ÉTUDE DE LA BIBLE
IMAGES COMPARAISONS SYMBOLES BIBLIQUES
D'après les textes originaux hébreu
« Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau ».
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F
• Remmers Arend
Images et symboles bibliques
• FAMINE - Le Seigneur est le seul secours possible.
Dans la Bible, il est parlé de plusieurs famines dans le pays de Canaan: la première est survenue au temps d’Abraham qui a tenté d’y échapper en descendant en Égypte (Genèse 12 v. 10 à 13, 4). Une autre a eu lieu durant la vie d’Isaac qui s’est réfugié chez les Philistins (Genèse 26). En Genèse 41 v. 53 et suivants, la famine de sept ans que Joseph avait prophétisée, a frappé « tous les pays » et a servi finalement à lui faire retrouver son père et ses frères. Le livre de Ruth commence avec la famine à Bethléhem, la « maison du pain », qui a amené Élimélec à fuir avec sa famille aux champs de Moab (Ruth 1). La famine a aussi régné durant les trois ans et demi de sécheresse aux jours d’Élie (1 Rois 17 et suiv. ; Jacques 5 v. 17), de même qu’au temps de son successeur Élisée (2 Rois 4 v. 38 ; 6 v. 25 ; 8 v. 1). Dans le Nouveau Testament, il est parlé une fois d’une famine qui eut lieu sous l’empereur Claude (Actes 11 v. 28).
Selon Deutéronome 11 v. 16 et 17, si le peuple d’Israël venait à se détourner vers d’autres dieux, Dieu fermerait les cieux « en sorte qu’il n’y ait pas de pluie, et que la terre ne donne pas son rapport ». Il en résulterait la famine dans le pays de Canaan. La famine mentionnée en 2 Rois 8, 1 était expressément appelée par l’Éternel (cf. Psaume 105 v. 16 ; Ézéchiel 36 v. 29). La pénurie de pain, nourriture nécessaire pour la vie, est une figure de la pauvreté et de la misère spirituelles. Cela est mis en lumière dans la parabole du fils prodigue : à la fin de son chemin d’éloignement, il est tombé dans une grande famine qui a été le moyen de son retour vers son père (Luc 15 v. 11 à 32). En Amos 8 v. 11 Dieu dit au peuple d’Israël : « Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai une famine dans le pays ; non une famine de pain, ni une soif d’eau, mais d’entendre les paroles de l’Éternel ». Ce n’est que par le pain vivant venu du ciel, le Fils de Dieu qui a laissé sa vie pour les pécheurs, que la faim de l’âme peut être assouvie pour toujours (Jean 6). Mais aussi pour les croyants qui spirituellement sont dans le besoin, le retour vers le Seigneur est le seul secours possible.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FARINE (fleur) - Symbole de la pureté et de la perfection de Christ.
La farine, spécialement la fleur de farine, est souvent un symbole de la pureté et de la perfection de Christ dans son humanité (par exemple dans l’offrande de gâteau en Lévitique 2 ; cf. 2 Rois 4 v. 41). La fleur de farine provenait du blé, auquel le Seigneur se compare lui-même (Exode 29 v. 2 ; Jean 12 v. 24).
Les trois mesures de farine de la parabole en Matthieu 13 v. 33, que le levain a fait lever, désignent ce qui a commencé en perfection selon la volonté de Dieu et par le service du Seigneur Jésus : le royaume des cieux sur cette terre. Il a été envahi dans son ensemble par le levain des fausses doctrines « jusqu’à ce que tout fût levé ». Dans ses mises en garde contre le levain en 1 Corinthiens 5 v. 6 et en Galates 5 v. 9, l’apôtre Paul ne met pas l’accent sur le processus, mais sur le résultat : « un peu de levain fait lever la pâte tout entière ».
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FEMME, FÉMININ - Image de la position subordonnée de l’être humain.
Dans la Bible, la femme est souvent une image de la position subordonnée de l’être humain comme créature de Dieu. Selon l’ordonnance de Nombres 6 v. 5, l’homme qui avait fait vœu de nazaréat ne devait pas se couper les cheveux (comme c’est d’ailleurs le cas pour une femme) ; cela signifiait qu’il prenait une place d’entière soumission à la volonté de Dieu. Le fait que le Seigneur Jésus, comme homme, est né de femme (Galates 4 v. 4), exprime qu’il est devenu parfaitement semblable à l’homme quant à sa position (et non pas pratiquement, car il était sans péché). Il est venu en ressemblance de chair de péché, mais aussi pour le péché, c’est-à-dire pour son abolition (Romains 8 v. 3). Bien qu’il fût le Fils éternel de Dieu, il était, comme enfant, soumis à ses parents et il est devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix ; car il ne voulait qu’une chose: faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé et accomplir son œuvre (Jean 4 v. 34 ; Philippiens 2 v. 6 à 8).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FER - Employé comme figure de l’inflexibilité.
Le fer, déjà mentionné dans la Bible en Genèse 4 v. 22, est fréquemment employé comme figure de l’inflexibilité, et cela aussi bien au sens positif, tel le Seigneur Jésus qui exercera le gouvernement du règne millénaire avec une verge de fer (Apocalypse 2 v. 27 ; 12 v. 5 ; 19 v. 15), qu’au sens négatif, telles l’indocilité et la dureté des hommes. Dieu a dû dire de son peuple Israël que son cou était une barre de fer (Ésaïe 48 v. 4). Et l’Empire romain est représenté prophétiquement, dans la statue que Nebucadnetsar vit en songe, par les deux jambes de fer, mais dans la vision divine de Daniel par la quatrième bête aux dents de fer (Daniel 2 v. 33 à 45 ; 7 v. 19).
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
Le mot hébreu pessach signifie « passer par-dessus ». La fête de la Pâque avait lieu au septième mois de l’année israélite, qui fut pourtant appelé le « commencement des mois », parce qu’il marquait un nouveau commencement (Exode 12 v. 1). Avant de délivrer son peuple Israël hors d’Égypte, l’Éternel tua, lors de la dixième plaie, les premiers-nés ; mais le destructeur passa par-dessus les maisons des Israélites, dont les poteaux des portes avaient été aspergés du sang de l’agneau pascal (Exode 12 v. 13). L’agneau pascal est un type de Christ qui a pris sur lui le jugement de Dieu. En 1 Corinthiens 5 v. 7 il est dit : « Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée ». Outre cela, les Israélites devaient manger, la nuit de la Pâque, la chair de l’agneau rôtie au feu avec des herbes amères. Nous aussi, nous pouvons nous occuper du Seigneur Jésus qui est mort pour nous, et ainsi nous nourrir de lui spirituellement. Lors des fêtes de la Pâque qui ont suivi, il n’était plus nécessaire de faire aspersion du sang de l’agneau sur les portes. Le sang du Seigneur Jésus purifie du péché une fois pour toutes. Mais nous aussi devons certes nous souvenir continuellement de l’œuvre accomplie de Christ. La cène du Seigneur, que nous célébrons en son souvenir, peut être comparée aux fêtes de la Pâque ultérieures, lors desquelles Israël se souvenait de la délivrance du jugement de Dieu par le sang de l’agneau. À la suite de la Pâque, les Israélites mangeaient des pains sans levain pendant sept jours. Auparavant tout levain devait être ôté des maisons (Exode 12 v. 15 à 20). Paul applique cette fête aux croyants du temps actuel lorsqu’il écrit en 1 Corinthiens 5 v. 6 à 8 : « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte tout entière ? Ôtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité ». Les sept jours de la fête des pains sans levain décrivent toute la vie du croyant après sa délivrance, vie qui doit être conduite dans la pureté et la séparation du mal à la gloire de notre Dieu. Ainsi notre vie peut être une « fête solennelle » pour lui et à sa gloire. Le premier jour de la semaine qui suit la Pâque, une gerbe de la nouvelle moisson était apportée en offrande à Dieu (Lévitique 23 v. 10 à 14). On commençait par la moisson de l’orge. Cette fête a eu son accomplissement dans la résurrection de Christ. Il est les « prémices de ceux qui sont endormis », « le premier-né d’entre les morts » (1 Corinthiens 15 v. 20 à 23 ; Colossiens 1 v. 18). Sept semaines ou cinquante jours après l’offrande de la gerbe des prémices avait lieu la fête des semaines à laquelle deux pains étaient présentés à Dieu en offrande tournoyée (Lévitique 23 v. 15 à 21). Ces pains devaient être cuits exceptionnellement avec du levain, ce qui nous montre qu’il ne s’agit pas là d’une figure de Christ, mais de ceux qui étaient autrefois des pécheurs. Cette fête a eu son accomplissement à la Pentecôte (Actes 2 v. 1 ; le nombre de « cinquante » jours correspond au mot grec pentekoste duquel s’est formé notre mot Pentecôte). Les deux pains sont une figure de l’Assemblée composée de Juifs et de Gentils qui ont été créés en un seul homme nouveau par l’œuvre du Seigneur Jésus (Éphésiens 2 v. 15). Les pains étaient faits avec du blé et représentent ainsi le fruit du grain de blé, qui a dû tomber en terre et mourir pour nous (Jean 12 v. 24). Après la fête des semaines s’écoulait un temps dont la durée n’est pas exactement déterminée. La fête des trompettes avait lieu en effet, comme la Pâque, à une date fixe, au premier jour du septième mois (Lévitique 23 v. 23 à 25). En même temps, cette fête désigne un nouveau commencement sur l’ancien fondement, car le septième mois est le premier mois de l’année civile israélite. Il faut comprendre par là que Dieu reprendra ses relations avec son peuple terrestre Israël une fois «la plénitude des nations... entrée», c’est-à-dire quand elle aura été enlevée dans le ciel par son Seigneur (cf. Romains 11 v. 25). Le son de la trompette en sera le signal (cf. Ésaïe 27 v. 13 ; Joël 2 v. 1). Dieu appellera son peuple. Non seulement Israël rentrera dans le pays de Canaan promis par Dieu, mais il sera aussi réveillé spirituellement par la parole de Dieu. Cela n’arrivera toutefois qu’après l’enlèvement de l’Église. Cette fête (hébreu jom kippur) est décrite en détail en Lévitique 16. Le dixième jour du septième mois était le seul jour auquel le souverain sacrificateur pouvait entrer dans le lieu très saint de la tente d’assignation. La signification de cette fête pour nous, chrétiens, est donnée en Hébreux 9 et 10. Elle est un type de l’œuvre de la propitiation accomplie une fois pour toutes par Christ à la croix, mais elle est en même temps en contraste avec cette œuvre. Le sacrifice de propitiation qui avait lieu une fois l’an, et dont le sang était porté dans le lieu très saint, indiquait d’une part le caractère unique de l’œuvre de Christ ; d’autre part, il traduisait, par sa répétition continuelle, l’imperfection du type (cf. Hébreu 9 v. 24 à 26). Les deux boucs offerts en sacrifice pour le péché représentaient le sacrifice le plus important de cette fête. Après que le souverain sacrificateur avait d’abord fait propitiation pour lui-même et pour sa maison, l’un des boucs était tué et son sang apporté dans le sanctuaire. Les saintes exigences de Dieu relativement au péché étaient ainsi satisfaites et propitiation était faite pour le péché à ses yeux. Christ est la vraie propitiation pour les péchés, et cela non seulement pour ceux qui croient en lui, mais aussi pour le monde entier. À la croix il a payé la « rançon pour tous » (1 Jean 2 v. 2 ; 1 Timothée 2 v. 6). L’œuvre de la propitiation accomplie par Christ est suffisante aux yeux de Dieu pour tous les hommes. Après cela le souverain sacrificateur posait ses mains sur le second bouc et confessait tous les péchés du peuple sur cet animal qui était ensuite envoyé, chargé des péchés, « dans une terre inhabitée » et, comme le substitut pour ainsi dire du peuple, il les ôtait de devant les yeux de Dieu. Nous avons là, en type, l’œuvre de Christ comme notre substitut devant Dieu. Comme tel, il n’a porté les péchés que de ceux qui les lui ont confessés dans la repentance et par la foi. Telle est la signification de Ses paroles : «... pour donner sa vie en rançon pour plusieurs (Matthieu 20 v. 28) ». Nous devons clairement distinguer les deux côtés de l’œuvre de la rédemption qui sont exprimés dans la propitiation et dans la substitution. Toutefois le grand jour des propitiations a aussi une signification particulière pour le peuple d’Israël. Le souverain sacrificateur devait faire propitiation non seulement pour lui-même et pour sa maison (la famille du sacrificateur), mais aussi pour le peuple d’Israël. Alors que les croyants du temps actuel ont une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints (Hébreu 4 v. 16 ; 10 v. 19), Israël doit pour ainsi dire attendre jusqu’à ce que Christ, le vrai Souverain Sacrificateur, sorte du sanctuaire céleste afin d’annoncer la propitiation pour leurs péchés. Lorsqu’il apparaîtra en gloire, le résidu croyant l’acceptera comme son Messie et sera sauvé. La dernière des sept fêtes de l’Éternel est une fête du souvenir et de la joie. Elle se trouve à la fin de la vendange et, de ce fait même, à la fin de l’ensemble des récoltes (Deutéronome 16 v. 13). Les Israélites habitaient pendant sept jours dans des tabernacles (ou cabanes) faits de feuilles et de rameaux, et jouissaient des fruits de la récolte, mais ils se souvenaient aussi de leur sortie et de leur délivrance d’Égypte (Deutéronome 23 v. 40 à 43). La durée de sept jours parle d’une période complète, à savoir du règne millénaire, qui constitue la fin de toutes les voies de Dieu envers son peuple sur la terre. La fête trouve sa conclusion le huitième jour qui est appelé en Jean 7 v. 37 « la dernière journée, la grande journée de la fête ». Ce jour parle d’un nouveau commencement après le règne millénaire, c’est-à-dire de la gloire éternelle de la nouvelle création (Apocalypse 21 v. 1 à 5). La fête de Purim, célébrée le quatorzième jour du mois d’Adar, doit son origine à la délivrance des Juifs, dans le royaume perse, de devant le danger de leur extermination par Haman. Les purim sont les sorts que l’adversaire avait fait jeter auparavant (Esther 3 v. 7 ; 9 v. 26 à 28). La fête de la Dédicace mentionnée en Jean 10 v. 22 (hébreu Chanukka, consécration), célébrée le 25 du mois de Kislev, remonte au renouvellement de la dédicace du temple, en l’an 165 av. J.C., par Judas Maccabée. Elle dure huit jours. Ces deux fêtes introduites ultérieurement n’appartiennent pas aux « fêtes de l’Éternel ». Dans la Bible, le feu est souvent une image de la sainteté scrutatrice de Dieu, qui consume tout ce qui n’est pas en accord avec Dieu, mais purifie tout ce qui est fait pour sa gloire (Deutéronome 4 v. 24 ; Ésaie 10 v. 17 ; 33 v. 14 ; Hébreu 12 v. 29). Sa sainteté est non seulement exprimée par le cri « Saint, saint, saint » des séraphins ou des quatre animaux, mais aussi par les sept lampes de feu qui brûlent devant son trône et qui sont également un type du Saint Esprit (Ésaïe 6 v. 3 ; Apocalypse 4 v. 4 à 8). Lors de sa première rencontre avec Dieu, Moïse vit, comme figure d’Israël, le peuple élu de l’Éternel, un buisson en feu qui n’était pas consumé par les flammes (Exode 3 v. 2). Quand Dieu, lors de la consécration de la tente d’assignation, consuma le premier sacrifice par le feu du ciel, il donna par là son approbation au saint service qui avait été établi selon ses ordonnances sous la direction de Moïse (Lévitique 9 v. 24). Lorsque l’holocauste, l’offrande de gâteau ainsi que la graisse du sacrifice de prospérités et du sacrifice pour le péché, qui parlent en type de Christ et de son œuvre, étaient offerts (Lévitique 1 v. 9 ; 2 v. 2 ; 3 v. 5 ; 4 v. 31), le feu faisait monter une odeur agréable de ces offrandes qui glorifient Dieu. De même que l’or est purifié par le feu, de même notre foi est purifiée par l’épreuve afin que celle-ci soit à la louange, à la gloire et à l’honneur du Seigneur Jésus (1 Pierre 1 v. 7). Un jour l’ouvrage de chaque racheté sera éprouvé par le feu devant le tribunal de Christ (1 Corinthiens 3 v. 12 à 15). Tout ce qui est précieux pour lui sera récompensé et, sans mélange de faiblesse ou même de péché, resplendira éternellement à sa gloire (or, argent, pierres précieuses). En revanche, tout ce qui n’a pas de caractère durable à ses yeux (bois, foin, chaume) brûlera au feu, mais le croyant lui-même sera sauvé, « toutefois comme à travers le feu ». La sainteté de Dieu se révèle cependant aussi dans le jugement. Lui qui a les yeux trop purs pour voir le mal (Habacuc 1 v. 13), punira un jour, dans le feu éternel, inextinguible, tous les incrédules qui auront méprisé sa grâce. Le lieu des tourments éternels est appelé l’étang brûlant de feu et de soufre (Apocalypse 20 v. 15 ; 21 v. 8 ; cf. Matthieu 3 v. 12 ; 18 v. 8). La fumée causée par le feu est aussi parfois le signe du jugement et du châtiment de Dieu (Ésaïe 30 v. 27 ; 34 v. 10 ; Apocalypse 14 v. 11 ; 18 v. 9). L’espèce sauvage du figuier, qui pousse naturellement dans le bassin méditerranéen, produit trois sortes de fruits différents par an : des figues impropres à la consommation en avril et en juillet, et des figues comestibles en septembre. Le figuier de culture paraît sous deux formes : l’arbre avec des fleurs mâles et femelles, mais ne donnant pas de fruits comestibles, et celui qui porte uniquement des fleurs femelles et produit des fruits trois fois par an : les figues hâtives (avril - juin), la récolte principale (juin - novembre) et les figues tardives (septembre - janvier). De même que la vigne, le figuier est souvent employé en relation avec le peuple d’Israël comme figure du fruit et de la bénédiction (1 Rois 4 v. 25 ; Jérémie 5 v. 17 ; Jean 1 v. 49). En Osée 9 v. 10, Dieu dit : « J’ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert ; j’ai vu vos pères... comme le premier fruit du figuier », et en Joël 1, où il doit constater que son pays est frappé par une nation puissante, il est dit au verset 7 : « Elle a réduit ma vigne en une désolation, mon figuier en un tas de bois ». En Luc 13 v. 6 à 9, le Seigneur Jésus se sert aussi de l’image du figuier pour désigner le peuple juif incrédule qui a bénéficié des soins du Fils de l’homme et qui, dans son ensemble, est demeuré sans fruit. En Matthieu 21 v. 19, il prononce le jugement sur un figuier qui ne porte pas de fruit. Le miracle de ce figuier desséché et l’événement lors duquel les esprits immondes entrèrent dans le troupeau de pourceaux (Matthieu 8 v. 30 à 32) sont au reste les seuls signes du Seigneur dans lesquels la grâce n’est pas mise en évidence, mais le jugement est annoncé sur le peuple juif. Dans le pays de Canaan, la figue était un des sept aliments qui parlent de la bénédiction spirituelle de Dieu envers son peuple. La figue pourrait ici être considérée comme figure du fruit de la justice (Philippiens 1 v. 11 ; Hébreu 12 v. 11 ; Jacques 3 v. 18), de même que la grenade comme fruit de la sainteté et l’olive comme fruit de l’Esprit. Outre son sens premier de « descendant de sexe masculin », le mot fils, dans la Bible, a différentes autres significations. Par exemple, le vieux souverain sacrificateur Éli appelle le jeune Samuel « mon fils » pour exprimer la relation familière d’un aîné avec un jeune (1 Samuel 3 v. 6). Des expressions telles que « fils de perdition », « fils de lumière », ne se rapportent pas à la descendance, mais indiquent ce qui marque ou caractérise une personne. Au sens figuré, le mot « fils » fait ainsi allusion, le plus souvent, à une position déterminée. Le modèle parfait de la filialité (qualité de fils) est le Fils de Dieu, appelé le Fils du Père en 2 Jean 3, la Personne de la Trinité éternelle qui est devenue Homme quand l’accomplissement du temps est venu (Jean 1 v. 1 à 14 ; Galates 4 v. 4 ; cf. Matthieu 28 v. 19). Dès l’éternité passée, il était le Fils unique dans le sein du Père (Jean 1 v. 18) et il est devenu, par sa naissance d’une femme, non seulement « Fils de l’homme (à proprement parler : fils d’homme) », mais aussi d’une manière nouvelle « Fils de Dieu » (cf. Psaume 2 v. 7 ; Luc 1 v. 35). Lorsqu’il était sur la terre, toute la plénitude de la Déité s’est plu à habiter en lui et, par lui, à réconcilier toutes choses (non pas tous les hommes !) avec elle-même (Colossiens 1 v. 19 ; cf. chap. 2 v. 9). Après avoir pleinement glorifié son Dieu et Père par cette grande œuvre, il a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père (Romains 6 v. 4). Le grain de blé n’était pas seulement mort, mais il portait maintenant beaucoup de fruit semblable à lui (Jean 12 v. 24) ! Le jour de sa résurrection, il a fait immédiatement connaître à ses disciples la merveilleuse vérité qui est une des caractéristiques de la foi chrétienne : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu (Jean 20 v. 17) ». Selon le bon plaisir de sa volonté éternelle, Dieu nous a « prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ (Éphésiens 1 v. 4) ». Pour en permettre l’accomplissement, il a fallu l’œuvre de la rédemption à la croix de Golgotha, car Dieu n’a pas de communion avec des pécheurs, mais seulement avec des rachetés qui, par la foi au Fils, lui sont rendus conformes, quant à leur position. Le mot « adopter » en Éphésiens 1 v. 5, signifie « placer dans la position de fils ». À la différence de notre position comme enfants de Dieu, à laquelle nous sommes venus par la nouvelle naissance, nous sommes des fils de Dieu par notre position en Christ qui est glorifié à la droite de Dieu et sera éternellement le premier-né entre plusieurs frères (Romains 8 v. 29). La qualité d’enfant exprime la similitude de nature; la qualité de fils, une similitude (non une égalité) de position : deux privilèges merveilleux, insondables pour le croyant ! Plus encore que la qualité d’enfant, la qualité de fils des croyants souligne l’élévation et la dignité de leur position, ainsi que la responsabilité qui y est liée (cf. Romains 8 v. 14 à 17 ; 2 Corinthiens 6 v. 18 ; Galates 4 v. 4 à 7). La fleur et la floraison sont des figures de la beauté (terrestre) et de la délicatesse, mais aussi du caractère périssable comme l’herbe (Cantique 2 v. 1 ; Matthieu 6 v. 28 et 29 ; cf. Psaume 103 v. 15 et 16 ; 1 Pierre 1 v. 24). La floraison est aussi une figure de la vraie vie spirituelle et le signe précurseur du fruit (Ésaïe 35 v. 1 et 2 ; Osée 14 v. 5 à 7). Les fleuves ou les rivières les plus souvent mentionnés dans la Bible sont l’Euphrate, le Nil et le Jourdain. En Genèse 2 v. 14, l’Euphrate (hébreu Phrath) est l’une des quatre rivières issues de la division du fleuve qui sort d’Eden. Il n’est souvent appelé que « le fleuve » (hébreu nahar ; Genèse 31 v. 21). Le Nil, le fleuve d’Égypte (Genèse 15 v. 18), est de même souvent mentionné sans son nom (Genèse 41 v. 1 ; hébreu jeor, qui signifie aussi « canal »). Les fleuves sont les artères qui conduisent la précieuse eau en grande abondance, mais ils peuvent aussi devenir menaçants par la puissance de leurs flots. Nous trouvons ces deux significations dans le langage figuré de la Bible. Le psalmiste chante : « Tu les abreuveras au fleuve de tes délices (Psaume 36 v. 8) ». Ésaïe compare la paix que Dieu donne à un fleuve ou à une rivière (Ésaie 48 v. 18 ; 66 v. 12). Le fleuve de vie évoque l’abondance et le caractère inépuisable de la bonté de Dieu envers les siens (Gen. 2, 10; Ps. 46, 4; Ézéch. 47, 1-12; Apocalypse 22 v. 2 ; cf. Zacharie 14 v. 8). Dans les régions méditerranéennes, les fourneaux pour le chauffage ne sont guère nécessaires en raison du climat chaud. En hiver, on se chauffait autrefois devant des brasiers ouverts (Ésaïe 47 v. 14 ; Jérémie 36 v. 22). Aussi dans la Bible les fours sont-ils mentionnés essentiellement en rapport avec la cuisson du pain (Lévitique 26 v. 26 ; Osée 7 v. 4) et avec le façonnage des métaux (Ézéchiel 22 v. 18 à 22). Le fourneau pour la fonte des métaux précieux est une figure de la dure captivité des Israélites en Égypte (Deutéronome 4 v. 20), mais aussi des grandes épreuves que Dieu envoie aux hommes comme discipline (Proverbes 17 v. 3 ; cf. 1 Pierre 1 v. 7). La chaleur insupportable de son feu et la fumée qui s’élève font parfois du four ou de la fournaise une figure du jugement de Dieu dans ses différentes formes (Ésaïe 31 v. 9 ; Malachie 4 v. 1 ; Apocalypse 1 v. 15). De même que la plante produit des fruits propres à la consommation, ainsi le croyant peut produire du fruit pour Dieu, comme nous le voyons par exemple dans les paraboles du semeur, de l’ivraie parmi le froment et des méchants cultivateurs (Matthieu 13 v. 8, 23 à 30 ; 21 v. 33 à 46). Le fruit spirituel est le résultat de la foi et de l’obéissance à la parole de Dieu. Le fruit pour Dieu demeure (Jean 15, 16). Déjà sur la terre il est le signe distinctif du vrai croyant (Matthieu 7 v. 16 à 20). Dans le Nouveau Testament, il est parlé de différentes sortes de fruits spirituels : du fruit de l’Esprit dans ses neuf caractères (Galates 5 v. 22), du fruit de la lumière (Éphésiens 5 v. 9) et plusieurs fois du fruit de la justice (2 Corinthiens 9 v. 10 ; Philippiens 1 v. 11 ; Hébreu 12 v. 11 ; Jacques 3 v. 18). Les sacrifices de louanges que nous pouvons offrir à notre Dieu et Père par le Seigneur Jésus et que la Parole appelle « le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Hébreu 13 v. 15 ; cf. Osée 14 v. 2) sont un fruit particulièrement beau.
• FÊTES DE L’ÉTERNEL - Dans les fêtes de l’Éternel, l’histoire spirituelle du peuple juif et la formation de l’Assemblée sont présentées en type.
Dans l’Ancien Testament, il est fait mention de sept fêtes que l’Éternel a données à son peuple comme « saintes convocations (Lévitique 23) ». Plusieurs sont en rapport avec la récolte qui parle du fruit pour Dieu. Dans les fêtes de l’Éternel, l’histoire spirituelle du peuple juif et la formation de l’Assemblée sont présentées en type.
1. La Pâque
2. La fête des pains sans levain
3. La fête de la gerbe des prémices
4. La fête des semaines
5. La fête des trompettes
6. Le grand jour des propitiations
7. La fête des tabernacles
La fête de Purim
La dédicace du temple
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FEU - Symbole de la pureté et de la perfection de Christ.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FIGUIER - Le figuier est souvent employé en relation avec Israël.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FILS - Plus encore que la qualité d’enfant, la qualité de fils des croyants souligne l’élévation et la dignité de leur position, ainsi que la responsabilité qui y est liée.
Lorsque Dieu appelle le peuple d’Israël son « fils premier-né », la valeur que le peuple élu avait aux yeux de Dieu est mise en évidence ; en conséquence, les Israélites, comme ensemble, appelaient Dieu leur Père (Exode 4 v. 22 ; Malachie 2 v. 10). Toutefois un Israélite n’aurait certes guère osé s’adresser à Dieu comme à son propre Père. Cette relation intime n’a été rendue possible que par la révélation du Père dans le Fils et par l’œuvre expiatoire qui y est liée (Jean 1 v. 18 ; 14 v. 6 à 9 ; Éphésiens 2 v. 18). Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FLEUR - Figures de la beauté (terrestre) et de la délicatesse.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FLEUVE, RIVIÈRE - Les fleuves conduisent la précieuse eau en grande abondance.
Cependant les fleuves et les rivières sont aussi souvent une figure des puissances de méchanceté (Psaume 18 v. 4 ; Ésaïe 8 v. 7 ; 43 v. 2 ; 59 v. 19 ; Luc 6 v. 48) qui peuvent certes être effrayantes, mais qui toutefois sont domptées par la puissance de Dieu (Psaume 66 v. 6 ; Cantique 8 v. 7 ; Apocalypse 12 v. 16). Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FOUR, FOURNEAU, FOURNAISE - Figure de la captivité en Égypte.
Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• FRUIT - Foi et obéissance à la parole de Dieu.
Cependant, l’incrédule produit également son fruit qui est aussi bien reconnaissable que le fruit pour Dieu (Matthieu 12 v. 33). Le péché ne porte toutefois que du fruit pour la mort (Romains 6 v. 21 ; 7 v. 4). Source : « IMAGES ET SYMBOLES BIBLIQUES » - par Remmers Arend.
• Philippe Dehoux
La Bible d'après les textes originaux hébreu
• Georges A. et Christian B.
Enseignement pratique des paraboles
• FIGUIER (stérile) (1) - Que Dieu ait cherché du fruit du figuier pendant trois ans, c’est une référence touchante aux trois ans de service du Seigneur Jésus au milieu du peuple d’Israël.
Luc 13 v. 6 à 9. La parabole du figuier stérile de Luc 13 est précédée d’une leçon qui n’est pas sans importance pour la compréhension de la parabole elle-même. Elle corrige en outre une erreur qu’on rencontre souvent dans la manière de penser des gens. Deux événements avaient excité à cette époque les cœurs des Juifs. Pilate, le gouverneur romain, avait fait publiquement tuer quelques Galiléens au moment où ils étaient en train d’offrir des sacrifices au temple. Dieu ne les avait pas protégés, et leur sang avait été mêlé à leurs sacrifices. Pourquoi l’autel de Dieu ne leur avait-il offert aucune protection (Exode 21 v. 14) ? Et dans le même temps encore, la tour de Siloé s’était écroulée sur 18 personnes, qui s’étaient retrouvées ensevelies sous les décombres. Pourquoi Dieu avait-Il laissé faire tout cela ? N’était-ce pas des signes clairs du déplaisir de Dieu vis-à-vis de ces personnes ? Plusieurs pouvaient penser ainsi, mais le Seigneur dut rectifier leur manière de penser, tout comme celle de ces disciples qui Lui demandaient à propos d’un aveugle-né : « Rabbi, qui a péché : celui-ci, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? (Jean 9 v. 1 et 2) ». Ces Galiléens et ces habitants de Jérusalem qui avaient tous trouvés la mort d’une manière si extraordinaire n’étaient pas plus mauvais que les autres gens de cette ville.
Les gens tirent leurs conclusions de ce genre d’événements spectaculaires, mais elles sont souvent fausses comme dans le cas de l’aveugle-né. Le Seigneur donne aux Juifs, et pas seulement à eux, une leçon importante : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement (Luc 13 v. 1 à 5) ». Ces événements ne parlent pas seulement à propos des morts, mais pour les vivants. Si les hommes ne se repentent pas, et ne reçoivent pas le Seigneur Jésus par la foi, le jugement de Dieu les atteindra pareillement. Cela vaut pour la nation juive en tant que telle, comme pour chaque homme en particulier. Ce jugement comporte un aspect temporel et un aspect éternel, comme nous l’avons déjà vu en considérant la parabole du roi qui fit des noces pour son fils en Matthieu 22.
Le figuier.
Le Seigneur Jésus approfondit l’enseignement avec la parabole du figuier stérile : « Et il disait cette parabole : Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et il n’en trouva point. Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? (Luc 13 v. 6 et 7) ». Le figuier est une image d’Israël, et plus précisément du Résidu juif après la déportation de 70 ans. Dieu dans Sa grâce avait ramené ce Résidu de leur exil à Babylone jusque dans le pays de la promesse, et maintenant Il attendait du fruit de sa part. Mais il n’en portait aucun.
Il est typique pour le figuier, comme pour l’amandier, de commencer par porter des fleurs, et les feuilles ne viennent qu’après. Un beau feuillage est une promesse de bons fruits. C’est pourquoi le figuier est une image frappante de la profession, c’est-à-dire de ce qu’on professe être ou posséder du point de vue religieux. Les Juifs étaient comme un figuier. Il y avait beaucoup de feuillage, de hautes revendications, comme celle d’être le peuple élu de Dieu. Mais du fruit pour Dieu, on n’en trouvait pas. Quelle différence avec le Seigneur Jésus dans Son service pour Son Dieu et Père ici sur la terre ! La description du Psaume 1 s’appliquait parfaitement à Lui : « Et il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point ; et tout ce qu’il fait prospère (Psaume 1 v. 3) ». Le fruit pour Dieu et la profession devant les hommes allaient de pair chez Lui, en une manière et une harmonie parfaite.
Que Dieu ait cherché du fruit du figuier pendant trois ans, c’est une référence touchante aux trois ans de service du Seigneur Jésus au milieu du peuple d’Israël. Il était Lui-même le vigneron, et pendant tout le temps de Son ministère public, Il avait fait tout ce qui était possible pour amener le figuier à porter du fruit. Mais cela avait été vain. Il devait faire monter cette lamentation : « J’ai travaillé en vain, et j’ai consumé ma force pour le néant (Ésaïe 49 v. 4) ». Ce côté du service de notre Seigneur ne nous est pas toujours bien connu. Mais il nous conduit à L’adorer quand nous pensons combien Il s’est fatigué pour le figuier qui appartenait à Son Dieu et Père, et quelle réponse Lui fut donnée. Cela n’a-t-il pas été douloureux pour Lui ? Les hommes de Juda étaient « la plante de ses délices. Et il s’attendait au juste jugement, et voici l’effusion de sang, à la justice, et voici un cri ! (Ésaïe 5 v. 7) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FIGUIER (stérile) (2) - Ici et là dans l’Écriture, il y a des indications sur des dialogues entre les personnes de la Déité.
« Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? Et répondant, il lui dit : Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas (Luc 13 v. 7 à 9) ». Ici et là dans l’Écriture, il y a des indications sur des dialogues entre les personnes de la Déité. Ce ne sont souvent que quelques mots ou phrases qu’il nous est permis d’entendre. Mais ils sont riches d’enseignements pour nous. Déjà à la première page de nos bibles nous trouvons comme une allusion à un tel entretien : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance (Genèse 1 v. 26) ». Et quand l’homme fut tombé dans le péché, il nous est permis d’entendre juste le début d’une phrase interrompue : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal ; et maintenant, afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours… ! (Genèse 3 v. 22) ».
Dans notre courte parabole, il nous est également permis d’écouter un dialogue entre les personnes divines, entre le Père et le Fils. Et ce qui nous touche particulièrement, c’est le caractère sous lequel le Seigneur Jésus se fait reconnaître : Il est un intercesseur, qui prête appui aux coupables. À première vue il semblerait y avoir une divergence entre le propriétaire de la vigne et le vigneron. Car le propriétaire suggère de couper l’arbre tandis que le vigneron insiste pour surseoir. Mais il n’y a en réalité aucune discordance entre les deux. Cela apparaît clairement du fait que le propriétaire est tout de suite d’accord avec la proposition du vigneron pour accorder une chance supplémentaire au figuier. Il n’y pas non plus la moindre base, ni dans cette parabole ni ailleurs dans l’Écriture, pour se figurer que seul le Seigneur Jésus serait plein de tendresse et de compassion, et qu’Il devrait détourner un Dieu courroucé de l’exercice du jugement. Car non seulement le propriétaire donne son accord à la proposition du vigneron, mais celui-ci aussi approuve l’abattage final de l’arbre. Nous ne devons pas chercher à neutraliser la colère par la miséricorde, ni la miséricorde par la colère. Les deux sont des traits essentiels de Dieu.
Le cœur du Père n’aime pas moins que le Fils, et le Fils est la parfaite expression du Père (Jean 14 v. 7 à 10). Sa parole est celle du Père, aussi bien quand elle s’adresse aujourd’hui à Israël, au monde ou à Son peuple. Le Fils est courroucé contre le péché tout comme le Père (Marc 3 v. 5 ; Jean 3 v. 36). Et si Dieu a tant aimé le monde qu’Il a envoyé Son Fils unique, c’était aussi l’expression de l’amour du Fils de venir dans le monde (Jean 3 v. 16, 19 ; 6 v. 38). Et n’est-Il pas venu pour faire la volonté de Son Père ? C’est pourquoi la parabole Le montre comme Celui qui se soucie de la vigne, et qui s’adresse au propriétaire en disant « Maître ». Néanmoins le vigneron n’agit pas et ne parle pas comme un serviteur qui se borne à exécuter des ordres, car il est autant intéressé à l’arbre que le propriétaire lui-même. Le propriétaire se comporte aussi à l’avenant.
Il y a une harmonie merveilleuse à tous égards entre les deux interlocuteurs. Ce que nous trouvons en type avec Abraham et Isaac en chemin vers la montagne de Morija, s’accomplit en perfection sur le chemin du Fils allant à la croix : « ils allaient les deux ensemble (Genèse 22 v. 8) ». Pourtant c’est là que, par Son sacrifice pour le péché, Il a apaisé la colère de Dieu contre le péché, et Il est maintenant la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier (1 Jean 2 v. 2). Oui, Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Christ Jésus, qui s’est donné Lui-même en rançon pour tous (1 Timothée 2 v. 5 et 6).
La question du propriétaire : « pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? » nous fait connaître un autre côté important de la vérité. Le fait que l’arbre ne porte aucun fruit, n’est que l’un des côtés de la vérité, bien que ce soit déjà un côté assez sérieux. Mais un autre côté non moins important, est que, par son absence de fruit, l’arbre empêche que le propriétaire puisse cultiver d’autres plantes à sa place. Si quelqu’un dédaigne la grâce de Dieu et la position privilégiée qu’elle lui confère, il fait par là obstacle à d’autres sur leur chemin ; car il réduit à néant la révélation de la grâce de Dieu, pour ce qui concerne le témoignage extérieur. Dieu se voit dès lors obligé, tôt ou tard, de l’ôter par le jugement, ou au moins de le mettre de côté, pour tourner Sa grâce vers d’autres qui portent du fruit à la place du sien. Telles sont les voies de Dieu envers les hommes.
La fin tragique de Judas Iscariote explique ce principe. Tous les efforts de l’amour du Seigneur sont restés vains. C’est pourquoi sa demeure devait rester déserte, et sa charge de surveillant devait être prise par un autre (Actes 1 v. 20, 25). L’exemple d’Israël, comme nous le trouvons dans notre parabole, parle aussi le même langage si sérieux. Nous y reviendrons brièvement. Pourtant le Seigneur avait déjà indiqué les conséquences dans la parabole des méchants cultivateurs : « Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à "d’autres" cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison (Matthieu 21 v. 41) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FIGUIER (stérile) (3) - Il est important que le figuier ne soit pas déraciné, mais simplement coupé.
Nous avons vu comment le vigneron a le rôle d’intercesseur et prête son appui au figuier stérile. Quand le propriétaire parle de le couper, le vigneron réplique : « Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas (Luc 13 v. 8 et 9) ». Cela ne nous rappelle-t-il pas la prière de Jésus à la croix : « Père pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font » ? En réponse à cette prière, Pierre et les autres apôtres furent envoyés à la nation coupable avec un message renouvelé de la grâce.
L’expression cette année aussi, ou cette année encore, ne doit pas être prise au sens littéral. Elle embrasse tout l’intervalle de temps entre la descente du Saint Esprit en Actes 2 et la lapidation d’Étienne en Actes 7. Dans cette période remarquable, le Saint Esprit a opéré par les douze apôtres et par Étienne parmi le peuple juif d’une manière particulièrement remarquable. C’était de nouveau l’activité du vigneron, mais Lui était au ciel pour l’exercer, une activité intense comme les expressions mettre du fumier et déchausser le font comprendre. Nous retrouvons cette deuxième offre de la grâce dans la parabole du roi qui faisait des noces pour son fils : « Il envoya encore d’autres esclaves… (Matthieu 22 v. 4) ».
Cependant le figuier, la nation juive en tant que telle, produisit aussi peu de fruit pour Dieu pendant cette période de temps rajoutée par la grâce, que pendant les trois années où Christ séjourna et servit parmi eux. Certes la parabole laisse ouverte l’issue de la circonstance rapportée, mais nous savons par d’autres passages que le résultat de la période rajoutée fut effectivement négatif. Et c’est ainsi que le figuier fut effectivement coupé, non pas déraciné, mais bien coupé. C’est l’état de ce peuple aujourd’hui. Comme témoin particulier de Dieu, ce peuple a perdu sa place sur la terre.
Jean le baptiseur avait déjà averti précédemment, disant : « Et déjà la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu (Matthieu 3 v. 10) ». En Romains 11 où une figure semblable, celle de l’olivier, est utilisée, nous apprenons que l’arrachage d’une branche n’est pas définitif, n’est pas pour toujours. Les branches naturelles seront greffées de nouveau sur leur propre olivier (Romains 11 v. 24). Un Résidu d’Israël fleurira à nouveau, et sera pour Dieu un champ fertile en fruits (Ézéchiel 32 v. 15).
C’est pourquoi il est si important que le figuier ne soit pas déraciné, mais simplement coupé. Les racines sont encore dans la terre. Dans le livre de Job, il y a un passage très précieux à cet égard : « Car il y a de l’espoir pour un arbre : s’il est coupé, il repoussera encore, et ses rejetons ne cesseront pas. Si sa racine vieillit dans la terre, et si son tronc meurt dans la poussière, à l’odeur de l’eau il poussera, et il fera des branches comme un jeune plant (Job 14 v. 7 à 9) ».
Cela fournit l’occasion d’une dernière remarque : La parabole du figuier stérile de Luc 13 précède chronologiquement la parabole du figuier portant des feuilles de Matthieu 24 v. 32 et 33. Il s’agit en fait d’une double parabole, la deuxième étant la suite de la première. La première fois que le Seigneur s’est trouvé là, Il n’a trouvé aucun fruit en Israël. Mais avant qu’Il y revienne pour la deuxième fois, le figuier présentera des marques d’un retour de la vie, et ce sera de nouveau le signe que l’été est proche (comparer Luc 21 v. 29 à 31). Alors, oui alors, le vigneron trouvera finalement le fruit auquel Lui et Son Père aspiraient, et la parole du prophète Ésaïe s’accomplira : « Dorénavant Jacob prendra racine, Israël fleurira et poussera, et remplira de fruits la face du monde (Ésaïe 27 v. 6) ».
Quelle fin merveilleuse des voies de Dieu envers ce peuple ! Que Ses jugements sont insondables et Ses voies introuvables ! (Romains 11 v. 33).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILET (et les poissons) (1) - On pourrait résumer la parabole elle-même en disant qu’elle concerne « ce que font les pêcheurs », et que l’explication du Seigneur concerne « ce que font les anges ».
Nous arrivons à la dernière et sixième parabole du royaume des cieux de Matthieu 13. Pour la sixième fois, une parabole est introduite par l’expression « le royaume des cieux est semblable ». Le premier mot « Encore » insiste en outre sur la liaison avec les deux paraboles précédentes (le trésor dans le champ et la perle de grand prix). La parabole du filet et des poissons dont nous nous occupons maintenant ressemble beaucoup par sa structure et son langage à la parabole de l’ivraie du champ, la première des six paraboles. Dans les deux paraboles, il est question de bons et de méchants, et dans les deux le Seigneur introduit dans Son explication la consommation du siècle (litt. : l’achèvement de l’ère) à laquelle se rattache le jugement.
À un certain point de vue, l’interprétation de la sixième parabole du royaume des cieux (la septième parabole au total) offre les plus grandes difficultés. On ne s’étonne donc pas des différences qu’on trouve dans les commentaires. Beaucoup de commentateurs différent la scène qui s’y déroule, et que nous dépeint la parabole, au temps qui suit l’enlèvement de l’église, et ils voient, par exemple, dans les bons poissons une image des nations qui seront introduites dans le royaume au temps de la fin (Apocalypse 7 v. 9 et suiv.). Pourtant, comme nous l’avons vu avec le trésor dans le champ, l’introduction des nations dans le royaume de paix du Seigneur n’appartient pas aux mystères du Nouveau Testament, ni aux vérités cachées dans l’Ancien Testament. La difficulté principale paraît résider en ce que l’on ne reconnaît pas la différence existant entre la parabole elle-même et l’explication ajoutée par le Seigneur. Si l’on ne comprend pas que, dans Son explication de la parabole, le Seigneur va chaque fois bien plus loin que ce qu’Il a dit dans la parabole, on ne trouve pas la clef à une interprétation correcte. On a vu aussi dans la parabole de l’ivraie du champ que la parabole décrit une scène autre que celle de l’explication. Il en est de même dans cette parabole du filet et des poissons.
« Encore, le royaume des cieux est semblable à une seine jetée dans la mer et rassemblant (des poissons) de toute sorte ; et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais. Il en sera de même à la consommation du siècle : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents (Matthieu 13 v. 47 à 50) ». Commençons par considérer la parabole elle-même (v. 47 et 48), puis nous verrons ensuite l’explication ajoutée par le Seigneur (v. 49 et 50). On pourrait résumer la parabole elle-même en disant qu’elle concerne « ce que font les pêcheurs », et que l’explication du Seigneur concerne « ce que font les anges ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILET (la prise de poissons) (2) - Les serviteurs du Seigneur qui jettent le filet de l’évangile dans la mer des nations.
Nous sommes frappés ici que ce sont des pêcheurs qui sont au travail, non pas un homme, ni non plus le Fils de l’homme Lui-même. Manifestement, il faut comprendre ce mot les pêcheurs comme désignant les serviteurs du Seigneur qui jettent le filet de l’évangile dans la mer des nations (cf. Apocalypse 17 v. 15), pour gagner des âmes pour le Seigneur. Il s’agit d’une activité typique du temps du royaume des cieux et que nous devons en aucune manière perdre de vue. La mission du Ressuscité à Ses disciples dit bien : « Allez dans tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création (Marc 16 v. 15) ». Le Saint Esprit qui devait descendre sur eux, une fois l’œuvre de la rédemption accomplie, leur donnerait la force, et « vous serez mes témoins », avait-Il dit, « à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre (Actes 1 v. 8) ».
Avec le filet qui rassemble toute sorte de poissons, il est clair que d’un côté nous avons ici, devant nous, une œuvre de l’homme (inachevée). D’un autre côté, nous y reconnaissons la bonne nouvelle s’adressant non pas seulement à une classe d’hommes particulière, mais à tous les hommes, quelque soient leur race ou leur condition sociale ; c’est la même pensée que dans la parabole du semeur. On ne trouve pas d’indication de l’exclusion d’aucune sorte de gens, ou de nation. C’est donc le résultat de la prédication de l’évangile : des poissons de toute sorte sont rassemblés.
Cependant ce ne sont pas tous les poissons de la mer qui sont rassemblés dans le filet. Cela s’accorde avec les paroles de Jacques en Actes 15 : « Siméon a raconté comment Dieu a premièrement visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom » (v. 14). On ne trouve dans l’Écriture ni un salut de tous les hommes ni une christianisation universelle du monde. Il est heureux que ce soit la volonté de Dieu que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité (1 Timothée 2 v. 4). Et aucun de ceux qui iront un jour en enfer ne pourra objecter à Dieu que lui-même aurait voulu être sauvé, mais que pourtant il n’avait pas été élu de Dieu. Le résultat de la prédication de l’évangile est donc qu’une quantité limitée de poissons va dans le filet tandis que les autres restent dans la mer.
Il n’est pas non plus parlé que la pêche recommence une nouvelle fois. Bien plutôt, la totalité de l’œuvre, qui s’est étendue sur beaucoup de siècles pendant le temps de la grâce, se trouve incluse dans le cours de cette seule pêche.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILET (le tri) (3) - On voit ici les pêcheurs occupés à séparer les bons poissons des mauvais.
Mais voilà que l’activité des pêcheurs change, et on passe manifestement à la fin de la période, un temps de crise : « … quand elle (la seine, ou : filet) fut pleine, ils la tirèrent vers le rivage ». Je ne doute point que par les mots « quand elle fut pleine », le Seigneur faisait allusion aux derniers jours du temps de la grâce. Déjà avant la mort du dernier apôtre la dernière heure avait commencé. Le fait que plusieurs antichrists soient apparus, était pour l’apôtre Jean une preuve suffisante que la dernière heure était déjà là (1 Jean 2 v. 18). L’apôtre Paul parle aussi des « derniers jours » et il les caractérise comme des « temps fâcheux (2 Timothée 3 v. 1) ». En ce temps-là, les pêcheurs ont à faire aux poissons d’une autre manière que précédemment. Ils trouvent dans leurs filets des bons et des mauvais poissons. Et en contraste avec la parabole de l’ivraie du champ où il fallait laisser croître l’ivraie avec le froment jusqu’à la moisson, on voit ici les pêcheurs occupés à séparer les bons poissons des mauvais.
À soit tout seul, ce point est déjà très remarquable. Cela montre clairement que l’état de mélange du bien et du mal n’est pas selon la pensée du Seigneur. Certes Il le supporte, comme nous l’avons vu, mais il n’est pas selon Sa pensée. Pour que ce soit bien clair, il fallait cette parabole. Mais le Seigneur ne le dit qu’à Ses disciples dans la maison. Ce n’est qu’à eux qu’il découvre Ses intentions véritables. Le filet avait bien amené toute sorte de poissons ensemble, des bons et des mauvais (sans valeur), comme on voit beaucoup de gens qui professent le christianisme, et parmi ces professants, certains sont authentiques, d’autres non. Le Seigneur veut faire une séparation entre eux, déjà ici-bas sur la terre. On voit donc ici les pêcheurs procéder à un examen. Ils comprennent ce que sont les poissons, lesquels sont bons et lesquels sont mauvais, et ils agissent en conséquence ; ils séparent les uns des autres.
Instinctivement on se rappelle la circonstance d’Actes 19. Comme quelques-uns des Juifs parlaient mal de la voie chrétienne et ne croyaient pas, Paul se retira d’eux et sépara les disciples (v. 9). La séparation du mal est un principe essentiel du Nouveau Testament, et même de toute l’Écriture (voir Exode 33 v. 7 ; 1 Thessaloniciens 5 v. 22 ; 2 Timothée 2 v. 19 ; Hébreux 13 v. 13 ; Apocalypse 18 v. 4). Dans des temps de ruine et de mélange, si nous voulons jouir de la communion du Seigneur, nous devons nous purifier du mal et de ceux qui le supportent (2 Timothée 2 v. 21). Le Seigneur ne se joindra jamais au mal. De notre côté, il est nécessaire d’avoir les sens exercés à discerner le bien et le mal et à savoir faire la différence entre les deux (Hébreux 5 v. 14).
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILET (les bons poissons) (4) - Enseignement sur l’assemblée dans son caractère local.
Encore un point à la suite de ce qui précède. Les pêcheurs avaient jeté leur filet pour prendre des bons poissons. Ce sont ceux-ci qui les intéressaient. Mais leur filet a aussi pris des mauvais. Une fois celui-ci plein, ils s’asseyent (une image du soin qu’ils prennent) et ils rassemblent les bons dans des récipients (ou : vaisseaux), tandis qu’ils sortent les mauvais du filet, les jettent dehors et les y laissent. Ils s’occupent des bons, pas des mauvais. Comme habituellement les récipients sont la propriété de ceux à qui appartient aussi le filet, ce traitement des poissons jette une lumière particulière sur l’œuvre du Seigneur dans les derniers jours. Il voudrait non seulement voir les Siens séparés de toute sorte de mal, mais aussi Il voudrait les voir amenés et réunis dans des « récipients », dans des communautés locales. Pour cela Il utilise ses serviteurs, qu’Il a munis de discernement et force spirituels.
N’est-elle pas heureuse cette pensée de réunir dans des récipients ? La chrétienté peut bien se détacher de plus en plus de toutes les valeurs chrétiennes, et s’éloigner de Dieu et de l’ordre de Dieu ; elle va courir toujours plus rapidement vers l’effondrement final, l’apostasie complète de Dieu. Pourtant, avant que le jugement la frappe, les serviteurs de Christ sont à l’œuvre. Instruments dans Sa main, ils amènent les croyants dans des assemblées locales, selon ce qui correspond à Sa pensée. Même si nous n’en avons qu’une indication ici, l’enseignement sur l’assemblée dans son caractère général et son caractère local est pleinement développé plus tard dans le Nouveau Testament, spécialement dans l’épître aux Corinthiens.
Les « récipients » appartiennent au Seigneur, et Ses saints y trouvent protection et bénédiction. La parabole de l’esclave fidèle et du méchant esclave de Matthieu 24 n’est-elle pas en heureuse harmonie avec la belle manière d’agir des pêcheurs ici ? Le Seigneur a du personnel, et Il prend soin de ceux qui appartiennent à Sa maison. C’est pourquoi Il a établi un esclave sur son personnel, pour qu’en Son absence, il leur donne la nourriture convenable au moment convenable. Il apprécie tellement ce service (chrétien), qu’Il dit : « bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera faisant ainsi (Matthieu 24 v. 45 et 46) ». Il ne s’agit pas ici de l’annonce de l’évangile, mais du soin pris envers ceux qui sont dedans, le service au vrai sens chrétien.
Dans cette parabole de Matthieu 24 dont on vient de parler, pas plus que dans celle du filet et des poissons, on ne trouve de changement des personnes. L’esclave établi par le Seigneur sur Son personnel est le même qui vit encore à la venue du Seigneur. Il en est aussi de même dans la parabole des dix vierges. Les vierges sorties au commencement sont les mêmes que celles qui, à la venue de l’époux, entrent aux noces avec Lui. Il en est de même ici. Les pêcheurs qui ont jeté le filet dans la mer, sont les mêmes qui, quand il est plein, rassemblent les bons poissons dans les récipients. Quelle leçon faut-il en retirer ? Que l’Écriture n’a déterminé aucun espace de temps important jusqu’au retour du Seigneur pour les Siens. Il vient bientôt ! Attendons-Le donc chaque jour !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILET (action des anges) (5) - Sommes-nous conscients que nous vivons les derniers moments du temps de la grâce ?
Nous avons déjà vu que les pêcheurs sont d’abord occupés avec les bons poissons, les justes. Ils les rassemblent dans des récipients. Avec les mauvais poissons, ils n’ont rien d’autre à faire que de les jeter dehors. Mais à la consommation du siècle, c’est le contraire qui se passe : « les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, et les jetteront dans la fournaise de feu (Matthieu 13 v. 49 et 50) ». Les pêcheurs avaient séparés les bons poissons du milieu des mauvais (les professants sans vie), et ils les avaient mis dans des récipients. À l’inverse, les anges ne sont pas occupés des bons, mais des méchants. Ils les séparent du milieu des justes, et les jettent finalement dans la fournaise de feu. N’est-il pas clair qu’il s’agit de deux scènes différentes ?
Il s’ensuit que la parole du Seigneur « il en sera de même à la consommation du siècle » ne doit pas être interprétée avec l’explication qui suit, comme s’Il avait dit « de la même manière que décrit dans la parabole, les choses se passeront aussi à la consommation du siècle ». Bien plutôt, avec le « de même », le Seigneur amène à ce qu’Il a encore à dire, à savoir ce qui doit se passer à la consommation du siècle : « les anges sortiront… ». Cependant, entre les événements dans la parabole et dans l’explication, il y a un parallèle : les deux ont lieu aux derniers jours. Les pêcheurs développent leur activité quand le filet est plein, c’est-à-dire au moment de la fin du temps de la grâce. Les anges entrent en action quand est achevé (= consommé) le siècle dans lequel le royaume des cieux existe en mystère.
Quand le Seigneur Jésus dans Son grand discours prophétique de Matthieu 24 en vient à parler de la venue du Fils de l’homme, Il leur montre le même ordre : « Alors deux hommes seront au champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; deux femmes moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée (Matthieu 24 v. 40 et 41) ». Ceux qui seront « pris », seront emportés pour le jugement, tandis que ceux qui seront « laissés » seront laissés ici pour le royaume. À l’enlèvement des saints qui aura eu lieu auparavant, ce sera exactement l’inverse : ceux qui seront enlevés sont les croyants, et ils iront avec le Sauveur dans la maison du Père ; mais ceux qui resteront, sont les incrédules, et ils resteront ici, pour être jugés.
Quand nous considérons ces événements sérieux, nous ne voulons pas nous contenter d’un exposé aussi précis que possible, mais nous voulons laisser s’exercer sur nos cœurs l’impression reçue. Il faut nous demander : sommes-nous prêts pour la venue du Seigneur ? Sommes-nous conscients que nous vivons les derniers moments du temps de la grâce ? Nous soucions-nous de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur et qui ne craignent pas les pleurs et les grincements de dents ? Réalisons-nous la séparation selon Dieu de toute sorte de mal ? Avons-nous un attachement particulier pour ceux qui sont dedans, et exerçons-nous notre service envers eux ? Tout ce que le Seigneur a exprimé est tout à fait pratique et utile pour nous-mêmes, et aussi pour que ce soit utile à d’autres.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (les deux ) (1) - Exemple de ce qu’il y a deux manières d’entendre.
« Mais que vous en semble ? Un homme avait deux enfants ; et venant au premier, il dit : Mon enfant, va aujourd’hui travailler dans ma vigne. Et lui, répondant, dit : Je ne veux pas ; mais après, ayant du remords, il y alla. Et venant au second, il dit la même chose ; et lui, répondant, dit : Moi j’y vais, seigneur ; et il n’y alla pas. Lequel des deux fit la volonté du père ? Ils lui disent : Le premier. Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que les publicains et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l’avez pas cru ; mais les publicains et les prostituées l’ont cru ; et vous, l’ayant vu, vous n’en avez pas eu de remords ensuite pour le croire (Matthieu 21 v. 28 à 32) ».
Cette parabole est un autre exemple de ce qu’il y a deux manières d’entendre. Nous l’avons déjà vu dans des paraboles précédentes. Les deux fils entendent le commandement du père. L’un refuse d’obéir, mais le regrette plus tard, et fait finalement la volonté de son père. L’autre promet d’obéir, mais ne tient pas sa promesse. Il est autant désobéissant que s’il avait refusé d’obéir dès le début. Mais par sa promesse de faire la volonté du père, il trompe les autres : ils le prennent pour un fils obéissant. Le père peut-il être content d’une attitude si entièrement opposée à la promesse faite, et qui, finalement, n’est rien d’autre que de l’hypocrisie ?
Si nous regardons le contexte, l’explication de la parabole n’est pas difficile. En fait, le Seigneur la donne lui-même. Dans l’image du fils qui regrette sa désobéissance initiale, et qui finit par aller, Il parle des « publicains et des prostituées ». Ce sont de tels pécheurs notoires que la prédication du précurseur du Seigneur avait amenés à la conviction de leurs péchés, et elle les avait introduits dans le royaume de Dieu.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (les leçons ) (2) - La propre justice rend les hommes hypocrites, mais en outre elle les aveugle sur le besoin de se repentir.
Mais les conducteurs du peuple ressemblaient au deuxième fils, l’honorant de leurs bouches, mais n’y allant pas. Comme le peuple d’Israël disait autrefois à Moïse : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons », eux aussi prétendaient obéir à Dieu. Ils se donnaient une apparence de piété, mais au fond de leurs cœurs, ils ne s’intéressaient pas à la volonté du « père », qu’ils n’ont d’ailleurs jamais faite.
C’est une leçon sérieuse que nous avons à apprendre ici. Non seulement la propre justice rend les hommes hypocrites, mais en outre elle les aveugle sur le besoin de se repentir. C’est ce qui est tragique, c’est le piège insidieux auquel se font prendre, non pas tellement les « publicains et les prostituées », mais surtout les hommes « religieux ». Ils n’ont jamais manqué ni ne manquent jamais de bonnes résolutions. Beaucoup ont déjà dit : « J’y vais, Seigneur », mais ils n’ont jamais mis un pied sur le chemin de l’obéissance qui commence par la repentance envers Dieu. Et c’est ainsi que les « publicains et les prostituées » en arrivent à précéder les hommes religieux dans le royaume de Dieu.
Ce que le Seigneur dit des conducteurs spirituels en Israël en particulier, et des hommes religieux en général, nous parle aussi à nous, enfants de Dieu. Mettons-nous bien dans la tête que Dieu voudrait que nos paroles et nos actes soient en accord les uns avec les autres, de même que ce que nous promettons avec ce que nous faisons effectivement. C’est là l’enseignement de notre parabole. D’autres paraboles montrent la nécessité qu’il y ait accord à d’autres égards. Dans la parabole du « serviteur impitoyable », nous avons dû apprendre qu’il faut un accord entre le pardon dont nous avons fait l’expérience, et celui que nous devons accorder à notre frère. Qu’il doive y avoir également accord entre ce que nous entendons et ce que nous faisons, c’est ce que nous enseigne la parabole des « deux maisons ». La nécessité de l’accord entre notre racine et notre fruit était le sujet de la parabole du « semeur ». Car c’est seulement dans la mesure où nous « poussons des racines en bas » que nous pouvons « porter du fruit en haut (voir 2 Rois 19 v. 30) ».
Notre parabole nous montre donc deux sortes d’hommes. Une rébellion franche contre le père, mais ensuite la repentance, c’est ce qui caractérise les premiers. Une profession fausse, et jamais de regrets, voilà ce qui caractérise l’autre. Dans la peau duquel des deux « fils » te ranges-tu ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (1) - Ces deux fils du père ne représentent pas des enfants de Dieu déjà « nés de nouveau » par la grâce de Dieu, mais des hommes naturels dans leur position et leur responsabilité devant Dieu.
Cette parabole part de la vie de la famille. Elle comprend deux parties comme on peut aisément s’en rendre compte en comparant les versets 24 et 32. Dans la première partie il est question du comportement du plus jeune fils (15 v. 11 à 24), et dans la seconde partie il s’agit du comportement du fils aîné (15 v. 25 à 32). Dans chacune de ces parties, on voit le père : dans la première partie, il reçoit le fils perdu, et dans la seconde, il supplie instamment le fils propre-juste : « Et il dit : Un homme avait deux fils (Luc 15 v. 11) ».
Cette phrase introductive de la parabole indique l’origine de l’homme en tant que créature : c’est une créature de Dieu, et il a son origine en Dieu. Je dis « indique » parce que nous n’avons pas ici d’enseignement, mais bien une allusion à ce sujet. La doctrine elle-même sur le sujet se trouve dans l’épître aux Éphésiens (4 v. 6) : « un seul Dieu et père de tous, qui est au-dessus de tous et partout et en nous tous ». Ce que veut nous dire ce passage, c’est que, comme Créateur, Il est Dieu et Père de tous les hommes. C’est aussi dans ce sens que Paul disait à l’Aréopage d’Athènes : « et il a fait d’un seul sang toutes les races des hommes… car en lui nous vivons et nous nous mouvons et nous sommes, comme aussi quelques-uns de vos poètes ont dit : Car aussi nous sommes sa race. Étant donc la race de Dieu… (Actes 17 v. 26 à 29) ». En Luc 3 v. 38, l’origine d’Adam est rattachée directement à Dieu : « d’Adam, de Dieu ».
Le fait que nous provenions de la main de Dieu en tant que créature de Dieu, qu’Il ait jadis soufflé dans les narines de l’homme une respiration de vie (Genèse 2 v. 7), ce n’est pas du tout une question secondaire. Si elle était si secondaire, le diable ne l’aurait pas tant combattue par la théorie de l’évolution, par laquelle il cherche à mettre Dieu de côté en tant que Créateur, aux yeux des hommes. Effectivement, notre responsabilité vis-à-vis de notre Créateur réside dans le fait que nous avons été créés à l’image de Dieu et selon Sa ressemblance (Genèse 1 v. 26), et que nous sommes ainsi des créatures de Dieu douées d’intelligence et de raison. Nous ne sommes pas seulement responsables directement et personnellement vis-à-vis de Dieu parce que, dans Sa bonté, Il nous a confié en tant que Ses créatures, des dons et des capacités, mais parce que, ayant été formés à Son image, nous sommes responsables de manifester Dieu dans ce monde par le moyen de ces capacités ; car l’« image » signifie la « représentation ». C’est pourquoi tout homme Lui doit l’obéissance.
L’homme peut ne pas comprendre grand-chose de la Bible, et même ne rien avoir entendu au sujet de Christ ; mais le fait reste qu’Il a un Créateur qui lui a fait connaître Sa puissance éternelle et Sa divinité par le moyen de la création visible, et ce fait rend l’homme responsable devant Dieu, et le rend inexcusable (lire Romains 1 v. 18 à 25).
Encore un point pour prévenir des pensées erronées : Ces deux fils du père ne représentent pas des enfants de Dieu déjà « nés de nouveau » par la grâce de Dieu, mais des hommes naturels dans leur position et leur responsabilité devant Dieu, à qui ils doivent leur existence. L’homme né dans ce monde n’est pas du tout « né de Dieu », bien qu’il ait Dieu pour Créateur. Ni le fait d’avoir des parents chrétiens, ni le fait d’avoir été baptisé chrétiennement, ne fait de lui un enfant de Dieu, c’est-à-dire quelqu’un né de Dieu. Il faut en plus la conversion, le fait de se tourner vers Dieu en croyant, comme nous le verrons au cours de notre parabole.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (2) - S’éloigner de Dieu pour ne faire que sa propre volonté, c’est le principe du péché.
« et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche (Luc 15 v. 12 et 13) ». Le principe et le secret du péché sont mis ici très fortement en relief : Le plus jeune fils voulait s’en aller loin du père pour pouvoir faire entièrement sa propre volonté. Le principe du péché n’est pas proprement une vie de débauche ; elle en est plutôt le résultat. Mais s’éloigner de Dieu pour ne faire que sa propre volonté, c’est le principe du péché ; c’est l’iniquité (une marche sans loi, sans frein) selon le langage de 1 Jean 3 v. 4. Le premier acte du jeune homme est la source de tout son malheur ; il tourne le dos au père pour disposer de sa vie sans lui, et être heureux sans lui.
En fait, c’est le chemin, l’histoire de tout homme. Depuis que le péché est entré dans le monde par le premier homme, l’homme va son chemin, comme Caïn, loin de la face de Dieu, pour faire ce qui lui plait (Genèse 4 v. 16). N’est-ce pas extrêmement sérieux ? Où qu’on regarde dans le monde, on voit ce principe à tout bout de champ, c’est lui qui régit le monde. Combien de jeunes gens, aujourd’hui, répudient littéralement tout lien avec le foyer paternel, et le quittent dès que possible pour avoir leur indépendance, c’est-à-dire pour faire leur propre volonté. Ce principe d’indépendance de Dieu et de propre volonté imprègne le monde tout entier, à tous les niveaux et dans tous les domaines. C’est le péché au sens propre.
Nous sommes profondément meurtris si nos enfants nous traitent comme le plus jeune fils a traité son père. Mais, l’avons-nous mérité de leur part ? Avons-nous négligé de leur apporter beaucoup d’amour et de soins ? Et voilà maintenant qu’ils nous tournent froidement le dos ! Le père de notre parabole était-il un homme dur, sans amour, dont on cherchait à s’enfuir au plus vite ? Le reste de l’histoire montre tout le contraire. Cependant le jeune homme était très pressé de partir loin. « Peu de jours après » dit l’Écriture. Le père n’a-t-il pas dû souffrir de cette situation ? Nous sommes tous allés, chers amis, sans exception, par ce triste chemin ; nous avons tous péché contre Dieu, et nous Lui avons pour ainsi dire tourné le dos, pour nous en aller notre propre chemin : « Nous nous sommes tournés chacun vers notre propre chemin (Ésaïe 53 v. 6) ». Le psalmiste David nous éclaire, pour ainsi dire, sur ce « peu-de-jours-après », en disant que « les méchants se sont égarés dès la matrice » (= dès le ventre de leur mère), qu’« ils errent dès le ventre (Psaume 58 v. 3) ». Y avons-nous déjà pensé ? Avons-nous déjà eu sur ce sujet les sentiments convenables pour Dieu ?
Nous arrivons maintenant à un autre point. En tant qu’hommes, nous faisons des différences entre les pécheurs, et ces différences existent effectivement. Nous n’avons pas tous vécu dans la débauche, bien que quelques-uns d’entre nous, nous étions tels (1 Corinthiens 6 v. 11). D’autres ont eu une conduite extérieurement tout à fait honorable. Mais si nous regardons la racine de notre péché, et si nous considérons le cœur de l’homme, ces différences disparaissent totalement. En ce qui concerne l’état de l’âme du plus jeune fils, il n’était pas un plus grand pécheur lorsqu’il désirait manger des gousses des pourceaux que quand il tournait le dos à son père. Le mal réside dans le cœur qui voulait être heureux sans son père.
Il en est ainsi pour tout homme par nature : son cœur, et par suite sa volonté, sont aliénés de Dieu. Répétons-le : chacun ne s’est pas livré pareillement à la débauche, mais nous sommes tous allés dans un pays éloigné pour vivre loin de Dieu. Et le Seigneur Jésus prend justement en exemple ce jeune fils dégradé pour montrer jusqu’où la grâce de Dieu peut aller.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (3) - Dieu permet à l’homme de faire ce qu’il veut de ce qu’Il lui a confié.
Le père n’avait pas défendu à son plus jeune fils de s’en aller. Au contraire nous lisons : « il leur partagea son bien (15 v. 12) ». C’est ainsi que Dieu n’empêche pas l’homme de choisir sa propre volonté. Toutefois, Il le met à l’épreuve en lui remettant son bien : on allait voir ce qu’il en ferait. L’homme est responsable de ses actes. En un sens, Dieu permet à l’homme de faire ce qu’il veut de ce qu’Il lui a confié. Mais cela ne fera que manifester où se dirige son cœur. Combien cette pensée nous sonde ! Le sage prédicateur l’exprime de cette manière : « Seulement, voici, j’ai trouvé que Dieu a fait l’homme droit (n’est-ce pas un grand « bien » ?) ; mais eux, ils ont cherché beaucoup de raisonnements (Ecclésiaste 7 v. 29) ».
Le jeune homme se figurait être tout à fait bien dans le « pays éloigné », éloigné de Dieu. Mais était-il heureux ? Il avait du bien, et il le dilapidait. Quand on vit au-dessus de ses moyens, on parait riche et heureux aux autres. Mais l’est-on réellement ? Cela ne tarde pas à mal tourner. J’ai dit que les hommes ont emporté un « bien » provenant de leur Créateur, et qu’ils Lui en sont redevables et qu’ils en sont responsables vis-à-vis de Lui. Dieu les a dotés d’un esprit, d’une âme, d’un corps avec des capacités qui font clairement voir que tout cela provient de la main d’Un bien plus grand qu’eux. Et maintenant Dieu veut qu’ils utilisent ces capacités à Le glorifier « de peur que tu ne donnes ton honneur à d’autres, et tes années à l’homme cruel ; de peur que des étrangers ne se rassasient de ton bien… et que tu ne gémisses à ta fin, quand ta chair et ton corps se consumeront ; et que tu ne dises : Comment ai-je haï l’instruction, et mon cœur a-t-il méprisé la répréhension ? (Proverbes 5 v. 9 à 12) ».
Or les hommes sans Dieu ne tiennent pas compte de ces avertissements et gaspillent leurs forces à des buts de propre volonté, à des projets vains, en bref pour le péché. Il leur arrive dans cette situation de dégager une certaine gaîté et une certaine insouciance, en sorte qu’on pourrait presque croire qu’ils sont vraiment heureux. Ils se hâtent de passer de joie en joie, d’aventure en aventure.
Mais c’est justement ce qui montre qu’ils sont dans le « pays éloigné ». Ils sont à la chasse au bonheur justement parce qu’ils ne l’ont pas encore trouvé. Pauvres gens ! Ils papillonnent de fleur en fleur. Ils ornent leurs fêtes et leurs maisons, mais quant à leur âme, ils vivent au-dessus de leurs moyens, et ils se minent eux-mêmes. Laissez-les donc seuls ne serait-ce qu’un jour, et vous verrez combien ils sont dans le creux et le vide. Il suffit que Dieu porte un peu atteinte à leur santé, et leur âme éprouve tout le néant et la vanité de leurs efforts.
Les hommes de ce monde sont très sensibles quand on leur parle de leur bonheur ; car leur bonheur n’est pas réel, leur gloire n’est pas authentique et leur joie est passagère. Tout est creux et ne supporte pas la réflexion. Les plus grands comiques et farceurs, qui font rire des milliers de gens, si l’occasion est donnée de voir derrière leur façade extérieure, ce sont les plus tristes et les plus solitaires des gens. Ils dilapident « leur bien » avec leurs fans, et quand vient la « famine » pour eux, ils se trouvent soudain seuls. C’est ce que décrivent les versets suivants : « Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin. Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait rien (Luc 15 v. 14 à 16) ».
L’homme qui tourne le dos à Dieu, malgré toute sa prétendue sagesse, malgré tout son savoir et ses efforts, toute sa chasse aux plaisirs et au bonheur, le voilà qui se dégrade moralement toujours plus. Il s’appauvrit dans son âme. Tôt ou tard, comme le plus jeune fils, il commence à être dans le besoin, et il se retrouve finalement auprès des « troupeaux de pourceaux ». Le diable ne donne rien, il ne fait que prendre. C’est pourquoi il n’y a aucune satisfaction réelle dans le « pays éloigné ».
N’as-tu encore rien éprouvé de semblable ? Tu t’étais représenté une soirée très belle, et à vrai dire tout avait été gai et charmant. Mais ce qu’il en est resté, c’est l’insipide, un sentiment de vide, même si le péché ne s’y rajoutait pas pour charger la conscience. Non, ce monde n’a rien qui peut réellement satisfaire ton âme, ou la rassasier : « Tout est vanité et poursuite du vent (Ecclésiaste 2 v. 17) ».
Je suis convaincu que c’est Dieu qui a suscité la famine dans le pays éloigné pour que le plus jeune fils « revienne à lui-même ». Mais celui-ci ne repense pas encore à son père, quand le besoin ne se fait encore sentir de manière trop sensible. Non, il se tourne vers l’homme pour avoir de l’aide : il se joint à l’un des citoyens de ce pays-là. Ce citoyen le connaît bien, car il a beaucoup contribué à lui faire gaspiller son bien. Certainement celui-là l’aidera, car il est lui-même tombé dans le besoin. Ah ! le diable et le monde sont de mauvais rémunérateurs, et même extrêmement mauvais ! Ils font tout payer très cher, ils ne donnent rien, et ils ne rendent jamais. Ils exigent un prix élevé pour leurs demi-mesures, pour leurs solutions de remplacement, pour leurs semblants de bonheur : c’est le prix de l’âme, et ensuite ils abandonnent l’homme nu et affamé. « Il désirait remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait rien (15 v. 16) ». C’est une expérience cruelle : « personne ne lui donnait rien ». Ne l’as-tu pas faite, toi aussi ? Il n’y en a qu’UN qui peut réellement donner, qui veut donner : c’est Dieu. Mais on ne veut pas de Lui.
On se dit heureux tant que tout va comme on veut, tant qu’on est en bonne santé et qu’on a du succès. Mais que vienne la « famine », la maladie, la détresse, les revers, et le prétendu bonheur s’écroule comme un château de cartes. Ce qui est bouleversant, c’est que même la « famine » n’amène pas les hommes à Dieu. « Tu les as frappés, mais ils n’en ont point ressenti de douleur ; tu les as consumés, ils ont refusé de recevoir la correction ; ils ont rendu leurs faces plus dures qu’un roc, ils ont refusé de revenir (Jérémie 5 v. 3) ». L’homme cherche refuge auprès de l’homme, auprès de la chair, mais non pas auprès de Dieu. Le tout dernier auquel on pense, c’est Dieu. Y a-t-il quelque chose qui montre mieux à quel point l’homme est éloigné de Dieu ? Oh, il n’y a rien de plus de misérable, rien de plus pitoyable, hormis la damnation éternelle, que d’habiter dans le « pays éloigné » !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (4) - Nous arrivons ici à un tournant significatif dans la vie du jeune homme : il revient à lui-même.
« Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires (Luc 15 v. 17 à 19) ».
Nous arrivons ici à un tournant significatif dans la vie du jeune homme : il revient à lui-même. C’est sans aucun doute l’œuvre de Dieu dans Sa bonté. C’est la bonté de Dieu qui pousse à la repentance, non pas la peur de Dieu (Romains 2 v. 4). C’est Dieu Lui-même qui fait naître chez lui la conscience de son véritable état. Maintenant il ne voit pas seulement qu’il est dans le besoin (cela ne suffit guère pour conduire à Dieu), mais qu’il périt. C’est là qu’il faut en arriver dans le pays éloigné : se rendre compte qu’on périt de faim.
Mais la bonté de Dieu fait encore autre chose, quelque chose de très précieux : elle réveille dans l’âme la conscience qu’heureusement il y a du pain, assez de pain, dans la maison du père à laquelle il a autrefois tourné le dos avec tant d’ingratitude, et même il y en a plus qu’assez pour les ouvriers (mercenaires). La bonté de Dieu attire le cœur de celui qui sait qu’« il périt ici ». Et ainsi la grâce produit dans le cœur le désir d’aller à Dieu. « Je me lèverai et je m’en irai vers mon père ».
Le fils perdu ne prend pas la bonne résolution de s’améliorer avant de pouvoir se présenter devant son père. Nombreux, malheureusement, sont ceux qui font l’inverse. Ils ne commencent pas par reconnaître leur état misérable, et quand ils le reconnaissent, ils veulent d’abord se sauver eux-mêmes, pour pouvoir se présenter devant Dieu avec leurs propres forces. Ils devront tous apprendre un jour la vérité du proverbe selon lequel « le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
Non, le fils perdu est venu à bout de lui-même, sa conscience est réveillée et son cœur attiré. La bonté de Dieu a éveillé la confiance en son père dans son for intérieur, et il est tout à fait prêt à s’en aller vers son père, comme il dit. Il exprime pour ainsi dire les mêmes paroles qu’Éphraïm : « Car, après que j’ai été converti, je me suis repenti ; et, après que je me suis connu, j’ai frappé sur ma cuisse ; j’ai été honteux, et j’ai aussi été confus, car je porte l’opprobre de ma jeunesse (Jérémie 31 v. 19) ». C’est le point auquel il faut tous que nous en arrivions un jour, si nous ne voulons pas rester éternellement loin de Dieu ; et c’est ce que le Seigneur Jésus veut nous enseigner ici.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (5) - Conversion, repentance et confession.
Se lever et s’en aller vers son père, c’est ce que l’Écriture appelle en bien des passages, la conversion. « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés (Actes 3 v. 19) », dit Pierre à ses compatriotes juifs. L’apôtre Paul annonce aussi aux hommes « de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance (Actes 26 v. 20) ». On se convertit de quelque chose vers ou à quelque chose : « pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés (Actes 26 v. 18) », « comment vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai (1 Thessaloniciens 1 v. 9) ».
Nous voyons ce principe présenté dans l’histoire du fils perdu d’une manière qui se grave facilement dans nos mémoires. Jusqu’à présent il avait tourné le dos à son père, et son visage s’était tourné de son père vers les choses du monde. Mais maintenant il se détourne du monde, et son visage se dirige vers son père. Il n’a pas encore le père, il ne sait pas encore comment il le recevra ; autrement dit, il n’a encore aucune paix, mais il veut aller à lui. « Et se levant, il vint vers son père (15 v. 20) ». C’est la conversion.
La conversion, si elle est authentique, est toujours accompagnée de la repentance. La repentance ne veut pas dire des exercices de repentance. La repentance est un changement de sentiments, et elle est toujours accompagnée d’une tristesse d’âme selon Dieu en rapport avec son propre état et ses propres voies. Aussi lisons-nous : « Car la tristesse selon Dieu opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret (2 Corinthiens 7 v. 10) ». Il ne s’agit pas non plus d’un changement purement logique de ses sentiments, comme on change de chemise, mais on a honte de soi-même, on a honte d’avoir déshonoré Dieu si profondément. Cette tristesse d’âme conduit tout à fait naturellement à une confession du péché devant Dieu : « et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers (mercenaires) (15 v. 18 et 19) ». Qu’il est difficile pour l’homme de faire une confession pareille ! Combien il faut souvent de temps, combien d’expériences amères il faut d’abord traverser, avant d’en arriver finalement à se condamner soi-même et à avouer sa culpabilité !
Mais le chemin du salut passe par la confession de la culpabilité ; cette confession est le fruit qui convient à la repentance.
« Quand je me suis tu » a dû confesser David, « mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour… Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché (Psaume 32 v. 3, 5) ». Le fils de David, le sage Salomon exprime cette vérité par le Saint Esprit de la manière suivante : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde (Proverbes 28 v. 13) ».
« De la bouche on fait confession à salut (Romains 10 v. 10) », dit l’Esprit de Dieu par le moyen d’un autre homme de Dieu, l’apôtre Paul. Et combien est précieuse et assurée la promesse de Dieu que nous trouvons dans la première épître de Jean : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité (1 Jean 1 v. 9) » ! Même si nous n’avons pas encore épuisé toute la plénitude de ces versets, retenons-en déjà ceci : Ce qui suit la confession des péchés, c’est la rémission (le pardon) des péchés, de tous les péchés. Dieu est fidèle et juste quand Il nous pardonne les péchés. Il y a un point que je dois souligner ici, même s’il dépasse le cadre de notre parabole :
Le chemin vers Dieu passe par Golgotha.
Le Père pardonne (remet) les péchés à cause du nom de Son Fils (« par son nom » 1 Jean 2 v. 12), qui a accompli l’œuvre d’expiation de notre culpabilité à la croix. Et Il ne pardonne qu’à celui qui croit en Son Fils, Jésus Christ : « crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » - « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés (Actes 16 v. 31 ; 10 v. 43) ». Christ est le chemin vers Dieu, et personne ne vient au Père que par Lui (Jean 14 v. 6). La rédemption ne se trouve que dans le Christ Jésus (Colossiens 1 v. 14). « Et il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés (Actes 4 v. 12) ». « Ce n’est rien moins et rien d’autre que le sang de Jésus Christ qui nous purifie de tout péché (1 Jean 1 v. 7) ».
Revenons maintenant à la confession du plus jeune fils ; elle comprend plusieurs points auxquels il n’y a rien à redire ; c’était une confession authentique, une preuve de la foi et de la vie nouvelle, et le père la reçoit. Cela devrait encourager tous ceux qui sont repentants. Les sentiments du fils ne vont pas encore très en profondeur, car non seulement il n’était effectivement plus digne d’être appelé son fils, mais il avait mérité de rester éloigné pour toujours de la maison du père, et d’être jeté dans les ténèbres de dehors. Il n’était plus « digne » de rien d’autre. Le plus jeune fils ajoute encore : « Traite-moi comme l’un de tes ouvriers (mercenaires) » ; ceci montre que dans une mesure il était encore rempli d’un esprit légal, car en vérité il ne se connaissait pas lui-même, ni ne connaissait son père et son amour. Il n’en avait pas entièrement fini avec lui-même, et il n’était pas encore arrivé à reconnaître que seule la grâce, et rien d’autre que la grâce ne devait et ne pouvait remédier à sa situation. Mais au fond de son cœur, il y avait une véritable conscience de son péché et de sa culpabilité, même si cette conscience était encore bien faible ; et comme il se confiait en la bonté du père, il se mit en route pour venir devant son père avec la confession de sa culpabilité.
Cher lecteur, dis-moi si tu as déjà parcouru ce chemin ? Le diable veut à tout prix te retenir de t’y engager. Il veut exciter ton orgueil ; il te dit qu’il n’est pas nécessaire de t’incliner : si seulement les gens étaient tous aussi bons que toi ! Ou bien il cherchera à insuffler le doute en toi pour que tu ne sois pas sûr si Dieu veut vraiment t’avoir et te recevoir. Pourtant, regarde combien le père rend facile au fils de venir à lui. Regardons cela d’un peu plus près.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (6) - Le père ne fait pas le moindre reproche au fils, mais il se jette à son cou, alors qu’il est revêtu de haillons, et le couvre de baisers. Il l’accueille tel qu’il est, et l’aime malgré tout.
« Et se levant, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers (Luc 15 v. 20) ». Il n’est pas dit du fils qu’il « courut ». Son pas était peut-être plutôt hésitant maintenant qu’il était en chemin vers son père. L’incertitude et la honte devaient se mêler à l’espérance, et son pas se ralentir. Mais le père « courut », courut en avant vers son fils, qui venait à lui en haillons. Il l’avait déjà vu quand il était encore loin. Manifestement, il l’attendait depuis longtemps. L’état misérable de son fils dégradé n’était qu’une raison pour lui d’être ému à son sujet. Ni rancune, ni colère ni le moindre reproche !
« Il ne reproche rien », à l’occasion de maintes défaillances plus tard sur son chemin, combien l’auteur de ces lignes a souvent expérimenté et goûté la grâce « que le Seigneur est bon (1 Pierre 2 v. 3) ». Non, le père ne fait pas le moindre reproche au fils, mais il se jette à son cou, alors qu’il est revêtu de haillons, et le couvre de baisers. Il l’accueille tel qu’il est, et l’aime malgré tout. Merveilleuse grâce, amour merveilleux de Dieu dont nous avons ici l’esquisse ! « Dieu est riche en miséricorde à cause de son grand amour dont il nous a aimés (Éphésiens 2 v. 4) ». Cet amour de Dieu envers nous, a été démontré en ce que « Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous (Romains 5 v. 8) ». Nous nous souvenons instinctivement des paroles précieuses du même chapitre (Romains 5 v. 20) : « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé ». C’est une vérité infinie que nous ne pouvons jamais saisir en entier, mais que nous pouvons croire : DIEU EST POUR NOUS (Romains 8 v. 31). Que Dieu, dans toute Sa grâce, soit aussi juste, beaucoup de passages de l’Écriture en rendent témoignage (par exemple Romains 3 v. 21 à 26 ; 1 Jean 1 v. 9).
Notons bien : avant que le fils ait pu tant soit peu commencer la confession qu’il avait prévue, son père se jette à son cou, et le couvre de baisers. C’est un amour vraiment immérité, la grâce ! Alors le fils dégage sa conscience : « père, j’ai péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Ne sommes-nous pas frappés de ce qu’il ne dit pas « traite-moi comme l’un de tes mercenaires » ? L’aurait-il pu en face d’un tel amour ? Impossible ! Cela aurait été une sous-estimation de l’amour de son père. Apprenons cependant ceci dans notre cœur : Dieu nous traite selon l’amour de Son cœur, parce qu’Il est amour, non pas parce que nous sommes aimables ! Nous pensons souvent que Dieu devrait agir selon ce que nous comprenons de Lui, selon ce que nous ressentons de Lui. Et si nous pensons à notre misère, nous disons volontiers : « traite-moi comme l’un de tes mercenaires ». Cela a bien une apparence d’humilité, mais cela restreint la grandeur de Dieu dans Son amour d’une manière insupportable.
Les gens, et même les vrais enfants de Dieu ont souvent de la difficulté à propos de la grâce de Dieu, parce qu’ils se mettent sur un terrain légal, et qu’ils jugent ainsi de Dieu et de Ses actes d’après eux-mêmes. Ainsi par exemple, beaucoup de vrais chrétiens se contenteraient tout à fait d’un « petit coin au ciel », de n’importe quelle petite place modeste, là. Or celui qui a de telles pensées méconnaît Dieu, et il ne sait pas encore ce qu’est réellement Son amour. Dieu agit d’après ce que Lui ressent et pense, oui, d’après ce que Lui est. Un « petit coin au ciel » correspond-il à la merveilleuse grandeur de Sa grâce et de Son amour ? Une place modeste, pour ne pas dire médiocre, ne témoignerait-elle pas continuellement à l’encontre de Son amour, comme cela aurait été le cas si le père avait donné à son fils à son retour la place d’un ouvrier (mercenaire) ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (7) - Le retour du fils perdu ne produit pas seulement de la joie au ciel, mais aussi sur la terre, dans la maison du père.
« Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère (Luc 15 v. 22 à 24) ». C’est la joie de Dieu de ramener le pécheur et de le recevoir. C’est Sa joie de pardonner tous ses péchés. Certes le pécheur a besoin du pardon des péchés, il l’obtient par la foi en Christ et en Son œuvre, et il a toute raison de s’en réjouir. Or ici, comme dans les deux paraboles précédentes, il ne s’agit pas tant de la joie du pécheur, mais de la joie de Dieu Lui-même. « Il fallait faire bonne chère et se réjouir » lisons-nous un peu plus loin. C’est le père lui-même qui se réjouit, et il se réjouit avec ses serviteurs. Le retour du fils perdu ne produit pas seulement de la joie au ciel, mais aussi sur la terre, dans la maison du père. Car nous ne devons pas déplacer cette scène au ciel. Elle n’est pas une image de ce que nous vivrons au ciel ; mais c’est plutôt l’esprit du ciel, si l’on peut dire, que nous pouvons déjà respirer ici-bas sur la terre, et qui aboutit à l’adoration. C’est la joie de Dieu de nous avoir dans Sa présence.
Nous chrétiens, combien nous sommes peu souvent en état de nous élever à ces pensées ! Nous sommes beaucoup occupés de ce que nous étions, et de ce que nous sommes maintenant par grâce. C’est correct en soi ; la confession du fils, aussi, était correcte ; mais l’amour du père l’empêche de parler davantage, et c’est Lui, le père, qui parait au premier plan, c’est Lui qui parle et qui agit. Il ne parle pas au fils, mais aux serviteurs : « Apportez la plus belle robe, et l’en revêtez ». C’est la joie du père de donner, et de donner sans mesure. Maintenant rien n’est trop bon pour le fils de retour. La plus belle robe, l’anneau, les sandales, tout est apporté (nous allons le voir bientôt) à celui qui est encore dehors, à l’extérieur de la maison, là où son père l’a rencontré.
C’est incontestablement très significatif. Le père ne fait pas apporter la plus belle robe, pour ne se jeter à son cou et le couvrir de baisers qu’après l’en avoir revêtu. Non, il court à sa rencontre et l’embrasse alors qu’il est encore dans ses haillons. La grâce et le cœur de Dieu sont donc parfaitement ouverts au pécheur repentant, sans qu’il y ait à attendre aucune prestation préalable. Ah ! que tout lecteur de ces lignes puisse se réfugier dans les bras grand ouverts du « Père », sur Son cœur ! Et qu’il le fasse maintenant, immédiatement ! Lui aussi sera alors reçu sans condition, et il pourra vivre dorénavant ce qu’on va maintenant voir en image avec le fils perdu, mais retrouvé.
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (8) - Le fils doit être amené dans la maison du père, c’est-à-dire dans la communion intime avec lui et avec son foyer.
Cet amour qui a reçu le fils perdu dans son état de misère, l’amène maintenant dans la maison du père. Mais quelque chose d’autre doit se passer. « Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez, et mettez un anneau à sa main, et des sandales à ses pieds ». Maintenant qu’il ne s’agit plus seulement de l’accueil et du pardon des péchés ; maintenant que le fils doit être amené dans la maison du père, c’est-à-dire dans la communion intime avec lui et avec son foyer, il faut le revêtir de la plus belle robe que le père a pour lui. Le plus jeune fils n’avait jamais porté auparavant cette plus belle robe ; comme l’anneau et les sandales, ce que seuls les enfants de la maison portaient, cette plus belle robe est un témoignage de la relation de grâce dans laquelle il est maintenant introduit. Il ne doit pas se trouver dans la maison du père comme un serviteur : ce serait un rappel continuel de son péché. Non, c’est comme fils qu’il doit y être. Il doit être, dans la maison du père, un témoignage continuel à ce que sont l’amour et la grâce du père, à ce que celui-ci pense de son fils retrouvé, et à la joie qu’il a de l’honorer ainsi.
Merveilleuse grâce de Dieu ! Elle nous revêt de Christ. Non seulement elle nous libère de nos haillons, mais elle nous revêt de Christ. La plus belle robe que Dieu a pour nous, c’est Son propre Fils (Galates 3 v. 27), c’est Christ qu’Il a livré à la mort pour les pécheurs. Dieu ne nous a pas seulement pardonné par le (à cause du) nom de Son Fils (1 Jean 2 v. 12), mais nous sommes devenus « justice de Dieu » en Lui (2 Corinthiens 5 v. 21). Ce sont en fait des vérités infinies, et, faisons-y attention, elles ont finalement pour but la glorification de Son Fils.
Mais ce n’est pas tout, et ce n’est pas suffisant. « Amenez le veau gras, et tuez-le, et mangeons et faisons bonne chère ». Le veau gras est aussi une image de Christ, comme nourriture de Son peuple. Dieu a Sa joie profonde dans la Personne et dans le sacrifice de Son Fils, notre Seigneur ; et nous sommes rendus dignes de participer déjà maintenant à cette joie. C’est ce dont nous avons une image ici dans ces paroles « mangeons et faisons bonne chère ».
Naturellement, la joie du Père en Son Fils Jésus Christ est parfaite. La nôtre, du point de vue de la jouissance pratique, est très déficiente. Mais quant au principe, c’est la même joie : la joie du Père au sujet de Son Fils. En fait, c’est la communion dont nous pouvons nous réjouir dans la maison du Père, ce domaine de bénédictions où la grâce de Dieu nous a introduits. « Or notre communion est avec le Père, et avec Son Fils Jésus Christ » dit l’apôtre Jean, à quoi il ajoute « nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie (1 Jean 1 v. 3 et 4) ». Dans notre parabole aussi, la joie est le résultat de la communion avec le Père et avec Son Fils : « et ils se mirent à faire bonne chère ». C’est une joie commune, c’est la joie de la communion.
Il est parlé du commencement de cette joie, mais nous n’entendons pas dire qu’elle ait une fin. Nous apprenons la raison de cette joie et son point de départ, mais c’est tout ce qu’il en est dit. C’est comme si le Seigneur voulait laisser à notre foi et à notre intelligence spirituelle le soin de conclure qu’elle n’aura jamais de fin. Effectivement, elle ne finira jamais. Elle trouvera son plein accomplissement au ciel quand nous verrons et adorerons l’« Agneau comme immolé (Apocalypse 5) ».
« Car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère (Luc 15 v. 24) ». Notez l’expression du Seigneur : le fils était « mort ». J’insiste spécialement là-dessus parce que nous l’avons déjà vu avec la « drachme perdue ». Bien que vivant, le fils était mort, mort pour le père. Ainsi l’homme loin de Dieu est mort pour Dieu. Mais par la grâce de Dieu le fils est éveillé à une vie nouvelle, il est « passé de la mort à la vie (Jean 5 v. 24) ».
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FILS (prodigue) (9) - Le fils aîné murmurait contre la grâce dont le père avait usé en faveur du plus jeune fils.
La joie et la gaîté remplissaient la maison du père. Mais aux v. 25 à 32 de notre parabole, le Seigneur Jésus montre une autre scène où l’on voit au dehors des nuages noirs s’amonceler à l’horizon. Le frère aîné revient des champs à la maison et entend la musique et les danses. Il s’informe de la raison, et on lui dit : « Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf (15 v. 27) ». « Ton frère », « ton père », ces expressions auraient dû éveiller des sentiments heureux, mais voilà le contraire qui arrive : colère et opposition surgissent chez lui. Il se fâche et ne veut pas entrer. Pourquoi donc ?
C’était un propre-juste. Le Seigneur Jésus s’en sert comme image de tous ceux qui n’ont pas de relation vivante avec Dieu, mais qui pensent qu’ils peuvent se présenter devant Dieu avec leur propre justice.
Ce fils aîné murmurait contre la grâce dont le père avait usé en faveur du plus jeune fils. Les pharisiens et les scribes étaient le même genre de gens. Eux aussi s’étaient scandalisés de ce que le Seigneur recevait les pécheurs et mangeait avec eux. Eux-mêmes n’entraient pas dans le royaume des cieux, et ils ne laissaient pas entrer ceux qui le voulaient (Matthieu 23 v. 13). « Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer (15 v. 28) » : cela a toujours été l’attitude des Juifs propres-justes. Quand plus tard, l’apôtre Paul annoncera la parole de la grâce de Dieu, ce seront les Juifs qui seront ses opposants continuels. En voici un exemple tiré des Actes (13 v. 45) : « mais les Juifs, voyant les foules, furent remplis de jalousie et contredirent à ce que Paul disait, contredisant et blasphémant ».
Le propre-juste n’a aucun cœur pour la bonté de Dieu envers les perdus. Il a de la haine pour la grâce parce qu’il ne la veut pas et ne la connaît pas, et parce qu’il pense ne pas en avoir besoin. C’est pourquoi il n’a aucune part à la joie de la grâce ; elle lui est insupportable. Par le fait que le fils aîné était « aux champs », le Seigneur Jésus indique que l’homme religieux, propre-juste, n’est pas seulement loin de la maison du Père, mais qu’il est aussi actif, et qu’il veut mériter le ciel quelle qu’en soit la manière. La parole du fils aîné le souligne encore plus : « Voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai transgressé ton commandement (15 v. 29) ». Toutes les nombreuses personnes qui se vantent d’une profession chrétienne, et qui cherchent à satisfaire Dieu par toute la peine qu’elles se donnent, sont sur ce terrain de l’autosatisfaction et de la propre justice.
Les Juifs sous la loi se mettaient aussi sur ce terrain-là. Comme nation, ils avaient été mis au bénéfice d’une rédemption extérieure et d’une relation extérieure avec Dieu, et c’était la seule nation sur la terre à avoir une telle position. C’est aussi la raison pour laquelle le père dit au fils aîné qui personnifie cette nation : « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi (15 v. 31) ». Ce fils aîné représente aussi tous ces gens qui, de manière déplorable, pensent ne pas avoir besoin de la grâce de Dieu, et pouvoir se tenir devant Dieu sur la base de leurs propres œuvres.
Malgré la bonté du Père et son insistance, il n’a pas été possible de le décider à changer d’attitude. Enflé de sa bonne opinion de lui-même, il est en colère et reproche au père de ne jamais lui avoir donné un chevreau pour faire bonne chère avec ses amis. « Avec ses amis », non pas avec son père ! Combien cela est caractéristique ! L’amitié du monde n’est-elle pas inimitié contre Dieu (Jacques 4 v. 4) ? Ainsi le propre-juste a l’audace de prendre la parole contre Dieu, de condamner ce qu’Il fait, et de L’accuser d’injustice. Il se considère lui-même comme quelqu’un qui L’a servi depuis déjà de nombreuses années, et qui n’a jamais transgressé aucun commandement de Dieu.
Un de mes lecteurs se trouverait-il encore sur ce terrain ? Serais-tu d’avis que Dieu peut se satisfaire de toi parce que tu fais tant de bonnes œuvres « sur le champ » de l’amour chrétien du prochain, parce que tu t’efforces tant d’être « noble, secourable et bon » ? Oh ! alors tu n’as pas besoin d’un Sauveur. Pas TOI ! Car le Seigneur Jésus n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (Luc 5 v. 32). Réfléchis bien à ce que le fils aîné, propre-juste, selon le tableau dressé par notre parabole, n’est jamais entré dans la maison du père. Préfères-tu rester dehors, dehors pour toujours ? « Dehors sont les chiens, et les magiciens, et les fornicateurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiconque aime et fait le mensonge (Apocalypse 22 v. 15) ».
Certes, le Seigneur Jésus ne parle pas ici de jugement, parce que dans cette parabole, Il décrit le jour de la grâce. Mais soyons assurés que quiconque refuse la grâce, sera condamné au jour du jugement. Il faut que tu en viennes à voir tes prétendues justices comme Dieu les voit, comme un « vêtement souillé (Ésaïe 64 v. 6) » ! Nous préférons détourner les regards du fils aîné, et les porter encore une fois sur le plus jeune fils, autrefois perdu, et maintenant retrouvé. Revêtu de la plus belle robe, il est entré dans la maison du Père, pour ne plus la quitter jamais. Un bonheur sans fin en partage : être amené du pays éloigné jusque dans la maison du Père où il y a une plénitude de joie, et cela pour l’éternité !
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Christian Briem.
• FRUIT - De quelle nature est le fruit que nous portons ?
« Chaque arbre se connaît à son propre fruit » nous dit Luc 6 v. 44. De quelle nature est le fruit que nous portons ? Dans ses paraboles, le Seigneur souligne que « le Père » cherche du fruit. Dans celle des cultivateurs (Matthieu 21 v. 33 à 41 ; Marc 12 ; Luc 20), le maître envoie ses esclaves pour recevoir du fruit de sa vigne, mais n’obtient rien. II envoie même son « fils unique », mais ne recueille pas une grappe de plus. La vigne n’a-t-elle rien rapporté ? Au contraire, mais les cultivateurs ont gardé le fruit pour eux.
N’est-ce pas trop souvent notre image ? Combien n’avons-nous pas reçu du Seigneur ? À quoi et pour qui employons-nous tous ces avantages ? Pour Lui ou pour nous-mêmes ? Pourtant « il est mort afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité ! (2 Corinthiens 5 v. 15) ». Comme d’entre les morts étant faits vivants, nous sommes appelés à nous livrer nous-mêmes à Dieu, et nos membres comme instruments de justice (Romains 6 v. 13). Le faisons-nous ? Ou tout notre travail, nos membres et nous-mêmes, sont-ils réservés à notre seul et égoïste usage ?
Dans la parabole du « figuier stérile (Luc 13 v. 6 à 9) », le maître vient chercher du fruit, mais n’en trouve point. Les cultivateurs n’ont pas ici gardé le fruit pour eux-mêmes, mais l’arbre n’en a pas produit. Avec patience, le maître est revenu trois ans de suite : sans résultat ! « Pourquoi occupe-t-il inutilement la terre ? » Le figuier serait coupé, n’était l’intercession du vigneron, type du Seigneur Jésus, qui va encore prendre soin de l’arbre et voir s’il ne portera quand même pas quelque fruit. Sommes-nous sûrs, quant à nous-mêmes, « d’occuper utilement la terre » ?
La parabole du semeur avait rappelé que tous ne produisent pas du fruit dans la même mesure, mais l’un trente, l’un soixante et l’un cent. En Jean 15, le Seigneur montre que le Père ôte le sarment qui ne porte pas de fruit. S’il y a du fruit, le Père nettoie le sarment afin qu’il porte plus de fruit. Si nous demeurons en Christ, il y aura beaucoup de fruit et le Père sera glorifié. Dans la parabole des cultivateurs, le Fils est l’envoyé du Père ; dans celle du figuier stérile, l’Intercesseur ; ici, la source même de tout fruit, le vrai cep ; mais toujours c’est le Père qui cherche du fruit et qui, s’il y en a, est glorifié.
Le fruit se marque davantage dans ce que l’on est (Galates 6 v. 22 à 23), dans l’attitude, le caractère, la personnalité. Le service se traduit par des actes : ce que l’on fait. Mais les deux vont ensemble et ne peuvent être séparés : « portant du fruit en toute bonne œuvre ». Ce que nous faisons compte, mais plus encore, comment nous l’accomplissons. L’activité, ou la soi-disant activité, pour le Seigneur, de quelqu’un qui ne porterait pas de fruit, dont la conduite démentirait l’activité, serait un bien mauvais témoignage, sinon un piège. Par contre, même dans l’inaction forcée (maladie ou prison), où ne resterait peut-être que le service de la prière, éventuellement de la correspondance, la semence qui a pris racine dans le cœur ne pourrait-elle rapporter du fruit au centuple ?
Source : « ENSEIGNEMENT PRATIQUE DES PARABOLES » - par Georges André.
• Bible-foi.com
Compilation de commentaires
• FOI (vivre par) - La foi est comme une ancre ; elle établit réellement une personne.
« Mais le juste aura la vie et vivra par la foi (Romains 1 v. 17) ». C'est la règle normale pour la vie des croyants. Nous sommes enclins à vivre de l'excitation des joies visibles et des bénédictions évidentes. Mais la Parole de Dieu dit que « le juste aura la vie et vivra par la foi ». Beaucoup de croyants désirent avoir la révélation de Dieu ; ils aspirent à une transformation noble, et à des expériences de « troisième ciel ». Certains peuvent parfois les rencontrer, mais les justes doivent vivre par la foi. L'union dans la vie qu'a vécue par exemple Madame Guyon se retrouve rarement de nos jours. Elle a dit que son expérience était telle qu'il lui était impossible de vivre autrement. Elle n'a pu atteindre cet état que par la foi et l'abnégation.
De nombreux croyants sont profondément attristés parce qu'ils n'ont pas un sentiment conscient de la présence de Dieu. En conséquence, ils crient à Dieu de tout leur être, cherchant Dieu comme le cerf cherche un courant d'eau. La foi ne consiste pas à toucher la présence de Dieu. Ce n'est pas L'aimer dans l'excitation ou s'exprimer dans l'exubérance. Le juste vivra par la foi, par la foi seule. La foi est comme une ancre ; il établit une personne. La foi est réelle ; c'est une « justification », la foi est aussi une « conviction des choses qu'on ne voit pas ». Elle est donc palpable.
Ceux qui marchent par la foi peuvent avoir une joie extérieure. Mais ce n'est pas ce qu'ils recherchent ; ce n'est pas leur but. La foi peut faire ce que rien d'autre ne peut faire. Premièrement, cela peut plaire à Dieu : « Mais sans la foi, il est impossible de lui plaire (Hébreux 11 v.6) ». C'est la vie de notre Seigneur Jésus, car il a dit : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent (Jean 8 v. 29) ».
Deuxièmement, elle porte du fruit : « Qui par la foi a vaincu des royaumes, accompli la justice, obtenu des promesses, fermé la gueule des lions, éteint la puissance du feu, échappé au tranchant de l'épée, été fortifié dans la faiblesse, devenu puissant à la guerre, mis en déroute les armées des étrangers. Les femmes ont reçu leurs morts par la résurrection... (Hébreux 11 v. 31 à 35) ». Cependant, même si certains résultats sont obtenus, il faut continuer à avancer résolument par la foi. Il nous faut croire en Dieu et avoir foi que ce soit dans la lumière ou dans les ténèbres.
En vivant par la foi, la gloire serait tout autour de nous. Cependant, ceux qui vivent par la foi ne verront pas eux-mêmes cette gloire. De nombreuses leçons de foi sont très profondes et essentielles. Moïse ne s'est pas rendu compte que son visage brillait, mais ceux qui ont vu cette gloire ont été bénis. Un fait immuable est que ceux qui vivent par la foi doivent se tourner vers le Seigneur Jésus : « ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi (Hébreux 12 v. 2) ». Si quelqu'un fait cela, cela se reflétera dans ses paroles, sur son visage, et son attitude influencera autour de lui. Cette vie est bien au-delà de toute description, les justes vivront par la foi.
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par Bible-foi.com.
• FOI (obéissance) (1) - On ne peut être réellement chrétien sans avoir une foi profonde et entière dans le Dieu vivant.
La foi va de l’avant dans l’obéissance à la Parole de Dieu, s’élève au-dessus des circonstances et fait confiance au Seigneur pour qu’Il pourvoie à tous ses besoins. Celui qui désire accomplir des exploits pour Dieu doit d’abord se confier totalement à Lui. « Tous les géants de Dieu ont été de faibles hommes qui ont fait de grandes choses pour Dieu parce qu’ils comptaient sur la présence de Dieu avec eux » — Hudson Taylor
Maintenant, la foi véritable s’appuie toujours sur quelque promesse de Dieu, quelque passage de sa Parole. C’est une chose très importante. Le croyant commence par lire ou entendre une promesse de Dieu. Le Saint-Esprit s’empare de cette promesse et l’applique à son cœur et à sa conscience d’une façon toute personnelle. Le chrétien comprend alors que Dieu lui a parlé directement. Avec une confiance absolue dans l’honnêteté de Celui qui lui a fait une promesse, il accepte de considérer ce qui a été promis comme si c’était déjà un fait accompli, alors même, humainement parlant, que la chose paraît impossible.
Ou peut-être s’agit-il d’un ordre plutôt que d’une promesse. Pour la foi, cela ne fait aucune différence. Si Dieu commande, Il donne les qualités nécessaires pour exécuter l’ordre. S’Il ordonne à Pierre de marcher sur les eaux, Pierre peut avoir l’assurance que le pouvoir dont il a besoin lui sera accordé (Matthieu 14 v. 28). S’Il nous ordonne de prêcher l’Évangile à toute créature, nous pouvons compter sur la grâce nécessaire (Marc 16 v. 15).
La foi n’opère pas dans le domaine du possible. La gloire de Dieu n’éclate pas dans ce qui est humainement possible. La foi commence là où la capacité humaine finit : « Le domaine de la foi commence où les probabilités cessent et où la vue et les sens ne peuvent plus atteindre » (Georges Muller).
La foi dit : « Si impossible est la seule difficulté, alors cela peut être fait ».
« La foi fait entrer Dieu en scène, et dès lors, elle ne sait absolument pas ce que signifie le mot difficulté, en fait, elle se rit des impossibilités. Au jugement de la foi, Dieu est la réponse suprême à toutes les questions, la solution définitive de chaque difficulté. Elle fait tout dépendre de Lui ; c’est pourquoi la foi n’accorde pas la moindre importance au fait qu’il s’agisse de six cent mille euros ou de six cents millions d'euros, elle sait que Dieu peut tout. Elle trouve toutes ses ressources en Lui. L’incrédulité dit : Comment une telle chose pourrait-elle se faire ? Elle est pleine de « COMMENT », mais la foi a une seule réponse à des milliers de « Comment », et cette réponse c’est Dieu » (C. H. Mackintosh).
Humainement parlant, il était impossible à Abraham et Sara d’avoir un enfant. Mais Dieu avait promis, et pour Abraham il n’existait plus qu’une seule impossibilité, que Dieu ait menti : « Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit « telle sera ta postérité ». Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants. Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet Il peut aussi l’accomplir (Romains 4 v. 18 à 21) ».
« La foi, la foi puissante s’empare des promesses et regarde à Dieu seul. Elle se rit des impossibilités et s’écrie : Cela sera ! » Notre Dieu est le Dieu qui se joue des impossibilités (Luc 1 v. 37). Rien n’est trop difficile pour Lui (Genèse 18 v. 14) : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Luc 18 v. 27) ». La foi se saisit de la promesse : « Tout est possible à celui qui croit (Marc 9 v. 23) », et exulte avec l’Apôtre Paul en disant : « Je puis tout par celui (Christ) qui me fortifie (Philippiens 4 v. 13) ».
Le doute voit les obstacles — La foi, le chemin !
Le doute voit les ténèbres de la nuit — La foi, la lumière du jour !
Le doute craint de faire un pas — La foi s’élance vers les sommets.
Le doute interroge : « Qui croit ? » — La foi répond : « Moi ! »
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par William MacDonald.
• FOI (obéissance) (2) - On ne peut être réellement chrétien sans avoir une foi profonde et entière dans le Dieu vivant.
Parce que la foi a trait au surnaturel et au divin, elle ne semble pas toujours « raisonnable ». Pour Abraham, ce n’était pas toujours « raisonnable ». Pour Abraham, ce n’était pas faire preuve de « bon sens » que de partir sans savoir où il allait, par simple obéissance à l’ordre de Dieu (Hébreux 11 v. 8). Ce n’était pas très « malin » de la part de Josué d’attaquer Jéricho sans faire usage d’armes offensives (Josué 6 v. 1 à 20). Les gens du monde ne manqueraient pas de se moquer de telles « insanités ». Et pourtant, cela a réussi !
En fait, la foi est très raisonnable. Qu’y a-t-il de plus raisonnable pour une créature que d’avoir confiance en son Créateur ? Est-ce être insensé que de croire en Celui qui ne peut ni mentir, ni faillir, ni errer ? Mettre sa confiance en Dieu est la chose la plus sensée, la plus sage et la plus raisonnable qu’un homme puisse faire. Il n’est pas question d’un saut dans le noir. La foi réclame des points d’appui solides et elle les trouve dans la Parole infaillible de Dieu. Jamais personne n’a mis ni ne mettra sa confiance en Lui en vain. La foi au Seigneur ne comporte pas le moindre risque.
La foi glorifie vraiment Dieu ; elle Lui rend justice en Lui attribuant la place qui Lui convient comme étant Celui qui est absolument digne de confiance. D’autre part, l’incrédulité déshonore Dieu ; elle Le fait menteur (1 Jean 5 v. 10). Elle met des entraves au Saint d’Israël (Psaume 78 v. 41).
La foi donne aussi à l’homme la place qui lui convient, celle d’un humble suppliant, prosterné dans la poussière devant le Souverain Maître de l’univers. La foi est opposée à la vue. Paul nous rappelle que « nous marchons par la foi et non par la vue (2 Corinthiens 4 v. 7) ». Marcher par la vue veut dire s’appuyer sur des choses visibles, avoir des réserves pour l’avenir, utiliser les ressources de l’intelligence humaine pour s’assurer contre des risques invisibles. Marcher par la foi, au contraire, c’est se reposer sur Dieu seul, à tout instant. C’est un perpétuel état de dépendance de Dieu.
La chair se refuse à adopter une position de complète dépendance envers un Dieu qu’elle ne voit pas. Elle essaye de se prémunir contre des pertes éventuelles. Si elle ne peut prévoir, elle fait de la dépression nerveuse. Mais la foi, elle, va de l’avant dans l’obéissance à la Parole de Dieu, s’élève au-dessus des circonstances et fait confiance au Seigneur pour qu’Il pourvoie à tous ses besoins. Tout disciple qui prend la détermination de vivre par la foi peut être assuré que celle-ci sera mise à l’épreuve. Tôt ou tard il arrivera à la limite de ses ressources humaines. Dans une situation désespérée, il sera tenté de faire appel aux hommes. Mais s’il a réellement mis sa confiance dans le Seigneur, il se tournera vers Lui seul.
« Faire connaître mes besoins à un être humain, directement ou indirectement, constitue un abandon de la vie de la foi, et une atteinte positive à l’honneur de Dieu. C’est en fait une trahison à son égard. Cela revient à dire que Dieu m’a déçu et que j’en suis réduit à attendre du secours des hommes. C’est abandonner la source vive pour se tourner vers des citernes crevassées. C’est placer la créature entre mon âme et Dieu et, par-là, dérober à mon âme une riche bénédiction et à Dieu l’honneur qui Lui est dû » (C. H. Mackintosh).
L’attitude normale du disciple est de désirer que sa foi augmente (Luc 17 v. 51). Il a déjà fait confiance à Christ pour son salut. Maintenant il essaye de soumettre toujours davantage les détails de sa vie au contrôle de Dieu. Au fur et à mesure qu’il rencontre la maladie, les difficultés, les drames et les chagrins. Il en arrive à connaître Dieu d’une façon nouvelle et plus intime et sa foi en est fortifiée. Plus il fait l’expérience que Dieu est digne de confiance, et plus il est désireux de se fier à Lui pour attendre de Lui de plus grandes choses.
Puisque la foi vient de ce qu’on entend et que ce que l’on entend vient de la Parole de Dieu, le disciple devrait se saturer des Saintes Écritures — les lire, les étudier, les mémoriser, les méditer jour et nuit. Elles sont sa carte et sa boussole, son guide et son réconfort, sa lampe et sa lumière.
Dans la vie de la foi, il y a toujours du chemin à parcourir. Lorsque nous lisons le récit des choses qui ont été accomplies par la foi, nous nous rendons compte que nous sommes semblables à des petits enfants qui jouent au bord d’un océan sans bornes.
Les exploits de la foi nous sont rappelés dans Hébreux 11. Ils s’enflent en un majestueux crescendo du verset 32 au verset 40 : « Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection, d’autres furent livrés aux tourments et n’acceptèrent point de délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection, d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection ».
Un mot pour terminer. Nous avons déjà dit qu’un disciple qui marche par la foi doit s’attendre à être considéré comme un rêveur ou un fanatique par les gens du monde et même par d’autres chrétiens. Mais il est bon de rappeler que la foi qui rend capable de marcher avec Dieu, rend capable aussi de ne pas attacher trop d’importance aux pensées des hommes !
Source : « COMPILATION DE COMMENTAIRES » - par William MacDonald.
Remmers Arend - (Images et symboles bibliques).
Philippe Dehoux - (La Bible d'après les textes originaux hébreu).
Georges André et Christian Briem - (L'enseignement pratique des paraboles).
Bible-foi.com - (Compilation de commentaires).