Un coup d'éclat de Dieu dans nos vies ! (2)
« Comme il était en chemin… » Telle est, d’une manière générale, la vie du plus grand nombre d’entre nous.
II. Nous sommes tous « en chemin ».
« Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.../... « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie (Matthieu 7 v. 14 ; Jean 14 v. 6) ».
Notre « Saul de Tarse » est « en chemin ». Nous vivons notre vie religieuse, avec son identité dénominationelle. Nous sommes inévitablement influencés, d’une manière ou d’une autre, par les voies doctrinales qu’ont empruntées nos « pères spirituels ». Les choix spirituels de notre Eglise locale, avec ses tendances et ses certitudes, ont sculpté en nous une image religieuse, que nous allons vouloir partager autour de nous. Et sur ce « pieux » chemin, nous avançons dans une consécration plus ou moins engagée, dans différentes actions, services, prises de position, convictions, en faveur de ce que nous considérons comme le vrai chemin de l’Evangile.
Ce constat est un peu réducteur j’en conviens, mais proche de la vérité tout de même. Tout est mis en œuvre pour satisfaire la démarche religieuse de l’ensemble, afin d’édifier une Eglise locale à la gloire de Dieu. C’est notre chemin, c’est comme cela que nous fonctionnons. Toutes nos convictions s’y trouvent, tous nos efforts, notre désir de bien faire, notre sincérité, notre zèle. Et même s’il nous faut, par moment, défendre nos valeurs par de vifs échanges et astuces, la fin justifiant souvent les moyens, nous pouvons même nous autoriser certains écarts de conduite vis-à-vis de la Parole et de nos semblables. J’en veux pour preuve, entre autre, toutes les divisions et les divorces qui corrompent le monde chrétien. Oui, nous sommes bel et bien, vous et moi, en chemin, pas dans l’habit d’un incroyant, mais comme Saul de Tarse, dans celui d’un croyant.
Saul croyait en Dieu.
Et pas dans n’importe lequel, il était tout dévoué à l’Eternel, donc au véritable Dieu. Bien que n’étant pas né de nouveau, il était à la pointe de la révélation biblique. La Thora était son livre de chevet. Le Pentateuque, l'enseignement divin transmis par Moïse, et souvent repris par le Christ, faisait de lui un homme qui côtoyait de très près la vérité. Il est vrai qu’un voile l’empêchait de s’approcher plus proche de son Dieu, mais n’oublions jamais que la foi de Saul ne faisait certainement pas de lui un païen. Lui le Juif, né à Tarse en Cilicie; élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel, dans la connaissance exacte de la loi de leurs pères, étant plein de zèle pour Dieu. Dieu a traité une alliance avec les hébreux, qui demeure encore aujourd’hui, avec des promesses qui s’accompliront lorsque les temps seront accomplis…
Croyez-vous vraiment que Saul était un homme sans foi ni loi, qu’il était rejeté de l’Eternel ? « Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là ! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a point rejeté son peuple, qu'il a connu d'avance (Romains 11 v. 1) ». « …moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux ; quant à la loi, pharisien; quant au zèle, persécuteur de l'Eglise ; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi (Philippiens 3 v. 5) ».
Un Pharisien est un juif pieux, qui observe scrupuleusement l'enseignement que Moïse avait reçu sur la montagne. Pour lui, un juste est une personne qui observe à tout moment les préceptes de la Torah, qui veille sur la sanctification de sa famille, et qui est pratiquant du jeûne et de l'humiliation. Un Pharisien croit en la providence divine, en la résurrection des morts et en l'existence des anges. Alors, sommes-nous vraiment si éloigner que cela de la religion de Saul ?
Attention au levain des Pharisiens.
Lorsque Jésus nous dit de nous « garder avec soin du levain des Pharisiens (Matthieu 16 v. 6) », il nous prévient en fait, du danger d’être animés nous aussi par des traditions et des raisonnements humains, tout en ayant l’Esprit de Dieu : « Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il avait dit de se garder, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens.../...Jésus se mit à dire à ses disciples : Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie (Matthieu 16 v. 12 ; Luc 12 v. 1) ».
Il nous prévient de ne pas laisser notre « Saul », symbolisant notre vieille nature, imposer ses rites religieux. En agissant ainsi, nous raccommodons le voile du temple à chaque parole qui sort de notre bouche, voile déchiré au moment de la crucifixion. Le danger d’être animé d’un état d'esprit qui pratique sa propre justice et ses propres œuvres religieuses, subsiste encore aujourd’hui pour chacun. Le pharisianisme est l'univers de l'hypocrisie, il a son « propre chemin ».
Le mot grec « hupocrisis » signifie littéralement « rôle de théâtre ». L'hypocrite prétend posséder certaines qualités morales ou spirituelles, mais qui ne se retrouvent pas dans son comportement effectif. Il joue un rôle, s'efforçant de se persuader lui-même et de persuader les autres de ce qu'il n'est pas. Il est clair qu'un véritable enfant de Dieu ne peut pas demeurer dans cette position ! C’est la mise en place d’un système qui, bien que désirant obéir véritablement aux ordonnances de Dieu, néglige la vie intérieure. Le pharisien n’a pas le pouvoir ni le vouloir d’entrer dans les choses profondes de Dieu, et n’ose pas se l’avouer : « Parce que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu (Romains 8 v. 7) ».
La lettre qui « tue ».
Il faut donc une aide extérieure à l’homme pour arriver à une obéissance plus franche, plus complète, plus profonde. Vous savez, Saul de Tarse était très capable d’enseigner sur les premiers livres de la Bible, sur les doctrines de la Torah, mais il était incapable de transmettre la vie, incapable de faire fondre les cœurs glacés de ses auditeurs, incapable d’ébranler les puissances des ténèbres. En fait, il avait bien dans sa bouche le précieux parfum, mais le vase n’était pas brisé, empêchant ainsi le parfum de grand prix de se répandre et d’embaumer les foules. Lorsque « Paul » apparaîtra, alors tout changera ; Dieu multipliera sa bénédiction sur lui et se servira même de son ombre pour bénir puissamment son entourage.
Il y a malheureusement aujourd’hui, et c’est terrible, de nombreux prédicateurs qui se retrouvent dans cette même situation, qui marchent sur ce même chemin. Ils sont encore prisonniers de l’ancienne alliance, et la seule chose qui sort de leurs bouches, ce sont les obligations de la loi. L’onction indispensable pour vivifier la loi et libérer les captifs n’est pas présente, ou presque plus. L’Eglise doit retrouver la prédication du Christ crucifié et ressuscité, par des hommes qui l’ont expérimentée eux-mêmes. Je peux vous assurer que le Seigneur ne demande qu’à s’investir dans ce sens. La lettre sans l’onction n’est pas la véritable image de Dieu. La lettre enfante la stérilité spirituelle, du découragement, et surtout de la culpabilité ; mais elle ne transforme en aucun cas les vies. La lettre enfante des hommes et des femmes qui, pour plaire à Dieu, doivent fournir une quantité d’efforts personnels. Mais pour que l’onction soit répandue, et atteigne les objectifs de Dieu, « Saul » doit devenir Paul. Le vase, le contenant, doit être brisé.
Les Pharisiens ont été comparés par le Seigneur à des « sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors (Matthieu 23 v. 27) », mais qui au dedans, étaient pleins d'hypocrisie et d'iniquité. Ce n'est pas comme cela que l'Eglise attirera les gens à Christ. Les hommes reconnaissaient leur ferveur extérieure, le Seigneur Lui, connaissait leurs véritables cœurs et leurs mobiles. Jésus va plus loin que la loi de Moïse, Son jugement ne s'arrête pas aux œuvres visibles, mais Il met à nu et à découvert les mobiles et les intentions du cœur : « Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent ; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes (Matthieu 23 v. 3) ».
Je sais qu’il existe des quantités et des quantités de chrétiens qui pleurent devant leur impossibilité d’obéir à la loi. Ils n’ont pas compris que c’est à Christ de le faire, en eux, à leur place. Beaucoup se résignent, et n’ont d’autre choix que de paraître ce qu’ils ne sont pas, vis-à-vis de Dieu et de leur prochain. Ils n’ont pas la clé qui les libérerait de leurs ténèbres. Ils font alors semblant d’être une personne qu’ils ne sont pas, vivent une vie chrétienne dans l’illusion, renvoient aux autres une fausse image d’eux-mêmes, une fausse image de Christ, sans prendre le risque d’être montrés du doigt.
Christ notre lumière.
Amis lecteurs, Jésus-Christ est la lumière de la vie, notre espérance, notre délivrance, notre victoire, notre seul chemin. Il est le parfum de très grand prix qui veut d’abord se répandre dans toute notre vie intérieure. Là est Sa première volonté pour tout chrétien ; décorer le temple que nous formons, par Sa nature divine. Et comme Il accomplit ce qu’Il ordonne, notre chemin doit tout simplement bifurquer et se transformer en chemin de foi. Il est là le secret ! Arrêtons de vivre une vie chrétienne à notre image, vivons Christ. Je parle de Jésus-Christ, lequel, par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification, et rédemption. Tout est accompli, il nous suffit d’y entrer, pas de le produire, encore moins de le gagner par des œuvres.
Vous vous dites que c’est chose impossible, que vous n’y arriverez pas par vous-même, Alléluia, c’est un bon début car : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Luc 18 v. 27) ». Jésus exhorte chaque chrétien à se demander si, en partageant la Parole, nous sommes réellement compatissants des détresses des autres. Ou si, comme Saul, nous nous contentons de prêcher sincèrement une théologie vraie, mais abstraite, et une morale trop exigeante, qui ne correspondent pas du tout aux besoins de celui qui a soif de l'eau de la vie.
Jésus incarne l'obéissance parfaite, équilibrée par une pratique de la miséricorde et non du mépris. Il incarne une morale compréhensive, qui libère des ténèbres par Sa lumière, non une morale asservissante qui suscite une mauvaise conscience, voire même qui donne accès aux accusations du diable. Le Seigneur donne la capacité aux hommes de pratiquer la Parole. Son enseignement est puissamment vivifié par l’Esprit, et de ce fait, entraîne son disciple dans une position spirituelle qu’Il occupe Lui-même. Pour cela, notre esprit doit à tout prix être libéré pour se revêtir du joug doux et léger du Seigneur.
« Il y aura entre vous et l'arche de l'Alliance, environ 2000 coudées de distance; n'en approchez pas, afin que vous puissiez connaître le chemin par lequel vous devez marcher; car vous n'avez point passé par ce chemin auparavant (Josué 3 v. 4) ».
« Le chapitre 3 de Josué est en lui-même et dans l'histoire d'Israël, un immense chapitre qui expose clairement l'accomplissement d'une très, très longue histoire liée au Plan de Dieu. Mais, par son sens symbolique, il préfigure l'événement le plus important de l'histoire de l'humanité. Certaines parties de ce chapitre sont très profondes et lourdes de sens:
• verset 4: l'ouverture d'une nouvelle perspective pour un nouveau pas de foi.
• verset 10: la preuve irréfutable de la présence du Seigneur (« A ceci vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous... »)
• verset 15: l'irruption d'une difficulté insurmontable (la crue du Jourdain) est ce qui révèle toute l'évidence de la présence de Dieu.
• verset 17: au-delà du Jourdain, c'est l'achèvement de l’œuvre rédemptrice de Dieu.
Citation
« Si le Jourdain est assurément une préfiguration de la Croix de Christ, il y a là certains des signes ou symboles majeurs annonçant sa mort et sa résurrection et notre résurrection avec Lui... Cette mort a tout son sens par un déplacement de l’avant vers l’arrière. Il n'y a aucune perspective quelconque tant que la mort est là devant au travers du chemin. Son retrait, semblable à une barrière qui a été ôtée, ouvre la possibilité d'un avenir nouveau. La résurrection est une fois pour toutes et de façon définitive, la manifestation permanente de l'omnipotence de Dieu, comme moyen de faire connaître Sa présence et Sa fidélité. D'où l'expression « à ceci ».
Comment connaîtrons-nous ce moyen ? La réponse est celle qui soutient toutes les autres réponses, c'est la puissance de Sa résurrection. Pour acquérir se « savoir », Dieu ne nous rend pas la tâche facile. La Croix n'était pas une chose aisée : C'était l'attestation et la preuve de la supériorité permanente de Dieu sur toutes puissances adverses. L'expérience, citée dans Romains 8 v. 28 (« appelés selon son dessein », en accord avec Son Plan) est de réaliser d'une manière toujours plus grande quelle est la puissance et la profondeur du Jourdain. « Une mort si grandiose » selon l'expression de Paul et II Corinthiens 1 v. 9 : « Que nous mettions notre confiance non en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts ».
Le Jourdain en crue parle du péché qui déborde de son flux envahisseur toutes choses jusqu'à rompre ses berges. Il nous parle de la faiblesse et de l'impuissance de l'homme face à un tel déchaînement, mais il montre la suprématie de Dieu sur tout cela. Enfin, le verset 17 de Josué 3 nous parle de l'au-delà du Jourdain, de l'autre rive, que l'on a traversée : L’œuvre terminée, parachevée, du salut issue d'en haut et pour un héritage « incorruptible ». « ...pour un héritage incorruptible, sans tache, inaltérable, et réservé dans les cieux pour nous qui, dans la puissance de Dieu, sommes gardés par la foi, pour le salut, qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps (I Pierre 1 v. 4 et 5) (T. Austin-Sparks). »
Lorsque notre « Saul » arrive à prendre la parole, sa religiosité peut provoquer chez les autres une dépendance qui assure un pouvoir sur eux. Aucun groupe religieux n'est garanti contre de tels abus, ils s'infiltrent dans les milieux initiateurs aussi bien que conservateurs. Partout il y a des gens qui, dans leur quête de spiritualité, restent prisonniers de leur ego, même dans l’exercice d’un ministère, entraînant d’autres dans les geôles d’une chrétienté inventée.
Savez-vous que le, « Saul de Tarse » qui vit en nous, est entièrement dévoué à la cause du pharisianisme ? Et qu’il doit mourir, je ne dis pas soigné, pour laisser la place au Christ ? Il n’y a que le Christ crucifié, ressuscité, et glorifié, qui peut nous rendre capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie (2 Corinthiens 3 v. 6). Saul de Tarse, « en chemin », est convaincu à 100% que sa spiritualité est la plus proche de la vérité. Lui qui pratiquait la loi du mieux possible, sincèrement, honnêtement, ne savait pas qu’il idolâtrait des principes et des systèmes d’hommes. Il ne se connaissait pas lui-même, mais Dieu n’avait pas dit Son dernier mot…Bientôt des événements libérateurs vont venir bousculer sa vie, au point où un pécheur, versé dans les écritures saintes, va trouver la lumière qui permet de voir la lumière. Il adhérait à une alliance excellente, héritée de ses pères, mais une alliance révolue. Il annonçait une parole qui devait le conduire à une alliance meilleure.
Pourquoi tant d’insistance sur le caractère profondément religieux de Saul ?
Pour vous démontrer que Saul est un religieux qui nous ressemble. Pour vous démontrer que nombreux sont les chrétiens aujourd’hui, qui pourraient s’identifier à lui, sans l’aspect persécuteur bien sûr (quoique…). Nous sommes beaucoup de pratiquants dans les Eglises à suivre un chemin de piété personnalisé. Des hommes et des femmes qui sont pleins de zèle pour Dieu, instruits aux pieds d’enseignants reconnus, avec une connaissance exacte de l’enseignement des apôtres, irréprochables à l’égard de la justice de la loi, en Christ. Mais que de tristesse dans les cœurs, que de désappointement, que d’espérances déçues, de frustrations, de manque de victoire, et l’on continue notre marche comme si de rien n’était, en se persuadant du bien fondé de notre zèle.
Nous avançons nous aussi sur notre chemin, mais il nous manque une rencontre plus profonde avec notre Créateur. Non pas en termes de conversion, de salut, mais dans une connaissance du Christ qui nous ouvre la porte vers la façon de voir de Dieu. La réalisation du plan rédempteur de Dieu est incomplète dans les cœurs. Ce qui engendre une vie chrétienne estropiée, triste et sans force. Oui, nous ressemblons tellement à Saul, en accord avec la doctrine, mais avec un cœur inassouvi sur la personne de Dieu, avec un manque croissant d’une connaissance vivante de Christ, par Son Esprit.
Nous avançons, nous avançons, ou devrais-je dire, nous « errons dans notre désert ». Le peuple hébreu a marché 40 ans dans le désert pour une traversée qui devait durer quelques jours. Ils n’ont pas cru qu’il pouvait exister un autre chemin spirituel, complémentaire au premier, destiné à les emmener encore plus loin dans les intentions divines. Comme « Saul de Tarse », ils marchaient sans se soucier de la volonté de Dieu, leur image de la religion consistait à jouir uniquement des bienfaits de Dieu, sans s’impliquer d’avantage. Ils avaient quitté l’Egypte, mais l’Egypte n’avait pas quitté leur cœur.
Comme Saul, ils ont eu le choix de connaître et d’entrer dans la vérité. Ils n’ont pas saisi que leur attitude s’opposait, persécutait le Seigneur, et qu'ils allaient en subir les conséquences : « Tu diras à ce peuple : Ainsi parle l'Eternel: Voici, je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort.../... Ainsi parle l'Eternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes ! Mais ils répondent: Nous n'y marcherons pas (Jérémie 6 v. 16 ; 21 v. 8) ».
Notre propre chemin religieux doit « mourir » !
Alors, encore une fois, Dieu va dévoiler au monde, et à nous, lecteurs, Sa vision des choses. De la mort de la première génération est sortie la vie, une deuxième génération, qui s’est vue ouvrir un chemin nouveau vers la terre promise. Notre propre chemin religieux doit mourir, pour laisser toute la place à un chemin de victoire, une route nouvelle et vivante que Christ a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de Sa chair : « Et je t'épouserai pour toujours ; je t'épouserai par une alliance de justice et de droit, de bonté et de compassion. Je t'épouserai en fidélité, et tu connaîtras l'Éternel (Osée 2 v. 19) ».
Les chrétiens hébreux du temps de Paul vivaient une situation étrange. Certains « chrétiens judaïsants » ramenaient des éléments de la loi de Moïse pour les imposer dans le cadre du christianisme. Dans l'Église primitive, un judaïsant est un chrétien d'origine juive qui considérait l'observance de la loi mosaïque (circoncision, régime alimentaire, etc.) comme nécessaire au salut. Ce terme prit un sens péjoratif particulièrement après le IIIe siècle, pour décrier les groupes Judéo-chrétiens comme les Ebionites et les Nazaréens, qui croyaient que les successeurs grecs de Jésus avaient besoin de la circoncision. C'était un terme raccourci pour décrire la tradition orale de la conversion d'un Gentil en un Juif pour le rendre capable d'observer la Loi juive (wikipedia).
« Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats : C'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles (Colossiens 2 v. 16) ».
Cette forme de christianisme ne peut apporter que faiblesse et désespoir. Là encore, les hommes se créent un Evangile tronqué, selon leur fantaisie. La Bible nous dit que toutes ces pratiques n’étaient que « l'ombre des choses à venir », et s’obstiner à y rester ne peut que nous entraîner dans des rêveries. Ces « ombres » symboliques ne peuvent désaltérer l’âme assoiffée, elles nous conduisent hors de la réalité. Tout ce qui s’apparente dans nos cultes à des rituels, des coutumes ou à des habitudes religieuses, ne sont pas porteurs de vie. Ces choses nous illusionnent, elles nous mentent, nous détournent du Dieu vivant. Elles ne sont pas l'exacte représentation des choses.
L’accumulation du savoir, de doctrines, l’amoncellement de versets bibliques, ne nous rendent pas spirituels pour autant mais nous le fait croire. Aborder l’Évangile d’une manière cérébrale seulement, nous rend faible en puissance divine, cela nous contraint à vivre notre vie chrétienne par nos propres forces, et par voie de conséquence, à rester terrestre. Quel est le nombre de vies, qu’elles soient Catholiques, Protestantes, Évangéliques, restant année après année dans « l’ombre » des réalités merveilleuses du Christ. Elles sont comme dans un rêve, sans pouvoir trouver la vraie lumière, en manque de véritable connaissance vivante du Seigneur. Pourtant combien d’hommes aspirent à être, selon la richesse de sa gloire, puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur ?
Cette méconnaissance de Christ, et de Son œuvre accomplie à la croix, est l’objet de tous nos tourments. Elle est ce « voile » qui nous empêche d’accéder à une véritable croissance dans les profondeurs de Dieu, à travers Sa Parole révélée. Elle est un frein à une plus profonde consécration. De plus, elle nous asservit à une forme de vie chrétienne immature, tournée vers nous-mêmes, mondaine. Elle nous aveugle sur notre véritable condition spirituelle en Christ, et nous pousse à bâtir pour Dieu, mais sans Lui. L’ignorance spirituelle chez le chrétien, va le pousser à s’éloigner irrésistiblement du vrai, il s’attachera à ses propres raisonnements et à ses propres conceptions de la vie chrétienne, aux « ombres des choses à venir », mais pas à la vérité.
Il est très intéressant aussi de nous arrêter quelque peu sur les préoccupations essentielles des Corinthiens, auxquelles Paul va répondre par des lettres. En analysant de plus près la source de leurs problèmes, nous nous apercevons qu’ils s’occupaient plus des formes extérieures de la foi, dans leurs affaires personnelles et domestiques, aussi bien que dans le cadre de l'assemblée. L'apôtre va au cœur des choses et il leur montre clairement que la cause de leurs difficultés, c'est l'arrêt de leur développement spirituel.
Le Seigneur Jésus n'avait pas la première place, l'esprit de parti faisait ses ravages et ils tournaient volontiers leurs regards vers les serviteurs du Seigneur, au lieu de fixer leur cœur sur le Maître : « Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme ? Quand l'un dit : Moi, je suis de Paul ! Et un autre : Moi, d'Apollos ! N’êtes-vous pas des hommes ? (1 Corinthiens 3 v. 2) ». De plus, ces chrétiens étaient trop préoccupés par les dons spirituels, les expériences, et les manifestations.
Premièrement, nous nous apercevons qu’à travers toutes ces situations, à travers les siècles, Satan a développé minutieusement une méthode très spécifique pour endormir les croyants. Il a distillé son poison soporifique dans les conceptions et les raisonnements afin de créer l’illusion et le rêve. Il va pousser l’homme à prendre les choses saintes en main. De surcroît, il va tout mettre en œuvre au cœur de toutes les administrations religieuses, pour ne pas qu’elles discernent qu’en agissant ainsi, c’est leurs propres mains qui se posent sur « l’arche » : « … mais ils ne toucheront point les choses saintes, de peur qu'ils ne meurent (Nombres 4 v. 15) ».
Cette loi spirituelle est immuable frères et sœurs, quelques soient nos dons et compétences, quelque soit la légitimité que nous apposons. Rechercher et œuvrer pour Dieu doit se faire selon des règles célestes. Si nous touchons les choses saintes par notre chair, nous mourrons spirituellement.
Deuxièmement, Satan va se servir d’un allié qu’il va trouver en l’homme : Son égo. Satan ne va pas s’en prendre à Adam de front, il va ruser et s’attaquer à sa femme, plus faible que lui, plus accessible à la séduction, « un sexe plus faible (1 Pierre 3 v. 7) ». Son objectif est de convaincre Ève, l’alter-égo du premier homme, et de l’emmener à prendre les choses en main. Il sait qu’après, tout est une question de temps. Lorsque la nature humaine est ainsi stimulée, elle s’impose et dispose, imposant au Seigneur et aux autres sa propre conception, et sa propre volonté dans Son Corps : « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux (Galates 5 v. 17) ».
Or, lorsque les écritures nous exhortent à nous dépouiller ; eu égard à notre vie passée ; du vieil homme, de notre égo qui se corrompt par les convoitises trompeuses (Éphésiens 4 v. 22), « en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit (Romains 7 v. 6) », c’est bien pour que nous comprenions qu’il y a en nous un allié au mal, plus faible donc plus manipulable, et qui ne demande qu’à prendre les commandes en s’asseyant sur le trône de Christ dans les temples que nous sommes. Notre « moi, notre égo » attendra toujours de parvenir à une place d’exaltation, une place de puissance, une place d’influence, une place d’autorité, dans l’Eglise du Seigneur, dans Le Temple de Dieu.
« Lève-toi... et marche. » Oui, frères et sœurs, demandons une intervention Divine sur nos vie, afin de pouvoir nous lever de toutes nos superficialités, et laissons le Christ changer notre position de marche dans notre vie spirituelle ! Marchons dans la lumière…comme Il est Lui-même dans la lumière. C'est non seulement une parole de Pierre, mais surtout une Parole de vie pour nous tous...
Soyez richement bénis !