
4. La mort, un ennemi vaincu
Chap: 2 - La résurrection du corps 15 v. 35 à 49 (suite et fin) - Après tout ce qu’on a vu jusqu’ici, on penserait avoir atteint le sommet de notre passage. Or ce n’est pas le cas du tout.
Au contraire, Dieu nous enseigne encore davantage sur le caractère de la résurrection, par des communications qui nous élèvent encore plus haut.
Remarquons bien que ces enseignements continuent à être donnés sous forme de contrastes. Nous en avons déjà vu quatre en rapport avec le corps de résurrection :
- La corruption et l’incorruptibilité.
- Le déshonneur et la gloire.
- La faiblesse et la puissance.
- Le corps animal et le corps spirituel.
Il reste deux autres contrastes à voir dans les versets qui suivent :
- Le premier Adam et le dernier Adam (15 v. 45 et 46).
- Le premier homme et le second homme (15 v. 47 à 49).
Ce sont justement les contrastes qui facilitent la compréhension, et cela semble la raison pour laquelle Dieu nous parle de cette manière ici. Beaucoup de choses dans le ciel ne seront pas comme nous en avons l’habitude sur cette terre. Nous avons déjà médité là-dessus. Et du fait que c’est maintenant la personne du Seigneur Jésus qui est mise au premier plan, alors les contrastes profondément saisissants avec l’homme naturel deviennent très nets, et ces différences font notre plus grand bonheur.
Maintenant la comparaison ne porte plus sur nos corps naturels par rapport à nos corps dans la résurrection, aussi bénie que soit cette comparaison, mais ce sont des personnes qui sont mises en vis-à-vis : l’homme naturel, Adam par rapport au Seigneur Jésus dans la résurrection, celui auquel notre sort est lié éternellement.
C’est cela qui fait la beauté toute particulière de ces versets de 1 Corinthiens 15, et qui leur donne tout leur attrait.
Premier Adam – dernier Adam (15 v. 45 et 46).
C’est ainsi aussi qu’il est écrit : « C'est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant » (15 v. 45).
L’apôtre avait parlé du corps naturel (animal) et du corps spirituel, il est évident qu’il veut maintenant parler des personnes auxquelles ils correspondent et avec lesquelles ils sont en relation. D’un côté, nous avons le premier homme, Adam, et de l’autre, le dernier Adam. Tous les deux ont leurs « familles », à la tête desquelles ils sont, dans une mesure.
Le contraste entre les deux têtes et leurs familles ne peut pas être plus grand. Mais arrêtons-nous d’abord un instant sur le premier homme, Adam.
La foi aime tirer ce qu’elle sait des paroles vivantes de Dieu, y compris ce qui concerne les choses visibles. Ainsi l’apôtre cite un passage de Genèse 2 qui éclaire deux points : premièrement qu’Adam a été formé par Dieu avant d’avoir la vie ; deuxièmement que c’est le souffle de Dieu qui a fait d’Adam « une âme vivante ».
Le corps sans vie jusque-là, a reçu sa destination propre par la vie qui l’a rempli désormais. Tous les descendants d’Adam partagent ce trait avec lui : ils possèdent tous un corps animal, au sens déjà décrit. Néanmoins gardons présent à l’esprit ce qui vient en premier dans cette comparaison : Le premier homme, Adam a reçu la vie par un acte créateur de Dieu, et la vie qu’il a reçue était une vie naturelle, appropriée à cette terre.
Quel contraste, dès lors, quand nous arrivons à la personne de notre Seigneur et Sauveur. Il est appelé le « dernier Adam ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout d’abord cela présuppose que le Seigneur est devenu « homme ». Autrement, Il n’aurait jamais pu être appelé Adam, car Adam signifie « homme ».
Mais Il est infiniment plus qu’un homme, Il est Dieu. Le fait qu’Il soit un esprit vivifiant rend cela très clair, de manière incontestable. Dans ce passage la personne du Seigneur est considérée comme la « Parole » devenue chair, mais surtout en relation avec la résurrection comme la sphère où se déploie la vie qui est en lui.
Il ne possédait pas seulement la vie naturelle, mais aussi la puissance de communiquer la vie à d’autres, une vie spirituelle. Durant les jours de sa chair, Il a pu dire : « Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même » ; et « car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut » (Jean 5 v. 26 et 21).
Tandis que le premier Adam a communiqué le péché et la mort à ses descendants, la parole du dernier Adam s’adresse ainsi à sa famille : « et moi, je leur donne la vie éternelle » (Jean 10 v. 28). Il était venu dans le monde pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (Jean 10 v. 10).
Or maintenant, tous ceux qui, par la foi, écoutent sa voix, ont cette vie. Ils possèdent cette vie dans le Fils ; en celui qui est lui-même la vie éternelle (1 Jean 5 v. 11 et 20). Ainsi, le Père leur a donné le droit d’être appelés enfants de Dieu (1 Jean 3 v. 1), et c’est ce qu’ils sont. Quelle part bienheureuse. Ce qui leur reste, c’est d’attendre avec foi et persévérance le moment où, par la délivrance de leur corps, ils entreront ouvertement dans l’héritage, dont l’Esprit Saint habitant en eux, est déjà les arrhes et le sceau (1 Corinthiens 1 v. 22 ; Éphésiens 1 v. 14).
Une illustration précieuse ou un exemple, de ce que le Seigneur Jésus est un Esprit vivifiant, se trouve en Jean 20. Une fois ressuscité d’entre les morts, Il se tint au milieu de ses disciples et souffla en eux en disant : « recevez le Saint-Esprit » (Jean 20 v. 22). Sans doute les disciples possédaient déjà à ce moment-là la vie spirituelle, éternelle. Ils étaient déjà nés de nouveau. Mais ce que le Seigneur leur a donné à ce moment-là, était sa vie de résurrection, cette « vie en abondance ».
C’est une vie qui existe dans la puissance de la résurrection, une vie de l’autre côté du monde, par-delà la mort. Cependant, aujourd’hui que le Seigneur est au ciel, Il ne donne pas la vie en deux étapes, si l’on peut s’exprimer ainsi. Cette manière spéciale de faire n’a eu lieu qu’au temps de la transition de l’Ancien au Nouveau Testament.
Pourquoi donc Christ est-Il appelé le dernier Adam ? Parce qu’après lui, plus personne ne se lèvera pour fonder une nouvelle famille et en être la tête. Le premier Adam est devenu la tête (ou : chef) de la race humaine, après être tombé dans le péché. Ce n’est qu’une fois sorti du jardin d’Eden qu’il a eu ses fils, des fils de parents déchus (Genèse 4). C’est à cause de cela que la famille du premier Adam est une famille de pécheurs.
En revanche, Christ est mort pour le péché des autres. S’Il n’était pas tombé en terre comme le vrai grain de blé, s’Il n’était pas mort, Il serait resté seul. Mais du fait qu’Il est mort, Il a porté beaucoup de fruit (Jean 12 v. 24). Ainsi, par la résurrection, Il est devenu la tête (ou : chef) de la famille de ceux qui sont rachetés par son sang. Oui, Il est « Adam », le fondateur d’une famille ; mais Il est le « dernier Adam », car après lui, il ne peut pas y en avoir d’autres, et il n’y en n’aura pas qui puissent avoir cette fonction d’un « Adam » dans ce sens. Ce à quoi Dieu est parvenu en lui, selon son conseil, est définitif et subsistera éternellement.
Que son nom soit loué ! Ce fait définitif et cette perfection sont renforcés par la déclaration du verset suivant de 1 Corinthiens 15 : « Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal ; ensuite ce qui est spirituel » (15 v. 46).
N’y a-t-il pas là un ordre ou une succession remarquable de choses si opposées ? Ce qui vient de la nature vient en premier ; ensuite vient ce qui est de l’Esprit. La mort précède la résurrection, comme ce qui a une fin vient avant ce qui n’en a pas.
L’apôtre Paul ne développe pas ici une quelconque nouvelle doctrine, mais il constate des faits historiques. En mettant en premier l’affirmation négative, que le spirituel n’est pas le premier, il semble montrer que certains de ses lecteurs voyaient les choses autrement, et étaient enclins à philosopher sur cette question, au lieu de s’en tenir strictement aux faits manifestés par Dieu. Ils préféraient des raisonnements abstraits, et concluaient volontiers que le spirituel devait précéder ce qui est naturel ou animal, et que c’était donc la seule chose durable.
En disant cela, on était tout près de nier entièrement la résurrection corporelle. Or, en indiquant l’ordre historique, l’écrivain inspiré prive de telles conclusions de toute base. Ce qui est spirituel, c’est-à-dire ce qui a son origine dans la puissance de l’esprit, vient après ce qui est naturel. Le naturel suit certes son cours jusqu’au but qui lui a été assigné, mais au moment décidé par Dieu, il lui faudra faire place au spirituel, à ce qui n’a pas de fin.
Premier homme, second homme (15 v. 47 à 49).
Dans les versets 47 à 49, un autre groupe de contrastes nous est présenté. Je dis : « groupe », parce que les contrastes entre le premier et le second homme se répercutent aussi de manières opposées dans chacune de leur famille. « Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est du ciel » (15 v. 47).
Ici, l’origine et la constitution matérielles du premier homme sont mis en contraste avec l’origine céleste du second. Remarquons avec quel soin et quelle retenue il est parlé du mystère de la personne de notre Seigneur et de son incarnation.
Ce qui est naturel est défini avec précision : c’est « de la terre, terrestre ». Certes ce qui est céleste est ramené à son origine : « du ciel », mais cela reste vague. Le premier homme est terrestre quant à son origine, quant à sa constitution et à sa destination. Il est à la fois de la terre et pour la terre. Même s’il a été placé au jardin d’Eden à l’origine, il n’était quand même pas fait pour le ciel.
Cependant, le second homme est expressément du ciel. En Jean 3, il est dit : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous » (Jean 3 v. 31) : « Car je suis descendu du ciel » (Jean 6 v. 38) : « Car moi je procède de Dieu et je viens de lui » (Jean 8 v. 42). Celui qui a exprimé de telles paroles, et d’autres semblables, a été un vrai homme, né de femme (Galates 4 v. 4), mais quant à son être et son origine, Il n’était ni terrestre ni de la terre, mais Il était du ciel. C’est dans cette mesure qu’Il porte le titre de « second homme ».
Tous ceux qui étaient avant lui étaient de la première catégorie : de la terre et pour la terre. La question du péché n’est même pas abordée ici. Il s’est passé des milliers d’années avant la venue de celui qui a pu être appelé à bon droit le « second homme ».
Caïn n’a pas été le second homme ; il n’était qu’une reproduction du premier homme. Et il en a été de même pour tous ceux qui sont venus après lui : Ils ne comptent pas dans le dénombrement de Dieu puisqu’ils sont tous de la même nature, ils sont tous de simples « copies du premier homme ».
Seul le Seigneur Jésus est le second homme, un nouvel homme, un homme du ciel. Combien cela nous rend heureux. Car il semble que l’apôtre ne se réfère pas seulement au secret de l’incarnation de Christ (c’est certes le premier point de vue), mais aussi au fait qu’un jour Il viendra en tant que vainqueur triomphant et en tant que Seigneur de la création, ayant le pouvoir de donner la vie. Voilà, chers amis, notre Seigneur et Sauveur dans son caractère de « second homme ».
Après que les deux têtes des deux grandes familles ont été présentées dans le bon ordre, un ordre approprié et juste, et cela en contraste l’une avec l’autre, l’Esprit Saint relie chaque famille avec la tête qui lui correspond : « Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes » (15 v. 48).
Comme dans le verset précédent, l’écrivain n’utilise aucun verbe dans ce verset, de sorte que son sens littéral est : « Tel le terrestre, tels aussi les terrestres ; et tel le céleste, tels aussi les célestes ».
Il est évident qu’il voulait éviter toute référence au temps, et ne voulait nommer que ce qui est caractéristique. Il y a donc une harmonie de genre entre la racine et les branches. Effectivement, la famille humaine n’est rien d’autre qu’Adam, multiplié et copié d’innombrables fois. En vis-à-vis, la famille des rachetés reflétera des millions de fois, quant à l’esprit et quant au corps, la gloire de l’homme du ciel.
Ne perdons pas de vue que Paul parle de ce qui est caractéristique quant à notre corps. Il fait à cet égard deux déclarations. La première tout à fait significative : Adam est terrestre, et tous ceux qui viennent après lui le sont également : terrestres, et de poussière. De nature, nous sommes tous des enfants d’Adam.
Mais de l’autre côté, il y a Christ, le « second homme ». Il est le céleste, et tous ceux qui sont siens lui sont semblables et sont des « célestes ». C’est la deuxième déclaration. Cependant, l’écrivain ne va pas jusqu’à dire que les siens sont du ciel comme Christ, ce qui équivaudrait à une égalité intolérable avec Christ, et ne correspondrait en aucun cas à la vérité. Mais ce qu’il dit par l’inspiration du Saint-Esprit, est ceci : Il y a des « célestes », et par cela, ils sont semblables à leur tête.
Or, je ne doute pas que, selon les pensées de Dieu, nous, les croyants, sommes déjà aujourd’hui des « célestes ». Car nous sommes liés indissolublement à Christ, la tête ; avec celui qui n’est pas seulement le dernier Adam et le second homme, mais qui est aussi le « céleste ».
Nous appartenons donc déjà à sa famille. Mais ici, il est plutôt question de notre corps dans la résurrection, de notre conformité à son corps de gloire (Philippiens 3 v. 21). Le verset suivant, qui termine et résume la suite de pensées des versets précédents, le souligne très nettement : « Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste » (1 Corinthiens 15 v. 49).
C’est le dernier contraste présenté dans ce passage, quelle déclaration triomphale de la vérité en question. Or, on remarque tout d’abord que nous trouvons ici des verbes, alors qu’il n’y en avait pas dans les versets précédents (dans le texte grec). Mais ce n’est pas tout. L’apôtre ne parle plus à la troisième personne, mais à la première, en disant : « Nous ». Cela donne une note concrète et personnelle au passage. Oui, il s’agit de nous-mêmes, bien-aimés. Cela ne remplit-il pas notre cœur d’allégresse ?
C’est à notre égard, « nous » les enfants de Dieu, que Dieu a en vue quelque chose d’aussi merveilleux.
Les temps utilisés méritent aussi d’être soigneusement notés : « Nous avons porté », « nous porterons ». L’un est au passé, l’autre au futur. Pourquoi l’apôtre se sert-il du passé pour dire : « Comme nous « avons porté » l’image de celui qui est poussière » ? Ne portons-nous pas cette image encore aujourd’hui ? Pourquoi alors : « Nous « avons porté » ?
Apparemment, il voit les saints de Dieu si parfaitement en Christ, qu’il considère l’image qu’ils portent du mortel comme relevant déjà du passé. Son langage est audacieux comme c’est toujours le cas pour le langage de la foi. Pour lui, les promesses de Dieu sont des « faits », comme en Romains 8 : « Il les a aussi glorifiés ».
Il se voit ainsi déjà au moment de la résurrection, et s’exclame triomphalement : « Nous avons porté », « nous porterons ». Lorsque ce grand évènement aura lieu, ces temps passé et futur des verbes correspondront tout à fait à la vérité. Ce ne seront plus des choses vraies seulement pour la foi, mais elles seront aussi vraies dans le sens absolu : nous « avons porté » l’image du terrestre quant à notre corps, ce qui sera alors définitivement passé ; et nous « porterons » éternellement l’image du céleste. Dieu nous « a prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8 v. 29).
L’image que nous portons aujourd’hui avec notre corps, provient effectivement du terrestre, c’est-à-dire d’Adam. L’image que nous porterons dérive aussi réellement du céleste, c’est-à-dire de Christ. En revanche, nous ne pouvons concevoir le moins du monde comment nos corps seront constitués lors de la résurrection, à quoi ils ressembleront, de quelles facultés ils disposeront ; et encore moins pouvons-nous les décrire.
Il nous suffira, bien-aimés, et il nous suffit déjà aujourd’hui, de savoir que ce que nous porterons sera son image, l’image de celui qui nous a aimé qui s’est livré lui-même pour nous.
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