Renonce à toi-même !
Jésus a dit à tous : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive (Luc 9 v. 23) ». Savez-vous réellement ce que cela signifie?
Ce que le Seigneur Jésus a dit là, Il l’a dit à tous, y compris donc à tous Ses disciples. Cela signifie que nous pouvons être sauvés par la repentance et la foi en Jésus, mais que cela ne suffit pas pour être un disciple accompli ! Jésus a dit aussi : « Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple (Luc 14 v. 33) ».
Le Seigneur ne nous demande pas de nous séparer de tous nos biens, pour pouvoir être Son disciple. Il s’agit d’un renoncement dans notre cœur, d’être prêt à abandonner tous nos biens si le Seigneur nous le demande, parce que nous sommes d’abord attachés à Son Royaume et à Sa justice.
Il est facile de comprendre ce que signifie « renoncer à ce que nous possédons, » renoncer à une position, ou à tout ce qui est extérieur à nous-mêmes. Mais quand le Seigneur nous demande de « renoncer à nous-mêmes », qu’est-ce que cela peut donc signifier ?
S’agit-il seulement de renoncer, par exemple, à nous justifier devant les autres, de renoncer à nos droits, de renoncer à nous venger nous-mêmes des offenses qui nous sont faites ? Certes, le Seigneur nous demande tout cela.
Mais ce n’est pas encore cela, « renoncer à soi-même ».
Renoncer à soi-même, c’est renoncer à ce que nous sommes, à notre personnalité propre. C’est renoncer à notre vie même ! Ce n’est pas seulement être prêt à mourir pour Christ s’il le fallait. Mais c’est nous débarrasser complètement de la personnalité qui était la nôtre lorsque nous sommes venus au Seigneur, personnalité complètement façonnée par le péché, pour nous revêtir de la nouvelle personnalité qui est la nôtre en Christ.
Lorsque nous nous convertissons à Christ, c’est seulement notre esprit qui passe par une nouvelle naissance, et qui devient un « homme nouveau », entièrement nouveau, à l’image de Christ. Mais notre âme, qui est notre personnalité consciente, ne change pas à notre conversion. Elle doit passer par un renouvellement complet, afin d’être au diapason de notre esprit régénéré, et de pouvoir le manifester dans ce monde.
C’est cela, « renoncer à soi-même » ! C’est mettre à mort en permanence notre ancienne personnalité héritée de tout notre passé de péché, pour nous revêtir de la nouvelle personne pure et sainte que le Seigneur a créée dans notre être intérieur. C’est pour cela que le Seigneur nous a aussi demandé de nous charger de notre croix chaque jour !
Porter notre croix, ce n’est pas subir seulement patiemment toutes les épreuves qui nous sont imposées dans ce monde contrôlé par Satan. La croix, c’est un instrument de mise à mort de tout ce qui doit être mis à mort au niveau de notre âme, afin que celle-ci devienne de plus en plus pure et semblable à l’âme de Jésus.
Cette mise à mort ne peut pas nous être imposée par la Seigneur, et ce n’est pas non plus Lui qui effectuera cette mise à mort. Mais c’est nous-mêmes qui devons nous offrir à Lui en sacrifice vivant, c’est nous-mêmes qui devons librement et constamment accepter de renoncer à tout ce que nous étions, dans notre ancienne personnalité, afin de devenir concrètement ce que nous sommes déjà en Christ, dans notre esprit régénéré.
Pour cela, nous devons bien comprendre une vérité fondamentale.
Nous ne pourrons réellement et définitivement renoncer à notre ancienne personnalité que si nous savons que le Seigneur a créé en nous une nouvelle personne semblable à Lui, qui est notre esprit régénéré. Cet esprit régénéré est en tous points parfaitement semblable à Jésus-Christ. C’est le cadeau sublime de Sa grâce.
« Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : C’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement (1 Jean 4 v. 17) ». Oui, vous avez bien lu, « tel Il est, tels nous sommes (maintenant) dans le monde ».
Quelle est la partie de notre être qui est absolument semblable à Jésus en ce moment même ? Seulement notre esprit régénéré. Lorsque nous avons compris quel est le trésor qui nous appartient au plus profond de notre être, nous devrions être motivés à nous débarrasser au plus vite de notre ancienne personnalité façonnée par le péché.
Une raison pour laquelle tant de chrétiens ne savent pas comment renoncer à eux-mêmes, c’est qu’ils se disent : « Si je dois vraiment et complètement renoncer à moi-même, cela doit aller jusqu’à ma mort et ma disparition ! Mais si je dois disparaître, que vais-je devenir, « moi » ?
Tant que je n’aurai pas compris que je peux facilement renoncer à mon ancien « moi », parce que je dispose d’un nouveau « moi » déjà tout formé, je vais rester accroché à cet ancien « moi, » parce que j’aurai l’impression que je n’ai rien pour le remplacer ! C’est pour cela que, lorsque le Seigneur a dit à Ses disciples qu’ils devaient renoncer à eux-mêmes, ils n’ont certainement rien compris à ce qu’Il voulait leur dire, ou ils ont compris tout autre chose. Pour bien comprendre ce que signifie « renoncer à soi-même », il a fallu attendre ce que Dieu a révélé plus tard à l’apôtre Paul, que nous sommes morts avec Christ quand Il est mort sur la croix, et que nous sommes ressuscités avec Lui quand Il est ressuscité.
« Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché.
Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce (Romains 6 v. 1 à 14) ».
Dans ce passage se trouve exposée toute la doctrine du renoncement à soi-même. Notre « vieil homme » (notre esprit quand il était spirituellement mort) a été crucifié avec Christ, afin que le péché qui demeure encore dans notre corps physique (la chair) soit réduit à l’impuissance. Mais, pour cela, il faut que je marche par l’esprit, par l’homme nouveau ! En effet, le péché n’a aucun pouvoir sur l’homme nouveau qui a remplacé le vieil homme, pourvu que nous sachions que nous sommes devenus cet homme nouveau.
Notre vieille nature de péché a été crucifiée avec Christ, et le Seigneur, par Sa résurrection, a créé en nous un « homme nouveau » (ou une « femme nouvelle ») semblable à Lui. C’est en acceptant par la foi cette vérité que nous pourrons renoncer à notre ancien « moi » de péché, pour nous revêtir de notre nouveau « moi » pur et saint.
La chair n’est pas notre « vieil homme ». Celui-ci est mort en Christ. La chair est une loi, ou une puissance de péché, qui continue d’habiter dans notre corps physique. Elle possède le même caractère que celui de Satan, et elle a eu le temps de façonner à son image notre personnalité passée.
« Renoncer à soi-même », c’est donc travailler avec Christ, à transformer progressivement notre âme encore impure et charnelle, pour la libérer de tout ce qui peut encore y ressembler au caractère de Satan, et pour lui apprendre à se revêtir du caractère de Christ, qui est celui de notre esprit régénéré. Nous devons être déterminés à faire ce travail avec Christ, car il ne se fera pas tout seul, et Christ ne le fera pas à notre place. Vous pouvez donc comprendre que, pour faire ce travail, nous devons savoir quelle est notre nouvelle identité en Christ, et nous l’être appropriée par la foi.
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira (Jean 8 v. 31 et 32) ». C’est la Parole de Dieu qui nous révèle qui nous sommes réellement en Christ. Et c’est la connaissance de cette vérité qui nous libère de ce que nous étions auparavant. Nous devons croire que nous sommes la nouvelle personne que Christ dit que nous sommes en Lui, même si nous ne la voyons pas encore manifestée, ou pleinement manifestée. Car c’est en croyant que nous sommes cette nouvelle personne que nous la verrons se manifester : « …crois, et tu verras la gloire de Dieu (Jean 11 v. 40) ».
Frères et sœurs, habituons-nous à nous considérer comme morts au péché et à notre vie passée, et comme vivants en Jésus-Christ, vivants de Sa Vie de résurrection ! Car nous sommes réellement des morts vivants, des morts ressuscités. C’est ainsi que, par la foi, nous aurons la puissance de ne plus livrer nos membres au péché, et tout particulièrement ce petit membre, notre langue, qui opère tellement de ravages quand elle est contrôlée par la chair.
Mais, en « détachant » ainsi nos membres du contrôle de la chair, nous pourrons les livrer au Seigneur, comme des instruments de l’esprit. Nous charger de notre croix chaque jour, et même à chaque instant, c’est donc apprendre à renoncer, par la foi, à manifester les œuvres mauvaises de la chair, parce que nous croyons que Christ, à la croix, a mis à mort notre ancienne nature de péché.
C’est en Christ que nous sommes passés, par la croix, du royaume de Satan au Royaume de Dieu. Dans ce Royaume de Dieu, la chair ne peut pas pénétrer, et ne peut donc pas nous contrôler, tant que nous savons qui nous sommes, et où nous sommes en Christ, c’est-à-dire du bon côté de la croix, du côté de la résurrection. En effet, l’œuvre de Christ ne s’est pas arrêtée à la croix. La croix a été pour Lui un passage obligé, mais, après la croix, est venue Sa glorieuse résurrection. De même, pour nous tous, la croix est un passage obligé, afin que cette glorieuse résurrection de Christ, qui est aussi la nôtre, puisse aussi se manifester dans notre chair mortelle. Point de résurrection sans mort préalable !
Ainsi, toi tout particulièrement, pasteur ou enseignant, ne demande pas aux brebis du Seigneur de renoncer à elles-mêmes, tant que tu ne leur auras pas d’abord bien fait comprendre en quoi consiste leur nouvelle naissance, et quelle est la vraie nature de leur esprit régénéré, qui est leur véritable personne en Christ.
La compréhension de cette glorieuse réalité devrait normalement nous motiver à nous dépouiller au plus vite de notre ancienne personnalité, et à nous revêtir sans tarder de la nouvelle personne que nous sommes en Christ. Si nous vivions dans la misère, et si l’on nous disait qu’un grand trésor est caché au fond de notre jardin, et que ce serait bien la vérité, est-ce que nous tarderions à aller le déterrer au plus vite ?
Si Dieu nous dit qu’Il a placé au fond de notre être notre véritable personne, et que celle-ci n’a rien à voir avec notre ancienne personnalité, parce qu’elle est semblable à la Personne de notre merveilleux Sauveur et Seigneur, Jésus-Christ, ne sommes-nous pas motivés à tout faire pour la « déterrer », c’est-à-dire pour la manifester au grand jour, au lieu de continuer à vivre dans la misère de la chair ?
Si nous ne sommes pas vraiment motivés à le faire, c’est sans doute que nous n’avons pas encore reçu du Seigneur la pleine révélation de ce que nous sommes en Christ. Comment pourrions-nous être attirés par quelque chose dont nous ne connaissons pas réellement l’immense valeur ! Plus nous connaissons Christ tel qu’Il est vraiment, et plus nous aurons une idée précise de ce que nous sommes aussi dans notre nouvelle personne, parce qu’elle est absolument semblable à Lui. Et plus nous serons alors motivés de nous revêtir de cette nouvelle personne.
« Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité (Éphésiens 4 v. 20 à 24) ».
Le vieil homme est mort, mais il a laissé de profondes traces dans notre âme, tant qu’elle n’est pas transformée par une instruction que nous devons recevoir, et tant que « l’esprit de notre intelligence » n’a pas été renouvelé. « L’esprit de notre intelligence » concerne l’esprit sur lequel est « branchée » notre intelligence. Celle-ci peut en effet être connectée soit à la chair, qui est une manifestation de l’esprit de Satan, soit à notre esprit régénéré, qui est une manifestation de l’Esprit de Dieu.
Cela signifie que nous devons apprendre à « débrancher » de la chair nos pensées, nos raisonnements, et toute notre intelligence, pour les « brancher » sur l’esprit, dans lequel réside le Saint-Esprit. Brancher notre intelligence sur l’esprit, c’est aussi la brancher sur la Parole de Dieu, qui est Esprit et Vie. C’est méditer cette Parole pour la mettre en pratique.
Nous devons savoir qu’en tant que nouvelle création, si nous le croyons, nous avons le pouvoir d’empêcher toutes les œuvres mauvaises de la chair de se manifester. C’est cela « mettre à mort la chair », ou « se dépouiller du vieil homme ».
Et nous avons aussi le pouvoir de manifester le bon fruit de l’Esprit dans toute notre vie pratique. C’est cela « revêtir l’homme nouveau », créé selon Dieu, c’est-à-dire à l’image de Dieu, qui est Christ, dans une justice et une sainteté que produit la Vérité !
Ne nous privons pas de cette grâce.
C’est cela, bien-aimés, renoncer à soi-même et prendre chaque jour sa croix, pour suivre notre Seigneur. Nous pourrons ainsi aller de progrès en progrès, donner de plus en plus un témoignage à la gloire de Dieu, et affermir notre marche chrétienne, dans la perspective de Sa venue proche !
Un message de Henri Viaud-Murat
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