2. Avec Dieu  dans le désert

2. Avec Dieu dans le désert

Chap: 2 - À Mara et à Élim - Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ? Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert.

« Et ils vinrent à Mara ; mais ils ne pouvaient boire des eaux de Mara, car elles étaient amères : c’est pourquoi son nom fut appelé Mara. Et le peuple murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ? Et il cria à l’Éternel ; et l’Éternel lui enseigna un bois, et il le jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces » (Exode 15 v. 23 à 25).

De la mer Rouge au Sinaï.

Le pèlerinage du peuple d’Israël dans le désert, tel qu’il est décrit dans les chapitres 15 à 18 de 1’Exode, porte un caractère tout à fait particulier. Il couvre une période inférieure à trois mois (19 v. 1).

La traversée du désert a toutefois duré quarante ans, comme nous le savons. Mais cette première étape comporte ceci de particulier, quelle était entièrement placée sous le signe, le principe, de la grâce de Dieu. C’est aussi la raison pour laquelle cette courte période se termine par un beau type du Millénium (chap. 18). Nous ne considérerons cependant pas ce chapitre dans le cadre de cet ouvrage.

Comme nous l’avons déjà vu, après avoir délivré d’une manière miraculeuse les fils d’Israël de leurs ennemis, Dieu, dans sa grâce illimitée, les a conduits à travers le désert. Mais maintenant, dans chacun des chapitres 15, 16 et 17, nous trouvons des murmures de leur part, des murmures d’incrédulité, d’obstination. Voyons-nous alors aussi Dieu les reprendre ou même les punir pour cela ? Absolument pas ! Leurs murmures n’étaient-ils donc pas répréhensibles aux yeux de l’Éternel ? Oui, certainement !

Mais Dieu les portait et les supportait avec une grande grâce et une grande patience, parce que les fils d’Israël n’étaient pas sous la loi, mais sous la grâce. Tel était le véritable motif des voies pleines de patience de Dieu envers eux. Plus leurs murmures étaient violents, plus il faisait abonder sa grâce à leur égard. Cela nous rappelle malgré nous un verset de Romains 5 : « Mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (v. 20).

Parce que précisément, ce principe caractérise aujourd’hui notre position, nous trouvons dans les chapitres mentionnés de nombreux enseignements qui peuvent s’appliquer directement à nous. En fait, ils nous offrent un témoignage extrêmement précieux de la grâce de Dieu – la faveur dans laquelle nous sommes aujourd’hui (Romains 5 v. 2).

Dieu ne changea de manière d’agir à l’égard des fils d’Israël que lorsqu’ils arrivèrent dans le désert de Sinaï et que, « devant la montagne », ils se placèrent volontairement sous la loi (Exode 19) : il les jugea dès lors, eux et leurs transgressions, selon la justice de son gouvernement. Ils s’étaient mis sous la loi, ils avaient pensé pouvoir faire « tout ce que l’Éternel a dit ».

Dieu s’est alors vu contraint de juger immédiatement toute transgression et toute révolte de leur part selon les exigences de la loi et de sa sainteté. Voilà ce qui a caractérisé la seconde grande étape de la traversée du désert, d’environ quarante ans. Il est cependant manifeste – et à la gloire de Dieu également – que la loi n’a pas régné sans mélange, mais que la grâce divine est aussi toujours intervenue.

La leçon de Mara.

Dieu fit marcher les fils d’Israël trois jours dans le désert sans qu’ils trouvent d’eau. Et quand ils arrivèrent finalement à Mara, et en ont enfin découvert, elle était si amère qu’ils ne pouvaient pas la boire. Pourquoi donc ? Dieu prenait-il plaisir à les tourmenter ?

Telle est toujours la pensée que Satan cherche à nous suggérer, quand Dieu permet que nous soyons assaillis par des tentations. Non, « ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes » (Lamentations 3 v. 33). La leçon que les Israélites devaient apprendre alors et que nous avons à apprendre aujourd’hui est celle-ci : qu’ici-bas, nous « dépendons de Dieu » pour chaque goutte d’eau. Il n’y a absolument rien en nous à quoi nous puissions nous fier.

Qu’il s’agisse du service, du combat ou de la marche, nous ne disposons d’aucune ressource en nous-mêmes. Combien nous avons de peine à l’apprendre ! Qu’il nous est difficile de réaliser que nous sommes absolument sans force et impuissants. Dieu se sert de telles mises à l’épreuve dans le désert pour nous enlever toute confiance en nous-mêmes. Nous devons nous en remettre totalement à lui. Existe-t-il quelque chose de meilleur dans ce monde que de dépendre entièrement de lui ?

Dieu doit parfois nous montrer ce qui est dans notre cœur pour nous amener à discerner alors aussi ce qu’il y a dans son cœur pour nous. Nous faisons souvent la même expérience que les Israélites à Mara. Après trois jours de marche sans trouver d’eau, ils crurent avoir atteint enfin l’objet de leurs désirs et, dans l’indépendance de Dieu, ils étendirent leurs mains pour se servir.

Et quand, ensuite, ils eurent ces eaux à leur disposition, ils durent constater qu’elles étaient amères. Qui d’entre nous n’a pas déjà essayé d’obtenir une chose ou une autre indépendamment de Dieu ? Mais combien les résultats d’actions de propre volonté sont amers, combien les circonstances aussi sont amères, quand nous les traversons sans Dieu.

« Et le peuple murmura contre Moïse, disant : Que boirons-nous ? » Ce qui était dans leurs cœurs : l’incrédulité se manifeste ici, et cet état devait leur être révélé. Quelques jours seulement s’étaient écoulés depuis qu’ils avaient chanté avec des cœurs débordant de joie pour louer et célébrer leur Rédempteur.

Maintenant, le cantique de la délivrance s’était subitement arrêté sur leurs lèvres et ils murmurèrent contre Moïse. Était-il imaginable que Dieu les ait délivrés en leur faisant traverser la mer Rouge, pour les laisser mourir de soif dans le désert ? Pourrait-il jamais abandonner les objets de son amour  ? S’agissait-il d’un manque d’amour de sa part si maintenant les eaux de Mara aussi s’avéraient amères ?

Nous pouvons retenir ici deux leçons, quand nous avons à traverser des circonstances semblables. La première est que les eaux amères de Mara ne révèlent pas ce qui est dans le cœur de Dieu. Ce cœur a été manifesté à un tout autre endroit et d’une manière complètement différente : à la croix de Golgotha et dans la rédemption.

C’est ce dont parle le « bois » que l’Éternel enseigna à Moïse et qui, jeté dans les eaux amères, les rendit douces. Dieu ne nous conduit pas à « Mara » pour nous faire douter de son amour. À la croix de Christ, il a établi le constat complet de son amour envers nous (Romains 5 v. 8), de sorte que la seule réponse que nous pouvons apporter quand nous sommes à « Mara », est que nous avons quelque chose à apprendre.

Qu’avons-nous toujours à apprendre ? Que nous dépendons totalement de Dieu pour chaque goutte d’eau, pour tout ce qui rafraîchit notre âme. Mais en elles-mêmes les circonstances éprouvantes ne sont pas le miroir du cœur de Dieu. Toutefois, si nous introduisons la croix de Christ comme expression suprême de l’amour de Dieu dans nos circonstances, elles perdent leur amertume. Nous serons ainsi gardés de douter de l’amour de Dieu dans les épreuves.

Mais ensuite, nous devons aussi apprendre à appliquer la mort à la chair. Dieu s’est servi de ce qui signifiait la mort (les eaux amères de Mara) pour la vie. Après avoir été guéri de sa grave maladie, Ézéchias a exprimé cette vérité en ces termes : « Seigneur, par ces choses on vit, et en toutes ces choses est la vie de mon esprit » (Ésaïe 38 v. 16).

Le Nouveau Testament la rend ainsi : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8 v. 13). Si nous apportons de cette manière aussi la croix de Christ dans l’amertume des eaux de Mara, acceptant les épreuves comme moyen pour être délivrés de l’activité de la chair, et, comme moyen pour être bénis, les eaux amères deviendront douces.

Nous serons même capables de nous glorifier dans les tribulations (Romains 5 v. 3), parce qu’au travers de ce qui nous paraît si amer, le rafraîchissement et la guérison sont obtenus. L’énigme de Samson se vérifie à nouveau : « De celui qui mange est sorti le manger, et du fort est sortie la douceur » (Juges 14 v. 14). Je crois que nous pouvons lier les deux pensées au « bois », à la croix de Christ.

L’obéissance (Exode 15 v. 25 et 26).

Nous trouvons ensuite un principe extrêmement important, qui s’appliquait aux croyants de l’Ancien Testament et qui conserve toute sa validité pour ceux du Nouveau Testament aussi : la bénédiction de Dieu dépend de l’obéissance des rachetés et, de ce fait, de leur marche.

« Là il lui donna un statut et une ordonnance, et là il l’éprouva, et dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux, et si tu prêtes l’oreille à ses commandements, et si tu gardes tous ses statuts, je ne mettrai sur toi aucune des maladies que j’ai mises sur l’Égypte, car je suis l’Éternel qui te guérit » (v. 25 et 26).

Dieu les préserverait des maladies de l’Égypte s’ils écoutaient attentivement la voix de l’Éternel, leur Dieu et faisaient ce qui lui plaisait. Ne pensons pas que cela concerne uniquement le peuple terrestre de Dieu sous la loi ! En effet, d’une part, comme nous l’avons vu, Israël n’était à cette époque pas encore sous la loi. Et d’autre part, ce principe se retrouve partout dans les Saintes Écritures, dans le Nouveau Testament y compris.

Les paroles du Seigneur en Jean 14, par exemple, en sont aussi l’expression : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (v. 23). À part le fait que l’obéissance est le vrai test de l’amour, nous apprenons ici, que l’amour du Père diffère selon son gouvernement envers ses enfants, et qu’il dépend de la mesure de leur obéissance.

Nous ne pourrons jamais assez insister sur ce principe. Le Père vient à ceux qui sont obéissants, il fait sa demeure chez eux. Il s’agit ici de la jouissance de la proximité de Dieu, et non pas simplement de l’habitation du Saint-Esprit dans le croyant. Nous craignons que de nombreux enfants de Dieu ne jouissent guère de leurs bénédictions.

Une marche négligente, indépendante en est pratiquement toujours la raison. On ne recherche pas la volonté de Dieu ; on fait plutôt ce qui paraît bon à ses propres yeux. Est-il étonnant que le cœur se refroidisse, qu’il devienne superficiel et indifférent ? Un tel état ne permet pas de jouir de l’amour du Père, ni de faire l’expérience que le Seigneur Jésus se révèle au cœur (v. 21).

Les bénédictions spirituelles appartiennent certes à tous les rachetés (Éphésiens 1 v. 3), mais seuls en jouissent ceux qui étudient avec zèle la parole de Dieu, pour y trouver les pensées de Dieu et les mettre ensuite en pratique. À cet égard, rien n’égale une marche dans l’obéissance à la parole de Dieu. Toutes les bénédictions et la joie que nous avons perdues par notre indépendance et notre désobéissance seront un jour pleinement révélées devant le tribunal de Christ.

Les fils d’Israël en tout cas prenaient maintenant conscience qu’ils avaient affaire à Dieu. Il leur faisait connaître sa volonté par des commandements et des statuts. Et du fait qu’ils n’avaient plus à faire au Pharaon, mais au Dieu vivant, ils ont appris à connaître Dieu sous un nouveau caractère : comme l’Éternel qui les guérissait. Il est vrai que Dieu les a éprouvés et il nous éprouve.

Il sait ce qu’il y a dans nos cœurs, alors que nous l’ignorons souvent. Aussi, nous met-il à l’épreuve. Mais il le fait par amour, pour se révéler comme le Seigneur qui nous guérit.

Rafraîchissement et protection (Exode 15 v. 27).

« Puis ils vinrent à Élim, où il y avait douze fontaines d’eau et soixante-dix palmiers ; et ils campèrent là, auprès des eaux » (v. 27).

Ce n’est certes pas sans raison qu’il est parlé d’abord de la bénédiction résultant de l’obéissance et ensuite seulement « d’Élim » avec ses fontaines et ses palmiers. Après toutes leurs épreuves, les fils d’Israël ont trouvé là un plein rafraîchissement et une parfaite protection.

Le Berger d’Israël qui « mène Joseph comme un troupeau » (Psaume 80 v. 1), qui paît son troupeau comme un berger (Ésaïe 40 v. 11), leur faisait éprouver maintenant ses compassions. Et ce que le prophète Ésaïe dit dans un autre passage à son sujet s’est vérifié : « Car celui qui a compassion d’eux les conduira et les mènera à des sources d’eau » (Ésaïe 49 v. 10).

Il nous conduit aussi continuellement à des sources surabondantes de rafraîchissement, qu’il s’agisse de notre marche personnelle ou collective. Que notre Seigneur est bon ! Nous avons déjà fait des expériences avec lui dans le désert et nous pouvons dire avec hardiesse : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien » (Psaume 23 v. 1). Seul un cœur qui se confie entièrement en lui, qui regarde à lui et non pas aux circonstances du désert, peut s’exprimer ainsi.

Les nombres « douze » et « soixante-dix » sont deux symboles différents de la perfection. Ils figurent ici d’une part un rafraîchissement parfait (« douze fontaines d’eau ») et d’autre part une protection parfaite (« soixante-dix palmiers »). Il est alors remarquable qu’en relation avec l’envoi de ses disciples, le Seigneur Jésus se serve de ces deux nombres.

 Il envoie une fois les douze (Luc 9 v. 1 et 2), et, dans le chapitre suivant, les soixante-dix (Luc 10 v. 1). Dans les deux cas, il voulait, par leur moyen, faire parvenir au peuple les bénédictions qui lui étaient destinées. Ainsi, les douze fontaines d’eau et les soixante-dix palmiers à Élim, semblent également indiquer certains instruments que Dieu a appelés et qu’il emploie pour la bénédiction et la consolation des siens. N’avons-nous pas déjà souvent expérimenté un de ces « Élim », alors que nous étions réunis au nom du Seigneur Jésus et qu’il nous a dispensé sa bénédiction par ses serviteurs, qu’il nous a donné la « nourriture au temps convenable » (Matthieu 24 v. 45) ?

Mais remarquons l’ordre : « Mara » précède « Élim » ! Les fleuves de rafraîchissement d’« Élim » ne peuvent se déverser librement que lorsque nous avons appris à « Mara » ce que signifie se tenir pour morts au péché et se confier en Dieu plutôt qu’en la chair. Il est vrai que nous n’aurons jamais terminé d’apprendre ces choses tant que nous serons sur la terre.

Mais, quant au principe, nous devrions toutefois en avoir fait l’expérience et nous efforcer de rester dans une telle attitude. Alors le Seigneur, plein de grâce, nous sera en aide dans toute notre imperfection, et veillera à ce que nous ne manquions de rien.

Mais sans la foi, nous ne pouvons pas suivre le chemin de la foi, et la chair n’est pas la foi.

 

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