4.La conversion : qu’est-ce que c’est ?

4.La conversion : qu’est-ce que c’est ?

Fondamentaux bibliques.1 - Nous tenons particulièrement à souligner au lecteur chrétien l’importance capitale de chercher à trouver toutes ses ressources dans le Dieu vivant.

Nous nous sommes écartés de ce point pour un instant, afin de lancer un avertissement à l’oreille de tout inconverti et insouciant, qui s’emparerait de ce document. Nous prions instamment ce dernier de se tourner vers Dieu, et nous prions le chrétien de chercher à mieux connaître celui vers lequel, par grâce, il s’est tourné. Nous avons ces deux objectifs devant nous en écrivant ces lignes sur le grand sujet de la « conversion ». Nous pouvons vraiment dire que nous désirons voir des âmes précieuses se convertir à Dieu, et que nous désirons voir des âmes converties, être bien plus heureuses en Dieu.

Nous sommes de plus en plus convaincus de l’importance pratique que revêt pour les chrétiens, la preuve dans leur vie quotidienne, qu’ils ont trouvé en Dieu le repos complet de leur cœur. Cela a un poids immense auprès des gens du monde.

C’est un grand point gagné lorsque nous sommes capables, par la grâce, de dire au monde que nous sommes indépendants de lui ; et que la seule façon d’y parvenir est de vivre dans le sentiment permanent de ce que nous avons en Dieu. Cela donnerait une élévation morale à toute notre vie et à notre caractère. Cela nous délivrerait complètement de cette forte tendance à nous appuyer sur des appuis humains.

Combien nous sommes enclins à rechercher, en toute occasion, la sympathie, le secours et les conseils de nos semblables ; au lieu de nous tourner directement et exclusivement vers Dieu. C’est une grave erreur. C’est en principe abandonner la fontaine d’eau vive et se creuser des citernes crevassées qui ne peuvent retenir l’eau : « … mon peuple a commis un double péché : Ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau » (Jérémie 2 v. 13).

À quoi pouvons-nous nous attendre ? Quel en sera le résultat ? La stérilité et la désolation. Notre Dieu, dans sa fidélité envers nous, fera en sorte que notre prochain nous trahisse, afin que nous apprenions la folie de nous appuyer sur le bras de la « chair ».

Écoutez ce que dit le prophète sur cette grande question pratique : « Ainsi parle l'Eternel : Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l'Eternel ! Il est comme un misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur ; il habite les lieux brûlés du désert, une terre salée et sans habitants » (Jérémie 17 v. 5 et 6).

Mais remarquez le contraste. « Béni soit l'homme qui se confie dans l'Eternel, et dont l'Eternel est l'espérance ! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit » (Jérémie 17 v. 7 et 8).

Oh ! lecteur, c’est une grande réalité que de s’appuyer sur le bras du Dieu vivant, de trouver en lui notre soulagement et notre ressource à tout moment, en tout lieu et en toutes circonstances. Il ne déçoit jamais un cœur qui se confie en lui. Il ne nous décevra jamais. Il peut juger bon de nous faire attendre une réponse à notre prière, mais le temps que nous passons à attendre ne sera pas perdu.

Lorsque la réponse arrive, nos cœurs sont remplis de louanges, et nous pouvons dire : « Oh ! combien est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui cherchent en toi leur refuge, à la vue des fils de l'homme ! » (Psaume 31 v. 19).

C’est une grande chose de pouvoir faire confiance à Dieu devant les hommes, de confesser qu’il est capable de répondre à toutes nos requêtes. Mais cela doit être une réalité, et non une simple profession de foi sans fruits. Il ne sert à rien de parler de s’appuyer sur Dieu, alors que, d’une manière ou d’une autre, nous comptons sur nous-même ou sur les hommes pour nous aider. C’est une triste illusion.

Mais, hélas ! combien de fois, nous tombons sous le pouvoir de l’émancipation. Nous adoptons le langage de la dépendance envers Dieu, mais en réalité, nous comptons plutôt sur l’homme et lui faisons connaître nos besoins. Nous nous trompons nous-mêmes et déshonorons Dieu, et le résultat final est la déception et la confusion.

Lecteur, examinons attentivement et honnêtement cette question. Veillons à bien comprendre le sens de ces précieuses paroles : « Tourné vers Dieu ». Elles contiennent l’essence même du vrai bonheur et de la vraie sainteté. Quand le cœur est vraiment tourné vers Dieu, il a trouvé le vrai, le divin secret de la paix, du repos et de la pleine satisfaction ; il trouve tout en Dieu et n’a aucune raison de se tourner vers la créature. Suis-je dans une incertitude quelconque ? Je peux me tourner vers Dieu pour qu’il me guide.

Il a promis de me guider, quelle direction parfaite il nous donne. L’homme peut-il faire mieux pour moi ? Certainement pas. Dieu voit la fin dès le début. Il connaît toutes les orientations, tous les biens, toutes les racines et tous les problèmes de mon cas. Il est un guide infaillible. Sa sagesse est infaillible et, de plus, il m’aime parfaitement. Où pourrais-je trouver un meilleur guide ?

Suis-je dans le besoin ? Je peux joyeusement m’adresser à Dieu à ce sujet. Il est le possesseur du ciel et de la terre, ne l’oublions pas. Les trésors de l’univers sont à sa disposition. Il peut m’aider s’il juge que cela est bon pour moi ; sinon, la pression négative qu’il exercera sur mon cœur sera bien meilleure pour moi que le soulagement : « … mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Philippiens 4 v. 19).

N’est-ce pas suffisant ? Pourquoi se détourner d’un tel Dieu et de s’adresser à un être humain pour répondre à nos besoins ? En réalité, c’est abandonner le fondement de la foi, la vie d’une simple dépendance envers Dieu. C’est en fait déshonorer notre Père.

Si je demande de l’aide à mon prochain, cela revient à dire que Dieu m’a abandonné ou qu’il n’est pas vraiment le Créateur de toute chose. C’est en réalité trahir mon Père aimant qui m’a accueilli, corps, âme et esprit, pour subvenir à mes besoins pour ce temps et pour l’éternité. Il s’est engagé à pourvoir à tous mes besoins, si nombreux, si grands, si variés soient-ils : « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Romains 8 v. 32).

Mais nous entendons parfois des gens dire que le Seigneur leur a demandés, ou leur a mis dans le cœur, de s’adresser à une ressource humaine. Cela est possible si la personne en question est un ami de Dieu ; mais dans la majorité des cas, c’est une démarche très discutable. Il est peu probable que notre Dieu nous conduise un jour à abandonner la source d’eau vive pour nous réfugier dans une citerne crevassée. Sa Parole dit : « Invoque-moi au jour de la détresse ; je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Psaume 50 v. 15).

Certes, Dieu utilise la créature pour répondre à nos besoins, mais c’est une tout autre affaire. L’apôtre béni pouvait dire : « Dieu qui console ceux qui sont abattus nous a consolés par la venue de Tite » (2 Corinthiens 7 v. 6). Paul cherchait du réconfort auprès de Dieu, et Dieu a envoyé Tite pour le réconforter. Si Paul avait cherché du réconfort auprès de Tite, il aurait été déçu.

Il en est ainsi dans tous les cas. Notre référence immédiate et exclusive doit être Dieu dans tous nos besoins. « Nous nous sommes détournés des idoles vers Dieu », et c’est pourquoi, dans chaque situation difficile, il est notre ressource sûre. Nous pouvons tous nous tourner vers lui pour obtenir des conseils, du secours et la délivrance, de la sympathie, : « Oui, mon âme, confie-toi en Dieu ! Car de lui vient mon espérance. Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut ; ma haute retraite : je ne chancellerai pas » (Psaume 62 v. 5 et 6).

Cette habitude bénie de ne regarder qu’à Dieu nous amènera-t-elle à sous-estimer les canaux par lesquels sa précieuse grâce coule vers nous ? C’est tout le contraire. Comment pourrais-je sous-estimer celui qui vient à moi directement de Dieu, comme son instrument manifeste, pour répondre à mes besoins ? Impossible.

Mais je l’apprécie comme un canal, au lieu de m’adresser à lui comme une source. Cela fait toute la différence. Nous ne devons jamais oublier que la véritable conversion signifie que nous sommes amenés à Dieu ; et très certainement, si nous sommes amenés à Dieu, c’est pour que nous trouvions en lui un objet parfait pour notre cœur, une ressource parfaite pour toutes nos exigences, du début à la fin.

Une âme vraiment convertie est celle qui s’est détournée de toute confiance dans la créature, des espoirs humains et des attentes terrestres, pour trouver tout ce qu’elle veut dans le Dieu vivant et vrai, et cela, pour toujours.

Servir le Dieu vivant et vrai.

Nous sommes maintenant appelés à considérer un point profondément pratique de notre sujet. Il est contenu dans la phrase : « Servir le Dieu vivant et vrai ».

Cette phrase est d’un grand intérêt pour toute âme véritablement convertie, pour tout véritable chrétien. Nous sommes appelés à « servir ». Toute notre vie, depuis le moment de notre conversion jusqu’à la fin de notre carrière terrestre, doit être caractérisée par un esprit de renoncement, de service véritable, sérieux et intelligent.

C’est notre grand privilège, pour ne pas dire notre devoir sacré. Peu importe notre sphère d’action, notre ligne de vie ou notre vocation ; une fois convertis, nous n’avons qu’une chose à faire : servir Dieu. S’il y a quelque chose dans notre vocation qui soit contraire à la volonté révélée de Dieu, contraire à l’enseignement direct de sa Parole, alors nous devons l’abandonner immédiatement, quel qu’en soit le prix. La toute première étape d’un serviteur obéissant est de sortir d’une fausse position.

Supposons par exemple que le propriétaire d’un débit de boissons se convertisse à Dieu. Que doit-il faire ? Peut-il continuer à exercer une telle activité ? Peut-il demeurer fidèle à un tel appel auprès de Dieu ? Peut-il continuer à vendre ce qui entraîne la ruine, la misère, la dégradation, la mort et la perdition pour des milliers et des centaines de milliers de personnes ? Peut-il servir le Dieu vivant et vrai dans le bar d’un débit de boissons ?

Nous ne pouvons pas le croire. Cela peut paraître dur, sévère et borné. Nous n’y pouvons rien. Nous devons écrire ce que nous croyons être la vérité. Nous sommes persuadés que le premier acte d’un tenancier de café converti, devrait être de fermer son magasin et de tourner le dos, avec une décision sévère, à un métier aussi athée et horrible. Parler de servir Dieu dans une telle occupation est, à notre avis, une misérable illusion.

On peut sans doute dire la même chose de beaucoup d’autres vocations, et le lecteur peut être disposé à se demander : « Que doit faire un chrétien ? Comment peut-il s’en sortir ? » Notre réponse est simple : nous sommes appelés à servir Dieu, et tout doit être jugé selon ce critère. Le chrétien doit se poser cette question : « Puis-je remplir les devoirs de cette situation pour la gloire de Dieu ? »

Si ce n’est pas le cas, il doit l’abandonner. Si nous ne pouvons pas associer le nom de Dieu à notre vocation dans la vie, alors, assurément, si nous voulons marcher avec Dieu, si nous cherchons à le servir, si notre seul désir est d’être trouvés agréables à ses yeux, alors nous devons abandonner cette vocation et nous tourner vers Christ, pour qu’il ​​nous ouvre un chemin sur lequel nous puissions marcher pour sa louange.

C'est ce qu'il fera, béni soit son nom. Il ne déçoit jamais une âme confiante. Tout ce que nous avons à faire, c'est de nous attacher à lui avec détermination, et il nous ouvrira la voie. Cela peut paraître difficile au début. Le chemin peut paraître étroit, rocailleux, solitaire ; mais notre simple devoir est de rester entièrement pour Dieu, et de ne pas rester une heure en rapport avec quoi que ce soit qui soit contraire à sa volonté révélée.

Une conscience tendre, un œil simple, un cœur dévoué, régleront bien des questions, résoudront bien des difficultés, supprimeront bien des barrières. En fait, les instincts mêmes de la nature divine, s'ils sont seulement autorisés à agir, guideront bien des incertitudes : « L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres » (Matthieu 6 v. 22).

Lorsque le but de notre cœur est de rester fidèle au Christ, fidèle à son nom et à sa cause, fidèle à sa Parole et au service de Dieu ; alors le Saint-Esprit ouvre les précieux trésors de la révélation divine à sa vie. Il déverse alors un flot de lumière vivante sur notre compréhension spirituelle, de sorte que nous voyons le chemin du service aussi clair qu’un rayon de soleil devant nous, et nous n’avons plus qu’à le parcourir d’un pas ferme.

Mais nous ne devons jamais perdre de vue, un seul instant, le grand fait que nous sommes convertis au service de Dieu. Le résultat de notre vie doit toujours prendre la forme du service du Dieu vivant et vrai. À l’époque où nous n’étions pas convertis, nous adorions des idoles et nous nous livrions à diverses convoitises et plaisirs ; maintenant, au contraire, nous adorons Dieu dans l’Esprit et nous sommes appelés à le servir de toute notre force.

Nous nous sommes tournés vers Dieu pour trouver en lui notre repos et notre parfaite satisfaction. Il n’y a rien dans toute la gamme des besoins d’une créature, pour le temps et l’éternité, que nous ne puissions trouver en notre Dieu et Père, il est très généreux.

Il a accumulé en Christ, le Fils de son amour, tout ce qui peut satisfaire les désirs de la vie nouvelle en nous. C'est notre privilège d'avoir Christ demeurant dans nos cœurs par la foi, et d'être tellement enracinés et fondés dans l'amour, que nous sommes capables de comprendre avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l'amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que nous soyons remplis de toute la plénitude de Dieu.

Ainsi remplis, satisfaits et fortifiés, nous sommes appelés à nous consacrer, esprit, âme et corps, au service du Christ, nous sommes morts à nous-même. Nous sommes devenus persévérants par sa grâce, inébranlables, sanctifiés, travaillant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur.

Nous ne devrions rien avoir d’autre à faire dans ce monde. Tout ce qui ne peut être fait au service du Christ ne doit pas être fait du tout. Cela simplifie étonnamment la question. C’est notre doux privilège de tout faire au nom du Seigneur Jésus et pour la gloire de Dieu. Nous entendons parfois des gens parler d’un « appel profane », par opposition à ce qui est « sacré ». Nous nous interrogeons sur la justesse d’une telle distinction. Paul a construit des tentes et implanté des églises, mais dans les deux cas, il n’a servi que le Seigneur Christ.

Tout ce que fait un chrétien doit être sacré, car c'est un service rendu à Dieu. Si nous nous en souvenons, nous pourrons relier les plus simples devoirs de la vie quotidienne au Seigneur lui-même, et l'y associer de manière à donner une dignité et un intérêt sacrés à tout ce que nous avons à faire, du matin au soir.

Ainsi, au lieu de considérer les devoirs de notre vocation comme un obstacle à notre communion avec Dieu, nous devrions en faire une occasion d'attendre de lui la sagesse et la grâce pour les accomplir correctement, afin que son saint nom soit glorifié dans les plus petits détails de la vie pratique : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes » (Luc 16 v. 10).

Le fait est que le service de Dieu est une chose beaucoup plus simple que certains d’entre nous ne l’imaginent. Il ne consiste pas à faire des choses merveilleuses en dehors des limites de notre sphère d’action désignée par Dieu.

Prenons le cas d’une servante domestique. Comment peut-elle servir le Dieu vivant et vrai ? Elle ne peut pas aller de maison en maison pour rendre visite et parler. Son domaine d’action se situe dans l’ombre et dans la maison de son maître. Si elle devait courir de maison en maison, elle négligerait en fait son travail propre, sa tâche désignée par Dieu.

Écoutez ces paroles saines et saintes : « Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n'être point contredisants, ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur » (Tite 2 v. 9 et 10).

Nous voyons ici que le serviteur, par l’obéissance, l’humilité et l’honnêteté, peut orner la doctrine de Dieu aussi efficacement, selon sa mesure, qu’un évangéliste parcourant le monde dans l’accomplissement de sa haute et sainte mission.

  Nous lisons encore : « Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien » (Éphésiens 6 v. 5 à 8).

Que tout cela est beau. Quel beau champ de service nous est ouvert ici. Que cette « crainte et ce tremblement » sont beaux. Où les voyons-nous aujourd’hui ? Où se trouve la sainte soumission à l’autorité, chez les croyants aujourd’hui ? Où est l’unité d’esprit ? Où est le service d’un cœur bien disposé ?

Hélas ! nous voyons beaucoup d’entêtement et d’orgueil, de volonté personnelle, d’égoïsme et d’intérêt personnel. Combien toutes ces choses doivent-elles déshonorer le Seigneur et attrister son Saint-Esprit. Combien il est nécessaire que nos âmes soient bien réveillées, pour comprendre ce qui convient d’accomplir, en tant que ceux qui sont appelés à servir le Dieu vivant et vrai.

N’est-ce pas une grâce excellente, pour tout vrai chrétien, de savoir qu’il peut servir et glorifier Dieu dans les tâches domestiques les plus banales ? S’il n’en était pas ainsi, que deviendraient alors les quatre-vingt-dix-neuf chrétiens sur cent, qui restent dans l’ombre ?

Nous avons pris le cas d’une domestique ordinaire, pour illustrer cette ligne particulière de vérité pratique qui nous occupe maintenant. N’est-il pas très béni pour nous, de savoir que notre Dieu daigne associer son nom et sa gloire, aux devoirs les plus humbles qui puissent nous incomber dans notre vie domestique ordinaire ?

C’est cela qui confère dignité, intérêt et fraîcheur à chaque petit acte, du matin au soir : « Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur… » (Colossiens 3 v. 23). C’est là que réside le précieux secret de toute cette affaire. Il ne s’agit pas de travailler pour un salaire, mais de servir le Seigneur Jésus-Christ là où il nous a placés, et de compter sur lui pour recevoir la récompense de l’héritage.

Oh ! si tout cela était mieux compris et mieux illustré dans le christianisme. Quelle élévation morale cela donnerait à toute la vie de l’Église. Quel beau témoignage cela fournirait à l’incroyant. Quelle réprimande cinglante à tous ses ricanements et à ses chicanes. C’est bien mieux que dix mille arguments. Il n’y a pas d’argument plus puissant qu’une vie chrétienne remplie de l’Esprit, sincère, sainte, heureuse et dévouée ; et cette vie peut être démontrée par quelqu’un dont la sphère d’action est limitée par les quatre murs d’une cuisine.

Il est remarquable que dans Éphésiens 6 et Colossiens 3, l’adresse aux serviteurs soit beaucoup plus élaborée qu’à toute autre catégorie. Dans Tite 2, les serviteurs sont spécialement désignés. Il n’y a pas d’adresse aux maris, pas aux maîtres, pas aux enfants.

Nous ne pouvons nous empêcher de le remarquer comme un fait très intéressant ; et très certainement, cela nous enseigne quelle place très importante est attribuée dans le christianisme, à celui qui, dans ces premiers jours de l’histoire de l’Église, occupait la place d’esclave.

Le Saint-Esprit a pris des précautions particulières pour instruire un tel esclave sur la façon dont il devait se comporter dans sa sphère de travail la plus pénible. Le pauvre esclave pourrait se croire exclu du service de Dieu. Loin de là, on lui enseigne avec douceur qu’en faisant simplement son devoir comme pour Dieu, il peut glorifier le nom de Jésus. Rien ne peut surpasser la grâce qui brille en cela.

Non seulement la vie pratique d’un vrai chrétien offre la meilleure réponse possible au sceptique et à l’infidèle, mais elle répond aussi de la manière la plus satisfaisante aux objections de ceux qui parlent d’œuvres, et qui insistent pour soumettre les chrétiens à la loi, afin de leur apprendre comment vivre.

Quand les gens nous mettent en cause pour ne pas prêcher les œuvres, nous leur demandons simplement : « Pourquoi devrions-nous prêcher les œuvres ? » L’homme inconverti ne peut faire aucune œuvre, sauf « des œuvres mauvaises » ou « des œuvres mortes ».

« Ceux qui vivent dans la chair » – les inconvertis (et les chrétiens charnels) – « ne peuvent plaire à Dieu » (Romains 8 v. 8). À quoi peut servir de prêcher les œuvres à de telles personnes ? Cela ne peut que jeter de la poussière dans leurs yeux, aveugler leur esprit, tromper leur cœur et les envoyer en enfer avec un mensonge dans leur main droite.

Il faut une conversion authentique à Dieu. C'est une œuvre divine du début à la fin. Et que doit faire l'homme converti ? Il n'a certainement pas à travailler pour la vie, car il a déjà la vie éternelle, comme don gratuit de Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur. Il n'a pas à travailler pour le salut, car il est déjà sauvé, sauvé dans le Seigneur d'un salut éternel.

Que doit-il donc faire ? « Servir le Dieu vivant et vrai ». Comment ? Quand ? Où ? En toute chose, en tout temps et en tout lieu. L'homme converti n'a rien d'autre à faire que de servir Dieu de tout son cœur. S'il fait autre chose, il est positivement infidèle, infidèle à ce Seigneur et Maître béni, qui, avant même de l'avoir appelé à servir, l'a doté de la vie, de la grâce et de la puissance par lesquelles le service peut être rendu.

Oui, le chrétien est appelé à servir. Ne l’oublions jamais. Il a le privilège d’« offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12 v. 1). Cela règle toute la question. Cela élimine toutes les difficultés, cela fait taire toutes les objections, cela remet chaque chose à sa juste place.

Il ne s’agit pas de savoir ce que je fais, mais comment je le fais ; non pas où je suis, mais comment je me conduis. Le christianisme tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament, est le résultat de la vie du Christ dans le croyant. C’est le Christ reproduit dans la vie quotidienne du chrétien, par la puissance du Saint-Esprit.

Tout ce que le chrétien touche, tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, toute sa vie pratique, du dimanche matin au samedi soir, devrait porter l’empreinte et respirer l’esprit de cette grande clause pratique : « servir le Dieu vivant et vrai ».

Qu’il en soit ainsi de plus en plus pour notre vie ; un service selon Dieu, et non selon nos propres conceptions. Que tout le peuple bien-aimé du Seigneur, partout, soit réellement poussé à rechercher un dévouement plus sincère, plus entier et plus sincère au Christ et à son précieux service.

Attendre le Fils de Dieu des cieux.

Les derniers mots de notre chapitre, 1 Thessaloniciens 1, méritent maintenant notre attention. Ils fournissent une preuve très frappante et très convaincante de la clarté, de la plénitude, de la profondeur et de l’étendue du témoignage de l’apôtre à Thessalonique ; ainsi que de l’éclat et de la réalité de l’œuvre accomplie chez les jeunes convertis de cet endroit.

Ce n’est pas seulement qu’ils se sont détournés des idoles pour se tourner vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai : C’est par la grâce qu’ils l’ont fait, et cela aussi avec une puissance, une fraîcheur et une ferveur peu commune.

Mais il y avait quelque chose de plus, et nous pouvons affirmer avec toute la confiance possible que si cela avait manqué, il y aurait eu un grand défaut dans la conversion et dans le christianisme de ces disciples bien-aimés. Ils se sont convertis « pour attendre du ciel le Fils de Dieu » (v. 10).

Que le lecteur prête une attention toute particulière à ce fait très important. L’espérance brillante et bénie de la venue du Seigneur faisait partie intégrante de l’Évangile que prêchait Paul, et du christianisme de ceux qui furent convertis par son ministère.

Ce serviteur béni prêchait un Évangile complet. Il déclarait non seulement que le Fils de Dieu était venu dans le monde pour accomplir la grande œuvre de la rédemption, et de poser les fondements éternels de la gloire et des conseils divins ; mais qu’il était retourné aux cieux et avait pris place comme l’homme victorieux, exalté et glorifié, à la droite du trône de Dieu.

Paul prêchait que Jésus-Christ reviendrait. D’abord pour recevoir son peuple auprès de lui, puis le conduire dans le cercle le plus intime de la maison de son Père, le lieu préparé pour lui. Mais aussi pour sortir avec lui afin d’exercer le jugement sur ses ennemis, pour rassembler de son royaume tous les pécheurs et tous ceux qui commettent l’iniquité, et pour établir sa glorieuse domination d’une mer à l’autre et du fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.

Paul prêchait en incluant tout cela dans le précieux Evangile, et les convertis de Thessalonique le recevaient avec joie. Nous en trouvons une allusion indirecte, mais très intéressante, dans un passage d'Actes 17 ; où l'écrivain inspiré rapporte ce que les Juifs infidèles pensaient et disaient au sujet de la prédication de l'apôtre :

« Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l'agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple. Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus. Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu'il y a un autre roi, Jésus » (Actes 17 v. 5 à 7).

Telles étaient les idées que ces pauvres incrédules ignorants, et pleins de préjugés, tiraient de la prédication des serviteurs bien-aimés du Seigneur. Nous pouvons voir dans ce texte, les éléments de grandes et solennelles vérités : le bouleversement complet du système religieux actuel et l'établissement du royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ : « J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine ! Ceci aussi ne sera plus, jusqu'à ce que vienne celui auquel appartient le juste jugement, et je le lui donnerai » (Ézéchiel 21 v. 27).

Mais, non seulement la venue du Seigneur et son royaume occupent une place importante dans la prédication de l’apôtre, mais ils brillent aussi avec éclat dans tout son enseignement. Les Thessaloniciens ne se sont pas seulement convertis à cette espérance bénie, ils ont été édifiés, affermis et guidés par elle.

On leur a appris à vivre dans sa clarté à chaque heure du jour. Ce n’était pas un dogme sec et stérile, à recevoir et à considérer comme une partie d’une doctrine sans force et sans valeur. C’était une réalité vivante, une puissante force morale dans l’âme, une espérance précieuse, purificatrice, sanctifiante, qui détachait complètement le cœur des choses présentes et terrestres.

 A suivre...

 

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