1.La nouvelle naissance : qu'est-ce que c'est ?
Fondamentaux bibliques.1 - Beaucoup de celles et ceux qui ont eux-mêmes expérimenté cette nouvelle naissance, ne savent pas ce que c'est exactement. Ils sont remplis de doutes quant à savoir s'ils ont réellement expérimenté cette vérité biblique.
Il y a peu de sujets qui ont donné lieu à autant de difficultés et d’incertitudes que celui de la régénération ou de la nouvelle naissance. Nombreux sont ceux qui, s'ils devaient exprimer leur désir par des mots, diraient : « Oh ! si seulement je savais avec certitude que je suis passé de la mort à la vie. Si seulement j'étais sûr d'être né de nouveau, je serais vraiment heureux ! »
Ainsi, ils sont harcelés par des doutes et des craintes, jour après jour et année après année. Parfois, ils sont pleins d'espoir d’avoir expérimenté ce grand changement ; mais bientôt, quelque chose surgit en eux qui les conduit à penser que leurs anciens espoirs n’étaient qu’une illusion. Jugeant leur vie par leurs sentiments, leurs émotions et certaines expériences, plutôt que par l'enseignement clair de la Parole de Dieu, ils sont nécessairement plongés dans l'incertitude et la confusion quant à cette question importante.
Je voudrais maintenant aborder avec mon lecteur un examen profond, à la lumière des Écritures, sur ce sujet des plus intéressants. Il est à craindre qu'une grande partie des malentendus qui concernent ce sujet, proviennent de l'habitude de prêcher la régénération et ses fruits, au lieu de prêcher le Christ. L'effet est placé avant la cause, et cela ne peut qu'entraîner un dérangement de la pensée. Considérons donc cette question : qu'est-ce que la régénération ? Comment se produit-elle ? Quels en sont les résultats ?
Qu’est-ce que la nouvelle naissance ?
Beaucoup la considèrent comme un changement de la vieille nature, produit par l’influence de l’Esprit de Dieu. Ils pensent que ce changement s’opère graduellement, et se poursuit par étapes successives jusqu’à ce que la vieille nature soit complètement soumise.
Cette conception du sujet comporte deux erreurs : premièrement, une erreur sur l’état réel de notre vieille nature ; deuxièmement, sur la personnalité distincte du Saint-Esprit. Cette conception ne comprend pas la corruption totale de notre vieille nature, avec son besoin de mourir ; et deuxièmement, elle se représente le Saint-Esprit, plus comme une influence que comme une personne vivant vraiment en nous.
Quant à notre véritable état par nature, la parole de Dieu le présente comme un état de ruine totale et irréparable. Apportons-en les preuves : « L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Genèse 6 v. 5).
Cette parole écarte toute idée d’une œuvre de rédemption de la vieille nature de l’homme devant Dieu. Et puis encore : « L'Éternel, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Psaume 14 v. 2 et 3).
« … aucun… » et « … pas même un seul… », excluent l’idée d’une seule qualité rédemptrice dans la condition de la nature de l’homme, telle qu’elle est jugée en présence de Dieu. Ayant ainsi tiré une preuve de Moïse et une autre des Psaumes, prenons une ou deux preuves des prophètes.
« Quels nouveaux châtiments vous infliger, quand vous multipliez vos révoltes ? La tête entière est malade, et tout le cœur est souffrant. De la plante du pied jusqu'à la tête, rien n'est en bon état » (Ésaïe 1 v. 5 et 6).
« Une voix dit : Crie ! Et il répond : Que crierai-je ? Toute chair est comme l'herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L'herbe sèche, la fleur tombe, quand le vent de l'Éternel souffle dessus. Certainement le peuple est comme l'herbe… » (Ésaïe 40 v. 6 et 7).
« Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ? » (Jérémie 17 v. 9).
Ce qui précède suffira pour l’Ancien Testament. Passons maintenant au Nouveau.
« Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme » (Jean 2 v. 24 et 25).
« Ce qui est né de la chair est chair (vieille nature) … » (Jean 3 v. 6). Lisez aussi Romains 8 v. 7 : « … parce que la pensée de la chair (vieille nature)… est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car elle ne le peut même pas ».
« … sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Éphésiens 2 v. 12)
Ces citations pourraient être multipliées, mais ce n’est pas nécessaire. Des preuves suffisantes vous ont été apportées pour montrer, aux yeux de Dieu, la véritable condition de notre nature humaine : « Elle est perdue, coupable, aliénée, sans force, seulement mauvaise et continuellement mauvaise ! » Comment pouvons-nous donc, légitimement, nous demander si ce dont on parle de cette manière, ne peut jamais être changé ou amélioré ? « L’Éthiopien peut-il changer sa peau ou le léopard ses taches ? » (Jérémie 13 v. 23) : « Ce qui est tortueux ne peut pas être redressé » (Ecclésiaste 1 v. 15).
En fait, plus nous examinons de près la Parole de Dieu, plus nous voyons que la méthode divine n’est pas d’améliorer une chose déchue et ruinée, mais de la remplacer par quelque chose d’entièrement nouveau. Il en est précisément ainsi de la condition naturelle de l’homme, de sa chair. Dieu ne cherche pas à l’améliorer, mais à la faire mourir.
L’Évangile ne se propose pas comme objectif d’améliorer la nature de l’homme, mais de lui en donner une nouvelle. Il ne cherche pas à mettre une nouvelle pièce sur un vieux vêtement, mais à lui donner un vêtement entièrement nouveau. La loi cherchait quelque chose de bon dans l’homme, mais ne l’a jamais obtenu. Des ordonnances ont été données, mais l’homme s’en est servi pour exclure Dieu.
L’Évangile, au contraire, nous montre le Christ magnifiant la loi et la rendant honorable ; elle le montre mourant sur la croix et y clouant des ordonnances ; elle le montre se levant du tombeau et prenant place comme un conquérant à la droite de la majesté dans les cieux ; et, finalement, elle déclare que tous ceux qui croient en son nom participent à sa vie de résurrection et sont un avec lui.
Voir attentivement les passages suivants : Jean 20 v. 31 ; Actes 13 v. 39 ; Romains 6 v. 4 à 11 ; Éphésiens 2 v. 1 à 6 ; Éphésiens 3 v. 13 à 18 ; Colossiens 2 v. 10 à 15.
Il est de la plus haute importance d’être clair et juste à ce sujet. Si je suis amené à croire que la nouvelle naissance est un certain changement ou une amélioration de ma vieille nature, et que ce changement est graduel dans son fonctionnement ; alors, comme conséquence, je serai rempli d’anxiété et d’appréhension continuelles, de doute et de peur, de dépression et de tristesse.
Aucune influence ou opération du Saint-Esprit ne peut jamais rendre la chair spirituelle : « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3 v. 6), et ne peut jamais être autre chose que « chair » ; et « toute chair est comme l’herbe » (1 Pierre 1 v. 24) – comme l’herbe desséchée. La chair est présentée dans les Écritures, non pas comme une chose à améliorer, mais comme une chose que Dieu considère comme « morte », et que nous sommes appelés à « faire mourir » ; à soumettre et à renier dans toutes ses pensées et ses désirs de vie indépendamment de Dieu. « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Matthieu 16 v. 24).
Dans la croix du Seigneur Jésus-Christ, nous voyons la fin de tout ce qui appartient à notre vieille nature : « Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Galates 5 v. 24). Il ne dit pas : « Ceux qui sont à Christ doivent améliorer ou essayer d’améliorer leur chair, leur vieille nature ! »
Non, parce qu’elle est déjà crucifiée en Christ, elle est déjà morte. Elle est absolument impossible à améliorer. Comment pourrions-nous faire cela ? Par l’énergie du Saint-Esprit ? Non ! ce n’est pas ce que les Écritures démontrent. La chair ne doit pas être autorisée à s’imposer devant Dieu. Elle n’a aucune existence devant lui. Il est vrai qu’elle est en nous, mais Dieu nous donne le précieux privilège de la considérer et de la traiter comme étant morte en Christ.
Sa Parole pour nous est : « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Romains 6 v. 11). Dieu n’attend rien de notre chair ; nous non plus. Il la considère comme morte ; nous devrions faire de même. Il l’a mise hors de vue, et nous devrions la garder assujettie par l’Esprit de Christ.
Ceci est un immense soulagement pour le cœur qui lutte depuis des années pour essayer d’améliorer sa propre nature. Elle restera sujette au péché jusqu’à notre mort. C’est aussi un immense soulagement pour la conscience qui cherche à trouver le fondement de sa paix, dans l’amélioration progressive d’une chose totalement impossible à améliorer. Enfin, c’est un immense soulagement pour toute âme, qui, pendant des années, a ardemment aspiré à la sainteté, mais qui a considéré la sainteté comme consistant à améliorer sa vieille nature ; une vieille nature qui déteste la sainteté et aime le péché.
Pour chacun d’entre eux, il est infiniment précieux et important de comprendre la véritable nature de la nouvelle naissance. Personne ne peut concevoir l’intensité de l’angoisse, et l’amertume de la déception qu’éprouve une âme, qui, s’attendant vainement à une amélioration de sa nature, découvre, après des années de lutte, que sa nature est toujours bien vivante.
Juste en proportion de l’angoisse et de la déception, il y aura la joie de découvrir que Dieu ne cherche aucune amélioration de notre nature, qu’il la voit comme morte et nous comme vivants par la nature de Christ, nous sommes un avec lui et acceptés par Dieu, en lui pour toujours. L’Esprit-Saint veut vraiment nous amener à une compréhension spirituelle, claire et complète, de cette immense vérité.
Voyons donc clairement ce qu’est la régénération.
C’est une nouvelle naissance de notre esprit, et non pas de notre chair. C’est l’importation d’une vie nouvelle qui est celle de Christ ; l’implantation d’une nouvelle nature qui est celle de Christ ; la formation d’un nouvel homme. La vieille nature demeure dans ce qu’elle est, et la nouvelle nature est introduite en nous dans toute sa distinction céleste. Cette nouvelle nature a ses propres habitudes, ses propres désirs, ses propres tendances, ses propres affections : elle est Christ par son Esprit.
Tout cela est spirituel, céleste, divin. Ses aspirations sont toutes orientées vers les choses d’en haut. Cette vie nouvelle aspire toujours auprès de la source céleste d’où elle est venue. Comme dans la nature, l’eau trouve toujours son propre niveau ; ainsi dans la grâce, la nouvelle nature, divine, aspire toujours à retourner vers sa propre source.
Ainsi, la régénération est à l’âme ce que la naissance d’Isaac fut à la maison d’Abraham (Genèse 21). Ismaël resta le même Ismaël, mais Isaac (Christ en tant que l’Esprit) fut introduit. Ainsi la vieille nature reste la même, mais la nouvelle est introduite : « Ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 v. 6). Il participe à la nature de sa source. Un enfant est participant de la nature de ses parents ; et le croyant devient « participant de la nature divine » (2 Pierre 1 v. 4) ; « de sa propre volonté… Il nous a engendrés » (Jacques 1 v. 18).
En un mot, la régénération est l'œuvre de Dieu, elle est Dieu, du début à la fin. Dieu est le seul opérateur, l'homme qui a la foi est le sujet heureux et privilégié. Sa coopération n'est pas recherchée dans l’œuvre de Dieu, à part celle de croire. L’œuvre du seigneur doit toujours porter l'empreinte de sa propre main. Dieu était seul dans la création lorsque tout a pris vie. Il était seul encore dans la rédemption, lorsque celle-ci devint accessible aux hommes ; il veut être le seul acteur, dans l'œuvre mystérieuse et glorieuse de la régénération de notre vie.
Comment se produit la nouvelle naissance.
Après avoir essayé de démontrer, à partir de divers passages de l’Écriture, que la régénération ou la nouvelle naissance, n’est pas un changement de la nature déchue de l’homme, mais l’attribution d’une nouvelle nature, d’une nature divine ; nous allons maintenant, en nous appuyant sur l’enseignement du Saint-Esprit, examiner comment se produit la nouvelle naissance, comment se communique la nouvelle nature divine.
C’est un point d’une immense importance, dans la mesure où il place la Parole vivante de Dieu devant nous, comme le grand instrument dont se sert le Saint-Esprit pour vivifier les âmes mortes : « Les cieux ont été faits par la parole du Seigneur » (Psaume 33 v. 6) ; et c’est par la parole du Seigneur que les âmes mortes sont appelées à une vie nouvelle.
La parole du Seigneur est vivante, créatrice et régénératrice. Elle a appelé les mondes à l’existence ; elle appelle les pécheurs de la mort à la vie. La même voix qui a dit autrefois : « Que la lumière soit » (Genèse 1 v. 3), doit toujours continuer de retentir pour dire aux hommes : « Que la vie soit ! » Pour nous transformer, Dieu veut parler sur nos vies. Cette notion est très importante et souvent mal comprise par les gens.
Si mon lecteur veut se reporter au troisième chapitre de l’Évangile de Jean, il trouvera dans l’entrevue de notre Seigneur avec Nicodème, de précieuses instructions sur la manière dont se produit la régénération. Nicodème occupait une place très élevée dans ce que l’on appellerait le monde religieux. Il était « un homme d’entre les pharisiens », « un chef des Juifs » (Jean 3 v. 1), « un docteur d’Israël » (v. 10).
Il aurait difficilement pu occuper une position plus élevée ou plus influente. Pourtant, il est évident que cet homme, hautement privilégié, était mal à l’aise. Malgré tous ses avantages religieux, son cœur ressentait un désir ardent de quelque chose que, ni son pharisaïsme, ni même le système du judaïsme tout entier, ne pouvaient lui fournir. Il est tout à fait possible qu’il n’ait pas été capable de définir ce qu’il voulait vraiment ; mais il voulait quelque chose d’essentiel, sinon il ne serait jamais venu à Jésus, de nuit.
Il était évident que le Père l’attirait, par une main irrésistible, mais très douce, vers le Fils. La façon dont il l’attirait était de susciter chez lui un sentiment de besoin que rien autour de lui ne pouvait satisfaire.
C’est un cas très courant. Certains sont attirés vers Jésus par un profond sentiment de culpabilité, d’autres par un profond sentiment de besoin spirituel. Nicodème appartient évidemment à cette dernière catégorie. Sa position était telle qu’elle excluait toute idée d’immoralité grossière. Par conséquent, dans son cas, il n’y aurait pas tant de culpabilité sur sa conscience que de vide dans son cœur. Mais cela revient au même en fin de compte. Je pense également, ici, à tous les enfants de chrétiens qui ont besoin de véritables certitudes.
La conscience coupable et le cœur avide doivent tous deux être amenés à Jésus, car lui seul peut parfaitement satisfaire à la fois l’un et l’autre ; non pas par la doctrine seulement, mais par la vie de Christ. Il peut effacer, par son précieux sang, toute tache de la conscience ; et il peut combler, par sa personne incomparable, tout vide du cœur. La conscience qui a été purgée par le sang de Jésus est parfaitement pure ; et le cœur qui est rempli de la personne de Jésus est parfaitement satisfait.
Cependant, Nicodème, comme beaucoup d’autres, a dû désapprendre beaucoup de choses avant de pouvoir réellement saisir la connaissance de Jésus. Il a dû abandonner une masse encombrante de mécanismes religieux, avant de pouvoir saisir la simplicité divine du plan de salut de Dieu. Il a dû descendre des hauteurs élevées de l’enseignement rabbinique et de la religion traditionnelle, et apprendre l’alphabet de l’Évangile à l’école du Christ. C’est la condition pour que Christ puisse entrer pleinement dans notre vie : « Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison » (Luc 19 v. 5).
C’était très humiliant pour un « homme des pharisiens », « un chef des Juifs », « un docteur d’Israël ». Il n’y a rien dans lequel l’homme soit aussi tenace que sa religion et son savoir ; et, dans le cas de Nicodème, cela a dû paraître étrange à son oreille lorsqu’un « docteur venu de Dieu » (v. 2) lui a déclaré : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (v. 5).
Étant Juif de naissance et ayant droit à tous les privilèges d’un fils d’Abraham, il a dû être dans une étrange perplexité lorsqu’on lui a dit qu’il devait naître de nouveau ; qu’il devait être le sujet d’une nouvelle naissance pour voir le royaume de Dieu. C’était une mise de côté totale de tous ses privilèges et de toutes ses distinctions religieuses. Cela le faisait descendre du plus haut au plus bas échelon de l’échelle.
Un pharisien, un chef, un docteur, n’était pas plus près de ce royaume céleste, ni plus apte à y accéder, que le plus détestable des enfants des hommes. C’était profondément humiliant. S’il pouvait emporter avec lui tous ses avantages et toutes ses distinctions, de manière à les voir placés à son crédit dans ce nouveau royaume, ce serait quelque chose.
Cela lui assurerait une position dans le royaume de Dieu bien supérieure à celle d’une prostituée ou d’un publicain. Mais alors, s’entendre dire qu’il devait naître de nouveau ne lui laissait aucune raison de se glorifier. Ceci, je le répète, était profondément humiliant pour un homme instruit, religieux et influent.
Mais c’était aussi déconcertant qu’humiliant : « Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer une seconde fois dans le ventre de sa mère et naître ? » (v. 4). Certainement pas. Il n’y aurait pas plus d’avantages à une seconde naissance naturelle qu’à une première. Si un homme naturel pouvait rentrer dix mille fois dans le ventre de sa mère et naître, il ne serait après tout qu’un homme naturel ; car « ce qui est né de la chair est chair ». Faites ce que vous voulez de la chair – de la nature charnelle – vous ne pouvez ni la modifier ni l’améliorer. Rien ne pourrait changer la chair en esprit.
Vous pouvez l’élever au rang de pharisien, de chef des Juifs, de docteur d’Israël, cela restera la chair. Si cela était compris de manière plus générale et plus claire dans le christianisme, cela apporterait tellement plus de lumière au cœur des chrétiens assoiffés de vie. La chair et ses œuvres religieuses n’ont aucune valeur. Chercher et servir Dieu par la chair ne conduit pas dans les profondeurs de Christ.
En elle-même, elle n’est que de l’herbe desséchée ; et quant à ses efforts les plus religieux, ses avantages et ses réalisations religieuses, ses œuvres de justice : la Parole de Dieu les qualifie de vêtements souillés : « Nous sommes tous comme des impurs, et toute notre justice est comme un vêtement souillé ; nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos crimes nous emportent comme le vent » (Ésaïe 64 v. 6).
Mais voyons comment notre Seigneur répond au « comment ? » de Nicodème. C’est particulièrement intéressant. Jésus répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit qu’il faut naître de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » (Jean 3 v. 5 à 8).
On nous enseigne ici clairement que la régénération, ou la nouvelle naissance, est produite par « l’eau et l’Esprit ». Un homme doit naître d’eau et d’Esprit avant de pouvoir voir le royaume de Dieu, ou entrer dans ses mystères profonds et célestes.
La vision humaine la plus perçante ne peut voir le royaume de Dieu ; ni l'intellect humain le plus gigantesque, « entrer » dans ses secrets profonds : « Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Corinthiens 2 v. 14) ; « si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ».
Il se peut cependant que beaucoup de gens ne sachent pas ce que signifie « naître d’eau ». Cette expression a certainement donné lieu à de nombreuses discussions et controverses. Ce n’est qu’en comparant les Écritures les unes avec les autres que nous pouvons déterminer le sens véritable d’un passage particulier.
Que signifie donc être « né d’eau » ? Nous devons répondre à cette question en citant deux ou trois passages de la Bible. Au début de l’Évangile de Jean, nous lisons : « Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu » (Jean 1 v. 11 à 13).
De ce passage, nous apprenons que quiconque croit au nom du Seigneur Jésus-Christ est né de nouveau – né de Dieu par sa seule puissance. C’est le sens clair du passage. Tous ceux, qui, par la puissance du Saint-Esprit, croient en Dieu le Fils, sont nés de Dieu le Père. La source du témoignage est divine ; l’objet du témoignage est divin ; la puissance de recevoir le témoignage est divine ; toute l’œuvre de la régénération est divine et miraculeuse.
Par conséquent, au lieu d’être occupé de moi-même et de me demander, comme Nicodème, comment je peux naître de nouveau, je dois simplement me « jeter » par la foi sur Jésus ; et ainsi, je suis né de nouveau en croyant. Tous ceux qui mettent vraiment leur confiance en Christ obtiennent une nouvelle vie, ils sont régénérés par Dieu. C’est son œuvre !
A suivre...