ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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S
• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• SABBAT - Le sabbat était une figure du repos de Dieu auquel Israël devait être associé.
Le sabbat (= samedi) est, selon les Saintes Ecritures, le septième jour de la semaine et signifie « repos ». Bien que le mot se trouve pour la première fois en Exode 16 v. 23, il est déjà fait mention du jour lui-même dans le récit de la création en Genèse 2 v. 1 à 3. Après avoir achevé toute son œuvre, Dieu sanctifia le septième pour se reposer. La signification de ce jour est ainsi déjà indiquée : c’est le repos après le travail. Dans la loi du Sinaï, le sabbat jouait un rôle important. Dans le quatrième commandement il est dit : « Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier. Six jours tu travailleras, et tu feras toute ton œuvre ; mais le septième jour est le sabbat consacré à l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucune œuvre, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta bête, ni ton étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, et la terre, la mer, et tout ce qui est en eux, et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat, et l’a sanctifié (Exode 20 v. 8 à 11) ». Tous les sept ans, il y avait de plus une année sabbatique (un sabbat d’années), au cours de laquelle il ne devait être ni semé, ni moissonné, afin que le pays de Canaan jouisse aussi de son repos ; puis après sept fois sept ans avait lieu, avec l’an cinquantième, l’année du Jubilé, dans laquelle chaque esclave recouvrait la liberté et toute possession vendue devait être restituée (Lévitique 25 v. 1 à 24).
Le sabbat était une figure du repos de Dieu auquel Israël devait être associé s’il avait gardé la loi. Le commandement de garder le sabbat n’avait aucune signification morale ou éthique contrairement aux neuf autres commandements ; le garder était une simple question d’obéissance envers Dieu. C’est sans doute la raison pour laquelle le commandement d’observer le sabbat est mentionné plus souvent que les autres (Exode 16 v. 23 ; 20 v. 8 ; 31 v. 13 ; 34 v. 21 ; 35 v. 2 ; Lévitique 23 v. 3 ; Deutéronome 5 v. 12 ; Néhémie 9 v. 14). Comme les Israélites ont été désobéissants, Dieu a juré dans sa colère : « S’ils entrent dans mon repos ! (Psaume 95 v. 11) ». Pourtant un jour Dieu fera aussi entrer Israël dans son repos, toutefois non pas en vertu de leur conduite, mais en vertu de l’œuvre de Christ (Hébreux 4 v. 1 à 11). Le vrai repos sabbatique pour Israël sera le règne millénaire qui aboutit dans l’éternité.
Alors que sous la loi, le repos de toute activité avait lieu le dernier jour de la semaine, la vie sous la grâce commence avec le premier jour de la semaine, jour qui a reçu une consécration particulière par la résurrection du Seigneur Jésus d’entre les morts. Il a été d’emblée reconnu et honoré comme le jour caractéristique du christianisme (cf. Jean 20, 19, 26). Tôt déjà, la cène du Seigneur avait lieu en ce jour-là, appelé aussi le « jour du Seigneur » (Actes 20 v. 7 ; Apocalypse 1 v. 10). Le fait que dans le calendrier, depuis quelques années, le lundi fait fonction de premier jour de la semaine ne change rien à l’ordre biblique, selon lequel dimanche est le premier jour et samedi le dernier.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SAC (toile) - Le sabbat était une figure du repos de Dieu auquel Israël devait être associé.
Le sac, un tissu grossier fait de poil de chèvre ou de chameau ou d’un matériau végétal pour la fabrication de sacs, était porté, selon l’Ancien Testament, comme vêtement à même la peau dans les temps de deuil et de misère (Job 16 v. 15). La raison en était sans doute la couleur sombre et le tissu grossier qui devaient symboliser l’affliction et le renoncement à tout confort. Souvent, non seulement on se vêtait d’un sac, mais on déchirait ses vêtements, on jeûnait et on se répandait de la cendre sur la tête (1 Rois 21 v. 27 ; Esther 4, 1, 3 ; Psaume 69, 11, 12 ; Jonas 3 v. 5). Le sac était porté en public, mais aussi dans le secret (Genèse 37 v. 34 ; 2 Rois 19 v. 2 ; 1 Chroniques 21 v. 16) ; pendant le siège de Samarie, le roi Joram avait un sac sur sa chair, sous ses vêtements (2 Rois 6 v. 30). Daniel portait le sac en signe d’humiliation et de repentance à cause des péchés de son peuple, qu’il confessait comme étant aussi les siens (Daniel 9 v. 3). Les prophètes font mention du sac comme expression de la douleur sous les jugements à venir sur Israël et sur toute la terre (Ésaie 3 v. 24 ; 22 v. 12 ; Amos 8 v. 10 ; Apocalypse 11 v. 3).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SACRIFICATEUR, SACRIFICATURE - Le sabbat était une figure du repos de Dieu auquel Israël devait être associé.
Le propos de Dieu était que son peuple Israël lui soit « un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte (Exode 19 v. 6) ». En réalité, seule la tribu de Lévi a servi Dieu en relation avec sa demeure sainte, et seule une famille de cette tribu, la famille d’Aaron, a été désignée pour exercer la sacrificature. De plus, parmi les membres de cette famille, seuls ceux qui satisfaisaient à certaines exigences pouvaient être sacrificateurs (Lévitique 21 ; 22). Pratiquement, il n’y avait dès lors qu’un petit nombre d’Israélites en mesure de servir comme sacrificateurs. Aaron, ou l’un de ses fils ou de ses descendants, était le souverain sacrificateur qui était le seul à pouvoir entrer une fois l’an, au grand jour des propitiations (fêtes de l’Éternel), dans le lieu très saint de la tente d’assignation, afin de faire propitiation pour lui-même et pour le peuple d’Israël (Lévitique 16).
Les sacrificateurs n’officiaient pas seulement en relation avec l’offrande des sacrifices, mais ils étaient aussi désignés pour discerner entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est pur et ce qui est impur, et par exemple aussi pour juger si la lèpre était déclarée ou non, et encore pour garder et pour enseigner la loi (Lévitique 10 v. 10 ; Deutéronome 33 v. 10 ; Malachie 2 v. 7).
Dans le Nouveau Testament, tous les enfants de Dieu sont vus comme des sacrificateurs qui maintenant, en vertu de l’œuvre expiatoire de Christ, peuvent entrer avec une pleine liberté à travers le voile dans le sanctuaire de Dieu. Sur le plan pratique, les sacrificateurs représentent les enfants de Dieu qui sont habitués à se tenir dans sa présence sainte et dont la mission la plus noble est l’adoration (Jean 4 v. 21 et suiv. ; Hébreux 13 v. 15 ; 1 Pierre 2 v. 5 ; Apocalypse 1 v. 5). Dans l’épître aux Hébreux, le Seigneur Jésus est présenté comme notre Souverain Sacrificateur (Hébreux 2 v. 17 ; 3, v. 1 ; 5 v. 1 à 10, 22).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SACRIFICE, OFFRANDE - Le fait, et c’est là l’essentiel, qu’à la lumière du Nouveau Testament nous devons considérer tous les sacrifices de l’Ancien Testament qui ont été offerts à Dieu comme types de l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes.
Dans l’Ancien Testament, les sacrifices jouent un grand rôle. Le premier sacrifice mentionné est celui d’Abel en Genèse 4 v. 4. La demande étrange de Dieu d’offrir Isaac en holocauste, en Genèse 22, demande qui représentait pour Abraham l’épreuve suprême de sa foi, est une belle image, quand bien même imparfaite, du don du Fils unique de la part de Dieu « qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous (Romains 8 v. 32) ».
La loi du Sinaï contenait de multiples ordonnances touchant les offrandes. Par ce moyen les Israélites devaient être conscients, chaque fois qu’ils apportaient un sacrifice à Dieu, qu’ils avaient mérité la mort à cause de leurs péchés et que l’animal innocent devait mourir à leur place. Les nombreux sacrifices qui aujourd’hui paraissent « cruels » et tout le sang versé trouvent là leur explication. À cela s’ajoute cependant le fait, et c’est là l’essentiel, qu’à la lumière du Nouveau Testament nous devons considérer tous les sacrifices de l’Ancien Testament qui ont été offerts à Dieu comme types de « l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes (Hébreux 10 v. 10) ». L’œuvre rédemptrice du Seigneur Jésus est si grande que plusieurs types différents étaient nécessaires pour la faire comprendre. C’est pourquoi Dieu avait prévu dans la loi du Sinaï les sacrifices suivants :
1. l’holocauste, qui évoque le sacrifice parfait de Christ pour Dieu,
2. l’offrande de gâteau, une image de sa vie de perfection,
3. le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour le délit, qui parlent des souffrances expiatoires de Christ,
4. le sacrifice de prospérités qui, comme repas en commun dans le peuple de Dieu, montre la vraie communion en vertu de l’œuvre de Christ.
Parmi ces sacrifices, il y a lieu de distinguer entre les offrandes ordonnées par Dieu qui devaient être présentées en des temps ou des occasions déterminés, et les sacrifices volontaires ou nécessaires qui étaient offerts par les Israélites individuellement ou par le peuple. Le premier groupe de sacrifices parle de l’œuvre proprement dite du Seigneur Jésus, qu’il a accomplie une fois pour toutes et qui n’aura jamais besoin d’être répétée. À ce groupe appartiennent notamment l’holocauste continuel (Exode 29 v. 38 à 46) en vertu duquel Dieu pouvait habiter au milieu de son peuple, puis les sacrifices offerts une fois l’an au grand jour des propitiations (Lévitique 16) et les différents sacrifices aux jours des fêtes de l’Éternel (Nombres 28 ; 29). En revanche, les sacrifices que les Israélites apportaient volontairement ou pour une cause déterminée (péchés) expriment en image notre appréciation personnelle de l’œuvre de Christ à la croix de Golgotha.
Et il y a là presque toujours gradation dans l’importance des sacrifices en rapport avec la capacité ou la responsabilité de l’individu (Lévitique 1, 3, 10, 14 ; 2, 1, 4, 5, 7 ; 3, 1, 6, 12 ; 4, 1, 13, 22, 27 ; 5, 6, 7, 11). En Lévitique 1 à 7 nous trouvons un tableau détaillé de ces sacrifices individuels. Il commence par l’holocauste volontaire, image de l’adoration, et se termine par le sacrifice volontaire de prospérités, expression de la vraie communion en Christ.
Outre cela, il y avait des sacrifices particuliers tels que l’offrande tournoyée (Exode 29 v. 24), qui était présentée devant Dieu avec les mains pour lui montrer la beauté de ce qui était offert ; l’offrande élevée qui était « levée » comme une sorte d’impôt volontaire ou qui servait à l’entretien des Lévites et des sacrificateurs (Exode 25 v. 2 ; Nombres 15 v. 19) ; et la libation qui était faite de vin et qui, à la fin d’un sacrifice par feu, était versée sur le tout (Genèse 35 v. 14 ; Exode 29 v. 40). Paul considérait le terme de son service et sa mort comme une libation (Philippiens 2 v. 17 ; 2 Timothée 4 v. 6).
Hormis le sacrifice du Seigneur Jésus qu’il a offert à la croix de Golgotha pour nos péchés (Hébreux 10, 10, 14), le Nouveau Testament connaît aussi les sacrifices spirituels de louanges et d’adoration des rachetés (Hébreux 13 v. 15 ; 1 Pierre 2 v. 5) qui peuvent maintenant s’approcher de Dieu comme des sacrificateurs. Les « sacrifices spirituels » des croyants aujourd’hui, de même que les sacrifices typiques de l’Ancien Testament, parlent de l’œuvre de Christ. Les dons matériels sont aussi appelés des sacrifices (Philippiens 4 v. 16 à 18 ; Hébreux 13 v. 16). Enfin nous sommes exhortés à présenter nos corps à Dieu en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Romains 12 v. 1). De même les Lévites étaient offerts à Dieu en offrande tournoyée (Nombres 8 v. 15).
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• SACRIFICE DE PROSPÉRITÉS - Type de la communion fondée sur l’œuvre de Christ.
Le sacrifice de prospérités (hébreu schelem) était le seul sacrifice duquel chaque Israélite pouvait en principe manger, à condition de ne pas être souillé (Lévitique 3 ; 7 v. 11 à 36). Il est un type de la communion fondée sur l’œuvre de Christ. La graisse du sacrifice de prospérités était fumée sur l’autel, elle était le « pain de Dieu ». Le sacrificateur recevait la poitrine et l’épaule droite de l’animal ; celui qui présentait le sacrifice et, avec lui, tout Israélite pur pouvaient en manger les autres morceaux. En 1 Corinthiens 10 v. 18, cette communion établie en mangeant le sacrifice de prospérités est comparée à notre communion à la Table du Seigneur ; d’un autre côté, aux versets 19 et 20, ce qui est sacrifié aux idoles est mentionné comme exemple négatif de la communion avec les démons. Ainsi donc le sacrifice de prospérités est un type de la communion dont les croyants peuvent jouir en vertu du sacrifice de Christ, communion qui aussi s’exprime dans un repas tout à fait particulier, c’est-à-dire à la Table du Seigneur.
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• SACRIFICE POUR LE DÉLIT - Forme particulière du sacrifice pour le péché.
Le sacrifice pour le délit, qui est décrit en Lévitique 5, 6 et 14 à 26 ainsi qu’au chapitre 7, versets 1 à 7, était une forme particulière du sacrifice pour le péché (Lévitique 5 v. 6 ; 7 v. 7). L’Israélite devait le présenter lorsqu’il avait entendu la voix d’adjuration, touché une chose impure, juré légèrement, commis une infidélité dans les choses saintes de l’Éternel, transgressé un commandement de l’Éternel ou administré infidèlement ce qui lui avait été confié. L’essentiel dans le sacrifice pour le délit était la confession du péché (Lévitique 5 v. 5), la restitution de la chose détournée en y ajoutant un cinquième par-dessus (v. 16, 24), l’offrande du sacrifice et le pardon qui en résultait (v. 16, 26). Le sacrifice pour le délit le plus fréquent était le bélier sans défaut (v. 15, 18, 25). Tous les mâles d’entre les sacrificateurs devaient manger le sacrifice pour le délit dans un lieu saint (chap. 7 v. 6).
Comme le sacrifice pour le péché, le sacrifice pour le délit parle aussi de l’œuvre expiatoire de Christ. Il a porté en son corps sur la croix tous nos péchés et le juste châtiment de Dieu que nous avions mérité (Ésaïe 53 v. 5 ; 1 Pierre 2 v. 24). Ainsi tous ceux qui croient en lui sont sauvés pour l’éternité. Si, comme enfants de Dieu, nous commettons un péché et devons le confesser, nous n’avons pas besoin de retourner à la croix comme un pécheur perdu. Cela nous l’avons fait une fois pour toutes à notre conversion. Cependant nous devons chaque fois être conscients du prix que notre Rédempteur a dû payer pour notre délivrance. Telle est la signification du sacrifice pour le délit (cf. 1 Jean 2, 1, 2).
La restitution de la chose volée augmentée de 20% est aussi importante. Si nous avons péché contre notre frère, notre sœur ou contre notre prochain, la confession devant Dieu ne suffit pas. Nous devons confesser la faute également devant les hommes, et cela d’une manière qui soit pleinement satisfaisante, c’est-à-dire en rendant plus que ce que nous avons « volé ». Les sacrificateurs, qui offraient le sacrifice pour le délit, devaient le manger, c’est-à-dire s’identifier avec ce péché en ayant conscience de l’œuvre expiatoire nécessaire pour cela. C’est le symbole de l’humiliation de ceux qui s’occupent du péché au milieu du peuple de Dieu et qui contribuent à la restauration de celui qui a péché.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SACRIFICE POUR LE PÉCHÉ - Figure de la mort en substitution pour le péché.
Comme le sacrifice pour le délit, le sacrifice pour le péché (hébreu chattath) prescrit par la loi du Sinaï a un caractère particulier parce que, à la différence de l’holocauste, de l’offrande de gâteau et du sacrifice de prospérités, il est une figure de la mort en substitution pour le péché. Dans l’Ancien Testament, le sacrifice pour le péché le plus important était offert au grand jour des propitiations (fêtes de l’Éternel ; Lévitique 16). Cette fête avait lieu une fois l’an et est ainsi un type de « l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes (Hébreux 9 v. 6 à 12 ; 10, 10) ».
De plus, les Israélites qui avaient péché devaient offrir un sacrifice pour le péché; ce dernier était plus important pour les sacrificateurs et les chefs que pour « quelqu’un du peuple du pays », parce que leur responsabilité était plus grande (Lévitique 4). Lorsqu’un chrétien commet un péché, il ne retombe certes pas dans l’état d’un pécheur perdu, mais demeure un enfant de Dieu. Par conséquent il ne doit pas retourner à la croix comme un pécheur perdu, mais il sait par la parole de Dieu que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » ; car il nous est accordé de savoir que le Seigneur Jésus est notre avocat auprès du Père, et qu’il est la propitiation pour nos péchés (1 Jean 1 v. 9 ; 2 v. 2). Telle est la signification du sacrifice pour le péché en Lévitique 4.
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• SALOMON - Type de Christ comme Souverain du royaume millénaire.
Le fils de David et de Bath-Shéba, dont le nom signifie « pacifique » (1 Chroniques 22 v. 9), a régné quarante ans sur Israël (1 Rois 1 v. 12 ; 2 Chroniques 1 v. 9). De même que Joseph et Benjamin, Moïse et Aaron et les deux boucs offerts en sacrifice au grand jour des propitiations (fêtes de l’Éternel), David et Salomon sont des doubles types de Christ. En Matthieu 12 v. 39 à 42, le Seigneur Jésus cite d’abord les trois jours et les trois nuits que Jonas a passés dans le ventre du cétacé comme « signe » de sa mort et de sa résurrection, puis il mentionne Salomon dont il dit : « Voici, il y a ici plus que Salomon ». Par la gloire de son règne de paix, par ses richesses et sa sagesse, Salomon est un type de Christ comme Souverain du royaume millénaire, tandis que David représente le roi choisi de Dieu mais rejeté. Toutefois nous voyons très distinctement chez Salomon que les types ne peuvent représenter que certains traits, car vers la fin de sa vie, il a méprisé à maints égards les pensées de Dieu qui l’avait si richement béni.
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• SANDALE, CHAUSSURE - Cela parlent dans plusieurs passages de l’Ecriture sainte, de la conduite morale de l’homme, spécialement du croyant.
Dans l’Antiquité, les chaussures étaient le plus souvent des sandales. De même que le pied, la chaussure ou la sandale parlent aussi, dans plusieurs passages de l’Ecriture sainte, de la conduite morale de l’homme, spécialement du croyant (Deutéronome 29 v. 5 ; Cantique 7 v. 1 ; Luc 15 v. 22). Les pieds chaussés indiquent le fait d’être prêt (Exode 12 v. 11 ; Éphésiens 6 v. 15). Marcher nu-pieds parle d’abaissement et d’humiliation (2 Samuel 15 v. 30 ; Ésaïe 20 v. 2 à 4). Se déchausser était un signe de respect ou d’adoration. Moïse et Josué ont dû ôter leurs sandales dans la présence de Dieu (Exode 3 v. 5 ; Josué 5 v. 15). Étant donné qu’il n’est pas fait mention des chaussures dans les ordonnances relatives aux vêtements sacerdotaux (Exode 28), il est vraisemblable que les sacrificateurs remplissaient leurs fonctions dans le sanctuaire les pieds nus. Le fait d’ôter sa sandale pouvait être aussi un élément d’un acte juridique (Deutéronome 25 v. 9 ; Ruth 4 v. 7 ; cf. Psaume 60 v. 8).
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• SANG - Symbole de la vie naturelle.
Le sang, qui joue un rôle particulier dans la Bible, est le symbole de la vie (naturelle). Dieu, le Créateur, est la source de la vie et a tous les droits sur elle. C’est pourquoi il a été défendu à l’homme, après le déluge, de tuer ses semblables ou de manger du sang (Genèse 9 v. 4 à 7). Ces commandements ont été répétés à l’occasion du don de la loi à Israël (Exode 20 v. 13 ; Lévitique 17 v. 10), et les mêmes principes valent aussi pour les chrétiens (Actes 15 v. 20).
L’effusion de sang lors des sacrifices dans l’Ancien Testament parle en type du don de la vie et de l’expiation qui en découle (Lévitique 17 v. 11), « car sans effusion de sang il n’y a pas de rémission (Hébreux 9 v. 22) ». Par le péché, c’est-à-dire par sa désobéissance envers Dieu, l’homme a mérité la mort, car les gages du péché c’est la mort (Genèse 2 v. 17 ; Romains 6 v. 23). Le Seigneur Jésus, lui le seul homme sans péché, n’avait pas mérité la mort. Pourtant il est mort et par le don de sa vie parfaite et sans péché, il a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité (Jean 19 v. 34 ; 2 Timothée 1 v. 10). Par ce moyen, il a délivré de la puissance de la mort tous ceux qui maintenant croient en son œuvre rédemptrice. Le pécheur est racheté par le sang précieux de Christ, l’agneau sans défaut et sans tache, et non par de l’or ou de l’argent (1 Pierre 1 v. 18, 19). Le sang des sacrifices dans l’Ancien Testament ne pouvait pas non plus opérer un véritable pardon des péchés pour l’Israélite ; « il y a dans ces sacrifices, chaque année, un acte remémoratif de péchés (Hébreux 10, 3, 4) ».
L’effusion du sang d’un homme caractérise aussi une mort violente, ainsi que le montrent Genèse 4 v. 10, Hébreux 12 v. 24 et plusieurs autres passages.
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• SARA - Sara est identifiée avec la « Jérusalem d’en haut » qui est caractérisée par la liberté, mais aussi par la grâce de Dieu et la foi des rachetés.
Sara (hébreu « princesse ») était la femme d’Abraham. Après un long temps d’attente, alors qu’humainement parlant il n’y avait plus aucune espérance, elle a enfanté son fils unique Isaac selon la promesse de Dieu. Galates 4 v. 22 à 24 nous enseigne qu’Isaac, contrairement à Ismaël, le fils qui naquit avant lui de l’esclave d’Abraham, est né de la femme libre. De plus, Ismaël est né « selon la chair », c’est-à-dire d’une manière naturelle, alors qu’Isaac était un fils de la promesse (Genèse 17 v. 15 et suiv.). Agar est vue comme figure de la loi que Dieu a donnée au peuple d’Israël en Sinaï, et son fils Ismaël, comme image des Israélites sous la servitude de la loi. En revanche, Sara est identifiée avec la «Jérusalem d’en haut» qui est caractérisée par la liberté, mais aussi par la grâce de Dieu et la foi des rachetés.
En Genèse 23, la mort de Sara est une figure de la mise de côté temporaire du peuple d’Israël (cf. Romains 11 v. 25), à laquelle succède, au chapitre 24, l’appel de l’épouse (Rebecca) pour le fils unique Isaac.
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• SAUTERELLES - Figure des croyants qui sont conduits par la puissance invisible du Saint Esprit.
Aujourd’hui encore, les sauterelles sont un terrible fléau des pays tropicaux. Par la dimension prodigieuse de leurs nuées et leur voracité, elles peuvent ravager toute une contrée en très peu de temps. Aussi les grandes armées sont-elles souvent comparées aux nuées de sauterelles (Juges 6 v. 5 ; 7 v. 12 ; Nahum 3 v. 17). En Apocalypse 9 v. 3 et suivants, l’image des sauterelles parle d’une énorme puissance dévastatrice, qui sort de l’abîme (cf. Jérémie 51 v. 27).
Selon la loi du Sinaï, les sauterelles faisaient partie des animaux purs qui pouvaient être mangés (Lévitique 11 v. 21 et suiv. ; Matthieu 3 v. 4). D’entre tous les petits animaux (« d’entre tous les reptiles volants qui marchent sur quatre pieds »), seuls « ceux qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes avec lesquelles ils sautent » étaient permis, c’est-à-dire ceux qui sont capables de s’élever spirituellement au-dessus de l’impureté de la terre qui gît sous la malédiction du péché. En Proverbes 30 v. 27, les sauterelles peuvent par conséquent être vues comme une figure des croyants qui sont conduits par la puissance invisible du Saint Esprit.
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• SCEAU - Les sceaux servent de signes distinctifs et de marques d’authentification.
Depuis les temps les plus reculés de l’humanité, les sceaux servent de signes distinctifs et de marques d’authentification ; on les emploie aussi pour fermer des écrits ou des récipients afin de les protéger contre toute violation. L’apposition d’un sceau ou la fermeture par un sceau ne sont effectuées le plus souvent que pour des choses importantes ou de valeur. Dans l’Ecriture sainte, le sceau parle symboliquement de l’approbation de Dieu. Nous en trouvons la signification la plus élevée en relation avec le Fils de Dieu, devenu Homme, qui a été scellé, c’est-à-dire pleinement approuvé, par son Père (Jean 6 v. 27). Cela eut lieu au Jourdain, lorsque le Saint Esprit descendit d’une manière visible sur le Fils de l’homme sous la forme d’une colombe et qu’une voix vint du ciel disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir (Matthieu 3 v. 16 et 17) ». Pour le croyant aussi, le fait d’être scellé du Saint Esprit a une grande importance (2 Corinthiens 1 v. 22 ; Éphésiens 1 v. 13 ; 4 v. 30). C’est la part de celui qui a accepté pour lui-même, par la repentance et par la foi, l’évangile du salut en Christ, comme signe de la position d’enfant de Dieu et du salut assuré pour l’éternité. Lors de la grande tribulation également, après l’enlèvement de l’épouse, Dieu scellera un nombre complet de 144 000 justes de son peuple terrestre, Israël (Apocalypse 7, 3, 4).
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• SCEPTRE, BÂTON - Symbole de l’homme au pouvoir comme souverain ou haut magistrat.
Le sceptre est à l’origine un bâton qui est devenu le symbole de l’homme au pouvoir comme souverain ou haut magistrat (Genèse 49 v. 10 ; Psaume 2 v. 9 ; 45 v. 6 ; 110 v. 2). L’action de tendre le sceptre d’or, en Esther 4 v. 11, est le signe de la grâce royale.
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• SCORPION - Réputation d’une créature méchante et sournoise.
Les scorpions qui vivent dans les régions tropicales et subtropicales, et qui appartiennent à la famille des araignées, peuvent atteindre jusqu’à 18 cm de longueur. Ils sont pourvus d’antennes semblables à des pinces d’écrevisse et d’un aiguillon venimeux au bout de la queue. La piqûre est douloureuse, voire dangereuse chez quelques espèces. Le fait que le scorpion, comme animal nocturne, se tient caché de jour et qu’il répand son poison avec la queue lui a valu la réputation d’une créature méchante et sournoise. C’est ainsi que doivent être comprises les images employées dans la Bible (Deutéronome 8 v. 15 ; Apocalypse 9, 3, 5, 10).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SEL - Figure appropriée de la puissance divine, sanctifiante et protectrice.
Dans l’Antiquité, le sel était un produit important pour l’assaisonnement et la conservation des aliments. Le sel a une saveur forte, mais il conserve et préserve ce qui est bon et empêche la pourriture et la corruption. Dans l’Ancien Testament, le « sel de l’alliance » devait, selon l’ordonnance de Dieu, être présenté sur toutes les offrandes (Lévitique 2 v. 13). Le sel est une figure appropriée de la puissance divine, sanctifiante et protectrice, qui doit être manifestée en nous. En Marc 9 v. 51, le Seigneur dit à ses disciples : « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous ». Paul écrit aux Colossiens : « Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel (Colossiens 4 v. 6) ». Le sel est une substance insignifiante, discrète ; il produit cependant un effet puissant. Celui-ci ne se discerne pas d’emblée à l’extérieur, mais s’accomplit davantage dans le secret, et se manifeste avec le temps.
Le sel connu dans l’Antiquité ne possédait pas la pureté du sel de cuisine moderne. Spécialement le sel extrait de la mer Morte contenait des mélanges importants d’autres minéraux. S’il devenait trop humide en raison d’un stockage prolongé et inapproprié, le sel de cuisine pouvait être délavé. De ce fait, il devenait insipide, il avait « perdu sa saveur », parce qu’il ne restait que les composants sans valeur qui devaient alors être jetés dehors pour être négligemment foulés aux pieds par les hommes (Matthieu 5 v. 13). Ainsi Jérusalem, la ville qui a rejeté son propre roi, « sera foulée aux pieds par les nations (Luc 21 v. 24) ». De même, la chrétienté, qui des siècles durant a détenu le message de la grâce et du salut en Christ, reniera Dieu et connaîtra son jugement.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SEMER, SEMEUR, SEMENCE - Figure de la proclamation de la parole de Dieu.
Dans les paraboles du semeur et de l’ivraie parmi le froment, la semence répandue dans le champ est une figure de la proclamation de la parole de Dieu, spécialement de l’Évangile (Matthieu 13 v. 3 à 30, 36 à 43 ; Marc 4 v. 14 ; Luc 8 v. 11). Le Seigneur Jésus est ici le semeur qui fait connaître la semence de la parole de Dieu non plus seulement à son peuple Israël, qui l’a rejeté, mais au monde entier (Matthieu 13 v. 38). Comme les épîtres du Nouveau Testament nous l’expliquent, la parole de Dieu est la semence par laquelle un homme est régénéré (Jacques 1 v. 18 ; 1 Pierre 1 v. 23). Le fait que dans la seconde parabole mentionnée « les fils du royaume » sont désignés comme « la bonne semence » n’est pas en contradiction avec ce qui précède. Déjà dans son exposé de la parabole du semeur, le Seigneur Jésus établit une étroite relation entre le message annoncé et ceux qui l’entendent (Matthieu 13 v. 18, 19 ; cf. v. 20, 22, 23). Les personnes qui acceptent la parole de Dieu par la foi sont des témoins vivants de cette bonne nouvelle.
Dans la parabole du grain de blé, le Seigneur Jésus est lui-même la semence qui doit mourir pour porter beaucoup de fruit, un fruit qui correspond dans son caractère au grain de blé tombant en terre (Jean 12 v. 24 ; cf. Psaume 126 v. 6).
L’ensevelissement du croyant est aussi comparé à la semence tombant en terre. Le corps mortel est le grain de blé et le corps ressuscité en gloire est pour ainsi dire le fruit glorieux, le résultat éternel (1 Corinthiens 15 v. 35 à 44).
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• SEPT - C’est le chiffre de la perfection divine et spirituelle.
C’est le chiffre de la perfection divine et spirituelle. Dieu a achevé son œuvre de la création au septième jour et il s’est reposé le septième jour (Genèse 2 v. 1 à 3). La fête des pains sans levain durait sept jours (Exode 12 v. 15). Le chandelier d’or dans le lieu saint avait sept lampes (Exode 25 v. 37). En Israël il y avait sept fêtes de l’Éternel (Lévitique 23). Sept fruits du pays de Canaan sont énumérés (Deutéronome 8 v. 8). Dans le Nouveau Testament, Dieu est nommé sept fois le « Dieu de paix » (Romains 15 v. 33 ; 16 v. 20 ; 1 Corinthien 14 v. 33 ; 2 Corinthien 13 v. 11 ; Philippiens 4 v. 9 ; 1 Thessaloniciens 5 v. 23 ; Hébreux 13 v. 20). En Apocalypse 1 v. 4, le Saint Esprit est appelé les « sept Esprits », appellation qui revient au chapitre 4 (v. 5) dans les sept lampes de feu (la sainteté) et au chapitre 5 (v. 6) dans les sept yeux (l’omniscience). Déjà en Ésaïe 11 v. 2, sept différents caractères du Saint Esprit sont cités.
Le nombre sept est particulièrement fréquent en rapport avec le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Dans sa vie terrestre, il est vu sept fois à Jérusalem, la ville de Dieu (Luc 2 v. 22, 42 ; Matthieu 4 v. 5 ; Jean 2 v. 23 ; 5 v. 1 ; 7 v. 10 ; Matthieu 21 v. 1). Sept fois il est appelé par Dieu « mon Fils bien-aimé » (Matthieu 3 v. 17 ; 17 v. 5 ; Marc 1 v. 11 ; 9 v. 7 ; Luc 3 v. 22 ; 9 v. 35 ; 2 Pierre 1 v. 17). Sept paroles du Seigneur Jésus sur la croix sont rapportées dans la Bible (Luc 23, 34, 43 ; Jean 19 v. 26 et 27, 28 ; Matthieu 27 v. 46 ; Luc 23 v. 46 ; Jean 19 v. 30). Dans l’évangile selon Marc, il est désigné sept fois comme étant le Fils de Dieu (Marc 1 v. 1, 11 ; 3, 11 ; 5, 7 ; 9, 7 ; 14, 61 ; 15, 39). Sept miracles du Seigneur Jésus sont relatés dans l’évangile selon Jean (chap. 2 : l’eau devenue du vin ; chapitre 4 : le fils du seigneur de la cour ; chap. 5 : le paralytique du réservoir d’eau de Béthesda; chap. 6 : la multiplication des pains pour les 5000 ; chap. 9 : l’aveugle-né; chap. 11 : la résurrection de Lazare ; chap. 21 : la pêche miraculeuse). Il dit sept fois en Jean 6 qu’il est descendu du ciel (v. 32, 33, 38, 41, 50, 51, 58 ; au verset 42 ce sont les Juifs qui le disent). Dans la seconde épître à Timothée, l’expression « dans le Christ Jésus » se retrouve sept fois (1, 1, 9, 13 ; 2, 1, 10 ; 3, 12, 15). En Apocalypse 1 à 3, l’Église est représentée par l’image des sept lampes et l’histoire de la chrétienté, par les sept épîtres aux assemblées; puis les différents jugements sur la terre sont introduits, respectivement par sept sceaux (chap. 6 v. 8), sept trompettes (chap. 8 v. 11) et sept coupes (chap. 15 ; 16). En Apocalypse 5, 6, l’Agneau de Dieu est vu avec sept cornes (la toute-puissance) et sept yeux (l’omniscience). Le mot «bienheureux» se trouve sept fois dans ce livre (Apoc. 1, 3 ; 14, 13 ; 16, 15; 19, 9 ; 20, 6 ; 22, 7, 14).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SERPENT - Le serpent est dès le commencement le symbole du diable.
Dans la Bible, le serpent est dès le commencement le symbole du diable. Dans le jardin d’Eden, il s’agissait certes d’un véritable serpent; nous pouvons le voir dans le fait qu’il a été plus tard condamné par Dieu à ramper sur son ventre (Genèse 3, 1, 14) ; il n’était cependant que l’instrument de Satan, ainsi que le montre au verset 15 la prédiction de Dieu accomplie par la mort de Christ à la croix: «Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon» (cf. Romains 16, 20 ; 2 Corinthiens 11, 3 ; Hébreux 2, 14). En Apocalypse 12, 9, 14, 15 et 20, 2, Satan est appelé « le serpent (ancien) ». Le fait que le diable n’est pas encore complètement éliminé pendant le Millénium est confirmé dans l’Ancien Testament par la prophétie selon laquelle le serpent mangera encore la poussière, alors que tous les autres animaux manifesteront un comportement paisible (Ésaïe 65, 25).
Plusieurs lecteurs de la Bible ressentent une difficulté devant le fait qu’un serpent d’airain ou de cuivre, élevé par Moïse, sur l’ordre de Dieu, sur une perche, sauvait de la mort les Israélites mordus par les serpents brûlants (Nombres 21 v. 6 à 9) ; en effet, le Seigneur Jésus applique à lui-même l’image du serpent d’airain : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3, 14, 15) ». Nous en trouvons l’explication en 2 Corinthiens 5, 21, où nous lisons que « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui ». La « racine du serpent », image de la maison royale de David, et le « serpent brûlant qui vole », image du Messie en gloire qui châtiera la Philistie, sont aussi des symboles des instruments de la malédiction de Dieu sur ses ennemis (Ésaïe 14, 29).
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• SERVITEUR, SERVANTE, ESCLAVE - Le croyant est maintenant esclave de Dieu et de Christ.
Aussi bien en hébreu qu’en grec, il y a plusieurs mots pour le concept de « serviteu r». Le plus souvent, c’est à l’esclave serf qu’il est fait allusion (hébreu eved, grec doulos). La désignation « ton serviteur » était fréquemment utilisée pour exprimer l’humilité et la soumission (Genèse 32, 4). La relation entre le serviteur appelé à obéir et à servir, et son maître, comme image de la relation de l’homme avec Dieu, se trouve dans toute la Parole. Abraham dit à Dieu qu’il a d’emblée reconnu dans le groupe des trois hommes qui sont venus vers lui : « Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point outre, je te prie, d’auprès de ton serviteur (Genèse 18, 3) ». L’homme est créé afin de reconnaître son Créateur comme autorité et afin d’accomplir sa volonté dans la foi et dans l’obéissance. Cela, tous les croyants de l’Ancien Testament l’ont discerné. Cependant le premier couple a désobéi et par là s’est placé dans la dépendance et sous l’esclavage du séducteur. Même la loi donnée par Dieu ne pouvait pas délivrer d’une telle misère, parce qu’elle présentait bien à l’homme le droit chemin, mais elle ne lui donnait aucune force pour y marcher. C’est ainsi que l’homme sous la loi est tombé dans une autre sorte de servitude. Il n’y a pour lui aucun moyen d’échapper à l’esclavage.
Ce n’est que par la venue du Seigneur Jésus que les formes de la servitude sous la loi (Galates 4, 24) et de la domination du péché (Romains 6, 17 ; Tite 3, 3) sont manifestées. Seul le Fils peut rendre réellement libre (Jean 8, 36). Il s’est abaissé lui-même volontairement et s’est fait le parfait Serviteur de Dieu, prenant la forme d’esclave et étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix (Phil. 2, 5-8), afin qu’en vertu de son œuvre, tous ceux qui croient en lui soient affranchis de l’esclavage du péché et de la loi pour servir Dieu. Le croyant est maintenant esclave de Dieu et de Christ (Romains 6, 22 ; Éphésiens 6, 6). Que le chrétien soit affranchi de la servitude pour obéir à Dieu et pour faire sa volonté ne présente donc aucune contradiction !
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• SINAÏ - Agar est comparée à la montagne de Sinaï, c’est-à-dire à la servitude de la loi.
Dans l’Ancien Testament, le nom de Sinaï (hébreu « garni de pointes, montagne des écueils ») désigne aussi bien un désert qu’une montagne (Exode 19, 1, 11) ; cette dernière est aussi appelée Horeb (hébreu « désert », Exode 3, 1 ; 17, 6). C’est là que le peuple d’Israël a reçu la loi de Dieu par l’intermédiaire de Moïse. C’est pourquoi, dans la parole de Dieu, ce lieu représente parfois la loi et la sainteté de Dieu dont elle est l’expression (Juges 5, 5 ; Ps. 68, 8, 17). En Galates 4, 24, 25, Agar, l’esclave de Sara, est comparée à la montagne de Sinaï, c’est-à-dire à la servitude de la loi, et cela par contraste avec la merveilleuse liberté dans laquelle nous sommes placés par la foi en Christ (cf. Galates 5, 1).
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• SION - Capitale céleste du royaume tout entier.
La forteresse des Jébusiens, que David a prise et appelée « ville de David », était située sur le versant sud de la montagne du temple (2 Samuel 5, 7). Après le transport de l’arche de l’alliance de ce lieu dans le temple qui venait d’être construit, l’enceinte du temple a aussi été appelée Sion (1 Rois 8, 1 ; Psaume 9, 11 ; 76, 2), puis finalement, principalement dans le langage poétique, toute la ville de Jérusalem (Psaume 48, 2; 69, 35). La ville même est nommée « fille de Sion » (2 Rois 19, 21 ; Ésaïe 1, 8 ; Zacharie 9, 9), et ses habitantes « filles de Sion » (Cantique 3, 11 ; Ésaïe 3, 16). Le nom de Sion est souvent employé au sens figuré pour désigner la grâce souveraine de Dieu qui se manifeste dans la délivrance de son peuple (Psaume 14, 7; 20, 2 ; 51, 18; 102, 13). Pendant le Millénium, Sion sera le siège terrestre de l’autorité royale du Messie et le centre de la bénédiction sur la terre (Ésaïe 52, 1-8 ; 60, 14). Elle est l’image du repos de Dieu sur la terre, à la différence de la « nouvelle Jérusalem », type de l’Assemblée dans la gloire (Apocalypse 21, 2), et de la « Jérusalem céleste », représentant la part commune et éternelle de tous les croyants de tous les temps (Hébreux 11, 10 ; 12, 22), qui sera pour ainsi dire la capitale céleste du royaume tout entier. Sion n’est par conséquent jamais employée dans l’Ecriture sainte comme type de l’Assemblée.
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• SIX - Chiffre de l’homme, de son travail et de ses peines.
Six est le chiffre de l’homme, de son travail et de ses peines, mais aussi de son imperfection et de sa faiblesse. La création a été formée en six jours, et Dieu a commandé à son peuple Israël de travailler six jours et de se reposer le septième, comme il l’avait fait (Genèse 2, 1-3 ; Exode 20, 9). En relation avec le pays d’Égypte, figure du monde, six aliments sont énumérés (Nombres 11, 5). Le géant Goliath était haut de six coudées et un empan (1 Samuel 17, 4), et la statue d’or du roi Nebucadnetsar avait une hauteur de soixante coudées et une largeur de six coudées (Dan. 3, 1). Nous voyons l’apogée de l’aveuglement et de l’orgueil de l’homme dans le nombre de la bête : 666 (Apocalypse 13, 18).
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• SODOME ET GOMORRHE - Symboles de la dépravation morale.
Les villes de Sodome et Gomorrhe (ainsi qu’Adma et Tseboïm), situées dans la région sud de la mer Morte, ont été jugées directement par Dieu en raison de leurs péchés et détruites par le soufre et le feu qu’il fit pleuvoir des cieux (Genèse 19 ; Deutéronome 29, 23). Dans la Bible, elles sont les symboles de la dépravation morale (Genèse 13, 13 ; Ésaïe 1, 10; 3, 9 ; Ézéchiel 16, 49 ; Jude 7). Le caractère soudain et complet de la destruction de Sodome et Gomorrhe est toujours placé devant les hommes comme avertissement du jugement à venir (Ésaïe 13, 19 ; Matthieu 11, 23, 24 ; Luc 17, 29, 30 ; 2 Pierre 2, 6).
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• SOLDAT - Aspect particulier de la vie de la foi.
L’image du soldat (ou du combattant, grec stratiôtés) est employée dans le Nouveau Testament en relation avec un aspect particulier de la vie de la foi. Deux choses sont dites du soldat de Christ: il doit prendre sa part des souffrances et il ne doit pas s’embarrasser dans les affaires de la vie afin qu’il plaise à celui qui l’a enrôlé (2 Timothée 2, 3, 4). Le combat qu’il est appelé à livrer n’est pas contre la chair et le sang, et ses armes ne sont pas charnelles, mais il s’agit d’un combat d’ordre spirituel. Paul appelait Épaphrodite son compagnon d’armes dans le combat de l’Évangile (Philippiens 2, 25).
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• SOLEIL - Lumière de la vie et protection contre les dangers.
Le soleil, que Dieu a créé le quatrième jour de la création comme « le grand luminaire pour dominer sur le jour (Genèse 1, 16) », représente, avec sa lumière et sa chaleur, un des fondements de la vie sur la terre. Il prend par conséquent une place significative, au sens propre et au sens figuré, dans la parole de Dieu ; nous le voyons déjà dans la vie de Jacob sur qui le soleil s’est « couché » lorsqu’il a quitté le pays de Canaan et ne s’est « levé » à nouveau qu’à son retour « comme il passait Peniel » (Genèse 28, 11; 32, 31). Au Psaume 84, 11, Dieu se nomme lui-même « un soleil et un bouclier », c’est-à-dire comme lumière de la vie et protection contre les dangers.
Dans le langage prophétique, le soleil est un symbole du Fils de l’homme glorifié qui exercera la domination en son jour, lorsque la nuit de son absence sera passée. Déjà Malachie 4, 2 l’annonce comme le soleil de justice pour ceux qui craignent le nom de l’Éternel. Dans le Nouveau Testament le soleil est nommé plusieurs fois en relation avec le Seigneur Jésus comme Fils de l’homme (Matthieu 17, 2 ; Apocalypse 1, 6 ; 10, 1). Quand, devant les portes de Damas, Saul de Tarse a été amené à la conversion par « une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil », nous pouvons certes y voir une allusion au fait que le Seigneur s’est révélé à ce vase d’élection non seulement comme le Fils de l’homme glorifié, mais aussi comme le Fils de Dieu (Actes 26, 13 ; cf. chap. 9 v. 20).
Dans d’autres passages des livres prophétiques, le soleil est généralement considéré comme un symbole des plus hautes autorités de ce monde (Ésaïe 13, 10 ; 24, 23 ; Apocalypse 6, 12 ; 8, 12).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SOMMEIL, DORMIR, (S)’ENDORMIR - Le sommeil spirituel est un état de cœur indigne d’un chrétien.
Le sommeil, une institution sage du Créateur, est un processus mystérieux, encore imparfaitement connu jusqu’à ce jour, de détente de tout l’organisme, qui tombe alors habituellement dans une telle immobilité qu’il en résulte une perte partielle de conscience. Dans la Bible, il est parlé non seulement du sommeil au sens propre, mais souvent aussi au sens figuré pour décrire divers états de l’homme.
Déjà dans l’Ancien Testament, la mort physique est comparée au sommeil et mourir au fait de s’endormir (Job 14, 12 ; Psaume 13, 3 ; Jérémie 51, 39 ; cf. Matthieu 27, 52). Il ne faut cependant pas en conclure que la Bible enseigne le soi-disant « sommeil des âmes ». Ainsi que Luc 16, 23 ; Philippiens 1, 23 ; Apocalypse 6, 9 et d’autres passages le montrent, l’âme humaine ne dort pas après la mort, mais possède une conscience éveillée. Seul le corps, qui repose dans la tombe, est considéré comme «dormant» (Daniel 12, 2). Quand le Seigneur Jésus viendra pour l’enlèvement des siens, les corps de tous les saints endormis seront ressuscités en gloire (cf. 1 Corinthiens 15, 51 ; 1 Thessaloniciens 4, 13 et suiv. ; 5, 10). Réunis à l’âme, qui entre-temps est « avec Christ » dans le paradis, nous serons ravis dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l’air pour être alors avec lui pour toujours dans la maison du Père.
Le sommeil est aussi une image de la paresse spirituelle. Au lieu de veiller auprès de leur Seigneur, et avec lui, les disciples, dans les moments cruciaux de sa transfiguration sur la montagne et dans le jardin de Gethsémané, étaient accablés de sommeil (Luc 9, 32 ; 22, 45). Les dix vierges de la parabole se sont endormies pendant qu’elles attendaient l’époux (Matthieu 25, 5). En Romains 13, 11, Éphésiens 5, 14 et 1 Thessaloniciens 5, 6, les croyants sont mis en garde contre le sommeil spirituel ou exhortés à se réveiller du sommeil. Le sommeil spirituel est un état de cœur indigne d’un chrétien. Il est une image du manque d’activité spirituelle qui n’est pas compatible avec des « fils du jour ». Par la nouvelle naissance, nous avons été transportés des ténèbres de la nuit dans la lumière du jour, et nous devons marcher comme « des fils du jour » et comme « des enfants de lumière ». Combien sérieuses sont dès lors ces paroles : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi (Éphésiens 5, 14) ! » Un chrétien atteint de sommeil spirituel est un chrétien mondain qui se tient parmi ceux qui spirituellement sont morts et qui extérieurement ne se distingue guère de ceux-ci. Ce n’est pas sans raison que dans l’Antiquité on appelait le sommeil le « frère jumeau de la mort ».
Par « les autres », en 1 Thessaloniciens 5, 6, il faut entendre les incrédules auxquels nous ne devons pas ressembler. Ici donc, semblablement à la mort, le sommeil est aussi une image de l’éloignement de Dieu.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• SOUVERAIN SACRIFICATEUR, GRAND SACRIFICATEUR - Établi pour les hommes dans les choses qui concernent Dieu.
Malgré l’importance de l’office, le titre de « souverain sacrificateur ou grand sacrificateur » n’apparaît pas souvent dans l’Ancien Testament. Aaron, le premier souverain sacrificateur du peuple d’Israël, n’est appelé que « sacrificateur ». L’office du souverain sacrificateur est résumé dans le Nouveau Testament par ces paroles : « Tout souverain sacrificateur... est établi pour les hommes dans les choses qui concernent Dieu (Hébreux 5, 1) ». Les vêtements du souverain sacrificateur révélaient la nature de son service, particulièrement la lame d’or pur de la tiare sur laquelle était gravé « Sainteté à l’Éternel » ; mais aussi les deux pierres d’onyx avec les noms des douze tribus d’Israël sur ses épaules et les douze pierres précieuses sur le pectoral de l’éphod: elles exprimaient que le souverain sacrificateur portait et représentait le peuple de Dieu avec puissance et amour devant un Dieu saint (Exode 28, 9-12, 15-29, 36). Une fois l’an, au grand jour des propitiations, il entrait dans le lieu très saint de la tente d’assignation avec de l’encens et le sang du sacrifice pour le péché, pour faire propitiation (Lévitique 16). Mais il bénissait aussi le peuple et intercédait pour lui (Lévitique 9, 23 ; Nombres 6, 22-27 ; 16 v. 46 à 48).
Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus, dans son service pour nous, est appelé notre souverain sacrificateur (Hébreux 2, 17, 18). Il a accompli une fois pour toutes à la croix l’œuvre de la propitiation, qui est la réalisation du type du grand jour des propitiations (Hébreux 7, 27 ; 9, 7, 11, 12 ; fêtes de l’Éternel), et il est maintenant dans le ciel où il intercède pour les siens (Hébreux 2, 18 ; 4, 14-16 ; 7, 25). Le service actuel de notre parfait Souverain Sacrificateur auprès de Dieu n’a plus rien à faire avec le péché, mais s’exerce seulement en relation avec nos faiblesses. Il intercède pour nous afin que nous demeurions sur le chemin de la foi, gardés de déviations et de chutes. Si nous avons péché, il est notre avocat auprès du Père pour nous conduire à la confession et à la restauration de la pleine communion (1 Jean 2, 1). Christ, en Hébreux 3, 1, est appelé « l’apôtre (ou : « l’envoyé ») et le souverain sacrificateur de notre confession » ; ces deux désignations trouvent leurs modèles en Moïse et en Aaron.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• SHOFAR - La signification du Shofar dans le judaïsme.
Dans le Tabernacle, le premier voile que les Israélites rencontraient était le voile du parvis, le « masar eratser » « מסך חצר ». La porte du parvis s’appelait « shaar » « שׁער ». Nous pouvons traduire ce mot de différentes façons de par sa racine. La « porte », « shaar » peut se traduire par : Porte, mesure, estimation. Mais également : par tremblement, crainte et aussi par son du shofar !
Nous pouvons donc dire que lorsque les Israélites passaient cette porte, ils étaient mesurés, estimés par Dieu, mais également, qu’ils devaient se mesurer et s’estimer eux-mêmes, afin de ne pas entrer dans le Tabernacle avec désinvolture : « Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes (2 Corinthiens 13 v. 5) ».
Ils devaient y entrer avec crainte et tremblement, car ils touchaient là, à l’œuvre de Dieu. Ils devaient s’approcher de Lui avec crainte et tremblement.
Le son du shofar (corne de bélier) nous parle de la Parole de Dieu ; en entrant dans le Tabernacle, le peuple entendait Dieu lui parler. Pour les sages d’Israël, le shofar représente par sa forme la Parole de Dieu qui vient de l’Eternel, descend vers nous et remonte à Lui. Cela nous fait penser à ce texte : « Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins (Ésaïe 55 v. 11) ».
Ils disent que la Torah ne nous appartient pas, mais qu’elle nous est « prêtée » par Dieu. C’est la raison pour laquelle, les juifs ont un immense respect pour la Torah.
Que pouvons-nous retirer comme enseignement ?
Tout d’abord, nous ne devons pas négliger les appels de Dieu à sa Sainte convocation. Le Seigneur permettra des circonstances dans nos vies, qui nous « bousculerons » dans notre « confort » religieux. Souvent, nous avons tendance à nous « installer » dans la routine religieuse au milieu de lequel nous évoluons. Cette disposition que nous avons nuit souvent à notre progression spirituelle, car nous nous reposons sur nos « acquis ».
L’apôtre Paul disait : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ (Philippiens 3 v. 12 à 14) ».
Lorsque nous « écoutons » ces circonstances, nous entendons le son du shofar qui nous appelle à une sainte convocation, pour que nous nous approchions de Dieu. Nous devons aller vers Lui, comme les Israélites le faisaient, c’est-à-dire que nous devons nous juger nous-mêmes. S’il y’a lieu, nous repentir et nous purifier de tout péché. Nous devons être conscient que cet appel est saint et que nous ne pouvons pas nous approcher du Dieu trois fois Saint, avec désinvolture. Il nous faut venir à Lui avec tremblements et un saint respect.
Alors l’expiation acquise en Yéshoua (Jésus) nous conduira par-delà le voile du sanctuaire, au cœur même du Père. Shofar « שׁופר », vient de la racine « shafar », « שׁפר », qui veut dire : Être plaisant, beau, agréable, étincelant, être vif. Lorsque le roi David disait dans le psaume 16, au verset 6 : « Un héritage délicieux m’est échu, une belle possession m’est accordée ». Le mot « délicieux » est « shofar » dans le texte original.
Dans nos vies résonnent souvent le son du shofar. Des événements dans nos vies nous heurtent souvent, remettent en question certaines « certitudes » dans notre vie spirituelle. Ecoutons et entendons l’appel de notre Dieu à sa sainte convocation ! Il veut nous faire entrer plus profondément dans sa connaissance en Yéshoua (Jésus), Il veut nous introduire dans son cœur même.
Seulement prenons bien garde de ne pas nous approcher du Seigneur avec un cœur désinvolte et irrespectueux, « car notre Dieu est aussi un feu dévorant (Deutéronome 4 v. 24) ».
Source : « LA BIBLE D'APRÈS LES TEXTES HÉBREU » - par Philippe Dehoux.
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• SALÉ (de feu et de sel) - Quand nous nous jugeons nous-mêmes devant Dieu, nous sommes toujours plus prêts à supporter et à pardonner les fautes des autres.
Avant de nous occuper du sel qui a perdu sa saveur, nous voudrions jeter un coup d’œil sur l’évangile de Marc où le Seigneur ajoute des paroles qu’on ne trouve pas en Matthieu : « Car chacun sera salé de feu ; et tout sacrifice sera salé de sel. Le sel est bon ; mais si le sel devient insipide, avec quoi lui donnerez-vous de la saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous (Marc 9 v. 49 et 50) ».
Les disciples du Seigneur ne sont pas qualifiés ici de sel de la terre. Ils devraient beaucoup plutôt avoir le principe assainissant en eux-mêmes, le cultiver, et de cette manière être en paix entre eux. Quand nous nous jugeons nous-mêmes devant Dieu, nous sommes toujours plus prêts à supporter et à pardonner les fautes des autres. Avoir aussi du sel en nous-mêmes, conduit à la paix avec les autres. Avons-nous bien réfléchi à cette connexion des choses ?
Mais que veut dire le Seigneur Jésus quand Il dit que chacun sera salé de feu et que tout sacrifice sera salé de sel. Le feu est le symbole du jugement de Dieu qui examine et rétribue ; et chacun désigne tous les hommes. Tout homme donc, parce qu’il est pécheur de nature, doit être mis en relation avec le feu du jugement divin en quelque manière que ce soit. Si quelqu’un décline la grâce de Dieu en Christ, et rejette la personne et l’œuvre de Christ, il trouvera sa place finale dans « l’étang de feu », « l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort » (Apocalypse 20 v. 15 ; 21 v. 8). Dieu est un « feu consumant » (Hébreux 12 v. 29). Cependant le croyant se laisse sonder par Dieu, il s’éprouve et se juge lui-même. Il saisit par la foi que le feu du jugement divin a atteint Un autre à sa place. Il ne vient donc en relation avec le feu qu’indirectement, à savoir dans le sacrifice de Christ. En fait c’est le Seigneur Jésus, comme notre substitut, qui a été parfaitement « salé de feu », lorsqu’Il a souffert pour nous et nos péchés durant les trois heures de ténèbres à la croix.
La phrase suivante vise aussi au premier chef, à mon avis, Son sacrifice parfait : « et tout sacrifice sera salé de sel ». Le sacrifice de Jésus est d’une efficacité éternelle. Il a eu lieu une fois pour toutes, et par là Dieu a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Hébreux 10 v. 10 à 14). Merveilleuse grâce ! Elle est encore rehaussée en ce que les croyants peuvent offrir maintenant « leur corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Romains 12 v. 1) ». Les résultats d’une vie sainte, consacrée à Dieu, ne sont pas sans effet sur notre entourage, comme nous l’avons vu, et nous retrouverons ces résultats au ciel. Ces résultats survivront aussi à cette pauvre terre et à tout ce qui s’y voit, pour la gloire éternelle de Dieu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SAMARITAIN (le bon) (1) - Un homme, connaisseur de la loi se met à éprouver le Seigneur Jésus.
« Et voici, un docteur de la loi se leva pour l’éprouver, et dit : Maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? (Luc 10 v. 25) ». Quand Luc introduit le récit d’un événement par l’expression « et voici », il établit en général un rapport avec ce qui précède. Or ici, le Seigneur Jésus venait de parler dans une prière à Son Père des « sages et des intelligents », et il avait dit : « Je te loue, ô Père… parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi (Luc 10 v. 21) ». Il semble que ce soit l’intention du Saint Esprit de se servir du docteur de la loi pour présenter l’un de ces « sages et intelligents », qui, en réalité, est insensé et ignorant.
Cet homme connaisseur de la loi se met à éprouver le Seigneur Jésus. La question de la vie éternelle en préoccupait beaucoup en Israël (voir Matthieu 19 v. 16 à 22 ; Marc 10 v. 17 à 22 ; Luc 18 v. 18 à 23), et vraisemblablement il voulait voir ce que Jésus aurait à en dire, et si lui-même arriverait à L’empêtrer dans des contradictions sur les idées que les Juifs se faisaient au sujet de la loi. Sa question « Maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? » manifeste que cet homme était un propre juste, qui voulait faire pour mériter la vie éternelle. Il allait de soi pour lui qu’il avait quelque chose à faire ; la seule chose qui n’était pas claire pour lui était ce qu’il avait à faire. Cependant il semble qu’il s’agissait d’une question purement théorique, et il ne faut pas supposer que celui qui posait cette question se proposait en aucune manière de faire ce que Jésus allait répondre. Au contraire il Le mettait à l’épreuve, et attendant une réponse dont il pourrait se servir contre Lui. Le seul point positif chez cet homme était qu’il se souciait de la vie éternelle, même si c’était peut-être avec des motifs mélangés.
Cependant la question sur la vie éternelle était trop peu de chose à elle seule, et toutes les dispositions intérieures étaient fausses. Car cet homme ne demandait pas, comme plus tard le geôlier de Philippes : « que dois-je faire pour être sauvé ? (Actes 16 v. 30) ». Poser une pareille question, c’est reconnaître qu’on est perdu, et qu’on n’a pas d’autre secours que celui de la grâce de Dieu. La question du docteur de la loi était bien loin de cette conviction. Il voulait faire quelque chose afin d’acquérir la vie éternelle. Mais raisonner ainsi, c’est se placer sur le terrain de la loi, et s’estimer compétent et capable de faire ce que Dieu requiert. Quelle erreur fatale, et en même temps quelle folie ! Car, d’abord, jamais personne n’a jamais pu garder la loi, sinon il vivrait encore aujourd’hui, et deuxièmement Dieu n’a pas donné la loi comme moyen de salut, sur la base duquel un pécheur peut parvenir à la vie éternelle (Galates 3 v. 21). Dieu a donné la loi pour tester ceux qui pensent être en état de répondre aux exigences de Dieu (Exode 24 v. 3 à 7).
La réponse du Seigneur va dans ce sens. Tandis que le geôlier pouvait entendre l’heureux message : « crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison (Actes 16 v. 31) », le Seigneur répond d’abord au docteur de la loi par deux questions : « Et il lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? (Luc 10 v. 26) ».
On s’étonne de la patience du Seigneur avec ce propre juste, mais aussi de la sagesse avec laquelle Il répond à la question. Il se place sur le terrain de Son interlocuteur. Nous trouvons cela aussi en d’autres occasions. Cela permet au Seigneur d’amener le docteur de la loi à répondre lui-même à sa propre question, et à le faire à l’aide de la loi sur laquelle il s’appuie. Il s’était adressé à Lui en tant que « Maître », et ce Maître lui demande maintenant quelque chose en prenant pour point de départ que lui, le docteur de la loi, connaît cette loi, ce qui se révèle exact. Cela n’était-il pas justement tout à fait désarmant ? Y avait-il encore place pour de mauvaises intentions ?
Dans le texte original, il y a une tournure de la phrase qui, au moyen de la place de l’expression « dans la loi », met l’accent justement sur cette expression. « Dans la loi », demande le Seigneur Jésus, « qu’est-il écrit ? ». Avec la deuxième question « que lis-tu ? », le Seigneur veut seulement forcer le docteur à citer le passage correspondant de la Parole. En cela aussi Il présuppose la connaissance suffisante pour répondre, et la capacité de le faire. Cette manière d’agir du Seigneur ne devait-elle pas faire disparaître tout sentiment d’inimitié dans le cœur de cet homme ? « Et répondant, il dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée » ; « et ton prochain comme toi-même ». « Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela, et tu vivras (Luc 10 v. 27 et 28) ».
Ainsi, c’est comme si le Seigneur Jésus disait : « tu as tout à fait raison. Tout ce qu’il te reste à faire, c’est de te comporter selon ta réponse, et de vivre ainsi ». La forme verbale de « fais cela » est remarquable. Elle signifie : « fais cela constamment, de manière ininterrompue ! » Un seul manquement à cet égard serait tenu par Dieu comme une violation de toute la loi. Car il est écrit : « maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire (Galates 3 v. 10) ». « Car quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous (Jacques 2 v. 10) ». Ces conséquences inexorables ont-elles bien été pesées par ceux qui encore de nos jours pensent pouvoir réussir à se tenir devant Dieu sur le terrain de la loi, c’est-à-dire sur le terrain des œuvres accomplies ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SAMARITAIN (le bon) (2) - La parabole dans sa signification morale.
Les Juifs de l’époque pensaient, selon l’enseignement de leurs maîtres, que le terme « prochain » ne visait que ceux qui avaient une parenté par le sang. Les gens issus des peuples païens en général, et les Samaritains en particulier, n’avaient aucune place dans leurs pensées. Ils cherchaient donc à contourner le commandement, et à l’atténuer. Mais le Seigneur montre dans Sa merveilleuse parabole que Dieu ne reconnaissait aucune frontière nationale ou corporative dans la question de l’amour du prochain : « Et Jésus, répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre [les mains des] voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort. Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là, s’en vint, et, le voyant, passa outre de l’autre côté (Luc 10 v. 30 à 32) ».
Le Seigneur se sert d’une image qui avait pu se dérouler de cette manière tous les jours en Israël. Il fait le tableau d’un homme allant de Jérusalem à Jéricho. Le chemin descendait, et depuis toujours il était désert, sinueux et dangereux ; il traversait une région inhabitée, infestée de voleurs et bandits de grands chemins. Cet homme était Juif, sans qu’il soit décrit avec aucun détail. Cette particularité d’être Juif a son importance dans la parabole. Si le voyageur n’avait pas été Juif, le Seigneur n’aurait pas manqué de le signaler. Sinon Il aurait fourni au sacrificateur et au lévite un prétexte tout à fait bienvenu de ne pas s’approcher de l’homme tombé aux mains des voleurs, même si c’était un prétexte injustifié.
Le sacrificateur.
Mais voilà qu’arrive dans le tableau un sacrificateur, qui parcourt le même chemin. Il a vraisemblablement terminé son service hebdomadaire au temple à Jérusalem, et il rentre chez lui. Selon la tradition juive, il y avait une colonie de sacrificateurs à Jéricho. Il aperçoit l’homme à demi mort et passe de l’autre côté de la route aussi loin que la largeur de celle-ci le permet. Bien qu’il soit représentant de la loi, il ne voit pas son obligation d’aider cet homme. Il n’a aucun cœur pour lui. Il est vrai qu’il vient juste de sortir du sanctuaire de Dieu, où le peuple est régulièrement instruit de la loi de l’amour, mais il enfreint lui-même ce commandement sur ce qui est le plus impardonnable. Il voit l’homme à demi-mort par terre ; peut-être entend-il des appels à l’aide, et des gémissements. Et c’est l’un de ses frères ! Mais il ne se soucie point de tout cela. En aucun cas il ne voudrait se souiller. Aussi se dépêche-t-il de s’éloigner, car personne ne le voit, peut-être même pas l’homme à demi mort, personne, sauf Dieu.
N’est-ce pas quelquefois notre image, chers amis ? Avons-nous compris qui est notre prochain ? Nous occupons par grâce une haute position spirituelle. Mais ne manquons-nous pas souvent de voir notre prochain dans celui qui est dans une vraie détresse et que le Seigneur amène sur notre chemin ? L’aidons-nous avec amour ? Ce sacrificateur en tout cas savait aussi peu que le docteur de la loi qui était son prochain. Avec une attitude légale on ne trouve jamais les bons motifs pour agir, ni la force pour faire ce qui plait à Dieu. Seul l’amour en est capable.
Le lévite.
La personne suivante qui apparaît est un lévite. Selon sa position, il est juste après le sacrificateur (le prochain en quelque sorte), et il se comporte de la même façon. Lui aussi arrive à l’endroit où gît l’homme à demi mort, il le voit dans sa misère et passe outre du côté opposé. Il répète la manière d’agir si mauvaise du sacrificateur. Comme lévite, il avait à faire aux ustensiles du temple, mais cela ne suffit pas à réchauffer son cœur pour son prochain. Ne devons-nous pas non plus craindre cette duplicité dans nos voies, ce manque de cœur ?
Qui est le prochain ?
« Qui est notre prochain ? » Notre prochain est celui qui a besoin de notre aide et de notre amour. Il ressort cependant de ce qui vient d’être dit que nous ne devons pas seulement le chercher parmi les inconvertis. En Exode 12, en rapport avec la Pâque, nous trouvons une indication très utile : « Et si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, que lui et son voisin le plus rapproché (le prochain) de sa maison, le prennent, selon le nombre des âmes (Exode 12 v. 4) ». Notre prochain, c’est aussi celui avec lequel nous nous nourrissons ensemble de l’agneau immolé. Ainsi nous trouvons le prochain de deux côtés : parmi les enfants du monde avec lesquels il n’y a aucune communion spirituelle, et parmi les enfants de Dieu avec lesquels nous sommes liés intimement de plusieurs manières.
Dans les paraboles de « la brebis perdue » et de « la drachme perdue » de Luc 15, nous retrouvons les voisins et les amis. Là, ce sont ceux qui se réjouissent au sujet de ce qui était perdu, et avec celui qui l’a retrouvé. C’est une vérité touchante : nous sommes appelés à être un peuple proche de Lui, le Bon Berger, et rendu dignes, en tant que Ses « prochains », de partager Sa joie avec Lui ! Cela dépasse naturellement l’objet de notre parabole.
« Mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et eut soin de lui. Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ? » « Et il dit : C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même (Luc 10 v. 33 à 37) ».
Entre les Juifs et les Samaritains, la répugnance et l’inimitié étaient profondes. Les Samaritains étaient d’origine païenne, et ils étaient publiquement maudits dans la synagogue. On ne les acceptait jamais comme prosélytes ; leur nourriture était mise au rang de la viande de porc ; un Juif préférait souffrir que recourir à leur aide.
Nous remarquons combien le Seigneur met fortement l’accent dans Sa parabole sur le fait que celui qui reconnaît son prochain dans l’homme à demi mort, c’est justement un pareil homme haï des Juifs. Ému par l’amour et par la pitié, il lui fait tout ce qui peut le préserver d’une ruine certaine. Quelle grâce se manifeste ici ! L’étranger se soucie même de ce qui se passerait durant le temps de son absence. Il subvient à tout. Et en poursuivant son voyage, il n’allait pas oublier l’homme tombé entre les mains des voleurs, mais il allait revenir au temps convenable, et récompenser la fidélité qui a été montrée. C’est avec cette assurance que se termine la parabole.
À la question de savoir qui de ces trois personnages est le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs (10 v. 36), le docteur de la loi donne de nouveau la bonne réponse. Dans celle-ci, il utilise une tournure qui a donné son nom à notre parabole : « c’est celui qui a usé de miséricorde envers lui ». Oui, c’est bien de la miséricorde qui a été exercée dans ce cas. Il devait s’appliquer à ce genre de sentiments, et ceux-ci devraient bien nous caractériser, nous aussi, qui avons été les objets de la grande miséricorde de Dieu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SAMARITAIN (le bon) (3) - La parabole dans sa signification typique.
Le lecteur attentif aura peut-être remarqué que la question du Seigneur au v. 36 contient une inversion de la direction du regard. Jusque-là le « prochain » était toujours celui à qui il devait être fait miséricorde. Mais maintenant le « prochain » c’est celui qui exerce la miséricorde. Le Seigneur ne veut-Il pas par-là orienter le regard sur Lui-même, le vrai Samaritain miséricordieux ? Lui est le prochain de celui qui est tombé entre les mains des voleurs, le prochain de chacun de nous.
De divers côtés, on conteste que cette parabole, ou cette affaire, ait une signification typique et prophétique outre la signification avant tout morale. Les arguments qu’on soulève sont réduits à néant par la simple constatation suivante : quand le Seigneur Jésus répond à une question, dans Sa grâce et dans Sa sagesse Il dépasse habituellement largement la question posée, et Il présente des vérités plus grandes et des principes plus élevés, qui sont bien inclus dans ce qui était demandé, mais qui sont en soi de portée supérieure.
C’est ce qu’on trouve ici aussi. Le commandement sur l’amour du prochain est étoffé et exemplifié au moyen de la manière d’agir de Dieu dans l’évangile. C’est aussi ce qui donne à notre parabole sa beauté particulière. Lequel d’entre nous ne se réjouit pas à la pensée que l’exemple parfait d’amour du prochain soit le vrai « Samaritain miséricordieux », et plus précisément notre Seigneur et Sauveur. Certes nous devons prendre garde à ne pas faire de « surinterprétations », cependant plusieurs particularités mentionnées par le Seigneur ont un sens absolument figuré, que les auditeurs de l’époque l’aient compris ou non. Limiter le message de la parabole au seul côté moral serait une grande perte.
Considérons rapidement quelques-unes de ces particularités, et d’abord l’homme qui descend de Jérusalem à Jéricho. Ne délaisse-t-il pas le lieu de la bénédiction pour s’en aller au lieu de la malédiction ? En cela il est une image de l’homme naturel, de tout le genre humain, qui va de l’avant dans ce chemin. Le chemin loin de Dieu est toujours un chemin qui descend, un chemin où l’on tombe sous la puissance de Satan et où l’on fait du tort à son âme.
En ce qui concerne le sacrificateur et le lévite, ils personnifient la loi et son incapacité à délivrer l’homme de son état misérable. La religion ne peut pas sauver un homme mort dans ses péchés. Ce dont il a besoin, c’est d’un Sauveur, qui non seulement le sauve de la perdition, mais qui l’amène à la vie. Le Samaritain est une image de ce Sauveur, le Seigneur Jésus. Il l’introduit dans la parabole par un « mais » béni, qui renforce le contraste : « Mais un Samaritain… ». Cela nous rappelle le passage d’Éphésiens 2 : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (Éphésiens 2 v. 5) ». Nous pensons aussi à Romains 5 v. 8 : « mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ».
Le Samaritain « allait son chemin ». Cela nous parle de l’incarnation du Seigneur, ou au moins elle y est incluse. Dans la parabole de « l’homme noble » de Luc 19, il est aussi parlé d’un voyage, mais dans une autre direction, vers la gloire. Là c’est l’ascension du Seigneur qui est préfigurée. Mais dans chacun de ces deux voyages, le retour est préfiguré. C’est très beau. Ici le Fils de l’homme vient du ciel vers la terre, pour chercher et sauver ce qui est perdu (Luc 19 v. 10). Il était donc en voyage, et est arrivé au bon moment auprès du blessé. Il ne descendait pas comme les autres vers Jéricho, le lieu de la malédiction. Il est seulement dit qu’Il « allait Son chemin ». Et quel chemin était-ce, celui qu’Il a entrepris pour venir jusqu’à nous, des misérables et des perdus ! C’est pour cela qu’il fallait qu’Il devienne homme.
Mais il y a plus, encore ; Il a dû s’abaisser jusqu’à nous, pauvres pécheurs, et répondre à nos plus profonds besoins. Il l’a fait que Son Nom en soit loué. Il a fait pour nous beaucoup plus que le Samaritain dans la parabole : Il a laissé Sa vie pour nous, pour que nous puissions vivre par Lui. Une indication nous touche beaucoup : « le voyant, Il fut ému de compassion (Luc 10 v. 33) ». Quand le Seigneur Jésus voit la misère de l’homme déchu, Il en est ému de compassion. Nous retrouvons à plusieurs reprises cette indication touchante dans les évangiles. En Luc 15 c’est le Père qui, voyant son fils de loin, est ému de compassion (15 v. 20). Ainsi les mêmes sentiments remplissent le Père et le Fils, quand Ils « voient » jusqu’où l’homme est tombé sous la domination de Satan.
Ces sentiments saints dans le cœur du Seigneur sont aussi présentés dans la parabole par le fait que l’étranger se sert ouvertement d’une partie de ses vêtements pour bander les plaies de l’homme à demi-mort. Il se sert de Son propre vin et de Sa propre huile pour panser les plaies. Ensuite il installe le blessé sur sa propre bête et le mène à l’hôtellerie. Cela ne nous fait-il pas penser à 2 Corinthiens 8 v. 9 : « Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis ».
La parabole se termine par l’indication du retour du bienfaiteur. Oui, le Seigneur Jésus va revenir. Entre temps, nous sommes confiés à l’autre Consolateur, le Saint Esprit, qui nous conduit dans toute la vérité. L’hôtellerie peut faire penser à l’assemblée (communauté) qui, au temps de l’évangile, est ouverte à tout ce genre de personnes que le Samaritain miséricordieux y a amené. Et finalement, de quoi nous parlent les deux deniers ? La plus belle explication me semble être que ce montant de l’hébergement et des soins du protégé ne suffisent pas pour une longue durée. Le Samaritain miséricordieux revient bientôt.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEL (témoignage) - Le Seigneur nous enseigne comment, dans les détails de la vie journalière, nous pouvons éprouver ce qui lui est agréable. Mais aussi dans toute sa vie, il nous en a donné le parfait modèle.
Matthieu 5 v. 13 ; Marc 9 v. 49 à 51 ; Luc 14 v. 34 à 35). La lumière dissipe les ténèbres ; le sel préserve de la corruption. Il nous parle de séparation pour Dieu, de décision du cœur pour Lui, de l’effet sanctifiant de la grâce dans l’être intérieur. En Matthieu, le Seigneur dit : Vous êtes le « sel de la terre » : le témoignage des croyants dans le monde doit préserver de la corruption l’ambiance où ils se trouvent. Remonter le courant ; savoir dire « non », refuser une invitation ; se taire devant des plaisanteries douteuses au lieu d’en rire. On s’acquerra plus de respect de ses camarades en affirmant à l’occasion sa foi ou son désir de pureté, qu’en paraissant faire chorus avec eux. Le monde méprise les chrétiens lâches et lorsque le sel a perdu sa saveur, il n’est bon à rien ; on le foule aux pieds, il est jeté au fumier. « Le juste qui chancelle devant le méchant est une fontaine trouble et une source corrompue (Proverbes 25 v. 26) ».
En Marc 9 v. 50, le sel est lié au sacrifice. Sur l’offrande de gâteau (Lévitique 2) ne devait pas manquer le sel de l’alliance : la décision du cœur d’être fidèle à la relation dans laquelle Dieu nous a placés envers Lui. Daniel arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait pas avec les mets délicats du roi. Il y aura parfois de coûteux renoncements ; on devra se tenir à l’écart, même de choses paraissant bonnes, si l’on veut être fidèle au témoignage du Seigneur.
En Luc 14 v. 34, le sel est en rapport avec la position de disciple. C’est le sel du dévouement à Christ, la décision du cœur de lui donner la première place, même avant la famille, avant soi-même, avant tout ce que l’on a (v. 26, 27, 33). S’il manque cet attachement à sa Personne, si le sel a perdu sa saveur, on le jette dehors, il ne sert à rien ; Le suivre n’est plus qu’une profession extérieure des lèvres.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SEL (signification) - Sommes-nous assez conscients, chers amis, que nous sommes laissés ici-bas pour représenter les principes de la justice de Dieu sur la terre ?
Il commence par dire « vous êtes le sel de la terre ». Le vous est fortement accentué dans le texte original : « vous, vous seuls, êtes le sel de la terre ». Permettez de répéter : le Seigneur parle de Ses disciples, de ceux qui professent être de Son côté à Lui, le roi légitime de ce royaume. Certes, cette profession peut être authentique ou non, comme l’indique la phrase suivante. Mais le Seigneur part quand même d’abord du fait qu’elle est authentique ; aussi dit-Il : « vous êtes ». C’est toujours la manière de considérer les choses dans l’Écriture quand il est question du domaine de profession de christianisme sur la terre. Nous devrions prendre à cœur cette manière de voir, et la faire nôtre, et non pas toujours penser immédiatement aux non croyants quand nous entendons parler d’un professant.
Or le Seigneur Jésus ne dit pas qu’ils doivent être le sel de la terre, mais qu’ils le sont. Il ne parle pas sous forme d’exhortation, mais d’exposé d’une vérité. Cette manière d’enseigner est toujours encourageante pour le croyant. Le fait incontestable qu’ils sont le sel de la terre renforce en effet le côté exhortatif de ce genre d’explication. C’est ainsi que Jésus dit en Jean 10 que Ses brebis Le suivent (10 v. 4 à 27). C’est-à-dire que la caractéristique de Ses brebis est de suivre le Bon Berger. Si elles ne le font pas, c’est (au moins en principe) qu’elles ne font même pas partie de Ses brebis. Quelle exhortation pour nous dans cette déclaration quand nous pensons combien peu nous correspondons dans nos vies journalières à cette vérité absolue ! Pour revenir à Matthieu 5, nous apprenons donc de la bouche du Seigneur ce qui caractérise la position de Ses disciples ici sur la terre : Ils sont le sel de la terre.
Dans quelle mesure les disciples du Seigneur « salent-ils » la terre maintenant ? Par quel moyen maintiennent-ils les droits de Dieu dans un monde qui ne reconnaît ni Lui ni ce à quoi Il a droit ? De quelle manière contrecarrent-ils la corruption morale parmi les hommes ? Tout simplement par une vie dans la crainte de Dieu et la justice. Le Saint Esprit les préserve de tout ce qui est impur, et suscite dans leur cœur la sainteté et la consécration pour Dieu. C’est ainsi qu’ils ont revêtu les « armes de la lumière (Romains 13 v. 12) », et qu’ils ont les « armes de la justice à la main droite et à la main gauche (2 Corinthiens 6 v. 7) ». Certainement, ils rendent témoignage contre le mal aussi par leurs paroles, selon les opportunités.
Cela ne veut pourtant pas dire qu’ils mettent à nu les péchés des hommes et les fustigent en toute occasion, ni qu’ils doivent entrer en guerre publiquement contre l’injustice et l’immoralité qui dominent toujours plus le monde. Une vie dans la crainte de Dieu parlera beaucoup plus tranquillement, mais efficacement, et alors « une parole dite en son temps, combien elle est bonne ! (Proverbes 15 v. 23) » ; elle vaut « des pommes d’or incrustées d’argent (Proverbes 25 v. 11) ». Les vrais chrétiens n’ont rien à faire avec les conflits sociaux, syndicaux et politiques. Ils sont étrangers ici-bas et sans droit de cité et ne sont pas du monde. Si malgré tout, ils se laissent impliquer dans ce genre de conflits, ils ressemblent à celui dont parle l’Écriture sainte : « il saisit un chien par les oreilles, celui qui, en passant, s’emporte pour une dispute qui n’est pas la sienne (Proverbes 26 v. 17) » : il en résulte des morsures cruelles, comme on a dit fort justement.
Sommes-nous assez conscients, chers amis, que nous sommes laissés ici-bas pour représenter les principes de la justice de Dieu sur la terre ? Les gens autour de nous nous observent plus que nous ne pensons. S’ils aperçoivent chez nous de la sainteté pratique, s’ils reconnaissent que nous nous laissons conduire dans la vie par des principes divins, ils en seront impressionnés d’une manière ou d’une autre, même sans vouloir l’admettre. En tout cas, la propagation du mal sera entravée dans une mesure et dans un certain sens. C’est l’effet du sel qui s’étend sur les autres.
Nous voyons une pensée semblable en 2 Thessaloniciens 2. Le mystère d’iniquité opère déjà, « seulement celui qui retient maintenant, le fera jusqu’à ce qu’il soit loin. Et alors sera révélé l’inique (2 Thessaloniciens 2 v. 7 et 8) ». Aussi longtemps que le Saint Esprit habite dans l’assemblée sur la terre, c’est comme un verrou mis au développement sans frein de l’iniquité jusqu’à son apogée, et à l’apparition de l’antichrist. Mais avec l’enlèvement de l’église, la situation changera d’un coup fondamentalement. Le Saint Esprit et l’assemblée seront alors loin : quelle expression marquante ! alors l’iniquité et la violence se répandront sur terre avec une énergie effrayante et une rapidité effrénée.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEL (pourquoi) - Aujourd’hui, nous sommes encore dans le temps de la grâce, et le Seigneur veut nous aider à contrecarrer la corruption morale et religieuse qui nous entoure, pour le bien et le salut d’encore beaucoup de gens.
Il est remarquable que le Seigneur Jésus ait parlé de Ses disciples d’abord comme le sel de la terre, et ensuite comme la lumière du monde. Le passage du mot terre au mot monde est forcément voulu, il n’est pas dû au hasard. Manifestement le Seigneur voulait exprimer avec le mot terre une autre pensée qu’avec le mot monde. Le monde dans ce genre d’expression, signifie les gens dans leur totalité, comme par exemple dans le passage connu de Jean 3 v. 16 : « car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son fils unique ». Il n’a pas aimé l’univers ni le système du monde, mais les gens dans le monde.
Par contre, la terre semble indiquer un domaine où règne un certain ordre au sens moral et religieux. Cet ordre moral est le résultat de l’action et de l’opération de Dieu. Dieu ne s’est pas laissé sans témoignage dans le domaine décrit comme la terre ; Il s’y est manifesté dans une certaine mesure, Il a donné des bénédictions et les a confiées à la responsabilité de l’homme. La terre désigne ainsi un domaine de privilèges divins, et aussi avec cela, de responsabilité humaine. Autrement dit encore, la terre est le domaine d’une profession religieuse de Dieu.
La compréhension de ce terme est facilitée quand on remarque que la terre peut tout aussi bien être traduit par le pays. En fait, au temps de l’Ancien Testament, le pays d’Israël était ce domaine des privilèges et de la responsabilité. C’est dans ce domaine que les disciples devaient alors commencer leur témoignage en tant que sel de la terre.
Aujourd’hui, par le terme terre, il faut comprendre la chrétienté. Dieu s’y est manifesté beaucoup plus largement qu’en Israël, et la mesure de notre responsabilité croit avec la grandeur des bénédictions. Il est important que les disciples du Seigneur d’aujourd’hui comprennent que le domaine où ils doivent agir comme sel, c’est la chrétienté. Que la chrétienté se soit corrompue, cela ne peut être ignoré. Elle va s’écarter encore plus jusqu’à un abandon total de Christ et de la vérité divine. Ce sera alors l’apostasie. Dès lors, nous ne nous étonnons pas de voir dans le dernier livre de la Bible le jugement s’abattre justement sur cette terre, la chrétienté déchue. L’Apocalypse fait bien la distinction entre d’une part la grande foule de toute nation, tribu, peuples et langues (7 v. 9), et même les païens, et d’autre part la terre qu’atteindra le juste jugement de Dieu. Mais aujourd’hui, nous sommes encore dans le temps de la grâce, et le Seigneur veut nous aider à contrecarrer la corruption morale et religieuse qui nous entoure, pour le bien et le salut d’encore beaucoup de gens !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEL (sans saveur) - La chrétienté est caractérisée par une grande impuissance et par l’indifférence à l’égard des intérêts de Dieu.
Le Seigneur Jésus termine la courte parabole par un avertissement sérieux : « Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes (Matthieu 5 v. 13) ». Le sel peut-il devenir fade, sans saveur, dessalé ? En soi non ; le sel (chlorure de sodium) est une combinaison chimique stable, qui ne se détruit pas dans la nature. C’est pourquoi beaucoup de commentateurs sont partis de cette hypothèse que le Seigneur voulait signaler ici une absurdité, un contresens. Mais cela contredirait la pensée principale de la parabole, et serait indigne du Seigneur. Aurait-Il considéré nécessaire d’expliquer Sa pensée en ayant recours à une comparaison qui serait un contresens ? Ce n’est guère imaginable.
Les habitants de Palestine ont eu de tout temps l’habitude d’obtenir du sel par évaporation d’eau de la Mer Morte. Mais outre le chlorure de sodium, ce sel contient une grande quantité d’impuretés comme du calcaire, du magnésium et des résidus de végétaux. Si ce sel prend l’humidité, le chlorure de sodium est entraîné, et il reste principalement les autres constituants. Un tel « sel » est totalement inutilisable pour préparer des plats de cuisine, et on le répandait sur les chemins et sur les toits des maisons, comme agent de consolidation, notamment du sol. Ainsi les gens foulaient aux pieds littéralement le « sel » devenu sans saveur. C’est manifestement l’usage du sel sans saveur auquel le Seigneur fait allusion dans la parabole, un usage tout à fait familier à Ses auditeurs.
Le Seigneur Jésus voulait-Il dire par là, que les croyants, s’ils ne correspondent pas aux règles, vont finalement être perdus ? Non, ce n’est pas de cela que parle la parabole. Elle concerne le fait d’être disciple, elle vise le domaine de ce qu’on professe ici-bas sur la terre. Le Seigneur préparait à l’avance Ses disciples par ces paroles sur le fait, qu’un jour, il se trouverait parmi eux, des gens qui extérieurement professeraient être chrétiens, mais qui intérieurement le répudieraient et en renieraient la puissance. Nous pensons involontairement à la description des gens des « derniers jours », ceux où nous vivons, « qui ont la forme de la piété, mais qui en ont renié la puissance (2 Timothée 3 v. 1 à 5) ».
En fait la chrétienté est caractérisée par une grande impuissance et par l’indifférence à l’égard des intérêts de Dieu. Elle a perdu le sel, et pour beaucoup de gens, elle est devenue une affaire creuse, qu’on considère avec mépris, aussi bien chez les Juifs que chez les nations. On voit aujourd’hui la chrétienté si faible et si misérable qu’on a tout lieu de craindre qu’elle ne génère plus d’incroyants que tous les livres des moqueurs et critiques incrédules. Le Seigneur attire aussi l’attention sur quelque chose de sérieux : l’irréversibilité du développement. Une fois qu’on a abandonné Christ et la vérité de Dieu, il n’y a plus moyen d’arrêter la tendance au déclin. Bien sûr Dieu opère dans Sa grâce ici ou là, Il travaille dans des individus, Il appelle à sortir et Il sauve. Mais la masse des professants chrétiens ne peut plus être restaurée, et elle ne le sera pas. Elle ira plus avant dans l’impiété et elle trouvera finalement le jugement mérité.
Le livre de l’Apocalypse nous montre, sous l’image de Babylone et de la prostituée, la dernière phase de la chrétienté sans Christ. Avant de rencontrer le jugement de Dieu, il s’accomplira ce que le Seigneur Jésus a prédit dans cette parabole : ce système rencontrera le mépris et l’inimitié des gens. « Et il me dit : Les eaux que tu as vues, où la prostituée est assise, sont des peuples et des foules et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues et la bête, celles-ci haïront la prostituée et la rendront déserte et nue, et mangeront sa chair et la brûleront au feu (Apocalypse 17 v. 15 et 16) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMAILLES - La semence est la Parole de Dieu.
La loi disait : « Fais cela et tu vivras » . Mais l’homme est incapable de « faire » ; aux yeux de Dieu, il est mort (Éphésiens 2). C’est pourquoi le divin Semeur est sorti pour semer. Il apporte la parole de vie, cette parole qui seule régénère (1 Pierre 1 v. 23) ; engendre (Jacques 1 v. 18) ; produit la nouvelle naissance (Jean 3) ; et nous communique la nature divine (2 Pierre 1 v. 4).
Sorti de « la maison » (Israël tel que la loi l’avait constitué), Jésus s’assied près de « la mer » (figure de l’humanité tout entière) : il veut apporter aux foules quelque chose d’entièrement nouveau. La même semence de la Parole de Dieu va tomber sur quatre « terrains » différents
— le chemin : le cœur endurci par l’habitude et la distraction, tel un lieu où l’on passe et repasse continuellement ;
— la rocaille : le cœur dur qui n’est pas changé et n’a que l’apparence de la vie, dans lequel la semence n’a pas pris racine ;
— les épines : le cœur non « débarrassé », où la mauvaise herbe montant étouffera la bonne semence ;
— la bonne terre : le cœur « travaillé » par Dieu, mais dans lequel, s’il y a du fruit, ce ne sera pas grâce au terrain, mais à cause de la semence seule !
Qui est le « semeur » ? Dans son interprétation, le Seigneur ne le précise pas, comme dans la parabole de l’ivraie (Matthieu 13 v. 37). Avant tout le semeur représente Christ lui-même ; mais il nous parle aussi de ses disciples (Hébreux 2 v. 3 à 4), et de tous les croyants auxquels il accorde la faveur de Lui être associés dans ce précieux service afin de, par tant de moyens divers, répandre l’évangile (2 Corinthiens 9 v. 10) ; enfin il préfigure le résidu futur d’Israël qui annoncera partout l’évangile du royaume.
Quels sont les obstacles qui empêchent la parole de porter du fruit ? Les oiseaux qui représentent le diable, toujours opposé à Christ ; la rocaille, figure de la chair, qui convoite contre l’Esprit (Galates 5 v. 17) ; les épines, symbole du monde, si quelqu’un l’aime, l’amour du Père n’est pas en lui (1 Jean 2 v. 15).
Les oiseaux.
« Satan vient aussitôt et ravit la parole semée ». Action rapide du méchant, qui profite de l’endurcissement du cœur pour effacer toute trace de la parole entendue. Comment le cœur s’est-il endurci ? N’est-ce pas pour des enfants de chrétiens en particulier, du fait de l’habitude prise d’entendre la parole sans y prendre garde ? « Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs ». (ce qui a lieu chaque fois un peu plus !)
La rocaille.
Le chemin est dur en surface. La rocaille, même si quelque terre y est mêlée (des sentiments, un intérêt religieux), est dure intérieurement : c’est le cœur naturel, la chair. « Ils n’ont pas de racine en eux-mêmes », déclare le Seigneur. La Parole a été reçue « avec joie » ; il y a de l’enthousiasme, une influence, une ambiance, mais ce n’est qu’une apparence superficielle, précaire : « Ils ne sont que pour un temps ». Chacun est manifesté par l’épreuve (Jacques 1 v. 12), mais tous ne sont pas manifestés fidèles ! Vient le soleil de la tribulation ou de la persécution (Matthieu, Marc) ou celui de la tentation (Luc 8 v. 13), et ceux qui n’avaient été qu’influencés, sont aussitôt scandalisés (Matthieu, Marc) et se retirent (Luc).
N’est-ce pas un cas trop fréquent parmi nous ? Tel a déclaré avec joie appartenir au Seigneur ; telle était pleine de zèle ; puis survinrent des exercices divers, quelques tribulations, l’opprobre… et la piété s’est évanouie comme la rosée du matin.
Les épines.
Le terrain est meilleur que la rocaille ; il a pu être travaillé, et, pour un moment, porter quelques espoirs, mais il est encombré ! De quoi ? Un seul trait de la parabole, les épines, est interprété par le Seigneur Jésus de quatre manières différentes : les soucis, la tromperie des richesses, les convoitises à l’égard des autres choses, les voluptés de la vie. Ces pièges semblent aller par paire ; celui qui se fait beaucoup de souci pour les choses de la vie (que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ?) court le même danger que celui qui est ébloui par l’abondance de ses richesses ; de même celui qui convoite ce qu’il ne possède pas est tout aussi exposé qu’un autre qui s’enlise dans les voluptés et les plaisirs de la vie ; chez les uns et les autres, si ces choses « entrent » (Marc 4 v. 19), elles étoufferont la parole.
Les oiseaux ont tôt fait de ravir la parole semée ; dans la rocaille, le peu de racines, et les tiges trop hâtives ont bien vite séché quand le soleil s’est levé ; mais les épines agissent lentement ! Ce n’est pas d’un jour que disparaît la petite plante. Une longue lutte s’engage, lente, inexorable ; si rien n’intervient pour ôter la mauvaise herbe, le jeune épi affaibli, étiolé, manquant d’air et de lumière, meurt étouffé.
N’y a-t-il pas là un danger tout particulier pour nous ? Dans le sens premier de la parabole, ceux qui ont été semés dans les épines représentent probablement des personnes n’ayant pas la vie de Dieu, quoique s’étant efforcées de paraître la posséder ; mais pratiquement les « épines » ne nous menacent-elles pas tous ? Non pas au point de nous faire perdre le salut que nous avons trouvé par la foi au Seigneur Jésus, mais pour nous endormir et nous empêcher de porter du fruit. Ne sont-ce pas justement, ou les soucis, ou les plaisirs, ou les convoitises, qui lentement, progressivement, s’infiltrent dans le cœur, enlèvent le goût de la parole et des réunions autour du Seigneur, et petit à petit éloignent de Lui ?
Que faire ? La parole est « un marteau » qui brise le roc et dans le cas de la rocaille, c’est elle seule qui pourra quand même opérer, ameublissant le sol, mettant en pièces le « moi ». Elle est aussi « un feu » qui peut brûler, amener à juger selon Dieu, tout ce qui étouffe le bon grain. « Rejetant sur Lui tout votre souci, car il a soin de vous (1 Pierre 5 v. 7) ». « Ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises (Romains 13 v. 14) ».
Tous ceux qui sont semés dans la bonne terre « entendent » la parole et, nous dit Matthieu, la « comprennent » : telle est la foi ; Marc ajoute : la « reçoivent » : c’est la soumission ; et Luc précise : la « retiennent » : preuve d’obéissance constante. Ne pensons pas que cette parabole ne soit destinée qu’aux inconvertis. Jésus déclare expressément : « "Toutes" les fois que quelqu’un entend la parole.. ». Ces avertissements s’appliquent à chacun, chaque fois qu’il entend la parole ou la lit. Considérons la conclusion du Seigneur : « Prenez garde à ce que vous entendez (Marc 4:24) », et « Prenez donc garde comment vous entendez (Luc 8 v. 18) ». Oui, prenons garde !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SEMENCE (qui croît) (1) - Nous voyons maintenant Jésus effectuer l’œuvre plus humble que celle d’enseigner.
La semence qui croît sans qu’on sache comment.
Marc 4 v. 26 à 29. L’évangéliste Marc nous présente une petite parabole qu’aucun autre évangéliste ne mentionne, celle de « la semence qui croît ». Cette circonstance est d’autant plus significative que Marc ne présente que peu de paraboles, et guère de discours plus long du Seigneur. Le Saint Esprit avait confié à Marc la mission de dépeindre le Seigneur Jésus comme le vrai serviteur de l’Éternel (Yahweh, ou Jéhovah), et sous ce rapport, nous Le voyons maintenant effectuer l’œuvre plus humble que celle d’enseigner.
L’objet principal du chapitre 4 de l’évangile selon Marc est le service dans le royaume de Dieu, et nous y trouvons quelques paraboles, en premier lieu celle du semeur et son explication par le Seigneur, auxquelles se rajoute la parabole de la lampe. Nous nous sommes déjà occupés de ces deux paraboles en considérant les huit paraboles de Matthieu 13. Mais ici, à la suite de la parabole du semeur et avant la parabole du grain de moutarde, on trouve cette petite parabole de la semence qui croît à la place de la parabole de l’ivraie du champ. Certes elle prend en Marc la place de la parabole de l’ivraie du champ, mais on ne peut pas la mettre sur le même plan car elle est autonome et comporte un message entièrement différent. Il serait impossible de la transposer en Matthieu, pas plus qu’il ne serait possible de transposer en Marc la parabole de l’ivraie du champ : ce serait bouleverser la liaison globale avec les thèmes du contexte tant en Matthieu qu’en Marc.
Ainsi est le royaume de Dieu.
« Il dit aussi : Ainsi est le royaume de Dieu : c’est comme si un homme jetait de la semence sur la terre, et dormait et se levait de nuit et de jour, et que la semence germât et crût sans qu’il sache comment. La terre produit spontanément du fruit, premièrement l’herbe, ensuite l’épi, et puis le plein froment dans l’épi ; et quand le fruit est produit, on y met aussitôt la faucille, parce que la moisson est arrivée (Marc 4 v. 26 à 29) ».
Le Seigneur Jésus donne ici une nouvelle illustration du royaume de Dieu, ce domaine moral sur terre où Dieu se révèle et où Il est connu. En grec, le « ainsi » placé au début de la phrase renforce ce qui est dit : C’est ainsi qu’est le royaume, et non pas autrement, voilà la vraie signification du texte.
Cela nous rappelle que dans chaque parabole sur le royaume de Dieu, il n’est mis en avant chaque fois qu’un trait de caractère remarquable. C’est de cette manière qu’il faut comprendre les tournures comme « ainsi est le royaume » ou « le royaume est semblable » : sous un certain rapport bien particulier, le royaume ressemble à cette figure-ci, ou à celle-là, ici à une personne qui jette de la semence sur la terre et qui s’en va et ne revient qu’au temps de la moisson.
Il y a bien sûr d’autres traits caractéristiques du royaume, et d’autres paraboles en parlent, mais ici c’est celui-ci qui est mis en avant, et il vaut la peine de le regarder de plus près.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMENCE (qui croît) (2) - L’homme qui jette la semence sur la terre est ensuite absent pendant tout le temps qui suit.
Quelle est la caractéristique de cette petite parabole ? C’est que l’homme qui jette la semence sur la terre est ensuite absent pendant tout le temps qui suit. Son absence couvre toute la période pendant laquelle la semence germe et croît et porte du fruit. Le propriétaire apporte bien la semence pour les semailles, mais en apparence il ne s’en soucie plus désormais ; au contraire, il se met à dormir, et à se lever de nuit et de jour, comme s’il n’avait plus rien à faire avec.
On peut partir en premier lieu du fait que l’homme de notre parabole est la même personne que le semeur de la première parabole, c’est-à-dire le Seigneur Jésus Lui-même. C’est aussi un trait caractéristique du royaume de Dieu sous ce rapport particulier : le Seigneur qui a commencé l’œuvre, quitte la scène, pour ne revenir qu’à la moisson. Entre temps, la semence croît toute seule, et il y a l’apparence qu’Il ne s’y intéresse plus.
Il est tout à fait frappant que la plupart des paraboles prononcées par le Seigneur décrivent le temps pendant lequel Il est absent. Pensons seulement aux trois paraboles de Matthieu 24 et 25, la parabole de l’esclave fidèle et de l’esclave méchant, la parabole des dix vierges et la parabole des talents. Mais ce qui est particulier dans notre parabole, c’est que pendant tout le temps de l’absence du propriétaire, il ne se passe rien sur le champ (la terre) qui soit à signaler, rien qui soit fait et qu’on voie. Même ce propriétaire n’entreprend rien de plus, une fois qu’il a répandu la semence ; il la laisse à elle-même. Pourtant elle croît : la terre porte du fruit d’elle-même, d’abord l’herbe, ensuite l’épi, et puis le plein froment dans l’épi.
Pourquoi le propriétaire est-il en apparence aussi insouciant, aussi inactif, et se livre-t-il aux autres occupations de la vie ? La réponse est réjouissante : c’est parce qu’Il sait qu’il y a dans la semence une force intérieure qui se déploie en vie nouvelle ; et c’est ce que nous avons à apprendre ici. Soit que nous pensions maintenant au service du Seigneur Jésus Lui-même, qu’Il a accompli ici sur la terre, soit que nous appliquions la parabole au « service de la Parole » qui s’exerce aujourd’hui au moyen de Ses serviteurs et selon la mission qu’Il leur a confiée (voir Actes 6 v. 4), ce qui est semé contient, de façon cachée, la vie en soi. Il est indiscutable que la semence est la Parole de Dieu comme dans la première parabole (du semeur). Cette Parole est esprit et vie (Jean 6 v. 63), et elle opère comme l’affirme 1 Thessaloniciens 2 v. 13 : « la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez (1 Thessaloniciens 2 v. 13) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMENCE (qui croît) (3) - La Parole de Dieu comporte en elle une puissance, en sorte qu’elle produit ce pourquoi Il l’a envoyée.
Il y a donc là à la fois de la consolation et de l’exhortation. Dans la parabole du semeur nous avons vu tous les ennemis qui s’opposent à la réception de la Parole dans le cœur de l’homme, d’où les images des oiseaux, des épines, du soleil brûlant, et autres choses semblables.
Malgré tout cela, la Parole de Dieu comporte en elle une puissance, en sorte qu’elle produit ce pourquoi Il l’a envoyée : « Car comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent pas, mais arrosent la terre et la font produire et germer, et donner de la semence au semeur, et du pain à celui qui mange, ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche : elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée (Ésaïe 55 v. 11) ».
Quelle pensée consolante ! La Parole de la vérité de l’évangile « porte du fruit et croît », et cela « dans le monde entier (Colossiens 1 v. 5 et 6) ». Et même si l’inimitié de Satan est grande et la faiblesse des serviteurs du Seigneur est immense, pourtant la Parole de Dieu poursuit son chemin victorieux. Dans les premiers jours du christianisme, nous apprenons en Actes 12 v. 24 que « la Parole de Dieu croissait et se multipliait ». Malgré tous les Hérode du monde, cela est encore vrai aujourd’hui. Il est possible que, dans le détail, nous ne soyons pas en mesure de suivre la trace et la manière secrète dont le processus s’accomplit, même pour l’homme de la parabole il est dit « sans qu’il sache comment », mais malgré tout nous sommes au courant de la puissance de la semence qui communique la vie. Et cela nous suffit. Déjà le Prédicateur de l’Ecclésiaste signalait l’œuvre cachée de Dieu : « Comme tu ne sais point quel est le chemin de l’esprit, ni comment se forment les os dans le ventre de celle qui est enceinte, ainsi tu ne connais pas l’œuvre de Dieu qui fait tout (Ecclésiaste 11 v. 5) », à quoi il ajoute l’encouragement : « Le matin, sème ta semence, et, le soir, ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si tous les deux seront également bons (Ecclésiaste 11 v. 6) ». Notons bien qu’il n’est pas dit « ce qui réussira, ceci ou cela, ou si aucun des deux ne réussira », mais bien « ce qui réussira, ceci ou cela, ou si tous les deux seront également bons ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMENCE (qui croît) (4) - La Parole de Dieu comporte en elle une puissance, en sorte qu’elle produit ce pourquoi Il l’a envoyée.
Nous avons donc toute raison de faire confiance en la puissance de la Parole de Dieu, qu’elle possède par l’action du Saint Esprit. Mais cela nous conduit aussi à une exhortation qui se trouve pour nous dans la parabole : cela ne dépend pas de notre travail, ni de nos efforts, ni de notre connaissance. Comme Paul et Apollos, nous ne sommes, dans le meilleur des cas, que des « serviteurs », des instruments que Dieu utilise, soit pour planter soit pour arroser (1 Corinthiens 3 v. 5 et suiv.). Mais Celui qui donne l’accroissement, c’est Dieu. Combien nous l’oublions facilement, et nous nous attribuons quelque importance, à nous et à notre travail !
Ce qui dans la parabole paraît être chez l’homme, de l’insouciance ou de la négligence, est en réalité de la confiance. L’homme dort nuit après nuit et se lève jour après jour sans plus prendre soin de la semence. Il l’a apportée pour la répandre, et tout le reste ne dépend plus de lui. C’est dans ce sentiment que le Seigneur Jésus Lui-même a agi au début, et c’est avec ces sentiments que ceux qui le suivaient devaient poursuivre Son œuvre. Ne se laissait-Il pas réveiller chaque matin, ainsi que son oreille, pour écouter comme ceux qu’on enseigne (Ésaïe 50 v. 4) ? Dans une vraie humilité et une vraie dépendance, le Fils de Dieu exprimait les paroles de Dieu. Ce n’était pas Ses paroles qu’Il disait, mais celles de Celui qui L’avait envoyé (Jean 12 v. 49 et 50 ; 14 v. 10 ; 15 v. 15). C’est aussi à Lui qu’Il remettait les résultats de Son œuvre chez ceux auxquels Il avait donné Ses paroles (Jean 17 v. 8, 13, 14). Si tels étaient les sentiments de notre Maître qui était Lui-même « la Parole (Jean 1 v. 1 à 3) », combien plus de tels sentiments devraient nous caractériser puisqu’en nous-mêmes, nous ne sommes rien !
Aujourd’hui dans la chrétienté, cette confiance a largement disparu et a non moins largement fait place à l’activité de la propre volonté. Peut-être aussi que nous, les enfants de Dieu, avons aussi en partie perdu la confiance en la puissance de la Parole, et qu’en conséquence nous semons plus ou moins d’autres semences ? Puissions-nous dès lors prendre à cœur l’enseignement de cette parabole et apprendre du comportement de cet homme ! Il abandonne la semence à l’action d’un plus grand que lui. Tous nos efforts que nous pensons devoir ajouter à l’activité de la Parole ne font qu’entraver son efficacité.
Regard sur la récolte.
Même si l’homme a été absent tout le temps de la croissance de la semence jusqu’au fruit, il ne faut pas interpréter cela de travers comme étant de la négligence. Certes sa manière d’agir pourrait donner cette impression, comme s’il ne s’intéressait ni à son champ ni à son fruit. En fait c’est tout le contraire : Il attendait le moment où le fruit allait arriver à pleine maturité. Manifestement c’est à cela qu’il avait justement déjà regardé ; sinon comment aurait-il pu établir que l’état du fruit permettait maintenant de faire entrer la faucille en action ? Ainsi nous savons que l’œil du Seigneur repose encore aujourd’hui sur Son champ. Comment pourrait-il en être autrement ? « Il ne retire pas ses yeux de dessus le juste (Job 36 v. 7) ».
C’est l’attitude de ceux qu’Il a appelé dans Son œuvre pour répandre la semence. Et la Parole qu’Il nous adresse est : « Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur ». Le temps et la persévérance sont nécessaires avant l’achèvement de la récolte. Mais nous aussi, dans notre petite mesure, nous pouvons contempler par avance la récolte, comme Paul le faisait quand il écrivait aux croyants de Thessalonique : « Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions ? N’est-ce pas bien vous devant notre seigneur Jésus, à sa venue ? Car vous, vous êtes notre gloire et notre joie (1 Thessaloniciens 2 v. 19 et 20) ». Et si aujourd’hui nous avons à semer avec larmes, bientôt nous récolterons avec chants de joie (Psaume 126 v. 5).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (1) - Une œuvre nouvelle, « Le semeur sortit pour semer ».
Dans les temps précédents, le Seigneur avait envoyé Ses disciples dans les villages d’Israël et leur avait donné l’ordre de ne pas aller sur le chemin des nations ni d’entrer dans aucune ville de Samaritains, mais plutôt « d’aller vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Matthieu 10 v. 5 et 6) ». Mais maintenant il se passait quelque chose de tout autre : « Voici, le semeur sortit pour semer (Matthieu 13 v. 3) ». Notre parabole commence par cette déclaration étonnante. Il n’y a pas de question sur l’identité du semeur, car il n’y en a qu’Un pour lequel cette description est exacte. Cependant le Seigneur ne dit pas à Ses disciples de qui il s’agit, ni ici, ni dans Ses explications sur la parabole à partir du v. 18. Nous ne l’apprenons que dans la parabole suivante où la même personne est vue s’occupant de la même œuvre : le Fils de l’homme.
« Le semeur sortit pour semer ». C’est une phrase tout à fait déterminante. Elle marque un tournant dans les voies de Dieu envers les hommes. Dieu ne cherche plus du fruit de la vigne d’Israël (Ésaïe 5 v. 1 et suiv.), ni du fruit du figuier qui représente le Résidu rentré dans son pays (planté dans Sa vigne ; Luc 13 v. 6) après les 70 ans de captivité (Luc 13 v. 6 à 9). Non, le Seigneur, dans Sa grâce, prend un caractère nouveau et devient le semeur. Comme tel, Il commence une œuvre nouvelle qui n’avait jamais existé sous cette forme. Et pour cela, Il sort, c’est-à-dire Il commence cette œuvre nouvelle dans une nouvelle sphère. Manifestement, ce domaine nouveau n’est plus Israël.
Si le Seigneur ne voulait plus, en somme, avoir de royaume sur la terre, il était nécessaire qu’Il commence à travailler de nouveau, sous un nouveau point de vue et selon un principe entièrement nouveau. Ce nouveau principe, c’est la grâce de Dieu, débordante et illimitée. Et ce sont Sa grâce divine et Son amour sans borne qui ont poussé le semeur à cette nouvelle tâche. Après que tous les efforts à l’égard du peuple terrestre se soient montrés vains, et que l’homme se soit montré entièrement corrompu, n’aurait-Il pas pu simplement exercer sur eux le jugement mérité ? Non : cela aurait été la justice, mais non pas la grâce. Certes Il ne s’est plus présenté au peuple d’Israël comme Messie, mais Il a commencé une œuvre nouvelle et a manifesté la grâce infinie de Dieu, s’adressant indifféremment à tous les hommes.
Il répand Sa semence, où qu’elle tombe. Comme il n’y avait rien là à récolter, Il s’est vu forcé, dans Sa grâce, à apporter quelque chose de nouveau dans le sol, et Il porte avec Lui ce qui est approprié pour susciter du fruit. Il n’examine pas le sol pour savoir s’il est bon ou mauvais ; Il jette simplement la semence sur la terre. La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue en Lui, accessible à tous les hommes » (Tite 2 v. 11).
Ainsi, dans cette parabole, le caractère de l’œuvre de Christ nous est présenté d’une manière générale, un caractère qui serait désormais caractéristique de Son service. Mais gardons présent à l’esprit que ce service du Seigneur n’a pas été limité aux jours où Il a séjourné sur la terre. Bien au contraire ! Aujourd’hui encore, il n’a pas cessé, et il garde cette caractéristique pour tout le temps de la grâce. C’est toujours Lui le semeur, et Il travaille du ciel ici-bas, dans la puissance de l’Esprit Saint et par le moyen de Ses serviteurs. C’est pourquoi les enseignements de cette parabole sont aussi pour nous aujourd’hui d’une grande importance, non seulement comme ceux qui reçoivent ou accueillent la semence, mais aussi comme ceux qui la répandent sous le regard du Seigneur et à Sa place. Nous pouvons apprendre de cette parabole ce à quoi il faut faire attention en rapport avec le fait de recevoir la semence, et nous pouvons aussi apprendre ce à quoi il faut faire attention quand le Seigneur veut nous utiliser pour apporter Sa semence au champ de semailles.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (semence) (2) - Voilà la semence qui cache en elle la vie : la Parole de Dieu.
Qu’est-ce que répand le semeur ? En quoi consiste la semence ? L’explication du Seigneur à partir du v. 18 dit clairement ce qu’elle est : « Vous donc, écoutez la parabole du semeur. Toutes les fois que quelqu’un entend la parole du royaume… (Matthieu 13 v. 18 et 19) » .
Dans l’évangile de Luc, il est simplement dit « la semence est la Parole de Dieu (Luc 8 v. 11) », et en Marc : « le semeur sème la Parole (Marc 4 v. 14) ». Voilà donc la semence qui cache en elle la vie : la Parole de Dieu. L’expression plus spéciale parole du royaume met plutôt l’accent sur les droits du Seigneur à établir l’autorité de Dieu dans ce nouveau domaine moral sur la terre qu’est le royaume de Dieu. L’établissement de ce royaume est de la grâce pure ; mais la parole du royaume attend la soumission de l’homme à l’autorité de Dieu, sous Son gouvernement ici-bas sur la terre. C’est pourquoi entendre cette Parole rend l’individu personnellement responsable, une pensée qui est à la base de toute la parabole et qui lui donne son sérieux.
Ce que le Seigneur Jésus répand donc, c’est la Parole de Dieu. Que ce soit dans Son service (Marc 2 v. 2), ou au milieu des tentations (Matthieu 4 v. 1 à 10) ou comme ressuscité d’entre les morts (Luc 24 v. 27), le Seigneur attribue toujours la plus grande importance à la Parole. Ce que les gens doivent entendre en tout temps et en toutes circonstances, c’est la Parole de Dieu. Cependant les gens ont toujours cherché, et cherchent encore, à introduire autre chose. Non, chers amis, ce qui est semé doit être la Parole, et la Parole seule. Le cœur de l’homme désire du nouveau, quelque chose qui excite ses sens, quelque chose de spectaculaire. Sur cette ligne de pensées, il y a l’homme riche en Hadès avec sa requête à l’égard de ses frères sur la terre : la résurrection sensationnelle de Lazare les porterait à se convertir. Mais combien est frappante la réponse d’Abraham : « ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent (Luc 16 v. 27 à 31) ». Paul aussi pouvait témoigner qu’il n’avait rien dit d’autre que ce que les prophètes et Moïse avaient indiqué comme devant arriver (Actes 26 v. 22).
Qu’en est-il aujourd’hui avec nous ? De qui parlons-nous aux gens, qu’ils soient incroyants ou du Seigneur ? Ne leur disons-nous rien d’autre que ce qui est écrit ? Pensons-y : la semence de la nouvelle naissance est la Parole de Dieu, et cette Parole seule (Jacques 1 v. 18 ; 1 Pierre 1 v. 23). Utilisons cette semence et annonçons « toutes les paroles de cette vie (Actes 5 v. 20) », et ne faisons pas confiance à la sagesse et à l’éloquence humaines ou autres accessoires humains ! Dans la prédication de l’évangile, Paul ne perdait jamais de vue le but et le chemin de Dieu, et il ne rendait jamais vaine la croix de Christ (1 Corinthiens 1 v. 17) par des ajouts humains. Et qu’enjoignait-il à la fin de sa vie, à son cher enfant Timothée, en ayant devant les yeux les derniers jours et les temps difficiles ? Lui recommandait-il de réfléchir à de nouvelles méthodes d’évangélisation plus efficaces, du fait que maintenant les gens avaient des oreilles qui leur démangeaient et qu’ils se tournaient vers les fables ? Mille fois non ! Il l’adjure « devant Dieu et le christ Jésus, qui va juger vivants et morts… prêche la parole (2 Timothée 4 v. 1 et 2) ».
C’est pourquoi chers amis, en ce qui concerne aussi bien le contenu, que l’art et la manière de la prédication, revenons au commencement ! Ayons devant les yeux avant toutes choses l’exemple que nous a donné le Seigneur : Il semait la bonne semence de la Parole de Dieu. Ne faisons pas confiance aux méthodes humaines modernes de spectacles de la Parole, mais à la puissance de la Parole elle-même ! Cette Parole vise en premier lieu la conscience des gens. Seule une conscience labourée par le soc de la charrue de la Parole divine est prête et capable de recevoir la semence de la nouvelle naissance. Nous allons bientôt retrouver cela dans notre parabole. Les « solutions de remplacement » humaines au contraire, s’adressent avant tout aux sens des gens, à leurs sentiments, à leur intellect, plutôt qu’à leur conscience, et cela conduit absolument dans la mauvaise direction.
Gardons fermement dans notre cœur que la semence, c’est la Parole de Dieu ! Il est frappant dans chaque cas dans notre parabole, combien ce qui est présenté est l’attitude vis-à-vis de la Parole, aussi bien au moment où on l’entend, qu’après. Celui qui a été semé au bord du chemin ne comprend pas la Parole. Celui qui a été semé dans un endroit rocailleux reçoit la Parole avec joie ; mais quand vient la tribulation à cause de la Parole, il est scandalisé. Dans le troisième cas les épines étouffent la Parole. Dans le quatrième cas, la Parole est entendue et comprise. Dans tous les cas où il y a refus ou faute, nous voyons une mauvaise disposition vis-à-vis de la Parole de Dieu. Ne devons-nous pas en tirer un enseignement pour nous ? Notre disposition vis-à-vis de la sainte Parole de Dieu est plus importante que toute autre chose. Elle donne à tout dans nos vies la direction décisive, que ce soit pour le bien ou pour le mal, pour la vie ou pour la mort.
La parabole du semeur nous présente, comme nous l’avons vu, la prédication de la Parole de Dieu par Christ. Israël, en tant que nation, était et reste sourd vis-à-vis de cette prédication : c’est un jugement de Dieu. Mais cette prédication de la Parole porte un caractère entièrement différent de l’annonce du royaume des chapitres précédents de l’évangile de Matthieu. Il y avait dans ces chapitres la prédication du royaume à une nation qui, bien que rebelle, était pourtant encore reconnue de Dieu dans un certain sens, et pour cela, elle était appelée à se repentir. Ce n’est que de cette manière qu’ils peuvent avoir part aux bénédictions et à la gloire du royaume à venir. Mais maintenant le semeur semait la Parole sur le champ de ce monde, et cela signifiait que Dieu offre maintenant Sa grâce à tout homme, indépendamment des différences de race, de caractère ou d’état.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (états des cœurs) (3) - Voilà la semence qui cache en elle la vie : la Parole de Dieu.
Conformément à cela, le Seigneur présente maintenant dans notre parabole quatre terrains ou états sur lesquels la semence arrive à l’occasion des semailles. Il est certain que le Seigneur, par le moyen de chacun de ces « terrains », n’indique pas l’état naturel des gens, sinon cela voudrait dire qu’il y a par nature des gens bons, des gens qui seraient bons avant d’avoir entendu la Parole, ce que contredit entièrement l’enseignement de l’Écriture sainte. Comment se fait-il que le terrain est bon dans le quatrième cas, cela n’est absolument pas pris en considération ici. Il s’agit simplement du fait que la semence est répandue, et qu’elle atteint des états différents qui, ou bien empêchent de porter du fruit, ou bien en font porter.
Il semble aussi que le semeur ne se donne pas spécialement de la peine pour qu’aucune semence ne tombe sur le chemin en bordure du champ. Au contraire, il s’y attend : « Voici, un semeur sortit pour semer. Et comme il semait, quelques grains tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les dévorèrent (Matthieu 13 v. 4) ».
Que les quatre terrains représentent quatre états de cœurs différents que la Parole de Dieu rencontre chez les gens, c’est ce que l’expression du v. 19 montre clairement : « ce qui est semé dans son cœur ». C’est un point crucial : la Parole de Dieu est semée dans le cœur de l’homme, non pas dans son intelligence. Dieu agit par cette Parole sur son cœur et sa conscience, et l’état du cœur est déterminant pour ce qui arrive à la semence. C’est pourquoi chaque auditeur de la Parole est individuellement responsable. Chaque grain porte la force de vie en lui, où qu’il tombe ; et ce qui en résultera individuellement dépend de la responsabilité personnelle de l’individu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (semé au bord du chemin) (4) - Dans le premier cas, la Parole de Dieu arrive sur quelque chose comme un chemin.
L’homme entend certes la Parole, mais son cœur est vis-à-vis d’elle comme un chemin durement piétiné. C’est donc le cas le plus désespéré. Beaucoup de choses ou de gens ont déjà passé sur ce chemin et en ont durci le sol. En fait des choses innombrables du monde occupent le cœur des gens sans interruption, aujourd’hui plus que jamais. Combien nombreuses sont les influences auxquelles l’homme d’aujourd’hui est exposé, sous l’effet du flot d’information et de la multiplicité des médias, combien d’occupations des loisirs et de passe-temps captivent son intérêt ! et tout cela a des répercussions sur son être intérieur, qu’il l’admette ou non. L’homme est entièrement insensible au message de Dieu, il ne le « comprend » pas. Les préjugés religieux ont aussi le même résultat, comme on le voit clairement dans le cas des Juifs : l’homme ne comprend pas la Parole : « Toutes les fois que quelqu’un entend la parole du royaume, et ne la comprend pas, le méchant vient et ravit ce qui est semé dans son cœur ; c’est là celui qui a été semé le long du chemin (Matthieu 13 v. 19) ».
Quand le Seigneur parle de comprendre, il ne s’agit pas d’examiner ou de saisir de manière purement intellectuelle, mais c’est une compréhension du cœur, une volonté de comprendre. C’est pourquoi en Luc 8 il est montré la nécessité d’un « cœur honnête et bon » pour que la Parole puisse trouver son entrée (8 v. 15). Car du cœur, on croit à salut (Romains 10 v. 10). Et l’apôtre Paul se recommande à toute conscience d’homme devant Dieu par la manifestation de la vérité (2 Corinthiens 4 v. 2).
« Semé dans son cœur », combien cette formule du Seigneur est frappante ! Dans l’Écriture sainte, le cœur ne représente pas seulement le siège des affections. Très souvent ce terme désigne l’homme lui-même, l’homme responsable et son centre de volonté. Il y a ici en grec une construction de mots parallèle intéressante qui souligne la responsabilité personnelle par laquelle l’homme prend des décisions, en contraste avec les bêtes. Au v. 19, dans le texte original, pour « ce qui est semé dans son cœur », il y a simplement « le semé dans son cœur », et c’est ce que le diable ravit. À la fin du verset, il est dit de manière tout à fait semblable : « celui semé le long du chemin ». Autrement dit, « ce qui est semé dans le cœur » et « celui qui est semé le long du chemin » sont mis sur le même plan. La semence dans le cœur n’est pas responsable en soi, mais l’homme qui ne la désire pas, l’est. Cette mise sur le même plan du symbole et de la chose se trouve souvent dans l’Écriture, par exemple dans les paroles bien connues du Seigneur : « ceci est mon corps (Luc 22 v. 19 ; 1 Corinthiens 11 v. 24) ». Le pain qu’Il « prend » n’est qu’une image de Son corps, et pourtant le Seigneur ne dit pas : « ceci est un symbole de mon corps », mais simplement : « ceci est mon corps ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (plusieurs applications) (5) - La semence répandue peut être appliquée dans plusieurs sens.
L’image d’un terrain du cœur piétiné dur et qui n’est pas prêt à recevoir la semence répandue, peut être appliquée dans plusieurs sens. D’abord, d’un point de vue historique et prophétique, nous y voyons une image d’Israël comme nation. Ce n’est pas seulement au temps de la vie du Seigneur que les Juifs n’ont pas reçu la Parole du royaume, mais la parabole nous montre aussi que, plus tard également, ils ont refusé de la recevoir.
L’application aux pécheurs qui entendent l’évangile tombe sous le sens également. Combien souvent nous avons déjà vu des personnes qui venaient de temps en temps, ou même régulièrement, pour écouter l’évangile, puis qui s’en sont allées entièrement impassibles et insouciantes. Les nombreuses influences dont nous avons déjà parlé ont enchaîné leur cœur et endurci leur conscience au point que la semence de la Parole est demeurée en surface. Ils écoutaient volontiers la Parole, mais l’oubliaient aussitôt, toujours de nouveau. Le diable a alors la tâche facile pour ravir entièrement la semence. Nous y reviendrons bientôt encore une fois.
Mais cette image peut être appliquée aussi à nous les croyants. La plupart du temps nous ne le faisons pas, et nous ne pensons qu’aux non croyants, mais c’est un tort. Avec Sa parabole du semeur, le Seigneur Jésus a aussi quelque chose à nous dire à nous, spécialement avec celui qui est semé le long du chemin. Même si chaque enfant de Dieu a fondamentalement un bon terrain de cœur et porte du fruit pour Dieu, il peut pourtant y avoir des compartiments dans nos vies où l’image de celui qui est semé le long du chemin nous concerne directement. Nous pouvons par exemple, du point de vue religieux ou ecclésiastique, avoir des idées préconçues et non fondées. Si une parole claire de la bouche du Seigneur nous atteint, nous ne nous trouvons pas prêt à la recevoir. Sur ce point, ou d’autres plus complexes, notre cœur est dur, et nous ne comprenons ni ce que le Seigneur nous dit, ni surtout qu’Il a quelque chose à nous dire. Cela peut avoir des conséquences très néfastes sur notre chemin personnel et en commun comme enfants de Dieu.
Ne sommes-nous pas non plus tous en danger de laisser le monde entrer dans notre cœur, avec tous ses principes et toutes ses tendances, au point qu’il devient toujours moins réceptif à la Parole de Dieu ? Combien le Seigneur nous a déjà souvent parlé dans Sa bonté, et combien nous en avons peu fait cas et l’avons peu réalisé ! C’est avec honte que nous devons dire : souvent, sur tel ou tel point, nous ne voulions simplement pas accepter. Nous ne voulions plus rien entendre sur la conformité au monde, sur la séparation et sur porter sa croix. Nous étions fâchés d’être encore enseignés sur la chevelure des sœurs, sur la piété et sur l’ordre dans l’assemblée. Alors la bonne Parole est restée en surface, et le diable est venu et a ravi de nos cœurs ce qui n’était pas bienvenu pour nous.
Il est dit du méchant qu’il vient et « ravit » ce qui est semé dans le cœur, autrement dit, il le « dérobe ». Il ne pouvait pas empêcher que la semence soit semée dans le cœur, mais quand la Parole n’est pas la bienvenue dans le cœur, il est alors facile à l’ennemi de tout dérober. Il sait souvent bien mieux que nous quelle bénédiction il y a dans ce que nous refusons si légèrement et si volontairement. C’est un principe qui vaut aussi pour nous chrétiens, que la vérité de Dieu est, ou bien reçue ou bien refusée par l’âme. Ce principe nous teste pour savoir jusqu’à quel point nous sommes réellement, dans notre vie pratique, « de la vérité » (Jean 18 v. 37 ; 1 Jean 4 v. 6). Le déclin moral au milieu de nous, l’abandon de vérités jusqu’alors hautement appréciées et l’acceptation d’opinions erronées ne sont pas le résultat d’une simple ignorance, mais d’un refus de la vérité, ne serait-ce que dans des domaines partiels. Pensons à ce que le Seigneur Jésus a dit : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole (Jean 14 v. 23) » ! Si nous pensons autrement aujourd’hui, nous pensons faux.
En résumé on peut dire que dans celui qui est semé le long du chemin nous avons l’auditeur de la Parole au cœur dur. De plus, la Parole de Dieu nous enseigne qu’il y a trois ennemis qui agissent à l’encontre d’une réception effective de la Parole : le diable, la chair et le monde. Tout manque à produire du fruit peut être ramené à l’un ou l’autre de ces ennemis ou de ces principes. Nous avons ici le premier ennemi, le diable et ses démons, présenté par le moyen des oiseaux. Il vient du dehors et tire parti de l’état intérieur. Il ravit la Parole.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (encouragement et avertissement) (6) - Continuons à répandre la bonne semence de la Parole de Dieu.
Quelque chose encore rend claire cette parabole : Même si le grand Maître opère Lui-même les semailles, et qu’Il utilise pour cela une semence exclusivement bonne, le travail n’est pas couronné de succès dans tous les domaines. Dans les trois premiers cas, la semence ne produit en somme aucun fruit, et même quand elle tombe dans de la bonne terre, le résultat varie. N’est-ce pas propre à inspirer du courage à tous ceux qui se donnent de la peine sous le regard du Seigneur pour répandre Sa bonne semence dans le monde ? Il ne faut pas nous laisser décourager quand nous voyons peu ou pas de fruit. Il n’est rien advenu d’autre à notre cher Seigneur. Et pourtant il est dit de Lui : « Voici, le semeur sortit pour semer ». Continuons à répandre la bonne semence de la Parole de Dieu sur la terre en faisant confiance à Dieu. Nous verrons dans l’éternité qu’elle aura produit du fruit.
Notre parabole corrige totalement une notion qu’on rencontre souvent, à savoir que dans l’ère de la grâce, il y aurait une acceptation universelle de la Parole de Dieu : ce ne sera pas le cas. Les gens peuvent rêver de voir le monde entier se convertir, mais le Seigneur montre clairement et de manière non équivoque, ici et ailleurs, que la plupart des auditeurs de la Parole ne portent aucun fruit pour Dieu. Dans la parabole de la porte étroite et de la porte large, Il établit que peu nombreux sont ceux qui trouvent le chemin étroit qui mène à la vie, alors que beaucoup se trouvent sur le chemin large qui mène à la perdition (Matthieu 7 v. 13 et 14).
Les paraboles ultérieures du ch. 13 nous montrent aussi un développement du déclin du royaume des cieux dans sa forme visible. Ce n’est pas sombrer dans le pessimisme ni manquer de foi que de ne pas croire à un essor dans le domaine chrétien. La Parole de Dieu parle autrement, et les livres ultérieurs du Nouveau Testament ne laissent aucun doute sur le fait que tout dans la chrétienté tend vers « l’apostasie » finale, l’abandon de tout ce qui est réellement « chrétien ». La réception de l’antichrist constituera le triste point culminant de ce développement.
Aussi effrayant que soit l’aboutissement de ce développement, pour l’individu, pour l’auditeur au cœur dur, il commence en fait par ne pas permettre à la Parole de Dieu de laisser une influence dans son cœur. Il se trouve si entièrement sous la puissance de Satan, que celui-ci peut facilement dérober ce qui n’est pas bienvenu dans le cœur. C’est en fait le cas le plus désespéré qu’on puisse imaginer.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (dans les endroits rocailleux) (7) - La semence levée n’a aucune possibilité de prendre racine et de pénétrer plus profond.
Le deuxième cas décrit par le Seigneur semble autoriser plus d’espoir : « Et d’autres tombèrent sur les endroits rocailleux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; et aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde (Matthieu 13 v. 5) ». Ici, la semence lève toujours, alors que, dans le cas précédent, elle ne levait jamais. Mais la raison de cette germination rapide (« parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde ») indique une sérieuse carence chez ce genre d’auditeurs de la Parole : ils n’ont pas été pénétrés en profondeur. Certes une levée rapide est favorisée par la couche mince de poussière ou de terre et par le calcaire chaud sous-jacent, mais la pierre elle-même fait obstacle à un quelconque accès à l’eau nécessaire à la vie. Et alors que le chemin était déjà dur, ce qui se trouve sous la surface prometteuse de succès est ici encore plus dur. La semence levée n’a aucune possibilité de prendre racine et de pénétrer plus profond.
Le Seigneur explique de la manière suivante la levée rapide de la semence : « Et celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie (Matthieu 13 v. 20) ». Une réception avec joie de la Parole de Dieu, n’est-ce pas quelque chose de bon, méritant qu’on fasse des efforts ? Peut-il y avoir pour les hommes quelque chose de mieux adapté au fond ? Beaucoup l’ont pensé et ont aussi agi en conséquence. Mais c’est une erreur funeste ! On méconnaît entièrement le sérieux inhérent au message de Dieu, et on méconnaît pareillement son propre état corrompu. Si dans l’exemple précédent, nous avons trouvé Satan comme le véritable adversaire, ainsi ici nous rencontrons la chair dans sa résistance contre la Parole, et la chair sous sa forme la plus attrayante. Il y en a bien qui étaient prêts à se donner avec joie au Seigneur. Mais les brisures de cœur dont parle la Parole de Dieu, ils ne les ont jamais connues. « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié (Psaume 51 v. 17) ». Quand l’esprit de grâce et de supplications sera versé un jour sur les habitants de Jérusalem, alors ils se lamenteront, chaque famille pour elle-même (Zacharie 12 v. 10 à 12).
Il en est toujours ainsi où et quand l’Esprit de Dieu opère : le soc de charrue de la Parole de Dieu laboure le cœur des gens et les amène à prendre conscience de leurs péchés. Mais ce qui s’y rattache d’abord, c’est tout sauf la "joie". Se reconnaître par la foi comme pécheur perdu, ne recèle pas de la joie, mais de l’effroi et de la détresse intérieurs. Certes quand la question des péchés est réglée, Dieu accorde la joie du salut. Mais la « repentance à salut » (2 Corinthiens 7:10) vient avant la joie, les « lamentations » "avant" la restauration.
Cependant, là où la Parole est reçue avec légèreté, « avec joie », c’est la preuve qu’il n’y a jamais eu de travail en profondeur. Jamais le soc de la charrue de Dieu n’a scruté à fond le cœur et la conscience, et jamais la nature corrompue de l’homme n’a été reconnue par lui. De fait, le cœur naturel de l’homme est un cœur de pierre, quand on considère le comportement de l’homme vis-à-vis de Dieu (comp. Ézéchiel 36 v. 26). Le jugement de soi-même est étranger à la nature humaine. Mais ce cœur de pierre peut se montrer quand même très religieux, il peut en même temps se revêtir d’une mince couche de terre cultivable.
N’est-ce pas d’ailleurs la caractéristique de la chrétienté aux derniers jours, que d’avoir une certaine « forme de piété », tout en en ayant renié la puissance (2 Timothée 3 v. 5) ? Combien de gens dans nos pays christianisés qui ne professent le christianisme que parce que leurs parents le faisaient, ou que c’est l’habitude du pays ! Ils « croient » donc, ils reçoivent la Parole dans un sens limité, mais ils ne la possèdent pas réellement, et, comme la suite le montre, ils ne la gardent pas.
Mais n’avons-nous pas aussi nous-mêmes en tant qu’enfants de Dieu déjà eu bien des fois honte d’avoir un si faible sentiment du péché et de ce que nos péchés ont causé à notre Sauveur ? Ne nous occupons-nous pas trop souvent de « joies » qui ne sont pas « dans le Seigneur (Philippiens 4 v. 4) » ? Bien des joies qui nous remplissent ne sont finalement rien d’autre que de l’égoïsme et de l’orgueil. La joie est certes un élément essentiel d’un vrai christianisme, mais ce doit être la joie de l’Esprit Saint (1 Thessaloniciens 1 v. 6). Chez les Thessaloniciens, elle allait de pair avec de « grandes tribulations ». Jamais le Saint Esprit ne conduira à une idée superficielle et plate du péché, comme nous l’avons déjà rappelé en nous appuyant sur Zacharie 12 v. 10.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (pas de racines) (8) - Se retirer a en fait des conséquences éternelles.
« Et, le soleil s’étant levé, ils furent brûlés, et parce qu’ils n’avaient pas de racine, ils séchèrent (Matthieu 13 v. 6) ». C’est ainsi que le Seigneur Jésus continue la parabole. Ce qui avait conduit à une levée rapide, entraîna en même temps une fin rapide et le dessèchement : c’était le peu de terre, et l’absence de racines. Cette vie apparente n’a été que de courte durée, car la relation avec la vraie source de vie manquait : « mais il n’a pas de racine en lui-même, mais n’est que pour un temps : et quand la tribulation ou la persécution survient à cause de la parole, il est aussitôt scandalisé (Matthieu 13 v. 21) ».
Le soleil met à jour les vraies situations (dans bien des passages de l’Écriture sainte, ici et ailleurs, le soleil est une figure de la tribulation et de la persécution). Aussi longtemps que les circonstances extérieures sont favorables dans le domaine chrétien, on ne voit pas le manque de racines ni l’absence de la vie de Dieu. Or le domaine où on professe être chrétien est vaste, et il y a beaucoup de gens qui prétendent croire à la Parole de Dieu. En un certain sens, ceux dont nous parlent ce verset font cela aussi, mais cela ne dépasse souvent pas l’intelligence qui accepte de tenir-pour-vrai, une foi purement humaine et sentimentale (comp. Jean 2 v. 23-25 ; Actes 8 v. 13 et suiv.). Mais si on y regarde de plus près et qu’on élimine la mince couche de poussière, on tombe droit sur le dessous en pierre : ils ne se sont jamais courbés devant l’autorité du Seigneur, et ils ne sont pas non plus prêts à le faire maintenant. Quelqu’un de mes lecteurs appartiendrait-il peut-être à cette catégorie ? Ô pensez à ce que le Seigneur a dit : ils n’ont pas de racine en eux, et ils ne sont que pour un temps ! À la fin tout est desséché.
Ne « croire que pour un temps », et ensuite « se retirer » (Luc 8 v. 13 ; ou : apostasier) a en fait des conséquences éternelles. Car si la grâce de Dieu n’intervenait, pour délivrer les professants sans vie de leur triste état, ils trouveraient leur jugement dans l’étang de feu brûlant de feu et de soufre. C’est pourquoi la question se repose à chacun des lecteurs de ces lignes : Me suis-je déjà tenu une fois devant la face de Dieu avec mes péchés ? Tôt ou tard, cette question des péchés doit être réglée devant Dieu. Je n’aurai jamais pour part une paix solide, et qui demeure, tant que je ne me serai pas courbé devant le jugement de Dieu à mon égard, et que je ne me serai pas réfugié dans l’œuvre rédemptrice de Christ. Si quelqu’un manque de le faire ici sur la terre, la question sera mise sur le tapis pour lui au tribunal de Christ (2 Corinthiens 5 v. 10). Mais cela signifiera alors sa perdition éternelle.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (parmi les épines) (9) - Les soucis de la vie, la tromperie des richesses et les voluptés de la vie.
Pour le troisième cas que le Seigneur nous présente, il ne nous est pas difficile de reconnaître le troisième des trois ennemis qui s’opposent à la réception de la Parole : le monde. Ce qui est placé devant nous n’est plus la dureté de cœur, ni la faiblesse de cœur de l’auditeur, mais son cœur partagé : « Et d’autres tombèrent entre les épines, et les épines montèrent et les étouffèrent (Matthieu 13 v. 7) ». Il est remarquable que l’expression « tombèrent entre les épines » du v. 7 utilise un mot différent du v. 22 « semé dans les épines ». Au v. 7, le mot grec (epi) signifie « sur », et l’expression correspond à : « d’autres tombèrent sur les épines », comme au v. 5 « tombèrent sur un endroit rocailleux ». Par contre au v. 22, le Seigneur utilise une autre préposition (grec : en), qui peut être traduit par « dans, au milieu de, au sein de » : « Mais celui qui est semé au milieu des épines ».
Le Seigneur montre qu’il est complètement impossible de porter du fruit pour Dieu quand le cœur est rempli du monde. Si un auditeur de la Parole n’est pas vraiment droit dans son cœur quand il écoute cette parole, les épines croîtront toujours plus vite et plus haut que le froment (qui ressemble aux herbes), ou que l’orge (qui est de basse taille), et elles étoufferont la Parole. Comme Luc le montre, il y a trois influences qui, ou bien coopèrent en une puissante synergie, ou bien produisent leur effet séparément. Si on les regroupe avec celles nommées en Matthieu, ce sont les soucis de la vie, la tromperie des richesses et les voluptés de la vie. Bien que la Parole soit écoutée, et qu’on soit même d’accord avec elle dans son for intérieur, la Parole ne peut susciter aucune foi dans le cœur, aucune vie, parce qu’il manque de se tourner positivement vers Dieu, et parce qu’on n’est pas prêt à rompre avec le monde.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SEMEUR (dans la bonne terre) (10) - Les enfants de Dieu connaissent Dieu, le Véritable. Ils ont Sa nature et sont rendus par-là capables de porter du fruit pour Lui.
« Et d’autres tombèrent sur une bonne terre et produisirent du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente (Matthieu 13 v. 8) ». Nous avons déjà remarqué que le Seigneur ne montre pas dans cette parabole comment il se fait qu’il y ait de la « bonne terre ». Il ne le dit pas non plus dans Son explication du v. 23 : « Et celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la parole, qui aussi porte du fruit, et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente (Matthieu 13 v. 23) ».
La bonne terre est évoquée comme étant un fait ; il est expliqué en quoi elle consiste ; mais comment du terrain dur ou épineux devient de la bonne terre, ce n’est pas l’objet de la parabole. L’Écriture sainte nous montre ailleurs que « le cœur de l’homme est mauvais dès sa jeunesse » et que « toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que méchanceté en tout temps (Genèse 8 v. 21 ; 6 v. 5) ». « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; … il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul », nous dit l’épître aux Romains (3 v. 10 à 12). Aucun homme n’est en état de porter de porter du fruit pour Dieu, et pas même un seul n’a de l’intelligence. S’il n’y avait pas d’œuvre cachée du Saint Esprit, notre cas serait sans espoir.
Dans les trois premiers cas, il n’y a pas de fruit, malgré les efforts du semeur. Dans le quatrième cas il y a des gens qui non seulement entendent la Parole, mais aussi la comprennent et portent du fruit. À cet égard, ils sont en contraste complet avec les trois autres groupes qui certes ont bien aussi entendu la Parole, et en sont donc responsables, mais qui n’ont rien amené à maturité. Justement à propos de celui semé le long du chemin, il est dit qu’il ne comprend pas la Parole, c’est-à-dire qu’il ne veut pas la comprendre, comme on se le rappelle. Ici pourtant, il y en a qui ont compris la Parole, et cela nous rappelle 1 Jean 5 v. 20 : « Or nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable ».
Quelle satisfaction ce doit être pour Dieu que de voir des gens amenés par Son Fils à comprendre Sa Parole et à entrer dans Ses pensées. Les enfants de Dieu connaissent Dieu, le Véritable. Ils ont Sa nature et sont rendus par-là capables de porter du fruit pour Lui. En eux se réalise déjà en partie la prophétie d’Ésaïe (53 v. 11) : « Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » ! Oui, à cause de ce fruit, le Fils de Dieu a entrepris le lourd travail de la rédemption, et Il s’est assujetti à toute la peine des semailles. Que Son nom en soit loué !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVICE (diversité) - Les bénéficiaires en sont aussi variés que nombreux.
« À chacun son ouvrage (Marc 13 v. 34) ». Nous trouvons dans les paraboles toutes sortes de serviteurs : semeur, messagers, économes, portier, vignerons, moissonneur, cultivateurs, laboureur, hôtelier, et bien d’autres encore. Nous voyons que le service s’exerce en tout lieu : dans la maison, aux champs, à la ferme, auprès du troupeau, à la ville et le long des chemins, dans la vigne, au bord de la route et dans l’hôtellerie.
Les bénéficiaires en sont aussi variés que nombreux : voyageur, pauvres, boiteux, aveugles, domestiques de la maison, malades, prisonniers, même tous les hommes. Et ce service s’exerce en tout temps, de jour et de nuit, à la première heure comme à la onzième, à la première veille comme à la quatrième. À chacun son ouvrage ! Discerner quel travail le Seigneur veut nous confier et ne pas simplement imiter autrui. Nous souvenir toujours que s’il y a divers services, nous servons tous le même Maître.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SERVICE (les deux fils) - Ce qui importe c’est de faire, et non d’en avoir seulement l’intention.
Quand le père envoie ses enfants dans la vigne, l’un dit : je ne veux pas, et l’autre : j’y vais. Mais le premier, pensant à son père, a du remords, et s’y rend quand même. Le second, ne pensant qu’à lui-même, à ses aises, se laisse distraire et, occupé par mille autres choses, n’y va pas.
Exemple bien simple de ce qui nous arrive souvent : le Seigneur nous avait mis à cœur d’écrire une lettre à un ami, de faire une visite, mais on a renvoyé au lendemain, ou à la semaine suivante, et la lettre n’a jamais été écrite, la visite n’a pas eu lieu ! Ce qui importe, dit le Seigneur, c’est de faire la volonté du Père (v. 31), et non d’en avoir seulement l’intention.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SERVICE (les talents) - La pensée fondamentale est que les talents sont confiés aux esclaves du maître.
Un homme s’en allant hors du pays, appelle ses propres esclaves et leur remet ses biens. Remarquons que cette parabole ne s’adresse pas à ceux qui sont encore dans leurs péchés ; à de tels, il faut que le Maître remette la dette (Matthieu 18 v. 27). II n’est pas question de servir le Seigneur avant de lui appartenir, d’être né de nouveau, de savoir que tous ses péchés sont effacés par Son sang. « Il leur remet ses biens » : c’est le côté positif de Son œuvre pour nous ; non seulement la dette est payée, mais des richesses sont confiées. Les serviteurs sont alors conscients de la grâce qui a pardonné toutes leurs fautes et les a abondamment enrichis. Ils peuvent faire valoir de tels biens dans la confiance en un Maître dont ils connaissent le caractère et qu’ils aiment. Sans doute le troisième serviteur n’a-t-il pas la vie de Dieu, mais seulement la profession d’esclave ; c’est l’enseignement qui découle de la seconde partie de la parabole. Mais cela n’enlève rien à la pensée fondamentale que les talents sont confiés aux « propres esclaves » du maître.
Selon son sage discernement, le maître remet cinq, deux ou un talent, « à chacun selon sa propre capacité ». Dans la parabole, le nombre des talents semble définitif, mais nous savons qu’en pratique le chrétien fidèle dans ce qui est très petit, recevra une tâche plus grande (1 Timothée 3 v. 13) ; nous sommes aussi exhortés à « désirer avec ardeur » les dons spirituels (1 Corinthiens 14 v. 1). Après avoir accompli fidèlement ce que le Seigneur a placé devant nous, nous souhaiterons que dans sa grâce, il nous confie davantage. L’important est d’être, pendant l’absence du maître, fidèle dans ce que l’on a reçu.
Cette absence est longue ; il faut de la persévérance, de la patience, de la fidélité. En faisant valoir les talents, les serviteurs en acquièrent encore une fois autant : « Celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Luc 19 v. 11 à 27, où chacun reçoit une mine, a davantage en vue la responsabilité de tout croyant de faire valoir ce que tous ont reçu forces, temps, Parole, etc. ; les résultats varient et la récompense en dépend. En Matthieu, il s’agit surtout de la fidélité ; la récompense est la même pour tous ceux qui ont été fidèles, quel que fût originellement le don reçu). À son retour, le maître « règle compte » avec ses serviteurs. Au tribunal de Christ, tout sera manifesté « afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal (2 Corinthiens 5 v. 10) ».
Le troisième serviteur n’a, en apparence, pas commis de péché grave ; il n’est pas allé dans le monde, ne s’est pas enivré, n’a pas battu ses collègues, comme l’esclave de Luc 12. Quel est donc son crime ? Il n’a rien fait ! C’est un paresseux. Mais aussi un méchant esclave : ne connaissant pas son maître, n’ayant pas confiance en lui, le méprisant même, il a caché dans la terre le don qui lui avait été confié. Tel le figuier stérile : « Pourquoi occupe-t-il inutilement la terre ? » Les serviteurs fidèles reçoivent la récompense suprême : « Ayant connu le caractère de leur maître et l’ayant aimé, ils entrent dans sa joie ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SERVICE (appel de Dieu) - Notre part est d’être intérieurement à disposition du Seigneur.
Le maître seul, dans les paraboles, confie des dons, commande de veiller, donne l’ouvrage, établit sur sa maison, et envoie dans la vigne. Puissions-nous, comme le jeune Ésaïe après avoir été purifié de son impureté, entendre la voix qui dit : « Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? », et répondre de tout cœur : « Me voici, envoie-moi ». Notre part est d’être intérieurement à disposition du Seigneur pour ce qu’il voudra bien nous confier ; puis de vraiment discerner quelle est sa pensée à notre égard. Jérémie 23 v. 21 et 22 confirme que partir sans être envoyé (Romains 10 v. 15) et parler sans s’être premièrement tenu « dans le conseil secret » du Seigneur, est cause d’un service sans puissance et sans fruit.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SERVICE (le coût) - Notre part est d’être intérieurement à disposition du Seigneur.
S’engager à la légère à la suite du Seigneur, et surtout à son service, mène à l’échec. Dans la parabole de la tour, Jésus montre qu’avant de bâtir, il faut s’asseoir et calculer la dépense. Non pas certes pour se décourager et renoncer à le suivre ou à le servir ; mais pour envisager d’avance, dans sa lumière, et les renoncements (v. 26 et 33), et les difficultés (v. 27) que le chemin ou le service impliquera. Une fois « bien assuré dans toute la volonté de Dieu (Colossiens 4 v. 12) », on pourra partir en se confiant en lui ; les difficultés rencontrées, les revers, les déceptions, les peines de cœur, les larmes inévitables, seront alors reçus de sa main comme autant de moyens d’épreuve et d’éducation qui nous rejetteront sur Lui. Si l’on est parti à la légère, ou bien l’on se découragera, ou l’on se durcira dans une attitude légale, contraire à tout fruit.
Dans la petite parabole de la charrue (Luc 9 v. 62) le Seigneur montre aussi l’importance de ne pas regarder en arrière après s’être engagé à son service. Regarder en arrière, c’est laisser des considérations secondaires prendre la première place (v. 59, 61), revenir par le cœur à ce que l’on avait cru abandonner. Renoncer à construire la tour après en avoir jeté les fondements, regarder en arrière après avoir mis la main à la charrue, discrédite le témoignage chrétien et décourage autrui. Tel a voulu partir pour l’œuvre du Seigneur au loin (ou au près !) sans être préparé, ni même envoyé ; quand, au bout d’un ou deux ans, il s’en rendra compte, il fera certainement mieux de rentrer au foyer que de rester sur place comme un poids mort ou une entrave, mais il n’en reste pas moins que son échec n’aura pas été à la gloire du Seigneur. Jérémie 23 v. 21 et 22 confirme que partir sans être envoyé (Romains 10 v. 15) et parler sans s’être premièrement tenu « dans le conseil secret » du Seigneur, est cause d’un service sans puissance et sans fruit.
Combien il importe donc d’examiner les choses soigneusement à Ses pieds, et tout d’abord de servir humblement, simplement, dans la sphère où nous sommes placés, dans les petites choses qu’Il nous confie ; de plus grandes pourront ensuite être mises en nos mains, si telle est Sa volonté. Ému de compassion devant les foules dispersées et sans berger, Jésus dit à ses disciples : « Suppliez le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson (Matthieu 9 v. 37 et 38) ». Les « envoyer » seulement ne suffirait pas ; il y a de leur part tant de résistances à vaincre ! Il faut les y « pousser », si grand est le désir du Seigneur de voir des ouvriers plus nombreux dans sa moisson. D’un côté, nous avons le coût, la nécessité de lui remettre nos affections, notre conduite, nos possessions ; et, d’autre part, l’appel du Seigneur et l’amour de son cœur pour nous, qui nous pousse à l’aimer, à aimer les siens, à aimer les âmes perdues. « L’amour pour Jésus est le ressort de tout service ; je n’en connais pas d’autre », a dit un fidèle serviteur.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• SERVITEUR (impitoyable) (1) - Dans les deux paraboles, le créancier est une image de Dieu.
Il y a toute une série de paraboles qu’on peut relier les unes aux autres par le fait qu’elles utilisent les mêmes symboles, soit dans le sujet principal soit dans les détails. La parabole du « serviteur impitoyable » de Matthieu 18 v. 23 à 35 en fait partie. Il lui correspond la parabole « des deux débiteurs » de Luc 7 v. 41 et 42. Dans les deux paraboles des hommes sont présentés comme débiteurs, mais le point est différent dans l’une et l’autre.
Dans la parabole de Luc 7, l’accent est mis sur la grâce souveraine de Dieu. Les deux débiteurs « n’avaient pas de quoi payer », et le créancier, dans sa miséricorde, remis la dette à l’un et à l’autre. La différence entre les deux dettes remises était relativement petite : 500 deniers / 50 deniers. Quand il s’agit des dettes des hommes vis-à-vis de Dieu, les différences ne sont pas tellement grandes. En plus elles se situent beaucoup plus dans l’idée qu’on s’en fait chacun, que dans l’absolu. Mais elles suffisent pour expliquer différentes mesures d’amour, d’un amour qui se manifeste en réponse à la miséricorde. Celui, à qui (selon son avis) il a été beaucoup pardonné, aime beaucoup ; celui à qui (selon son avis) il a été peu pardonné, aime peu.
Le but visé dans la parabole du « serviteur impitoyable » de Matthieu 18 n’est pas le même. Ici aussi, il y a deux débiteurs, mais dans ce cas, c’est la dette de l’homme vis-à-vis de Dieu qui est comparée avec la dette de l’homme vis-à-vis de son prochain ; et là, les différences de dettes sont gigantesques : 10.000 talents d’un côté, 100 deniers de l’autre côté. C’est ainsi que l’accent est mis sur le résultat que la bonté de Dieu, dont on a fait l’expérience, devrait produire dans notre comportement vis-à-vis des autres. Mais nous verrons cela de plus près. Dans les deux paraboles, le créancier est une image de Dieu. Après que le Seigneur ait donné des enseignements sur ce qui devrait se passer si un frère pèche contre un autre (18 v. 15 et suiv.). Pierre demande combien de fois il devrait pardonner à son frère qui péchait contre lui : « Sera-ce jusqu’à sept fois ? » (18 v. 21). C’est l’occasion pour le Seigneur de montrer l’état d’esprit qui doit dominer dans le royaume des cieux : On devrait pardonner à son frère non pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Il insiste donc sur un pardon illimité. Pour être encore plus clair, Il ajoute la parabole du « serviteur impitoyable ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR IMPITOYABLE (un pardon infini) (2) - Si vous vivez dans la conscience de la grâce infini de Dieu, alors manifestez-la aussi à l’égard des autres sans aucune limite.
« C’est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents. Et comme il n’avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu’il fût vendu, lui, et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu’il avait ; et que le payement fût fait. L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant : Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette. Mais cet esclave, étant sorti, trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers ; et l’ayant saisi, il l’étranglait, disant : Paie, si tu dois quelque chose. Celui donc qui était esclave avec lui, se jetant à ses pieds, le supplia, disant : Use de patience envers moi, et je te payerai. Et il ne voulut pas ; mais il s’en alla et le jeta en prison jusqu’à ce qu’il eût payé la dette. Or ceux qui étaient esclaves avec lui, voyant ce qui était arrivé, furent extrêmement affligés, et s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé. Alors son seigneur, l’ayant appelé auprès de lui, lui dit : Méchant esclave, je t’ai remis toute cette dette, parce que tu m’en as supplié ; n’aurais-tu pas dû aussi avoir pitié de celui qui est esclave avec toi, comme moi aussi j’ai eu pitié de toi ? Et son seigneur, étant en colère, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qui lui était dû. Ainsi aussi mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère (Matthieu 18 v. 23 à 35) ».
L’idée des rabbins juifs était qu’on devait pardonner jusqu’à trois fois à un frère qui se repent. Pierre était prêt à aller jusqu’à sept fois. Mais le Seigneur lui répond en quelque sorte : « Combien est grande à votre égard la grâce de Dieu qui restaure ! Ne l’avez-vous pas vécu de très nombreuses fois ? Si vous vivez dans la conscience de cette grâce, alors manifestez-la aussi à l’égard des autres sans aucune limite ». « …Vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même (Colossiens 3 v. 13) ».
Dans le passage parallèle de Luc 17, Il ajoute encore une condition remarquable pour ce pardon réclamé : « Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras (17 v. 3 et 4) ». Nous avons quelquefois tendance à négliger cette condition indispensable pour tout vrai pardon : il doit y avoir repentance au sujet du mal commis, et il faut être prêt à avouer la faute, non seulement à soi-même ou à Dieu, mais aussi à celui contre qui on a manqué. En d’autres termes, le coupable doit confesser son péché à son frère. Très souvent cela n’a pas lieu, et la conséquence en est que bien des incidents fâcheux parmi les enfants de Dieu ne sont jamais vraiment réglés. Ils continuent à couver, des racines d’amertumes se répandent, et beaucoup en sont troublés et souillés (Hébreux 12 v. 15). Ne nous trompons pas : Dieu Lui-même ne pardonne que si le péché Lui est confessé. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité (1 Jean 1 v. 9) ». Mais même si le coupable n’est pas prêt à confesser sa faute, nous devrions être toujours remplis d’un esprit de pardon, et rester ainsi en accord avec Dieu.
C’est la première chose à retenir de cette parabole. Les deux derniers versets nous révèlent ce qui arrive si nous ne le faisons pas, si nous ne pardonnons pas de cœur à notre frère. Mais nous y reviendrons quand nous aurons mieux approfondi la parabole, et que nous aurons compris les autres leçons qu’elle comporte.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR IMPITOYABLE (signification) (3) - Ils avaient entendu la voix du pardon sans y prêter l’oreille et sans y ajouter foi.
Comme nous l’avons déjà fait remarquer, le « roi » est une image de Dieu. L’« esclave » qui devait la somme impossible à payer de dix mille talents est une figure du peuple d’Israël. La grande dette consiste en ce qu’à la plénitude de bénédictions et de privilèges que Dieu lui a offerts pendant des siècles, le peuple d’Israël n’a répondu que par la désobéissance et la rébellion, et finalement par la crucifixion de Son Fils. Dieu était prêt à « faire les comptes », c’est-à-dire à exercer le jugement sur le peuple, et déjà la cognée (hache) était mise à la racine des arbres (Matthieu 3 v. 10). Mais le Seigneur Jésus a prié à la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ! (Luc 23 v. 34) ». Pierre aussi, en Actes 3 v. 17, leur concède l’ignorance, et ajoute : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du Seigneur (Actes 3 v. 20) ».
Ainsi ils avaient entendu la voix du pardon sans y prêter l’oreille et sans y ajouter foi. Bien plus ils « étranglaient » celui « qui était esclave avec eux » et qui leur devait beaucoup moins. Cela nous montre l’attitude hostile des Juifs vis-à-vis des nations, que l’apôtre Paul décrit de la manière suivante : « …Qui ont mis à mort et le Seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont chassés par la persécution, et qui ne plaisent pas à Dieu, et qui sont opposés à tous les hommes, nous empêchant de parler aux nations afin qu’elles soient sauvées, pour combler toujours la mesure de leurs péchés ; mais la colère est venue sur eux au dernier terme » (1 Thessaloniciens 2 v. 15 et 16 ; voir aussi Actes 13 v. 45 ; 14 v. 2 ; 17 v. 5 ; 21 v. 27). À cause de cette attitude, Dieu les a livrés aux « bourreaux », les nations où ils se trouvent jusqu’à ce jour ; et la dette qu’Il leur avait remise dans Ses voies à leur égard, Il l’a à nouveau exigée d’eux, jusqu’au temps dont parle Ésaïe : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; qu’elle a reçu de la main de l’Éternel le double pour tous ses péchés (Ésaïe 40 v. 1 et 2) ».
L’Israël incrédule ne sortira jamais de la prison, à l’inverse du Résidu croyant représenté par « Jérusalem », et cela uniquement par la grâce de Dieu et sur la base du sacrifice de Christ.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR IMPITOYABLE (résumé) (4) - Pas un seul mot ne nous dit qu’on peut acquérir le pardon du péché en vue de l’éternité, et quand même le perdre sous certaines conditions.
Tel est donc l’enseignement du Seigneur dans cette parabole. Rien de ce qu’Il dit ne laisse entendre qu’aucune de Ses brebis pour lesquelles Lui, le bon berger, allait donner Sa vie, pourrait en définitive quand même périr ; pas un seul mot ne nous dit qu’on peut acquérir le pardon du péché en vue de l’éternité, et quand même le perdre sous certaines conditions. Dieu, qui a jeté nos péchés derrière Son dos, qui ne s’en souvient plus, pourrait-Il un jour nous les remettre à charge, peut-être juste avant de passer dans l’éternité ? Pourrait-Il méconnaître l’œuvre de Son Fils au point de laisser périr ceux qui s’appuient sur elle par la foi, à cause de leur infidélité sur tel ou tel point ?
C’est une doctrine misérable et déplorable, œuvre de Satan, qui résulte de ce qu’on n’a pas « découpé droit » la Parole de vérité (2 Timothée 2 v. 15). Mais Dieu soit loué : Notre rédemption repose sur notre Rédempteur, et non pas sur le racheté ou sur quoi que ce soit en nous ! Elle a son origine dans le cœur même de Dieu. Et de plus, quand on ne jouit pas du pardon des péchés comme d’un fait accompli, il ne peut pas y avoir de paix ferme (Romains 5 v. 1), l’Esprit ne peut pas conduire dans toute la vérité (Jean 16 v. 13), et on ne peut pas être un adorateur en esprit et en vérité (Jean 4 v. 23). C’est pour cela que Satan s’intéresse autant à détruire la vérité. Ne lui prêtons pas l’oreille, mais faisons confiance à Celui qui est la vérité !
Mais n’oublions pas non plus l’enseignement de cette parabole, et gardons-nous d’un esprit implacable ! Dieu, dans Ses voies à notre égard, ferait retomber sur nous les conséquences d’un tel état d’esprit, qui Lui est étranger. « Mais soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné (Éphésiens 4 v. 32) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR FIDÈLE (ou esclave) (1) - Le service auprès des saints.
« Qui donc est l’esclave fidèle et prudent, que son maître a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable ? Bienheureux est cet esclave-là que son maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens (Matthieu 24 V. 45 à 47) ». C’est par une question pénétrante que le Seigneur introduit la première parabole : « Qui donc est l’esclave fidèle et prudent… ? » Ceci nous rappelle une parole de l’apôtre Paul : « Ici, au reste, ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle (1 Corinthiens 4 v. 2) ». C’est donc entièrement une question de responsabilité. Les trois paraboles ont toutes en commun cette pensée de base, même si le point de vue est chaque fois différent.
La parabole elle-même traite d’un esclave établi par son maître (ou : Seigneur) sur ses domestiques, sur les gens de sa maison. Selon l’intention exprimée par son Seigneur, l’esclave a reçu cette position pour qu’il donne aux autres esclaves et servantes de Sa maison leur nourriture au temps convenable.
Le sens figuré est facile à saisir. Car le Seigneur Jésus a encore aujourd’hui « des domestiques », des serviteurs et des servantes, de ceux qu’Il appelle « les Siens » et qui Lui sont infiniment proches et précieux. Il prend soin d’eux pour qu’ils aient toujours la nourriture convenable au temps convenable. Combien sont heureux les soins du Seigneur glorifié pour Son assemblée (comp. aussi Éphésiens 5 v. 29) !
Mais n’est-il pas remarquable que, parmi les trois paraboles, celle-ci vienne en premier ? Ne devons-nous pas en conclure peut-être que l’intérêt du Seigneur pour Son peuple ici-bas sur la terre tient la première place dans Son cœur ? Nous, les hommes, nous aurions sûrement mis au premier rang la prédication de l’Évangile pour le monde perdu. Et qui oserait émettre le moindre doute sur l’importance de cette activité ? C’est dans la troisième parabole que le Seigneur en parle avec beaucoup d’insistance. Mais s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, en un sens, a la priorité avant de s’occuper de ceux de dehors. Ceci est confirmé par la triple mission confiée à Pierre par le Seigneur ressuscité en rapport avec Ses brebis et Ses agneaux : « Pais mes agneaux » ; « Sois berger de mes brebis » ; « Pais mes brebis » (Jean 21 v. 15 à 17).
Le Seigneur a des gens qui sont « Sa maison » : « Nous sommes sa maison (Hébreux 3 v. 6) ». À l’intérieur de ce domaine, le maître de maison attribue la plus grande importance, dans Son amour, à un service fidèle et intelligent. Voyons-nous les choses pareillement ? Ou bien les besoins spirituels des enfants de Dieu ne sont-ils qu’accessoires pour nous, parce que nos intérêts, notre prédication sont exclusivement tournés vers ceux de dehors ? Si c’était le cas, nous n’aurions pas encore bien compris un caractère essentiel de notre époque. Car un tel service auprès des saints est justement caractéristique du christianisme, alors que le judaïsme ne connaissait rien de semblable. Il y avait bien aussi un « enseignement » en Israël, mais il s’agissait toujours d’un enseignement ou d’une lecture de la loi, une instruction du peuple au sujet de la loi (Deutéronome 33 v. 10 ; 2 Chroniques 17 v. 7 à 9 : Esdras 7 à 10 ; Néhémie 8 v. 7, 8, 18 ; 9 v. 3).
Mais comment cela se situe par rapport à ce qui est relaté en Néhémie 8 : « Et ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens et le faisaient comprendre lorsqu’on lisait (Néhémie 8 v. 8) » ? N’était-ce pas une sorte d’« exposé » (Actes 28 v. 23 ; 2 Timothée 2 v. 15) au sens du Nouveau Testament ? Non, il s’agissait bien plutôt d’une traduction. Durant leur captivité, les Juifs avaient perdu leur langue d’origine, l’hébreu, et avaient adopté à la place, comme langue courante, l’araméen de leurs oppresseurs, qui était une langue apparentée. Or la loi était rédigée en hébreu comme presque tout l’Ancien Testament, ce qui fait que les Juifs ne comprenaient plus correctement ce qui était lu. C’est pourquoi les lévites, restés familiers avec l’hébreu, leur donnaient le sens de ce qui était lu. C’est aussi pourquoi il est dit au verset 12 : « Car ils avaient compris les paroles qu’on leur avait fait connaître ». Le verset 13 v. 24 confirme également les difficultés linguistiques des Juifs revenus de Babylone.
Quelle différence avec l’enseignement donné à l’époque chrétienne au sujet de la loi et de ses commandements et du service ! Aujourd’hui le Saint Esprit conduit dans toute la vérité, et Il annonce les choses qui vont arriver, et Il glorifie Christ. Il prend de ce qui est au Seigneur Jésus et nous le donne (Jean 16 v. 12 à 15). C’est une véritable « nourriture ». Il n’y a rien de comparable dans la dispensation juive. Bien sûr, le service lui-même ne peut être accompli qu’au moyen de la parole de Dieu, comme les apôtres l’exprimaient déjà au début de l’ère chrétienne : « et pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole (Actes 6 v. 4) ». Et si le service est accompli dans l’esprit du Maître et sous la conduite du Saint Esprit, l’esclave fidèle et prudent saura donner du lait aux « enfants » et de la nourriture solide aux « hommes faits », exactement selon les besoins (1 Corinthiens 3 v. 2 ; Hébreux 5 v. 12 à 14). C’est ce que le Seigneur veut dire ensuite par les mots « faisant ainsi », et c’est ce qu’Il apprécie tant.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (2) - Responsabilité vis-à-vis du Seigneur.
Il y a encore autre chose à apprendre de cette parabole simple : L’esclave appelé à ce service ne reçoit sa mission que du Seigneur, non pas des hommes, quels qu’ils soient, ni de l’assemblée. L’autorité pour faire ce service ne vient que du Seigneur ; Lui seul peut établir l’esclave sur Ses « domestiques ». Instruit lui-même dans la parole, il est maintenant appelé à enseigner d’autres. C’est plus tard dans les épîtres que nous apprenons que Christ exalté a donné des dons à Son assemblée : « et lui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs ; en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ (Éphésiens 4 v. 11 et 12) ».
Et comme la mission et l’autorité viennent du Seigneur seul, ainsi l’esclave n’est responsable dans son service que devant le Seigneur. Aucune instance humaine ne pourrait s’en mêler. Le service auprès des saints est une affaire divine, et il s’exécute sous le regard du Seigneur. C’est la raison pour laquelle dans notre parabole, tout tourne autour de la manière dont le maître, à sa venue, juge l’attitude de Son serviteur.
Nous arrivons par là à une autre question. Qu’est-ce qui rend l’esclave capable de servir de la bonne manière ? Qu’est-ce qui le fait poursuivre fidèlement en dépit de toutes les difficultés qui se rattachent au service ? C’est l’espérance que son Seigneur revient et qu’il y aura une rémunération pour toutes les peines. « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi (Apocalypse 22 v. 12) ». Si nous aimons le Seigneur Jésus, nous attendrons ardemment Son retour, et en attendant, nous nous consacrerons à un service d’amour envers ceux qu’Il aime de manière si inexprimable.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (3) - Responsabilité vis-à-vis du Seigneur, deux groupes d’ouvriers.
Mais il y a aussi un autre côté du tableau, le côté sombre. Nous le retrouverons dans les deux paraboles suivantes : « Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et qu’il se mette à battre ceux qui sont esclaves avec lui, et qu’il mange et boive avec les ivrognes, le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents (Matthieu 24 v. 51) ». Comme le Seigneur parle de « ce méchant esclave-là », beaucoup se sont demandés : d’où vient-il donc, ce méchant esclave-là. Pourquoi dit-Il : « ce … là » ? De qui parle-t-Il ?
Comprenons d’abord que l’esclave fidèle et le méchant esclave ne représentent pas des individus, mais différents groupes de serviteurs. L’esclave fidèle et prudent symbolise le groupe des serviteurs fidèles du Seigneur au temps du christianisme, le méchant esclave le groupe des serviteurs infidèles, indignes. Par contre, dans la troisième parabole nous avons bien l’aspect individuel des ouvriers, mais pas ici. Il est extrêmement utile de considérer ces précisions.
La conjonction « si » est un « si » d’expectative. Le Seigneur prévoit de Son œil spirituel un changement néfaste des serviteurs dans la sphère chrétienne. Ce changement concerne le caractère des serviteurs, non pas leur position, et il a pour origine l’abandon de l’espérance du retour du Seigneur. En ce qui concerne la position, le méchant esclave est vu et traité de la même manière que l’esclave fidèle. Ceci veut dire que tous les deux sont vus comme établis sur les domestiques, et qu’ils en sont donc tous les deux responsables. Mais c’est le caractère de l’esclave qui change : Il est devenu un méchant esclave. C’est dans ce sens-là que le Seigneur considère le méchant esclave comme étant le même esclave, et dit à cause de cela : « Mais si cet esclave-là… ». Nous avons la même manière de voir dans la parabole du « grain de moutarde », où le petit grain de semence, quoique semé par le Seigneur Lui-même dans Son champ, devient un grande arbre et offre une demeure aux oiseaux du ciel (Matthieu 13 v. 31 et 32).
Nous pensons parfois que les méchants esclaves ne sont pas du tout des serviteurs du Seigneur. Mais le Seigneur nous enseigne autre chose dans cette parabole. Ce n’est pas seulement le méchant esclave lui-même qui dit : « mon maître », mais c’est également le Seigneur qui se nomme Lui-même le « maître de cet esclave » (24 v. 50). Ceci est très remarquable. Si quelqu’un professe être au Seigneur, et être un serviteur du Seigneur, alors il est aussi responsable vis-à-vis de ce Seigneur. Le Seigneur Jésus ne dit pas : « Tu n’es pas mon esclave », mais Il agit avec lui selon sa profession, et selon qu’il a été conforme à cette profession.
Ce principe s’étend à toute la chrétienté. Si quelqu’un professe être à Christ par le baptême ou par la cène ou de tout autre manière, il est aussi responsable vis-à-vis de ce Seigneur, responsable de vivre selon ses enseignements. Le Seigneur ne le libère pas de cette responsabilité si sa profession est vaine et qu’il n’y a pas de vie divine. Si quelqu’un prétend être chrétien, le Seigneur le jugera sur ce terrain-là, non pas comme un païen qui n’a jamais entendu parler de Lui, et qui porte donc une responsabilité bien moindre.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (4) - Le mal est entré dans l’assemblée par dans le cœur.
Comment le mal est-il entré dans l’assemblée ? Cela a commencé dans le cœur, par l’abandon de l’espérance du retour immédiat de Christ : « Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir… ». Notons que c’est le langage du cœur que seul peut percevoir Celui qui connaît les cœurs. Or c’est là, dans le cœur, que l’évolution funeste a eu son point de départ. Il en est toujours ainsi. Quand Étienne se tenait devant ses accusateurs juifs, il dut leur rappeler leurs pères « qui ne voulurent pas être soumis » à Moïse et donc à Dieu ; « mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en Égypte (Actes 7 v. 39) ».
Si on aime le Sauveur, il n’y a rien de plus normal et de plus beau que d’attendre ardemment l’accomplissement de Sa promesse de revenir bientôt. Pour un tel chrétien le retour de Christ n’est pas qu’une question doctrinale, mais un besoin du cœur. Les croyants à Thessalonique s’étaient « tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils (1 Thessaloniciens 1 v. 9 et 10) ». Voilà, bien-aimés, ce qui devrait être notre attitude et notre espérance ! Le Seigneur Jésus n’a-t-Il pas dit qu’Il reviendrait pour nous prendre auprès de Lui, afin que là où Il sera, nous, nous soyons aussi (Jean 14 v. 3) ? Cette espérance est sur Son cœur, et elle devrait également être sur le nôtre. Oui, son cœur nous désire, et Il transformera ce désir en réalité. Peut-il donc y avoir de notre côté une autre réponse que celle de chercher du regard Celui qui nous aime ?
Mais il peut en être autrement. Pourquoi est-ce que je parle de nous les enfants de Dieu, alors que c’est le « méchant esclave » qui est devant nos yeux ? Son langage peut-il aussi être le nôtre ? Malheureusement, oui ! Nous pouvons certes ne pas être directement « ce méchant esclave-là », car sa fin est la perdition. Mais nous pouvons tout à fait tenir son langage, avec des conséquences catastrophiques pour nous aussi.
Notons bien que le méchant esclave ne pense pas que son maître ne va pas revenir, mais il repousse cet événement (non désiré) vers un futur éloigné (comp. 2 Pierre 3 v. 4 à 9). Si le diable réussit à faire cela avec nous, la ruine est inéluctable. Peu importe la méthode utilisée par l’adversaire pour arriver à son but. Soit il amène le monde entre nous et Christ, soit il introduit de nouveaux enseignements : par exemple l’opinion selon laquelle les croyants devraient préalablement traverser la grande tribulation (post-tribulationistes), ou l’idée que la venue de Christ ne pourrait avoir lieu qu’après le règne millénaire (post-millénaristes). Le résultat est le même dans les deux cas : L’attente immédiate de Sa venue est relativisée (atténuée), Son retour est repoussé dans le lointain, et en conséquence le cœur perd sa force vive. On s’installe sur la terre ; c’est elle qui devient le domicile (ou : la patrie) de l’âme, non pas le ciel. Et finalement on est même satisfait de penser que Christ ne viendra pas avant longtemps, si tant est qu’on croit qu’Il reviendra un jour.
Dans la chrétienté les choses ont évolué depuis longtemps dans cette direction ; c’est l’état le plus largement répandu. Mais quel avertissement ! ce qui a conduit à cela n’était à l’origine rien d’autre que l’abandon de la bonne manière de penser. Et c’est ainsi que ceux qui auraient dû être fidèles et prudents sont devenus infidèles et méchants. Qu’on comprenne bien cette phrase ! Il n’est pas question ici de savoir si un croyant peut après tout aller à la perdition, ce que l’Écriture nie sans ambiguïté (Jean 10 v. 27 à 30), mais il s’agit dans cette parabole de la responsabilité du serviteur au temps du christianisme.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (5) - La prétention à une fausse position, gouverner au lieu de servir.
Après avoir perdu la bonne orientation d’esprit, l’étape suivante est la prétention à une fausse position : « et il se met à battre ceux qui sont esclaves avec lui ». Ceci est un changement radical d’un vrai service tel que le Seigneur vient de le décrire (Matthieu 19 v. 29 et 30). Il nous montre là deux grands principes qui devraient être la motivation du vrai serviteur au service : l’amour (« aura quitté…pour l’amour de mon nom ») et l’humilité (« les premiers seront les derniers »). Ici, nous avons au contraire l’élévation du Moi et l’oppression des autres. Il n’est pas difficile de suivre les progrès de cet état d’esprit dans l’histoire de la chrétienté à travers les siècles. Déjà au temps des apôtres, il y avait un homme dont l’apôtre Jean a dû dire : « …qui aime à être le premier parmi eux (3 Jean 9) ». Ce cas a rapidement fait école.
Je ne veux pas dire qu’en principe l’exercice de l’autorité dans l’assemblée soit faux. Au contraire, il est voulu de Dieu. Le Seigneur tient les sept étoiles dans Sa main droite ; Il les a placées pour répandre dans l’assemblée la lumière divine pour conduire et pour enseigner (Apocalypse 1 v. 16 à 20 ; 2 v. 1). Le Seigneur les mesurera selon qu’elles auront répondu à cette position et à ce devoir et se seront soumises en tout à Sa volonté et à Sa parole. Dans ce contexte j’aimerais mentionner que dans l’Écriture sainte le « soleil » est souvent utilisé comme image d’une autorité absolue (Dieu), la « lune » comme image d’une autorité dérivée (l’assemblée) et les « étoiles » comme l’image d’une autorité subordonnée (anges des assemblées), les deux dernières « pour dominer sur la nuit » (comp. Genèse 1 v. 16 ; Psaume 136 v. 9). Dieu attend de Ses serviteurs que Sa volonté soit présentée et réalisée dans l’assemblée avec autorité.
Ces remarques montrent aussi clairement que l’exercice de l’autorité dans l’assemblée n’a strictement rien à voir avec une domination de propre volonté sur elle. Le travail de paître le troupeau de Dieu doit être fait ; la surveillance sur ce troupeau doit s’exercer. Mais l’apôtre Pierre ajoute aussitôt cet avertissement à ceux auxquels le Seigneur a confié un tel service : « non pas comme dominant sur des héritages (1 Pierre 5 v. 1 à 3) ». Quand le Seigneur parlait dans Sa parabole d’esclaves battant les autres, Il vivait ici-bas sur la terre. À peine 70 ans plus tard, Il donnait du ciel au vieil apôtre Jean la mission d’écrire sept lettres à sept assemblées, des lettres qu’Il lui a dictées Lui-même. Dans deux de ces lettres, Il mentionne un certain groupe de gens, les nicolaïtes, et Il parle de leurs « œuvres » et de leur « doctrine » (Apocalypse 2 v. 6 à 15). « Nicolaïtes » signifie « dominateur du peuple » et nous pouvons en déduire que, par cette expression symbolique, le Seigneur visait l’apparition (précoce) d’un système clérical, avec une hiérarchie pyramidale, même s’Il ne voulait pas limiter l’expression à cette pensée.
Ce système ecclésiastique nia rapidement la sacrificature (ou : prêtrise) de tous les croyants, comme l’enseigne l’Écriture sainte (1 Pierre 2 v. 5 à 9), et il mit de côté la libre action du Saint Esprit dans la prédication de la Parole de Dieu. Il introduisit la différence, contraire à l’Écriture, entre clergé et laïcs, ce qui amena la domination sur ces derniers. Seule une certaine classe, recevant une ordination par des hommes, avait le droit de prêcher, d’enseigner et de conférer les soi-disant sacrements (baptême et cène).
Un exemple historique confirme la rapidité avec laquelle ces principes faux ont pris pied dans la chrétienté : Ignace avait été à l’école de l’apôtre Jean et était son ami. Il ne lui survécut guère que sept ans. La veille de sa mort comme martyr, en chemin vers Rome, vers l’an 107, cet homme dévoué, évêque d’Antioche et archevêque de la Syrie, écrivit sept lettres à différentes assemblées. Dans ces lettres, il souligne la soumission des croyants à l’évêque et leur demande « de regarder à l’évêque comme au Seigneur Lui-même ». Il écrit à l’assemblée à Philadelphie : « J’ai crié, lorsque j’étais parmi vous, je vous ai dit bien fort : Écoutez l’évêque et les anciens et les diacres ! » (Andrew Miller, Histoire de l’église).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (6) - La communion avec le monde, troisième caractéristique du méchant esclave.
Après que les convictions justes ont été perdues et qu’on eut cessé d’attendre la venue du Seigneur, il en est résulté, outre la prétention à une fausse position (ce que nous venons de voir), la communion avec le mauvais côté, ce qui était presque inévitable : « il mange et boit avec les ivrognes ». Il n’est pas dit que le méchant esclave est ivre lui-même, mais il a communion avec ceux qui sont dans cet état. La communion avec le monde : c’est la troisième caractéristique du méchant esclave. « Ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit » dit l’Écriture (1 Thessaloniciens 5 v. 7) ; nous voyons ainsi que la communion avec le monde se traduit par une communion avec les ténèbres. Les « enfants de lumière » sont donc exhortés : « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi ; car les choses qu’ils font en secret, il est honteux même de les dire (Éphésiens 5 v. 11 et 12) ». Car si on s’associe avec le monde et ses principes, comment pourra-t-on le reprendre ?
Manger et boire expriment la communion, que ce soit avec le bien ou avec le mal, un principe dont on retrouve la confirmation dans d’autres passages (comp. 1 Corinthiens 5 v. 11 ; 10 v. 17 à 22). Bien que le méchant esclave ne soit pas ivre, comme nous l’avons remarqué, le Seigneur le voit quand même uni avec ceux qui le sont. Pourquoi ? Parce qu’il « mange et boit » avec eux. Il ne faut pas forcément faire le mal soi-même pour être en communion avec lui. Il suffit souvent d’une participation extérieure. Le Seigneur la juge comme une identification, une assimilation avec le mal. La seule salutation normale peut faire participer aux « mauvaises œuvres » d’un faux docteur (2 Jean 11). C’est la manière de voir de Dieu, et combien peu les enfants de Dieu la comprennent aujourd’hui ! Sinon ils éviteraient et abandonneraient plutôt les relations mauvaises par lesquelles Il est déshonoré. « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs (1 Corinthiens 15 v. 33) ».
Au lieu de servir le Seigneur, le méchant esclave s’engage avec le monde, et s’unit à ses voies et ses principes. Aussi, le moment venu, il sera traité comme lui.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SERVITEUR MÉCHANT (ou esclave) (7) - Le méchant esclave sera coupé en deux et recevra sa part avec les hypocrites.
« Le maître de cet esclave-là viendra ». Il ne faut pas confondre la venue du verset 50 avec celle du verset 46. L’esclave fidèle et prudent vit dans l’attente du retour de son Maître. Tout son service s’accomplit en vue de ce moment désiré ardemment depuis longtemps. Mais pour le méchant esclave, la venue du Maître est quelque chose d’inattendu autant que non désiré. Il établira l’esclave fidèle sur tous Ses biens, tandis que le méchant esclave sera coupé en deux et recevra sa part avec les hypocrites.
Ainsi la venue du Seigneur porte un caractère totalement différent dans les deux cas. C’est pour le monde qu’Il vient « comme un voleur dans la nuit » (1 Thessaloniciens 5 v. 2 et 3 ; voir aussi 2 Pierre 3 v. 10 ; Apocalypse 3 v. 3 ; 16 v. 15), mais non pas pour les Siens. Nous apprenons plus tard, en particulier par les épîtres de Paul aux Thessaloniciens, qu’il s’agit de deux actes différents et de deux moments différents de Sa venue. Mais au moment où parlait le Seigneur, la vérité de l’enlèvement des Saints n’avait pas encore été révélée. Les paroles du Seigneur ici en indiquent cependant déjà le chemin. Il est très heureux de le voir.
Le sort du méchant esclave est d’autant plus solennel. Il sera « coupé en deux », avec une « scie » bien plus terrible que celle avec laquelle David « scia » les fils d’Ammon autrefois (1 Chroniques 20 v. 3). Et comme le méchant esclave est un hypocrite, il prétendait servir le Seigneur, mais ne l’a pas fait, c’est pour cela que le Seigneur lui donnera là sa part : avec les hypocrites.
Arrivé là, le Seigneur abandonne le langage en parabole, et se met à parler directement, littéralement. Il en est de même quand Il décrit plus en détail cette « part avec les hypocrites » : « Là seront les pleurs et les grincements de dents ». Nous retrouvons cet abandon subit du langage en parabole à la fin de plusieurs paraboles, et cela souligne l’immense portée et les lourdes conséquences de ce que la Seigneur place sur les cœurs. Quand on compare entre eux les passages où le Seigneur utilise cette expression solennelle « les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 8 v. 12 ; 13 v. 42 à 50 ; 22 v. 13 ; 25 v. 30 ; Luc 13 v. 28), il apparaît clairement qu’Il parle toujours d’un jugement éternel dans le lieu de tourments. C’est l’enfer, la seconde mort, la séparation éternelle d’avec Dieu.
Que le Seigneur accorde qu’aucun de mes lecteurs n’arrive dans ce lieu effrayant, duquel on ne peut plus s’échapper ! Aujourd’hui est encore un jour de salut, aujourd’hui on peut encore « se tourner vers Dieu », pour venir des ténèbres à Sa merveilleuse lumière.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SIGNES (du ciel) (1) - Le ciel rouge, le nuage à l’ouest et le vent du midi.
Matthieu 16 v. 1 à 4 ; Luc 12 v. 54 à 56. Deux fois, dans Ses discours, le Seigneur Jésus se réfère aux « signes du ciel », c’est-à-dire à l’aspect du ciel, au moyen desquels les habitants de Palestine avaient l’habitude de prédire le temps qu’il fait. En Matthieu 16, Il parle du ciel rouge, le soir et le matin (16 v. 2 et 3), et en Luc 12 il met en contraste un nuage à l’ouest avec le vent du midi.
Les pharisiens et les sadducéens s’associent pour attaquer ensemble le Seigneur Jésus. Ils lui demandent s’Il pourrait leur montrer un signe du ciel. Déjà au ch. 12 v. 38, les scribes et les pharisiens étaient venus Lui réclamer « Maître, nous désirons voir un signe de ta part ». Nous avons déjà exprimé quelques pensées sur ce sujet en rapport avec la parabole de l’esprit immonde. Mais cette fois-ci, ils demandaient de Lui un signe du ciel. Un signe peut être un miracle, ou toute autre action extraordinaire ; il signifie toujours quelque chose, et signale une révélation particulière sur soi-même. Ici, Jésus devait prouver par un signe qu’Il était le Messie envoyé par Dieu à Son peuple. Le fait qu’ils demandaient maintenant un signe venant du ciel, démontre combien grande était la suspicion et l’incrédulité de ces conducteurs juifs contre Lui.
Il y avait effectivement eu de tels signes en Israël, par exemple quand Josué avait fait arrêter le soleil et la lune (Josué 10 v. 12 et suiv.), ou quand Élie avait fait descendre le feu du ciel (1 Rois 18 v. 36 et suiv.), ou quand, à la suite de la prière de Samuel, un fort tonnerre avait mis en déroute les Philistins (1 Samuel 7 v. 9 et suiv.). Le raisonnement des pharisiens et sadducéens semble avoir été que, du fait que le Messie devrait être plus grand que tous les prophètes et que Moïse lui-même, Il se devait d’accomplir des signes dont la grandeur et la majesté laisseraient dans l’ombre tous les autres signes opérés jusqu’alors. C’est la raison pour laquelle ils voulaient maintenant voir un signe venant du ciel.
Mais on ne vient pas à bout de l’incrédulité par des signes et des miracles. On voit toujours cela se répéter dans l’Écriture. Les signes opérés par Moïse devant le pharaon avaient-ils pu atteindre le cœur endurci de ce roi ? La logique de l’incrédulité se révèle toujours comme de la folie. Même l’homme riche en hadès était d’avis que ses frères viendraient à la foi si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts : « Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure ; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. Et il lui dit : s’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts (Luc 16 v. 27 à 31) ».
L’incrédulité trouvera toujours un moyen d’éliminer un miracle par une explication quelconque. Voltaire avait dit une fois : « Si on faisait publiquement, sur la place du marché, un miracle devant mille témoins ayant du bon sens, je me méfierais plutôt de mes sens que de reconnaître un miracle ». C’est le point-clé : on ne veut pas croire. Il en était de même au temps du Seigneur.
Supposons que le Seigneur ait accédé au désir des pharisiens et leur ait donné un miracle venant du ciel : qu’est-ce qui les aurait empêchés de prétendre sans hésiter qu’Il l’avait accompli avec l’aide de Béelzébul, le chef des démons ? C’est pourquoi Il ne leur accorde aucun signe du ciel. Par contre, Il leur donne un sérieux avertissement. Certes Il le revêt de la forme d’une parabole où Il parle de signes du ciel. Ceux-ci Lui servent à leur tour de symboles des signes des temps qu’il était si crucial, pour Ses auditeurs, de reconnaître et d’apprécier.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SIGNES (avertissement) (2) - Il était douloureux au Seigneur que ces gens ne soient pas capables de discerner les signes des temps.
« Mais lui, répondant, leur dit : Quand le soir est venu, vous dites : Il fera beau temps, car le ciel est rouge ; et le matin : Il y aura aujourd’hui de l’orage, car le ciel est rouge et sombre. Vous savez discerner l’apparence du ciel ; et ne pouvez-vous pas discerner les signes des temps ? (Matthieu 16 v. 2 et 3) ». Marc nous dit qu’à cette occasion le Seigneur soupira en Son esprit (Marc 8 v. 12). Il Lui était douloureux que ces gens ne soient pas capables de discerner les signes des temps. Combien pourtant sont nombreux les gens qui, alors comme aujourd’hui, n’ont pas compris, par la foi, la signification du ciel rouge le soir ! Bien que le Seigneur ne se soit pas laissé sans témoignage, et ait en quelque sorte coloré en rouge le ciel par Sa mort, leurs yeux sont malgré tout restés fermés devant cela.
Que c’est effrayant : pour eux, il n’y a pas de beau temps, pas de bénédiction au matin ; ils n’ont pas de promesses et ne verront jamais la vie éternelle. Au contraire ! Le même soleil qui s’est autrefois couché rouge sur Golgotha, se lèvera rouge dans un jour à venir, et apportera la tempête du jugement sur les impies, sur toute la terre. Ne comprenons-nous pas que le Seigneur ait soupiré profondément dans Son esprit à cette pensée ? Ce n’était pas seulement parce qu’une génération méchante et adultère demandait un signe, mais Son cœur était plein de douleur au vu du ciel rouge et sombre qu’Il voyait venir en Esprit, accompagné de malheur terrible pour tous ceux qui auront laissé passer, sans l’utiliser, le jour de la grâce.
C’est ainsi que cette petite parabole parle de la mort du Seigneur et de Son retour en puissance et en gloire. Mais qu’il est effrayant que ce signe des temps n’ait pas été compris par les pharisiens du temps du Seigneur, et qu’il ne soit pas mieux compris par beaucoup de gens d’aujourd’hui ! Cependant, avant que le Seigneur abandonne Ses adversaires et s’en aille, Il leur dit encore une fois qu’il ne leur sera donné aucun autre signe que le signe de Jonas. Or ce signe ne serait que le jugement qui les atteindrait, encore aggravé. Jonas était une figure de Christ, un homme qui est sorti de la mort et a prêché aux nations. Mais cela implique la mise de côté temporaire d’Israël, jusqu’à ce que le nombre complet la plénitude des nations soit entré (Romains 11 v. 25).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• SIGNES (autre) (3) - Le Seigneur parlait en premier lieu de Lui-même dans cette petite parabole.
Avant de quitter notre sujet, nous voulons donner rapidement un coup d’œil à la parabole parallèle de Luc 12 : « Et il dit aussi aux foules : Quand vous voyez une nuée se lever de l’occident, aussitôt vous dites : Une ondée vient ; et cela arrive ainsi. Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud ; et cela arrive. Hypocrites ! vous savez discerner les apparences de la terre et du ciel, et comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ? (Luc 12 v. 54 à 56) ». Le Seigneur utilise ici un autre « signe du ciel » : un nuage montant de l’ouest et d’autre part le vent du sud (= du midi). Le nuage montant de l’ouest amène la pluie, comme nous l’avons déjà vu, tandis que le vent du sud suscite la sécheresse et la chaleur.
La pluie est, sans exception dans l’Écriture, une image de la bénédiction. Comparer seulement les versets bien connus d’Hébreux 6 : « Car la terre qui boit la pluie qui vient souvent sur elle, et qui produit des herbes utiles… reçoit de Dieu de la bénédiction (Hébreux 6 v. 7) » ; comparer Lévitique 26 v. 4 ; Deutéronome 11 v. 11, 14, 17). Mais la pluie, dans l’Ancien Testament, renvoie aussi symboliquement et directement au Seigneur Jésus, le Messie du peuple d’Israël. C’est ainsi que le Psaume 72 parle de Lui : « Il descendra comme la pluie sur un pré fauché, comme les gouttes d’une ondée sur la terre (Psaume 72 v. 6) ». Et Salomon a ainsi parlé du plus grand que lui : « Dans la lumière de la face du roi est la vie, et sa faveur est comme un nuage de pluie dans la dernière saison (Proverbes 16 v. 15) ».
Ainsi nous ne faisons pas fausse route en admettant que le Seigneur parlait en premier lieu de Lui-même dans cette petite parabole. « Ce temps-ci » que les Juifs d’alors ne comprenaient ni ne discernaient, était le temps de Sa présence, et il était comme une ondée sur une terre sèche. C’est de ce temps que les prophètes de l’ancienne alliance avaient prophétisé. Maintenant leurs prophéties s’étaient accomplies, le roi Lui-même était venu au milieu d’eux, et déversait Ses bénédictions sur eux. Malgré cela, ils ne l’avaient pas reconnu et ne voulaient pas le reconnaître.
C’est la raison pour laquelle le Seigneur les qualifie d’hypocrites, et qu’après la pluie il mentionne la venue du vent du sud. Venant des déserts brûlant du sud, il apporte généralement une chaleur torride sur le pays. N’était-ce pas aussi un signal sérieux du jugement qui allait venir sur eux s’ils Le rejetaient, et « ne connaissaient pas le temps de leur visitation (Luc 19 v. 44) » ? À l’horizon de ce monde, on voit déjà les éclairs, les signes avant-coureurs du jugement qui vient. Le merveilleux temps de la grâce va prendre fin, vraisemblablement très bientôt. En sommes-nous conscients, chers amis, ou le Seigneur doit-Il nous demander : « comment se fait-il que vous ne discernez pas ce temps-ci ? »
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
• SABBAT - Si nous voulons respecter le sabbat, il nous faut juste demeurer, persévérer à habiter en Christ, comme le sarment demeure et est relié constamment au Cep.
Concernant le sabbat, et toute autre vérité appartenant à l'Ancienne Alliance, qui a en vue un accomplissement spirituel en Christ. Jésus n'est lié par aucune règle ou tradition qui dirait, tu dois ou tu ne dois pas. Il est le Maître du Sabbat ; le sabbat ne règne pas sur Lui : « Car le Fils de l'homme est maître du sabbat (Matthieu 12 v. 8) ».
Nous, qui sommes en Christ, respectons le sabbat, mais le sabbat n'est pas pour nous un jour de la semaine. Ce n'est certainement pas un jour pour assister à des services religieux. Cela n'a rien à voir avec le calendrier. Si nous voulons respecter le sabbat, il nous faut juste demeurer, persévérer à habiter en Christ, comme le sarment demeure et est relié constamment au Cep. Car le sarment se repose dans la nature vivifiante du Cep. Le sarment ne lutte pas en s'imposant toutes sortes de soucis ou de contraintes afin de produire du fruit, au prix de multiples agitations spirituelles. Au lieu de cela, il vit simplement en union avec le Cep, et c'est en ce sens qu'il se repose. Il se confie dans la vie du Cep pour produire le fruit que le Cep veut qu’il porte. C'est le principe du repos de Sabbat.
Voyons maintenant ce repos en Christ. Vous pourriez supposer que, en tant que Fils de Dieu, Il avait la liberté de dire et faire ce qui Lui semblait bon. Mais Il affirme clairement : « je ne fais rien de moi-même. C'est mon Père, qui habite en moi, qui fait les œuvres (Jean 5 v. 30) ». Voilà ce qu'est le repos, mon ami. Il est le Maître, le Seigneur du sabbat. Jésus excellait dans l'art d'observer le jour du sabbat. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire : « Je ne fais rien de moi-même. Mes enseignements ne viennent pas de Moi, de ma propre capacité à interpréter les Ecritures ; mais ils appartiennent à Celui qui m'a envoyé, de me les donner en fonction de Son œuvre et de Sa volonté. Et Je ne fais rien si ce n'est ce que je vois faire par mon Père, et je ne dis rien en dehors de ce que j'entends de la part de mon Père. C'est extraordinaire. Voilà ce que signifie se reposer dans le Seigneur ».
Hé bien notre relation avec Christ se doit d'être exactement identique à la relation de Christ avec Son Père. Je ne fais rien en dehors de Christ. Je ne dis rien en dehors de Christ. Et je ne fais ni ne dis rien par mes propres forces, mais je fais confiance à la vie du Seigneur Jésus pour faire en moi et à travers moi ce que je ne peux pas faire par moi-même.
Ou, si vous préférez, c'est ce que Paul décrit dans Galates 2 v. 20 : « Ce n'est plus moi qui vit, c'est Christ qui vit en moi ». Plus moi, mais Christ. C'est le secret de la vie chrétienne. Et puis-je me permettre de rajouter : « Plus moi, mais Christ », c'est la vie chrétienne normale. C'est ainsi que cela doit se passer, et depuis le tout début. Rappelez-vous que le premier jour de la vie d'Adam, juste après sa création, fut un jour de repos. Hé bien la vie chrétienne commence de la même manière. Si quelqu'un est en Christ, la Bible dit qu'il ou elle est une nouvelle création. Vous êtes nés de nouveau ; vous êtes nés d'en haut. Et la première leçon que vous apprenez, c'est que la vie spirituelle en Christ, ce n'est pas le faire, c'est être ; ce n'est pas travailler, mais se reposer dans la foi : « Beaucoup veulent travailler par la foi ; il me semble que nous devrions apprendre à ne rien faire par la foi ».
Combien il est décevant de voir que l'église « prostituée », le système religieux toute dénomination confondue, n'enseigne pas comment entrer dans ce repos. Elle veut vous mettre immédiatement au travail. Par conséquent vous vous exténuez vous-mêmes, essayant d'être saint par vous-mêmes, essayant de ressembler à Christ par vous-mêmes, essayant de plaire aux gens par vous-mêmes, au pasteur, aux anciens et aux membres de votre église, à vos familles. Mais vous ressentez parfois que vous n'arriverez jamais à en faire assez. Vous ne pouvez jamais donner assez, vous n'êtes jamais assez disponibles pour faire les choses, vous n'assistez jamais assez aux réunions. Et quelle culpabilité vous ressentez, si jamais vous dîtes non à quelques sollicitations, ou lorsque vous pensez ne pas en faire assez.
Votre premier jour en Christ est un jour de repos. Ne vous laissez pas lier par un calendrier. Ce premier « jour » en Christ peut prendre des semaines ou des années pour en apprendre les réalités. Nous recherchons le principe spirituel du jour du Sabbat, nous ne parlons pas ici d'une période de vingt-quatre heures. C'est une chose que vous allez apprendre et vivre pendant le reste de votre vie. Combien sont malheureux ces gens qui ne commencent pas leur vie chrétienne dans le repos de Christ. Ils ont été sauvés, et on leur demande de travailler pour la religion ; ils sont comme des esclaves qui vivent en Egypte, au lieu d'être des Hébreux séjournant dans le pays où coule le lait et le miel. Ils n’entrent pas dans la terre promise comme si « le lait et le miel » existaient déjà. Mais comme s’il fallait se retrousser les manches pour les créer ! Ainsi, après des années d'esclavage, ils deviennent institutionnalisés, et ils pensent que la vie chrétienne est sensée doit se passer ainsi, et c’est ce qu’ils enseignent à leurs enfants.
Certes, il en est ainsi pour bien des gens, mais il devrait en être tout autrement. Notre premier jour en Christ est un jour de repos. Le travail viendra plus tard. Mais savez-vous que notre premier jour en tant que nouvelle création, est un jour de repos ? Ce sera un jour de repos tant que nous apprendrons ce que signifie demeurer en Christ, habiter en Lui, se reposer uniquement sur Son œuvre entièrement accomplie. C'est la base et le fondement de tout le reste.
La première leçon est d'apprendre à se reposer. C'est le principe du Sabbat. J'espère que vous commencez à discerner toute la longueur et la profondeur de ces choses. Depuis cette perspective, vous voyez combien il est stupide de vous faire une montagne au sujet du dimanche ou du samedi, du jour du Sabbat ou du jour du Seigneur, ce que vous pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas faire dans le service pour « l’Eglise ». Ce sont des arguments pour les petits enfants. Tournons-nous vers la maturité ; laissons tomber les choses enfantines et devenons des hommes et des femmes avec une sagesse et un discernement spirituels. Dieu recherche une condition spirituelle, un résultat spirituel, et pour avoir cela, Il va travailler dans notre cœur en profondeur. C'est la base de la Nouvelle Alliance.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SABBAT - Le sabbat et la liberté chrétienne.
De quoi le Sabbat est-il le repos ? De cette création-ci ? Je n’en suis pas. C’est d’une nouvelle création que je fais partie ; les choses vieilles sont passées (2 Corinthiens 5 v. 17). Lors même que j’eusse connu Christ selon la chair, comme appartenant à ce monde, ici-bas et sous la loi, je ne le connais plus de cette manière (2 Corinthiens 5 v. 16). Quel est donc le repos de la nouvelle création à laquelle j’appartiens comme étant mort et ressuscité, Christ étant ma vie ? C’est le repos céleste (Hébreux 4 v. 11 ; 14 à 16) qui est signifié par le jour du Seigneur, par le jour de la résurrection de Christ. Voyez de quelle manière bénie et touchante Christ répondit à la stupide accusation d’enfreindre le Sabbat, quand il dit à l’homme d’emporter son lit, donnant ainsi la preuve que le Dieu qui donne la vie, et que le Seigneur du Sabbat était là. Que répond-il à leur accusation ? « Mon Père travaille jusqu’à maintenant et moi aussi je travaille (Jean 5 v. 17) ».
Né « sous la loi (Galates 4 v. 4) », le Seigneur fut circoncis son huitième jour et observa le sabbat comme les autres fêtes juives. Cependant, tout en suivant la loi, le Seigneur montre qu'un nouveau mode de relations avec Dieu va être établi. Ainsi, pour plusieurs mentions du sabbat dans les évangiles, l'accent est mis sur le fait que le Seigneur heurtait la pensée des Juifs à ce sujet. Si la volonté de Dieu était que nous l'observions, il n'en serait certainement pas ainsi. La liberté chrétienne consiste justement à être libéré des œuvres de la loi pour servir Dieu par l'Esprit : « Toutes choses me sont permises, mais je ne me laisserai, moi, asservir par aucune (1 Corinthiens 6 v. 12) ». Toute l'épître aux Galates est là pour condamner avec une extrême gravité ceux qui mélangent la grâce et la loi. Citons quelques versets : « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc fermes et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude (Galates 5 v. 1) ». « Je suis mort à la loi afin que je vive à Dieu (Galates 2 v. 19) », ce qui sous-entend « je suis mort au sabbat afin que je vive à Dieu » ; sinon je ne peux vivre à Dieu, l'aimer et le servir librement.
Pour l'apôtre, mélanger la loi et la grâce, c'est : « un évangile différent, qui n'en est pas un autre (Galates 1 v. 6) ».
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SABBAT - Les chrétiens doivent-ils observer le Sabbat ?
Il est souvent proféré que Dieu institua le Sabbat en Eden à cause de la corrélation entre le Sabbat Exode 20 v.11. Même si le repos de Dieu le septième jour (Genèse 2 v. 3) préfigurait la future loi du Sabbat, il n’y a pas de mention du Sabbat avant que les enfants d’Israël ne sortent du pays d’Egypte. Nulle part dans les Ecritures ne trouve-t-on d’allusions qu’un Sabbat ne fut observé entre Adam et Moïse. La Parole de Dieu explicite clairement que l’observance du Sabbat fut un signe particulier entre Dieu et Israël : « Les fils d'Israël garderont le sabbat pour faire du sabbat, d'âge en âge, une alliance perpétuelle. Pour toujours, entre les fils d'Israël et moi, il est le signe qu'en six jours le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre mais que le septième jour, il a chômé et repris son souffle (Exode 31 v. 16 et 17) ».
Un examen des passages du Nouveau Testament nous montre quatre points importants : 1) Quand Jésus apparaît dans son corps ressuscité et que le jour est mentionné, il s’agit toujours du premier jour de la semaine (Matthieu 28 v. 1, 9, 10 ; Marc 16 v. 9 ; Luc 24 v. 1, 13, 15 ; Jean 20 v. 19, 26). 2) La seule fois que le Sabbat est mentionné d’Actes à Apocalypse c’est dans le but d’évangéliser les juifs et le cadre est une synagogue (Actes chapitres 13 à 18). Paul écrivit : « J'ai été avec les Juifs comme un Juif, pour gagner les Juifs (1 Corinthiens 9 v. 20) ». Paul n’est pas allé à la synagogue pour être en communion avec et édifier les saints, mais pour condamner et sauver les perdus. 3) Quand Paul déclare : « Désormais c'est aux païens que j'irai (Actes 18 v. 6) ». le Sabbat n’est plus jamais mentionné. Et 4) au lieu de suggérer l’observance du Sabbat, le reste du Nouveau Testament laisse supposer le contraire (y compris la seule exception au point 3 ci-dessus, trouvé dans Colossiens 2 v. 16).
En examinant de plus prêt le point 4 ci-dessus, il en ressort qu’il n’y a pas d’obligations pour le croyant néotestamentaire d’observer le Sabbat et que l’idée d’un dimanche « Sabbat chrétien » est non-biblique. Comme discuté précédemment, le Sabbat est mentionné qu’une fois après que Paul se soit concentré sur les païens : « Dès lors, que nul ne vous condamne pour des questions de nourriture ou de boisson, à propos d'une fête, d'une nouvelle lune ou de sabbats. Tout cela n'est que l'ombre de ce qui devait venir, mais la réalité relève du Christ (Colossiens 2 v. 16 et 17) ». Le Sabbat juif est aboli par la croix où Christ « a annulé le document accusateur que les commandements retournaient contre nous, il l'a fait disparaître, il l'a cloué à la croix (Colossiens 2 v. 14) ».
Cette idée est répétée plus d’une fois dans le Nouveau Testament : « Pour l'un, il y a des différences entre les jours ; pour l'autre, ils se valent tous. Que chacun, en son jugement personnel, soit animé d'une pleine conviction. Celui qui tient compte des jours le fait pour le Seigneur (Romains 14 v. 5 et 6) ». « Mais maintenant que vous connaissez Dieu, ou plutôt que vous êtes connus de lui, comment pouvez-vous retourner encore à des éléments faibles et pauvres, dans la volonté de vous y asservir de nouveau ? Vous observez religieusement les jours, les mois, les saisons, les années ! (Galates 4 v. 9 et 10) ».
D’aucuns prétendent qu’une instruction de Constantin en 321 ap. JC changea le Sabbat de samedi à dimanche. Quel jour de la semaine l’Eglise primitive se réunissait-elle ? Les Ecritures ne mentionnent jamais un rassemblement communautaire de croyants pour célébrer un Sabbat (samedi). Toutefois, il y a des passages qui mentionnent clairement le premier jour de la semaine. Par exemple, Actes 20 v. 7 déclare : « Le premier jour de la semaine, alors que nous étions réunis pour rompre le pain, Paul, qui devait partir le lendemain, adressait la parole aux frères et il avait prolongé l'entretien jusque vers minuit ». Dans 1 Corinthiens 16 v. 2, Paul recommande aux croyants de Corinthe : « Le premier jour de chaque semaine, chacun mettra de côté chez lui ce qu'il aura réussi à épargner, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons ». Comme Paul décrit cette offrande comme un service dans 2 Corinthiens 9 v. 12, cette collecte doit avoir un lien avec la célébration dominical du l’assemblée chrétienne. Historiquement dimanche, et non samedi, était le jour normal de réunion d’églises des chrétiens, et cette pratique date du premier siècle.
Le Sabbat fut donné à Israël et non à l’Eglise. Le Sabbat est encore le samedi, et non le dimanche, et n’a jamais changé. Mais le Sabbat fait partie de la Loi de l’Ancien Testament, et les chrétiens sont libérés des liens de la Loi (Galates 4 v. 1 à 26 ; Romains 6 v. 14). L’observance du Sabbat n’est pas exigée de la part de chrétiens, que ce soit un samedi ou un dimanche. Le premier jour de la semaine, dimanche, le Jour du Seigneur (Apocalypse 1 v. 10) célèbre la Nouvelle Création, avec Christ pour tête. Nous ne sommes pas astreints au Sabbat mosaïque, pour le repos, mais nous sommes libres de suivre le Christ ressuscité, pour le servir. L’apôtre Paul a dit que chaque chrétien devrait décider s’il veut observer un repos sabbatique : « Pour l'un, il y a des différences entre les jours ; pour l'autre, ils se valent tous. Que chacun, en son jugement personnel, soit animé d'une pleine conviction (Romains 14 v. 5) ». Nous avons à adirer Dieu tous les jours, et pas seulement le samedi ou le dimanche.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SABBAT - Observez-vous le shabbat ?
Dans certains milieux chrétiens, proches d'Israël, voilà que resurgit la question du shabbat et un certain nombre de ces personnes, non seulement se sentent culpabilisées s'ils ne respectent pas le shabbat et militent pour que les autres chrétiens cessent de respecter le dimanche et reviennent au respect du shabbat. Cette question devient tellement aigüe qu'elle provoque même des anathèmes et des condamnations, de part et d'autre. Que faut-il en penser ? Du côté des partisans du shabbat, on s'appuie sur deux textes :
1) Sur le décalogue : « Observe le jour du shabbat pour le sanctifier, tu travailleras six jours...mais le septième jour est le shabbat de l'Eternel ton Dieu (Exode 20 verset 8) ». On fait remarquer qu'il y a une unanimité dans toute la chrétienté pour admettre que le décalogue n'est pas aboli, et on pose la question : « pourquoi le commandement du shabbat serait-il le seul à l'être ? ». Il s'en suivrait que ceux qui respectent le dimanche au lieu du shabbat sont des pécheurs et sont donc coupables devant Dieu.
2) Le deuxième texte se trouve en Esaïe 56 verset 6 : « Et les étrangers qui s'attacheront à l'Eternel pour le servir et qui garderont le shabbat pour ne pas le profaner...je les réjouirai dans ma maison de prière ». Conclusion : le respect du samedi comme jour du shabbat s'impose bel et bien aux non-juifs, tout comme aux Juifs, donc aux chrétiens non-juifs, de telle sorte qu'avoir transféré le shabbat au dimanche est non seulement une grave erreur, mais aussi un grave péché devant Dieu ! Nous voyons poindre là au sein du monde évangélique, une nouvelle source de division entre les « pour » et les « contre », comme si les causes de divisions au sein du monde évangélique ne suffisaient pas ?
Le transfert du samedi au dimanche.
Là aussi, on a tenté de justifier bibliquement cette évolution. On a d'abord tenté de démontrer que Jésus lui-même a violé le shabbat. Il est vrai que les évangiles contiennent plusieurs controverses assez vives entre Jésus et les « pharisiens », concernant le shabbat. Et comme l'a démontré le regretté Professeur David Flusser, ces controverses portées, non sur le respect du shabbat que Jésus n'a jamais remis en cause, mais sur la manière de le respecter, c'est à dire, sur ce qu'il était permis ou non de faire le jour du shabbat, ce que le texte biblique lui-même ne précise pas et qui a fait l'objet d'une législation rabbinique complexe appelée: « halacha » avec laquelle Jésus n'était pas toujours d'accord.
C'est donc sur l'interprétation du commandement et non sur le commandement lui-même que portaient les controverses de Jésus avec les « pharisiens ». Il est donc impossible de s'appuyer sur l'exemple et l'enseignement de Jésus pour affirmer que le shabbat est transféré du samedi au dimanche. Restent deux textes sur lesquels s'appuient les partisans du dimanche. Le premier se trouve au chapître 20 du livre des Actes verset 7: « Le premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain ». Le premier jour de la semaine est le dimanche, d'où l'on conclut que les premiers chrétiens, dès l'époque du Nouveau Testament, avaient pris l'habitude de célébrer leur culte le dimanche et non le samedi.
Cependant, au verset suivant, il est précisé que Paul poursuivit son discours jusqu'à minuit, c'est donc le soir qu'eut lieu cet épisode. Le texte grec, quant à lui, déclare : « en dt mia ton sabaton», c'est à dire : « à la fin...», ou « au crépuscule du VIIème », (sous-entendu du 7ème jour), nous étions rassemblés pour rompre le pain. Ce qui signifie que Luc compte les jours à la manière juive, à savoir que le JOUR commence le SOIR, à la nuit tombée, et non le matin. De telle sorte que pour Luc, le premier jour de la semaine n'est pas le dimanche soir, mais bel et bien le samedi soir, ce qu'on appelle en hébreu « Motsaé Shabbat », c'est à dire « la sortie du shabbat ».
A l'époque existait une coutume selon laquelle à cette occasion, tous les membres de la synagogue se rassemblaient pour partager un repas appelé « séoudat hamashiah », c'est-à-dire le « repas du Messie », car on était sensé s'y entretenir de la venue du Messie. On comprend que les premiers chrétiens aient utilisé cette coutume pour donner à ce repas uns sens christologique et y célébrer la sainte cène, sans que toutefois cela implique en rien un transfert du shabbat au dimanche.
La challah, le pain de shabbat.
Néanmoins, des recherches récentes ont démontré qu'à la fin du premier siècle, les « juifs chrétiens », que l'on appelait à l'époque les « nazaréens » (Actes 24 verset 5), ont assez tôt pris l'habitude de célébrer deux jours de repos dans la semaine : le samedi avec tous les autres juifs auxquels ils s'identifiaient et le dimanche qui, pour eux, était le « huitième jour » et non le premier. En effet, il existe une vieille interprétation de Zacharie 14 verset 7, où il est question d'un « jour unique ». Ce jour est identifié avec le temps messianique: le jour de l'Eternel ( ou jour du Seigneur). Ce jour, d'après cette tradition, sera un jour qui ne finira jamais, qui sera tout entier shabbat, ce sera le huitième jour de la semaine.
Selon l'école scandinave mentionnée plus haut, les nazaréens voyaient dans le dimanche, jour de la résurrection de Jésus, l'inauguration des temps messianiques, donc du 8ème jour de la semaine. Ce qui fait que paradoxalement, quoiqu'en dise les partisans du respect du samedi, ce sont les juifs chrétiens qui ont été les premiers à introduire le respect du dimanche! Non pas à la place du samedi, mais en plus du samedi.
Peu après cette période, dans les toutes premières années du deuxième siècle, nous est parvenu un document capital concernant la vie des premiers chrétiens, il s'agit de la lettre de Pline le Jeune à l'Empereur Trajan. Pline avait été nommé gouverneur de Bythinie par son ami Trajan et s'était trouvé confronté à la présence de nombreux chrétiens dans sa province. Ne sachant que faire, il écrit à l'Empereur pour lui demander des directives, décrivant au passage quelques-uns des us et coutumes des chrétiens. Voici, entre autre ce que nous y lisons : « Ils ont l'habitude de se réunir à jour fixe, avant le lever du soleil et de chanter entre eux, alternativement, un hymne au Christ, comme à un Dieu... Ces rites accomplis, ils avaient l'habitude de se séparer et de se réunir encore pour prendre leur nourriture ». C'est la plus ancienne mention extérieure au Nouveau Testament d'un culte chrétien. « Ce culte a lieu à jour fixe, avant le lever du soleil et suivi d'un repas... ». Ce « jour fixe », n'est pas précisé. S'agit-il du samedi ou du dimanche ? On peut en discuter. Mais la description de Pline ressemble étrangement à ce que nous lisons en Actes 20, de telle sorte qu'il n'est pas interdit de penser que si l'on compte la fraction d'une journée comme un jour plein, comme c'était le cas à l'époque, il pourrait bien ici y avoir, un reflet de cette coutume de célébrer les deux jours: samedi et dimanche.
Le deuxième texte sur lequel on se base pour justifier le transfert du samedi au dimanche, se trouve en Apocalypse 1 verset 10: « Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur.» Jour du Seigneur se dit en latin: Dies domini, ce qui a donné en français: dimanche, d'où l'interprétation de la plupart des exégètes: Jean a reçu sa vision un dimanche. Quand bien même cette interprétation serait juste, il n'y a là aucun appui pour justifier le transfert du samedi au dimanche, mais même ainsi cette interprétation est plus que douteuse. En grec, il est question de: « kuriaké, éméra ». Rien qui ressemble au dimanche. Il s'agit ici, à n'en pas douter, de ce que l'Ecriture appelle « le Jour de l'Eternel », non pas un jour de 24 heures, mais l'époque des évènements qui marqueront l'avènement du Royaume de Dieu, ce qui est précisément l'objet du livre de l'Apocalypse. Il faut être honnête et reconnaître qu'il n'y a dans le Nouveau Testament strictement rien qui puisse justifier le transfert du shabbat du samedi au dimanche.
Le transfert du samedi au dimanche.
Ce passage a eu lieu sous l'influence des Pères de l'Eglise, quand l'église a voulu se couper de ses racines juives. La première génération des Pères: les « apologètes», ont opposé l'Eglise « nouvel Israël », aux Juifs, « l'Israël selon la chair ». Ainsi l'Eglise « Israël selon l'esprit » était le « nouvel Israël ». On a donc copié et réintroduit dans l'Eglise, les coutumes, les rites et les cérémonies juives, mais « l'Israël selon l'esprit » était aussi un nouvel Israël. On réintroduisait les coutumes et fêtes juives, tout en les transformant, ainsi la fête juive de Hanoucca devint Noël. On changea la date de Pâques pour qu'elle ne coïncide pas avec Pessah et par la même occasion la fête de Pentecôte...et on transféra le shabbat du samedi au dimanche.
Les nazaréens avaient ouvert la voie, mais eux n'avaient pas pour autant aboli le samedi, ce qu'a fait la « grande Eglise ». Assurément, ce fut une faute et une évolution regrettable, mais deux questions se posent alors. 1) Mis à part, l'intention de couper le christianisme de ses racines juives que nous condamnons sans appel et qui ne motive plus les chrétiens modernes, s'agit-il d'un grand crime ? 2) Un retour en arrière est-il souhaitable et même possible ?
Il est à remarquer que le judaïsme de l'époque du Nouveau Testament avait fait une place aux non-juifs qui voulaient s'approcher du Dieu d'Israël, en leur imposant sept commandements seulement , appelés « commandements noachiques ». Ces commandements reprenaient grosso-modo le décalogue, mais LE RESPECT DU SHABBAT N'Y FIGURAIT PAS et jusqu'à nos jours les rabbins considèrent que les païens ne sont pas obligés par le respect du shabbat et certains sont même allés jusqu'à dire « qu'un goy» ( non-juif) qui garde le shabbat, mérite la mort...Ils considèrent que le shabbat est un commandement spécifique donné à Israël.
Alors, diront certains, quid du texte d'Esaïe 56 déclarant: « que Dieu bénira l'étranger qui gardera ses shabbats ». De fait, de nombreux textes de la Tora précisent qu'en Israël il y aura une seule loi pour l'autochtone et pour l'étranger et que l'étranger résidant au sein du peuple d'Israël est lui aussi tenu au respect du shabbat, mais pour Esaïe, c'est aussi l'étranger qui, comme Ruth, vient s'intégrer au sein du peuple d'Israël et qui se convertit à part entière au judaïsme, car à l'époque d'Esaïe la législation sur les commandements noachiques n'existait pas et pour pouvoir être sauvé, il fallait obligatoirement se convertir à la foi d'Israël. Or, c'est exactement à cela que s'oppose le décret apostolique d'Actes 15 qui précise que les païens peuvent être sauvés en tant que tels, par la seule foi en Jésus, sans avoir à passer par le biais de la conversion au judaïsme donc par les exigences rituelles de la loi juive.
Exiger des non-juifs le respect du shabbat sur la base d'Esaïe 56 c'est donc annuler le décret apostolique, puisque comme Paul le rappelle aux Galates, cette exigence implique le respect des autres exigences de la loi juive: les fêtes, la cashroute (respect des lois alimentaires), et finalement la circoncision, ce qui comme Paul le dit aux Galates, revient à annuler l’œuvre du Messie sur la croix. Mais, objecteront certains, il y a le décalogue... Dans mon enfance, au sein de l'église réformée, le décalogue était lu chaque dimanche et je n'avais pas du tout l'impression que je violais le commandement du shabbat puisque je me reposais le 7ème jour qui était pour moi, le dimanche.
L'ombre des choses a venir.
Est-il indispensable de revenir au shabbat ? Paul nous répond : Colossiens 2 verset 16 : « Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, pour une question de fête, de nouvelle lune ou de shabbats. C'était l'ombre des choses à venir et la réalité est dans le Messie ». Dans ce texte, Paul démontre qu'en Jésus le Messie nous avons plus que tout ce que le rituel juif peut apporter. Or, il faut constater que nombre de chrétiens « judaïsants » considèrent que cette démarche et la pratique des coutumes juives va leur apporter un plus. C'est ce que Paul ici nie totalement, d'aucuns considèrent aussi que le « réveil » que tout le monde attend viendra par ce moyen, c'est une recette parmi d'autres qui permet d'obtenir le réveil à bon marché, sans avoir à en payer le prix : la croix.
Il est certes beaucoup plus facile d'allumer 2 bougies pour le shabbat, que de se repentir et de renoncer à soi-même, tout le reste n'est que recette et ersatz. De ce fait, le texte de Paul relativise le rituel juif, sans l'annuler pour autant. Paul revient sur cette question à la fin de l'épître aux Romains à partir du chapître 14 verset 7 : puisque sans être abolis, ces commandements sont relativisés, faut-il ou non les respecter, que l'on soit « chrétiens-juifs », ou « non-juifs » ?
La réponse de Paul est celle-ci, cela dépend de la liberté de chacun, c'est un choix personnel, qui, comme il le dit en Colossiens 2, ne peut être jugé par autrui. L'essentiel est de chercher à glorifier Dieu par sa conduite. Si certains veulent respecter le shabbat et se sentent culpabilisés s'ils ne le font pas, qu'ils le fassent, ils ne pèchent pas et nul ne peut le leur reprocher, mais si d'autres ne se sentent pas obligés de le faire, c'est aussi leur entière liberté, et ceux qui respectent le shabbat n'ont pas le droit de les juger, de chercher à les culpabiliser et encore moins de les inciter à les imiter, eux non plus ne pèchent pas et en ne respectant pas le shabbat, eux aussi glorifient Dieu et Dieu accueille les uns et les autres, par conséquent les uns et les autres peuvent aussi s'accueillir mutuellement.
Est il possible de revenir en arrière ?
C'est difficilement envisageable. On voit mal le christianisme actuel revenir aux pratiques des premiers chrétiens. Deux mille ans de traditions ne s'effacent pas d'un revers de la main. D'ailleurs, c'est toute la société civile qu'il faudrait réformer, car c'est toute la société civile qui a adopté le repos hebdomadaire du dimanche.
S'il s'agissait de quelque chose d'essentiel, alors oui, il faudrait obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Vaut-il vraiment la peine pour une question, que la venue de Jésus a relativisée, de provoquer dans les églises des tensions et des divisions qui, comme le montre Paul dans le chapitre 14 de l'épître aux Romains, risquent de provoquer la chute des plus faibles et vont donc à l'encontre du deuxième commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même...». Or, même la tradition juive admet que lorsque deux commandements sont en conflit, le commandement le moins important doit céder devant le plus important. Pour Jésus, cette règle est aussi fondamentale, toute application d'un commandement qui n'a pas pour objet le bien du prochain, est une fausse interprétation. C'est pourquoi se déchirer au sujet du shabbat n'a pas pour but l'édification du prochain et entre dans le cadre de ces vaines polémiques que Paul dénonce à Timothée, qui ne servent qu'à la ruine de ceux qui les écoutent.
Que chacun donc, dans ce domaine ait une pleine conviction, car tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché, mais ne nous jugeons pas les uns les autres si nous avons des pratiques différentes. Au contraire, accueillons-nous les uns les autres comme le Seigneur accueille dans sa bonté de Père, tous ceux qui agissent pour la gloire de son nom.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SABBAT - Remercier Dieu pour notre salut doit est quelque chose de constant.
Le sabbat a été institué par Dieu comme un jour de repos pour Israël : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Eternel, ton Dieu (Exode 20 v. 8 à 10) ». Le sabbat était une loi donnée spécifiquement aux Israélites et ne s'applique plus aux chrétiens de la nouvelle alliance : « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Egypte, et que l'Eternel, ton Dieu, t'en a fait sortir à main forte et à bras étendu: c'est pourquoi l'Eternel, ton Dieu, t'a ordonné d'observer le jour du repos (Deutéronome 5 v. 15) ». Mais, remercier Dieu pour notre salut doit est quelque chose de constant.
Jésus a enseigné que le sabbat était fait pour l'homme, pas l'homme pour le sabbat : « Puis il leur dit : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Marc 2 v. 27) ». Étant Maitre du sabbat, Jésus a démontré que les règles du sabbat pouvaient être violées pour aider les autres : « Il arriva, un jour de sabbat appelé second-premier, que Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. Quelques pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat ? Jésus leur répondit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea, et en donna à ceux qui étaient avec lui, bien qu'il ne soit permis qu'aux sacrificateurs de les manger ? Et il leur dit : Le Fils de l'homme est maître même du sabbat ».
« Il arriva, un autre jour de sabbat, que Jésus entra dans la synagogue, et qu'il enseignait. Il s'y trouvait un homme dont la main droite était sèche. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus, pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat : c'était afin d'avoir sujet de l'accuser. Mais il connaissait leurs pensées, et il dit à l'homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Il se leva, et se tint debout. Et Jésus leur dit : Je vous demande s'il est permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer. Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l'homme : Étends ta main. Il le fit, et sa main fut guérie. Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent pour savoir ce qu'ils feraient à Jésus (Luc 6 v. 1 à 11) ».
Les apôtres ont enseigné que le sabbat n'était pas un jour sacré pour les chrétiens : « Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction. Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur (Romains 14 v. 5 et 6) ».
Les chrétiens sont libres de choisir s'ils veulent observer le sabbat ou non : « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats : c'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ (Colossiens 2 v. 16 et 17) ». Il existe bien un repos spirituel qui s'obtient par la foi, mais cela ne doit pas être lié à une loi religieuse : « Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu (Hébreux 4 v. 9) ».
Les chrétiens sont appelés à se rassembler régulièrement pour adorer Dieu, mais cela ne doit pas être limité à un jour particulier : « Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple (Actes 2 v. 46) ». Le repos et la contemplation sont importants pour notre relation avec Dieu, mais cela ne doit pas être confondu avec une obligation religieuse : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu (Psaume 46 v. 10) ». En somme, les chrétiens ne sont pas tenus de garder le sabbat, mais peuvent choisir de le faire s'ils le souhaitent sans l'imposer aux autres. Le plus important est de trouver un temps de communion et de renouvellement régulier avec Dieu ; pour notre santé spirituelle, et pour adorer Dieu.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICATURE - Nous devons suivre notre le Souverain Sacrificateur de notre ordre de sacrificature.
Il est bon de remarquer que, dans chaque cérémonie pour l'ordination et le travail de la Sacrificature, le Souverain Sacrificateur était le premier : ainsi en est-il dans la Sacrificature-antitype, où Jésus fut le premier ; le Conducteur, le Capitaine, le Précurseur, enseignant clairement que personne ne L'avait précédé. Nous voyons donc qu'aucun des patriarches ou des prophètes, n'est du « Petit Troupeau », de la « sacrificature royale », autrement appelée « l'Épouse », la « Femme de l'Agneau ». Bien qu'ils soient appelés à être grandement bénis comme serviteurs de l'Éternel, leur service ne sera pas aussi magnifiquement élevé que celui des sacrificateurs, ni leur honneur aussi grand ; néanmoins, comme cela est représenté pour les Lévites, leur travail et leur honneur futurs seront évidemment grands.
« Le chemin étroit qui conduit à la vie » (immortalité) ne fut pas ouvert avant la venue de Jésus. Il y marcha le premier. « II a mis en lumière la vie et l'immortalité (incorruptibilité - Aphtarsia) » (2 Timothée 1 v. 10). Et si tous les croyants fidèles (Lévites) peuvent, dans l'avenir, devenir possesseurs de la vie éternelle, ainsi que le monde (représenté par le « Camp d'Israël ») s'il veut l'accepter durant l'Age millénaire.
Cependant seuls les membres de la Sacrificature, ceux qui vainquent et qui suivent leur Conducteur dans le chemin étroit de la vie, sacrifiant leurs intérêts humains, recherchant ainsi la gloire, l'honneur et l'immortalité (incorruptibilité) (Romains 2 v. 7), deviendront pour toujours possesseurs de ce degré illimité de vie, appelé immortalité, possédée à l'origine seulement par Dieu, et par notre Seigneur Jésus-Christ depuis sa résurrection.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE de PROSPÉRITÉ (gros bétail) - Les sacrifices de prospérités étaient tous des sacrifices par feu, et une odeur agréable à l’Éternel.
Parmi tous les sacrifices, le sacrifice de prospérités est par excellence celui qui exprime la communion. Au ch. 3, c’est toutefois l’aspect le plus élevé du sacrifice qui est mis en avant ; c’est seulement dans « la loi » des sacrifices (Lévitique 7) qu’on trouve la communion présentée sous ses divers aspects. « Et si son offrande est un sacrifice de prospérités, si c’est du gros bétail qu’il présente, soit mâle, soit femelle, il le présentera sans défaut devant l’Éternel (Lévitique 3 v. 1) ».
Dans le sacrifice de prospérités, celui qui offrait gardait ordinairement une certaine latitude, en comparaison de l’holocauste ; il pouvait présenter un mâle ou une femelle, car l’homme avait sa participation aussi bien que Dieu. Mais il devait être « sans défaut », car c’était un type de Christ. Dans les deux cas, celui qui offrait posait sa main sur la tête de son sacrifice, en témoignage de son identification à l’efficace de la victime, quoique dans un but autre que celui des sacrifices pour le péché. L’holocauste, l’offrande de gâteau et le sacrifice de prospérités étaient tous des sacrifices par feu, et une odeur agréable à l’Éternel. Mais ce qui était pour l’Éternel seul, c’était la graisse, toute la graisse intérieure, exprimant, pas moins que le sang, le bon état et l’énergie intrinsèque de la victime. Abel a été ainsi conduit par la foi à honorer Dieu par un sacrifice acceptable, alors que l’incrédulité de Caïn a péché contre Lui.
En Jésus, dans ce qui correspond à ces deux types, quelle bonne odeur de saint et gracieux dévouement à Son nom, intérieurement et extérieurement jusqu’à la mort, la mort même de la croix ! Quel motif nouveau et puissant pour l’amour infini qui a trouvé là un objet digne de Lui et Son constant délice dans « la mort du Seigneur (1 Corinthiens 11 v. 26) ». Quelle source intarissable, sujet éternel d’adoration pour les siens qui par la foi goûtent Sa joie, la joie en Dieu !
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE de PROSPÉRITÉ (agneau) - Les sacrifices de prospérités étaient tous des sacrifices par feu, et une odeur agréable à l’Éternel.
« Et si son offrande pour le sacrifice de prospérités à l’Éternel est de menu bétail, mâle ou femelle, il le présentera sans défaut. Si c’est un agneau qu’il présente pour son offrande, il le présentera devant l’Éternel ; et il posera sa main sur la tête de son offrande, et il l’égorgera devant la tente d’assignation ; et les fils d’Aaron feront aspersion du sang sur l’autel, tout autour. Et il présentera, du sacrifice de prospérités, un sacrifice fait par feu à l’Éternel : sa graisse, toute la queue grasse (JND traduit « la queue » alors que WK traduit « toute la queue grasse ) qu’on ôtera entière jusque contre l’échine, et la graisse qui couvre l’intérieur, et toute la graisse qui est sur l’intérieur, et les deux rognons, et la graisse qui est dessus, qui est sur les reins, et le réseau qui est sur le foie, qu’on ôtera jusque sur les rognons ; et le sacrificateur fera fumer cela sur l’autel : c’est un pain de sacrifice par feu à l’Éternel (Lévitique 3) ».
Mais c’est à propos de la graisse que des dispositions inhabituelles sont prises. Pour l’holocauste on a l’emploi d’un terme qui se trouve ailleurs également. Ici c’est une expression plus générale, mais avec une certaine insistance et un soin spécial pour les détails : « la graisse qui couvre l’intérieur, et toute la graisse qui est sur l’intérieur, et les deux rognons, et la graisse qui est dessus, qui est sur les reins, et le réseau qui est sur le foie, qu’on ôtera jusque sur les rognons (3 v. 9 et 10) ». Quand un agneau était offert, toute la graisse ainsi que la queue sont mentionnées à part et devaient être ôtées jusque contre l’échine (3 v. 9), et on les faisait fumer sur l’autel (3 v. 11). La graisse représente, non pas la vie livrée à Dieu, comme le sang de l’animal, mais elle représente l’énergie intérieure. La part la plus riche est revendiquée ici pour le sacrifice sur l’autel.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE de PROSPÉRITÉ (chèvre) - Les sacrifices de prospérités étaient tous des sacrifices par feu, et une odeur agréable à l’Éternel.
Pour ce sacrifice, il n’était pas accordé de latitude comme pour l’holocauste ou l’offrande de gâteau. On ne pouvait offrir moins qu’une chèvre : « Et si son offrande est une chèvre, il la présentera devant l’Éternel ; et il posera sa main sur sa tête, et il l’égorgera devant la tente d’assignation ; et les fils d’Aaron feront aspersion du sang sur l’autel, tout autour ; et il en présentera son offrande, un sacrifice par feu à l’Éternel (Lévitique 3 v. 12 à 14) ». Bien que la valeur d’une chèvre ne puisse pas être comparée à celle d’un taureau ou même d’un agneau sans défaut, type convenant si bien pour représenter Celui qui a souffert patiemment et sans faille, l’Éternel consolait le Juif qui ne pouvait apporter ni l’un ni l’autre, mais qui voulait néanmoins lui rendre grâces ou payer un vœu. Une chèvre était un sacrifice parfaitement valable et assurément acceptable. La grâce souveraine consolait celui qui offrait la chèvre : « C’est un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable (3 v. 16) ». C’était Son pain, et une odeur agréable pour Lui.
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• SACRIFICE pour le PÉCHÉ (du Souverain Sacrificateur) - Si le sacrificateur oint péchait, et le cas ne devait pas être si rare, il devait offrir pour son péché qu’il a commis, un jeune taureau sans défaut.
Comme le souverain sacrificateur représentait le peuple, ses actes ne leur apportaient pas seulement la bénédiction, mais aussi la culpabilité de son péché. Quel merveilleux contraste avec le Souverain Sacrificateur de notre confession, un grand Souverain Sacrificateur, qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu ! (Hébreux 3 v. 1 ; 4 v. 14). Bien qu’Il ait été tenté comme nous en toutes choses, cela a eu lieu « à part le péché (Hébreux 4 v. 15) », non pas simplement « sans avoir péché ». Le péché était totalement absent. En Lui il n’y avait pas de péché ; au contraire Il était saint (mais en grâce), innocent, sans souillure, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux (Hébreux 7 v. 26).
Mais si le sacrificateur oint péchait, et le cas ne devait pas être si rare, il devait offrir « pour son péché qu’il a commis un jeune taureau sans défaut, à l’Éternel, en sacrifice pour le péché (Nombres 8 v. 8) ». Il fallait que le sacrifice soit le plus grand possible. Il n’y avait pas le choix. C’était cette victime qu’il devait apporter, non pas une autre. « Et il amènera le taureau à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Éternel ; et il posera sa main sur la tête du taureau, et égorgera le taureau devant l’Éternel (Lévitique 4 v. 4) ». Le commandement de l’Éternel avait été enfreint, le souverain sacrificateur devait apporter l’animal prescrit devant l’Éternel, au lieu prescrit, et il fallait qu’il l’égorge là, devant Lui, la main posée sur la tête de la victime : c’était le gage de transmission de sa culpabilité vers et sur la victime, combien ceci est précieux pour le pécheur !
« Et toute la graisse du taureau pour le sacrifice pour le péché, il la lèvera (Lévitique 4 v. 8) » etc. C’est la même chose que ce qui avait été fait avec le taureau du sacrifice de prospérités (4 v. 8 à 10 à comparer avec 3 v. 3 à 5), et le sacrificateur faisait pareillement fumer cette graisse sur l’autel d’airain : c’était un témoignage béni, rendu non seulement par le sang mais aussi par la graisse, à l’acceptation intrinsèque de Christ sacrifié pour nous et pour nos péchés. Ces ombres sont instructives au plus haut point : Son sacrifice est celui qui est seul infiniment agréable à Dieu, éternellement efficace pour nous qui croyons en Lui.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE pour le PÉCHÉ (de l'assemblée) - L’Éternel voulait que Son peuple ait la conscience exercée pour chacun de leurs péchés.
L’Éternel voulait que le péché soit jugé dans tous les cas ; mais dans tous les cas, il était aussi pourvu à ce que ce péché soit ôté de devant Lui. Il n’y avait, ni ne pouvait y avoir, acception de personne pour Lui (Jacques 2 v. 9). Pourtant Dieu lui-même fait une différence selon la position des personnes, spécialement quand il s’agissait d’une personne ointe représentant tous les autres. Celui qui a porté nos péchés en Son corps avant d’entrer dans les lieux saints pour nous, y est maintenant non seulement pour nous soutenir dans nos faiblesses et nous représenter dans Sa perfection, mais aussi comme Avocat pour nous auprès du Père si quelqu’un a péché (1 Jean 2 v. 1). Combien cela est béni pour nous ! C’est Lui qui lorsqu’Il a été tenté, l’a été en toutes choses à par le péché. « Un tel sacrificateur nous convenait (Hébreux 7 v. 26) », selon ce que dit la merveilleuse parole de Dieu, « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux » : Il n’avait plus besoin comme les souverains sacrificateurs, qui le représentaient en type, d’offrir des sacrifices pour ses propres péchés (Hébreux 7 v. 27).
Mais l’Éternel voulait que Son peuple ait la conscience exercée pour chacun de leurs péchés lorsqu’ils venaient à être connus ; ainsi la congrégation devait présenter un jeune taureau pour le sacrifice pour le péché et l’apporter devant la tente d’assignation (4 v. 14). Comme tous ne pouvaient pas poser leurs mains sur la tête de la victime, il revenait aux anciens de le faire en figure pour tous (4 v. 15). Quand la victime était égorgée devant l’Éternel (le péché se réfère toujours à Dieu), le sacrificateur oint était appelé à agir de la part de la congrégation comme il devait le faire quand il s’agissait de lui-même.
Quel merveilleux propos ressort de telles différences de détail ! Quelle jalousie pour l’honneur du Grand Sacrificateur, si longtemps avant Sa manifestation, et pour l’honneur du sacrifice incomparable de Lui-même, parfaitement acceptable à Dieu et parfaitement efficace pour les pécheurs ! Non seulement ce livre du Lévitique est un écrit authentique de Moïse, mais il se montre comme étant l’œuvre de Dieu par Moïse. Qui, sinon Lui, aurait pu prévoir tous ces détails ?
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE pour le PÉCHÉ (d'un chef du peuple) - Un soin spécial est mis pour que le chef pèse sa responsabilité.
Un soin spécial est mis pour que le chef pèse sa responsabilité. Ce n’est que dans ce seul cas qu’il est parlé de l’Éternel « son Dieu ». Sa position honorable et publique rendait son offense d’autant plus grave. Israël était tenu de reconnaître publiquement Dieu dans ces chefs au milieu du monde (Jean 10 v. 34 et 35), et à faire la différence d’avec un chef des nations, comme jamais ces nations n’y ont même pensé (Éphésiens 2 v. 12). Dans sa mesure, un chef avait à dominer autant qu’à marcher dans la crainte de Dieu. Pourtant les conséquences d’un péché n’allaient pas si loin que lors du péché d’un souverain sacrificateur ou de toute la congrégation, ces cas nécessitant le sacrifice d’un taureau. Pour un chef, il suffisait d’un bouc, pourvu que ce soit un mâle sans défaut.
C’est pourquoi les ressources en cas de chute ne sont pas dans l’épître aux Hébreux, mais dans l’évangile de Jean (ch. 13) et en 1 Jean 2 v. 1. Il ne s’agit pas d’une nouvelle aspersion du sang de Christ, ou d’un recours répété à ce sang ; mais, selon la figure donnée par Christ, la ressource est de laver les pieds souillés à l’aide de l’eau de la Parole, et selon la doctrine du rôle de Christ comme Avocat, l’autre ressource c’est Jésus Christ, Lui qui est le juste et la propitiation pour nos péchés (1 Jean 2 v. 1 et 2). Il plaide pour nous et, par l’Esprit et la Parole de Dieu, Il opère en nous le jugement de soi-même nécessaire à la restauration de la communion interrompue par le péché ; c’est ce que nous voyons pratiquement en Simon Pierre, et en détail, avec toutes les richesses de consolation et de bénédiction qui en ressortent, en grâce.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE pour le PÉCHÉ (pour quelqu’un du peuple) - Un soin spécial est mis pour que le chef pèse sa responsabilité.
Il est plein d’intérêt de voir le soin pris par l’Éternel à l’égard du sacrifice pour le péché pour un Israélite ordinaire. Il fait une différence d’avec un chef du peuple en demandant un « mâle sans défaut » pour un chef, et une « femelle sans défaut » pour un Israélite ordinaire. C’était une chèvre qu’il fallait apporter, mais en faisant cette distinction mâle/femelle indiquée par l’Éternel. Dans sa bonté, Il donnait une ressource dans les deux cas, mais sans ne laisser aucune liberté de choix. Il est même encore plus frappant de voir la consolation donnée au pauvre Israélite : ce n’est qu’à lui qu’est donnée l’assurance que la graisse que le sacrificateur faisait fumer sur l’autel serait en « odeur agréable à l’Éternel ».
Ne passons pas trop vite sur la tendresse de l’Éternel lorsqu’il donne ses consolations. Le sang de l’agneau était tout aussi efficace, en figure, que celui d’une chèvre. Ce changement de victime ne causait aucune perte. Mais à propos de la graisse fumant sur l’autel, il est mentionné spécialement que c’était « sur les sacrifices de l’Éternel faits par feu », comme en Lévitique 3 v. 5 (en 3 v. 5 il s’agit de sacrifices de prospérités, mais ici de sacrifices pour le péché). Cette expression montrait une acceptation pleine de grâce, pas seulement le péché ôté et pardonné.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SACRIFICE pour le DÉLIT - Ni erreur ni ignorance ne mettait à l’abri de la culpabilité.
« Et l’Éternel parla à Moïse, disant : (Lévitique 5 v. 15) Si quelqu’un a commis une infidélité et a péché par erreur dans les choses saintes de l’Éternel, il amènera son sacrifice pour le délit à l’Éternel, un bélier sans défaut, pris du menu bétail, selon ton estimation en sicles d’argent, selon le sicle du sanctuaire, en sacrifice pour le délit. (5 v. 16) Et ce en quoi il a péché en prenant de la chose sainte, il le restituera, et y ajoutera par-dessus un cinquième, et le donnera au sacrificateur ; et le sacrificateur fera propitiation pour lui avec le bélier du sacrifice pour le délit ; et il lui sera pardonné (5 v. 14 à 16) ».
Nous discernons une nouvelle nuance de mal dans le sacrifice pour le délit par rapport au cas plus général et public du sacrifice pour le péché. Le mot hébreu pour « péché » est « chata », qui signifie littéralement « écart par rapport à ce qui est droit » ; tandis que le mot « asham » que nous traduisons par « délit » contient l’idée de culpabilité. Il s’agissait d’un acte d’« infidélité » (mal) dans les choses saintes de l’Éternel, même si c’était par erreur et non par présomption. Et même si ce n’était pas une faute morale aux yeux des tiers, c’était pourtant une perfidie (infidélité) secrète contre Celui avec qui ils avaient une sainte relation : c’est pourquoi il y avait culpabilité.
Il y a encore une autre forme de sacrifice pour le délit, pour la tromperie contre le prochain, ou le mensonge sur une chose perdue. L’Éternel comptait cela comme une atteinte « indirecte » contre Lui-même, le cas précédent étant une atteinte « directe ». S’agissant d’une relation avec un prochain, il n’était pas supposé que l’affaire puisse être ignorée, comme cela pouvait l’être que trop facilement, hélas, dans les affaires touchant les commandements de l’Éternel.
Ni erreur ni ignorance ne mettait à l’abri de la culpabilité et ne rendait facultatif le sacrifice indispensable pour un tel cas. Il y avait besoin d’être pardonné pour celui qui offrait ainsi. Nous avons même ici un langage très énergique : « c’est un sacrifice pour le délit : certainement il s’est rendu coupable envers l’Éternel ». Sinon l’homme se serait empressé de trouver des excuses.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SANCTIFICATION - La sanctification n'est pas notre propre travail.
La sanctification n'est pas notre propre travail. La sanctification est accomplie pour nous par Dieu. La Bible dit : « afin de sanctifier le peuple par son propre sang (Hébreux 13 v. 12) ». « Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés (10 v. 14) ». La sanctification est un fait accompli. Depuis que Jésus est mort, nous sommes tous sanctifiés. Néanmoins, 1 Pierre 1 v. 16 nous charge d'être « saints ». Pourquoi de telles paroles ? La raison en est que, bien que les croyants soient sanctifiés, ce n'est pas encore une expérience dans la vie des croyants. Ils doivent chercher la réalisation de ce « fait de Dieu » dans leur vie !
Pour que quelqu'un vive la sanctification, il doit se l’appliquer par la foi. Par la mort de Jésus, sa sanctification est un fait accompli. L’Esprit Saint sera libre alors d’appliquer la sainteté de Jésus à cette personne ; ce n'est qu'alors qu'il expérimentera une vie véritablement sanctifiée.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SOUVERAIN SACRIFICATEUR (Jésus) - Nous devons suivre notre le Souverain Sacrificateur de notre ordre de sacrificature.
Nous devons suivre notre Conducteur et notre Tête ou Chef, le « Souverain Sacrificateur de notre profession », c'est-à-dire, le Souverain Sacrificateur de notre ordre de sacrificature, la « sacrificature royale » (Hébreux 3 v. 1 ; 1 Pierre 2 v. 9) :
(1) Par la foi dans le sacrifice de Christ pour notre rançon, lequel est représenté par l'Autel d'airain, le Voile d'incrédulité et de péché est traversé et nous entrons par la Porte dans le Parvis. Cette étape est celle par laquelle notre Seigneur Jésus n'est jamais passé, car n'étant pas un être de la souche adamique, mais saint, sans souillure et séparé des pécheurs, il n'avait jamais été en dehors de la condition du « Parvis ».
(2) En renonçant à notre volonté humaine justifiée et à toutes nos aspirations et espérances humaines, nous traversons le Premier voile, ou voile de la disposition de l'esprit humain, estimant que la volonté humaine est morte : c'est-à-dire ne la consultant plus, mais ne consultant que la volonté de Dieu. Nous nous trouvons maintenant dans le « Saint » comme « nouvelles créatures », dans le premier des « Célestes », ou Saints (Ephésiens 2 v. 6), et nous commençons à être éclairés par le « Chandelier d'or » (la Parole de Dieu) concernant les choses spirituelles, (« les choses profondes de Dieu ») et à être rafraîchis et fortifiés journellement par la Vérité, comme elle est représentée par les « pains de proposition » que les sacrificateurs seuls avaient le droit de manger (Matthieu 12 v. 4). Ainsi éclairés et fortifiés, nous offrons journellement des sacrifices sur « l'Autel d'or », agréables à Dieu par Jésus-Christ, un parfum d'agréable odeur à nôtre Père (1 Pierre 2 v. 5). Le mot spirituel ne se trouve pas, avec juste raison, dans le plus ancien manuscrit grec, le Sinaïticus. Ce ne sont pas des droits, privilèges, vie, etc., spirituels, mais humains, qui sont sacrifiés.
Ainsi tous les saints, tous les consacrés, sont maintenant dans une condition « céleste » ou « sainte », « assis dans le repos et la communion avec Christ dans le premier de ces lieux célestes », mais ils ne sont pas encore entrés dans le « Très Saint ». Un autre voile doit auparavant être traversé. De même que le passage du voile précédent représentait la mort à la volonté HUMAINE, ainsi le passage du second voile représente la mort du corps HUMAIN ; et les deux sont requis pour compléter notre « sacrifice ». L'esprit charnel et le corps charnel doivent être laissés derrière avant d'entrer dans le « Saint des Saints », rendus parfaits comme participants à la nature divine et à ses conditions spirituelles : parce que la chair et le sang ne peuvent, hériter le Royaume de Dieu. 1 Corinthiens 15 v. 50 ; comp. Jean 3 v. 5, 8, 13.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• SOUVERAIN SACRIFICATEUR (robe bleu) - Christ n’est pas notre souverain sacrificateur sur la terre, mais dans le ciel.
Christ n’est pas notre souverain sacrificateur sur la terre (Hébreux 8 v. 4), mais dans le ciel. C’est ce que nous rappelle la robe entièrement de bleu portée sous l’éphod. Tout dans son office nous attire vers le ciel où s’accomplit présentement son service (Hébreux 9 v. 24). L’encolure de la robe faite en ouvrage de tisserand comme une cotte de mailles ne pouvait pas se déchirer ; ainsi Son office céleste est indéfectible. Les bords inférieurs de la robe étaient garnis alternativement de clochettes d’or et de grenades (de bleu, de pourpre, et d’écarlate).
Jésus « ayant… été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis », il l’a répandu sur les témoins de sa résurrection et de son élévation. Ceux-ci annoncèrent la bonne nouvelle du salut par grâce : c’est le son des clochettes (Actes 2 v. 2 à 4, 33). Puis, en ce jour-là, trois mille âmes furent sauvées : c’est le fruit produit par le témoignage de l’Esprit, imagé par les grenades. Depuis la gloire, le Seigneur continue de faire entendre sa voix et produit encore des fruits à la louange de sa grâce.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (Compilation de commentaires).