La lumière crée la vie.2

La lumière crée la vie.2

Quel triomphe de la grâce de Dieu ! Malgré l’aveuglement moral et spirituel croissant des hommes, le triomphe de la grâce se poursuit encore de nos jours pour les hommes de bonne volonté.

Nous avions vu dans notre premier message que toute âme ne peut trouver la source de la vie par ses propres efforts. Nous ne pouvons discerner et marcher dans la vérité, que dans la mesure où le Créateur nous la révèle, à travers Sa lumière : « Car auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière (Psaume 36 v. 9) ».

Je veux vous parler d’une illumination des yeux de notre cœur, qui s’ouvrent miraculeusement sur la personne de Christ, étant Lui-même la véritable image du Dieu vivant. Le mot révélation ne doit pas nous effrayer ; il signifie au sens large, toute action divine, par laquelle une chose cachée est dévoilée à l'homme par Dieu, dans Sa grâce. Une action divine qui dévoile et qui rend évident à notre homme intérieur, toutes les vérités spirituelles qui nous sont nécessaires pour nous délivrer de nos fausses interprétations de Dieu. Ces illuminations sont spécifiquement centrées sur la Parole, et sur Christ. Dieu veut se révéler en Christ !

Ce n’est pas parce que ma vie est à Christ, que les yeux de mon cœur n’ont plus besoin de s’ouvrir à Sa lumière. Il reste forcement des zones de ténèbres en nous, qui nous empêchent de croître dans la connaissance de Dieu. Quand je parle de ténèbres, ce ne sont pas forcément des choses d’origine diabolique. C’est surtout le manque de connaissance des réalités spirituelles de Dieu, des vérités du royaume qui nous sont encore cachées. Et cet aveuglement représente un voile sur nos vies, qui nous maintient bien souvent dans une piété formaliste.

Si nous souffrons de la sècheresse d’un désert spirituel, c’est certainement que nous ne regardons pas au bon endroit, ou que nos yeux sont empêchés de voir. Agar, la servante de Sarah, avait été chassée et s'était perdue dans le désert avec son fils Ismaël. Le symbolisme ici est riche : En Galates (4 v. 21 à 31), l’apôtre Paul fait d’Agar le symbole relatif à la loi de l’ancienne alliance, alors que Sara symbolise elle la nouvelle alliance. La femme esclave et servante a un fils « selon la chair », alors que la femme libre enfante par l’Esprit et pour la promesse. Nous voyons ici, comme à travers une parabole très forte, le lien indéniable qui existe entre les œuvres de notre chair, et leurs conséquences, je veux parler de nos déserts spirituels.

Nous allons voir ensemble que notre vieille nature aime le Seigneur, mais qu’elle utilise la loi selon ses propres préceptes, pour ces propres intérêts : « Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance... (Genèse 1 v. 26) ». Mais notre vieille nature dit le contraire : « Faisons-nous un dieu à notre image, selon la ressemblance de notre propre sagesse biblique, selon nos émotions, et en fonction de notre volonté. Faisons-nous un dieu que nous pouvons connaître avec notre nature terrestre ».

Confesser que nous sommes froids, secs, ou pécheurs, ne doit jamais être une fin en soi. Il y a quelque chose de très sérieux qui se cache derrière tout cela. Et ce n’est pas autre chose qu’un voile sur notre cœur, masquant la lumière de Christ, et nous cachant la face de Dieu, nous voilant le chemin qui mène à la source de l’eau de la vie. C’est le voile de notre nature charnelle déchue, héritage du premier Adam, qui nous empêche de voir la gloire de Dieu ; voile qui ne pourra être ôté qu’après une intervention de Dieu.

Agar et son fils allaient mourir de soif dans ce désert, alors qu'ils se trouvaient auprès d'un puit, qu’ils ne voyaient pas. Il y avait comme un voile qui les aveuglait. « Alors Dieu lui ouvrit les yeux (Genèse 21 v. 19) », et elle vit un puit d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant. Chers amis : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux (Ésaïe 55 v. 1) », venez sans crainte au trône de la grâce. Dieu veut déchirer ce voile qui vous cache l’accès au puit de l’eau de la vie. Insistez pour que cette œuvre soit faite en toute vérité en vous, et elle le sera ; car nous avons un Dieu qui Se révèle, qui ouvre les yeux des aveugles, qui déchire le voile qui nous sépare de Lui.

Ce n’est pas parce que j’ai compris la doctrine du salut que je suis sauvé, c’est quand la vie de cette doctrine touche mon cœur, change ma vie fondamentalement, et accomplie en moi une nouvelle naissance, qui m’aide à vivre autrement. Eh bien cela reste vrai pour toutes les autres doctrines. Ce n’est pas, par exemple, parce que j’ai compris la doctrine de la mort à soi-même que je la pratique ; c’est quand la vie de Dieu, contenue dans cette doctrine, touche mon cœur, et que par sa puissance de vie, je m’identifie à une authentique « crucifixion » avec Christ.

Pourquoi je dis cela ? Parce qu’il existe un redoutable adversaire qui sévit aujourd’hui au sein des églises et des familles chrétiennes. Et cet adversaire n’est ni plus ni moins représenté, que par la doctrine du « rationalisme ». Une doctrine empreint de la philosophie du monde. Elle est gouvernée essentiellement par une recherche d’une connaissance intellectuelle de Dieu, et par une pratique de la vie chrétienne par nos propres forces.

C’est un système de pensées et de réflexions humaines, qui attire les enfants de Dieu dans un évangile qui a, non seulement perdu sa puissance, mais aussi son caractère exclusif. Le « rationalisme » donne à l’homme l’illusion que : « Parce qu’il connait dans son intelligence, il le vit ». C’est l’héritage de physiciens et philosophes français, comme René Descartes, qui associent le Dieu de la foi, avec le Dieu de la raison. Or dans la révélation de Dieu, la raison est un sérieux obstacle !

Et ce concept profane ne peut en aucune manière affranchir et satisfaire le cœur de l’homme.

Le savoir biblique et la logique humaine ne peuvent transformer puissamment une vie par l’intérieur. Et c’est le grand drame de nombreux chrétiens aujourd’hui ; ils ont appris à manger du fruit de « l’arbre de la connaissance » seulement, au détriment du fruit de « l’arbre de vie », et enseignent cette pratique depuis de nombreuses années. Cela a pour effet d’engendrer des générations d’enfants de Dieu qui vont bâtir une église avec une foi qui repose sur des systèmes religieux humains. En se nourrissant uniquement du fruit de l’arbre de la connaissance, nous fleuretons alors avec la même malédiction d’Adam (Genèse 3 v. 17). Notre vie chrétienne est davantage faite de moments pénibles que de moments célestes. L’image que nous nous faisons de la vie chrétienne, est celle d’un Christ qui doit être engendré dans nos vies par nos propres forces.

Voilà pourquoi l’apôtre Paul disait aux Corinthiens que sa parole et sa prédication « ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes (même la sagesse religieuse), mais sur la puissance de Dieu (1 Corinthiens 2 v. 4 et 5) » ; « Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres (Jean 12 v. 46) », « ne demeure pas dans les ténèbres ». Cela veut dire aussi : « …ne demeure pas dans une fausse connaissance de Jésus-Christ ». Ainsi la vue spirituelle ne peut provenir que d’une intervention divine. Le chrétien qui voit vraiment avec son cœur, ne peut demeurer dans les ténèbres. Et ce n’est pas quelque chose qui se fait une fois pour toute.

Comme lors de la création, la lumière nous est révélée, une étape après l’autre, selon la volonté du Créateur. Lorsque nous sommes au bénéfice de la lumière, nous entrevoyons quelque chose. Mais cela reste imparfait tant en profondeur qu’en étendue. Il nous faudra encore être touchés par la grâce pour que notre vision s’affine correctement. Telle est la vocation première du disciple : Être construit par Dieu afin de ressembler à Christ. Tout vient du ciel, tout au long de notre vie. C’est ainsi que la nouvelle création que nous représentons, prend progressivement la forme de la véritable image de Christ. C’est ainsi que le temple que nous sommes, est construit selon les normes et les règles de Dieu. Et c’est cela que Dieu recherche. En nous regardant Il veut pouvoir admirer l’image de Jésus-Christ ; c'est-à-dire sa propre image ! Notre vie est appelée à devenir un simple reflet de Dieu.

Comme une plante qui ne peut se passer de lumière, le chrétien lui, a besoin d’une manière répétitive, que sa propre vision céleste soit renouvelée, éclairée, et vivifiée, par l’Esprit-Saint. Notre cœur a besoin d’être illuminé régulièrement pour vivre en nouveauté de vie, et comprendre ce qu’implique la nouvelle naissance ; la doctrine ne suffit pas, elle est comme un poteau indicateur qui doit nous mener à « l’arbre de vie ». Plus la vision a de netteté, plus notre abandon au Saint-Esprit sera complet pour que se réalise la vision.

Mais revenons à notre texte de base :

Actes 9 au verset 3 : « Comme il était en chemin, il arriva qu'il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! Pourquoi me persécutes-tu ? Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il dit : Je suis Jésus que tu persécutes ».

Soudain, sur le chemin de Damas, la lumière du ciel tomba sur lui, produisant une bénédiction surabondante. Dieu se montra miséricordieux envers Saul en le convainquant par révélation, qu’Il était le Christ. Voici le merveilleux point central du ministère de Christ, en tant que précurseur de la voie royale. Il est le Seigneur qui proclame encore aujourd’hui, à tous les « Agar », égarées dans leur « désert », assoiffées de vie véritable : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour proclamer aux aveugles le recouvrement de la vue (Luc 4 v. 18) ».

Le résultat de la révélation, et de tous ses affluents, est de reconnaître le Seigneur Jésus dans Sa véritable image ; un Christ qui nous sauve, et un Christ qui nous transforme de l’intérieur. La révélation nous Le fait contempler tel qu’Il est vraiment, par les yeux de notre cœur ; elle nous le fait contempler dans toutes les vertus de sa victoire et de Sa personne divine ; afin que nous puissions nous identifier à elle dans notre vie pratique de tous les jours. Vous vous souvenez de la guérison de l’aveugle-né de Jean chapitre 9 ?

Jésus le rencontre et lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur. Et il l'adora (Jean 9 v. 35 à 38) ». En un instant, sa vision de Celui qui était en face de lui a changé, par la grâce de Dieu. Et sa vie fut transformée en un torrent d’adoration !

Le Seigneur doit juger le péché dans le cœur de Son peuple, frapper et détruire toutes les abominations, renverser et brûler tout ce qui s’apparente à de l’idolâtrie ; c'est-à-dire, aux fausses images de Dieu. Aujourd’hui, l’instrument de destruction doit accomplir son œuvre, séparer lumière et ténèbres. La croix de Christ est cet agent, elle est le centre du monde spirituel, du royaume de Dieu établi dans les lieux célestes à travers « l’arbre de Vie », le centre de la création. Et c’est l’œuvre de la croix qui doit être enseignée et révélée à l’église d’aujourd’hui ! Pas seulement une croix qui sauve ou qui guérit, mais également une croix qui révèle la véritable image de Christ, pour une véritable adoration !

La grâce de Dieu est toujours imprégnée de jugement et de justice. Lorsque nous sommes éclairés il y a toujours une part de nous-même qui sera jugée, et condamnée à passer par le feu purificateur de Dieu, comme le « veau d’or ». Et c’est cela qui libère du mensonge et de la séduction. Lorsque Saul de Tarse a été éclairé, une partie de lui-même est devenu aveugle. Quelle est cette partie ? Sa vieille nature charnelle, qui se représentait Dieu sous une forme dénaturée ; et qui s’était créée un Dieu à son image tout en méditant les Ecritures Saintes.

Des écailles couvrirent ses yeux afin qu’il puisse abandonner cette audace et cette vaine confiance en lui-même dont il était imprégné, lui qui pouvait se vanter d'avoir été enseigné aux pieds de Gamaliel, (Actes 22 v. 3) : « Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas (Actes 9 v. 8) ». Nous pouvons utiliser ce passage comme une métaphore très importante. Un usage exclusif et excessif de nos yeux charnels pour aborder les vérités bibliques, est souvent la cause de notre aveuglement spirituel. Nous voyons beaucoup, certes, mais de la mauvaise manière. Ce sont nos sens naturels qui font obstacle à la manifestation de la vie de résurrection.

Toutes nos facultés naturelles, de la raison, de l’intellect, de l’instruction, de nos émotions, empêchent la vie de s’écouler en nous. Pourquoi ? Parce que nous avons la démangeaison de nous satisfaire par nous-mêmes ; et parce que nos yeux charnels ne peuvent contempler le Dieu invisible. L’expérience de Paul nous enseigne qu’il nous faut être aveuglés sur toutes nos fausses images de l’Evangile, pour voir réellement. La révélation marque à vie la personne qui la reçoit, comme Jacob a été touché par « l’ange de l’Eternel », pour le restant de ses jours.

Cela nous amène à comprendre aussi que si nous ne passons pas par cet aspect de la révélation, comment aurions-nous l’audace de vouloir faire passer les incroyants « des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu (Actes 26 v. 17 et 18) ». Si nous ne connaissons pas le chemin de la source de la vie pour nous-mêmes, ou pour nos enfants, comment pourrons-nous y entraîner les autres, même si nos paroles sont scripturaires. Comment conduirons-nous les aveugles de ce siècle dans la vérité, si nous n’avons pas été nous-mêmes, affranchis par la vérité ? « Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? (Luc 6 v. 39) ».

Saul symbolise ici tous les enfants de Dieu qui, instruit par la Bible, s’imaginent, dans leur fierté, voir correctement les choses de Dieu ; mais ne savent pas qu’ils sont pauvres, aveugles, et nus. Souvent même, leur infaillibilité et leur attitude légaliste peuvent produire une forme de persécution dans l’Église. Que Dieu nous fasse la grâce de rencontrer des disciples comme « Ananias », capable de s’écrier : Ma sœur, « mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. (Actes 9 v. 17 et 18) ».

Saul se nourrissait de la « Tora » ; et malgré toute sa sincérité et sa connaissance de la loi, des écailles devaient quand même tomber de ses yeux, un voile devait se déchirer dans sa vie, une circoncision devait s’opérer dans son cœur par l’action de l’épée de la Parole. Lire la parole seulement ne fera jamais de nous des gens éclairés ; il nous faut l’intervention de l’Esprit-Saint pour nous unir de cœur à la Parole, à travers la vie qu’elle renferme. Et être uni de cœur à la Parole c’est s’attacher à Dieu comme une épouse est unie à son mari pour devenir une seule et même personne.

Ses yeux charnels se fermèrent à jamais sur la fausse image qu’il se faisait du vrai Dieu ; à l’instar de ses pères, lorsqu’ils ont adoré le veau d’or. Et lorsque nous analysons ce veau d’or, nous découvrons qu’il était composé de deux concepts ; l’un charnel et l’autre spirituel. Une part de spirituel représentée par « l’or », une autre de la nature humaine dans toute sa logique, représentée par le moule dans lequel a été coulé l’or, moule à l’effigie d’un dieu Égyptien. Et ce mélange entre le sacré et le profane ne pouvait satisfaire le Créateur ; et ne pouvait en aucun cas montrer au monde une image juste du Dieu vivant et vrai.

Tout cela nous démontre que tout ce qui touche à notre vieille nature est corrompu, et doit tomber « à terre » comme Saul de Tarse est tombé à terre. Pourquoi à terre ? Parce que notre chair est terrestre, tirée de la poussière, et c’est dans la poussière qu’elle doit retourner avec toutes ses convoitises. Ce « Saul de Tarse » demeurant en chacun de nous, et qui s’est habitué à se confier dans une loi sans vie, n’est que poussière, et doit retourner à la poussière ; la poussière étant la nourriture du serpent. Notre vieille nature ne peut en aucun cas partager la royauté avec Christ : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit (Jean 3 v. 6) ».

Comme ses pères face au veau d’or en Exode chapitre 32, Saul était sincèrement persuadé d’être dans la vérité dans ce qu’il faisait, ou disait. Comme eux, il a fallu une intervention miraculeuse de Dieu pour que le feu les purifie de l’image qu’ils s’étaient faite de Dieu ; cette sagesse humaine devait passer par le feu. C’est en cela que je vous ai dit qu’il se trouve toujours un facteur de jugement et de condamnation dans la grâce. La grâce brule la fausseté, et exalte la vérité !

Le jugement va condamner nos ténèbres, et les faire disparaître ; la grâce, quant à elle, va nous environner de lumière, et nous faire vivre dans la véritable connaissance de Dieu, et de Ses pensées. C’est comme cela que Dieu nous libère de nos ténèbres, c’est comme cela qu’Il sépare en nous « âme et esprit », ténèbres et lumière, afin d’y créer la vie par Sa Parole, comme au tout premier commencement. Notre identification dans la mort du Christ nous libère de notre vieille nature ; et en même temps, notre identification dans Sa résurrection nous apporte la vie.

La révélation de la croix provoque pour nous l’ouverture des cieux, elle est « l’échelle de Jacob » qui relie le ciel et la terre. Elle déchire ce voile légaliste qui nous aveugle, qui nous asphyxie, et qui dessèche notre cœur. Souvenez-vous de ce qui est arrivé aux deux disciples qui allaient à un village nommé Emmaüs. Lorsque Jésus rompit le pain : « Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent (Luc 24 v. 31) ».

Cela peut paraître étrange, mais ils étaient dans l’incapacité de le reconnaître autrement ; par ce geste, le Seigneur leur faisait déjà l’annonce de sa vie offerte, du voile déchiré, et du ciel ouvert pour leur vie. Avez-vous remarqué ? C’est lorsque Jésus rompt le pain que tout a changé dans la vie des disciples. Ils ont vu dans ce geste la vie brisée du Seigneur, c’est une révélation de la croix : « Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent ». Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai tellement soif d’avoir encore les yeux ouverts afin de reconnaître mon Sauveur tel qu’il est vraiment. Cela fait des années que je marche avec Lui, et je brûle du désir d’avoir encore les yeux de mon cœur ouverts sur sa divine personne, afin que je Le reconnaisse toujours plus !


Plus nous nous approcherons du trône de la grâce, plus fort se fera le message qui en sortira pour recouvrir nos vies : « Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l'Eternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les peuples ; mais sur toi l'Eternel se lève, sur toi sa gloire apparaît (Ésaïe 60 v. 1 et 2) ». Par le miracle de sa grâce !

Saul, qui s’opposait au Seigneur et qui le persécutait, ne s’imaginait pas qu’une telle Parole de création pouvait être prononcée sur sa vie : « Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres (Genèse 1 v. 3 et 4) ». Nous lui ressemblons tellement : Riche en connaissance, en doctrine, en zèle ; menant notre vie spirituelle selon l’image que nous nous sommes fait de Dieu, et étant à mille lieux de nous douter que Dieu veut et peut nous emmener plus profondément dans la révélation de Sa personne, et de Son œuvre. Dieu se lève sur nos vies : Il se révèle à nos cœurs, Il se fait connaître tel qu’Il est vraiment, Il nous ouvre les yeux, afin que nous ayons une image juste de sa personne et de Son œuvre.

Dans tout cela, Satan ne reste pas inactif

Bien sûr, nous nous devons d’éprouver sérieusement ce que nous appelons révélation. Et là aussi, attention à nos interprétations charnelles, Satan peut se transformer en ange de lumière, pour imiter l’œuvre de Dieu pour mieux nous tromper. Lucifer veut dire : « Porteur de lumière ». Attention à nos images humaines, attention aux veaux d’or qui peuvent nous apparaître comme des anges de lumière. Si la raison ne peut susciter la lumière, il ne faut pas nécessairement l’annuler pour justifier une foi religieuse sans garde-fou. Bien sûr que non ! Nier la raison, c’est justifier aussi le fanatisme et toute forme de dérive que connaît actuellement le monde chrétien. C’est pour cette raison que la Bible nous demande d’éprouver toute chose !

Nous avons pu constater tellement de manque de sagesse de la part de chrétiens soi-disant inspirés. Aussi, cette vérité a perdu maintenant de sa valeur chez beaucoup de croyants et de responsables chrétiens. Satan a manigancé cette dérive pour faire disparaître le caractère indispensable de l’illumination de la Parole de Dieu par le St-Esprit. Comprenons bien frères et sœurs, que si l’Esprit de Dieu n’avait pas accompli la Parole prophétique de Dieu sur les ossements desséchés, en apportant la vie, dans la vision d’Ézéchiel (Ézéchiel chapitre 37), il n’y aurait jamais eu ce fabuleux réveil. C’est la même chose pour nous ! Il nous faut lire et méditer la Parole de Dieu, mais nous avons plus que besoin que l’Esprit-Saint rende vivant en nous ce que nous lisons ! Tout cela pour que nous aussi, nous soyons renouvelés et vivifiés par Christ dans un puissant réveil spirituel.

2 Corinthiens 4 v. 4 nous dit que c’est le dieu de ce siècle qui aveugle les hommes : « ... pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ qui est l'image de Dieu, ne resplendit pas pour eux ». C’est une œuvre surnaturelle, et lorsque nous cherchons la lumière de la vérité, nous nous opposons aux forces du mal qui opèrent pour tenir les gens dans l’aveuglement : « ...C'est un ennemi qui a fait cela... (Matthieu 13 v. 28) ». Quand nous sommes vraiment en quête de compréhension spirituelle, de croissance spirituelle, nous entrons en conflit direct contre ces forces des ténèbres, contre le dieu de ce siècle.

Il sait que le plus grand danger pour lui, ce n’est pas lorsque le chrétien va prononcer des versets bibliques, comme une formule magique, car ça c’est de l’autosuggestion. Par contre, lorsqu’il est confronté à un enfant de Dieu qui a eu ses yeux ouverts et illuminés sur la victoire de Christ à la croix, tous ses mensonges sont détruits par la vérité. Dès qu’un cœur est éclairé, dès que l’illumination spirituelle survient, le pouvoir mensonger de Satan est en même temps anéanti. La lumière remplace les ténèbres au même moment qu’elle est donnée, et renverse toute idole se trouvant dans nos cœurs !

La venue de Christ du ciel dans ce monde, est justifiée par le fait que l’homme naît aveugle, et qu’il a besoin d’aide. Mais aussi que la personne se confiant dans les Ecritures, a autant besoin de la vue spirituelle. Mais en négligeant l’élément transmetteur miraculeux de la vie chrétienne par l’Esprit-Saint, nous pouvons très bien rester prisonniers de notre manque de connaissance. Nous l’avons déjà dit : Lorsque la révélation disparaît d’une vie, alors la doctrine du « rationalisme » prend le relai, et la vérité de l’Évangile ne devient connaissable, qu’en vertu d’une explication biblique uniquement, et non par la puissance de vie.

Je me souviens de cette pensée que l’Esprit a placé sur mon cœur un jour, et qui m’a toujours accompagnée depuis lors : « Satan sait lorsqu’un chrétien n’a pas eu les yeux ouverts sur telle ou telle vérité biblique. Ses mensonges peuvent alors avoir un certain pouvoir sur lui. Mais il sait aussi très bien, lorsqu’un chrétien a été illuminé par la Parole de Dieu. Ses mensonges perdent alors tout leur pouvoir de séduction, ce qui conduit ce même chrétien dans une vie spirituelle plus épanouie et plus victorieuse » : « Par ta lumière nous voyons la lumière (Psaume 36 v. 9) ». Ce jour-là, le Seigneur m’a convaincu de cette nécessité vitale, de recevoir la lumière que contient la Parole de Dieu : « Ta parole est une lampe qui éclaire mes pas, une lumière sur ma route (Psaumes 119 v. 105) ». Encore faut-il que cette lumière puisse atteindre notre esprit.

Lorsque Jésus traitait les pharisiens de « conducteurs aveugles », ou de « race de vipère », Il ne ciblait pas seulement ses contemporains, mais bien tous les chrétiens de toutes les générations qui ont été infectés par ce même poison du « rationalisme ». Le Seigneur ne veut pas se montrer incorrect, mais il nous faut bien comprendre que c’est le venin du serpent ancien à travers notre nature « adamique » qui rend aveugle. Et ne pas chercher l’antidote, pour avoir les yeux ouverts, laisse obligatoirement en nous un voile de ténèbres.

Jésus a pleuré sur Jérusalem car les chefs d'Israël n'ont pas voulu croire en Lui, et à cause de cela, les choses par lesquelles ils auraient pu avoir la paix, demeuraient cachées à leurs yeux (Luc 19 v. 41). Le venin du serpent agissait avec autorité, répandant sournoisement l’hypocrisie pharisienne. Le venin de Satan sert à immobiliser rapidement le chrétien dans toute progression spirituelle, et à commencer son travail de sape concernant la foi divine. Il sait très bien que Dieu nous a « rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie (2 Corinthiens 3 v. 6) ».

Satan s’est employé à faire en sorte que les chrétiens ne renoncent plus à eux-mêmes, mais qu’ils se confient dans le « rationalisme », dans « la lettre qui tue », de sorte qu’ils soient coupés au maximum de la lumière qui apporte la vie. Telle a été sa première approche du premier couple dans le jardin d’Eden. Séduire pour inciter à se nourrir du fruit de l’arbre « de la connaissance… » : « La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence (Genèse 3 v. 6) ». Cet arbre a vraiment quelque chose d’attirant pour notre vieille nature pharisienne. Il paraît bon, agréable ; parfait pour l’exaltation de la créature au détriment du Créateur. Précieux pour connaître et comprendre par soi-même, sans l’aide de Dieu !

La construction selon Dieu

Je souhaiterais maintenant entrer plus profondément sur le sujet pour atteindre ensemble le fondement de la révélation de Dieu, qui est aussi le fondement de l’église et de la foi chrétienne. Lisons la confession de Pierre en Matthieu 16 : « Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle (Matthieu 16. 13 v. 18) ».

Tout d’abord, Jésus demande à ses disciples, ce que le peuple dit de lui ? Et ceux-ci de répondre : « Les uns disent que tu es Elie, d’autres, Jean Baptiste ou Jérémie, ou un prophète etc… » La grande majorité du peuple n’a pas reconnu en Jésus, le Mashiah (Messie) attendu. Pourquoi ? Simplement parce que l’humanité de Jésus dans sa chair leur voilait le Christ. Ils ne voyaient en Jésus que Sa forme terrestre et non Sa réalité céleste. Leurs yeux étaient comme empêchés de voir. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’ils regardaient le Seigneur avec leur nature humaine.

C’est avec leurs sens qu’ils s’approchaient de Christ, avec leur sagesse humaine ; avec leur raisonnement intellectuel, leur logique spirituelle ; avec leurs émotions et leurs sentiments, avec leur propre regard sur la foi. En regardant Christ de cette manière, ils ne pouvaient voir la personne réelle du Dieu invisible, ils ne voyaient que son extérieur, et en restant fixés sur Son aspect extérieur, leurs yeux étaient voilés et ils se faisaient une image fausse de leur propre Dieu : « Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge (1 Corinthiens 2 v. 14) ».

Plus jeune dans la foi, je pensais vraiment que si j’avais pu avoir le privilège des disciples de voir Jésus aux jours de sa chair, ma vie aurait été de suite ravie au septième ciel ; que si j’avais eu le bonheur de le côtoyer, de l’entendre parler du royaume de Dieu, de l’avoir reçu sous mon toit, et surtout d’avoir été témoin de Ses miracles, ma vie aurait été gagnée toute entière à sa cause. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’après avoir vu Jésus, je n’aurais pas été diffèrent de ceux qui l’ont dédaigné. Qui sait si je n’aurais pas douté de Lui et ne l’aurait pas renié !

Comprenons-nous ce que veut nous dire l’apôtre Paul, quand il déclare qu'il ne connaît plus Christ selon la chair. Ce n'est pas qu'il méprise Son œuvre et Son abaissement à la croix ; mais c'est que Jésus doit être saisi par les yeux de notre esprit, que c'est par une foi vivifiée que nous devons contempler ce Dieu invisible. Nous ne pouvons pas construire une famille avec un inconnu ou uniquement sur l’apparence d’une personne, nous avons légitimement besoin de connaître le fond caché de notre conjoint. Si nous apprenons à connaître Christ uniquement selon la chair, à travers seulement son histoire, Ses enseignements, Ses œuvres, il va nous manquer Sa vie. Le risque, c’est que Jésus soit pour nous un inconnu, tout au plus, un prophète puissant en paroles et en œuvres !

De même, Jésus-Christ établit Son royaume avec les « vainqueurs », avec ceux et celles qui le connaissent intimement, avec ceux et celles qui ont reçu la révélation de sa véritable nature par le Père : « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ (1 Corinthiens 3 v. 11) ».

Le connaître et demeurer en Lui constitue donc la fondation de toute vie spirituelle. Lorsque nous communions avec le Seigneur, nous devons pouvoir contempler un Jésus vivant et régnant, victorieux, assis dans les lieux célestes, par la révélation du Saint-Esprit. Sans cela, notre dévouement chrétien n'est que l’accumulation d’habitudes religieuses, aveuglé par le voile de notre chair

« Et vous, qui dites-vous que je suis ? ». Un « Jésus » uniquement Sauveur, destiné exclusivement à vous rendre heureux et à répondre à toutes vos exigences jusqu’à ce qu’Il vous amène au ciel ? Ou un « Jésus » Sauveur et Seigneur, qui peut vous demander le sacrifice de votre vie toute entière ? « Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d'entre les morts (Philippiens 3 v. 10 et 11) », disait l’apôtre Paul. Tout est une question de choix et de vision !

Puis Jésus demande à ses disciples, ce qu’eux disent de Lui ? Et Simon de répondre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Simon avait le même voile de la chair de Jésus devant les yeux lorsqu’il voyait le Seigneur. Pourtant quelque chose de miraculeux va se passer dans son être intérieur pour pouvoir croire à la vérité, et discerner ce Dieu invisible. Le père va l’aider à quitter le terrain terrestre de son propre jugement et de ses propres connaissances concernant la loi. Il va confesser deux choses : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Si je paraphrase cela donne : « Tu es le Christ, tu es le Sauveur ; mais aussi, tu es le Fils de Dieu, tu es le Seigneur. J’ai compris miraculeusement par la lumière qui m’a été donnée, que tu m’as sauvé, et si tu m’as sauvé, c’est pour mourir à moi-même, afin de me consacrer à Ta cause par la foi ».

Et Jésus va lui dire : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux ». Cela nous dit que Simon a vécu un grand privilège, une grande grâce ; celui d’avoir reçu la capacité de voir Jésus au travers du voile de sa chair. Alors comment Simon a-t-il pu voir par-delà le voile, le Mashiah attendu ? Par une révélation venant directement du Père !

Jésus a été encore plus loin, lorsqu’Il a dit à Simon qu’il ne se nommerait plus Simon, fils de Jonas, mais Pierre « Even », «אבן » en hébreu, et que sur cette pierre Il bâtirait son Église, Sa demeure, Son temple, Son corps. Nous ne pouvons pas prendre ce texte pour dire que l’Église est « bâtie » sur l’homme, nommé Pierre, et que l’apôtre était le premier pape. Voyez-vous la subtilité des images que l’on peut se fabriquer soi-même ? L’Église n’est pas bâtie par ou sur un homme, mais par et sur la révélation de Christ qu’il reçoit de Dieu, il y a une énorme différence !

Cependant, lorsque nous prenons le texte original, nous voyons que Jésus ne parlait pas de Simon Pierre, en tant que personne, pour bâtir son Eglise, mais bien sur la révélation que Pierre avait reçue de Dieu Lui-même !
Fils en hébreu se dit « Ben », « בֵּן », Père se dit « Av », « אבא » Si nous lions les mots Fils et Père en prenant les deux premières lettres de père c’est-à-dire le aleph « א » et le beth « ב » et les lettres de fils, c’est-à-dire le beth « ב » et le noun « ן », nous obtenons « Even », «אבן », « Pierre » !

En d’autres termes, Jésus fonde son « Eglise », non pas sur la sagesse humaine, mais sur la « pierre » ; c'est-à-dire là où la révélation du Fils par le Père est donnée ! Je ne peux m’empêcher de vous ramener en Genèse 28, à l’endroit où Jacob prit une pierre, dont il fit son chevet. Et c’est là, dans un songe, que Dieu lui révéla Jésus-Christ, symbolisé par une échelle qui était appuyée sur la terre, et dont son sommet touchait le ciel : « Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle (Genèse 28 v. 12) ».

Jacob eu la révélation de Celui qui allait être le lien entre la terre et le ciel. À son réveil, il donna à ce lieu le nom de Béthel, qui signifie : « Maison de Dieu ». Et quand il dit en Genèse 28 v. 22 que la pierre qu’il a dressée pour monument, sera la maison de Dieu ; il nous dit en substance que Dieu se manifeste pleinement dans Sa gloire dans Sa maison. C'est-à-dire à l’endroit où dans son cœur, l’homme reçoit la révélation de Jésus Christ.

Révéler en Hébreu se dit « gala », « גלה », mais ce mot peut se traduire aussi littéralement par « dévoiler ». Nous pouvons traduire la réponse de Jésus par : « Tu es heureux Simon, de ce que ta foi ne repose plus sur les sables mouvants de la pensée humaine, mais sur une révélation du Père qui est dans le Cieux. Et c’est de cette manière que je veux bâtir la vie de tous les enfants de Dieu ! »

Ce n’est pas la chair, qui se dit en hébreu « Bassar », « בשר » et le sang, qui se dit « dam », « דם », qui t’ont révélé ces choses. Car le sang est le siège de notre âme : « Car l’âme de la chair est dans le sang (Lévitique 17 v. 11) ». Or nous l’avons déjà dit : Notre âme est le siège de nos sentiments, de nos émotions, de notre volonté, et de notre intellect. Elle est souillée par le péché et ne peut hériter l’incorruptibilité : « Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité (1 Corinthiens 15 v. 50) ».

Frères et sœurs en ce qui concerne notre chair ! C’est elle le voile ! Il faut que le voile de notre chair soit « déchiré » à la croix pour que nous entrions dans la révélation de Dieu en Jésus-Christ. Permettez-moi de répéter que la notion de révélation est exprimée par le mot hébreu « gala » et le grec « apokaluptô (nom: apokalupsis) » qui signifie littéralement : « Ôter le voile - Dévoiler ».

N’est-ce pas fantastique ? Tout cela en rapport direct avec le voile du temple qui se déchire lors de la crucifixion. Christ est venu déchirer ce voile par la croix, pour que nous soyons en mesure d'entrer à notre tour dans le Saint des Saints ; afin de le contempler tel qu’Il est vraiment, et non pas seulement sous une forme humaine de sa personne.

Et c'est par une révélation de la Parole que nous y entrons. La grâce et la miséricorde de Dieu nous a ouvert en Christ cette nouvelle voie. Alors que Jésus expirait sur la croix, un évènement dont le symbolisme est de la plus haute importance pour les chrétiens, se produisait dans le temple : « Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas (Matthieu 27 v. 51) ». Lorsque le Seigneur mourut à la croix, Sa chair fut « déchirée », au même moment le voile du temple se déchira, et au même moment encore, notre vieille nature mourait avec Jésus ; et avec elle, tout notre pharisaïsme, nos fausses images de Christ, toute notre religiosité, notre esprit de Laodicée, notre apitoiement sur soi, notre orgueil, notre autosuffisance, notre auto-admiration, nos vantardises, et une foule d'autres choses encore.

Le voile qui s’est déchiré de haut en bas signifie que c’est l’œuvre de Dieu, que c’est un miracle de Dieu, mais cela signifie aussi une autre chose extraordinaire. L’unique mention antérieure des chérubins se trouve dans la Genèse. Ils étaient placés par Dieu à l’est du jardin d’Éden, une épée flamboyante en main, interdisant ainsi l’accès à l’arbre de vie. Leur épée a aujourd’hui disparu lorsque le voile s’est déchiré, séparant les deux chérubins qui étaient brodés dessus. La grâce de Dieu nous a rouvert l’accès au lieu très saint, elle nous a rouvert l’accès au jardin d’Éden, afin de pouvoir nous nourrir tout à nouveau de la vie de Christ, du fruit de « l’arbre de vie ». Gloire à Dieu !

Bien aimés, toutes ces images typifient merveilleusement bien que le « voile déchiré » est beaucoup plus qu’une doctrine seulement ; c’est une expérience spirituelle indispensable pour tout chrétien ! Notre chair est ce voile qui nous empêche d’accéder à la véritable connaissance de Christ. Il n’y a aucun doute qu’en ayant les « yeux de notre cœur » illuminés par la lumière de Dieu, non seulement nous saisirons l’enseignement parabolique du « voile déchiré », mais nous comprendrons aussi l’action pratique de cet aspect de l’œuvre de la croix. Nous verrons au-delà du voile, au-delà d’une simple apparence de Christ,

La lumière est un miracle de la grâce.

Le mot Évangile ne veut pas seulement exprimer la compréhension du salut en Jésus-Christ, mais bien tout un assortiment de pensées divines, qui font de l’Évangile, un ensemble de réalités spirituelles à expérimenter. Vous voyez ! La lumière c’est la révélation des pensées et des œuvres de Dieu en Jésus-Christ ; cela produit miraculeusement une conviction divine dans le cœur et nous transmet la capacité de vivre la Parole. Frères et sœurs, « il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets (Daniel 2 v. 28) ». La vérité révélée est ce collyre qui nous affranchit progressivement des ténèbres et de l’esprit de Laodicée ; accordé par un Dieu qui veut révéler Ses secrets. Il veut nous faire bénéficier de toutes les instructions, directions, réponses et lumières dont nous avons besoin personnellement.

La lumière de Dieu n’est donc pas contrôlée par la main de l’homme mais par la main de Dieu. Tout dépend entièrement de sa miséricorde : « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion (Romains 9 v. 15) ». La grâce de Dieu est un miracle, elle ne dépend en rien de nos efforts naturels !

Lui seul est capable de réaliser ce qui nous est impossible d’accomplir pour notre libération intérieure, pour faire de nous des vainqueurs. Le « voile déchiré » est un fait de Dieu, une œuvre déjà accomplie avant la fondation du monde, et réalisée en un temps précis à Golgotha. Une œuvre qui ne demande qu’à imprimer ses vertus dans notre vie.

Et ce collyre dont la Bible parle, ce collyre qui va nous donner la véritable vision libératrice, c’est la révélation par sa lumière. Ce collyre merveilleux est composé d’ingrédients célestes et ne peut être appliqué sur nos yeux spirituels, que par l’Esprit de Dieu : « Seigneur, tu as ouvert les yeux de l'aveugle de Jéricho. Viens accomplir une autre merveille, celle d'ouvrir nos propres yeux. Nous avons besoin de voir l’Evangile avec des yeux tout neufs : « Regarde, réponds-moi, Eternel, mon Dieu ! Donne à mes yeux la clarté, afin que je ne m'endorme pas du sommeil de la mort (Psaume 13 v. 3) ».

Dieu veut plus que nous encore, que nous entrions et que nous vivions dans la lumière du saint des saints, comme Il est Lui-même dans la lumière. Notre destiné est d’habiter dans la lumière la plus éblouissante qui soit : La gloire de la Shekinah, qui brillait entre les chérubins au-dessus du propitiatoire. Et là, illuminés par cette lumière qui révèle tout ce qui est de l’homme, et tout ce qui est de Dieu ; nous disparaissons d’abord dans Son feu purificateur, et sommes ensuite transformés de gloire en gloire, recouverts par le sang de Christ notre sacrificateur, qui nous purifie continuellement de tout péché. N’est-ce pas merveilleux ?

Comment pouvons-nous être éclairés ?

« Quelle condition faut-il remplir pour recevoir la lumière ? Faut-il jeûner et prier pendant une semaine, un mois ? Faut-il que je devienne irréprochable dans mon comportement ? Faut-il que je sacrifie tous mes biens ? Faut-il que je me fasse des incisions comme les prophètes de Baal ? Ce que je veux dire par là c’est : « Faut-il que je fasse des œuvres et des efforts humains en faveur de Dieu afin de mériter Sa venue et sa grâce ? Ou alors faut-il que j’attende mon vieil âge, que j’ai acquis plus de sagesse et d’expérience spirituelle, pour entrer dans ces profondeurs ? »

Autant de questions qui peuvent nous décourager et bloquer nos élans vers le trône de la grâce. Rien de tout cela car il est écrit : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie (Éphésiens 2 v. 8 et 9) ». Ce ne sont pas les hommes qui accèdent à Dieu, c’est Dieu, qui en se révélant, accède aux hommes ! C’est par grâce que nous sommes affranchis par la Parole de vie ; c’est par grâce que Dieu nous rencontre gratuitement et nous fait profiter de sa lumière. Personne ne peut donc imposer à Dieu de répandre Sa lumière, et personne ne peut la contrôler, personne ne doit essayer de L’imiter par des techniques religieuses.

Cela veut-il dire que nous devons être passifs et indifférents ? Pas du tout ! La lumière est en nous, nous devons désirer être éclairés, nous ouvrir au Seigneur, avoir confiance en Lui : « …car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Hébreux 11 v. 6) ». Mais par-dessus tout, nous devons accepter de devenir ce grain de blé brisé qui laisse échapper la semence de vie qui est en lui. La nature elle-même nous le démontre, ces grands arbres, ces belles fleurs et ces vertes prairies, que font-ils pour s’assurer la lumière du soleil ? Ils ne font rien, ils se contentent de jouir des rayons qui les éclairent ; mais un jour une graine, un gland, a dû mourir pour entrer dans la vie et croître à la lumière.

Le soleil est à plus de cent millions de kilomètres de notre terre, mais malgré cette grande distance il nous réjouit de sa lumière. Répétez-vous avec une humble assurance que « Dieu est lumière, et il n’y a point en lui de ténèbres (1 jean 1 v. 5) », lumière infiniment plus éclatante que celle du soleil, « Dieu est lumière », et nous sommes des enfants de la lumière, consacrés à luire.

Nous comprenons maintenant que le Sauveur a porté la personne du pécheur sur la croix, et non pas seulement ses péchés ; et qu’en Lui, nous sommes morts à la puissance du péché, et à l’ancienne vie du « moi » : « Devenus une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort (Romains 6 v. 5) ». Étant morts avec Lui, nous sommes devenus une même plante vivifiée par la lumière de Dieu pour une bonne croissance ; nous mettons un terme à nos efforts personnels pour devenir meilleurs, nous laissons de côté nos propres œuvres, et nous entrons dans le repos par la foi, affirmant, dans une entière dépendance et notre confiance dans le Saint-Esprit : « J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi (Galates 2 v. 20) ».
« Quiconque parmi vous craint l'Eternel, qu'il écoute la voix de son serviteur ! Quiconque marche dans l'obscurité et manque de lumière, qu'il se confie dans le nom de l'Eternel, et qu'il s'appuie sur son Dieu ! (Ésaïe 50 v. 10) ».
Comme pour Pierre et Paul, le voile déchiré nous révèle que le voile sur la Parole de Dieu est enlevé, que toutes les écailles qui obstruaient nos yeux sont tombées en Christ. En Jésus, nous avons accès à la révélation de la Parole de Dieu dans une pleine lumière. C’est Lui qui fixe nos rendez-vous avec lui, nulle montagne, nulle barrière, nulles ténèbres, nul péché, nul démon, ne peuvent nous en détourner. Seul notre Dieu a pu déchirer ce voile d’environ 10 cm d’épaisseur sur 20 m de haut. C’est sa puissante main, Son œuvre, un miracle.

Pour tous ceux et celles qui se demandent comment ils vont pouvoir être visités par la présence de Dieu, d’une manière pratique, ils n’ont pas d’inquiétude à avoir. Le « tout à coup » de Dieu les surprendra au moment où ils s’y attendront le moins. Puissions-nous seulement être fatigués de nos déserts spirituels, et être assoiffés de la source d’eau vive. Vous rencontrerez un jour un « Ananias », un envoyé de Dieu pour vous ouvrir les yeux.

Cet « Ananias » pourra revêtir différentes formes. Celle d’un disciple, d’une prière, d’une prédication, d’un ouvrage, de la Bible, d’un chant, qu’importe ! Ce sera quelque chose dont le Saint-Esprit va se servir pour vous apporter la lumière. Prenons l’exemple du serviteur d’Élisée qui eut les yeux ouverts sur les réalités spirituelles suite à la prière d’Élisée : « Élisée pria, et dit : Éternel, ouvre ses yeux, pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée (2 Rois 6 v. 17) ».

La lumière de la révélation et la confession qui en résulte est d’une très grande valeur spirituelle ; elle possède la puissance spirituelle capable d’ébranler l’enfer. C’est la lumière qui nous montre le chemin de la présence de Dieu, c’est la lumière qui nous donne la capacité d’entrer dans l’expérience de la vie, d’accomplir Ses œuvres, de le connaître intimement : « C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère (Éphésiens 3 v. 3) ».

Par Sa lumière, Dieu mène l'histoire, Il appelle et Il instruit qui Il veut, portant à la connaissance de son esprit des vérités libératrices que l’homme le plus bienveillant n'aurait pu découvrir par lui-même. La lumière grave sur les tables de notre cœur ce qui, suivant l'expression biblique, ne peut pas « monter au cœur de l'homme » : « Ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu (1 Corinthiens 2 v. 9 v. 10) ».

La révélation est une intervention surnaturelle du Créateur pour éclairer et pour orienter toute Sa création. Cette illumination vient d'en haut, et saisissant notre esprit peut, au lieu de le troubler, le sublimer et introduire en lui un élément divin. Bien aimés, cet élément divin est un aspect de Jésus-Christ ; Il est notre héritage, notre terre promise, notre lumière, notre vie. Il a encore des trésors cachés et de grandes richesses enfouies pour nos vies, afin de nous rapprocher toujours plus de Son cœur : « Je te donnerai des trésors cachés, des richesses enfouies, afin que tu saches que je suis l'Eternel qui t'appelle par ton nom, le Dieu d'Israël (Ésaïe 45 v. 3) ».

Notre destiné en tant que Jérusalem terrestre est de vivre dans la lumière comme Il est Lui-même dans la lumière ; une lumière éblouissante, la lumière de la « Shekinah » ; celle qui brillait entre les chérubins au-dessus du propitiatoire. La Shekinah n'est pas simplement un nom, un mot, un objet ; c'est une réalité vivante, c’est la personne de Christ, c'est la présence active de Dieu qui s'installe, qui demeure. La « Shekinah » ne nous quitte jamais ; elle nous habite et elle ne demande qu'à s'épanouir dans nos vies. Elle est synonyme de repos, de paix, une paix qui surpasse toute intelligence.

Il y a quelque chose qui ne se trouve pas dans le lieu très saint du temple, et dans la Jérusalem céleste. Cette absence se fonde sur une vérité merveilleuse : « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer ; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est sa lampe (Apocalypse 21 v. 23) ». Voilà ce à quoi notre être tout entier aspire !

Cette cité céleste n’a pas besoin de ces lumières naturelles. Pourtant elle ne manque pas de lumière. Déjà le sanctuaire terrestre dans l’Ancien Testament n’avait pas de fenêtres. Une vérité tout à fait essentielle était déjà indiquée dans des temps aussi anciens : Les saintes choses de Dieu ne peuvent être saisies que par la lumière ; même dans le sanctuaire terrestre, il n’y avait aucunes ténèbres malgré l’absence de fenêtres. Le chandelier à sept branches diffusait sa lumière sur les objets du sanctuaire qui exprimaient le Seigneur Jésus Christ.

Je terminerai par cette dernière pensée : « Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira. Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit : Assurément, cet homme était Fils de Dieu (Marc 15 v. 37 à 39) ».

Je demande à notre Dieu que cette même conviction nous soit donnée sans retenue. Le centenier ne va pas parler de son propre chef. Quelque chose l’a touché, un rayon de lumière est venu au fond de son être, un collyre a été appliqué sur ses yeux, qui a effacé toute son image personnelle de Dieu ; les yeux de la chair voyaient un homme mort sur une croix, vaincu par les hommes ; mais les yeux de son cœur contemplaient la plus grande victoire de l’œuvre de Dieu, que la terre ait portée.

Il a vu avec les yeux de son cœur que Jésus était le Fils de Dieu : « Assurément, cet homme était Fils de Dieu ». Il a vu la même chose que Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Matthieu 16 v. 16) ». Comment cela se peut-il ? Eh bien Dieu venait de le lui révéler par Sa lumière. Au même moment où le voile s’est déchiré, le centenier a vu la lumière du lieu très saint. Il venait de faire le premier pas dans le jardin d’Éden, désormais le fruit de l’arbre de vie allait être son partage. L’Éden venait juste d’être accessible à l’homme pécheur par le sang de Christ.

Sa promesse est certaine, elle est pour nous, elle découle et est multipliée par Sa grâce : « Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu'ils ne connaissent pas, je les conduirai par des sentiers qu'ils ignorent ; je changerai devant eux les ténèbres en lumière, et les endroits tortueux en plaine : Voilà ce que je ferai, et je ne les abandonnerai point (Ésaïe 42 v. 16) ».

Quel triomphe de la grâce de Dieu ! Malgré l’aveuglement moral et spirituel croissant des hommes, défiant toute logique et déduction humaine, le triomphe de la grâce se poursuit encore de nos jours pour les hommes de bonne volonté. Dieu maintient Son cap ; et rien ni personne ne pourra l’empêcher de réunir Son Fils et Son Épouse. Le banquet est prêt, les tables sont mises. Que la prière de nos bouches et de nos cœurs, que notre seule supplication soit : « ...nous voudrions voir Jésus... (Jean 12 v. 21) ». Que le nom de Jésus-Christ soit béni !

Grâce et bénédictions pour votre vie !

 

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« On trouve rarement la simplicité qui est en Christ au milieu de nous. A la place nous trouvons des programmes, des méthodes, des organisations et un monde d’activités fébriles qui occupent le temps et l'attention, mais ne peuvent jamais satisfaire le désir du cœur... »

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