ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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E
• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• EAU - L’eau parle, au sens positif de l’eau de la vie.
Dans la Bible, l’eau peut avoir différentes significations symboliques. Les plus importantes sont les suivantes :
La parole de Dieu
L’eau est souvent une image de l’action purificatrice de la parole de Dieu. En Jean 15 v. 3, le Seigneur Jésus dit à ses disciples : « Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite », et en Éphésiens 5 v. 26, il est écrit que Christ a sanctifié l’Assemblée «en la purifiant par le lavage d’eau par la parole». L’acte symbolique du lavage des pieds (Jean 13) est aussi en rapport avec cette pensée (cf. Hébreu 10 v. 22).
Le Saint Esprit
En Jean 7 v. 38, le Seigneur Jésus parle des « fleuves d’eau vive » qui coulent de ceux qui croient en lui. Le verset suivant donne l’explication : « Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ». Cela nous aide à comprendre les paroles du Seigneur Jésus en Jean 4 v. 10 et suivants, où il parle également de «l’eau vive» qu’il voulait donner. L’eau vive (cf. Lévitique 14 v. 5) est de l’eau de source, à la différence de celle qui provient d’un bassin ou d’une citerne.
Les masses des peuples
« Les eaux que tu as vues, où la prostituée est assise, sont des peuples et des foules et des nations et des langues » (Apocalypse 17 v. 15 ; cf. Ésaïe 17 v. 12 ; 57 v. 20).
La mort
Les eaux de la mer Rouge et du Jourdain sont un type de la mort que Christ a connue à notre place et dont il est sorti victorieux par la résurrection (cf. 2 Samuel 22 v. 5 : « les vagues de la mort » ; Psaume 69 v. 1 à 15).
En outre l’eau parle, au sens positif (l’« eau de la vie »), de la bénédiction que Dieu veut donner à celui qui a soif spirituellement (Ésaïe 55 v. 1 ; Jérémie 2 v. 13 ; Ézéchiel 47 v. 1 à 12 ; Apocalypse 21 v. 6 ; 22 v. 17). Au sens négatif, l’eau est aussi une figure des puissances adverses (Psaume 66 v. 12 ; Ésaïe 43 v. 2).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉCARLATE, CRAMOISI - L’écarlate semble bien être en relation avec Israël.
L’écarlate est une substance colorante d’un rouge éclatant qui, dans l’Antiquité, était tirée de la cochenille. Le nom a été donné à l’étoffe teinte de cette couleur.
Le mot écarlate se trouve pour la première fois en Genèse 38 v. 28, où un fil écarlate est lié sur la main de Zérakh, un des fils jumeaux de Tamar, à sa naissance. Un cordon de fil écarlate a été attaché par la prostituée Rahab à la fenêtre de sa maison à Jéricho, afin qu’elle soit épargnée lors de la conquête de la ville (Josué 2 v. 21). Aussi bien Tamar que Rahab sont mentionnées dans la généalogie du Seigneur Jésus en Matthieu 1. Dans l’évangile selon Matthieu, le manteau dont on a revêtu le Seigneur par dérision est non pas de pourpre, comme en Marc 15 v. 17 et Jean 19 v. 2, mais d’écarlate. Ainsi l’écarlate semble bien, en premier lieu, être en relation avec Israël, le peuple élu de Dieu. Pour la purification d’un lépreux et pour la préparation de l’eau de séparation par le sacrifice de la génisse rousse, de l’écarlate devait être employé avec du bois de cèdre et de l’hysope (Lévitique 14 v. 4 ; Nombres 19 v. 6). Dans cet ordre d’idées, l’écarlate est souvent l’expression de la gloire de ce monde, ainsi que nous le trouvons en 2 Samuel 1 v. 24 ; Lamentations de Jérémie 4 v. 5 ; Nahum 2 v. 3. En Ésaïe 1 v. 18 le péché d’Israël est comparé au cramoisi (hébreu tola) et à l’écarlate (hébreu schanim).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉGYPTE - L’Égypte et le Pharaon une figure du monde et de Satan, son dieu et son chef.
L’Égypte est généralement une figure du monde ennemi de Dieu. Cela paraît clairement pour la première fois dans l’histoire d’Abraham (Genèse 12, v. 10 à 13, 4). Il quitte le pays de Canaan, que Dieu lui a promis, pour chercher en Égypte le moyen d’échapper à la famine; mais il doit y faire l’expérience des dangers du monde. Plus tard Dieu annonce à Abraham que sa semence serait opprimée dans ce pays (Genèse 15 v. 13).
Dans l’histoire de Joseph, l’Égypte a toutefois une signification quelque peu différente : le monde des peuples païens ou des nations y est vu en contraste avec le peuple d’Israël. Comme Joseph a été rejeté par ses frères, mais reconnu et hautement honoré en Égypte, ainsi le Seigneur Jésus n’a pas été accepté par les siens (Jean 1 v. 11), mais il a été cru et reconnu dans le monde (1 Timothée 3 v. 16). Dans l’histoire subséquente d’Israël, les prédictions de Dieu se sont accomplies. Le peuple a été opprimé quatre cents ans en Égypte. L’Égypte et le Pharaon sont ici une figure du monde et de Satan, son dieu et son chef (Jean 14 v. 30 ; 2 Corinthiens 4 v. 4).
Dans le Nouveau Testament, la sortie du peuple d’Israël hors d’Égypte est mentionnée deux fois pour l’instruction et l’avertissement des croyants du temps présent (Hébreu 3 v. 16 ; Jude 5). En outre, nous trouvons en 1 Corinthiens 10 v. 1 et suivants, la signification typique des événements liés à la sortie d’Égypte et à la traversée de la mer Rouge.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ENCENS - L’encens servait à réjouir Dieu.
L’encens est tiré de la résine de certains arbres de l’Orient (boswellia) et répand, en brûlant, une odeur aromatique. Dans l’Ancien Testament, il est mentionné comme élément de l’encens composé (Exode 30 v. 34) ; de l’encens devait être aussi offert avec l’offrande de gâteau (Lévitique 2 v. 1 et 2). Il ressort de Deutéronome 33 v. 10, que l’encens servait à réjouir Dieu. Dans le Nouveau Testament, l’encens est mentionné parmi les dons offerts par les mages au Seigneur comme petit enfant à Bethléhem (Matthieu 2 v. 11). Il est une figure de la gloire du Seigneur Jésus pendant sa vie ici-bas par laquelle le Père a été glorifié.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ENCENS COMPOSÉ - Il n’était là que pour être offert le matin et le soir sur l’autel d’or de l’encens dans le lieu saint, et une fois l’an dans le lieu très saint.
Pour le service divin dans la tente d’assignation, un encens composé était employé, dont les éléments, prescrits par Dieu, étaient: le stacte, la coquille odorante, le galbanum, l’encens pur et probablement le sel (Exode 30 v. 34 à 38). Ces drogues odoriférantes devaient être employées à poids égal, c’est-à-dire qu’il régnait un parfait équilibre. Les quantités ne sont pas données, peut-être une indication que le discernement de l’homme ne peut pas saisir la gloire infinie de Christ. Aucun homme ne devait fabriquer cet encens composé pour lui-même ou le flairer. Il n’était là que pour être offert le matin et le soir sur l’autel d’or de l’encens dans le lieu saint, et une fois l’an dans le lieu très saint (Exode 30 v. 7 et 8 ; Lévitique 16 v. 12 et 13). Les drogues odoriférantes et l’encens composé lui-même parlent de l’élévation et de la gloire de la personne de Jésus Christ, le Fils de Dieu, que le Père seul peut apprécier. Le fait que Dieu a trouvé son plaisir en son Fils bien-aimé est mentionné sept fois dans le Nouveau Testament (Matthieu 3 v. 17 ; 17 v. 5 ; Marc 1 v. 11 ; 9 à 7 ; Luc 3 v. 22 ; 9 v. 35 ; 2 Pierre 1 v. 17). En Apocalypse 5 v. 8, les prières des saints sur la terre sont comparées aux coupes d’or pleines de parfums des 24 anciens, et au chapitre 8 (v. 3), les parfums sont dans la main du Seigneur lui-même qui donne par eux efficace aux prières.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ENFANT - Le mot enfant a reçu sa signification la plus élevée dans la filiation divine.
Les langues hébraïque et grecque comportent différents mots qui sont traduits dans la Bible par « enfant ». Hormis leurs sens concrets de « descendant » et d’« être humain très jeune », ils sont aussi employés pour exprimer une relation intime ou l’affection (2 Timothée 2 v. 1 ; 1 Jean 2 v. 12). Les chrétiens qui pensent et agissent d’une manière charnelle sont appelés, au sens spirituel, des « petits enfants en Christ » ; ils ne peuvent supporter « la nourriture solide » de la parole de Dieu, mais ils ont besoin de « lait », des rudiments de la vérité chrétienne (1 Corinthiens 3 v. 2 ; Hébreu 5 v. 12 à 14).
Le mot enfant a reçu sa signification la plus élevée dans la filiation divine. « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 v. 12 et 13 ; cf. 1 Jean 3 v. 9 ; 4 v. 7 ; 5 v. 1 à 4, 18). Être né de Dieu signifie avoir fait l’expérience de la naissance d’eau et de l’Esprit (Jean 3 v. 3 à 8). La vie éternelle, que nous avons par la foi au Fils de Dieu, est sa vie, est lui-même (Jean 3 v. 16 ; Colossiens 3 v. 4 ; 1 Jean 5 v. 11 à 20). Peut-on concevoir une relation plus intime d’anciens pécheurs avec Dieu, qui est lumière et amour ! Le Saint Esprit, que nous avons reçu par la foi à l’Évangile, rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Romains 8 v. 16). Déjà maintenant nous sommes rendus pleinement aptes et sommes appelés à nous tenir en esprit dans la sainte présence de Dieu, notre Père, et à nous y sentir comme à la maison ; mais nous sommes aussi invités, comme ses bien-aimés enfants, à refléter quelque chose de ce qu’il est en lui-même, amour et lumière.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉNOCH OU HENOC - Type des croyants qui seront enlevés par le Seigneur.
Enoch a vécu à l’époque qui a précédé le déluge (Genèse 5 v. 22 à 24). Cependant il ne périt pas dans le jugement de Dieu venu sur la terre par ce déluge, mais fut enlevé auparavant par Dieu. En cela il est un type des croyants qui seront enlevés par le Seigneur avant la grande tribulation pour être introduits dans la maison du Père (Hébreu 11 v. 5 ; 1 Thessaloniciens 1 v. 10 ; Apocalypse 3 v. 10). En revanche, Noé, qui fut sauvé à travers le déluge et transporté sur la terre purifiée, est un type du résidu juif qui sera gardé à travers la grande tribulation pour le Millénium (Zacharie 13 v. 8 et 9 ; Matthieu 24 ; Romains 9 v. 27 à 29). En outre Enoch a été le premier prophète qui a annoncé l’apparition de Christ en gloire et en jugement (Jude 14).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉPAULE - Image de la force, mais aussi du service ou encore de la servitude.
Autrefois la plupart des fardeaux étaient portés sur l’épaule (Genèse 49 v. 15 ; Exode 12 v. 34). L’épaule est ainsi l’image de la force, mais aussi du service ou encore de la servitude. Les Lévites qui portaient les choses les plus saintes de la tente d’assignation à travers le désert n’ont reçu aucun chariot à cet effet, mais il est dit expressément : « Ils portaient sur l’épaule » (Nombres 7 v. 9 ; 1 Chroniques 15 v. 2 à 15).
Le souverain sacrificateur portait sur ses épaules deux pierres d’onyx avec les noms des douze tribus d’Israël (Exode 28 v. 12). Ainsi, dans sa parfaite sacrificature, Christ, notre vrai Souverain Sacrificateur, représente tous les siens devant la face de Dieu et les porte dans sa puissance au travers de toutes les circonstances (cf. Hébreu 2 v. 18 ; 4 v. 14 à 16 ; 7 v. 25 ; cf. Luc 15 v. 5).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉPÉE - L'épée est la seule véritable arme de l’armure spirituelle.
Dans de nombreux passages de l’Ecriture sainte, l’épée est le symbole du jugement ou de la guerre et de la mort violente qui y est liée (Genèse 3 v. 24 ; Romains 8 v. 35 ; 13 v. 4, et beaucoup d’autres passages).
En Éphésiens 6 v. 17, « l’épée de l’esprit » est citée en sixième position de l’armure spirituelle et y est aussi expliquée : c’est la parole (écrite) de Dieu (lait, eau). L’expression veut dire que la parole de Dieu est inspirée et interprétée par le Saint Esprit, et par conséquent, qu’elle ne peut être employée à bon escient que dans la puissance de l’Esprit (cf. Jean 16 v. 13 ; 1 Corinthiens 2 v. 13 ; 2 Pierre 1 v. 21). Cette épée est la seule véritable arme de l’armure spirituelle. Les armes appropriées pour le combat contre l’ennemi des âmes sont non pas nos propres forces ou notre intelligence, mais seulement la parole de Dieu. Le meilleur exemple nous est donné par le Seigneur Jésus qui lui-même a « combattu » avec cette arme lorsqu’il a été tenté par Satan. Il a vaincu le tentateur à trois reprises par cette simple parole : « Il est écrit (Matthieu 4 v. 4, 7, 10) ». En Hébreux 4 v. 12, il est dit que « la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants ». Le fait qu’une épée aiguë à deux tranchants sort de la bouche du Fils de l’homme (Apocalypse 1 v. 16 ; 2 v. 12 ; 19 v. 15) devient compréhensible lorsqu’on pense à la Parole qui sort de sa bouche.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉPINES, RONCES - Les ronces et les épines sont une image de la malédiction du péché qui repose sur la création, et aussi une figure des hommes caractérisés par le péché.
Lorsque Dieu, après la chute, maudit le sol à cause de l’homme, il dit que désormais il en germerait des épines et des ronces et qu’Adam mangerait son pain à la sueur de son visage (Genèse 3 v. 17 à 19). Depuis lors, les ronces et les épines sont une image de la malédiction du péché qui repose sur la création, et aussi une figure des hommes caractérisés par le péché. David dit : « Mais les fils de Bélial sont tous comme des épines » (2 Samuel 23 v. 6 ; cf. Ésaïe 9 v. 18 ; 10, 17). Dans l’explication de la parabole du semeur, les épines sont présentées comme les «soucis de ce siècle et la tromperie des richesses» qui étouffent la parole de Dieu dans le cœur de l’homme, de sorte qu’elle ne peut produire aucun fruit (Matthieu 13 v. 7 à 22). Quand les soldats romains mirent, par dérision, une couronne d’épines sur la tête du Seigneur Jésus, ils n’étaient pas conscients de la signification de leur acte. Dans leur méchanceté, ils couronnèrent le seul homme sans péché avec le symbole de la malédiction, sans se douter qu’Il était destiné par Dieu à devenir malédiction pour nous (Matthieu 27 v. 29 ; Galates 3 v. 13).
Cependant, dans le règne millénaire, lorsque Satan sera lié et que le Seigneur Jésus régnera en justice et paix, selon Ésaïe 55 v. 13 « au lieu de l’épine croîtra le cyprès ; au lieu de l’ortie croîtra le myrte ».
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉPOUSE, FIANCÉE - Les deux premiers chapitres de la Bible, qui relatent la création d’Adam et Ève, contiennent non seulement l’exposé authentique de l’origine de l’homme et de la femme, mais aussi le premier type de Christ et de son Assemblée.
Le mot épouse dans l’original désigne une femme fiancée à un homme ou une femme au jour de ses noces. En tout cas, cette expression parle d’une relation d’amour vivante et fraîche. Dans l’Ancien Testament, l’Éternel considère son peuple terrestre, Israël, comme sa femme avec laquelle il s’est marié : « Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert, dans un pays non semé. Israël était saint à l’Éternel (Jérémie 2 v. 2 ; cf. Ézéchiel 16) ». Cependant par l’idolâtrie, que la Parole traite de prostitution, Israël était devenu infidèle à son Dieu et, pour cette raison, avait été répudié par lui. À la fin des temps, le peuple se tournera toutefois de nouveau vers l’Éternel qui en fera son épouse en réalité (Osée 2 v. 16 à 20). Dans le Cantique des cantiques, l’évolution spirituelle future du peuple juif est décrite sous la figure de la fiancée.
Dans le Nouveau Testament, l’Assemblée (grec : ekklesia) de Dieu est appelée « l’épouse, la femme de l’Agneau (Apocalypse 21 v. 9) ». Paul considérait l’assemblée à Corinthe comme une vierge chaste qu’il avait fiancée à Christ (2 Corinthiens 11 v. 2). Il est vrai que l’appellation « épouse » n’est pas employée en Éphésiens 5 v. 25 à 33, mais tout le passage est construit sur la relation du mari et de la femme dans les liens du mariage, comparée avec celle de Christ et son Assemblée. À la différence d’Israël, l’Assemblée se trouve dans une relation céleste et éternelle avec le Fils de Dieu qui est déjà appelé l’« époux » par Jean le Baptiseur (Jean 3 v. 29). Après l’enlèvement des croyants ont lieu dans le ciel les noces de l’Agneau, pour lesquelles sa femme est vêtue d’une robe de fin lin, ce dernier étant les justes actes des croyants (Apocalypse 19 v. 7 à 9). Dans l’éternité, l’Assemblée, « comme une épouse ornée pour son mari », sera à la gloire et à la joie de son Rédempteur (Apocalypse 21 v. 2).
Les deux premiers chapitres de la Bible, qui relatent la création d’Adam et Ève, contiennent non seulement l’exposé authentique de l’origine de l’homme et de la femme, mais aussi le premier type de Christ et de son Assemblée, donné encore avant la chute. Aucun des types de l’Ancien Testament ultérieurs n’atteint la perfection originelle et la beauté du premier, que nous pensions à Isaac et Rebecca, à Jacob et Léa, à Joseph et Asnath, à Moïse et Séphora, à David et Abigaïl ou à Assuérus et Vasthi. Ils ne contiennent souvent qu’un seul trait typifiant l’Assemblée ou l’Église. Le type d’Adam et Ève nous montre cependant les principes divins.
De même que Dieu fit tomber un profond sommeil sur Adam et forma de l’une de ses côtes la femme qu’il lui présenta à son réveil, de même le Seigneur Jésus, après sa mort à la croix et maintenant « caché » en Dieu (cf. Colossiens 3 v. 3), forme aujourd’hui son Assemblée. Quand elle sera au complet, Christ, qui est à la fois Dieu et le dernier Adam, se la présentera glorieuse (Éphésiens 5 v. 27).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉTOILE - Employée comme figure du témoignage chrétien.
Les étoiles ont été créées conjointement avec le soleil et la lune (Genèse 1 v. 14 à 19) pour donner de la lumière sur la terre et pour orienter. Pendant des siècles, les voyageurs, spécialement les navigateurs, ont utilisé les étoiles pour déterminer leur position de nuit. De toutes les étoiles mentionnées dans la Bible, la plus significative a été l’« étoile de Bethléhem » que les mages de l’Orient ont vue, qui allait devant eux et qui s’est tenue au-dessus du lieu où le Sauveur du monde était né (Matt. 2). En rapport avec sa seconde venue, le Seigneur est lui-même l’étoile du matin. Le nombre considérable des étoiles n’était certes pas encore connu des hommes dans les temps bibliques, mais il a néanmoins été utilisé pour la description de multitudes innombrables, particulièrement pour la grandeur du peuple d’Israël (Genèse 15 v. 5 ; Deutéronome 1 v. 10). Dans le langage prophétique, les étoiles sont souvent des figures des autorités subordonnées (Juges 5 v. 20 ; Ésaïe 13 v. 10 ; 14 v. 13 ; Daniel 8 v. 10 ; Apocalypse 12 v. 4).
La lumière des étoiles est aussi employée comme figure du témoignage chrétien, quand Paul dit aux Philippiens qu’ils reluisent « comme des luminaires (porteurs de lumière, étoiles) dans le monde » pour présenter la parole de vie dans l’obscurité de la nuit spirituelle (Philippiens 2 v. 15). En revanche, les professants sans vie, qui se sont glissés parmi les vrais croyants, sont qualifiés d’« étoiles errantes, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours (Jude 13) ». Au lieu de répandre la lumière pure de la vérité et de l’amour divins et d’indiquer le chemin de la vie, ils conduisent les hommes dans l’erreur ! Que tous les enfants de Dieu aient le désir de recevoir force et joie du « Père des lumières », afin de rendre un témoignage vivant et lumineux à Lui-même et à son Fils !
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÉTOILE DU MATIN - Type du Seigneur Jésus qui viendra bientôt chercher les siens.
L’étoile du matin qui, à la fin de la nuit, annonce le commencement d’un nouveau jour, est un type du Seigneur Jésus qui viendra bientôt chercher les siens pour les introduire dans la maison du Père. En Apocalypse 22, où il est fait mention trois fois de son prochain retour (v. 7 v. 12 à 20), il se nomme lui-même « l’étoile brillante du matin » (v. 16). En 2 Pierre 1 v. 19, l’étoile du matin levée dans les cœurs fait allusion à l’attente vivante de la venue du Seigneur et, en Apocalypse 2 v. 28, le don de l’étoile du matin, dans la promesse au vainqueur de Thyatire, parle de l’espérance de sa prochaine venue; en revanche, lors de son règne dans le Millénium (auquel les vainqueurs auront également part, v. 26 et 27), il luira comme le soleil de justice.
Les étoiles du matin dont il est parlé en Job 38 v. 7, sont sans doute des princes parmi les anges ; Satan qui, en Ésaïe 14 v. 12, peut être discerné derrière le roi de Babylone, est appelé « astre brillant » et « fils de l’aurore ».
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ÈVE - Ève fut prise du côté d’Adam pendant son profond sommeil.
Ève, la femme d’Adam, est en Genèse 2 v. 20 à 24 un type de l’Assemblée. De même que l’Assemblée n’est venue à la vie qu’après la mort de Christ à la croix, ainsi Ève fut prise du côté d’Adam pendant son profond sommeil. De même que Dieu a présenté Ève à Adam, ainsi le Seigneur Jésus se présentera l’Assemblée glorieuse, sans tache et sans ride (Éphésiens 5 v. 27 ; cf. v. 30 à 32). De même que la relation d’Ève avec Adam a été troublée parce qu’elle a écouté le serpent, ainsi Paul craignait que les pensées des Corinthiens soient corrompues et détournées de la simplicité quant au Christ (2 Corinthiens 11 v. 2 et 3).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• ENGENDREMENT - Le Christ est engendré en nous par l'Esprit de Dieu !
Lorsque nous avons accepté le sacrifice de Jésus à la croix, nous avons reçu l’Esprit de miséricorde, en Jésus-Christ nous recevons la grâce de Dieu et sommes réconciliés avec le Père ! Malheureusement, beaucoup de chrétiens s’arrêtent là ! Ils ne peuvent pas manifester la vie du Christ dans leur vies chrétiennes car il leur manque le second « hé » ...
Typologiquement Abraham représente Dieu, Isaac l’époux, c’est-à-dire le Messie et Rebecca l’Epouse. Nous avons ici une vérité merveilleuse et solennelle en cette typologie. Dans le chapitre 17 du livre de la Genèse, il nous est relaté l’alliance de la circoncision que Dieu établit avec Abram et sa postérité. Saraï était stérile et Abram avait eu un fils, Ismaël, avec Agar. De manière logique, celui-ci crut que l’alliance de la circoncision (la brit mila, ברית מילה en hébreux), était pour Ismaël ! Cependant, l’Eternel lui confirma bien que ce serait Sarah qui lui donnerait un fils.
Mais avez-vous noté un évènement d’une extrême importance, qui se déroula avant cette annonce de la naissance d’un fils du sein de Sarah ? Dieu renomma Abram et Saraï ! Abram en hébreu s’écrit comme cela : אברם et Saraï, comme ceci : שׂרי ! Pour le nommer Abraham, Dieu lui ajouta une lettre, la lettre « hé », « ה », ce qui donna אברהם ! Pour Saraï, Il fit la même chose, ce qui a donné Sarah. Il ajouta un « hé » à son nom, ce qui donne : שׂרה ! Toutes les lettres de l’alphabet hébraïque ont une signification particulière ! Le « hé » est la représentation du souffle de vie, de l’Esprit de Dieu, la Ruwach, רוח !
Maintenant, regardons de plus près le Nom de Dieu qui ne se prononce plus, le Tétragramme. Il s’écrit comme cela en hébreu : יהוה, ce Nom divin est associé à la miséricorde, la « hesed », « חסד » et Il est formé de la lettre « yod », « י » et de deux « hé », « ה », séparés par un « vav », « ו ».
Le « yod » est associé à Dieu car il est la première lettre du Tétragramme, les sages d’Israël nous enseignent que lorsque l’on prend la première lettre d’un mot, on prend tout le mot, un peu comme notre tête représente tout notre corps. Je disais donc, que le « yod » est associé à Dieu, mais dans sa dimension de miséricorde, car Il a pris sur Lui le poids de la rigueur de sa propre justice. Cette miséricorde a été révélée en Jésus-Christ, le Nom de Yéshoua (Jésus) commence également par un « yod ». En d’autres termes, nous pouvons dire que le « yod » représente Dieu en Yéshoua, faisant miséricorde au monde par le sacrifice du Messie qui s’est chargé de nos fautes et a subi le châtiment de la justice divine à notre place.
Le « vav » représente un lien, le pictogramme original de cette lettre était un clou. Il représente le lien entre les cieux (les ciels si on veut être très précis) et la terre, de ce fait, il est le symbole du Messie.
Les sages d’Israël nous révèlent que Dieu a créé toutes choses sur la base de deux principes fondamentaux. Premièrement, La rigueur, la « gevurah », « גבורה » et deuxièmement la miséricorde, la « hesed », « חסד ». La rigueur, car Dieu est un Dieu moral, qui établit sa justice sur la base de la loi du bien. Il se soumet Lui-même à cette loi et ne peut tolérer le mal. Deuxièmement, la miséricorde, car l’Eternel est un Dieu miséricordieux et compatissant, Il est amour et cette dimension est sa nature même !
Un commentaire (midrash) juif nous dit que chaque jour, Dieu se tient sur le trône de la rigueur (justice) pour juger le monde, et à cause du péché des hommes, Il prononce une sentence de mort sur l’humanité. Ensuite, Il se lève du trône de la rigueur et va s’assoir sur le trône de la miséricorde et déclare : « J’ai prononcé une sentence de mort sur les hommes, mais à cause de ma miséricorde, je suspends l’exécution de cette sentence pour laisser au pécheur le temps de se repentir afin qu’il vive ! » Les rabbins nous disent que la miséricorde de Dieu prédomine toujours sur sa rigueur.
Nous retrouvons ces deux principes fondamentaux dans le Tétragramme, ce sont les deux « hé » ! Nous disions précédemment que le « hé » représente l’Esprit de Dieu, son souffle, dans le Nom divin nous retrouvons l’Esprit de justice et l’Esprit de miséricorde de Dieu !
La rigueur est représentée typologiquement par Abraham qui reçut le « hé » de la justice de Dieu et la miséricorde par Sarah qui reçut le « hé » de la grâce de Dieu ! Lorsque Abraham et Sarah reçurent ces deux dimensions de l’Esprit de Dieu, celle-ci fut rendue capable d’enfanter ! Elle enfanta le « Messie », représenté par Isaac !
Frère et sœurs, comprenons-nous l’importance de cette révélation ? Saraï était stérile jusqu’à ce qu’Abraham et elles reçoivent l’Esprit de Dieu, unis à l’Esprit en Abraham ! De la même manière que l’enfant engendré en Marie venait de l’Esprit-Saint ; c’est par l’Esprit de Dieu seul que le « Messie » peut être engendré dans la vie des enfants de Dieu !
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Philippe Dehoux.
• ENLÈVEMENT - Être prêt pour l’enlèvement n'est pas un mythe !
« Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre (Matthieu 25 v. 6) ». Ce texte de Matthieu que tout le monde connait, renferme une vérité magnifique. Le verbe « crier » est, dans ce texte, employé au parfait ; en effet, en grec, le « parfait » retranscrit une notion de « présent » permanent. En hébreu, nous retrouvons la même pensée, parce que, fondamentalement en hébreux, il n’y a, ni présent, ni passé, ni futur. L’appel à aller à Sa rencontre est donc un cri éternel qui n’a ni commencement, ni fin.
Au milieu de la nuit, Jésus vient comme un Epoux pour chercher Son Epouse ; et au matin comme un Roi pour établir Son Royaume. Le chrétien qui entend ce que « l’Esprit dit à l’Eglise », est poussé à être prêt pour rencontrer son « Epoux ». Et non pas attendre le dernier moment, car il manquera certainement d’huile.
« Au milieu de la nuit », nous parle de ténèbres. Depuis le péché d’Adam, nous vivons dans un monde de ténèbres, influencé par « l’abime ». La conséquence est le « Tohu-bohu ». C’est donc l’huile du Saint-Esprit qui nous permet de luire de la lumière du Messies dans ce monde de ténèbres ; et de nous préparer pour l’enlèvement.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Philippe Dehoux.
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• ÉCONOME (gérance) - Le maître établit sur sa maison des économes fidèles et prudents.
Luc 16. La nourriture spirituelle n’est pas en vue ici, comme en Luc 12, mais les biens matériels, dont le Seigneur, dans une plus ou moins grande mesure, a confié l’administration aux siens. Les biens appartiennent au maître ; l’économe n’en a que la gérance. Il doit donc les administrer pour Lui. L’homme riche de Luc 12 v. 16, remplissait ses greniers ; celui de Luc 16 v. 19 ne pensait qu’à se vêtir splendidement et à faire joyeuse chère chaque jour ; le fils prodigue vilipendait les biens de son père ; l’économe emploiera pour autrui, quant à nous dans la dépendance du Seigneur, non pas à son insu comme dans la parabole, ce que le maître lui a confié. « Les richesses injustes » « ce qui est très petit », « ce qui est à autrui » représente les biens matériels qui nous sont confiés. « Ce qui est grand », « les vraies richesses » , « ce qui est vôtre », parle des biens spirituels qui sont la part bénie de tout chrétien en Christ. Mais l’administration des biens matériels, des « richesses injustes » requiert la fidélité : « Celui qui est injuste dans ce qui est très petit est injuste aussi dans ce qui est grand ». Si un enfant de Dieu n’a pas été fidèle dans l’administration matérielle, si petite soit-elle, qui lui a été confiée, le sera-t-il dans le domaine spirituel ? (cf. 1 Timothée 6 v. 17 à 19).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• ÉCONOME (ou intendant) (1) - Dieu a pourvu l'homme de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur.
« Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer (Luc 16 v. 1 et 2) ». Que le Créateur ait confié à l’homme des biens, la parabole du fils prodigue l’a déjà montré. Outre l’esprit, l’âme et le corps, Dieu l’a pourvu de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur. Dans cette mesure il est un administrateur (ou : intendant) de Dieu ; mais il n’a pas répondu à ce devoir. Le fils prodigue gaspilla (ou : dissipa) son bien, tout comme l’administrateur injuste le fit avec l’avoir de son maître. L’un l’a fait dans un pays éloigné, l’autre dans la maison de son Maître.
Cette dernière indication laisse penser qu’outre le point de vue général, l’administrateur injuste est aussi en particulier une image d’Israël. Dieu avait donné la loi à ce peuple dans un domaine établi par Lui, et avec elle les promesses et le service divin (Romains 9 v. 4 et 5). Mais ce peuple a, lui aussi, été infidèle vis-à-vis des biens extraordinaires qui lui avaient été confiés. Au lieu de transmettre aux peuples de la terre la connaissance qu’ils avaient reçue du seul vrai Dieu, ils violèrent la loi de Dieu, tombèrent dans l’idolâtrie et tuèrent finalement leur propre Messie, alors qu’Il était venu à eux comme une lumière pour la révélation des nations et la gloire du peuple d’Israël (Luc 2 v. 32).
À la suite de cela, ils furent destitués de leur administration. Dieu ne les a plus considérés comme Ses administrateurs. Déjà le prophète Osée avait dû crier au peuple : « vous n’êtes plus mon peuple, et moi, je ne suis plus à vous (Osée 1 v. 9) ». Mais ce n’est pas seulement Israël en particulier que Dieu ne considère plus comme Ses administrateurs, mais aussi l’homme en général. Il a perdu cette position par sa propre infidélité. Malgré tout, sa responsabilité subsiste vis-à-vis de son Créateur, car Dieu l’a encore laissé en possession des biens terrestres.
Même si dans notre parabole, la destitution de l’administrateur injuste de son poste d’administrateur est imminente pour lui, comment va-t-il agir entre temps avec les biens qui appartiennent à son maître, non pas à lui ? Comment va-t-il utiliser les possibilités et capacités qui lui restent ? C’est alors qu’intervient une application de la parabole à laquelle nous ne nous serions pas attendus de cette manière.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ÉCONOME (ou intendant) (2) - Dieu a pourvu l'homme de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur.
« Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? » Et il dit : Cent baths d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts (Luc 16 v. 3 à 7) ».
Tandis que les paroles introductives de la parabole sont fort brèves, la prudence de l’administrateur est largement dépeinte. On entend ses réflexions, et on voit sa décision rapide et comment il l’a aussitôt traduite dans les faits. Il n’a pas non plus perdu beaucoup de temps pour échapper aux conséquences amères de sa destitution de fonction. Il est vrai qu’il exclut d’emblée deux possibilités. Il n’envisage pas de gagner sa vie en bêchant, car il n’a pas la force pour un travail aussi dur. Il a honte d’avoir tout juste de quoi vivre en mendiant. Finalement, il occupait jusqu’alors une position influente ; devrait-il maintenant avouer qu’il a sombré si bas ? Non, il ne se pose même pas la question !
N’avons-nous pas ici un tableau de l’homme naturel ? D’un côté il est entièrement sans force pour répondre aux exigences de Dieu, « alors que nous étions encore sans force (Romains 5 v. 6) ». C’est une des constatations les plus humiliantes que l’homme, qu’il soit Juif ou païen, ne possède aucune force pour faire le bien et pour laisser le mal. D’un autre côté, il a honte d’admettre son véritable état. Sa fierté lui interdit d’adopter une attitude de demandeur. Ce sont là les deux raisons principales pour lesquelles les gens refusent l’évangile et haïssent la grâce de Dieu. Car la grâce met en relief que nous sommes sans force, et qu’on ne peut la recevoir qu’en tant que suppliant, sans la mériter.
Mais l’administrateur arrive alors à une décision qui n’est pas typique de tout le monde. C’est pourquoi on peut parler d’un virage inattendu. Pour la plupart, les gens ne s’engagent justement pas dans les réflexions sur lesquelles l’administrateur a médité dans sa prudence. Ils vivent beaucoup plutôt dans l’insouciance du jour, sans réfléchir à ce qui arrivera au moment où les richesses (le Mammon) viendront à manquer (16 v. 9).
Pourtant l’administrateur, aussi injuste fût-il, pensait à ce qui allait se passer « après ». Que fallait-il faire, réfléchissait-il, pour que les gens le « reçoivent dans leurs maisons » quand il serait destitué de son administration ? C’est cela qui constituait sa prudence : il ne s’occupait pas du présent, mais dirigeait ses pensées vers l’avenir. Sans aucun doute, il aurait pu s’enrichir sur les biens de son maître tant qu’il en avait encore le pouvoir, mais il ne l’a pas fait. Il a plutôt cherché à transformer les débiteurs de son maître (il devait y en avoir beaucoup), en ses propres débiteurs, pour assurer son propre avenir. Il fit donc un usage des biens de son maître qu’on ne peut bien sûr pas qualifier de juste, mais de prudent.
Il n’est cité que deux exemples de débiteurs. Il semble qu’il s’agissait dans la parabole, non pas d’un fermier responsable de terres, mais d’un marchand, une sorte de commerçant en gros, devant des sommes d’argent considérables à son maître pour des quantités correspondantes d’huile et de blé fournies par ce maître. Autrement on ne peut guère expliquer que l’un ne devait à son maître que de l’huile, et l’autre que du blé (ou : froment). En outre 100 baths d’huile correspondent à environ 4000 litres et 100 cors de blé à environ 40 mètres cubes. L’administrateur remit « libéralement » à ces deux débiteurs une partie considérable de leur dette. Il fit la même chose avec « chacun des débiteurs de son maître ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ÉCONOME (ou intendant) (3) - Le maître ne peut s’empêcher de reconnaître la prudence de son économe injuste.
« Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière (Luc 16 v. 8) ». Que le comportement de l’administrateur ait été injuste, cela n’est nullement passé sous silence. Il est expressément appelé, selon la traduction littérale, administrateur de l’injustice, ce qui ne signifie naturellement rien d’autre qu’administrateur injuste ; mais cette expression insiste spécialement sur l’injustice de cet homme et de ses agissements.
Mais pourquoi son maître le loue-t-il, et à quel sujet le loue-t-il quand il apprend la réalité de toute l’affaire ? En fait, il ne peut s’empêcher de reconnaître la prudence de son administrateur injuste. Celui-ci avait finalement sacrifié le présent à l’avenir, ce qui n’est pas banal du tout, et est pour cela digne de louange. On remarque bien que l’administrateur n’est pas loué pour son injustice, mais « parce qu’il avait agi prudemment ». Il avait su se faire des amis avec ce qui ne lui appartenait pas en vue du temps qui arriverait « après ».
Les gens n’agissent-ils pas en général de manière diamétralement opposée, et ne sacrifient-ils pas l’avenir au présent ? Leurs pensées ou leurs visées sont surtout tournées vers des événements et des évolutions présents, et si quand même ils se soucient de l’avenir, ce n’est alors qu’en vue d’un avenir dans ce monde. Leur prudence ne va pas plus loin. Ils vivent pour ce monde, et ce qui vient après ne les intéresse pas. C’est pourquoi ils sont appelés fils de ce monde. L’homme riche dans le dernier paragraphe du chapitre sera comme un fils de ce monde, tandis que le pauvre Lazare était un vrai fils de la lumière. Mais une fois morts, qu’arriva-t-il ? Nous le verrons en son temps.
D’habitude on tire de ceci que la parabole se termine par la louange du maître au sujet de l’administrateur injuste. Pourtant ce n’est qu’à partir du v. 9 que le Seigneur Jésus applique la parabole à Ses disciples. Entre deux, il y a cette remarque de 16 v. 8 « car les fils de ce siècle (ou : monde) sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière » ; elle appartient encore à la parabole.
Certes cette phrase n’ajoute rien au récit, mais la parabole est ainsi replacée dans son ensemble dans une juste lumière pour les auditeurs. Elle parle de la prudence des fils de ce monde par rapport à leur « génération ». Ils s’entendent à obtenir des avantages pour eux-mêmes, et ils ne s’embarrassent pas de scrupules de conscience ou de questions morales. En cela ils sont sans aucun doute supérieurs aux fils de la lumière.
Le personnage principal de notre parabole, l’administrateur, est directement la personnification de l’injustice, du début à la fin. Ce n’est pas par hasard que son injustice a donné son titre à la parabole, la parabole de ‘l’économe injuste’. Et pourtant le Seigneur profite de la prudence de cet homme pour nous communiquer des enseignements importants.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ÉCONOME (ou intendant) (4) - Traçons une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu.
« Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans ce qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ? (16 v. 9 à 12) ».
Il n’y a guère de parabole qui ait donné lieu à plus de commentaires contradictoires que celle-ci : comme si on pouvait s’acheter le ciel avec des richesses injustes ! Les exposés fantaisistes et se contredisant souvent les uns les autres proviennent pour la plupart de ce qu’on oublie à qui le Seigneur s’adressait avec cette parabole. Le v. 1 dit expressément « et il dit aussi à ses disciples », ce qui veut dire que les paroles du Seigneur ne concernent pas la manière dont on devient disciple, mais elles s’adressent à des gens qui le sont déjà. Nous ne devons donc pas interpréter de travers les explications du Seigneur comme si elles traitaient de la manière dont on parvient à la vie éternelle, dont on accède au ciel. Ensuite, on fait souvent l’erreur de prendre tel ou tel détail de la parabole comme base de son interprétation, au lieu de voir la parabole comme un tout. Considérons encore une fois la ligne de la parabole, et traçons à côté une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu ! La correspondance est manifeste.
En image, cette correspondance s’exprime sous forme de deux flèches parallèles dirigées dans le même sens.
L’homme est l’administrateur, nous le sommes aussi. Des biens lui sont confiés, à nous aussi. Il s’agit de richesses (ou : Mammon) injustes, c’est aussi notre cas. Il s’en fait des amis avec, c’est aussi ce que nous devons faire. Elles viennent à manquer, pour nous aussi. Mais alors un contraste apparaît : les fils de ce monde recherchent des maisons terrestres, les fils de la lumière recherchent des tabernacles éternels, des habitations célestes. Cela retourne la flèche en sens contraire. En fait, les uns sont motivés par l’injustice, les autres au contraire, par la justice. Dans ce cas, en image, cela fait symboliquement deux flèches parallèles dirigées en sens contraire.
Entrons maintenant d’encore plus près dans les paroles du Seigneur. Il parle de Mammon injuste (richesses injustes), l’expression littérale étant Mammon de l’injustice, comme il avait parlé précédemment d’administrateur de l’injustice. Autrement dit, Mammon comme désignation (dévalorisante) des richesses et des biens terrestres est caractérisé par l’injustice. L’explication de ce qualificatif ne réside pas seulement dans ce que la possession terrestre peut facilement conduire à l’injustice ; ce serait certainement un sens trop faible. L’argent et les richesses ne sont-ils pas marqués par la tache d’avoir circulé dans les mains d’hommes déchus et pécheurs, et d’avoir servi d’une manière pécheresse à des desseins de péché ? sans parler de ce qu’ils ont souvent été acquis de manière injuste.
Une deuxième comparaison suit. Les richesses (= le Mammon) injustes ne sont pas seulement ce qui est très petit, mais elles sont aussi fausses, superficielles, fugaces, trompeuses ; c’est pourquoi le Seigneur les met maintenant en contraste avec les vraies : « Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? (16 v. 11) ». Il arrive un moment où les richesses (le Mammon) viennent à manquer (16 v. 9) : quelle folie, dès lors, d’y mettre son cœur ! Notre vraie richesse est spirituelle, elle est dans le ciel. Tout ce qui est en rapport avec Christ glorifié, c’est les vraies richesses.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ÉCONOME (ou intendant) (5) - Traçons une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu.
Le Seigneur achève Ses enseignements avec les paroles suivantes : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses (Luc 16 v. 13) ». Il nous arrive trop souvent de nous illusionner en croyant qu’on peut ménager la chèvre et le chou. C’est un grand danger de nos jours, de penser que d’un côté on pourrait servir le Seigneur, et de l’autre nos intérêts mondains. Le Seigneur dit que nous ne pouvons pas servir deux maîtres, que nous ne pouvons pas servir Dieu et les richesses (Mammon).
Croyons-nous vraiment que Dieu nous ait donné la vie éternelle pour gagner le plus d’argent possible ? N’oublions-nous pas parfois que nous avons été achetés à un prix très élevé, le prix de Son sang (1 Corinthiens 6 v. 20) ? Nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes. C’est pourquoi notre maître ne peut être qu’unique. Si nous n’y prenons pas garde, les richesses (Mammon) vont croître facilement pour devenir l’élément dominant dans notre vie, sans que nous n’en ayons bien conscience. On comprend bien que nous devons répondre à nos obligations terrestres avec fidélité et soin, mais c’est toute autre chose que de diriger nos pensées sur la multiplication de notre avoir terrestre. Prenons au sérieux la parole de notre Seigneur et Rédempteur ! Si nous servons les richesses (Mammon) sous une forme ou sous une autre, nous ne pouvons pas servir Dieu.
Servir signifie servir comme esclave. Nous ne pouvons pas être esclave de Dieu et en même temps esclave des richesses (Mammon). Le Seigneur explicite cela du point de vue d’un esclave, car deux maîtres pourraient arriver à s’entendre sur l’usage partagé d’un même esclave. Mais il est impossible à un esclave ou un domestique, de servir deux maîtres. Ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Autrement dit, dans son cœur et ses pensées il n’y aura qu’un seul des deux maîtres qu’il considérera comme son maître réel, et c’est à lui qu’il consacrera son service de cœur. L’autre ne sera servi qu’extérieurement ; ce ne sera qu’un service apparent.
Effectivement, dans notre cas, il ne peut y avoir qu’un Seigneur et Maître dans notre cœur. Nous nous imaginons certes souvent en train d’accorder le service apparent à l’autre maître, Mammon, tandis que nous servirions Dieu en réalité. Cependant le danger se trouve exactement en sens inverse : que nous servions Mammon de cœur et que nous cherchions à cacher cela par un service apparent vis-à-vis de Dieu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• EFFORTS (pour se corriger) - Le Seigneur met en évidence divers moyens que l’ennemi emploie pour empêcher les âmes de venir à Lui.
Ceux-ci seraient-ils vraiment un obstacle ? Matthieu 12 v. 43 à 45 ; Luc 11 v. 24 à 26, nous donnent la réponse dans la parabole de l’esprit immonde. Celle-ci s’applique évidemment en première ligne au peuple juif, mais n’en pouvons-nous pas faire aussi une application pratique ? Cette maison balayée et ornée, mais vide, ne ressemble-t-elle pas à un cœur qui a cherché à se réformer soi-même, à s’orner de bonnes œuvres, mais où Christ n’a pas sa place ? Et si le cœur est vide, Satan saura bien y rentrer, et « la dernière condition de cet homme-là est pire que la première ». N’en est-il pas de même de Laodicée : « Je suis riche, je me suis enrichi, je n’ai besoin de rien » ? Et le Seigneur est dehors, à la porte, qui frappe et plaide : « Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi ». Bienheureuse portion d’un cœur rempli de Christ, qui ne s’est pas contenté de ses propres efforts pour se corriger.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• ENFANTS TÊTUS (1) - Image des hommes insensés, mais aussi méchants.
Matthieu 11 v. 16 à 19 et Luc 7 v. 31 à 35. La parabole des « enfants têtus » jouant sur la place du marché se trouve à peu près mot pour mot en Matthieu 11 v. 16 à 19 et Luc 7 v. 31 à 35. Le contexte est aussi le même dans les deux évangiles. Le Seigneur avait parlé de Jean le baptiseur, et avait montré que, sous l’ancienne dispensation de la loi, parmi ceux qui sont nés de femme, aucun n’était plus grand que Jean le baptiseur. Il avait été estimé digne d’être le précurseur direct du Seigneur Jésus, pour préparer Sa voie comme Messie. Et non seulement ce service exceptionnel lui avait été confié, mais Jean le baptiseur était lui-même l’objet de la prophétie (Malachie 3 v. 1).
Les conducteurs religieux du peuple avaient-ils accepté cette personnalité extraordinaire, ce messager de Dieu ? Non. Les publicains se faisaient bien baptiser par lui, et ainsi ils justifiaient Dieu ; c’est-à-dire ils avouaient et témoignaient que les revendications de Dieu à leur égard étaient fondées. Mais les pharisiens et les scribes le refusaient délibérément. De cette manière, ils annulaient le propos de Dieu à leur égard.
Alors le Seigneur Jésus montre à l’aide d’une petite image à quel point les « hommes de cette génération » (juive) étaient insensés, et non seulement ils étaient insensés, mais il y avait derrière tout cela une profonde méchanceté.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ENFANTS TÊTUS (2) - Le Seigneur voit devant Lui deux groupes d’enfants.
« À qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? Ils sont semblables à des petits enfants qui sont assis au marché et qui crient les uns aux autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes et vous n’avez pas pleuré (Luc 7 v. 31 et 32) ». Représentons-nous d’abord la scène que le Seigneur décrit. En soi, elle est toute simple, si nous laissons tout à la place où le Seigneur l’a mis. Il y a là des enfants sur la place du marché, et ils jouent. La grande place du marché était naturellement parfaitement appropriée aux jeux d’enfants, les jours où il n’y avait pas marché. Le Seigneur voit devant Lui deux groupes d’enfants. Cela ressort encore plus clairement du texte de Matthieu : « Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons… (Matthieu 11 v. 16) ».
L’un des groupes cherche à conduire et à influencer le jeu des autres à leur idée. Ils voudraient d’abord jouer à tel jeu, et ensuite à tel autre ; et si cela ne marche pas, ils s’en plaignent aux autres. Ils veulent d’abord jouer à la noce. Pour cela ils imitent ce que font les adultes dans une telle occasion, et spécialement ce qu’ils aiment faire dans le cortège. Ainsi ils sifflent ou jouent de la flûte sur des pipeaux qu’ils se sont fait eux-mêmes, ou bien ils reproduisent le son seulement avec leurs lèvres. Ils attendent alors que les autres enfants se mettent à danser et sauter. Mais ceux-ci refusent car ils n’ont pas envie de ce jeu. Il leur faut alors entendre la plainte : « nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ».
Alors les premiers enfants disent en quelque sorte : « si vous ne voulez pas jouer à ce jeu drôle, jouons à un jeu triste, à l’enterrement ! » Et ils se mettent à imiter de nouveau les adultes, et commencent à faire tout haut des lamentations et des complaintes. Matthieu 9 v. 23 montre que c’était effectivement l’usage en Israël. On faisait même venir des personnes spécialisées qui s’y connaissaient en lamentations et en chants de douleur (Amos 5 v. 16). De telles pleureuses faisaient le tour des rues (Ecclésiaste 12 v. 5). Mais les autres enfants ne veulent pas non plus jouer à ce jeu-là. Ils refusent de pleurer et de se frapper la poitrine en signe de deuil, car tel est le sens du terme « complaintes » utilisé par Matthieu (11 v. 17). Et de nouveau on leur fait le reproche : « nous vous avons chanté des complaintes et vous ne vous êtes pas lamentés ».
Manifestement l’un des groupes d’enfants prend un rôle de meneur dans les jeux, et lance l’idée de ce qu’on doit jouer. Devant le refus des autres, ils passent au jeu correspondant, mais complètement inverse. Et quand les autres ne se plient par à leur volonté, et ne veulent ni d’un jeu ni de l’autre, ils s’en plaignent tout fort auprès d’eux. Voilà, dit à peu près le Seigneur, cette génération est justement semblable à ces enfants (voir Matthieu 11 v. 16).
Le Seigneur commence par une double question : « À qui comparerai-je les hommes de cette génération et à qui ressemblent-ils ? » ; cette double question souligne la gravité avec laquelle Il établit la comparaison. C’est comme si, après avoir posé Sa question, Il avait observé un petit temps d’arrêt pour donner l’occasion à Ses auditeurs de se faire une idée de la réponse à donner. Mais alors, Il dit Lui-même à qui Il les compare : aux enfants entêtés du premier groupe.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ENFANTS TÊTUS (3) - Image ni du Seigneur et de Jean, mais du peuple Juif.
« Car Jean le baptiseur est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon. Le fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. Et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants (Luc 7 v. 33 à 35) ». Par ces paroles, le Seigneur applique cette parabole aux Juifs d’un côté, et à Jean le baptiseur et à Lui-même de l’autre côté. Le « Car » au début du v. 33 a conduit bien des commentateurs à expliquer que les enfants jouant de la flûte ou chantant des complaintes symbolisent Jésus et Jean (l’un mangeait et buvait, et l’autre pas), et que les autres enfants qui ne les suivaient pas étaient une image du peuple désobéissant.
Mais cette interprétation n’est pas en harmonie avec les paroles du Seigneur introduisant la parabole : « À qui comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? » Il ne dit pas : « À qui me comparerai-je, Moi et "Jean ? » Il poursuit en disant « Ils sont semblables à des enfants… ». Il ne se représente pas non plus, Lui et Jean, comme ceux qui passent d’un extrême à l’autre, et se plaignent ensuite de ce que le peuple n’accompagne pas ces revirements. Il est aussi frappant de ce que dans l’image, le son de la flûte est nommé en premier, et les complaintes ensuite, tandis que dans l’application qu’en fait le Seigneur, Il commence par parler de Jean le baptiseur prêchant la repentance, et ensuite de Lui-même. Non, ces enfants têtus ne sont une image ni du Seigneur et de Jean, ni de leur service, mais du peuple Juif.
Ils se comportaient comme des enfants insensés et têtus. Quand Dieu leur envoya Jean le baptiseur, il était décidément trop sérieux pour eux. Ils voulaient qu’on « joue de la flûte », ils voulaient que tous se réjouissent avec eux et « dansent ». Quand Jean refusa, et ne mangea ni ne but avec eux, mais plutôt prêcha la repentance, ils lui collèrent sans hésiter l’étiquette de « possédé par un démon (Luc 7 v. 33) », et se détournèrent de lui. Ils voulaient de la « noce », avoir de la joie, sans repentance ni conversion.
Alors le Seigneur Jésus vint à eux, et avec Lui des jours de joie et de bénédiction, s’ils s’étaient repentis à la prédication de Jean. Mais ils allèrent à sa rencontre avec un esprit d’« enterrement ». Ils jeûnaient pendant que l’époux était présent (comparer la parabole de la présence de l’époux, en Matthieu 9), ils insistaient sur une observance stricte de la loi, mais rejetaient la grâce apparue en Christ. Ce qu’ils exigeaient de la part de Jean, ils le condamnaient chez Jésus. Car si Jean « ne mangeait ni ne buvait », le Fils de l’homme s’abaissa à manger et à boire avec les publicains et les pécheurs. Quand le Seigneur Jésus ne voulut pas « chanter des complaintes », pour reprendre le langage de la parabole, il rencontra Lui aussi l’indignation des « enfants têtus ». Ils allèrent même jusqu’au point de Le traiter avec mépris de mangeur et de buveur, et d’ami des publicains et des pécheurs.
Ainsi « cette génération » avait sous les yeux à la fois Jean le baptiseur et le Fils de l’homme Lui-même, et elle les condamnait tous les deux. Effectivement aux yeux des gens de l’époque comme à ceux d’aujourd’hui, ce que Dieu fait est pratiquement tout faux. On ne veut ni Sa justice ni sa grâce. Si Dieu appelle à la repentance, pour beaucoup de gens c’est trop sérieux et ils n’écoutent pas. Et s’Il leur présente Sa grâce en Christ, pour la plupart des gens c’est trop facile et trop simple, et ils refusent. Derrière tout cela il n’y a rien d’autre que le méchant cœur de l’homme qui est inimitié contre Dieu (Romains 8 v. 7).
Finalement dans ce que les Juifs disaient sur Jean et sur le Seigneur, ils ne se condamnaient qu’eux-mêmes, et comme nous le verrons de nouveau, le jugement de l’homme naturel dans les choses de Dieu ne vaut rien du tout. Il interprète de travers aussi bien la gravité de Jean que la grâce du Seigneur, parce qu’en réalité il ne veut pas les comprendre. Nous avons déjà trouvé ce principe dans la parabole du semeur.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ENFANTS TÊTUS (4) - Les enfants de la sagesse.
Si calomnieux que fût le jugement des Juifs sur le Seigneur et son précurseur, le Seigneur ne s’avise pas de se défendre devant eux. Il ajoute seulement ces paroles remarquables : « et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants ». Que veut-Il dire par-là ? Il avait montré où cela mène de suivre la folie et l’entêtement du cœur de l’homme. Les « hommes de cette génération » ne faisaient que montrer clairement par leur comportement vis-à-vis du Seigneur et de Son précurseur qu’ils étaient des enfants de folie. Il ne le dit pas expressément, mais c’est juste à quoi revient l’enseignement qu’Il veut donner avec cette parabole des « enfants têtus ».
Mais de son côté, la sagesse, aussi, a des enfants. En Proverbes 8 la « sagesse » est présentée comme une personne, et nous pouvons déjà reconnaître en elle le Seigneur Jésus. Dans le Nouveau Testament il est parlé nommément de Christ comme étant la puissance et la sagesse de Dieu (1 Corinthiens 1 v. 24). Voilà donc maintenant les enfants de la sagesse, ceux qui suivent la vraie sagesse et qui croient en Christ. Tandis que la grande masse du peuple juif refusait aussi bien Jean le baptiseur que le Seigneur Jésus, il y avait quand même des individus qui accordaient foi au message du premier, comme à la Personne et aux paroles du second. Par-là, la sagesse était justifiée, ou, autrement dit : ils répondaient positivement aux voies de Dieu qu’Il a adoptées en Christ pour leur salut.
C’était justement les « publicains et les pécheurs » qui le faisaient, comme le montre aussi l’exemple de la « femme pécheresse » de Luc 7. Ils manifestaient tous leur sagesse en ce qu’ils ne critiquaient rien, ni chez Jean ni chez le Fils de l’homme. Bien au contraire. Ils trouvaient tout parfaitement en ordre, et ils acceptaient leur message. Combien cela est beau ! Ceux qui voyaient les choses correctement étaient justement ceux qui étaient méprisés des grands de ce monde. Ils comprenaient correctement aussi bien l’appel de Jean à la repentance que la grâce que Jésus apportait. Et quand le Sauveur s’asseyait à côté d’eux, et s’abaissait avec eux, ils savaient l’apprécier, et ne l’interprétaient pas de travers. Ils reconnaissaient plutôt l’amour en action chez Lui, et leur cœur s’enflammait pour Lui.
La signification de tout cela n’a pas changé aujourd’hui. Il s’agissait, à l’époque, des Juifs et de leurs conducteurs religieux, qui refusaient autant l’appel de Dieu à revenir que Sa grâce en Christ. Aujourd’hui il s’agit de la chrétienté, et il y a en elle d’innombrables gens qui, en principe, font la même chose. Ah ! si seulement beaucoup d’entre eux devenaient des « enfants de la sagesse » !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE (qui revient des champs) (1) - Parabole que le Seigneur prononce seulement devant ses disciples.
Luc 17 v. 7 à 10. Nous trouvons là une courte parabole que le Seigneur a prononcée seulement devant ses disciples, juste avant son dernier voyage vers Jérusalem. Au premier abord, sa relation avec les versets précédents n’est pas évidente, mais elle existe pourtant.
La foi comme un grain de moutarde.
Comme le montrent les premiers versets du chapitre, les apôtres éprouvaient, pour marcher dans le chemin que le Seigneur venait de placer devant eux, qu’ils avaient besoin de plus de foi qu’ils n’en avaient alors, un sentiment que nous connaissons certainement tous. C’est ainsi qu’ils lui ont demandé : « Augmente-nous la foi ! (v. 5) ». À cette prière certainement juste, le Seigneur a donné la réponse : « Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait (v. 6) ».
Ces paroles du Seigneur sont en effet mal comprises et mal interprétées de plusieurs manières. C’est ainsi, par exemple, que certains commentateurs estiment que le Seigneur parle ici d’une « foi charismatique », d’une foi donc par laquelle on peut opérer des guérisons, accomplir des miracles et transporter des montagnes (1 Corinthiens 12 v. 9, 10, 28 ; 13 v. 2). D’autres comprennent qu’il s’agit d’un sérieux blâme envers la petitesse de la foi des disciples.
Je ne crois pas cependant que ces explications soient satisfaisantes. Car pour les premiers, peut-on vraiment déduire de ce passage que les apôtres priaient à ce moment-là pour avoir plus de foi, afin de pouvoir opérer de plus grands miracles ? Était-ce là le genre de foi nécessaire pour ce dont le Seigneur Jésus avait parlé ? S’ils devaient ne donner lieu à aucun scandale, s’ils devaient prendre garde à eux-mêmes, s’ils devaient montrer de la grâce envers les autres et toujours pardonner à leurs frères, avaient-ils besoin, en plus, d’une « foi charismatique » ?
Quant aux autres, le Seigneur ne blâmait pas la petite foi, mais il fortifiait les disciples dans leur foi, si petite pouvait-elle être, et ainsi il l’augmentait. Ils devaient apprendre, comme nous aussi, à faire intervenir Dieu en toute circonstance, c’est là ce que fait la foi, et ils seraient en mesure d’accomplir des œuvres de foi qui, pour l’entendement humain, semblent impossibles. Dieu répond à la plus faible foi, pour autant qu’elle soit réelle, même si elle est petite « comme un grain de moutarde ». En tous cas, Dieu est souverain, et n’est pas limité dans sa grâce. Et si, dans sa grâce, il répond à une foi encore aussi petite, nous ne pouvons en déduire aucun droit d’aucune sorte pour nous. Nous avons là précisément la pensée à la base de la parabole qui suit, et qui la relie aux versets précédents.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE (qui revient des champs) (2) - Le Seigneur fait allusion à deux services chrétiens fondamentaux.
« Mais qui est celui d’entre vous, qui, ayant un esclave labourant ou paissant le bétail, quand il revient des champs, dise : Avance-toi de suite et mets-toi à table ? Ne lui dira-t-il pas au contraire : Apprête-moi à souper et ceins-toi, et me sers jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; et après cela, tu mangeras et tu boiras, toi ? Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense pas (v. 7 à 9) ».
Le Seigneur présente la parabole sous forme interrogative, ce qui la rend plus expressive. Il place ainsi les disciples dans une situation qui les oblige à répondre eux-mêmes aux questions posées. Ils devaient se mettre à la place d’un homme qui a un esclave. Tout le temps et le travail de celui-ci appartiennent au maître. Ainsi, quand l’esclave revient des champs après avoir labouré ou avoir fait paître le bétail, le moment de se reposer n’est encore nullement venu pour lui. Auparavant, il doit encore apprêter le souper de son maître et le servir à table. Le dur travail aux champs et le service à la maison sont-ils considérés comme quelque chose de spécial ou formidable ? Non, ils font partie du travail d’un esclave. Il ne reçoit peut-être pas même de remerciement pour cela. Le maître « est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense pas », dit le Seigneur.
En faisant l’application de la parabole aux apôtres et à nous-mêmes, il faut faire attention aux activités de l’esclave dans les champs : labourer et paître. Le Seigneur ne les a certainement pas choisies sans intention. « Vous êtes le labourage de Dieu », écrira plus tard l’apôtre Paul aux Corinthiens, en prenant l’image de la mise en état d’un champ (1 Corinthiens 3 v. 9). L’apôtre avait planté et Apollos avait arrosé (v. 6), ces deux activités étant précédées du labourage, du brisement et de la préparation de la terre des cœurs, un dur travail en effet ! Est-il aujourd’hui moins difficile et moins important qu’alors ? Accomplissons-le si le Seigneur nous y a appelés ! Et souvenons-nous à ce sujet que seul le soc de la charrue de la parole de Dieu peut opérer le résultat désiré dans les cœurs et les consciences. Toutes les ressources humaines sont sans effet à cet égard.
Le Seigneur parle aussi de paître. Cela nous rappelle le service confié à l’apôtre Pierre (Jean 21 v. 15 à 17). Paître et veiller sur le troupeau de Christ est d’une valeur inestimable ; mais c’est aussi un service difficile qui ne peut être accompli qu’en regardant au Seigneur et dans la puissance du Saint Esprit. Ainsi, par ces deux activités de l’esclave, le Seigneur fait allusion à deux services chrétiens fondamentaux : la préparation du cœur pour recevoir la parole de Dieu et les soins à ceux qui lui appartiennent.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE (qui revient des champs) (3) - La clé de cette parabole réside précisément en ce que le Seigneur parle de notre attitude envers lui, et non pas de son attitude envers nous.
Le service d’un esclave est donc quelque chose qui va de soi et qui ne nécessite pas même un remerciement. Alors le Seigneur Jésus applique la parabole à ses disciples : « Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait (v. 10) ».
Considérons d’abord ce que le Seigneur dit à ses disciples, puis nous porterons notre attention sur ce qu’il ne leur dit pas. La clé de cette parabole réside précisément en ce que le Seigneur parle de notre attitude envers lui, et non pas de son attitude envers nous.
Même si notre foi a été beaucoup augmentée, et même si nous avons été par là rendus capables d’accomplir l’œuvre du Seigneur, cela ne nous autorise nullement à revendiquer quelque chose pour nous. Même si nous avons fait tout ce qui nous a été commandé, nous devons garder l’intime conviction que nous sommes des esclaves inutiles. Inutile ne signifie pas dont on peut se passer. Car la parabole montre que le Seigneur veut utiliser ses esclaves, et non pas qu’il peut faire sans eux. Nous devons nous considérer comme des esclaves inutiles parce que nous n’avons fait que ce que nous étions obligés de faire, et par conséquent nous ne pouvons rien revendiquer auprès du Seigneur. Nous n’avons pas acquis de droit particulier auprès du Seigneur par notre service ; cela est vrai même pour le serviteur le plus estimé et le plus fidèle. La pensée souvent nourrie secrètement dans nos cœurs que le Seigneur nous est redevable en quelque chose à cause de notre service, est dépourvue de tout fondement. Et en outre, l’amour pour le Seigneur ne va-t-il pas dépasser la pure obligation, et ne va-t-il pas faire aussi ce qu’Il n’a pas commandé directement ?
Il est bien clair que le Seigneur ne parle pas ici d’un esclave paresseux, de quelqu’un de négligent et nonchalant dans l’œuvre du Seigneur ; s’il ne fait pas ce qui lui est demandé, il n’est pas alors un esclave inutile, mais un esclave paresseux. Nous n’avons pas non plus à soulever la question de savoir s’il y a jamais eu un serviteur du Seigneur qui ait « fait toutes les choses » qui lui avaient été commandées, effectivement et sans exception. Il n’y en a pas. Même un serviteur aussi fidèle que l’apôtre Paul était convaincu qu’il n’était pas justifié par le fait qu’il n’avait rien sur la conscience (1 Corinthiens 4 v. 4). Le Seigneur présente en tous cas un cas qui était parfait à cet égard. Et malgré cela, l’esclave ne reçoit aucun remerciement particulier.
Les raisons pour lesquelles nous avons été placés dans la position d’esclave du Seigneur, et avons par conséquent le devoir de faire tout ce qu’il nous commande, ne nous sont pas présentées dans cette parabole, mais on les trouve ailleurs dans le Nouveau Testament. Par exemple : « Car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps (1 Corinthiens 6 v. 20) ». « Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5 v. 15) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE (qui revient des champs) (4) - La clé de cette parabole réside précisément en ce que le Seigneur parle de notre attitude envers lui, et non pas de son attitude envers nous.
Jusqu’ici, nous avons considéré notre côté, ce que nous devons dire : « Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait ». C’est la manière dont nous avons à parler. Il n’est pas dit que le Seigneur parle de cette manière.
C’est réjouissant de le constater. Car cela laisse place à la pensée que notre Seigneur et Maître est infiniment bon et que justement, il n’agira pas comme l’homme de cette parabole. C’est pourquoi aussi le Seigneur Jésus ne commence pas la parabole en disant : « Un homme avait un esclave… ». Par la question : « Qui est celui d’entre vous, qui, ayant un esclave… », il nous montre plutôt comment nous sommes portés à agir envers ceux qui travaillent pour nous. Cependant LUI agira différemment, chers amis.
D’autres passages de la parole de Dieu le montrent très clairement. Si nous n’avions que cette parabole, nous devrions en conclure que notre travail pour le Seigneur demeure non rémunéré. Nous trouvons ainsi une confirmation de ce que nous avons déjà dit au début de nos explications sur les paraboles : de façon générale, une parabole ne comprend qu’une seule pensée principale, une seule ligne d’enseignement. Nous avons vu quel est l’enseignement ici : notre service est quelque chose qui va de soi, et il nous faut en rester toujours conscients. Nous n’avons aucun droit à faire valoir auprès du Seigneur.
Mais il y a certainement aussi le côté du Seigneur. Et si nous nous en tenons simplement aux paraboles, nous y voyons clairement que le Seigneur récompensera la fidélité dans le service et le travail fait pour lui. C’est ce que nous trouvons dans la parabole des ouvriers loués pour la vigne, de même que dans les paraboles des talents et des mines (Matthieu 20 v. 1 à 16 ; 25 v. 14 à 30 ; Luc 19 v. 11 à 27). Toutefois, sa récompense sera pure grâce, nous n’avons rien à revendiquer. Il agira ainsi parce qu’il demeure fidèle à lui-même et que sa bonté est infinie. C’est pourquoi, de notre côté, l’amour pour notre Seigneur est le seul vrai mobile pour le service pour Lui, non pas le désir d’être rémunéré.
En comparant les trois paraboles que nous venons de mentionner avec celle qui nous occupe, on arrive à une constatation supplémentaire : il y aura un temps de repos de tout le travail que nous avons fait pour le Seigneur ici-bas sur la terre. Un jour, l’esclave « reviendra des champs ». Alors même qu’il aura encore à faire à la maison, car nous ne serons certainement pas inactifs au ciel, mais nous servirons éternellement le Seigneur (Apocalypse 22 v. 3), le travail aux champs avec toute la peine qui s’y rattache aura cessé pour toujours. Bienheureuse certitude !
Comme si ce bonheur ne suffisait pas, nous pouvons faire encore une autre comparaison. Dans notre parabole, le Seigneur Jésus fait dire au maître de l’esclave : « Ceins-toi, et me sers jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ». Mais que dire, quand nous entendons le Sauveur parler de ces esclaves qui l’ont servi fidèlement et qui l’ont attendu : « Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira (Luc 12 v. 37) ». Quand le travail aux champs sera terminé pour les esclaves et que le Maître sera de retour dans sa maison, alors il montrera son amour et sa condescendance incomparables en se ceignant et en servant ceux qui l’auront servi. Il nous fera jouir de la gloire de la maison de son Père. Quelle grâce qui dépasse ce que nous pouvons comprendre ! Combien cela est digne de Toi, Seigneur Jésus !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE FIDÈLE (ou serviteur) (1) - Le service auprès des saints.
« Qui donc est l’esclave fidèle et prudent, que son maître a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable ? Bienheureux est cet esclave-là que son maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens (Matthieu 24 V. 45 à 47) ». C’est par une question pénétrante que le Seigneur introduit la première parabole : « Qui donc est l’esclave fidèle et prudent… ? » Ceci nous rappelle une parole de l’apôtre Paul : « Ici, au reste, ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle (1 Corinthiens 4 v. 2) ». C’est donc entièrement une question de responsabilité. Les trois paraboles ont toutes en commun cette pensée de base, même si le point de vue est chaque fois différent.
La parabole elle-même traite d’un esclave établi par son maître (ou : Seigneur) sur ses domestiques, sur les gens de sa maison. Selon l’intention exprimée par son Seigneur, l’esclave a reçu cette position pour qu’il donne aux autres esclaves et servantes de Sa maison leur nourriture au temps convenable.
Le sens figuré est facile à saisir. Car le Seigneur Jésus a encore aujourd’hui « des domestiques », des serviteurs et des servantes, de ceux qu’Il appelle « les Siens » et qui Lui sont infiniment proches et précieux. Il prend soin d’eux pour qu’ils aient toujours la nourriture convenable au temps convenable. Combien sont heureux les soins du Seigneur glorifié pour Son assemblée (comp. aussi Éphésiens 5 v. 29) !
Mais n’est-il pas remarquable que, parmi les trois paraboles, celle-ci vienne en premier ? Ne devons-nous pas en conclure peut-être que l’intérêt du Seigneur pour Son peuple ici-bas sur la terre tient la première place dans Son cœur ? Nous, les hommes, nous aurions sûrement mis au premier rang la prédication de l’Évangile pour le monde perdu. Et qui oserait émettre le moindre doute sur l’importance de cette activité ? C’est dans la troisième parabole que le Seigneur en parle avec beaucoup d’insistance. Mais s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, en un sens, a la priorité avant de s’occuper de ceux de dehors. Ceci est confirmé par la triple mission confiée à Pierre par le Seigneur ressuscité en rapport avec Ses brebis et Ses agneaux : « Pais mes agneaux » ; « Sois berger de mes brebis » ; « Pais mes brebis » (Jean 21 v. 15 à 17).
Le Seigneur a des gens qui sont « Sa maison » : « Nous sommes sa maison (Hébreux 3 v. 6) ». À l’intérieur de ce domaine, le maître de maison attribue la plus grande importance, dans Son amour, à un service fidèle et intelligent. Voyons-nous les choses pareillement ? Ou bien les besoins spirituels des enfants de Dieu ne sont-ils qu’accessoires pour nous, parce que nos intérêts, notre prédication sont exclusivement tournés vers ceux de dehors ? Si c’était le cas, nous n’aurions pas encore bien compris un caractère essentiel de notre époque. Car un tel service auprès des saints est justement caractéristique du christianisme, alors que le judaïsme ne connaissait rien de semblable. Il y avait bien aussi un « enseignement » en Israël, mais il s’agissait toujours d’un enseignement ou d’une lecture de la loi, une instruction du peuple au sujet de la loi (Deutéronome 33 v. 10 ; 2 Chroniques 17 v. 7 à 9 : Esdras 7 à 10 ; Néhémie 8 v. 7, 8, 18 ; 9 v. 3).
Mais comment cela se situe par rapport à ce qui est relaté en Néhémie 8 : « Et ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens et le faisaient comprendre lorsqu’on lisait (Néhémie 8 v. 8) » ? N’était-ce pas une sorte d’« exposé » (Actes 28 v. 23 ; 2 Timothée 2 v. 15) au sens du Nouveau Testament ? Non, il s’agissait bien plutôt d’une traduction. Durant leur captivité, les Juifs avaient perdu leur langue d’origine, l’hébreu, et avaient adopté à la place, comme langue courante, l’araméen de leurs oppresseurs, qui était une langue apparentée. Or la loi était rédigée en hébreu comme presque tout l’Ancien Testament, ce qui fait que les Juifs ne comprenaient plus correctement ce qui était lu. C’est pourquoi les lévites, restés familiers avec l’hébreu, leur donnaient le sens de ce qui était lu. C’est aussi pourquoi il est dit au verset 12 : « Car ils avaient compris les paroles qu’on leur avait fait connaître ». Le verset 13 v. 24 confirme également les difficultés linguistiques des Juifs revenus de Babylone.
Quelle différence avec l’enseignement donné à l’époque chrétienne au sujet de la loi et de ses commandements et du service ! Aujourd’hui le Saint Esprit conduit dans toute la vérité, et Il annonce les choses qui vont arriver, et Il glorifie Christ. Il prend de ce qui est au Seigneur Jésus et nous le donne (Jean 16 v. 12 à 15). C’est une véritable « nourriture ». Il n’y a rien de comparable dans la dispensation juive. Bien sûr, le service lui-même ne peut être accompli qu’au moyen de la parole de Dieu, comme les apôtres l’exprimaient déjà au début de l’ère chrétienne : « et pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole (Actes 6 v. 4) ». Et si le service est accompli dans l’esprit du Maître et sous la conduite du Saint Esprit, l’esclave fidèle et prudent saura donner du lait aux « enfants » et de la nourriture solide aux « hommes faits », exactement selon les besoins (1 Corinthiens 3 v. 2 ; Hébreux 5 v. 12 à 14). C’est ce que le Seigneur veut dire ensuite par les mots « faisant ainsi », et c’est ce qu’Il apprécie tant.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE FIDÈLE (ou serviteur) (2) - Responsabilité vis-à-vis du Seigneur.
Il y a encore autre chose à apprendre de cette parabole simple : L’esclave appelé à ce service ne reçoit sa mission que du Seigneur, non pas des hommes, quels qu’ils soient, ni de l’assemblée. L’autorité pour faire ce service ne vient que du Seigneur ; Lui seul peut établir l’esclave sur Ses « domestiques ». Instruit lui-même dans la parole, il est maintenant appelé à enseigner d’autres. C’est plus tard dans les épîtres que nous apprenons que Christ exalté a donné des dons à Son assemblée : « et lui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs ; en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ (Éphésiens 4 v. 11 et 12) ».
Et comme la mission et l’autorité viennent du Seigneur seul, ainsi l’esclave n’est responsable dans son service que devant le Seigneur. Aucune instance humaine ne pourrait s’en mêler. Le service auprès des saints est une affaire divine, et il s’exécute sous le regard du Seigneur. C’est la raison pour laquelle dans notre parabole, tout tourne autour de la manière dont le maître, à sa venue, juge l’attitude de Son serviteur.
Nous arrivons par là à une autre question. Qu’est-ce qui rend l’esclave capable de servir de la bonne manière ? Qu’est-ce qui le fait poursuivre fidèlement en dépit de toutes les difficultés qui se rattachent au service ? C’est l’espérance que son Seigneur revient et qu’il y aura une rémunération pour toutes les peines. « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi (Apocalypse 22 v. 12) ». Si nous aimons le Seigneur Jésus, nous attendrons ardemment Son retour, et en attendant, nous nous consacrerons à un service d’amour envers ceux qu’Il aime de manière si inexprimable.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE MÉCHANT (ou serviteur) (3) - Responsabilité vis-à-vis du Seigneur, deux groupes d’ouvriers.
Mais il y a aussi un autre côté du tableau, le côté sombre. Nous le retrouverons dans les deux paraboles suivantes : « Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et qu’il se mette à battre ceux qui sont esclaves avec lui, et qu’il mange et boive avec les ivrognes, le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents (Matthieu 24 v. 51) ». Comme le Seigneur parle de « ce méchant esclave-là », beaucoup se sont demandés : d’où vient-il donc, ce méchant esclave-là. Pourquoi dit-Il : « ce … là » ? De qui parle-t-Il ?
Comprenons d’abord que l’esclave fidèle et le méchant esclave ne représentent pas des individus, mais différents groupes de serviteurs. L’esclave fidèle et prudent symbolise le groupe des serviteurs fidèles du Seigneur au temps du christianisme, le méchant esclave le groupe des serviteurs infidèles, indignes. Par contre, dans la troisième parabole nous avons bien l’aspect individuel des ouvriers, mais pas ici. Il est extrêmement utile de considérer ces précisions.
La conjonction « si » est un « si » d’expectative. Le Seigneur prévoit de Son œil spirituel un changement néfaste des serviteurs dans la sphère chrétienne. Ce changement concerne le caractère des serviteurs, non pas leur position, et il a pour origine l’abandon de l’espérance du retour du Seigneur. En ce qui concerne la position, le méchant esclave est vu et traité de la même manière que l’esclave fidèle. Ceci veut dire que tous les deux sont vus comme établis sur les domestiques, et qu’ils en sont donc tous les deux responsables. Mais c’est le caractère de l’esclave qui change : Il est devenu un méchant esclave. C’est dans ce sens-là que le Seigneur considère le méchant esclave comme étant le même esclave, et dit à cause de cela : « Mais si cet esclave-là… ». Nous avons la même manière de voir dans la parabole du « grain de moutarde », où le petit grain de semence, quoique semé par le Seigneur Lui-même dans Son champ, devient un grande arbre et offre une demeure aux oiseaux du ciel (Matthieu 13 v. 31 et 32).
Nous pensons parfois que les méchants esclaves ne sont pas du tout des serviteurs du Seigneur. Mais le Seigneur nous enseigne autre chose dans cette parabole. Ce n’est pas seulement le méchant esclave lui-même qui dit : « mon maître », mais c’est également le Seigneur qui se nomme Lui-même le « maître de cet esclave » (24 v. 50). Ceci est très remarquable. Si quelqu’un professe être au Seigneur, et être un serviteur du Seigneur, alors il est aussi responsable vis-à-vis de ce Seigneur. Le Seigneur Jésus ne dit pas : « Tu n’es pas mon esclave », mais Il agit avec lui selon sa profession, et selon qu’il a été conforme à cette profession.
Ce principe s’étend à toute la chrétienté. Si quelqu’un professe être à Christ par le baptême ou par la cène ou de tout autre manière, il est aussi responsable vis-à-vis de ce Seigneur, responsable de vivre selon ses enseignements. Le Seigneur ne le libère pas de cette responsabilité si sa profession est vaine et qu’il n’y a pas de vie divine. Si quelqu’un prétend être chrétien, le Seigneur le jugera sur ce terrain-là, non pas comme un païen qui n’a jamais entendu parler de Lui, et qui porte donc une responsabilité bien moindre.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE MÉCHANT (ou serviteur) (4) - Le mal est entré dans l’assemblée par dans le cœur.
Comment le mal est-il entré dans l’assemblée ? Cela a commencé dans le cœur, par l’abandon de l’espérance du retour immédiat de Christ : « Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir… ». Notons que c’est le langage du cœur que seul peut percevoir Celui qui connaît les cœurs. Or c’est là, dans le cœur, que l’évolution funeste a eu son point de départ. Il en est toujours ainsi. Quand Étienne se tenait devant ses accusateurs juifs, il dut leur rappeler leurs pères « qui ne voulurent pas être soumis » à Moïse et donc à Dieu ; « mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en Égypte (Actes 7 v. 39) ».
Si on aime le Sauveur, il n’y a rien de plus normal et de plus beau que d’attendre ardemment l’accomplissement de Sa promesse de revenir bientôt. Pour un tel chrétien le retour de Christ n’est pas qu’une question doctrinale, mais un besoin du cœur. Les croyants à Thessalonique s’étaient « tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils (1 Thessaloniciens 1 v. 9 et 10) ». Voilà, bien-aimés, ce qui devrait être notre attitude et notre espérance ! Le Seigneur Jésus n’a-t-Il pas dit qu’Il reviendrait pour nous prendre auprès de Lui, afin que là où Il sera, nous, nous soyons aussi (Jean 14 v. 3) ? Cette espérance est sur Son cœur, et elle devrait également être sur le nôtre. Oui, son cœur nous désire, et Il transformera ce désir en réalité. Peut-il donc y avoir de notre côté une autre réponse que celle de chercher du regard Celui qui nous aime ?
Mais il peut en être autrement. Pourquoi est-ce que je parle de nous les enfants de Dieu, alors que c’est le « méchant esclave » qui est devant nos yeux ? Son langage peut-il aussi être le nôtre ? Malheureusement, oui ! Nous pouvons certes ne pas être directement « ce méchant esclave-là », car sa fin est la perdition. Mais nous pouvons tout à fait tenir son langage, avec des conséquences catastrophiques pour nous aussi.
Notons bien que le méchant esclave ne pense pas que son maître ne va pas revenir, mais il repousse cet événement (non désiré) vers un futur éloigné (comp. 2 Pierre 3 v. 4 à 9). Si le diable réussit à faire cela avec nous, la ruine est inéluctable. Peu importe la méthode utilisée par l’adversaire pour arriver à son but. Soit il amène le monde entre nous et Christ, soit il introduit de nouveaux enseignements : par exemple l’opinion selon laquelle les croyants devraient préalablement traverser la grande tribulation (post-tribulationistes), ou l’idée que la venue de Christ ne pourrait avoir lieu qu’après le règne millénaire (post-millénaristes). Le résultat est le même dans les deux cas : L’attente immédiate de Sa venue est relativisée (atténuée), Son retour est repoussé dans le lointain, et en conséquence le cœur perd sa force vive. On s’installe sur la terre ; c’est elle qui devient le domicile (ou : la patrie) de l’âme, non pas le ciel. Et finalement on est même satisfait de penser que Christ ne viendra pas avant longtemps, si tant est qu’on croit qu’Il reviendra un jour.
Dans la chrétienté les choses ont évolué depuis longtemps dans cette direction ; c’est l’état le plus largement répandu. Mais quel avertissement ! ce qui a conduit à cela n’était à l’origine rien d’autre que l’abandon de la bonne manière de penser. Et c’est ainsi que ceux qui auraient dû être fidèles et prudents sont devenus infidèles et méchants. Qu’on comprenne bien cette phrase ! Il n’est pas question ici de savoir si un croyant peut après tout aller à la perdition, ce que l’Écriture nie sans ambiguïté (Jean 10 v. 27 à 30), mais il s’agit dans cette parabole de la responsabilité du serviteur au temps du christianisme.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE MÉCHANT (ou serviteur) (5) - La prétention à une fausse position, gouverner au lieu de servir.
Après avoir perdu la bonne orientation d’esprit, l’étape suivante est la prétention à une fausse position : « et il se met à battre ceux qui sont esclaves avec lui ». Ceci est un changement radical d’un vrai service tel que le Seigneur vient de le décrire (Matthieu 19 v. 29 et 30). Il nous montre là deux grands principes qui devraient être la motivation du vrai serviteur au service : l’amour (« aura quitté…pour l’amour de mon nom ») et l’humilité (« les premiers seront les derniers »). Ici, nous avons au contraire l’élévation du Moi et l’oppression des autres. Il n’est pas difficile de suivre les progrès de cet état d’esprit dans l’histoire de la chrétienté à travers les siècles. Déjà au temps des apôtres, il y avait un homme dont l’apôtre Jean a dû dire : « …qui aime à être le premier parmi eux (3 Jean 9) ». Ce cas a rapidement fait école.
Je ne veux pas dire qu’en principe l’exercice de l’autorité dans l’assemblée soit faux. Au contraire, il est voulu de Dieu. Le Seigneur tient les sept étoiles dans Sa main droite ; Il les a placées pour répandre dans l’assemblée la lumière divine pour conduire et pour enseigner (Apocalypse 1 v. 16 à 20 ; 2 v. 1). Le Seigneur les mesurera selon qu’elles auront répondu à cette position et à ce devoir et se seront soumises en tout à Sa volonté et à Sa parole. Dans ce contexte j’aimerais mentionner que dans l’Écriture sainte le « soleil » est souvent utilisé comme image d’une autorité absolue (Dieu), la « lune » comme image d’une autorité dérivée (l’assemblée) et les « étoiles » comme l’image d’une autorité subordonnée (anges des assemblées), les deux dernières « pour dominer sur la nuit » (comp. Genèse 1 v. 16 ; Psaume 136 v. 9). Dieu attend de Ses serviteurs que Sa volonté soit présentée et réalisée dans l’assemblée avec autorité.
Ces remarques montrent aussi clairement que l’exercice de l’autorité dans l’assemblée n’a strictement rien à voir avec une domination de propre volonté sur elle. Le travail de paître le troupeau de Dieu doit être fait ; la surveillance sur ce troupeau doit s’exercer. Mais l’apôtre Pierre ajoute aussitôt cet avertissement à ceux auxquels le Seigneur a confié un tel service : « non pas comme dominant sur des héritages (1 Pierre 5 v. 1 à 3) ». Quand le Seigneur parlait dans Sa parabole d’esclaves battant les autres, Il vivait ici-bas sur la terre. À peine 70 ans plus tard, Il donnait du ciel au vieil apôtre Jean la mission d’écrire sept lettres à sept assemblées, des lettres qu’Il lui a dictées Lui-même. Dans deux de ces lettres, Il mentionne un certain groupe de gens, les nicolaïtes, et Il parle de leurs « œuvres » et de leur « doctrine » (Apocalypse 2 v. 6 à 15). « Nicolaïtes » signifie « dominateur du peuple » et nous pouvons en déduire que, par cette expression symbolique, le Seigneur visait l’apparition (précoce) d’un système clérical, avec une hiérarchie pyramidale, même s’Il ne voulait pas limiter l’expression à cette pensée.
Ce système ecclésiastique nia rapidement la sacrificature (ou : prêtrise) de tous les croyants, comme l’enseigne l’Écriture sainte (1 Pierre 2 v. 5 à 9), et il mit de côté la libre action du Saint Esprit dans la prédication de la Parole de Dieu. Il introduisit la différence, contraire à l’Écriture, entre clergé et laïcs, ce qui amena la domination sur ces derniers. Seule une certaine classe, recevant une ordination par des hommes, avait le droit de prêcher, d’enseigner et de conférer les soi-disant sacrements (baptême et cène).
Un exemple historique confirme la rapidité avec laquelle ces principes faux ont pris pied dans la chrétienté : Ignace avait été à l’école de l’apôtre Jean et était son ami. Il ne lui survécut guère que sept ans. La veille de sa mort comme martyr, en chemin vers Rome, vers l’an 107, cet homme dévoué, évêque d’Antioche et archevêque de la Syrie, écrivit sept lettres à différentes assemblées. Dans ces lettres, il souligne la soumission des croyants à l’évêque et leur demande « de regarder à l’évêque comme au Seigneur Lui-même ». Il écrit à l’assemblée à Philadelphie : « J’ai crié, lorsque j’étais parmi vous, je vous ai dit bien fort : Écoutez l’évêque et les anciens et les diacres ! » (Andrew Miller, Histoire de l’église).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE MÉCHANT (ou serviteur) (6) - La communion avec le monde, troisième caractéristique du méchant esclave .
Après que les convictions justes ont été perdues et qu’on eut cessé d’attendre la venue du Seigneur, il en est résulté, outre la prétention à une fausse position (ce que nous venons de voir), la communion avec le mauvais côté, ce qui était presque inévitable : « il mange et boit avec les ivrognes ». Il n’est pas dit que le méchant esclave est ivre lui-même, mais il a communion avec ceux qui sont dans cet état. La communion avec le monde : c’est la troisième caractéristique du méchant esclave. « Ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit » dit l’Écriture (1 Thessaloniciens 5 v. 7) ; nous voyons ainsi que la communion avec le monde se traduit par une communion avec les ténèbres. Les « enfants de lumière » sont donc exhortés : « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi ; car les choses qu’ils font en secret, il est honteux même de les dire (Éphésiens 5 v. 11 et 12) ». Car si on s’associe avec le monde et ses principes, comment pourra-t-on le reprendre ?
Manger et boire expriment la communion, que ce soit avec le bien ou avec le mal, un principe dont on retrouve la confirmation dans d’autres passages (comp. 1 Corinthiens 5 v. 11 ; 10 v. 17 à 22). Bien que le méchant esclave ne soit pas ivre, comme nous l’avons remarqué, le Seigneur le voit quand même uni avec ceux qui le sont. Pourquoi ? Parce qu’il « mange et boit » avec eux. Il ne faut pas forcément faire le mal soi-même pour être en communion avec lui. Il suffit souvent d’une participation extérieure. Le Seigneur la juge comme une identification, une assimilation avec le mal. La seule salutation normale peut faire participer aux « mauvaises œuvres » d’un faux docteur (2 Jean 11). C’est la manière de voir de Dieu, et combien peu les enfants de Dieu la comprennent aujourd’hui ! Sinon ils éviteraient et abandonneraient plutôt les relations mauvaises par lesquelles Il est déshonoré. « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs (1 Corinthiens 15 v. 33) ».
Au lieu de servir le Seigneur, le méchant esclave s’engage avec le monde, et s’unit à ses voies et ses principes. Aussi, le moment venu, il sera traité comme lui.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESCLAVE MÉCHANT (ou serviteur) (7) - Le méchant esclave sera coupé en deux et recevra sa part avec les hypocrites.
« Le maître de cet esclave-là viendra ». Il ne faut pas confondre la venue du verset 50 avec celle du verset 46. L’esclave fidèle et prudent vit dans l’attente du retour de son Maître. Tout son service s’accomplit en vue de ce moment désiré ardemment depuis longtemps. Mais pour le méchant esclave, la venue du Maître est quelque chose d’inattendu autant que non désiré. Il établira l’esclave fidèle sur tous Ses biens, tandis que le méchant esclave sera coupé en deux et recevra sa part avec les hypocrites.
Ainsi la venue du Seigneur porte un caractère totalement différent dans les deux cas. C’est pour le monde qu’Il vient « comme un voleur dans la nuit » (1 Thessaloniciens 5 v. 2 et 3 ; voir aussi 2 Pierre 3 v. 10 ; Apocalypse 3 v. 3 ; 16 v. 15), mais non pas pour les Siens. Nous apprenons plus tard, en particulier par les épîtres de Paul aux Thessaloniciens, qu’il s’agit de deux actes différents et de deux moments différents de Sa venue. Mais au moment où parlait le Seigneur, la vérité de l’enlèvement des Saints n’avait pas encore été révélée. Les paroles du Seigneur ici en indiquent cependant déjà le chemin. Il est très heureux de le voir.
Le sort du méchant esclave est d’autant plus solennel. Il sera « coupé en deux », avec une « scie » bien plus terrible que celle avec laquelle David « scia » les fils d’Ammon autrefois (1 Chroniques 20 v. 3). Et comme le méchant esclave est un hypocrite, il prétendait servir le Seigneur, mais ne l’a pas fait, c’est pour cela que le Seigneur lui donnera là sa part : avec les hypocrites.
Arrivé là, le Seigneur abandonne le langage en parabole, et se met à parler directement, littéralement. Il en est de même quand Il décrit plus en détail cette « part avec les hypocrites » : « Là seront les pleurs et les grincements de dents ». Nous retrouvons cet abandon subit du langage en parabole à la fin de plusieurs paraboles, et cela souligne l’immense portée et les lourdes conséquences de ce que la Seigneur place sur les cœurs. Quand on compare entre eux les passages où le Seigneur utilise cette expression solennelle « les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 8 v. 12 ; 13 v. 42 à 50 ; 22 v. 13 ; 25 v. 30 ; Luc 13 v. 28), il apparaît clairement qu’Il parle toujours d’un jugement éternel dans le lieu de tourments. C’est l’enfer, la seconde mort, la séparation éternelle d’avec Dieu.
Que le Seigneur accorde qu’aucun de mes lecteurs n’arrive dans ce lieu effrayant, duquel on ne peut plus s’échapper ! Aujourd’hui est encore un jour de salut, aujourd’hui on peut encore « se tourner vers Dieu », pour venir des ténèbres à Sa merveilleuse lumière.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESPRIT (immonde) (1) - La parabole semble se rapporter à la guérison d’un démoniaque.
Matthieu 12 v. 43 à 45. La parabole de l’esprit immonde semble se rapporter à la guérison d’un démoniaque tout comme la parabole précédente (la maison de l’homme fort, Matthieu 12 v. 22 et suiv.). En tout cas, c’est ce que suggèrent les paroles introductives : « Or quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti. Et y étant venu, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération méchante (12 v. 43 à 45) ».
Toutefois, le Seigneur n’a pas prononcé cette parabole directement à la suite d’un miracle opéré par Lui, comme dans le cas des deux autres paraboles de ce chapitre (la brebis dans la fosse et la maison de l’homme fort). Ces deux dernières servaient à expliquer la signification de Ses miracles. Ici il s’agit au contraire de la demande d’une méchante génération de voir un signe. Le Seigneur n’avait-il pas fait le miracle remarquable de la guérison du démoniaque, et les pharisiens ne l’avaient-ils pas attribué au diable ? Au lieu de croire, ils demandaient encore un autre signe. On s’étonne comment, après tous les miracles puissants opérés par le Seigneur, ils pouvaient encore avoir l’audace de dire : « Maître, nous désirons voir un signe de ta part (12 v. 38) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESPRIT (immonde) (2) - Deux signes solennels : convaincus ou jugés ?
N’avaient-ils pas assez vu de signes et de miracles ? À cet égard, il est peut-être instructif de remarquer que non moins de 33 miracles du Seigneur sur les 46 qui sont rapportés ont eu lieu en Galilée. Non, aucun signe supplémentaire ne les convaincrait. C’est pour cela que le Seigneur leur donne un ou deux signes appropriés pour les juger. « Mais lui, répondant, leur dit : Une génération méchante et adultère recherche un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas le prophète. Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. Des hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront, car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas (12 v. 39 à 41) ».
C’était le premier signe. Jonas fut le premier et le seul prophète à être envoyé aux nations avec un message de la part de Dieu. Mais avant de remplir correctement sa mission, il dut symboliquement passer par la mort et la résurrection. De la même manière le Fils de l’homme passerait Lui aussi par la mort, et en tant que ressuscité d’entre les morts, Il apporterait aux nations la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Mais si le Messie était retranché, quelle espérance resterait-il pour cette génération méchante et adultère ? Le fait que les hommes de Ninive aient prêté l’oreille au message du prophète et se soient inclinés devant lui, renforcerait d’autant plus le jugement solennel des hommes d’Israël, puisque ceux-ci rejetaient le message d’un plus grand que Jonas.
En outre, il y avait encore un deuxième signe, pour ainsi dire : la force d’attraction de la sagesse de Salomon sur la reine de Sheba. « Une reine du midi se lèvera au jugement avec cette génération et la condamnera, car elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon (12 v. 42) ». La gloire de cette sagesse (voir 1 Rois 10) avait suscité dans son cœur quelque chose d’encore plus précieux que la repentance des Ninivites : elle l’avait amenée en présence du grand roi. Et quel en avait été le résultat ? Tous les désirs de son cœur furent plus que satisfaits. Et qu’en était-il maintenant ? Quelqu’un d’incomparablement plus grand que Salomon était au milieu de Son peuple, et ils avaient le privilège d’être en Sa présence. Ce n’était rien moins que Celui qui avait donné à Salomon toute sa sagesse, toute sa richesse et toute sa gloire. Mais eux ne voyaient « pas d’apparence en Lui pour le faire désirer (Ésaïe 53 v. 2) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESPRIT (immonde) (3) - Une image de l’idolâtrie.
Sur ces entrefaites, Il décrit d’abord leur état actuel dans la parabole de « l’esprit immonde ». L’esprit immonde (une image de l’idolâtrie) avait effectivement quitté « l’homme », Israël, pour un temps. Il semble que, parmi tous les efforts de Satan pour éloigner les hommes de Dieu, l’idolâtrie ait été la forme de mal ayant le mieux réussi. L’Écriture sainte ne mentionne pas l’idolâtrie avant le déluge. À cette époque, le diable se servait des passions sans frein de l’homme, comme les premières pages de la bible en donnent un aperçu. Une fois l’épée de la justice mise entre les mains de Noé et de ses fils, la violence physique fut certes enrayée, mais le mal moral continua son cours sans retenue. Et comme les hommes n’avaient pas de sens moral pour garder la connaissance du vrai Dieu (Romains 1 v. 28), et qu’ils avaient quand même besoin d’un dieu quel qu’il soit, ils se firent leurs propres dieux sous la direction de Satan. Ils les firent comme leurs cœurs méchants les désiraient. Ils leur prêtèrent tous les méchants caractères qui remplissaient leurs propres cœurs. L’idolâtrie sous toutes ses formes eut tôt fait de pénétrer tout le monde connu alors.
Dans Sa grâce Dieu choisit Abraham, et le fit sortir de l’idolâtrie. Il allait devenir le père des croyants. Mais « l’esprit immonde » dans toute son efficacité pernicieuse, n’épargna pas la race élue. L’Écriture nous montre que la maison même de Jacob avait toléré l’idolâtrie. Et pendant la traversée du désert, le peuple s’y livra, et même sous le règne du roi le plus sage, elle fut maintenue. Enfin Manassé, roi de Juda et fils du pieux Ézéchias, fit pis que tous ceux qui avaient été avant lui. Il suffit de lire l’histoire de ses actes abominables en 2 Rois 21 ! Dieu prononça alors finalement le jugement sur Jérusalem, et la ville ne tarda pas à être « écurée comme on écure un plat (2 Rois 21 v. 13) » : les fils de Juda furent chassés en tant qu’héritage de l’Éternel, et furent livrés en la main de leurs ennemis et emmenés en captivité à Babylone.
Depuis ce temps jusqu’à maintenant, on n’a plus trouvé d’idolâtrie parmi les Juifs. C’est ce que le Seigneur veut exprimer en disant que l’esprit immonde est sorti de cet homme. Ils avaient « balayé et orné » leur maison. Cela ne veut pas dire que d’autres formes de mal ne se trouvaient pas parmi eux ; mais quant à l’idolâtrie d’autrefois, ils en avaient purifié leur maison. Ils l’avaient même richement dotée des formes religieuses d’une piété extérieure, ils l’avaient « ornée », comme dit le Seigneur. Bien sûr les Juifs étaient très contents d’eux-mêmes et de leur piété, comme le sont toujours les hommes religieux avec leurs formes vides. Seulement ils ne remarquaient pas que Dieu n’y était plus. Et quand Il revint encore une fois vers eux dans la personne de Son Fils Jésus Christ, ils Le rejetèrent. La conséquence en était désormais l’imminence de la rupture avec eux. Se doutaient-ils un peu de ce que cela signifiait, pour le présent et pour le futur proche et lointain ?
Le Seigneur lève ici un peu le voile, et laisse voir à eux et à nous, des choses qui font frissonner. L’esprit immonde traverserait des lieux secs, chercherait du repos, mais n’en trouverait pas. Il avait besoin d’un lieu pour s’installer ; oui, il avait besoin d’une « maison » telle que le peuple juif : balayée et ornée, avec une profession de Dieu, avec beaucoup de piété extérieure, mais en réalité sans Dieu. Tel était le « terrain fertile », la « maison » appropriée pour qu’il s’y déploie. Le Seigneur Jésus prédit qu’il retournerait ainsi dans sa maison, et montre qu’en réalité cet esprit méchant n’avait jamais abandonné « "sa" maison », et qu’il amènerait avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même. Ensemble, ils prendraient possession de la maison et y habiteraient, « et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première ».
Le Seigneur fait allusion par là au temps de la fin et au sort de cette « génération méchante et adultère ». Non seulement l’idolâtrie prendra de nouveau possession du peuple juif coupable, mais aussi du monde chrétien ; mais des formes de mal encore plus graves y trouveront également domicile. Ne recevant pas Celui qui était venu au nom de Son Père, ils recevraient un autre, venu en son propre nom, l’antichrist, l’homme de péché (Jean 5 v. 43). Par le moyen de ce personnage, l’homme s’assiéra dans le temple de Dieu (temple qui peut représenter l'Eglise) et se fera apporter l’adoration divine ; il « se présentera lui-même comme étant Dieu (2 Thessaloniciens 2 v. 3 et 4) ». On rendra hommage à l’antichrist aussi bien qu’à l’image de « la première bête », le chef de l’empire romain (Apocalypse 13 v. 11 à 18), et ceux qui le feront seront les hommes, la nation ayant la plus grande intelligence de la terre !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• ESPRIT (immonde) (4) - Conclusions pratiques.
Quand l’homme est sous le contrôle de Satan et est abandonné aux convoitises de son méchant cœur, il n’y a alors effectivement aucune forme de mal à laquelle peut échapper même l’homme le plus intelligent, ni le monde entier si hautement civilisé. Combien sommes-nous heureux aujourd’hui d’être encore au temps de la grâce, où Dieu agit encore aujourd’hui par Son Esprit et par Sa parole, et fait briller la lumière de l’évangile ! Pourtant l’avertissement du Seigneur s’adresse à nous tous : « L’esprit immonde » viendra, et avec lui le temps où plus personne ne pourra travailler (Jean 9 v. 4). De profondes ténèbres morales régneront alors sur ce monde, et tout sera livré à la puissance directe de Satan. Combien il est meilleur, chers amis, d’avoir Dieu et Sa parole pour guide, et non pas Satan ni les convoitises de notre cœur !
Nous apprenons donc une nouvelle fois que, même des paraboles qui visent clairement et prophétiquement Israël, sont quand même remplies d’avertissements et d’instructions pour les croyants comme pour les non croyants d’aujourd'hui, pour l’individu comme pour la collectivité. Par exemple, avons-nous appris l’inutilité absolue de vouloir maîtriser extérieurement un mal quelconque, et combien l’apport de simples réformes extérieures est peine perdue ? Si on ne le fait pas avec Dieu, si on ne le surmonte pas avec Dieu, rien n’est vraiment gagné. Le peuple juif avait certes réformé et balayé sa maison, et pourtant ce n’était que le premier pas vers quelque chose de pire.
Ceci peut également être l’image de quelqu’un qui rompt avec une mauvaise habitude pour un temps, sans toutefois recevoir Christ dans son cœur. En agissant ainsi, il s’est borné à faire de la place pour l’esprit méchant qui reviendra avec du renfort. Au lieu d’aller vers une amélioration, les choses empireront pour cette personne. Sans une œuvre de Dieu véritable dans le cœur, il y aura tôt au tard endurcissement, et Satan gagnera d’autant plus de puissance sur l’homme.
La maison d’Israël ornée n’est-elle pas aussi une image frappante de la maison de la chrétienté professante ? Ne se contente-t-on pas aussi ici de beaucoup de formes et réformes extérieures, sans qu’on se rende compte que le Seigneur Jésus est dehors, hors du système créé par l’homme ? On se vante d’être riche, riche en biens spirituels et terrestres, riche en influence et en intelligence, riche en dignité et en fonctions dont on est investi, riche en efforts sociaux, culturels et humanitaires, riche en efforts pour l’amélioration du monde, riche en doctrine biblique. Cela ne veut pas dire que tout ce qui est fait est sans valeur. Bien des activités et attitudes généreuses conviendraient aussi aux enfants de Dieu. Mais tout cela est fait sans Dieu, et c’est la raison pour laquelle le Seigneur doit dire à Laodicée : « Parce que tu dis : Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ». Ce système sans vie sera finalement vomi de Sa bouche (Apocalypse 3 v. 16 et 17).
Le chemin de la chrétienté sans le gouvernement de Christ ressemble à celui du judaïsme sans Christ. Ils se rencontreront sous le règne impitoyable de l’antichrist. Tous les privilèges de la foi judaïque seront alors abandonnés, et aussi ceux de la foi chrétienne (1 Jean 2 v. 22). Et comme les esprits méchants habiteront la maison juive, de même aussi « Babylone », l’église mondaine du temps de la fin deviendra « la demeure de démons » et le « repaire de tout esprit immonde » (Apocalypse 18 v. 2).
Quelle signification profonde et vaste se trouve contenue dans les simples paroles du Seigneur Jésus ! Puissions-nous les prendre à cœur, ainsi que les avertissements qui y sont contenus ! Lui nous familiarise avec la fin de ce mouvement que nous ne pouvons pas saisir dans son ensemble. Son point de vue est toujours le bon. C’est là qu’il faut mettre notre confiance, et non pas dans ce que disent les hommes !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• EXCUSES - Le Seigneur met en évidence divers moyens que l’ennemi emploie pour empêcher les âmes de venir à Lui.
« Le grand souper » (Matthieu 22 v. 1 à 14 ; Luc 14 v. 16 à 24). Dans Luc, les conviés « commencèrent tous unanimement à s’excuser ». L’un avait acheté un champ : apprécier son bien devait nécessairement prendre place avant l’invitation de son hôte. Un autre avait acquis cinq couples de bœufs et devait les essayer. C’étaient les instruments de son travail. L’activité journalière forme souvent prétexte pour ne pas venir à Christ : on n’a pas le temps de penser à Lui ; il y a tant de choses à faire. Le troisième avait épousé une femme. Piège combien fréquent aux mains de l’ennemi pour détourner un cœur disposé à s’approcher du Seigneur ! Une affection pour une personne qui ne Le connaît pas, lie, et pour toujours peut-être, éloignera de Lui.
Matthieu nous donne le secret de ces excuses, en disant tout simplement : « Ils ne voulurent pas venir (Matthieu 22 v. 3) ». Le Seigneur Jésus reprochait aux pharisiens : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ». Au dernier chapitre de la Bible, retentit encore l’appel : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
• ENCENS - Il typifie la manière dont l'Esprit de Christ s'exprime envers Dieu.
« Et l'Éternel dit à Moïse : Prends des drogues odoriférantes, du stacte, et de la coquille odorante, et du galbanum, des drogues odoriférantes, et de l'encens pur : de tout, à poids égal (Exode 30 v. 34) ». « L'encens » qui est le sujet suivant est très important, car je comprends qu'il typifie la manière dont l'Esprit de Christ s'exprime envers Dieu. C'est un Esprit d'interces, un Esprit de prière, un Esprit d'doration, ce qui devait être brûlé sur l'autel d'or, « un encens continuel devant l'Eternel, en vos générations (Exode 30 v. 8) ». Je pense que tout ce qui est de l'Esprit de Christ dans les saints s'exprimera d'abord envers Dieu en prière. C'est une chose merveilleuse que d'avoir l'Esprit de Christ. C'est ce qui distingue un saint de toute autre personne dans le monde.
Veillons plus que jamais à ce que l'Esprit de Christ soit en évidence et qu'Il le soit avant tout, dans le secret avec Dieu. Je suis persuadé qu'il y aurait un grand élargissement, qui se traduirait par de saints exercices d'affections envers Dieu, si nous nous attachions davantage à assurer la liberté de l'Esprit de Christ. « Et tu en pileras très-fin, et tu en mettras sur le devant du témoignage dans la tente d'assignation, où je me rencontrerai avec toi : ce vous sera une chose très-sainte. Et quant à l'encens que tu feras, vous n'en ferez point pour vous selon les mêmes proportions: il sera, pour toi, saint, consacré à l'Éternel. Quiconque en fera de semblable pour le flairer, sera retranché de ses peuples (Exode 30 v. 36 à 38) ».
Il est possible de considérer ces diverses choses en détail. L'écriture parle de certaines de ces drogues odoriférantes que l'on réduisait en poudre (Exode 30 v. 36). Quelque trait de Christ impressionne et attire votre cœur ; vous voudriez bien en éprouver la grâce et la puissance ; vos désirs à cet égard s'expriment devant Dieu dans une sainte confiance. Ne pensez-vous pas que ce soit pour Lui un parfum agréable ? C'est l'Esprit de Christ qui vous porte à vous ouvrir ainsi dans le secret de la présence de Dieu, cherchant à la source unique, la grâce et la puissance qui vous permettront d'exprimer ce que chérit votre cœur. C'est là votre parcelle de la « poudre (Exode 30 v. 6) ».
C'est une chose bénie que de penser à l'Esprit de Christ dans les saints, se manifestant dans la nature même et dans le caractère de leurs prières. La vraie prière est « très sainte (Exode 30 v. 36) », parce qu'elle est l'expression donnée à Dieu de ce qui est Sa propre volonté et de Son propos qui, par l'Esprit de Christ, sont devenus le désir de Ses saints. l'encens devait être « salé, pur, saint (Exode 30 v. 35) ». Ceci parle, je crois, de vrai et pieux exercice de nature à nous préserver de ce qui est cérémonieux et affecté.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• ENTENDEMENT - La faculté de percevoir, de comprendre spirituellement.
Beaucoup peuvent apporter les Écritures à l'esprit, mais seul le Seigneur peut préparer l'esprit à recevoir les Écritures. Notre Seigneur Jésus diffère de tous les autres enseignants ; ils atteignent l'oreille, mais Lui, instruit le cœur ; ils traitent de la lettre extérieure, mais Lui, donne un goût intérieur pour la vérité, par lequel nous percevons sa saveur et son esprit. Les hommes les moins instruits deviennent des érudits mûrs à l'école de la grâce lorsque le Seigneur Jésus, par son Saint-Esprit, leur dévoile les mystères du royaume et leur accorde l'onction divine par laquelle ils sont rendus capables de contempler l'invisible.
Heureux sommes-nous si nos compréhensions ont été clarifiées et renforcées par l’Esprit du Maître ! Combien d'hommes d'un profond savoir ignorent les choses éternelles ! Ils connaissent la lettre meurtrière de la révélation, mais ils ne peuvent discerner son esprit meurtrier ; ils ont sur leur cœur un voile que les yeux de la raison charnelle ne peuvent pénétrer. Tel était notre cas il y a peu de temps ; nous qui voyons maintenant étions autrefois totalement aveugles ; la vérité était pour nous comme une beauté dans l'obscurité, une chose inaperçue et négligée.
Sans l'amour de Jésus, nous serions restés jusqu'à ce moment dans une ignorance totale, car sans sa gracieuse ouverture de notre compréhension, nous n'aurions pas plus pu atteindre la connaissance spirituelle qu'un enfant ne peut escalader les Pyramides, ou une autruche voler jusqu'aux étoiles. Le Collège de Jésus est le seul où la vérité de Dieu puisse être réellement apprise ; d'autres écoles peuvent nous enseigner ce qu'il faut croire, mais seule celle de Christ peut nous montrer comment y croire.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• ÉPHOD - Merveilleux symbole de la gloire divine du Fils.
Par-dessus ses autres vêtements, le sacrificateur était revêtu d’un éphod. Il est la pièce caractéristique attribuée pour l’exercice de la sacrificature (cf. 1 Samuel 2 v. 28). Comme le voile, il était tissé de bleu, de pourpre, d’écarlate et de fin coton, mais il s’y ajoutait de l’or : « Ils étendirent des lames d’or, et on les coupa par filets pour les brocher parmi le bleu, et parmi la pourpre, et parmi l’écarlate, et parmi le fin coton, en ouvrage d’art (Exode 39 v. 3) ». Merveilleux symbole de la gloire divine du Fils. Dans les jours de sa chair, sa gloire de Fils de Dieu était comme voilée : pas d’or broché en filets dans les rideaux et le voile. Mais dans son office de souverain sacrificateur dans le ciel, où il conserve tous les caractères de dignité qu’il a revêtus comme homme sur la terre, brille sans voile la gloire divine, s’entremêlant pour ainsi dire à la texture même de ses autres caractères. Dieu qui lui rend ce témoignage : « Tu es sacrificateur pour l’éternité », a d’abord déclaré : « Tu es mon Fils (Hébreux 5 v. 5 et 6) ».
Solidement fixées aux épaulières de l’éphod, et enchâssées dans des chatons d’or, deux pierres d’onyx (couleur d’ongle, donc couleur chair suggérant l’humanité de Christ) portaient gravés « en mémorial », les noms des fils d’Israël : six sur une pierre, six sur l’autre, « selon leur naissance ». Ayant été fait à la ressemblance des hommes, Christ remonté au ciel, est devenu sacrificateur pour l’éternité en faveur de tous ses rachetés. Il porte sur ses épaules puissantes leurs noms gravés « selon leur naissance », ensemble, « en mémorial » devant Dieu. Ainsi, tous les siens, nés de nouveau, sont constamment rappelés à Dieu qui nous garde par sa puissance par la foi (1 Pierre 1 v. 5).
La ceinture entourait l’éphod. Ouvrage d’art particulièrement précieux (Exode 28 v. 8) soulignant que le service du sacrificateur s’accomplit parfaitement avec la force des reins ceints en permanence. Comme autrefois sur la terre, le Seigneur ne se lasse pas et ne se fatigue pas. Il est toujours vivant pour intercéder pour nous. Il présente à Dieu les supplications, les prières, les intercessions et les actions de grâces des siens (1 Timothée 2 v. 5 ; Hébreux 9 v. 24).
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (Compilation de commentaires).