La vraie soumission

La vraie soumission

La vraie soumission consiste dans un acquiescement complet toutes les dispensations de Dieu, à celles qui nous concernent nous-mêmes, comme à celles qui se rapportent à d'autres personnes, ou à l'univers en général.

« Soumettez-vous donc à Dieu (Jacques 4 v. 7) ». Ce qui constitue la vraie soumission, voilà notre sujet. Avant d'y entrer, je désire faire deux remarques :

1° Si vous êtes, déçu dans vos espérances, et si votre édifice religieux repose sur un fondement illusoire, cela provient avant tout de ce que vous avez accepté l’Évangile par des motifs intéressés. Votre cœur égoïste n'a pas été brisé ; s'il l'avait été, il est certain que vous ne seriez pas déçu.

2° Si vos espérances sont illusoires, vous courez le plus grand risque, chaque fois que vos yeux s'ouvrent sur votre véritable condition, de revenir à ces espérances trompeuses pour les raviver et vous y fixer définitivement. Il arrive très fréquemment, en effet, que les chrétiens de nom sont réveillés, et passent quelque temps dans l'anxiété et dans l'examen d'eux-mêmes, puis reviennent à leurs espérances mensongères pour ne plus les quitter. Leur esprit est habitué à cette vieille ornière et il lui est extrêmement difficile d'en sortir. Aussi est-il indispensable, en ce cas, d'amener les chrétiens de profession à voir clairement qu'ils se sont complètement trompés et qu'ils n'ont pas à renouveler les efforts qui les ont faits ce qu'ils sont.

Nous sommes habitués à voir, à peu près partout, la plus grande partie des membres de l'église froids et morts jusqu'à ce qu'un réveil commence. A-t-il commencé, ils s'agitent, ils se démènent et les voilà « engagés dans l’œuvre » comme ils disent. Ils Multiplient leurs efforts et leurs prières pour un temps, et c'est ce qu'ils appellent se réveiller ; mais ils ont toujours la même espèce de religion qu'auparavant : une religion qui ne dure pas plus que l'excitation des réunions publiques. Dès que le corps de l’Église ralentit ses efforts pour la conversion des pécheurs, ces membres de l'église reviennent à leur mondanité précédente, et ils se rapprochent autant de ce qu'ils étaient avant leur prétendue conversion que le leur permettent leur orgueil et la crainte de la discipline de l'église.

Qu'un nouveau réveil se produise, ils recommencent à tourner dans le même cercle ; ils vivent ainsi de spasmes religieux toujours à renouveler. Une série de réveils toujours suivis de rechutes, voilà l'histoire de leur vie jusqu'à la fin. La vérité est qu'ils se sont trompés au début de leur carrière religieuse ; leur conversion n'a pas été vraie ; leur égoïsme n'a pas été vaincu ; et plus ils multiplient leurs efforts de réveil, plus certaine est leur perte.

J'entre maintenant dans la discussion directe de notre sujet.

I. Ce que n'est pas la vraie soumission.

1. Elle n'est pas l'indifférence à l'égard du péché et de la sainteté.

Deux choses ne peuvent pas différer plus que l'indifférence ne diffère de la vraie soumission à Dieu. Quelques-uns pensent que celui qui est vraiment soumis acceptera même de rester pécheur, pour la gloire de Dieu. Mais cette pensée est absolument insensée, elle est tout à fait absurde. C'est un péché que d'être disposé à rester pécheur ; et se proposer la gloire de Dieu suppose la volonté de ne plus pécher.

2. La vraie soumission n'est pas non plus l'acceptation ide la condamnation.

Ce n'est pas la volonté de Dieu que nous soyons condamnés ; sa volonté est que quiconque se repent et se soumet à lui soit sauvé.

II. En quoi consiste la vraie soumission.

1. Elle consiste dans un acquiescement complet toutes les dispensations de Dieu, à celles qui nous concernent nous-mêmes, comme à celles qui se rapportent à d'autres personnes ou à l'univers en général. Beaucoup de gens se figurent qu'ils donnent leur plein assentiment aux dispensations de Dieu ; mais si vous conversez avec eux, vous verrez qu'en beaucoup de choses, ils ne craignent pas de révoquer en doute la sagesse de Dieu.

Ils s'étonnent que Dieu ait permis l'entrée du péché dans le monde ; ils demandent pourquoi Dieu a fait ceci, pourquoi Dieu a fait cela, pourquoi il a agi de telle façon plutôt que de telle autre. Bien différente est la vraie soumission ; devant l'action de Dieu, elle s'incline, qu'elle comprenne ou ne comprenne pas, persuadée que tout est pour le mieux dans le gouvernement de Dieu.

2. La vraie soumission implique l'acquiescement aux préceptes de la loi morale que Dieu nous a donnée, et dont le résumé est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta pensée, de toute ton âme, de toute ta force ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même (Luc 10 v. 27) ». Et qui sont ceux qui acquiescent à cette loi ? Plusieurs répondront : « J'y acquiesce, je sens qu'elle est juste et je n'ai aucune objection à faire contre elle ». Mais je dois vous faire observer qu'il faut distinguer soigneusement entre une approbation qui résulte de la nature même de notre esprit et la soumission actuelle et pratique.

Vous ne trouverez personne qui tout naturellement, en écoutant sa conscience, n'approuve cette loi de Dieu. Il n'y a pas même un démon dans l'enfer qui ne sache qu'elle est juste. Dieu a ainsi constitué notre esprit qu'il nous est impossible de ne pas donner notre approbation sa loi. Mais ce n'est pas de cet acquiescement que je parle. On peut ressentir pour la loi de Dieu une telle admiration que l'on trouvera ses délices à la contempler, et cependant n'être pas dans la vraie soumission à son égard.

Le véritable acquiescement donné à la loi de Dieu comprend tout d'abord l'obéissance actuelle à cette loi. C'est en vain qu'un enfant prétendrait qu'il donne son plein assentiment aux commandements de son père, s'il ne lui obéit pas présentement ; en vain qu'un citoyen prétendrait donner son entière approbation aux lois de son pays, alors qu'il ne les observerait pas.

Et quel est le point essentiel qui constitue l'obéissance à la loi ? Vous savez comment l'homme s'est comporté à l'égard de Dieu et des intérêts de son royaume ; il leur a retiré son affection suprême ; il leur a substitué comme objet de son amour sa propre personne, son propre intérêt sa propre gloire. Il devait s'oublier lui-même pour Paire le bien, ce qui est l'essence de la loi ; au lieu de cela, il a adopté la hideuse maxime : « Charité bien ordonnée commence par soi-même ». Or, c'est là le point capital du procès entre Dieu et l'homme. Il faut que l'homme cède sur ce point. Sa première affection ne doit plus être pour sa propre personne ; elle doit être pour Dieu et pour les intérêts de son royaume. Et cette affection doit dépasser toutes les autres autant que l'importance des intérêts du royaume de Dieu dépasse l'importance de tous les autres intérêts. Celui qui refuse de comprendre cela et de restituer à Dieu la place qui lui appartient est un violateur de la loi, un rebelle vis-à-vis de Dieu.

Supposez un souverain qui se voue au bien de son peuple ; il y consacre toutes ses ressources, il fait les lois les plus sages en vue du bonheur de tous, et ordonne à chacun de vivre en vue du bonheur général. Mais un de ses sujets oppose résolument son intérêt personnel à l'intérêt de tous. Ne direz-vous pas que cet individu est un rebelle ? De même dans le royaume de Dieu, vous êtes tenu de subordonner votre bonheur personnel à la gloire de Dieu et au bien de l'univers ; si vous refusez de le faire, vous vous constituez ennemi de Dieu et de l'univers.

Comme la loi, l’Évangile demande le renoncement à soi en vue des intérêts de Dieu. II est vraiment étonnant que ces dernières années beaucoup de gens aient soutenu qu'il est bien à l'homme de faire de son bonheur l'objet direct et suprême de ses recherches. Si c'était là ce que demande Jésus-Christ, il serait ministre de l'égoïsme et du péché ; il serait venu dans le monde pour proclamer la révolte contre le gouvernement de Dieu.

« Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice (Matthieu 6 v. 33) », nous dit-il ; or, chose étrange ! Un auteur a cité dernièrement cette parole pour prouver que nous devons rechercher premièrement notre propre salut ou notre propre bonheur et faire de cette recherche la grande affaire de notre vie. Il est clair que ce n'est pas là le sens de la parole de Jésus-Christ. Cette parole signifie que chacun doit rechercher avant tout la gloire de Dieu, l'extension de son règne. Le but suprême où nous devons tendre, ce n'est pas d'être heureux, mais d'être saints. Le bonheur, il est vrai, est inséparable de la sainteté ; il n'est cependant pas la même chose. Chercher la sainteté, qui est l'obéissance à Dieu, c'est tout autre chose que de chercher avant tout le bonheur.

« Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, nous est-il dit encore, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10 v. 31) ». « Quoi ! nous dit-on, ne pouvons-nous pas manger et boire pour notre plaisir ? » Non. La parole que nous venons de citer est suffisamment claire : La satisfaction de notre appétit charnel doit être subordonnée à la gloire de Dieu.

Notre Sauveur nous dit : « Quiconque veut sauver sa vie, la perdra ; mais quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi, la sauvera (Marc 8 v. 35) » ; ce qui veut dire : Si quelqu'un poursuit, son propre intérêt, il le perdra ; s'il poursuit le salut de son âme comme son but suprême, il perdra son âme ; mais s'il renonce à lui-même et fait son but suprême du bien des autres, il sauvera son âme. Jésus-Christ nous dit encore : « En vérité, je vous dis, il n'y a personne qui ait laissé maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, à cause de moi et de la Bonne Nouvelle, qui ne reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, des maisons, et des frères, et des sœurs, et des mères, et des enfants, et des champs, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle (Marc 10 v. 29) ». Dira-t-on qu'une récompense nous est ici présentée comme motif d’action ? Mais remarquez qu'il ne s'agit pas de renoncer à soi-même à cause d’une récompense, mais à cause de Christ et de l’Évangile ; et c'est à cette condition seulement que la conséquence indiquée par Jésus-Christ se réalisera.

Dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens, Voyez tout ce que l'on pourrait faire, tout en étant nul et sans valeur pour le règne de Dieu, parce que l'amour manquerait : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brillé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n'est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout ». Remarquez cette parole : « Elle ne cherche point son intérêt ». Elle n'a pas un but égoïste ; son but suprême est le bonheur des autres.

Voilà qui est clair : Où cette même charité ne se trouve pas, il n'y a pas un atome de religion. Toute vraie religion consiste en bienveillance désintéressée. Plusieurs d'entre vous peut-être ne peuvent abandonner l'idée que la religion demande que lions nous proposions noire propre salut comme but suprême ; aussi dois-je répondre à quelques objections avant d'aller plus loin.

1° Objection. Pourquoi les menaces de la Parole de Dieu, si c'est de l'égoïsme que d'être influencé par la peur de la colère à venir ?

Réponse. L'homme est fait de telle sorte qu'il redoute la souffrance. Les menaces de l’Écriture, ont donc, entre autres buts, celui d'arrêter l'attention de l'homme égoïste et de le conduire à examiner quelles sont les raisons d'aimer Dieu et de lui obéir. Quand l'attention du pécheur est ainsi obtenue, le Saint-Esprit travaille à réveiller sa conscience ; il lui montre combien il est raisonnable et juste de se soumettre à Dieu et il le pousse à le faire.

2° Objection. Dieu nous ayant créés capables d'éprouver du plaisir et de la peine, peut-on dire qu'il soit mal d'être influencé par la perspective de l'un ou de l'autre ?

Réponse. Ce n'est ni bien ni mal, en ce sens que c'est une chose sans caractère moral. Telles sont, en général, les actions inspirées par l'instinct de la conservation. Vous êtes, par exemple, au bord d'un précipice ; si vous vous y jetez, vous vous tuez ; et vous en êtes avertis. Si vous ne tenez pas compte de l'avertissement et que vous vous tuiez, c'est un péché. Mais si vous en tenez compte et conservez votre vie, il n'y a là aucune vertu ; c'est un simple acte de prudence dicté par l'instinct de la conservation. De même c'est un péché que de braver la colère de Dieu ; mais ce n'est pas une vertu que d'en avoir peur. Il n'y a pas plus de sainteté à craindre de tomber en enfer qu'à craindre, de tomber dans un précipice ; cette crainte n'est pas quelque chose de moral, elle est un résultat nécessaire de la constitution de notre être.

3° Objection. La Bible ne nous fait-elle pas un devoir de rechercher notre propre bonheur ?

Réponse. Ce n'est pas pécher que de rechercher notre propre bonheur en proportion de sa valeur réelle ; au contraire, c'est un devoir ; et négliger de le faire serait un péché. Mais, si notre nature nous porte à rechercher notre bonheur, elle ne nous prescrit nullement de le poursuivre comme notre but suprême. Si quelqu'un raisonne de cette façon : « Nous sommes ainsi constitués que nous avons besoin de nourriture, nous devons donc chercher la nourriture comme notre bien suprême », ce raisonnement sera-t-il bon ? Évidemment non.

4° Objection. Le bonheur de chacun dépend tout particulièrement de lui ; si donc chacun travaille à son propre bonheur, le bonheur de tous sera assuré de la façon la plus complète possible.

Cette objection est spécieuse et fausse ; j'en nie absolument la conclusion. Car :

1° Le bonheur n'est pas dans la satisfaction des désirs égoïstes ; les reproches de la conscience que provoquent ces désirs le rendent impossible. Il n'est que dans la satisfaction des désirs vertueux ; or qu'est-ce que la vertu si ce n'est l'amour de Dieu et du prochain ? et qu'est-ce que l'amour, s'il ne consiste pas à s'oublier soi-même pour rechercher les intérêts et le bonheur des autres ?

2° Si chacun l'ait de son propre bonheur son but Suprême, les intérêts personnels entreront en conflit les uns avec les autres et rendront impossible le bien général. C'est exactement Ce que nous voyons dans le monde. C'est là, en effet, la cause de la fraude, de la violence, de l'oppression et de la méchanceté qui se trouvent partout sur la terre et dans l'enfer.

5° Objection. Si le bonheur est dans la satisfaction des désirs vertueux et que je cherche à satisfaire ces désirs, je me trouve avoir pour but mon propre bonheur.

Réponse. Le but de l'acte vertueux, ce n'est pas la satisfaction du désir considéré en lui-même, c'est la réalisation du bien auquel le désir se rapporte. Supposons que vous rencontriez un mendiant et que vous lui donniez un morceau de pain. Ce que vous désirez, c'est de restaurer le pauvre homme ; ce but atteint, vous êtes heureux. Mais si, donnant le pain, ce que vous désiriez était votre propre bonheur, le bien qu'éprouverait le mendiant ne satisferait pas votre désir ; vous en auriez rendu la satisfaction impossible.

La loi comme l’Évangile requièrent la bienveillance –désintéressée comme condition expresse du bonheur.

3. La vraie soumission implique l'approbation donnée aux pénalités que la loi prononce contre nous.

Elle n'implique pas que nous voulions être punis, mais que nous reconnaissions la justice de la sentence de mort que la loi prononce contre nous. Celui qui se soumet véritablement à Dieu se regarde comme digne de la condamnation éternelle.

4. La vraie soumission implique encore l'acquiescement la souveraineté de Dieu.

Puisque vous avez offensé Dieu et qu'il n'est pas en votre pouvoir de réparer vos torts envers lui, vous devez vous remettre entre ses mains sans réserve ni condition, afin qu'il dispose de vous comme il voudra, pour le temps et pour l'éternité.

5. La vraie soumission implique la pleine acceptation des conditions du salut posé par l’Évangile.

Ces conditions sont :

La repentance, état d'un cœur navré au sujet de ses péchés. Si vous avez cette repentance, vous serez toujours disposé à prendre le parti de Dieu contre vous-même.

La foi qui est la parfaite confiance en Dieu. Si vous avez cette confiance, elle vous conduira à vous remettre sans hésitation, corps et âme, avec tout ce que vous avez et tout ce que vous êtes, entre les mains de Dieu, afin qu'il vous emploie de la manière qui servira le mieux les intérêts de son royaume.

La sainteté qui est l'amour désintéressé.

Toutes conditions qui supposent l'acceptation du salut comme un don purement gratuit ; Christ étant votre médiateur et votre avocat, votre sacrifice expiatoire, votre guide, votre lumière et votre force.

Remarques

1. Ce que nous avons dit explique pourquoi il y a tant de fausses espérances dans l'église.

La raison en est que beaucoup de personnes embrassent ce qu'elles croient être l’Évangile, sans rendre Obéissance à la loi. Elles ne voient la loi qu'avec frayeur et elles considèrent l’Évangile comme un moyen d'être affranchi de l'obéissance qu'elle exige. Cette manière de voir n'a jamais cessé de se manifester dans l'église. Or, si un homme estime que sous la Nouvelle Alliance il peut, se dispenser de faire de la gloire de Dieu le but suprême de sa vie, et qu'au lieu d'aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, il peut faire de son propre salut son but suprême, l'espérance de cet homme-là est illusoire ; il a embrassé un évangile qui n'est point celui de Dieu.

2. Le sujet que nous avons étudié nous montre comment nous devons répondre à ceux qui prétendent que nous ne pouvons croire en Christ sans faire de notre propre salut le but suprême de notre vie.

La foi ne consiste pas à croire que nous serons sauvés ; mais à croire ce que la Parole de Dieu nous dit du Sauveur. Il n'est révélé nulle part dans la Bible que JE serai sauvé ; mais il y est révélé que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Ce que l'on appelle souvent foi est à proprement parler une espérance. Cette attente confiante de notre salut final est une simple conséquence de la foi ; conséquence que nous avons le droit de tirer quand nous avons conscience d'obéir à la loi et de croire à l’Évangile.

3. Désespérer d'obtenir la miséricorde de Dieu n'est point un élément ni une condition de la vraie soumission.

Le désespoir ne provient que de la méchanceté du pécheur qui ne veut, pas saisir la grâce qui lui est offerte. Loin donc d'être nécessaire à la vraie soumission, comme quelques-uns l'imaginent, il lui est au contraire opposé. Il est un péché, une horrible incrédulité ; et dire qu'il est essentiel à la vraie soumission, c'est dire que le péché lui est essentiel. Jamais personne n'a pu recevoir l’Évangile en restant dans le désespoir.

4. Insister auprès du pécheur pour qu'il consente à sa propre damnation est une grande erreur (1).

(1) Nous supprimons ici encore des développements sans utilité au milieu de nous, et nous ne donnons ce n° 4 que comme transition au morceau suivant (Note du traducteur).

5. On nous objecte que la grâce offerte par l’Évangile est faite pour produire une religion égoïste.

On peut abuser de la grâce comme de toute, autre bonne chose et en prendre occasion pour se faire une religion égoïste ; et Dieu le savait lorsqu'il nous donna Jésus-Christ. Cependant, remarquez-le, seule l'offre de la grâce pouvait toucher le cœur rebelle de l'homme.

Voici un père qui a un fils obstiné et rebelle ; il a longtemps essayé de le soumettre par le châtiment. Il l'aime et soupire après le moment où il le verra obéissant et vertueux ; mais l'enfant semble s'endurcir de plus en plus. Finalement, le pauvre père est complètement découragé et il éclate en sanglots : « Mon fils ! Mon fils ! S'écrie-t-il, que dois-je faire, ne puis-je plus te sauver ? j'ai fait tout ce que j'ai pu, que puis-je faire encore ? » Le fils qui n'a jeté que des regards de mépris sur le bâton dont on le frappait, éclate à son tour en sanglots quand il voit les larmes de son père : « Frappe-moi, mon père, s'écrie-t-il, frappe-moi, mais ne pleure plus ! » Le père a donc trouvé le chemin pour gagner le cœur de son enfant. Au lieu de ne lui faire sentir que la main de fer de la loi, il répandra maintenant son cœur devant lui. Et quel en sera l'effet ? Cela le poussera-t-il à une soumission hypocrite ? Non, certes ! c'est le bâton qui produisait cet effet-là. Les larmes de l'amour paternel ont brisé le cœur du fils et l'ont amené à la vraie soumission, celle de l'amour.

Il en est de même du pécheur dans ses rapports avec Dieu. Il endurcit son cœur de manière à le rendre invulnérable aux coups les plus terribles ; mais quand il voit l'amour de son père céleste, son cœur se brise. Il se prend en haine et s'abhorre lui-même quand il voit le Fils de Dieu revêtu de la nature humaine, répandant son cœur en larmes sur l'égarement des pécheurs, suant une sueur de sang, endurant les hontes et les souffrances atroces de la croix et mourant dans l'angoisse indicible de la malédiction due au péché.

Un tel spectacle pousse-t-il à une soumission hypocrite ? Le cœur du pécheur qui le contemple se fond : « C'est assez ! S'écrie-t-il, je ne puis supporter cette vue, l'amour de Jésus-Christ m'accable ».

Ah ! Ne craignons pas de montrer l'amour de Dieu aux pécheurs ! C'est le seul moyen de les amener à la vraie soumission et à la vraie charité. La loi peut faire des hypocrites ; l’Évangile seul peut remplir l'âme de l'amour de Dieu.

 

Arthur KatzUn message de Charles Finney
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- Théodore Austin-Sparks

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