ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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I
• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• IMPOSITION DES MAINS - Signe d’identification ou de communion.
L’imposition des mains revêtait une telle importance dans l’Ancien Testament qu’il est parlé en Hébreux 6 v. 2, de « la doctrine... de l’imposition des mains » à laquelle nous ne devons pas retourner. Chez les premiers chrétiens, l’imposition des mains jouait un certain rôle, non prépondérant. Il en était autrement pour le peuple d’Israël. Lors de l’offrande des sacrifices d’animaux (à l’exception des oiseaux), celui qui présentait le sacrifice posait sa main sur la tête de l’animal et s’identifiait ainsi avec lui avant de l’égorger (Exode 29 v. 10). Lors de l’holocauste, cet acte, désigné par les mots « agréé pour lui (celui qui présente l’holocauste) », signifiait l’identification avec la valeur du sacrifice pour Dieu (Lévitique 1 v. 4) ; lors du sacrifice de prospérités, l’imposition des mains était l’expression de la communion devant Dieu (Lévitique 3, 2, 8, 13), et lors du sacrifice pour le péché, par cet acte le péché était transféré sur la victime qui devait mourir à la place du pécheur (Lévitique 4 v. 4 ; cf. chap. 16 v. 21). Les mains étaient aussi posées sur des hommes, par exemple sur les Lévites lors de leur consécration de la part des fils d’Israël (Nomb. 8, 10); et avant sa mort, Moïse posa sa main sur Josué pour le confirmer comme son successeur désigné par Dieu (Nombres 27 v. 18 ; Deutéronome 34 v. 9).
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons également l’imposition des mains comme signe d’identification ou de communion. Dans sa grâce, le Seigneur Jésus a imposé les mains aux petits enfants en disant : « Laissez venir à moi les petits enfants ; ne les en empêchez pas; car à de tels est le royaume de Dieu (Marc 10 v. 13 à 16) ». Les autres passages se trouvent en Actes 6 v. 6 ; 8 v. 17 ; 13 v. 3 ; 1 Timothée 4 v. 14 ; 5 v. 22 ; 2 Timothée 1 v. 6. La communion pouvait être aussi exprimée en donnant la main droite, tel que cela se pratique aujourd’hui (Galates 2 v. 9).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• ISAAC - Type du Seigneur Jésus.
Isaac, le fils d’Abraham et de Sara né selon la promesse, est un type du Seigneur Jésus. Comme Lui, il est appelé le fils unique (c’est-à-dire unique dans son genre) et bien-aimé (Genèse 22 v. 2 ; Hébreux 11 v. 17 ; Jean 1 v. 18 ; Colossiens 1 v. 13). Mais lorsque, sur le commandement de Dieu, il allait être offert en holocauste, contrairement à notre Seigneur, il fut épargné au dernier moment (Romains 8 v. 32). Pourtant c’est en Isaac premièrement que la résurrection a été vue en figure (Hébreux 11 v. 17). Après la mort de sa mère, Isaac, seul patriarche à n’avoir eu qu’une femme, a épousé Rebecca. Nous voyons en elle un type de l’Assemblée (Genèse 24 ; cf. Galates 4 v. 21 à 26). C’est aussi dans l’histoire d’Isaac qu’apparaît pour la première fois dans la Bible le mot « aimer » : d’abord en Genèse 22 v. 2, dans l’amour du père pour son fils, puis au chapitre 24 (v. 67), dans l’amour de l’époux pour son épouse.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• IVRAIE - Employée par Job comme figure de la malédiction.
De même que les épines, l’ivraie est employée par Job comme figure de la malédiction (Job 31 v. 40). Le Seigneur Jésus se sert de la parabole de l’ivraie parmi le froment pour caractériser l’activité du diable (Matt. 13, 24 et suiv.). Après qu’un homme a semé de la bonne semence dans son champ, son ennemi vient et sème de l’ivraie parmi le froment. L’ivraie est une graminée qui croît dans les champs de céréales du Proche-Orient. Ses épis ressemblent à ceux du blé, et ses grains abritent un champignon vénéneux. Du fait que les grains ont aussi la même grosseur et la même forme que ceux du blé, le criblage ne permet pas de les séparer les uns des autres et ils corrompent ainsi la farine. Le diable a commencé déjà très tôt à semer son ivraie corruptrice et il le fait aujourd’hui encore. Les épîtres du Nouveau Testament nous montrent ses tentatives d’introduire un « évangile différent », le judaïsme (Galates 1 v. 6 et suiv.), de répandre des doctrines philosophiques « selon les éléments du monde, et non selon Christ (Galates 2 v. 8) », et d’amener les hommes à changer « la grâce de notre Dieu en dissolution » et à renier « notre seul Maître et Seigneur, Jésus Christ (Jude 4) ». Ainsi la chrétienté est devenue pour l’homme un mélange inextricable de froment et d’ivraie, de vérité divine et de doctrines fausses et mauvaises, de vrais croyants et d’incrédules. L’étonnement des esclaves en voyant l’ivraie est compréhensible, car la présence, dans le royaume, d’hommes qui ne sont pas de vrais fils du royaume est contraire à la pensée de Dieu. Aussi le semeur dit-il aux esclaves qui savent très bien distinguer l’ivraie du froment et qui veulent l’arracher : « Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson (Matthieu 13 v. 30) ».
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• INTENDANT (économe) (1) - Dieu a pourvu l'homme de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur.
« Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer (Luc 16 v. 1 et 2) ». Que le Créateur ait confié à l’homme des biens, la parabole du fils prodigue l’a déjà montré. Outre l’esprit, l’âme et le corps, Dieu l’a pourvu de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur. Dans cette mesure il est un administrateur (ou : intendant) de Dieu ; mais il n’a pas répondu à ce devoir. Le fils prodigue gaspilla (ou : dissipa) son bien, tout comme l’administrateur injuste le fit avec l’avoir de son maître. L’un l’a fait dans un pays éloigné, l’autre dans la maison de son Maître.
Cette dernière indication laisse penser qu’outre le point de vue général, l’administrateur injuste est aussi en particulier une image d’Israël. Dieu avait donné la loi à ce peuple dans un domaine établi par Lui, et avec elle les promesses et le service divin (Romains 9 v. 4 et 5). Mais ce peuple a, lui aussi, été infidèle vis-à-vis des biens extraordinaires qui lui avaient été confiés. Au lieu de transmettre aux peuples de la terre la connaissance qu’ils avaient reçue du seul vrai Dieu, ils violèrent la loi de Dieu, tombèrent dans l’idolâtrie et tuèrent finalement leur propre Messie, alors qu’Il était venu à eux comme une lumière pour la révélation des nations et la gloire du peuple d’Israël (Luc 2 v. 32).
À la suite de cela, ils furent destitués de leur administration. Dieu ne les a plus considérés comme Ses administrateurs. Déjà le prophète Osée avait dû crier au peuple : « vous n’êtes plus mon peuple, et moi, je ne suis plus à vous (Osée 1 v. 9) ». Mais ce n’est pas seulement Israël en particulier que Dieu ne considère plus comme Ses administrateurs, mais aussi l’homme en général. Il a perdu cette position par sa propre infidélité. Malgré tout, sa responsabilité subsiste vis-à-vis de son Créateur, car Dieu l’a encore laissé en possession des biens terrestres.
Même si dans notre parabole, la destitution de l’administrateur injuste de son poste d’administrateur est imminente pour lui, comment va-t-il agir entre temps avec les biens qui appartiennent à son maître, non pas à lui ? Comment va-t-il utiliser les possibilités et capacités qui lui restent ? C’est alors qu’intervient une application de la parabole à laquelle nous ne nous serions pas attendus de cette manière.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• INTENDANT (économe) (2) - Dieu a pourvu l'homme de capacités qu’il doit utiliser pour glorifier son Créateur.
« Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? » Et il dit : Cent baths d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts (Luc 16 v. 3 à 7) ».
Tandis que les paroles introductives de la parabole sont fort brèves, la prudence de l’administrateur est largement dépeinte. On entend ses réflexions, et on voit sa décision rapide et comment il l’a aussitôt traduite dans les faits. Il n’a pas non plus perdu beaucoup de temps pour échapper aux conséquences amères de sa destitution de fonction. Il est vrai qu’il exclut d’emblée deux possibilités. Il n’envisage pas de gagner sa vie en bêchant, car il n’a pas la force pour un travail aussi dur. Il a honte d’avoir tout juste de quoi vivre en mendiant. Finalement, il occupait jusqu’alors une position influente ; devrait-il maintenant avouer qu’il a sombré si bas ? Non, il ne se pose même pas la question !
N’avons-nous pas ici un tableau de l’homme naturel ? D’un côté il est entièrement sans force pour répondre aux exigences de Dieu, « alors que nous étions encore sans force (Romains 5 v. 6) ». C’est une des constatations les plus humiliantes que l’homme, qu’il soit Juif ou païen, ne possède aucune force pour faire le bien et pour laisser le mal. D’un autre côté, il a honte d’admettre son véritable état. Sa fierté lui interdit d’adopter une attitude de demandeur. Ce sont là les deux raisons principales pour lesquelles les gens refusent l’évangile et haïssent la grâce de Dieu. Car la grâce met en relief que nous sommes sans force, et qu’on ne peut la recevoir qu’en tant que suppliant, sans la mériter.
Mais l’administrateur arrive alors à une décision qui n’est pas typique de tout le monde. C’est pourquoi on peut parler d’un virage inattendu. Pour la plupart, les gens ne s’engagent justement pas dans les réflexions sur lesquelles l’administrateur a médité dans sa prudence. Ils vivent beaucoup plutôt dans l’insouciance du jour, sans réfléchir à ce qui arrivera au moment où les richesses (le Mammon) viendront à manquer (16 v. 9).
Pourtant l’administrateur, aussi injuste fût-il, pensait à ce qui allait se passer « après ». Que fallait-il faire, réfléchissait-il, pour que les gens le « reçoivent dans leurs maisons » quand il serait destitué de son administration ? C’est cela qui constituait sa prudence : il ne s’occupait pas du présent, mais dirigeait ses pensées vers l’avenir. Sans aucun doute, il aurait pu s’enrichir sur les biens de son maître tant qu’il en avait encore le pouvoir, mais il ne l’a pas fait. Il a plutôt cherché à transformer les débiteurs de son maître (il devait y en avoir beaucoup), en ses propres débiteurs, pour assurer son propre avenir. Il fit donc un usage des biens de son maître qu’on ne peut bien sûr pas qualifier de juste, mais de prudent.
Il n’est cité que deux exemples de débiteurs. Il semble qu’il s’agissait dans la parabole, non pas d’un fermier responsable de terres, mais d’un marchand, une sorte de commerçant en gros, devant des sommes d’argent considérables à son maître pour des quantités correspondantes d’huile et de blé fournies par ce maître. Autrement on ne peut guère expliquer que l’un ne devait à son maître que de l’huile, et l’autre que du blé (ou : froment). En outre 100 baths d’huile correspondent à environ 4000 litres et 100 cors de blé à environ 40 mètres cubes. L’administrateur remit « libéralement » à ces deux débiteurs une partie considérable de leur dette. Il fit la même chose avec « chacun des débiteurs de son maître ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• INTENDANT (économe) (3) - Le maître ne peut s’empêcher de reconnaître la prudence de son économe injuste.
« Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière (Luc 16 v. 8) ». Que le comportement de l’administrateur ait été injuste, cela n’est nullement passé sous silence. Il est expressément appelé, selon la traduction littérale, administrateur de l’injustice, ce qui ne signifie naturellement rien d’autre qu’administrateur injuste ; mais cette expression insiste spécialement sur l’injustice de cet homme et de ses agissements.
Mais pourquoi son maître le loue-t-il, et à quel sujet le loue-t-il quand il apprend la réalité de toute l’affaire ? En fait, il ne peut s’empêcher de reconnaître la prudence de son administrateur injuste. Celui-ci avait finalement sacrifié le présent à l’avenir, ce qui n’est pas banal du tout, et est pour cela digne de louange. On remarque bien que l’administrateur n’est pas loué pour son injustice, mais « parce qu’il avait agi prudemment ». Il avait su se faire des amis avec ce qui ne lui appartenait pas en vue du temps qui arriverait « après ».
Les gens n’agissent-ils pas en général de manière diamétralement opposée, et ne sacrifient-ils pas l’avenir au présent ? Leurs pensées ou leurs visées sont surtout tournées vers des événements et des évolutions présents, et si quand même ils se soucient de l’avenir, ce n’est alors qu’en vue d’un avenir dans ce monde. Leur prudence ne va pas plus loin. Ils vivent pour ce monde, et ce qui vient après ne les intéresse pas. C’est pourquoi ils sont appelés fils de ce monde. L’homme riche dans le dernier paragraphe du chapitre sera comme un fils de ce monde, tandis que le pauvre Lazare était un vrai fils de la lumière. Mais une fois morts, qu’arriva-t-il ? Nous le verrons en son temps.
D’habitude on tire de ceci que la parabole se termine par la louange du maître au sujet de l’administrateur injuste. Pourtant ce n’est qu’à partir du v. 9 que le Seigneur Jésus applique la parabole à Ses disciples. Entre deux, il y a cette remarque de 16 v. 8 « car les fils de ce siècle (ou : monde) sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière » ; elle appartient encore à la parabole.
Certes cette phrase n’ajoute rien au récit, mais la parabole est ainsi replacée dans son ensemble dans une juste lumière pour les auditeurs. Elle parle de la prudence des fils de ce monde par rapport à leur « génération ». Ils s’entendent à obtenir des avantages pour eux-mêmes, et ils ne s’embarrassent pas de scrupules de conscience ou de questions morales. En cela ils sont sans aucun doute supérieurs aux fils de la lumière.
Le personnage principal de notre parabole, l’administrateur, est directement la personnification de l’injustice, du début à la fin. Ce n’est pas par hasard que son injustice a donné son titre à la parabole, la parabole de ‘l’économe injuste’. Et pourtant le Seigneur profite de la prudence de cet homme pour nous communiquer des enseignements importants.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• INTENDANT (économe) (4) - Traçons une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu.
« Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans ce qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ? (16 v. 9 à 12) ».
Il n’y a guère de parabole qui ait donné lieu à plus de commentaires contradictoires que celle-ci : comme si on pouvait s’acheter le ciel avec des richesses injustes ! Les exposés fantaisistes et se contredisant souvent les uns les autres proviennent pour la plupart de ce qu’on oublie à qui le Seigneur s’adressait avec cette parabole. Le v. 1 dit expressément « et il dit aussi à ses disciples », ce qui veut dire que les paroles du Seigneur ne concernent pas la manière dont on devient disciple, mais elles s’adressent à des gens qui le sont déjà. Nous ne devons donc pas interpréter de travers les explications du Seigneur comme si elles traitaient de la manière dont on parvient à la vie éternelle, dont on accède au ciel. Ensuite, on fait souvent l’erreur de prendre tel ou tel détail de la parabole comme base de son interprétation, au lieu de voir la parabole comme un tout. Considérons encore une fois la ligne de la parabole, et traçons à côté une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu ! La correspondance est manifeste.
En image, cette correspondance s’exprime sous forme de deux flèches parallèles dirigées dans le même sens.
L’homme est l’administrateur, nous le sommes aussi. Des biens lui sont confiés, à nous aussi. Il s’agit de richesses (ou : Mammon) injustes, c’est aussi notre cas. Il s’en fait des amis avec, c’est aussi ce que nous devons faire. Elles viennent à manquer, pour nous aussi. Mais alors un contraste apparaît : les fils de ce monde recherchent des maisons terrestres, les fils de la lumière recherchent des tabernacles éternels, des habitations célestes. Cela retourne la flèche en sens contraire. En fait, les uns sont motivés par l’injustice, les autres au contraire, par la justice. Dans ce cas, en image, cela fait symboliquement deux flèches parallèles dirigées en sens contraire.
Entrons maintenant d’encore plus près dans les paroles du Seigneur. Il parle de Mammon injuste (richesses injustes), l’expression littérale étant Mammon de l’injustice, comme il avait parlé précédemment d’administrateur de l’injustice. Autrement dit, Mammon comme désignation (dévalorisante) des richesses et des biens terrestres est caractérisé par l’injustice. L’explication de ce qualificatif ne réside pas seulement dans ce que la possession terrestre peut facilement conduire à l’injustice ; ce serait certainement un sens trop faible. L’argent et les richesses ne sont-ils pas marqués par la tache d’avoir circulé dans les mains d’hommes déchus et pécheurs, et d’avoir servi d’une manière pécheresse à des desseins de péché ? sans parler de ce qu’ils ont souvent été acquis de manière injuste.
Une deuxième comparaison suit. Les richesses (= le Mammon) injustes ne sont pas seulement ce qui est très petit, mais elles sont aussi fausses, superficielles, fugaces, trompeuses ; c’est pourquoi le Seigneur les met maintenant en contraste avec les vraies : « Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? (16 v. 11) ». Il arrive un moment où les richesses (le Mammon) viennent à manquer (16 v. 9) : quelle folie, dès lors, d’y mettre son cœur ! Notre vraie richesse est spirituelle, elle est dans le ciel. Tout ce qui est en rapport avec Christ glorifié, c’est les vraies richesses.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• INTENDANT (économe) (5) - Traçons une deuxième ligne parallèle, la ligne de l’application à nous les enfants de Dieu.
Le Seigneur achève Ses enseignements avec les paroles suivantes : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses (Luc 16 v. 13) ». Il nous arrive trop souvent de nous illusionner en croyant qu’on peut ménager la chèvre et le chou. C’est un grand danger de nos jours, de penser que d’un côté on pourrait servir le Seigneur, et de l’autre nos intérêts mondains. Le Seigneur dit que nous ne pouvons pas servir deux maîtres, que nous ne pouvons pas servir Dieu et les richesses (Mammon).
Croyons-nous vraiment que Dieu nous ait donné la vie éternelle pour gagner le plus d’argent possible ? N’oublions-nous pas parfois que nous avons été achetés à un prix très élevé, le prix de Son sang (1 Corinthiens 6 v. 20) ? Nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes. C’est pourquoi notre maître ne peut être qu’unique. Si nous n’y prenons pas garde, les richesses (Mammon) vont croître facilement pour devenir l’élément dominant dans notre vie, sans que nous n’en ayons bien conscience. On comprend bien que nous devons répondre à nos obligations terrestres avec fidélité et soin, mais c’est toute autre chose que de diriger nos pensées sur la multiplication de notre avoir terrestre. Prenons au sérieux la parole de notre Seigneur et Rédempteur ! Si nous servons les richesses (Mammon) sous une forme ou sous une autre, nous ne pouvons pas servir Dieu.
Servir signifie servir comme esclave. Nous ne pouvons pas être esclave de Dieu et en même temps esclave des richesses (Mammon). Le Seigneur explicite cela du point de vue d’un esclave, car deux maîtres pourraient arriver à s’entendre sur l’usage partagé d’un même esclave. Mais il est impossible à un esclave ou un domestique, de servir deux maîtres. Ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Autrement dit, dans son cœur et ses pensées il n’y aura qu’un seul des deux maîtres qu’il considérera comme son maître réel, et c’est à lui qu’il consacrera son service de cœur. L’autre ne sera servi qu’extérieurement ; ce ne sera qu’un service apparent.
Effectivement, dans notre cas, il ne peut y avoir qu’un Seigneur et Maître dans notre cœur. Nous nous imaginons certes souvent en train d’accorder le service apparent à l’autre maître, Mammon, tandis que nous servirions Dieu en réalité. Cependant le danger se trouve exactement en sens inverse : que nous servions Mammon de cœur et que nous cherchions à cacher cela par un service apparent vis-à-vis de Dieu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• INVITATION (aux noces) - Dans Matthieu, les esclaves du roi transmettent son invitation, figure des serviteurs que le Seigneur envoie.
Matthieu 22 v. 1 à 10 ; Luc 14 v. 16 à 23). Trois fois dans Matthieu « les esclaves » , trois fois dans Luc « l’esclave » , renouvellent l’invitation au grand souper. Tout est prêt, venez ! À la croix, Christ a tout accompli. Son œuvre est parfaite. Acceptez l’invitation de sa grâce. C’est le travail de l’évangéliste ; il n’est pas limité à ceux auxquels le Seigneur a demandé de consacrer tout leur temps à répandre la parole. L’évangélisation ne s’improvise pas. Il ne suffit pas de convoquer une réunion et de répandre des invitations. Les esclaves sont exhortés à « amener » les pauvres, les estropiés, les aveugles, les boiteux. Ceux-ci n’auraient jamais pu venir d’eux-mêmes ; il faut les conduire, les aider, les transporter. Inviter à brûle-pourpoint des personnes à écouter la Parole juste le jour de la réunion d’évangélisation n’aura guère d’effet. Il faut les avoir suivies et entourées auparavant, avoir gagné leur confiance afin de pouvoir les inviter au moment voulu ; la réunion passée, on continuera à les encourager, en leur montrant la vie divine en action.
Travail merveilleux de la grâce qu’a commencé le Seigneur lui-même, dont le prophète pouvait dire dans sa vision : « Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de Celui qui apporte de bonnes nouvelles (Ésaïe 52 v. 7) ». Lorsque plus tard l’apôtre montrera la nécessité de répandre l’évangile « comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont point entendu parler ? », il citera le même verset en disant : « Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix » (Romains 10 v. 15) ».
Dans Matthieu, les esclaves du roi transmettent son invitation, figure des serviteurs que le Seigneur envoie ; en Luc 14, un seul esclave est à l’œuvre. Ne s’agit-il pas là plutôt du Saint-Esprit, le seul qui peut « contraindre » d’entrer (Jean 16 v. 8) et opérer dans les cœurs ? Aucun des serviteurs ne verra son invitation acceptée si le divin Serviteur n’a pas agi dans les consciences et dans les cœurs.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• IVRAIE (dans le champ) (1) - Les enfants de Dieu connaissent Dieu, le Véritable. Ils ont Sa nature et sont rendus par-là capables de porter du fruit pour Lui.
Dans la parabole du semeur, l’adversaire ravit ce qui est bon ; dans la parabole de l’ivraie du champ, il ajoute quelque chose de mauvais. Ces deux activités sont dangereuses, et il les exerce les deux : « Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla (Matthieu 13 v. 25) ». Voilà maintenant quelque chose de bien sérieux devant nous : le Seigneur a un ennemi, le diable (12 v. 39), et celui-ci se sert du manque de vigilance des hommes pour faire du mauvais travail. Il marche « sur les talons » de Celui qui a semé la bonne semence dans Son champ, et il sème l’ivraie au milieu du froment. Le mot grec pour semer est ici renforcé par un préfixe, ce qui lui donne le sens de « inonder de semence » : l’ennemi inonde de semence le froment déjà semé dans le sol. Pour cela il se sert d’une mauvaise herbe, l’ivraie, très semblable au froment dans la première phase de croissance, et qui mêle ses racines à celle du froment. Ce n’est que quand les épis sont visibles qu’on peut différencier l’ivraie du froment (13 v. 26 et 27).
Si satan ne peut déraciner les fils du royaume, il peut quand même les disperser. C’est ce que montre clairement Jean 10. Le Seigneur Jésus dit, dans ce passage, que le voleur vient « pour voler, tuer et détruire (Jean 10 v. 10) ». Cela ne signifie pas qu’il y arrive effectivement, quoique ce soit son intention ; car personne ne peut ravir une de Ses brebis de Sa main ni de la main de Son Père (Jean 10 v. 28 et 29). Mais quand Il parle du loup, Il dit quand même qu’il ravit et disperse les brebis (Jean 10 v. 12) ; c’est ce que nous retrouvons dans notre parabole.
Comme les fils du royaume sont le résultat de la Parole de Dieu, ainsi les fils du méchant sont le résultat d’enseignements faux et mauvais. L’expression « fils du méchant » est même effrayante en soi ; elle est à comparer avec « fils de Bélial » (2 Samuel 23:6) et « fils de perdition » (Jean 17:12). « Comme Caïn était du méchant » (1 Jean 3:12), ainsi ces gens sont de leur père le diable (Jean 8:44).
L’image de la ‘mauvaise herbe’, ou ‘ivraie’, ne se rapporte pas seulement à des personnes non converties. Ce sont bien plutôt des personnes que Satan a introduit dans le royaume des cieux pour détruire la moisson de Dieu sur la terre. C’est ainsi qu’il se trouve aujourd’hui dans la chrétienté (non pas dans l’assemblée !) des fils du méchant à côté des fils du royaume. Cela se traduit chez ces derniers par une sérieuse mise à l’épreuve et par une détresse intérieure. Et voilà que le champ chrétien est recouvert ‘d’ivraie’ au point qu’on peut à peine encore reconnaître le ‘froment’. Ce n’est pas le ‘froment’ qui caractérise le ‘champ’, mais ‘l’ivraie’. N’est-il pas tout à fait caractéristique que, quand les disciples demandent l’explication de la parabole, ils ne disent pas (13:36) « expose-nous la parabole du "froment" du champ », mais « expose-nous la parabole de "l’ivraie" du champ » ? Nous allons revenir sur ce point.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• IVRAIE (manque de vigilance) (2) - L’ennemi est coupable, mais il tire parti du manque de vigilance chez les chrétiens.
En fait, c’est le manque de vigilance qui a, en premier lieu, permis à l’adversaire un travail de cette ampleur. Il est frappant que le Seigneur Jésus ne dit pas : « quand la nuit vient, son ennemi vint aussi », mais « pendant que les hommes dormaient… ». Il veut assurément nous faire connaître par là non seulement la ruse et la malice de l’adversaire, mais Il veut nous signaler un sérieux manquement. Le semeur lui-même ne dormait certes pas (comp. Psaume 121 v. 4), mais les hommes, eux, dormaient. Sans aucun doute l’ennemi est coupable, mais il tire parti du manque de vigilance chez les chrétiens. Déjà au commencement de l’histoire de l’église, quand les choses étaient encore largement en bon état, le Seigneur devait déplorer : « j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour (Apocalypse 2 v. 4) ». L’abandon des meilleures affections pour le Seigneur est la clef de toute la ruine dans la chrétienté. Sans cela, l’ennemi n’aurait pas pu réussir dans son œuvre méchante. Et comme la dispensation de la grâce a commencé par l’assoupissement, ainsi elle se termine par la tiédeur, l’absence total d’amour pour le Seigneur (Apocalypse 3 v. 16).
Combien nous avons besoin aujourd’hui, au temps de la fin, d’une vigilance multipliée afin qu’au moins dans notre vie et notre domaine, il y ait, avant la moisson, une séparation positive entre le bien et le mal. Car il doit être complètement clair pour nous que le processus de semer du mal par-dessus le bien se poursuit encore aujourd’hui sans interruption. Ne devons-nous pas nous plaindre que l’état spirituel de nous, les croyants, est très bas ? Ne s’est-il pas introduit dans bien des domaines de notre vie un mélange de ce qui est spirituel avec ce qui est du monde ?
C’est la raison pour laquelle nous trouvons ici « pendant que les hommes dormaient ». C’est pourquoi la Parole de Dieu nous avertit à multiples reprises contre la tendance au sommeil. « Ainsi donc ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres (1 Thessaloniciens 5 v. 6) » ; « et encore ceci : connaissant le temps, que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil (Romains 13 v. 11) ». Si nous avons conscience, et si nous souffrons, de ce que notre défaillance et notre manque de vigilance ont facilité la tâche à l’adversaire pour s’introduire, il y a encore un plus profond sujet de tristesse en ce que le Seigneur Jésus parle de « Son ennemi ». Il nous nomme « Ses frères », et voilà qu’Il désigne l’adversaire comme « Son ennemi ». Il fait de nos affaires, Ses affaires de notre ennemi, Son ennemi. Le combat que nous avons à combattre est en réalité Son combat. L’ennemi auquel nous avons affaire, est en réalité Son ennemi. Aussi faut-il que nous regardions à Lui qui peut pourvoir à tout le nécessaire pour le combat (comp. Éphésiens 6 v. 10 à 18).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• IVRAIE (l’arracher ?) (3) - Le mal doit subsister à côté du bien dans le royaume des cieux jusqu’à la moisson.
C’est la question qui préoccupait les esclaves du maître : « Et les esclaves lui dirent : Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions ? Et il dit : Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson (Matthieu 13 v. 28 à 30) ». C’est une bonne chose que les esclaves, s’apercevant maintenant du mal commis, n’aient pas agi à leur guise, mais aient montré leur dépendance en s’enquérant de la volonté du maître : « veux-tu donc… ? ». N’était-ce pas le plus important dans une telle situation ? Ils avaient leur propre idée sur la manière d’en finir avec le mal, mais c’était seulement humain et charnel, et cela aurait conduit à un désastre encore plus grand. Ce n’était que corriger une faute par une faute supplémentaire. En fait on peut se demander ce qui était le plus à craindre, la première faute ou la réponse charnelle proposée. Nombreux sont les cas où l’utilisation de mauvais moyens a conduit à plus de malheur que la faute initiale.
Mais le Seigneur qui pense toujours au bien du froment répondit négativement à la proposition des esclaves qui partait d’une bonne intention : « Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle ». Il savait bien ce que le zèle aveugle de la chair occasionnerait. Il aimait trop Son froment pour l’exposer au danger d’être arraché avec l’ivraie. Non, Il prendrait Lui-même l’affaire en main, et ne se fiait pas à Ses esclaves.
Tout cela touche notre cœur. Aujourd’hui le Saint Esprit habite dans l’assemblée ; or c’est Lui qui « retient » (2 Thessaloniciens 2 v. 7) le plein développement du mal, et là-dessus le jugement. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2 v. 4). C’est pourquoi nous devons « estimer que la patience » de notre Seigneur avec le monde « est salut » (2 Pierre 3 v. 15), et nous ne devons pas l’interpréter à tort comme étant de l’indifférence ou de l’impuissance. Dieu ne s’occupe pas aujourd’hui de jugement. Il agit en grâce, et appelle les gens hors du monde, pour les conduire des ténèbres à Sa merveilleuse lumière.
Pour toutes ces raisons, le mal doit subsister à côté du bien dans le royaume des cieux jusqu’à la moisson. Les esclaves, à cause de leur inattention, n’avaient pas pu empêcher l’introduction du mal. Maintenant qu’il était là, il ne fallait pas chercher à l’ôter de force. Même si le caractère originel du royaume des cieux était détruit, et même irrémédiablement, cet état de mélange devait, selon les pensées de Dieu, subsister jusqu’à la fin. C’est ce qui fait le caractère de la dispensation présente, en ce qui concerne la présentation extérieure du royaume des cieux.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• IVRAIE (moisson) (4) - Le mal doit subsister à côté du bien dans le royaume des cieux jusqu’à la moisson.
L’expression au temps de la moisson est un premier exemple de cette manière particulière de parler du Seigneur. Il n’utilise pas cette expression dans l’explication, mais Il dit : « la moisson est la consommation du siècle, et les moissonneurs sont des anges » (13 v.39). Au temps de la moisson paraît désigner le temps qui précède immédiatement la moisson, sans qu’on puisse pourtant le séparer de la moisson elle-même. Ce temps englobe une certaine période, au cours de laquelle différents processus se déroulent, tant pour l’ivraie que pour le froment. Ce qui détermine l’époque, c’est l’état du froment, sa maturité, non pas l’état de l’ivraie. Autant l’ivraie marque de son empreinte toute la période du royaume des cieux, autant elle n’est pas décisive pour déterminer quand le temps de la moisson est venu. Toute la question, c’est le froment. Dieu laisse Son froment arriver à maturité dans ce monde, et quand il est mûr, le temps de la moisson est arrivé.
Le premier événement de cette période doit être que l’ivraie est cueillie et liée en bottes. Remarquons bien qu’il n’est pas dit dans la parabole, que l’ivraie est brûlée au temps de la moisson, mais il n’est mentionné que l’intention pour laquelle elle est mise en bottes : « pour la brûler ». La mise au feu elle-même dans une fournaise fait partie de la moisson, du jugement (comparer les v. 40 à 42). La mise en bottes décrit manifestement une préparation de l’ivraie pour le jugement. Le froment n’a besoin d’aucune préparation préalable pour être assemblé dans le grenier. La mise en bottes correspond-elle à l’émergence de grandes unions mondiales, ou plutôt à une forte croissance de sectes anti-chrétiennes et de faux enseignements dans les derniers jours ? je laisse la question ouverte. Je penche plutôt pour la seconde suggestion.
Au temps de la moisson, le froment est assemblé dans le grenier du Seigneur. L’explication n’en dit pas un mot. Il est bien dit dans cette explication, que les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père (13 v. 43), mais nous ne voyons pas d’assemblage du froment dans le grenier céleste. Ce sont effectivement des scènes différentes, ou des événements différents, dont le Seigneur parle. Assembler le froment dans le grenier, ce n’est pas la même chose que le resplendissement des justes dans le royaume de leur Père. Même la mise en bottes pour être brûlé, ce n’est pas la même chose que cueillir de son royaume tous les scandales et les jeter dans la fournaise de feu.
Même si l’enlèvement des saints (1 Thessaloniciens 4 v. 15 à 17 ; 1 Corinthiens 15 v. 23, 51, 52) n’est pas l’objet de notre parabole, il s’agit d’une vérité qui n’était alors pas encore révélée, il y a quand même place pour lui dedans. Le Seigneur s’exprime d’une manière qu’il y trouve place. D’un côté Il laisse parfaitement la place pour la pensée que le froment est assemblé dans Son grenier avant que l’ivraie soit brûlée. En fait, assembler le froment dans le grenier de Dieu inclut le fait d’amener « à la maison » les croyants qui constituent le froment à cette époque-là. Car la première partie de la parabole décrit précisément l’état de choses tel qu’il est maintenant : du froment et de l’ivraie côte à côte dans le champ. Mais d’un autre côté les paroles du Seigneur laissent aussi ouverte la possibilité qu’il y ait encore des saints sur la terre après l’enlèvement de l’église.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• IVRAIE - Le Seigneur a donné Lui-même l’interprétation prophétique de cette parabole.
En Lévitique 19 v. 19, il était dit : « Tu ne sèmeras pas ton champ de deux espèces de semences ». Voici un champ bien ensemencé, mais « pendant que les hommes dorment », l’ennemi vient, sème l’ivraie parmi le froment et s’en va. Dans la parabole du semeur, l’ennemi ravit la parole. Ici, il vient semer la mauvaise graine. Quand les hommes se réveillent, il n’y paraît rien. Les jeunes pousses de blé croissent et grandissent et seulement « lorsque la tige monte et produit du fruit », « l’ivraie aussi paraît ».
On a lu tel livre, assisté à tel spectacle. Il ne semble en avoir résulté aucun mal, sauf peut-être le sentiment pénible d’un temps gaspillé ; mais plus tard, l’ivraie germe. Telle erreur a été entendue, on a cru s’en rendre compte et l’écarter, mais, plus tard, elle réapparaît. Des parents ont élevé leurs enfants dans la crainte du Seigneur, leur ont enseigné la parole ; ceux-ci l’ont lue et ont fréquenté les réunions. Puis, à un certain âge, jaillissent dans leur esprit toutes sortes de raisonnements, de doutes ou de convoitises diverses. D’où cela vient-il ? disent les parents. N’avons-nous pas enseigné nos enfants ? Bien sûr, mais à un moment ou à un autre, l’ennemi a su semer l’ivraie. On n’y voyait rien pendant quelque temps, quelques mois, quelques années, et maintenant se montre le funeste résultat de son travail. Récolte compromise, sève gaspillée, sol épuisé ! Qu’en sera-t-il au temps de la moisson ? L’ivraie sera brûlée ! Comme le bois, le foin, le chaume de 1 Corinthiens 3. Ne devons-nous pas répéter : Prenons garde !
La croissance normale (Marc 4:26 à 29).
Une brève parabole suit celle du semeur, pour nous montrer que la croissance est tout naturellement le fruit de la vie : « La terre produit spontanément du fruit, premièrement l’herbe, ensuite l’épi, et puis le plein froment dans l’épi ». Pas d’effort à faire, d’énergie humaine à déployer pour à tout prix porter du fruit. Il faut laisser la vie agir. Mais, pour qu’elle croisse, la semence a dû germer et prendre racine, et les obstacles, roc, épines, être écartés. Il s’agit d’étendre ses racines vers le courant (Psaume 1 ; Jérémie 17 v. 8) et de laisser la lumière d’en-haut éclairer l’âme. Le fruit n’est pas produit en un jour. La croissance est lente et progressive. Pour la maturité, il faut la patience (Luc 8 v. 15).
En 2 Timothée 2 v. 6, le laboureur a travaillé premièrement ; en Jacques 5 v. 7, il attend le fruit précieux de la terre ; et, si nous pensons au divin Laboureur, Ésaïe 53 v. 11 ajoute qu’Il verra du fruit du travail (labeur) de son âme.
La croissance anormale.
Le grain de moutarde (Matthieu 13 v. 31 ; Marc 4 v. 31 ; Luc 13 v. 19). Une plante habituellement de petite taille, à peine un buisson, « a pris sa croissance et… devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches ». Indépendamment de sa portée prophétique quant au développement de la chrétienté dans le monde, cette parabole ne contient-elle pas un avertissement pour nous à ne pas vouloir nous élever, dominer, nous placer au-dessus des autres, devenir « un grand arbre » ? (Luc 13 v. 19). Tels les oiseaux dans les branches, l’ennemi aurait tôt fait de s’introduire, amenant de funestes résultats dans la vie de celui qui a voulu s’élever au-dessus de ses frères.
Le levain (Matthieu 13 v. 33 ; Luc 13 v. 20 à 21).
Dans l’offrande de gâteau, aucun levain n’avait place. La fine farine nous parle avant tout de Christ ; le levain que la femme prend et y cache, des fausses doctrines ou mauvais enseignements concernant Sa personne ; ailleurs le levain est figure du mal moral (1 Corinthiens 5 v. 6), comme aussi doctrinal (Galates 5 v. 9). Il produit cette enflure intérieure de la chair, du « moi », qui conduit, soit à l’hypocrisie (le levain des pharisiens), soit à la corruption, danger d’autant plus grand qu’il s’étend rapidement à « la pâte tout entière » .
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (Compilation de commentaires).