
8.Le foyer chrétien
Chap: 8 - Le foyer pour Dieu - Dans ce dernier chapitre, nous aimerions considérer le sujet de la maison elle-même comme étant pour le Seigneur et ses intérêts.
Nous avons commencé nos méditations sur le foyer chrétien en nous arrêtant sur son institution par Dieu lui-même, et nous avons vu que le vrai foyer chrétien est celui où l’on donne au Seigneur la place qui lui revient, où les relations établies par lui sont maintenues selon sa pensée, pour sa gloire. Dans ce dernier chapitre, nous aimerions considérer le sujet de la maison elle-même comme étant pour le Seigneur et ses intérêts.
La maison de Béthanie.
Lorsque notre bien-aimé Sauveur était sur la terre, étranger, n’ayant pas un lieu où reposer sa tête, Marthe le reçut dans sa maison (Luc 10 v. 38). Peut-être était-ce l’unique maison de leur village de Béthanie à lui être ouverte.
Il y était toujours bienvenu et il y revenait souvent. C’est là qu’il vint immédiatement avant sa mort expiatoire, alors que la haine des conducteurs religieux s’élevait contre lui ; c’est là que cette famille dévouée lui fit un souper au cours duquel Marie l’oignit d’un parfum de nard de grand prix (Jean 11 v. 57 ; 12 v. 3).
Quel baume pour le cœur de Jésus dans cette maison de Béthanie juste avant l’heure de ses souffrances. Certes, cette maison était un foyer pour le Seigneur Jésus.
Le recevoir aujourd’hui.
Si le Sauveur plein d’amour n’est plus corporellement présent sur la terre, comme aux jours de Marthe, le Saint-Esprit est là, travaillant pour ses intérêts ; il habite dans les rachetés, opérant en eux et par eux. Par conséquent, nous pouvons nous aussi, recevoir le Seigneur dans nos maisons aujourd’hui, un peu comme Marthe autrefois.
S’adressant aux disciples, il dit : « Celui qui vous reçoit, me reçoit » (Matthieu 10 v. 40). Lorsque nous recevons les enfants de Dieu dans nos maisons, nous le recevons lui-même.
« En tant que vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi », tel est le principe que le Seigneur établit en Matthieu 25 v. 40, pour ceux qui ont nourri, vêtu, visité et recueilli les frères du Roi. Nous aussi pouvons et devrions ouvrir nos maisons au Seigneur, à ses intérêts et aux siens, et ne pas les garder seulement pour nos intérêts égoïstes ou pour un monde qui le rejette.
Exemples scripturaires.
Nous trouvons dans la Bible, outre la maison de Béthanie, beaucoup d’exemples de maisons d’enfants de Dieu ouvertes pour le Seigneur et utilisées pour son service. Aux jours de David, Obed-Edom, le Guitthien, garda l’arche de l’Éternel trois mois dans sa maison, et l’Éternel le bénit en conséquence, lui et toute sa maison (2 Samuel 6 v. 10 et 11).
Le maître de la maison en Marc 14 v. 14 prêta une grande chambre garnie au Seigneur où la Pâque fut célébrée et la Cène du Seigneur instituée. Les premiers chrétiens se rencontraient tous les jours dans leurs maisons pour se souvenir du Seigneur dans la fraction du pain, et tous les jours les apôtres enseignaient et annonçaient Jésus-Christ dans le temple et de maison en maison (Actes 2 v. 46 ; 5 v. 42). En Actes 12 v. 12, nous en trouvons plusieurs, assemblés pour prier dans la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc.
Par Romains 16 v. 5 et 1 Corinthiens 16 v. 19, nous apprenons que la maison d’Aquilas et Priscilla était le lieu de rencontre des chrétiens où se réunissait l’assemblée locale. De même, par Colossiens 4 v. 15 et Philémon 2, nous savons que Nymphas et Philémon ouvraient leurs maisons pour que l’assemblée de leur localité s’y rassemble.
L’amour de Christ poussait chacun d’eux à mettre ainsi sa maison à la disposition du Seigneur et des siens et à accepter le dérangement et le travail supplémentaire qu’entraînaient de tels rassemblements.
Aquilas et Priscilla.
Des formes spéciales de service chrétien se présentent pour le mari et pour la femme qui ont fondé un foyer, et qui désirent servir ensemble le Seigneur. Nous avons en Aquilas et Priscilla un exemple remarquable de l’influence puissante et du service béni qu’un couple, uni dans son dévouement aux intérêts du Christ, peut exercer et accomplir.
Nous avons déjà fait allusion au rassemblement de l’assemblée dans leur maison, et maintenant, nous désirons considérer leur précieux service commun dans leur foyer, tel qu’il est rapporté en Actes 18 v. 3, etc.
Lorsque l’apôtre Paul vint à Corinthe, leur maison lui fut ouverte et ils demeurèrent ensemble pendant plus de 18 mois, travaillant à leur métier qui était de faire des tentes. Une maison était ainsi préparée pour le dévoué apôtre qui n’avait pas de domicile à lui, pendant qu’il œuvrait dans cette ville pour le Seigneur.
Eux, en retour, furent sans doute abondamment enrichis spirituellement par le grand docteur des nations, si même, ils n’avaient pas été amenés à la foi par son moyen. Nous pouvons voir, par les nombreuses mentions que fait l’apôtre de ce couple fidèle, même tout à la fin de sa carrière, combien ils lui étaient chers et combien il appréciait leur bonté.
Plus tard, nous voyons ce couple pieux s’en allant avec l’apôtre à Éphèse où il les laisse. Peu après, Apollos, homme éloquent et puissant, arrive dans leur ville et enseigne diligemment dans la synagogue les choses qui concernaient le Seigneur. Discernant le peu de connaissance qu’il avait du salut de Dieu en Christ, Aquilas et Priscilla invitent avec tact Apollos dans leur maison, et là, dans l’atmosphère pieuse de ce foyer chrétien, il apprend d’eux « plus exactement » la voie de Dieu.
En ouvrant ainsi leur maison aux serviteurs du Seigneur et en leur accordant l’hospitalité, ils apprirent tout d’abord, par le premier, les vérités merveilleuses du christianisme, puis ils eurent le privilège d’être employés par Dieu dans le particulier pour les communiquer avec succès au second pour son plus grand profit et sa bénédiction, ainsi que pour la bénédiction d’autres.
Car après ce séjour utile et instructif dans la maison d’Aquilas et de Priscilla, Apollos se rendit chez les frères en Achaïe et leur fut d’une aide précieuse. Autant de résultats bénis du simple fait d’avoir mis leur maison à la disposition du Seigneur et de ses intérêts.
Hospitalité.
Exercer l’hospitalité est une vertu chrétienne magnifique à laquelle les Écritures nous exhortent constamment par des préceptes et des exemples. L’hospitalité, cette cordiale et généreuse réception de son prochain sous son toit, a été appelée la gloire de la maison et le fleuron de la vie de famille.
C’est un ornement bienséant de l’ « enseignement qui est de notre Dieu Sauveur » (Tite 2 v. 10). L’essence même de toute la doctrine de Dieu est sa grâce illimitée et abondante, se déversant en bénédictions divines sur l’homme pécheur. L’hospitalité du chrétien à l’égard de son prochain est une petite manifestation de cette même grâce par le canal de son cœur racheté.
Les épîtres du Nouveau Testament qui exposent si pleinement la grâce de Dieu, présentent l’exercice de l’hospitalité comme une partie vitale du christianisme pratique. On a dit que parmi les premiers chrétiens, l’hospitalité était un trait si évident de leurs vies, que même les païens les en admiraient.
Si nous considérons les exhortations de l’Écriture, nous voyons d’après Romains 12 v. 9 à 21, que l’un des nombreux préceptes qui constituent le saint vêtement du christianisme pratique est : « Vous appliquant à l’hospitalité » (v. 13). De même, l’une des qualifications qu’un ancien ou surveillant devrait avoir était d’être « hospitalier » (1 Timothée 3 v. 2 ; Tite 1 v. 8).
L’hospitalité ne doit pas seulement être manifestée à l’égard de ceux que nous connaissons et aimons ; elle doit aussi bien s’exercer envers des étrangers. Ainsi Hébreux 13 v. 2 nous enseigne : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car par elle quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges ».
Allusion à l’hospitalité d’Abraham et de Sara en Genèse 18, lorsqu’ils apprêtèrent en hâte un abondant repas pour les trois étrangers qui se présentèrent à l’entrée de leur tente, et qui, plus tard, se manifestèrent être deux anges accompagnant l’Éternel lui-même.
Les résultats bénis de l’exercice de l’hospitalité envers des étrangers sont ainsi illustrés, comme plusieurs en ont fait l’expérience depuis lors.
Le passage de 1 Timothée 5 v. 10 souligne aussi l’importance de l’hospitalité chrétienne. Le fait d’avoir logé des étrangers recommandait une sœur veuve et âgée aux soins et à l’assistance de l’assemblée.
Le manque d’hospitalité.
Du patriarche Job, il nous est dit qu’il ouvrait sa porte aux voyageurs et que l’étranger ne passait pas la nuit dehors (Job 31 v. 32), tandis que l’indifférence à cet égard caractérise, chez ceux qui professent connaître Dieu, les jours de déclin et d’éloignement de sa volonté divine.
On le voit dans les temps de Juges 19 v. 15 à 18, alors que le peuple de Dieu était tombé si bas. À cette époque un certain Lévite, sa compagne et son jeune homme, vinrent à la ville de Guibha, de la tribu de Benjamin, et le soir, il s’assit sur la place de la ville, car « il n’y eut personne qui les reçût dans sa maison pour passer la nuit » (v. 15).
Il dut dire : « J’ai à faire avec la maison de l’Éternel ; et il n’y a personne qui me reçoive dans sa maison » (v. 18 Darby Bible). Cependant, un vieillard d’Éphraïm, qui séjournait là, passa et le prit chez lui. Dans nos jours laodicéens de tiédeur et de satisfaction de soi-même, nous avons à veiller que ce même défaut d’hospitalité ne devienne caractéristique de nos maisons.
Au milieu des conditions de vie compliquées et trépidantes de notre époque, le devoir de l’hospitalité peut devenir plus difficile à pratiquer pour certains, et l’on trouvera bien des prétextes pour s’y soustraire. Mais qu’en pense celui qui sonde les reins et les cœurs ? Est-ce que les premiers chrétiens étaient dans des circonstances plus aidées que nous pour exercer l’hospitalité ?
Et est-ce que les exhortations des Écritures à ce sujet sont moins applicables pour nous dans nos jours difficiles que pour eux dans les leurs ? Examinons à nouveau sérieusement le sujet et distinguons-nous dans cette excellente vertu.
La femme sunamite.
En contraste magnifique avec les jours de Juges 19, nous trouvons en 2 Rois 4 v. 8 à 17 la belle manière d’agir de la « femme riche » de Sunem. Lorsque le prophète Élisée passa par-là, elle le contraignit d’entrer pour manger le pain, et l’accueil avait été si cordial, qu’« il se retirait là pour manger le pain » à chacun de ses passages.
Puis un jour, la femme suggéra à son mari de faire une petite chambre haute pour le prophète et de la meubler afin qu’il y loge chaque fois qu’il passerait. Ils firent ainsi, et lorsque le prophète revint, il en fut très touché et dit : « Voici, tu as montré pour nous tout cet empressement ; qu’y a-t-il à faire pour toi ? » (V. 13).
Remarquez la simplicité de l’hospitalité de cette Sunamite et de sa chambre d’hôte. Elle ne contenait que ce qui était nécessaire pour le repos physique et pour la communion et le rafraîchissement spirituels.
Un lit, une table, un siège et un chandelier constituaient le mobilier de la chambre.
N’y a-t-il pas ici un encouragement pour ceux dont les ressources sont modestes. L’orgueil de la vie, qui aime à étaler de belles choses devant les hôtes en voulant faire aussi bien que les autres, alors qu’on n’en a pas les moyens, n’est-il pas souvent la cause sous-jacente du manque d’hospitalité ? Imitons la simplicité de cette femme riche de Sunem et marchons dans « la simplicité quant au Christ » (2 Corinthiens 11 v. 3). « L’homme regarde à l’apparence, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16 v. 7).
Ainsi, c’est la bonté et l’amour qui comptent dans l’hospitalité, et non pas l’abondance des biens que l’on a ou que l’on n’a pas à même d’offrir. Prenons encore à cœur les paroles de 1 Pierre 4 v. 9 : « Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmures ».
Ce que l’on a, que ce soit peu ou beaucoup, doit être partagé de bonne volonté avec autrui. L’esprit dans lequel les choses sont accomplies compte davantage que ce qui est fait.
On peut rappeler ici les paroles du Seigneur en Matthieu 10 v. 42 : « quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense ».
Nous avons ici la promesse assurée de récompense pour l’hospitalité exercée comme pour le Seigneur, cela même pour un acte aussi insignifiant que donner une coupe d’eau froide.
Fin
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