Le service de Dieu

Le service de Dieu

Pour que le service de Dieu soit, immédiatement et pleinement, aussi fructueux et efficace qu'il peut l'être, il est essentiel que sa nature soit clairement définie.

« Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thessaloniciens 1 v. 9). C'est parce que la conception du service chrétien est devenu si large et si générale, qu'il est maintenant nécessaire de considérer à nouveau cette question et de demander : Quel est réellement l'objet divin dans le service de Dieu ?

Si nous regardons attentivement la Bible dans son ensemble, en gardant cette question devant nous, nous verrons qu'elle ne nous donne qu'une seule réponse, qui gouverne et comprend tout. L'œuvre de Dieu peut se faire dans des lignes nombreuses et variées, et avoir différents aspects, mais elle n'a qu'un seul objet. C'est cet unique objet qui décide si l'œuvre est réellement celle de Dieu, et qui détermine aussi la mesure de la durée et de la valeur éternelle de ce qui est fait au Nom du Seigneur. Car, même avec la meilleure intention d'accomplir le service de Dieu, il y a cependant tant d'efforts qui manquent le but et n'atteignent pas l'objet divin.

Le service de Dieu.

Le seul et unique objet, c'est Christ. Dieu s'est donné, comme but suprême, de soumettre toutes choses à Son Fils, et de remplir toutes choses de Son Fils. D'inclure Son Fils, et d'accroître la mesure de Christ, compréhensivement et intensivement, est le seul objet de Dieu ; et notre coopération avec Dieu dans ce même but est le seul vrai service de Dieu.

« Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses » (Éphésiens 4 v. 10).
« Il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier » (Colossiens 1 v. 18).
« Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous » (Colossiens 3 v. 11).

Il est le seul service qui réponde au cœur de Dieu. C'est une déclaration de fait, et c'est aussi l'épreuve de toute œuvre. Dans l'Ancien Testament, tout conduit à Christ, et il s'y trouve implicitement en toutes choses. La signification de Christ gouverne tout. Dans le Nouveau Testament, la signification de Christ est explicite.

Les conversions ne sont pas des fins et des buts en eux-mêmes. Tout nouveau converti est un vase de Christ. La vérité de chaque « nouvelle naissance », c'est que Christ est entré. Mais les Écritures ne s'arrêtent pas là. La plus grande partie du Nouveau Testament s'occupe de l'accroissement de Christ dans les croyants ; qui est l'aspect personnel. Puis, au-delà de cela, l'Église dans son ensemble est présentée comme ce qui doit être : « … qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Éphésiens 1 v. 23).

Ensuite, les églises locales sont représentées comme étant des vases et des instruments de Christ, qui dépassent les possibilités et les capacités individuelles. La provision du Saint-Esprit est de faire de la plénitude de Christ une réalité. Tout le conflit est lié à cela, car l'Adversaire sait que son royaume est affaibli et restreint en proportion de l'accroissement de Christ. L'épreuve de toute œuvre chrétienne se trouve dans l'efficacité d'élargir véritablement la mesure de Christ dans cet univers.

Sa nature.

Dans cette dispensation, Christ n'est pas sur cette terre physiquement ; il est ici-bas uniquement dans et par le Saint-Esprit. Christ ne peut donc pas être reconnu d'une manière autre que spirituelle. De plus, Christ ne cherche pas, dans cette dispensation, à établir sur cette terre quelque chose qui y soit attaché. Il sépare un peuple du milieu du monde et des nations, pour se l'approprier à lui-même ; et ce de façon entièrement spirituelle. La naissance de ce peuple est spirituelle : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit » (Jean 3 v. 6).

Son moyen de subsistance est spirituelle : « Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » (Jean 6 v. 33).  Sa connaissance de Dieu et des choses de Dieu est spirituelle : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2 v.  9 à 16). Lire la suite

Sa consommation est spirituelle : « Mais quelqu'un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s'il ne meurt » (1 Corinthiens 15 v. 35 à 38). Lire la suite

Tout est désormais une question de mesure et de valeur spirituelles. Ainsi, le service de Dieu dans cet âge est essentiellement spirituel. Ce n'est pas ce qui peut être vu, compté, ni apprécié en aucune manière par les sens naturels, qui en est le critère ; mais c'est ce qui est l'œuvre pure et unique de l'Esprit de Dieu.

La tendance des choses, depuis les temps apostoliques, a presque entièrement été d'établir un système universel du christianisme ; une Église qui ait une valeur et une position temporelles. Le résultat immédiat de tout contact avec cette terre maudite est la discorde et la division. Seule une Église fondée sur la base céleste est « un seul corps » (voir Éphésiens chapitres 1 et 4). Comme est l'Église d'après « le propos éternel » (Éphésiens 3 v. 11), ainsi est son ministère : Spirituel et céleste ; et non pas « ecclésiastique », ni formaliste, ni ritualiste.

Le serviteur.

Si l'œuvre de Dieu est essentiellement spirituelle, il faut donc qu'elle soit faite par des hommes spirituels ; et la mesure de leur spiritualité déterminera la mesure de leur valeur pour le Seigneur. C'est pour cela que, dans la pensée de Dieu, le serviteur a plus de valeur que l'œuvre. Si nous voulons réellement nous mettre entre les mains de Dieu pour l'accomplissement de son dessein, il agira à notre égard de manière à ce que notre mesure spirituelle croisse continuellement.

Ce n'est pas notre intérêt pour l'œuvre chrétienne, ni notre enthousiasme, nos ambitions, nos énergies ou nos capacités ; ni nos qualifications académiques ; ni rien de ce que nous sommes en nous-mêmes. Ce qui est la base du commencement et du développement de notre service pour Dieu, c'est simplement notre vie spirituelle. L'œuvre elle-même, lorsque nous y sommes entrés, est employée par lui pour accroître notre mesure spirituelle.

Toute œuvre chrétienne qui n'aurait pas pour effet d'ajouter à la mesure de Christ dans l'ouvrier, soit elle n'est pas le vrai service divin, soit elle contribue à la condamnation et au détriment de cet ouvrier. L'apôtre Paul est un grand exemple ; nous voyons en lui combien l'accroissement de vraie connaissance spirituelle et de la mesure de Christ sont le résultat du service même de Dieu, lorsque le serviteur est un homme vraiment spirituel. Il y a de nombreux autres exemples de ce fait dans et en dehors de la Bible.

La parole de l'apôtre : « Qu'il ne soit pas nouvellement converti » (1 Timothée 3 v. 6), en ce qui concerne les « surveillants », si elle était appliquée à tous ceux qui prennent une responsabilité dans l'œuvre de Dieu, corrigerait beaucoup de ce qui est faible et pénible dans les œuvres organisées de la chrétienté. Le manque d'une mesure essentielle de maturité a eu pour résultat une tragédie dans beaucoup de vies de par les tensions, et beaucoup de défaites dans l'œuvre elle-même.

Trop souvent, l'ennemi a affaibli ou détruit l'œuvre et l'ouvrier, en rendant les activités trop lourdes et exigeantes pour que la vie spirituelle de l'ouvrier puisse s'y mesurer. Ce ne sont pas les vérités annoncées, les idées exprimées, les doctrines prêchées, etc., mais c'est la vie, c'est la puissance et la mesure spirituelles qui sont à la base de tout et qui déterminent la véritable valeur et le caractère fructueux du service.

Et c'est parce que cela est vrai qu'il n'y a pas de fin à la croissance spirituelle durant cette vie. Nous n'arrivons réellement à une position de quelque valeur, de par notre expérience et notre intelligence, qu'au moment où nous quittons cette terre. Cela ferait de cette vie une énigme, et quelquefois une ironie, si la plus grande mesure et la vraie nature de notre service n'étaient pas pour cet au-delà, quand et où : « Il n'y aura plus d'anathème. Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts » (Apocalypse 22 v. 3 et 4).

Il y a une tendance dangereuse à remettre les intérêts de Dieu entre les mains de ceux qui ne le connaissent pas réellement d'une manière profonde, et à regarder ceux qui ont une mesure spirituelle acquise par beaucoup d'expérience, comme incapables de répondre aux besoins de la nouvelle génération. Le Nouveau Testament dénonce avec force cette tendance superficielle comme un péril pour l'Église de Dieu. Les années peuvent ne pas être le critère, ni d'un côté ni de l'autre, mais la maturité spirituelle l'est certainement.

L'instruction.

Puisque ce que nous venons de dire du serviteur et du service est si vrai, l'instruction doit être, par-dessus tout, ce qui produira des hommes et des femmes spirituelles. Nous reconnaissons naturellement que cela s'applique à tous les enfants de Dieu qui veulent Le servir d'une manière ou d'une autre ; mais nous pensons maintenant à ceux qui pourraient Le servir d'une façon particulière.

A. Il est essentiel d'avoir une base forte et solide dans la connaissance des Écritures. Cela est évident pour toutes sortes de bonnes raisons. Mais, lorsque nous avons donné à cette question toute la place qu'elle doit avoir, il est nécessaire de souligner que la lettre de la Parole n'est pas suffisante. Des conférences sur la Bible, et des analyses de ses livres, ne feront jamais un vrai serviteur de Christ. Le besoin réel, c'est d'avoir une connaissance spirituelle de la Parole de Dieu ; elle doit être enseignée et comprise spirituellement. Il est nécessaire de voir la pensée divine qui se trouve derrière la lettre. L'enseignement et l'étude des Écritures doivent avoir un effet spirituel immédiat dans la vie de ceux qui veulent les connaître. La Parole de Dieu ne nous profitera que dans la mesure où elle se révèle à nous en puissance spirituelle.

B. Il faut qu'une vie pratique accompagne pas à pas le travail d'étude. Ce côté pratique devrait avoir au moins deux aspects.

C. Il faut que la vie soit vécue au sein d'une famille spirituelle, de sorte que toutes les leçons de longanimité, de patience et de coopération soient apprises. La croix doit être connue dans les occasions nombreuses et fréquentes où la chair s'élève en nous-mêmes et chez les autres, à cause des échecs et des fautes humaines. La grande valeur de la communion doit être apprise dans les conditions éprouvantes de la vie commune, durant une longue période.

La réalité des lois du « corps de Christ » doit être établie. La dépendance, la dépendance mutuelle, les relations mutuelles, en opposition à l'indépendance, l'individualisme et le détachement, sont quelques-unes de ces lois qui signifient - selon qu'elles sont observées ou violées - vie ou mort, plénitude ou limitation dans le service du Seigneur. Notre objet ne doit pas être de faire des adhérents au christianisme, mais d'édifier un « corps » spirituel ; c'est pourquoi, il nous faut connaître la vie, l'ordre et le fonctionnement spirituels du « corps ».

D. Il faut qu'il y ait dans notre instruction une expression spirituelle pratique, et le meilleur moyen et le plus directement fructueux pour cela, c'est la vie d'assemblée. La formation des « ouvriers » devrait se faire en relation intime avec la vie « d'église », étant constituée et fondée sur la vraie base organique du corps de Christ. Non seulement un lieu de prédication, ou bien un lieu où sont tenues et suivies des réunions, mais la place où existent la vraie vie corporative et la mutualité dans l'édification.

C'est dans une telle vie corporative, et de son sein, que devraient se développer le ministère et le service ; les ouvriers du Seigneur ne doivent pas être simplement des techniciens sortant d'un institut. Personne ne devrait réellement pouvoir entrer dans le service chrétien, et y donner tout son temps, avant d'avoir eu une vraie préparation au sein d'une église, et avant d'avoir appris la signification et la valeur de la vie corporative. Dieu ne cherche pas tant d'unités, ni pour le salut ni pour le service. Dieu se concentre sur Son Église, l'expression corporative de Christ. Ainsi, si la plénitude doit être atteinte, elle ne le sera que sur cette base.

Pour terminer, Dieu œuvre en relation avec son dessein éternel, concernant son Fils, Jésus-Christ. L'Église, qui est son corps, est prédestinée à être « la plénitude de Christ ». Cette expression personnelle et corporative de Christ n'est pas terrestre, ni temporelle, ni « ecclésiastique » ; elle n'est pas nationale, ni sectaire, mais elle est céleste, spirituelle et éternelle. Le ministère de cette représentation corporative de Christ est, essentiellement et uniquement, une chose spirituelle, caractérisée par sa mesure spirituelle. (La spiritualité est ce qui est de Dieu, et non pas de l'homme - même de l'homme religieux).

Tandis qu'il y a certaines choses qui ont de la valeur pour équiper les serviteurs de Dieu, dans les aspects humains de leur œuvre, l'instruction réelle est spirituelle, c'est-à-dire, la connaissance intime de Dieu, et celle de son Fils, dans la Parole de Dieu et en expérience. L'instruction pour le service de Dieu doit donc être uniquement gouvernée par la nécessité d'avoir des hommes et des femmes dont la vie spirituelle est forte et saine, basée sur une connaissance profonde de lui-même : « la parole de Dieu » demeurant en eux richement « en toute sagesse et intelligence spirituelle » (Colossiens 1 v. 9).

 

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« Soit donc dans les prédications, soit dans la vie pratique de l'Eglise, soit dans notre vie individuelle, qu'il soit bien compris que le signe distinctif de tout vrai disciple de Christ, est d'aimer comme Christ a aimé »

- Andrew Murray

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