
Le pardon des péchés : qu’est-ce que c’est ?
Fondamentaux bibliques.1 - Quelle béatitude ! La transgression pardonnée, le péché couvert. Avoir la pleine assurance que tous mes péchés sont pardonnés est le seul fondement du vrai bonheur.
Oh ! quelle béatitude ! La transgression pardonnée, le péché couvert. Avoir la pleine assurance que tous mes péchés sont pardonnés est le seul fondement du vrai bonheur. Être heureux sans cela, c’est être heureux au bord d’un gouffre béant, dans lequel je peux à tout moment, être précipité pour toujours. Il est absolument impossible à quiconque de jouir d’un bonheur solide avant d’avoir l’assurance divine que toute sa culpabilité a été effacée par le sang de la croix.
L’incertitude à ce sujet est une source féconde d’angoisse spirituelle pour toute âme qui a été amenée à ressentir le fardeau du péché. Se demander si ma culpabilité a été entièrement portée par Jésus, c’est mal comprendre son sacrifice. Avant de passer au sujet du pardon, je voudrais poser à mon lecteur une question très claire, très précise et très personnelle : « Crois-tu que tu peux avoir l’assurance claire et certaine que tes péchés sont pardonnés ? »
Je pose cette question dès le début, car de nos jours, nombreux sont ceux qui prétendent prêcher l’Évangile du Christ, et qui nient pourtant qu’un chrétien puisse être sûr que ses péchés sont pardonnés. Ils soutiennent que croire au pardon de ses péchés est présomptueux ; et, d’un autre côté, ils considèrent comme une preuve d’humilité le fait d’être toujours dans le doute sur ce point capital ; c’est une erreur.
En d’autres termes, croire ce que Dieu dit est présomptueux, et en douter est une preuve d’humilité. Cela semble étrange au vu de passages tels que celui-ci : « Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24 v. 46 et 47).
« En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce » (Éphésiens 1 v. 7 ; Colossiens 1 v. 14).
Nous avons ici la rémission, ou le pardon des péchés (le mot est le même dans les trois passages), prêché au nom de Jésus, et possédé par ceux qui croyaient à cette prédication. Une proclamation fut envoyée aux Éphésiens et aux Colossiens, leur annonçant le pardon des péchés, au nom de Jésus.
Ils crurent à cette prédication et entrèrent en possession du pardon des péchés par la foi. Était-ce de la présomption de leur part ? Ou bien aurait-ce été de la piété et de l’humilité de douter du pardon des péchés ? Il est vrai qu’ils avaient été de grands pécheurs, dans leurs offenses et leurs péchés ; enfants de colère, étrangers et ennemis par leurs mauvaises œuvres. Certains d’entre eux avaient sans doute fléchi le genou devant Diane (déesse latine, ayant pouvoir sur la procréation, la naissance des enfants, la chasse et la souveraineté). Ils avaient vécu dans une grossière idolâtrie et dans toutes sortes de méchancetés.
Mais alors, le « pardon des péchés » leur avait été prêché au nom de Jésus. Cette prédication était-elle vraie ou non ? Était-ce pour eux ou non ? Était-ce un rêve, une ombre, un mythe ? Cela ne signifiait-il rien ? N'y avait-il rien de sûr, rien de certain, rien de solide là-dedans ?
Ce sont des questions simples, qui exigent une réponse simple de la part de ceux qui affirment que personne ne peut savoir avec certitude que ses péchés sont pardonnés. Si personne ne peut le savoir aujourd’hui, alors comment aurait-on pu le savoir à l’époque des apôtres ? Avec une telle certitude ? Si on pouvait le savoir au premier siècle, alors pourquoi pas au dix-neuvième (NDLR – ou au vingt-et-unième siècle) ?
« De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres : Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts ! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché ! » (Romains 4 v. 6 à 8). Ézéchias pouvait dire : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos… » (Ésaïe 38 v. 17).
Le Seigneur Jésus a dit à quelqu'un de son époque : « Mon enfant, prends courage, tes péchés te sont pardonnés » (Matthieu 9 v. 2).
Ainsi, en tout temps, le pardon des péchés était connu avec toute la certitude que la Parole de Dieu pouvait donner. N’importe lequel des cas cités ci-dessus, suffit à renverser l’enseignement de ceux qui affirment que personne ne peut savoir que tous ses péchés sont pardonnés. Maintenant, lorsque j’ouvre ma Bible, je trouve des personnes qui ont été coupables de toutes sortes de péchés, puis amenées à la connaissance du pardon. Je soutiens donc qu’il est possible pour tout pécheur, de savoir maintenant avec une certitude divine, que ses péchés sont pardonnés. Était-ce de la présomption chez Abraham, chez David, chez Ézéchias, chez le paralytique et chez beaucoup d’autres, de croire au pardon des péchés ? Aurait-ce été un signe d’humilité et de vraie piété de leur part de douter ?
On dira peut-être que ce sont tous des cas spéciaux et extraordinaires. En ce qui concerne notre question actuelle, il importe peu de savoir s’ils étaient ordinaires ou extraordinaires. Une chose est claire : ils contredisent complètement l’affirmation selon laquelle, personne ne peut savoir que ses péchés sont pardonnés.
La Parole de Dieu m’enseigne que nombre de personnes, sujettes aux mêmes passions, aux mêmes infirmités, aux mêmes échecs et aux mêmes péchés que l’écrivain et le lecteur, ont été amenées à connaître et à se réjouir du pardon complet de ses péchés. Par conséquent, ceux qui soutiennent que personne ne peut être sûr sur cette question capitale, n’ont aucun fondement scripturaire concernant leur opinion.
Mais est-il vrai que les cas rapportés dans les Saintes Écritures sont si particuliers et extraordinaires, qu’ils ne nous fournissent aucun précédent ? Absolument pas. Abraham « crut au Seigneur, et il le lui imputa à justice » (Genèse 15 v. 6). Et le Saint-Esprit déclare que la justice nous sera aussi imputée si nous croyons en Christ : « Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse » (Actes 13 v. 38 et 39).
« Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés » (Actes 10 v. 43).
La question est de savoir ce que les apôtres Pierre et Paul voulaient dire, lorsqu’ils prêchaient sans réserve le pardon des péchés à ceux qui les écoutaient. Voulaient-ils vraiment transmettre à leurs auditeurs l’idée que personne ne pouvait être sûr de posséder ce pardon des péchés ?
Lorsque Paul dit à son auditoire dans la synagogue d’Antioche : « Nous vous annonçons la bonne nouvelle… » (Actes 13 v. 32). Est-ce qu'il a pensé que personne ne pouvait être sûr que ses péchés étaient pardonnés ? Comment l'Évangile pourrait-il être appelé une « bonne nouvelle », si son seul effet était de laisser l'âme dans le doute et l’anxiété ?
S'il est vrai que personne ne peut jouir de l'assurance du pardon, alors tout le style de la prédication apostolique devrait être remise en question. Nous pourrions alors nous attendre à voir Paul dire à ses auditeurs : « Sachez donc, hommes et frères, que personne ne peut jamais savoir, dans cette vie, si ses péchés sont pardonnés ou non ! » Est-ce qu'il doit y avoir quelque chose de semblable dans toute la nature de la prédication et de l'enseignement apostoliques ? Les apôtres n'exposent-ils pas partout, de la manière la plus complète et la plus claire, la rémission des péchés comme le résultat nécessaire de la foi en un Sauveur crucifié et ressuscité ?
Y a-t-il la moindre allusion à ce sur quoi insistent certains enseignants modernes, à savoir que c'est une présomption dangereuse de croire au pardon complet de tous nos péchés ? Et cette pseudo-humilité de l'âme, doit-elle nous faire vivre dans un doute perpétuel ? N'y a-t-il aucune possibilité de jouir un jour, dans ce monde, de la confortable certitude de notre sécurité éternelle en Christ ? Ne pouvons-nous pas nous fier à la Parole de Dieu, en confiant notre âme au sacrifice du Christ ? Est-il possible que le seul effet de la bonne nouvelle de Dieu, soit de laisser l'âme dans une perplexité sans espoir ?
« Le Christ a ôté le péché, mais je ne peux pas le savoir ! Dieu a parlé, mais je ne peux pas en être sûr ! Le Saint-Esprit est descendu, mais je ne peux pas me fier à son témoignage ! » C'est vraiment faire preuve de piété et d'humilité que de douter de la Parole de Dieu, de déshonorer l'expiation du Christ, et de refuser la foi du cœur au témoignage du Saint-Esprit ?
Hélas ! Hélas ! Si c'est cela l'Évangile, alors adieu la paix et la joie de la foi. Si c'est vraiment cela le christianisme, alors c'est en vain que la lumière d'en haut nous a visités pour « nous donner la connaissance du salut par la rémission des péchés » (Luc 1 v. 77). Si personne ne peut avoir cette « connaissance du salut », alors pour quelle raison a-t-elle été donnée ?
Que mon lecteur se souvienne que la question qui se pose n’est pas de savoir si une personne ne peut pas se tromper elle-même et les autres. Cela serait admis d’emblée. Hélas ! Des milliers de personnes se sont trompées elles-mêmes, et des milliers d’autres ont trompé les autres.
Mais est-ce une raison pour que je ne puisse pas avoir la certitude absolue que ce que Dieu a dit est vrai, et que l’œuvre de Christ a pu effacer tous mes péchés ? « Les hommes se sont trompés eux-mêmes, et c’est pourquoi je crains de faire confiance à Christ. Les hommes ont trompé les autres, et c’est pourquoi je crains que la Parole de Dieu ne me trompe ! »
N’est-il pas nécessaire d’éprouver les enseignements à la lumière de la Parole, afin que nous puissions voir ce qui s’y cache vraiment ? N’est-il pas plus judicieux, lorsque des hommes se présentent à nous comme des représentants d’un christianisme, sain et éclairé, de vérifier ce qu’ils disent à l’aune de la norme infaillible des Saintes Écriture ? Assurément, oui : « ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact » (Actes 17 v. 11).
S’ils nous disent que nous ne pouvons jamais être sûrs de notre salut, et que c’est présomptueux de penser une telle chose : et de plus, que le plus grand espoir que nous puissions avoir dans cette vie, est un faible espoir que nous puissions aller au ciel après notre mort ; nous devons rejeter complètement un tel enseignement, comme étant en opposition directe avec la Parole de Dieu.
La fausse théologie me dit que je ne peux jamais en être sûr ; la Parole de Dieu me dit que je le peux. Que dois-je croire ? La première me remplit de doutes et de craintes sombres ; la seconde me donne une certitude divine. La fausse théologie me pousse à m’appuyer sur mes propres efforts, et la Parole sur une œuvre achevée.
À quoi dois-je prêter attention ? Y a-t-il une ombre de fondement à l’idée que personne ne peut être sûr de son salut éternel ? J’affirme sans crainte qu’il n’y en a pas. Jusqu'ici, la Parole de Dieu, dans chacune de ses sections, nous présente de la manière la plus claire, le privilège du croyant de jouir de la certitude la plus claire, quant à son pardon et à son acceptation en Jésus-Christ.
Permettez-moi de vous demander : « n’est-ce pas grâce à la Parole fidèle de Dieu et à l’œuvre achevée de Christ, que l’âme qui se confie en Dieu peut jouir d’une pleine assurance ? » Il est vrai que c’est par la foi que chacun peut se confier ainsi, et cette foi est produite dans le cœur par le Saint-Esprit.
Mais tout cela n’a aucune incidence sur notre question actuelle. Ce que je désire, c’est que mon lecteur se lève de l’étude de cet article avec une conviction pleine et ferme, qu’il lui est possible de posséder une grande assurance de son salut et d’une pleine sécurité éternelle en croyant en Jésus-Christ.
L’œuvre de Christ est-elle achevée ? La Parole de Dieu est-elle vraie ? Oui, en vérité. Alors, si je me confie simplement en elle, je suis pardonné, justifié et accepté par Dieu, le reste n’est que mensonge de l’ennemi. Tous mes péchés ont été déposés sur Jésus lorsqu’il a été cloué au bois maudit. Dieu les a tous réunis sur lui.
Il les a portés et les a ôtés ; et maintenant, il est au ciel sans eux. Cela me suffit. Si celui qui a porté la responsabilité de toutes mes fautes est maintenant à la droite de la Majesté dans les cieux, alors, de toute évidence, il n’a plus rien contre moi. Tout ce que la justice divine avait contre moi a été reporté sur le porteur de péchés. Christ a enduré pour nous la colère d’un Dieu qui hait le péché, afin que je puisse être librement et pour toujours, pardonné et accepté dans un Sauveur ressuscité et glorifié.
Ce sont de bonnes nouvelles, les croyez-vous ? Dis-moi, bien-aimé, crois-tu de tout ton cœur en un Christ mort et ressuscité ? Es-tu venu à lui comme un pécheur perdu, et lui fais-tu pleinement confiance ? Crois-tu qu’il est mort pour tes péchés, selon les Écritures, et qu’il a été enseveli et ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ?
Si c’est le cas, tu es sauvé, justifié, accepté, introduit complètement en Christ. Il est vrai que tu es en toi-même une pauvre créature faible, ayant une mauvaise nature à combattre à chaque instant ; mais Christ est ta vie, il est ta sagesse, ta justice, ta sanctification, ta rédemption, ton tout. Il vit toujours pour toi dans le ciel. Il est mort pour te purifier. Il vit pour te garder pur et fidèle.
Tu es rendu aussi pur que sa mort puisse te rendre, et tu es gardé aussi pur que sa vie puisse te garder. Il s’est rendu responsable de toi. Dieu te voit tel que le Christ t’a créé. Il te voit en Christ, et donc, étant devenu comme Christ. C’est pourquoi, je t’en prie, n’empreinte pas les sombres couloirs du légalisme, du piétisme, et de la fausse théologie qui résonnent depuis des siècles.
Voyant la plénitude et la perfection de ta position dans un Christ ressuscité et glorieux, réjouis-toi en lui tous tes jours sur terre. Tu peux vivre dans l’espérance d’être avec lui pour toujours dans ses propres demeures de gloire céleste.
Ayant ainsi cherché à établir le fait qu’il est possible à quelqu’un de savoir, par l’autorité divine, que ses péchés sont pardonnés, nous allons maintenant, en nous appuyant sur l’enseignement de l’Esprit de Dieu, examiner le sujet du pardon des péchés tel qu’il est exposé dans la Parole.
Ce faisant, nous le présenterons sous les trois rubriques suivantes :
- Premièrement, la raison pour laquelle Dieu pardonne les péchés.
- Deuxièmement, la mesure dans laquelle il pardonne les péchés.
- Troisièmement, le style avec lequel il pardonne les péchés.
Cette triple présentation est précieuse, car elle donne clarté, plénitude et précision à notre compréhension de l’objet dans son ensemble. Plus nous comprendrons clairement la raison du pardon divin, plus nous en apprécierons l’étendue et en admirerons le style : « Que le Saint-Esprit soit maintenant notre guide pendant que nous réfléchissons un peu ! »
Le fondement du pardon divin.
Il est de la plus haute importance que le lecteur anxieux comprenne ce point capital. Il est tout à fait impossible qu’une conscience divinement convaincue puisse jouir d’un véritable repos, tant qu’elle n’a pas clairement vu le fondement du pardon. On peut avoir certaines pensées vagues concernant la miséricorde et la bonté de Dieu ; concernant sa volonté de recevoir les pécheurs et de leur pardonner leurs péchés ; concernant aussi sa réticence à exercer son jugement ; et sa volonté à user plutôt de sa miséricorde.
Tant qu’une personne n’est pas amenée à voir clairement comment Dieu est celui qui justifie ; comment il peut être, à la fois un Dieu juste et un Dieu Sauveur ; cette personne est étrangère à la paix de Dieu qui dépasse vraiment toute la compréhension des hommes : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4 v. 7).
Une conscience sur laquelle la lumière de la vérité divine s’est déversée avec une puissance convaincante, reconnaît parfaitement que le péché ne peut jamais entrer dans la présence de Dieu. Le péché, où qu’il se trouve, ne peut être combattu et vaincu, que par le juste jugement d’un Dieu qui hait le péché. Par conséquent, tant que la méthode divine de traitement du péché n’est pas comprise ou que l’on n’y croit pas, il faut vraiment s’inquiéter pour son propre salut éternel.
Le péché est une réalité, la sainteté de Dieu en est une autre ; la conscience est une réalité, le jugement à venir en est également une autre. Toutes ces choses doivent être sincèrement examinées et prises en considération. La justice de Dieu doit être satisfaite, la conscience de l’homme purifiée, Satan doit être réduit au silence. Comment tout cela peut-il être accompli ? Uniquement par la révélation de la croix du sacrifice de Jésus-Christ.
Nous avons donc ici le véritable fondement du pardon divin. Le précieux sacrifice du Christ constitue la base de cette œuvre ; base sur laquelle un Dieu juste et un pécheur justifié se rencontrent dans une douce communion. Dans cette expiation à la croix, je vois le péché condamné, la justice de Dieu satisfaite, le pécheur sauvé, l’adversaire vaincu.
La création n’a jamais rien montré de tel. Dans le jardin d’Éden, la créature jouissait de la manifestation de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu ; mais les plus beaux champs de l’ancienne création ne présentaient rien de tel que la grâce régnant par la justice : « comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 5 v. 21).
Rien de tel pour le cœur de l’homme, qu’une combinaison glorieuse de justice et de paix, de miséricorde et de vérité. La croix du calvaire avait été réservée pour montrer tout cela.
Là, une grande et très importante question se pose : « Comment Dieu peut-il être juste et justifier en même temps le pécheur ? » La mort du Christ fournit la réponse. Un Dieu juste a traité le péché à la croix, afin que ce même Dieu, puisse justifier le pécheur sur le terrain nouveau et éternel de la résurrection. Dieu ne peut tolérer ou ignorer un seul trait de lettre du péché, mais il peut l’effacer. Il a condamné le péché en Jésus-Christ. Il a déversé sa juste colère sur lui, afin de pouvoir déverser les rayons éternels de sa faveur sur le pécheur qui croit en son sacrifice.
« Sur la croix de Jésus, ce chant est gravé : que le péché soit jugé et les pécheurs sauvés ! »
Précieux témoignage ! Que tout pécheur anxieux le lise avec les yeux de la foi. Qu’il demande sincèrement à l’Esprit de l’en convaincre, et il le fera. C'est un témoignage qui doit lui donner une paix solide dans son cœur. Dieu a été satisfait de la condamnation du péché, cela est amplement suffisant.
« Ici ma conscience coupable et troublée trouve un doux et profond repos. J'ai vu mes péchés s'élever comme une montagne sombre devant moi, me menaçant d'une colère éternelle ; mais le sang de Jésus les a tous effacés de la vue de Dieu. Ils ont disparu, et disparu pour toujours, engloutis comme du plomb dans les eaux puissantes de l'oubli divin. Je suis libre, aussi libre que Christ, qui a été cloué sur la croix pour mes péchés, et qui est maintenant sur le trône sans eux ! »
Tel est donc le fondement du pardon divin. Quel fondement solide ! Si notre conscience est troublée, nous pouvons nous y reposer. Satan ne peut que le reconnaître et doit nous laisser aller. Dieu s’est révélé comme celui qui justifie, et nous marchons par la foi dans la lumière et la puissance de cette révélation.
Rien ne peut être plus simple, plus clair, plus satisfaisant. Si Dieu se révèle comme celui qui justifie, alors je suis justifié par la foi en sa révélation. Lorsque les gloires vertueuses de la croix brillent sur le pécheur, il voit et sait, croit et reconnaît, que celui qui a jugé ses péchés par la mort, l’a aussi justifié par la résurrection.
« Lecteur tourmenté et dans le doute, je t’en conjure, saisis le véritable fondement du pardon des péchés. Il est inutile de poursuivre dans cette voie et de continuer ainsi. Il t’est possible maintenant, d’être amené à te reposer sur le fondement impérissable du pardon ! »
Laisse-moi raisonner avec toi ! Qu’est-ce qui t’empêche, dès maintenant, de te reposer sur le fondement de l’expiation accomplie ? Dis-moi, ta conscience a-t-elle besoin de quelque chose de plus pour la satisfaire, que ce qui a satisfait la justice inflexible de Dieu ? Le fondement sur lequel Dieu se révèle comme un juste disculpant, n’est-ce pas suffisamment solide pour que tu puisses t’y tenir comme un pécheur justifié ?
Que dis-tu, ami ? Es-tu satisfait ? Le Christ te suffit-il ? Cherches-tu encore quelque chose en toi-même, dans tes voies, tes œuvres, tes pensées, tes sentiments ? Si c’est le cas, abandonne cette recherche, car elle est totalement vaine.
Tu ne trouveras jamais rien en toi-même, tout ce que tu cherches est en Christ. Et même si tu pouvais trouver quelque chose, ce ne serait qu'un encombrement, une perte, un obstacle. Le Christ a pleinement et éternellement satisfait Dieu, qu'il te satisfasse également. Tu seras vraiment heureux lorsque tu découvriras cette lumière.
Que Dieu le Saint-Esprit te fasse reposer, en cet instant, sur un sacrifice tout-suffisant. Un sacrifice comme seul fondement du pardon divin ; afin que tu puisses entrer dans l'examen du deuxième point de notre sujet, à savoir :
L’étendue du pardon divin.
Beaucoup sont perplexes à ce sujet. Ils ne voient pas la plénitude du pardon des péchés, à travers la mort de Jésus-Christ par la crucifixion. Ils ne saisissent pas que le fait libérateur de tous leurs péchés, concerne bien toute leur vie.
Ils semblent avoir l’impression que Christ n’a porté qu’une partie de leurs péchés, c’est-à-dire leurs péchés jusqu’au moment de leur conversion. Après leur rencontre avec Jésus-Christ, ils sont troublés dans leur conscience par la question de leurs péchés quotidiens. Beaucoup de chrétiens s’imaginent que leurs péchés d’aujourd’hui, sont vus différemment par le Seigneur, que leurs péchés passés. C’est pour cette raison que ses chrétiens sont parfois très abattus, et cruellement assiégés par toute sorte de doute.
Malheureusement, il ne peut en être autrement pour eux, jusqu’à ce qu’ils voient, par la lumière de Dieu, que dans la mort de Christ, ils ont bien un pardon complet de tous leurs péchés. Il est vrai que l’enfant de Dieu qui commet un péché doit aller à son Père et confesser ce péché. Mais que dit l’apôtre, pour quelqu’un qui confesse ainsi ses péchés ? « Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et pour nous purifier de toute injustice » (1 Jean 1 v. 9), même après notre conversion.
Maintenant, pourquoi dit-il : « fidèle et juste ? » Pourquoi ne dit-il pas : « Gracieux et miséricordieux ? » Parce qu’il parle en partant du principe que toute la question du péché a été sérieusement examinée et réglée par la mort de Christ ; qui est maintenant au ciel comme le juste avocat : « si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jean 2 v. 1).
En ce qui concerne le pardon des péchés, Dieu ne peut être fidèle et juste que sur cette base-ci. Les péchés du croyant ont tous été expiés sur la croix. Si un seul péché avait été laissé de côté, il serait éternellement perdu ; dans la mesure où il est impossible qu’un seul péché, si insignifiant soit-il, ne puisse entrer dans l’enceinte du sanctuaire de Dieu.
De plus, permettez-moi d’ajouter que, si tous les péchés du croyant n’étaient pas expiés dans la mort de Christ ; alors ni par la confession, ni par la prière, ni par le jeûne, ni par aucun autre moyen, ils ne pourraient jamais être pardonnés.
La mort de Christ est le seul motif sur lequel Dieu pouvait, dans la fidélité et la justice, pardonner le péché ; et nous savons qu’il doit le faire dans la fidélité et la justice, ou pas du tout. C’est à sa louange et pour notre plus grand réconfort.
Mais je peux imaginer mon lecteur s’écrier : « Quoi ! Voulez-vous dire que mes péchés futurs ont tous été pardonnés ? » Je réponds que tous nos péchés étaient futurs lorsque Christ les a portés sur le bois maudit. Non ? Les péchés de tous les croyants, au cours des dix-huit derniers siècles, étaient futurs lorsque Christ est mort pour eux.
En vérité, toute cette hésitation au sujet des péchés futurs, provient en grande partie, de l’habitude de regarder la croix selon nos propres raisonnements. Il nous faut absolument les raisonnements de Dieu, il nous faut regarder la croix du ciel, au lieu de la regarder de la terre. L’Écriture ne parle jamais de péchés futurs.
Le passé, le présent et l’avenir, ne sont que des évidences humaines et terrestres. Maintenant, tout est éternel avec Dieu, nous ne sommes plus limités par le temps.
Tous nos péchés étaient devant les yeux de la justice infinie du Créateur. À la croix, tous nos péchés passés, présents et futurs, furent déposés sur la personne de Jésus. Lui, le porteur du péché, qui, par sa mort, posa le fondement éternel du pardon des péchés : « … lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice » (1 Pierre 2 v. 24).
Seigneur Jésus-Christ : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ! »
Dire cela n'est que la réponse de la foi à la déclaration de Dieu lui-même, quand il dit : « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Hébreux 10 v. 17) : « L'Éternel a fait retomber sur lui les iniquités de nous tous » (Ésaïe 53 v. 6).
Prenons, à titre d’exemple, le cas du malfaiteur sur la croix (Luc 23 v. 33 à 42). Lorsque, en tant que pécheur convaincu, il jeta les yeux de la foi sur Christ qui était pendu à ses côtés, il fut alors rendu apte à entrer dans le paradis de Dieu « il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis ». La Parole de Christ le fit passer de la croix d’un malfaiteur, à la présence de Dieu.
Avait-il besoin de quelque chose de plus pour lui, en lui ou avec lui, afin d’être apte à entrer au ciel ? Absolument pas. Eh bien, supposons qu’au lieu d’entrer au ciel, il lui ait été permis de descendre de la croix. Supposons que les clous lui aient été retirés et qu’il ait pu partir en liberté.
Il aurait eu le péché dans sa nature, et ayant le péché dans sa nature, il aurait été susceptible de commettre le péché en pensée, en parole et en action. Aurait-il alors perdu son titre, son aptitude à être pardonné ? Certainement pas. Son titre était divin et éternel, approuvé par le sacrifice de Christ. Tous ses péchés ont été portés par Jésus.
Il est vrai que si le pécheur pardonné commet un péché, sa communion est interrompue, il doit alors confesser sincèrement son péché avant que sa communion puisse être rétablie : « Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité » (1 Jean 1 v. 6).
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 v. 9).
Il s’agit là, de toute évidence, d’un tout autre point. Ma communion peut être interrompue, mais mon titre ne peut jamais être perdu. Tout a été accompli sur la croix. Chaque trace de péché et de culpabilité a été expiée par ce sacrifice sans égal et sans prix. Par ce sacrifice, le croyant est transféré d’une position de coupable et de condamnation, à une position parfaite de justifié.
Il est transféré d’une condition dans laquelle il n’avait pas la moindre trace de justice, à une condition dans laquelle il n’a pas la moindre trace de culpabilité, et ne pourra plus jamais en avoir.
Il se tient dans la grâce, il est sous la grâce, il respire l’atmosphère même de la grâce, et il ne peut jamais en être autrement, selon le point de vue de Dieu. S’il commet un péché – et qui ne le fait pas ? « Nous bronchons tous de plusieurs manières… » (Jacques 3 v. 2) – il doit alors y avoir une confession.
Le pardon et la purification reposent sur la fidélité et la justice de Dieu, qui ont eu leur réponse divine sur la croix. Tout est fondé sur la croix. La fidélité et la justice de Dieu, Christ comme avocat, notre confession, notre pardon total, notre purification parfaite, le rétablissement de notre communion, tout cela repose sur la base solide du précieux sang du Christ.
Mon lecteur se souviendra que nous nous occupons actuellement d'un seul point, à savoir l'étendue du pardon divin. Il y a d'autres points de grande importance qui pourraient être examinés en même temps, tels que l'unité du croyant avec le Christ, son adoption dans la famille de Dieu, la présence du Saint-Esprit en nous ; qui impliquent tous nécessairement le pardon complet des péchés. Mais nous devons nous limiter à notre thème immédiat, et après avoir essayé d'exposer le fondement et l'étendue du pardon divin, nous terminerons par quelques mots surs :
Le style du pardon divin.
Nous savons tous combien le style d’une action est important. En effet, le style a souvent plus de pouvoir que le fond. Combien de fois avons-nous entendu des paroles comme celles-ci : « Oui, je reconnais qu’un tel m’a fait une faveur, mais sa manière de faire m’a plus déçu qu’autre chose ! » Or, le Seigneur a sa propre manière de faire les choses, béni soit son nom. Non seulement il accomplit de grandes choses, mais il les fait dans tout son amour. Non seulement le fond de ses actes est généreux, mais leur style est imprégné de son amour.
Prenons un ou deux exemples. Regardez par exemple dans Luc 7, la parole touchante du Christ à Simon le pharisien : « Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette » (v. 42). Or, en ce qui concerne la simple question de cette dette, le résultat aurait été le même, quelle que soit la manière choisie pour la lui remettre.
Qui supporterait de voir la substance dépouillée de son style ? Le créancier pourrait pardonner en murmurant sur le montant. Ce murmure, à la vue d’un cœur sensible, priverait l’acte de tous ses charmes. D’un autre côté, la franchise du style rehausse, au-delà de toute expression, la valeur de la substance.
Penchons-nous maintenant sur Luc 15. Chacune des paraboles illustre la puissance et la beauté du style. Lorsque l'homme retrouve sa brebis, que fait-il ? Se plaint-il de tous les ennuis qu’elle lui a causés ? Murmure-t-il contre le ciel, tout en faisant grâce ? Ah non, cela ne marcherait pas. Que faire alors ? « … il la met avec joie sur ses épaules… » (v. 5).
Comment ? Se plaint-il du poids ou des ennuis occasionnés ? Non, mais il « se réjouit » (v. 7). Nous avons ici le style charmant et royal de Dieu. Il a montré qu'il était sincèrement heureux de retrouver sa brebis. La brebis aurait été de toute manière en sécurité sur son épaule, quelle que soit la façon dont elle avait été placée ; mais elle aurait été séparée de l’expression : « se réjouir ». Qui pourrait supporter de voir la substance de l'action, dépouillée de son style charmant ?
Il en est de même pour la femme qui avait perdu sa pièce d'argent : « Elle allume une lampe, balaie la maison et cherche… » (v. 8). Comment ? Avec lenteur, lassitude, indifférence ? Pas du tout, mais « avec soin », comme quelqu'un qui met tout son cœur à son travail. Il est tout à fait évident qu'elle veut vraiment retrouver la pièce d'argent perdue. Son style le prouve.
Enfin, notez la manière dont le père reçoit le pauvre fils prodigue qui revient dans sa maison : « Comme il était encore loin, son père le vit et fut pris de compassion, il courut se jeter à son cou et l’embrassa » (v. 20). Il n’envoie pas un serviteur pour dire à l’égaré de se retirer dans un des bureaux extérieurs, ou de se rendre à la cuisine, ou même de se laver et de se confiner dans sa propre chambre.
Non, le père court lui-même à sa rencontre. Il met en quelque sorte de côté sa dignité paternelle, pour exprimer son affection paternelle. Il ne se contente pas de recevoir l’égaré en lui rappelant ses fautes. Il prouve que tout son cœur est dans un esprit d’accueil, et il le fait, non seulement par la substance de son acte, mais aussi par la manière dont il l’accomplit.
On pourrait citer d’autres passages pour illustrer le style royal du pardon divin, mais celui qui précède, suffit à prouver combien Dieu reconnaît avec grâce, le pouvoir que le style a d’agir sur le cœur humain. C’est pourquoi, en terminant cet article, je ferai un appel sérieux à mon lecteur, pour qu’il me dise ce qu’il pense maintenant du fondement de l’étendue et du style du pardon divin.
« Cher lecteur, tu vois que le terrain du pardon est aussi stable que le trône de Dieu lui-même ; que son étendue est infinie, et que le style est tout ce qu’un cœur blessé peut désirer ! »
Donc, es-tu satisfait de la grande question du pardon des péchés ? Peux-tu encore douter de la volonté de Dieu de te pardonner tous tes péchés, constamment. Alors contemple et admire ce qu'il a placé devant toi pour cela ; de qu’elle manière il le fait, le terrain sur lequel il pardonne ton péché, et le style selon lequel il te pardonne. Peux-tu encore hésiter à t’abandonner à son amour ?
Il se tient devant toi les bras ouverts pour te recevoir sincèrement. Il te montre la croix, où sa propre main a posé le fondement du pardon, et il t'assure que tout est fait correctement, et avec une grande joie. Il te propose de te reposer, maintenant et pour toujours, dans ce qu'il a accompli pour toi à la croix.
Que l'Esprit béni te conduise à voir ces choses avec les yeux de ton cœur, dans toute leur clarté et leur plénitude, afin que tu puisses, non seulement croire au pardon de tes péchés, mais croire aussi que tes péchés sont franchement et pour toujours, pardonnés : ceux d’hier, d’aujourd’hui et de demain.