Le secret d'un ministère fécond.4

Le secret d'un ministère fécond.4

Soyez à l’affût de textes nouveaux quand vous allez à la campagne ou quand vous parcourrez une ville; ce monde est plein de sujets de sermons, à nous de les saisir au vol, de les attraper au passage.

V. De la prédication - Le choix d'un texte.

C’est pour tout que le choix d’un texte approprié à son auditoire. La difficulté vient non pas de ce qu’il manque de textes, mais de ce qu’ils sont trop nombreux et de ce que nous hésitons à nous décider pour l’un ou pour l’autre. Nous ressemblons à un amateur de belles fleurs, environné de jardins magnifiques et à qui on ne permettrait que d’en cueillir une seule comme il serait embarrassé et quelle peine-il aurait à faire son choix parmi ces milliers de fleurs aux teintes si délicates.

J’ai souvent ce sentiment là ce trouble que nous cause l’embarras des richesses et j’ai passé des heures à veiller et à prier, à propos d’un texte de sermon.

Comment faire pour trouver le texte désiré ?

1) Prier à ce sujet et demandera Dieu ses lumières.

2) Considérez attentivement l’état d’âme de l’auditoire et préparer les aliments spirituels répondant le mieux aux nécessités de l’heure présente.

3) Lorsqu’un passage de l’Ecriture nous donne comme cordiale accolade dont nous ne pouvons plus nous affranchir, nous n’avons pas à chercher plus loin. Il en est de nous comme des pêcheurs à la ligne; quand le bouchon de liège, au lieu de s’agiter simplement à la surface de l’eau, plonge sérieusement, toute hésitation disparaît.
Quand un texte prend possession de nous, nous pouvons être assurés que nous le tenons à notre tour et nous pouvons avoir l’esprit tranquille.

4) Ayons soin en choisissant un texte, de nous remettre en mémoire ceux que nous avons déjà traité. Il faut nous garder de prêcher trop souvent sur les mêmes textes, comme ce pasteur qui ayant composé 52 discours, les prononçait de dimanche en dimanche en suivant un ordre méthodique et cela plusieurs années de suite. Avec des habitudes pareilles, le pasteur perd toute efficacité, car il est impossible que les auditeurs ne sentent pas passer sur eux le souffle glacial, au contact de ces vieux discours, rongés par le temps et marmottés à leurs oreilles.

5) Notre ambition doit être de donner à chaque portion de l’Ecriture la place à laquelle elle a droit, dans notre esprit et dans notre cœur.

6) Doctrines, préceptes, histoires, allégories, psaumes, proverbes, récits d’expériences, promesses et appels, menaces et répréhensions, tout cela doit rentrer dans le cycle de notre prédication, de manière que tous ces actes, forment un ensemble symétrique et harmonieux.

7) Un prédicateur de l’Evangile, qui ne fait rien du lundi au samedi et qui s’imagine naïvement, qu’un messager céleste lui apportera son texte dans les dernières heures de la semaine, tente Dieu en agissant de cette manière et mérite de rester court le dimanche suivant. Si vous avez négligé votre travail de préparation pendant la semaine, vous n’avez pas le droit de compter sur son assistance.

8) Si vous ayez fait tout ce que vous pouviez futilement: il ne se peut pas qu’il ne vienne à votre secours. Et à supposer même que vous ayez lutté et prié pour trouver un texte sans arriver à aucun résultat, ce n’est pas une raison pour vous désespérer. Si vous aviez à livrer bataille pour votre compte personnel, ce serait désastreux d’être à court de poudre la veille d’un combat, mais nous avons un capitaine qui dirige les opérations et qui ne peut manquer de nous en fournir en cas de besoin urgent et au moment voulu, les munitions nécessaires.

9) Il faut que nous apprenions à butiner comme les abeilles, à noter sur une feuille les passages de l’Ecriture, des plans de discours et d’en faire provision afin de n’être jamais à court. Il y a des plans de sermons que nous pouvons discerner, les contours dans les choses qui nous entourent. Soyez à l’affût de textes nouveaux quand vous allez à la campagne ou quand vous parcourrez une ville; ce monde est plein de sujets de sermons, à nous de les saisir au vol, de les attraper au passage.

VI. De la prédication - Ce qu'elle doit être, et des écueils à éviter.

1) Nos prédications doivent toujours renfermer un enseignement solide et substantiel. Les discours les plus éloquents, lorsqu’ils ne s’adressent qu’aux sentiments et que la doctrine du pardon est absente, ne sont qu’un bel effet manqué.

2) Il y a tel prédicateur de nos jours qui prêche d’une manière si vague qu’on ne peut arriver à se rendre compte de ce qu’il croit ou ne croit pas. C’est une grande lacune que ces affirmations indistinctes au sujet des réalités éternelles. Si vous n’êtes pas au clair là-dessus, votre ministère sera stérile, vous serez comme Néron qui jouait de la flûte pendant que Rome brûlait sous ses yeux.

3) Il faut aussi que le contenu de nos sermons soit en accord avec le texte, qu’il jaillisse de ses entrailles et reste jusqu’au bout en relation étroite avec lui. Il n’y a que trop de prédicateurs qui, après avoir lu leur texte à haute voix, le mettent résolument de côté, lui tirent en quelque sorte la révérence et prennent leur vol à travers champs. Agir ainsi, c’est manquer de respect à la Bible.

4) Il n’est pas nécessaire chaque fois que nous montons en chaire, d’exposer des enseignements qui ne sont pas de première importance, au point de vue du salut des âmes et ne sont pas susceptibles d’application pratique. Il faut donner à chacune des vérités la place qui lui convient, à ne pas mettre des doctrines secondaires au premier plan et à ne pas peindre les effets du lointain avec les mêmes coups de pinceau et la même pâte que le premier plan, qui doit être mis fortement en relief. Ce qui est fâcheux aussi, c’est de discuter du haut de la chaire l’authenticité de tel texte ou la réalité de tel miracle de la Bible.

5) Ne chargez pas non plus vos discours d’un poids lourd de matériaux. Faites en sorte que vos auditeurs en retournant chez eux, au lieu de sentir la fatigue, éprouvent le désir d’en entendre davantage. Un clou bien enfoncé vaut mieux qu’une quantité de pointes plantées au hasard, mal assujetties.

6) Il y a une progression à suivre dans la marche des discours. Il ne faut pas que les applications pratiques, précèdent les exposés de doctrine, la pensée doit s’élever et monter toujours plus haut, jusqu’aux vérités les plus hautes. Il faut que tout dans la prédication ait une place et chaque chose bien à sa place et que nos idées ne se présentent jamais sous la forme d’un pêle-mêle confus.

7) Bannir toute explication des prophéties, toute théorie ecclésiastique ou dogmatique ayant pour effet de m’empêcher de me glorifier dans la seule chose nécessaire: la Croix de Christ.

En résumé, prêchez toujours Christ, car en Lui est résumé l’Evangile. Heureux le ministre dont Jésus est l’objet unique et qui le remplit tout entier.

 

Arthur KatzUn message de Charles Spurgeon
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