ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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J
• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• JARDIN - Image d’un lieu particulièrement protégé.
Dans la Bible, le jardin est souvent une image d’un lieu particulièrement protégé, de bénédiction pour l’homme et de joie pour Dieu. Nous le voyons déjà dans le jardin d’Eden. La fiancée du Cantique des cantiques est comparée à un jardin clos et à un paradis (Cantique 4 v. 12 et 13). Un jardin arrosé est par conséquent une magnifique figure de croyants qui vivent séparés pour leur Seigneur seul, trouvent leur force et leur secours auprès de lui, la source de l’eau de la vie, et en même temps portent du fruit pour lui. Dans le Cantique des cantiques il est dit plus loin : « Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis ».
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JÉRUSALEM - La ville a une importante signification symbolique non seulement pour Israël, mais aussi pour nous.
Le nom signifie « fondation (ou héritage) de paix ». Jérusalem est mentionnée pour la première fois en Josué 10 v. 1 comme ville du roi Adoni-Tsédek. Toutefois on peut vraisemblablement voir Jérusalem déjà en Salem où régnait le roi Melchisédec, sacrificateur de Dieu (Genèse 14 v. 18 ; Psaume 76 v. 2). La ville a plusieurs noms : ville sainte (Néhémie 11 v. 1), ville de Dieu (Psaume 46 v. 4), ville de l’Éternel (Ésaïe 60 v. 14), ville du grand Roi (Matthieu 5 v. 35), ville de justice, cité fidèle (Ésaïe 1 v. 26), ville de vérité (Zacharie 8 v. 3), Ariel = « lion de Dieu, foyer de Dieu (Ésaïe 29 v. 1) », Jéhovah-Shamma = « l’Éternel est là » (Ézéchiel 48 v. 35 ). Jérusalem est devenue la capitale d’Israël sous David, et le temple de Dieu y fut construit sous Salomon. Là était le lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter son nom (Deutéronome 12 v. 5 ; 1 Rois 11 v. 32 à 36 ; Psaume 132 v. 13 et 14). Par conséquent, la ville a une importante signification symbolique non seulement pour Israël, mais aussi pour nous. Elle est souvent identifiée à Sion.
Dans le livre de Néhémie, Jérusalem est une figure de la communion des croyants dans la proximité immédiate de la maison de Dieu, séparés du monde ennemi par la muraille qui garde la bénédiction et refoule le péché. Dans le Nouveau Testament, Jérusalem est mentionnée plusieurs fois au sens figuré. En Galates 4 v. 25 et 26, la « Jérusalem de maintenant » est une figure du judaïsme attaché à la loi, qui se trouve dans la servitude spirituelle sous la loi de Sinaï (cf. v. 4, 5) ; en revanche, la « Jérusalem d’en haut » est l’expression des bénédictions, de la joie et de l’espérance que tous les croyants de tous les temps ont en commun. Déjà Abraham, le père des croyants, attendait cette « cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur (Hébreux 11 v. 10) », et nous la connaissons aussi (Hébreux 12 v. 22 ; 13 v. 14). En revanche, la «nouvelle Jérusalem» future, mentionnée en Apocalypse 3 v. 12 et 21 v. 2 et suivants, est l’épouse de l’Agneau, l’Assemblée.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JEZABEL, JESABEL - Livrée elle-même à la prostitution (c’est-à-dire à l’idolâtrie) et aux enchantements.
Jézabel, la femme du roi israélite Achab, était une fille d’Ethbaal, roi de Sidon, ville portuaire phénicienne sur la Méditerranée (1 Rois 16 v. 31). Les Sidoniens étaient des idolâtres comme les autres Cananéens, et, par son mariage avec Jézabel, Achab est devenu un adorateur de Baal. Jézabel ne s’est pas seulement livrée elle-même à la prostitution (c’est-à-dire à l’idolâtrie) et aux enchantements, mais elle a poussé son mari à des formes d’idolâtrie telles qu’aucun autre roi d’Israël ne les avait pratiquées (1 Rois 21 v. 25 ; 2 Rois 9 v. 22). Elle a exterminé les prophètes de l’Éternel et voulait aussi faire mourir Élie, parce qu’il avait tué les prophètes de Baal (1 Rois 18, 4; 19, 2). De plus elle a influencé, à l’arrière-plan, le gouvernement de son mari (1 Rois 21). Enfin, elle trouva la mort, sur l’ordre du roi Jéhu, en étant précipitée de la fenêtre de son palais et mangée par les chiens (2 Rois 9 v. 30 à 37).
Dans le Nouveau Testament, Jézabel (=Jésabel) est décrite comme une femme qui se dit prophétesse, mais quitte sa place subordonnée et, par ses enseignements, égare les esclaves de Dieu « en les entraînant à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles (Apocalypse 2 v. 20) ». Cela parle d’autorité usurpée et d’incitation à l’idolâtrie dans le sein de l’Église de Dieu.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JOSEPH - Image de la vie et la mort du Seigneur Jésus.
Joseph était le onzième fils de Jacob, l’ancêtre d’Israël. L’histoire de sa vie est décrite dans les chapitres 37 à 50 de la Genèse et remplit ainsi presque un tiers du premier livre de la Bible. Joseph est une des rares personnes de l’Ancien Testament dont la vie est relatée en détail, mais desquelles pas un seul péché n’est mentionné. Aucun personnage biblique ne montre dans sa vie autant de conformité avec le Seigneur Jésus que Joseph. Il était le fils bien-aimé du père, prédestiné à régner et par conséquent haï de ses frères. Lorsqu’il fut envoyé par le père vers ceux-ci, ils tinrent conseil pour le faire mourir et le vendirent à des gens des nations. Il fut emmené comme esclave en Égypte et condamné sur la base de fausses accusations. Tout cela correspond dans beaucoup de détails à la vie et à la mort du Seigneur Jésus. Il fut finalement libéré et obtint les plus grands honneurs. Cependant ses frères n’en ont rien su.
À cette époque, il reçut pour épouse une femme d’entre les nations. Là aussi nous voyons des parallèles avec la glorification du Seigneur, son rejet et le fait qu’il n’a pas été reconnu par son peuple terrestre Israël, et la formation de son Assemblée. Les sept années de famine parlent de la grande tribulation à venir par laquelle le peuple de Juda sera amené à la repentance et finalement à reconnaître le Christ (Messie) venant en gloire. Enfin toute la famille de Jacob descend en Égypte pour y demeurer « dans la meilleure partie du pays » sous la domination de Joseph. Il en sera de même pour Israël dans le Millénium.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JOUG - Le joug est souvent la figure de l’assujettissement.
Le joug est la partie du harnais, constituée le plus souvent par une pièce de bois, placée sur la nuque (ou sur le front) d’un bœuf attelé comme bête de trait. Le joug peut être utilisé pour un seul animal, mais aussi pour deux animaux qui par ce moyen sont fermement unis l’un à l’autre. Dans plusieurs passages de la Bible, ce mot est employé tout simplement dans le sens d’« une paire » (1 Rois 19 v. 19 à 21). Le joug est souvent la figure de l’assujettissement (Genèse 27 v. 40), de la servitude (1 Rois 12 v. 4 ; Galates 5 v. 1) et du service (1 Timothée 6 v. 1) ; le brisement du joug parle par conséquent de délivrance (Jérémie 28 v. 2).
Le joug de Christ était son obéissance volontaire à Dieu (Matthieu 11 v. 29 et 30). Le joug double est une figure de la communion. En Philippiens 4 v. 3, Paul appelle Épaphrodite son compagnon de travail (cf. 2 v. 25), littéralement son « compagnon de joug ». En 2 Corinthiens 6 v. 14, la communion d’un croyant avec un incrédule est appelée un « joug mal assorti » contre lequel nous sommes sérieusement mis en garde. Cette figure a trait à la défense faite en Deutéronome 22 v. 10, d’atteler ensemble à une charrue un bœuf (une bête pure) et un âne (une bête impure).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JOUR - Le jour est caractérisé par la clarté et la lumière.
Le jour est la première division de temps mentionnée dans l’Ecriture sainte. Dieu appela Jour la lumière qu’il a créée, et les ténèbres, il les appela Nuit. Il y eut soir et matin, et ainsi il y eut le premier jour ou un jour (Genèse 1 v. 3 à 5). Les « luminaires dans l’étendue des cieux pour séparer le jour d’avec la nuit », c’est-à-dire le soleil, la lune et les étoiles, n’ont été créés que le quatrième jour (Genèse 1 v. 14). Contrairement à l’obscurité de la nuit, le jour est caractérisé par la clarté et la lumière. Sur le plan spirituel, Dieu nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pierre 2 v. 9), de sorte que Paul peut écrire : « Car vous êtes tous des fils de la lumière et des fils du jour ; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres (1 Thessaloniciens 5 v. 5) ». Par le mot jour, il faut comprendre ici un état moral, spirituel, qui déjà maintenant est caractérisé par la lumière de Dieu (cf. Jean 11 v. 9 ; Romains 13 v. 13).
Dans le langage prophétique, le mot « jour » a une autre signification. Il désigne un temps encore futur. À la nuit actuelle des ténèbres spirituelles pendant l’absence du Seigneur succédera, après le lever de l’étoile du matin, la venue du Seigneur Jésus pour l’enlèvement des siens, le « jour » qui commencera avec l’apparition de Christ en gloire et se terminera avec la fin du Millénium. Par contraste avec l’enlèvement que les enfants de Dieu peuvent attendre avec un ardent désir, le « jour du Seigneur » viendra comme un voleur pour les incrédules (1 Thessaloniciens 5 v. 2 à 4 ; 2 Pierre 3 v. 10 ; Apocalypse 3 v. 3 ; 16 v. 15). Déjà dans l’Ancien Testament, le « jour de l’Éternel » (à ne pas confondre avec le dimanche, le jour du Seigneur ou « la journée dominicale », Apocalypse 1 v. 10) est annoncé comme le jour du jugement de Dieu sur le monde (Joël 1 v. 15 ; 2 v. 2 ; Sophonie 2 v. 2). Cependant pour ceux qui craignent le nom de Dieu, le Messie sera « le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes (Malachie 4 v. 1 et 2) ». En son jour, le Seigneur Jésus, jusqu’ici méprisé et rejeté, recevra dans ce monde, de tous les hommes, l’honneur dont il est digne.
Le « jour de Dieu » est équivalent au « jour d’éternité (2 Pierre 3 v. 12 à 18) ». Cette expression fait allusion à l’infini, dans le temps, de la nouvelle création, à l’état éternel, dans lequel Dieu sera «tout en tous» (1 Corinthiens 15 v. 28) ; avant son commencement, la création actuelle sera dissoute et fondue par le feu.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• JOURDAIN - Le joug est souvent la figure de l’assujettissement.
Le peuple d’Israël devait traverser le Jourdain pour entrer en Canaan. Du point de vue typique, ce fleuve ressemble à maints égards à la mer Rouge. Toutefois ici les eaux ne furent pas frappées en jugement, mais l’arche de l’alliance, type du Fils de Dieu devenu Homme, passa devant le peuple d’Israël pour l’introduire dans le pays. Là aussi les eaux se fendirent, de sorte que le peuple put traverser sans obstacle (Josué 3 ; 4). Douze pierres, représentant les douze tribus d’Israël, devaient être posées au fond du fleuve. Le Jourdain également est une figure de la mort et de la résurrection de Christ pour les croyants, mais en même temps de leur résurrection avec lui (cf. Éphésiens 2 v. 6 ; Colossiens 3 v. 1). C’est pourquoi douze pierres furent dressées au bord du Jourdain. Il est aussi une figure du nouvel homme que le croyant est appelé à revêtir (Éphésiens 2 v. 15 ; 4 v. 24 ; Colossiens 3 v. 10). Le nouvel homme, créé selon Dieu, est destiné au ciel.
Le fait que la mer Rouge et le Jourdain forment un tout est remarquablement mis en évidence en ce qu’il est dit en Exode 14 v. 22 : « Et les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer », et en Josué 4 v. 19 : « Et le peuple monta hors du Jourdain ». De plus le jour de la traversée du Jourdain (le dixième jour du premier mois) était identique au jour du choix de l’agneau pascal, ce qui nous montre l’unité et la cohérence de ces types de la rédemption (cf. Josué 4 v. 23 ; Psaume 114 v. 3).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• JUGE (inique) (1) - La double signification de la parabole.
Comme nous avons déjà eu l’occasion de le remarquer, les paraboles ont très souvent une double signification : l’une spirituelle ou pratique, et l’autre prophétique. Cela est particulièrement et clairement mis en relief dans la parabole du juge inique. Mais écoutons d’abord ce qu’elle dit : « Et il leur dit aussi une parabole, pour (montrer) qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe la tête. Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience avant d’intervenir pour eux ? Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ? (Luc 18 v. 1 à 8) ».
La première phrase souligne la signification spirituelle et pratique de la parabole. Le Seigneur la dit à Ses disciples pour qu’ils prient toujours et ne se lassent pas. Par contre, les paroles du Seigneur qui terminent cette parabole ne peuvent être comprises que de manière prophétique. Comme beaucoup d’autres paraboles, celle-ci a donc à la fois un sens spirituel et un sens prophétique. C’est intentionnellement que le Seigneur relie ensemble ces deux significations, reliant par là le temps de Son absence avec celui de Son retour. Une telle parabole est déjà une preuve de ce que les paraboles du Seigneur contiennent plus qu’un niveau d’enseignement, et qu’elles ne doivent pas seulement être comprises de manière pratique, mais aussi prophétique.
Le côté pratique de la parabole nous a déjà occupé en relation avec la parabole des trois amis de Luc 11. Elle ne nécessite guère plus d’explication. Ici, nous ne devons garder présent à l’esprit que ce que nous devons apprendre du contraste : Dieu agit sur la base de motivations entièrement différentes de celles du juge inique. Ce juge n’est pas une image de Dieu. La force de la parabole réside justement dans le contraste entre le juge inique et le Dieu juste. Même quand le juge a finalement cédé aux instances de la veuve, c’est sans crainte de Dieu qu’il agissait (18 v. 4) ; il demeurait un « juge inique (18 v. 6) ». Mais par le fait qu’il a finalement quand même fait justice à la veuve, même sans dire ses vrais motifs, le Seigneur veut encourager les Siens à venir à Dieu en tout temps et avec persévérance pour présenter leurs demandes. Même si la réponse peut se faire attendre, et que le mal peut paraître prendre le dessus, Dieu fera justice en son temps à Ses élus, et Il l’exécutera rapidement.
Il y a plusieurs raisons pour se tourner maintenant vers le côté prophétique en détail. L’une est que cette parabole se trouve directement dans un contexte prophétique ; l’autre est que la plupart des détails de cette parabole n’ont de sens que prophétiquement ; enfin et troisièmement, il est extraordinairement important de s’approprier le point de vue prophétique de l’Écriture. Nous devons apprendre à distinguer entre les Juifs, les nations et l’assemblée de Dieu (comparer 1 Corinthiens 10 v. 32). La Bible devient un livre tout nouveau pour nous quand nous apprenons à connaître les différentes voies de Dieu qu’Il adopte avec les uns ou avec les autres, aujourd’hui et dans le futur. D’un autre côté, il n’est guère de pire entrave à la compréhension des pensées et des voies de Dieu que de ne pas voir les différentes dispensations, ou de les mélanger.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGE (inique) (2) - Le résidu Juif dans l’avenir.
Que notre parabole ait une forte empreinte prophétique, cela apparaît tout de suite clairement quand on la considère en rapport avec ce qui précède. Le Seigneur Jésus avait parlé de Lui comme le Fils de l’homme, et d’autre part des jours du Fils de l’homme. Il devait au préalable souffrir beaucoup et être rejeté du peuple Juif. Mais alors en ce jour-là, « Son jour », Il viendrait à eux de manière visible pour tous, pour amener les uns en jugement, et pour introduire les autres dans le royaume. Les uns, les impies, seraient « pris » pour le jugement, tandis que les autres, les Juifs croyants, seraient « laissés » pour entrer dans le royaume terrestre de paix de Christ (17 v. 22 à 35). Le Seigneur ne parle ici ni de la destruction de Jérusalem par les Romains (car il n’y avait pas le choix), ni de l’enlèvement de l’église de Dieu (c’est juste l’inverse qui aurait lieu), mais Il parle de « Son jour », qui serait précédé de la période courte, mais extrêmement dure de la détresse de Jacob. L’aigle (les porteurs du jugement de Dieu) atteindrait le corps mort (Israël dans l’état de mort) sûrement et rapidement (17 v. 37).
On voit dès lors combien est appropriée l’exhortation adressée au Résidu d’Israël opprimé, mais craignant Dieu, de prier en tout temps et de ne pas se lasser (18 v. 1) ! Le Seigneur souligne cette exhortation, mais aussi cet encouragement, par le moyen de la parabole du juge inique.
Il y a donc dans la ville une veuve qui a un adversaire. Selon toute apparence, il a porté atteinte à son bien. Or dans la même ville se trouve aussi un juge, auquel la veuve s’adresse pour demander qu’il lui soit fait justice contre son adversaire. Le juge ne se soucie pas des intérêts de la veuve, et ne fait rien pour elle : il est un juge inique. Ce n’est que parce que la veuve le tourmente par ses interventions et requêtes incessantes, que finalement il l’aide à obtenir justice.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGE (inique) (3) - La veuve est une image d’Israël souffrant sous l’emprise de son adversaire.
La veuve est une image d’Israël souffrant sous l’emprise de son adversaire. Autrefois, le peuple était en relation avec l’Éternel en tant que fiancée, épouse (Jérémie 2 v. 2) ; l’Éternel avait été son mari (Ésaïe 54 v. 5). Mais suite à son infidélité, elle était devenue vis-à-vis de Lui une veuve (Lamentations 1 v. 1). Et maintenant elle crie à Dieu, maintenant même que la nation est encore dans l’incrédulité. Ce fut exactement pareil autrefois quand les fils d’Israël crièrent à l’Éternel de la maison de servitude en Égypte, avant qu’Il se révèle à eux. Il dit donc Lui-même aujourd’hui d’Israël : « Je connais son affliction (Exode 3 v. 7) ». Et quand le temps prédéterminé par Dieu sera venu, Il se tournera de nouveau avec miséricorde vers Jérusalem, cette « ville » nommée deux fois dans la parabole. Il sera irrité contre les nations insouciantes et orgueilleuses, avec une grande colère parce qu’elles ont « aidé au mal (Zacharie 1 v. 14 à 17) ».
Quand la veuve demande qu’il lui soit fait justice, cela vise au premier chef qu’on lui rende sa propriété. Deux histoires de l’Ancien Testament l’illustrent et le confirment. Quand la Sunamite revint au pays de ses pères après avoir fui au pays des Philistins, « elle sortit pour crier au roi au sujet de sa maison et de ses champs (2 Rois 8 v. 3) ». Le roi lui rendit justice, et lui envoya un fonctionnaire de la cour auquel il dit : « Rends-lui tout ce qui lui appartient, et tout le revenu des champs, depuis le jour où elle a quitté le pays, jusqu’à maintenant (2 Rois 8 v. 6) ».
La deuxième histoire a à faire avec une autre veuve qui avait besoin d’aide pour récupérer la propriété et l’héritage de son mari, il s’agit de Ruth. Cette veuve aussi est une figure du Résidu Juif croyant des jours futurs. Nous apprenons de son histoire comment elle vint finalement à Boaz, le libérateur / rédempteur (celui qui rachète) et comment cet homme puissant, et proche parent de sa belle-mère, entreprit, avec une grâce éclatante, tout ce qui était nécessaire pour relever le nom du défunt sur son héritage (Ruth 4 v. 1 à 12).
Nous voyons donc comment les élus de Dieu qui crient à Lui nuit et jour, le font selon une triple relation : comme avec leur roi, comme avec leur rédempteur (celui qui rachète) et comme avec leur juge. Leurs cris seront entendus. Mais il y a encore plus à tirer de ces récits.
Disons d’abord que, dans le Nouveau Testament, l’assemblée de Dieu n’est jamais vue comme une veuve. C’est Babylone, la chrétienté apostate, qui se vante dans son cœur de ne pas être veuve et qu’elle ne verra pas le deuil (Apocalypse 18 v. 7). Mais l’assemblée est l’épouse (céleste), la femme de l’Agneau (Apocalypse 19 v. 7 ; 21 v. 2, 9 ; 22 v. 17). Même si elle subit la tribulation dans le monde, elle a quand même la paix dans le Seigneur Jésus (Jean 16 v. 33). Il ne nous a pas laissé orphelins (Jean 14 v. 18), mais il a envoyé l’autre consolateur (ou : agent d’affaires), l’Esprit de vérité qui nous conduit dans toute la vérité (Jean 14 v. 16, 26 ; 15 v. 26 ; 16 v. 7, 13). Être déjà aujourd’hui enfants de Dieu et fils de Dieu, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ (Romains 8 v. 14 à 17), est-ce là la part d’une veuve ?
Qui faut-il comprendre sous le terme d’adversaire, celui à cause duquel la veuve crie continuellement au juge : « venge-moi de mon adversaire » ? Apocalypse 12 nous donne une information sur ce sujet. Nous y apprenons là que « le grand dragon, le serpent ancien, qui a nom diable et Satan, celui qui séduit la terre habitée toute entière » sera précipité du ciel sur la terre. Nous entendons le ciel éclater de joie : « Maintenant est venu le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et le pouvoir de son Christ, car l’accusateur de nos frères, qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit, a été précipité (Apocalypse 12 v. 10) ». L’expression nos frères n’a pas trait en premier lieu à nous chrétiens, mais aux Juifs croyants du Résidu. Ce sont eux que le diable accuse continuellement devant Dieu. C’est lui, à proprement parler, l’adversaire, celui qui se tient derrière tous les autres ennemis d’Israël et qui les incite contre ce peuple.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGE (inique) (4) - Nous ne demandons pas la vengeance de Dieu sur nos ennemis, mais nous supplions « Amen, viens Seigneur Jésus ! ».
Pour confirmer que nous n’avons pas l’assemblée dans cette parabole, mais que nous avons à faire avec les Juifs des jours à venir, je reviens encore une fois sur la requête de la veuve. Elle porte un caractère strictement juif. La veuve demande qu’il lui soit fait justice, qu’elle soit vengée de ses ennemis. Le mot grec signifie en effet à la fois « faire justice » et « se venger », « venger ».
Pour nous, rachetés du temps de la grâce, une telle demande serait absolument hors de place. Nous n’avons pas à rechercher nos droits ici-bas (1 Corinthiens 6 v. 7), et au lieu d’appeler la vengeance sur nos ennemis, nous devons bien plutôt les aimer, prier pour ceux qui nous font du tort ou nous persécutent (Matthieu 5 v. 44). Étienne, le premier martyr chrétien, n’en est-il pas le grand exemple pour nous ? Fidèle à l’exemple de son Maître et Sauveur Jésus Christ (Luc 23 v. 34), il priait pour ceux qui le lapidaient : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché (Actes 7 v. 60) ».
Mais pour les Juifs croyants oppressés par leurs ennemis, l’appel à la rétorsion est tout à fait selon la volonté du Seigneur.
En Apocalypse 6 nous entendons les âmes des martyrs Juifs crier à Dieu à haute voix : « Jusques à quand, ô Souverain, saint et véritable, ne juges-tu pas et ne venges-tu pas notre sang sur ceux qui habitent sur la terre ? (Apocalypse 6 v. 10) ». Une telle demande, venant de bouches juives, exprime la pensée de Dieu pour ce peuple. C’est pourquoi Il satisfera cette demande, et Il viendra en aide au Résidu. Car le peuple d’Israël ne trouvera salut et repos, et ne parviendra à la bénédiction terrestre du royaume, que par le jugement de ses ennemis. Ce n’est aussi que de cette manière que la gloire du Seigneur pourra être obtenue sur cette terre. En harmonie avec cela, nous trouvons à de multiples reprises dans les psaumes la parole prophétique du Résidu, le « jusques à quand ? » poignant d’un peuple souffrant (Psaume 90 v. 13 ; 94 v. 1 à 3 ; 119 v. 84). Il désirera la venue du Seigneur comme juge de la terre.
Pour nous chrétiens, il en est tout autrement. Nos bénédictions se situent dans le ciel, et notre salut n’arrive pas par le Seigneur chassant nos ennemis, mais par le fait qu’Il nous éloignera complètement de cette scène terrestre, et qu’Il nous prendra auprès de Lui dans la gloire. Par quoi le Seigneur va-t-Il donc nous « garder de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée toute entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre » ? Par le fait qu’Il nous prendra et nous sortira absolument de cette heure ou époque ! Bienheureuse certitude !
« Je viens bientôt ». C’est de cette manière, c’est-à-dire par Sa venue pour nous, par l’enlèvement, que nous ferons l’expérience du salut final et complet (Romains 13 v. 11 ; 1 Thessaloniciens 4 v. 15 à 18 ; Apocalypse 3 v. 10 et 11). C’est aussi pour cela que nous ne demandons pas la vengeance de Dieu sur nos ennemis, mais que nous supplions « Amen, viens Seigneur Jésus ! »
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGE (inique) (5) - Dans la parabole, le Seigneur parle de la veuve dans l’explication de Ses élus.
Rappelons-nous encore une fois les paroles dont le Seigneur se sert à la fin de la parabole, ainsi que Son explication et l’application qu’Il en fait aux élus : « Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant d’intervenir] pour eux ? Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ? (Luc 18 v. 6 à 8) ».
À plusieurs reprises nous avons déjà vu ceci, que quand le Seigneur Jésus explique ou applique une parabole, Il ne parle pas nécessairement exactement des mêmes personnes que dans la parabole elle-même. La parabole et son explication ne coïncident pas toujours exactement. C’est le cas ici. Dans la parabole Il parle de la veuve et dans l’explication de Ses élus. La veuve représente Israël, et Ses élus représentent le Résidu d’Israël qui a la crainte de Dieu, ces frères que le diable accuse continuellement devant Dieu. Dans la parabole, la veuve vient avec ses requêtes incessantes auprès du juge qui se révèle être un juge inique. Dans l’explication ce sont les élus de Dieu qui crient à Dieu nuit et jour.
Le prophète Ésaïe parlait déjà de façon si saisissante de ces cris des élus de Dieu : « Sur tes murailles, Jérusalem, j’ai établi des gardiens ; ils ne se tairont jamais, de tout le jour et de toute la nuit. Vous qui faites se ressouvenir l’Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de repos, jusqu’à ce qu’il établisse Jérusalem, et qu’il en fasse un sujet de louange sur la terre (Ésaïe 62 v. 7) ». Oui, Dieu fera justice à Ses élus qui crient nuit et jour, même si le temps pour y arriver paraît bien long à ceux qui sont dans la détresse. Pour le Seigneur, mille ans ne sont que comme un jour (2 Pierre 3 v. 8). Mais quand le moment d’intervenir sera venu pour Dieu, Il agira rapidement. Il nous a déjà été dit quelque chose de la rapidité et de la précision d’action de l’aigle.
À la fin, le Seigneur pose encore une question qui doit nous faire réfléchir : « Le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ? ». Il ne répond pas Lui-même à cette question, mais la laisse à Ses auditeurs. Or la forme de la question laisse attendre un « non » comme réponse. J’ai déjà fait la remarque au commencement que cette phrase ne peut être comprise qu’au sens prophétique, c’est-à-dire que nous devons la prendre en rapport avec Israël. Quand le Seigneur Jésus reviendra pour enlever les croyants de la grâce, ce sera alors avec le caractère d’époux, car « l’Esprit et l’épouse disent : viens ! (Apocalypse 22 v. 17) ». Mais sa venue future comme Fils de l’homme a à faire avec Israël et avec le jugement sur toutes les injustices. Comme nous l’avons vu, c’est selon cette dernière manière de venir que le Résidu croyant d’Israël L’attendra.
Il est pourtant étrange que, quand Il viendra, le Seigneur aura pour ainsi dire de la peine à trouver de la foi sur la terre. D’un côté cela peut signifier qu’en ces jours-là, la foi sera rare, aussi rare qu’aux jours de Noé et de Lot (Luc 17 v. 26 et suiv.). Comme dans ce temps-là, on mangera et on boira, on se mariera et on sera donné en mariage, on achètera et on vendra, on plantera et on bâtira. Mais avec tout cela, le jugement de Dieu sur le point de s’abattre sur eux subitement, est suspendu sur eux comme par un fil de soie, et la masse des gens ne s’en rendra pas compte, pas plus qu’aujourd’hui. Peu nombreux sont toujours ceux qui en savent quelque chose, ce sont les élus, et qui conduisent leur vie en conséquence.
Mais d’un autre côté, même la foi des élus dans ces jours difficiles sera bien faible. N’avons-pas aussi vécu cela nous-mêmes, nous avons crié à Dieu dans la détresse, et nous ne comptions même pas sur une intervention si opportune de Sa part ? On peut faire appel à Dieu dans l’amertume de l’âme, et pourtant manquer de la confiance vraie et calme qui résulte de la communion avec Lui. Cette question interpellante du Seigneur est donc aussi importante pour nous.
Finalement nous pouvons encore remarquer que la parabole du juge inique remplit encore deux fonctions. D’un côté c’est une prolongation de ce que le Seigneur avait dit auparavant (Luc 17 v. 22 à 36). D’un autre côté, cette parabole sert d’introduction et de transition pour la parabole suivante du pharisien et du publicain (18 v. 9 à 14). Dans les deux paraboles l’objet de la prière est le même. La prière persévérante sera la ressource du Résidu juif souffrant des jours qui viennent, et c’est aussi déjà la ressource des croyants aujourd’hui, et de fait c’est la ressource des croyants de tous les temps.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGEMENT (discriminatif) - Les brebis héritent du royaume et de la vie éternelle, alors que les chèvres sont jetées dans le feu éternel.
Dans sept paraboles de Matthieu, ceux qui, jusqu’au retour du Seigneur, étaient mêlés, sans qu’on puisse souvent distinguer clairement qui a la vie et qui ne l’a pas, sont alors définitivement séparés. Dans la parabole de l’ivraie, le froment est assemblé « dans mon grenier », tandis que l’ivraie est brûlée. Dans celle de la seine jetée dans la mer, les bons poissons sont mis dans des vaisseaux, les mauvais sont jetés dehors.
Aux noces, à l’entrée du roi, celui qui n’avait pas de robe de noces, est jeté dehors dans les ténèbres, tandis que les autres jouissent avec le roi de la communion et de la joie de la fête. En Matthieu 24, le fidèle esclave est établi sur tous les biens du maître ; le méchant, qui prétendait être un esclave, est coupé en deux ayant sa part avec les hypocrites. Les vierges sages accompagnent l’Époux aux noces ; les folles restent à toujours devant une porte fermée. Ceux qui ont fait fructifier leurs talents, entrent dans la joie de leur maître ; l’esclave inutile est jeté dans les ténèbres de dehors. Enfin les brebis héritent du royaume et de la vie éternelle, alors que les chèvres sont jetées dans le feu éternel.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• JUGEMENT (distributif) - Seule l’appréciation du maître fixe la récompense.
Nous avons déjà considéré à travers d'autres paraboles la question des récompenses : le serviteur fidèle entre dans la joie de son maître ; l’esclave qui a répondu à la responsabilité confiée, reçoit l’autorité sur plusieurs villes. Seule l’appréciation du maître fixe la récompense, non la durée ou la qualité apparentes du service.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• JUGEMENT (rétributif) - Les hommes seront jugés selon leurs œuvres, chacun recevra la rétribution que mérite sa conduite.
Il atteint ceux qui sont encore dans leurs péchés et en ont conservé le fardeau. Ceux qui ont cru au Seigneur Jésus, qui sont lavés par son sang, ne viennent pas en jugement (Jean 5 v. 24) : l’Éternel a mis sur Lui l’iniquité de nous tous. En Matthieu 22 v. 7, la ville des conviés qui ont refusé l’invitation du roi et persécuté ses esclaves, est détruite ; en Luc 13 v. 9, le figuier définitivement stérile est coupé ; et en Matthieu 21 v. 41, les vignerons qui ont gardé pour eux le fruit de la vigne et ont fait mourir le fils qui leur était envoyé, périssent à leur tour.
« Voici je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre (Apocalypse 22 v. 12) ». Devant le grand trône blanc, quand les hommes seront jugés selon leurs œuvres, chacun recevra la rétribution que mérite sa conduite (Matthieu 11 v. 22 à 24).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• JUGEMENT (temporel et éternel) - Il ressort clairement combien, dans l’interprétation des paraboles, l’aspect dispensationnel et prophétique est important.
Il me semble nécessaire de faire encore une remarque à propos de l’expression « son iniquité est acquittée » d’Ésaïe 40 v. 2. Car certains disent peut-être : « il est donc quand même possible d’acquitter sa dette devant Dieu, jusqu’à ce que le dernier quadrant soit payé ! Or c’est pourtant ce qui vient d’être contesté ».
Il faut bien faire attention qu’il s’agit ici d’Israël, et d’un jugement de Dieu temporel et national envers ce peuple coupable. Le jugement temporel concerne le peuple dans son ensemble et est en rapport avec les voies de Dieu en gouvernement à l’égard d’Israël ; il a à faire avec la terre. En rapport avec Ses voies en gouvernement à l’égard des hommes, Dieu peut limiter la mesure de punition ; Il peut même « se repentir du mal » qu’Il avait parlé de faire, et ne pas le faire, comme dans le cas des Ninivites (Jonas 3 v. 10). Cela repose sur la souveraineté de Sa grâce. Mais (il vaut la peine de le remarquer) quand Dieu pardonne au peuple d’Israël en tant que nation, les personnes qui profitent de ce pardon sont alors toutes autres que celles qui ont, par le passé, subi cette sentence. Ce sera un pardon national et aussi dispensationnel, c’est-à-dire un pardon rattaché à une dispensation.
C’est cela qui fait ressortir clairement la différence décisive entre ce jugement temporel qui s’applique aux voies de Dieu sur la terre, et le jugement éternel de Dieu. Le jugement éternel est un jugement personnel ; il atteint des individus à cause de leur culpabilité personnelle, « afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal (2 Corinthiens 5 v. 10) ». En Apocalypse 20 nous voyons les morts se tenir devant le grand trône blanc, « et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres (Apocalypse 20 v. 12) ». S’il s’agit de la culpabilité personnelle de l’individu devant Dieu, il n’y a jamais d’acquittement de la dette, mais seulement la possibilité de se réconcilier avec l’« adversaire », aussi longtemps qu’on est « en chemin » avec lui, aussi longtemps qu’il est dit « aujourd’hui ». Et comme le péché de l’individu exige, aux yeux de Dieu, une mesure éternelle de châtiment, ainsi aussi la rédemption en vertu du « sang précieux de Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache » a une portée éternelle (1 Pierre 1 v. 19).
Or il en va tout différemment quand il s’agit d’une question du péché de tout un peuple. Dans ce cas, chaque individu reste encore naturellement entièrement responsable de ses actes devant Dieu. Mais le peuple d’Israël en tant que nation s’est en outre rendu responsable devant Dieu du rejet du Messie. Si en réponse à cela, Dieu a mis le peuple d’Israël de côté, Il peut limiter ce jugement dans le temps, et pardonner à nouveau en son temps au peuple en tant que tel. C’est justement ce qu’Il fera, comme nous venons de le voir ; Il greffera de nouveau les branches naturelles sur leur propre olivier (Romains 11 v. 23 et suiv.). C’est cela qu’on entend par les expressions de pardon national et dispensationnel. Sa portée se borne à la terre, et ne s’étend pas à l’éternité.
De ces considérations, il ressort clairement combien, dans l’interprétation des paraboles, l’aspect dispensationnel et prophétique est important. Notre parabole en est justement un exemple. Nous ne pourrions pas la comprendre sans prendre en compte le côté prophétique.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• JUGER (les autres) - Nous devons nous garder de juger les motifs qui ont fait agir autrui.
Le fétu et la poutre (Matthieu 7 v. 1 à 5 ; Luc 6 v. 41). Ne jugez pas, dit le Seigneur. Non qu’il ne faille, lorsque c’est nécessaire, juger les actes et, en particulier, exercer la discipline fraternelle ou celle de l’assemblée. Mais nous devons nous garder de juger les motifs qui ont fait agir autrui. Avant de chercher à corriger les autres et de leur faire la leçon, combien il importe d’ôter d’abord la poutre de son propre œil. Un aveugle ne peut pas conduire un aveugle. Seul le jugement de soi-même permet de voir clair pour ôter le fétu de l’œil de son frère. Que de fois on critique tel ou tel détail de la vie d’autrui, de sa mise, de sa maison, et l’on n’est pas conscient de son propre égoïsme et de son propre orgueil. En Galates 6 v. 1, après avoir exhorté les frères spirituels à redresser dans un esprit de douceur, celui qui s’est laissé surprendre par quelque faute, l’apôtre ajoute : « Prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté ».
En Jean 13, le Seigneur Jésus nous a donné l’exemple suprême. Lui, le Seigneur et le Maître, n’est pas resté à table, mais s’étant levé du souper, il a mis de côté ses vêtements, symbole de sa gloire, puis, ayant pris un linge et s’en étant ceint, il a versé de l’eau dans le bassin et s’est mis à laver les pieds des disciples. Dans quel but ? Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi, dit-il à Pierre. Pas de communion avec le Seigneur si nos pieds n’ont pas été lavés par lui ! Comme notre Avocat, il intercède pour nous et nous amène à la confession de nos fautes. Mais le Seigneur ajoute : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres ». Dans l’esprit du Seigneur, imitant son humilité et son amour, avoir à cœur la restauration de nos frères afin de jouir à nouveau de la communion avec eux. Leur rappeler l’amour du Seigneur pour eux, ce qui Lui est dû, dans la conscience de la grâce qui s’est exercée aussi bien envers eux qu’envers nous, les aider à en reprendre conscience.
La vie est faite de détails ; toutes ces paraboles, très courtes pour la plupart, nous montrent quel soin le Seigneur désire que les siens aient de ces détails. Où sont les ressources pour une telle marche ? Elle ne peut se réaliser qu’« en nouveauté de vie » (Romains 6 v. 4), en demeurant en Lui. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire (Jean 15) ». Mais « celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ». Pas de lumière sans contact avec la source ; pas de marche à la gloire du Seigneur, ni de témoignage, sans communion journalière avec lui.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• JUSTICE (la propre) - Le Seigneur met en évidence divers moyens que l’ennemi emploie pour empêcher les âmes de venir à Lui.
Dans la même parabole (Matthieu 22 v. 11 à 13) Jésus parle d’un homme assis à table sans être revêtu de la robe de noces. Il avait sans doute estimé son propre vêtement meilleur que la robe offerte par son hôte. Mais il suffit d’un regard du roi (v. 11) pour tout mettre en lumière ; un sort terrible attend celui qui avait cru pouvoir s’asseoir à la table divine, drapé dans sa propre justice : il est lié, emporté, jeté dehors, dans les ténèbres, où sont les pleurs et les grincements de dents.
Quel contraste avec le fils prodigue qui, revêtu de haillons, acceptait avec joie la plus belle robe offerte par son père. Tandis que « le fils aîné, dans Luc 15 », nous donne un autre exemple de cette propre justice qui refuse l’invitation de la grâce. Cet homme était conscient de toutes ses vertus : « Voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai transgressé ton commandement ». Ils sont nombreux ceux qui, comme un autre jeune homme, disent : « J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse (Luc 18 v. 21) ». Au début du récit, les deux frères étaient à la maison, élevés dans la même ambiance, par le même père. Au cours de la parabole, l’un s’en va, et l’aîné seul reste au foyer. À la fin, le plus jeune, revenu à la vie, est dedans, alors que son frère est dehors. Pourquoi dehors ? Parce que « il ne voulait pas entrer ». Il aurait préféré s’asseoir avec ses amis et faire bonne chère avec eux, que d’être à table avec son père et son frère ! Malgré l’insistance paternelle, il reste dehors, égaré par sa propre justice, incapable de saisir la grâce.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (Compilation de commentaires).