. 9). Il y avait différentes nourritures pour le peuple : l’agneau pascal, la manne, les sacrifices de prospérité, le grain rôti dans le pays et toutes nous parlent de Christ pain du ciel, de la Parole de Dieu. Mais ces 12 pains de fleur de farine, appelés « un seul pain » représentent Christ éprouvé dans sa sainte humanité par le jugement de Dieu, manifesté parfait et placé devant Dieu, dans la lumière du chandelier dans le lieu saint. Cette nourriture des sacrificateurs dans un sanctuaire terrestre, préfigure pour nous notre nourriture spirituelle dans les lieux saints où nous avons accès et où nous pouvons nous nourrir de l’homme Christ Jésus ressuscité et glorifié.
« Ce sera un pain de mémorial… c’est une alliance perpétuelle (Lévitique 24 v. 7) ». Un seul peuple indivisible aux yeux de Dieu. S’il y a un fractionnement extérieur, au sein de l’ensemble des rachetés du Seigneur, il n’en demeure pas moins que pour Christ et devant Dieu, il n’y a qu’un seul peuple. Cette réalité de l’unité du peuple terrestre aux yeux de Dieu est transcrite plusieurs fois dans la Parole. Dans Esdras 6 v. 17, on a sacrifié douze boucs en sacrifice pour le péché pour les douze tribus, alors qu’il n’y avait que deux tribus représentées. L’apôtre Jacques adresse sa lettre aux douze tribus d’Israël qui sont dans la dispersion. Personne n’aurait pu rassembler ces douze tribus, néanmoins elles restent un ensemble que Dieu connaît et reconnaît.
Il en est de même pour nous, quand la grâce nous est accordée de participer au seul pain au moment de la cène du Seigneur, nous rappelons l’unité indivisible du peuple de Dieu. Jésus est mort pour unifier les enfants de Dieu dispersés (Jean 11 v. 52). Le fractionnement extérieur qui fait que nous ne voyons pas cette unité n’enlève rien à cette réalité glorieuse, à l’honneur de Celui qui l’a appelée à l’existence.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• TACHE (ni ride) - Entrer dans le royaume de Dieu à travers beaucoup de tribulations.
« Afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible (Éphésiens 5 v. 27) ». Selon la promesse de Dieu, nous croyons qu'un jour nous serons « sans tache ni ride, ni rien de semblable ». Je crois que cette tête portera une couronne de gloire, et que cette main agitera une palme.
Nous tous, qui croyons en Jésus, serons un jour sans faute devant le trône de Dieu ; mais comment cela se passe-t-il ? Assurément, notre confiance est que celui qui l'a promis est capable de l'accomplir. C'est la foi qui trouve son chemin vers la gloire, la foi qui s'attend à entrer dans la joie du Rédempteur, à cause de l'amour et de la vie du Rédempteur. Frères, dans cette affaire, nous voyons les difficultés, mais nous ne les considérons pas : nous les comptons pour moins que rien depuis que la toute-puissance est entrée dans le champ. « Grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Corinthiens 15 v. 57) ». Nous savons que notre Rédempteur vit et que, parce qu'il vit, nous vivrons aussi et serons avec lui là où il est.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• TRIBULATION - Entrer dans le royaume de Dieu à travers beaucoup de tribulations.
« C’est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu (Actes 14 v. 22) ». Le peuple de Dieu a ses épreuves. Il n'a jamais été conçu par Dieu, quand Il a choisi Son peuple, qu'il devait être un peuple inexpérimenté. Ils ont été choisis dans la fournaise de l'affliction ; ils n'ont jamais été choisis pour la paix mondaine et la joie terrestre. La liberté de la maladie et des douleurs de la mortalité ne leur a jamais été promise ; mais lorsque leur Seigneur rédigea la charte des privilèges, il mit les châtiments au nombre des choses dont ils devaient inévitablement être les héritiers.
Les essais font partie de notre lot ; ils nous ont été prédestinés dans le dernier héritage de Christ. Aussi sûrement que les étoiles sont façonnées par Ses mains, et leurs orbites fixées par Lui, aussi sûrement nos épreuves nous sont attribuées : Il a ordonné leur saison et leur lieu, leur intensité et l'effet qu'elles auront sur nous. Les bons hommes ne doivent jamais s'attendre à échapper aux ennuis ; s'ils le font, ils seront déçus, car aucun de leurs prédécesseurs n'a été sans eux. Remarquez la patience de Job ; souvenez-vous d'Abraham, car il a eu ses épreuves, et par sa foi sous elles, il est devenu le « Père des fidèles ». Notez bien les biographies de tous les patriarches, prophètes, apôtres et martyrs, et vous ne découvrirez aucun de ceux que Dieu a faits vases de miséricorde, qui n'ont pas été faits pour passer par le feu de l'affliction.
Il est jadis ordonné que la croix de trouble soit gravée sur chaque vase de miséricorde, comme la marque royale par laquelle les vases d'honneur du roi sont distingués. Mais bien que la tribulation soit ainsi le chemin des enfants de Dieu, ils ont la consolation de savoir que leur Maître l'a parcouru avant eux ; ils ont sa présence et sa sympathie pour les encourager, sa grâce pour les soutenir et son exemple pour leur apprendre à endurer.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (compilation de commentaires).