Les vertus de l’épreuve.2
Qu'est-ce que le brisement ? À quoi sert-il ? Est-il biblique ? Nous allons répondre brièvement à ces questions.
Le besoin d’un brisement.
La Bible nous montre que la suite logique de toute véritable conversion à Jésus-Christ, se traduit par une volonté déterminée à devenir un disciple accompli du Seigneur Jésus-Christ. Pour cela, il nous faut abandonner la philosophie du monde et entrer par l’Esprit-Saint, dans une consécration sans retour. Pour ce faire, Jésus va révéler à notre cœur tout ce que nous avons besoin de savoir et de vivre.
Mais il est un outil par excellence qu’Il utilise pour nous ouvrir les yeux ; c’est le brisement, par l’œuvre de la croix dans notre vie. Les Ecritures affirment que nous ne pouvons suivre le Seigneur et devenir Son disciple, que dans la mesure où nous acceptons de renoncer à nous-mêmes, et de porter notre croix : « Quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple (Luc 14 v. 27) » ; « Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive (Matthieu 16 v. 24) ». Rien ne peut remplacer cet esprit de sacrifice ; aucune théologie, aucune révélation ; et si un ange venait nous affirmer le contraire, cela ne serait que séduction. Le chemin du disciple ne peut ressembler qu’à celui de son Maître. Jean chapitre 19 verset 17 nous dit : « Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha ». Tout disciple accompli sera comme son maître.
Tant que nous souhaiterons ressembler à Jésus, nous ressentirons toujours en nous-mêmes le besoin nécessaire d’être transformés de l’intérieur. Tant que nous n’avons pas souscrit un abonnement à l'école de Dieu, et que la discipline céleste de cette école ne nous a pas affranchis de nous-mêmes, notre consécration ne peut pas satisfaire le cœur de Dieu. Elle sera toujours, d’une manière ou d’une autre, influencée par les principes de vie religieuse du pays d'où nous avons été tirés : L'Égypte, le monde.
Nous en avons pour preuve la fabrication du veau d’or par les hébreux. Le moule de ce veau qu’ils voulaient apporter à Dieu en guise d’adoration, n’était en fait qu’une idole, une représentation, une imitation du taureau Apis qui était adoré en Égypte. Dieu a alors demandé aux hébreux de renoncer à cette idole, et de le faire passer par le feu. Il n’y a que le feu de l’épreuve pour nous libérer de toutes nos « servitudes ». Les épreuves fissurent notre dureté de cœur, il craquèle petit à petit ; ce qui facilite l’entrée et la sortie de la lumière du Seigneur. Cette lumière va éclairer toutes nos dépendances à la philosophie religieuse mondaine, afin d’y renoncer. Seule la discipline du Saint-Esprit est compétente pour ces choses.
Le brisement est une opération chirurgicale spirituelle, de l’Esprit-Saint ; que le chrétien ne peut réaliser par ses dévotions religieuses. Elle consiste à faire mourir en nous ce que la Bible appelle, « notre vieille nature ». L’objectif étant de nous aider à nous soumettre volontairement à la volonté de Dieu. En d'autres termes, être brisé, c'est mourir à soi-même sous tous les rapports, afin que Christ puisse régner en nous. Jésus a exhorté plusieurs fois ses disciples à porter leur croix. La croix qui représente tout un ensemble d'épreuves, qui vont nous aider à renoncer à nous-mêmes et à abandonner nos vies au Seigneur d'une manière complète et définitive.
Paul explique aux Galates que l’objectif de la mort à soi-même, c'est vraiment de laisser Christ dominer sur toutes choses dans nos vies ; c’est cela être « crucifié avec Christ » : « J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi (Galates 2 v. 20) ». Le but du chrétien sera toujours de découvrir qu’elle est cette vie, qu’est ce qui la compose, vers où elle veut m’emmener. C’est pour ces raisons que l’Évangile nous demande de chercher les choses d’en haut.
De fait, si nous désirons plaire à Dieu et remporter toujours la victoire, nous devons être animés de Sa vie à Lui. Être centrés sur nous-mêmes est précisément l'opposé de cela ; par contre, être remplis de sa vie suppose la condition d’avoir accepté que Dieu nous aide à faire constamment mourir la nôtre. C'est ici qu'interviennent dans nos vies chaque difficulté, confusion, épuisement, humiliation, provocation, vexation ; ce sont les moyens utilisés par Dieu pour briser notre chair, car : « L'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix ; car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu (Romains 8 du verset 7 et 8) ». La chair, c’est La pitié de soi-même dans les épreuves et les difficultés, la recherche de ses intérêts propres dans ses affaires ou dans celles de Dieu, le laisser-aller dans les loisirs, la sensibilité et les émotions, la susceptibilité, le ressentiment, la défense de ses droits lorsqu'on est offensé ou accusé, l'égocentrisme, le repliement sur soi-même, les soucis, les craintes, tout cela provient de notre vieille nature. La chair a le pouvoir de créer un évangile, qui lui permet de coexister avec l’Esprit de Dieu ; tant elle est puissante, sournoise, et ennemie de Dieu.
C’est pourquoi le brisement qui est effectué par l’œuvre de la croix, au travers des épreuves, est tellement essentiel à la croissance spirituelle : « La chair est inimitié contre Dieu (Romains 8 v. 7) ». Une vie chrétienne, ou un fonctionnement d’église, réalisés par la « vieille nature » héritée d’Adam, est un obstacle à la manifestation de la vie de Christ en nous. Pourquoi ? Parce que « un homme ne peut servir deux maîtres (Mathieu 6 v. 24) ».
Dans Jean chapitre 12 au verset 24, le Seigneur Jésus dit : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Le grain n’est pas la vie par lui-même, mais la vie habite le grain. Lorsque le grain tombe en terre, le brisement de l’habitacle alors s’opère, c’est la mort de l’enveloppe du grain de blé. Ensuite la vie a une pleine liberté pour se manifester et porter du fruit, c’est sa résurrection.
La terre et l’humidité qui vont générer progressivement cette transformation représentent les épreuves. C’est ce déchirement de l’enveloppe que Dieu cherche dans notre vie ; il symbolise parfaitement le processus obligatoire, par lequel les enfants de Dieu sont appelés à passer, pour grandir et porter du fruit par la vie de Christ, qui se trouve en eux.
Le grand problème que beaucoup de chrétiens sincères rencontrent se trouve ici ; pour que la vie du Christ apparaisse, ce n’est pas plus de Dieu qu’il nous faut, ou plus de technique spirituelle, puisque nous avons déjà tout pleinement en Lui ; mais c’est moins de nous-même. Plus la mort de notre vieille nature sera effective, plus la vie de Christ sera libérée et sortira de nous. Ainsi plus un chrétien acceptera ce processus de brisement, plus le parfum qui a rempli la maison à Béthanie, pourra se répandre et embaumera toute chose autour de nous, pour ne jamais disparaître : « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance ! (2 Corinthiens chapitre 2 verset 14) ». Nous allons aborder le texte sur le parfum de grand prix.
« Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix ; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus (Marc 14 v. 3) ». Cette femme rompit ce vase d’albâtre qu’elle tenait. Lorsque ce vase fut brisé, elle répandit sur la tête de Jésus un parfum de nard pur de grand prix. Je pense ici à tous ceux et celles qui s’efforcent d’offrir au Seigneur, adoration, travail, prières, engagement, mais qui sont si souvent déçus d’eux-mêmes et du peu de fruits portés.
Frères et sœurs, tant que le vase de leur vie ne sera pas brisé, Christ restera prisonnier en eux. Mais lorsqu’il le sera, le parfum de grand prix qu’il contient pourra alors tout naturellement, sans effort, sortir de leur vie pour se répandre aux alentours, et ainsi être une offrande agréable à notre Père. Leur confession de foi raisonnera aux cieux comme une louange. Ils proclameront ceci : « Le Seigneur me discipline. Il s'occupe de moi, me châtie et me façonne pour faire de moi un vase d’honneur ». Oui, nous ne sommes que des vases d’argile, mais dans ces vases, nous portons un trésor d'une valeur indescriptible : Le Seigneur de gloire, demeurant en nous en tant que personne vivante ! « Nous portons ce trésor dans des vases de terre (2 Corinthiens 4 v. 7) ». Les chrétiens qui ont vraiment expérimenté les « prisons de Dieu », les acceptant sans chercher à en être libérés, ne peuvent vivre leur vie chrétienne sans dégager autour d’eux le doux parfum de Christ. Quelque chose en eux a été brisé et laisse naturellement, sans effort, échapper l’odeur du caractère de Jésus.
Tant que le vase est entier, tant que l'argile qui le constitue est intact et solide, il attire les regards sur lui-même pour que le monde s’exclame : « Quel beau vase d'albâtre ! ». Les yeux se portent alors uniquement sur le vase, sur l’apparence ; c’est ce que Jésus reprochait aux pharisiens ; de soigner uniquement l’apparence. Les yeux ne sont pas fixés sur Christ, mais sur les dons et le zèle naturel, sur la rhétorique de tel prédicateur, sur tel système religieux, telle doctrine, telle technique ; mais pas sur Christ. La question à se poser est celle-ci : « Sommes-nous devenus des « adorateurs » du vase ; des adorateurs au service de la créature au lieu du Créateur ? ». Pendant ce temps, tout ce qui est à l'intérieur du vase reste caché, emprisonné par le gouvernement de l’homme !
Nous continuons maintenant cette pensée à travers le texte de la multiplication des pains. Ici, nous allons voir que la bénédiction passe par le brisement : « Mais ils lui dirent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit : Apportez-les-moi. Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés (Matthieu 14 v. 18) ».
Nous sommes affamés des bénédictions de Jésus, n’est-ce pas, et c’est une excellente chose ; mais savons-nous que le brisement est attaché à la bénédiction. C'est à nous d’accepter ou de refouler cette vérité. Lorsque nous Lui apportons notre vie en offrande, afin que d’autres soient bénis ; Jésus va prendre alors notre vie entre Ses mains expertes, et va nous briser pour que le miracle de la multiplication ait lieu. Si nous refusons ce brisement, non seulement nous passerons à côté du miracle, mais nous mettrons en place un autre moyen pour satisfaire la foule affamée ; un moyen humain issu de notre chair, issu de nos propres efforts, comme le sacrifice de Caïn.
Les disciples vont dire : « Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée ; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres (Matthieu 14 v. 15) ». Lorsque nous voulons être en bénédiction autour de nous, notre oreille spirituelle doit être vraiment très attentive, car Jésus voudra peut-être aller à l’encontre de nos raisonnements, pour nous proposer Sa méthode : « Jésus leur répondit : Ils n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger (Matthieu 14 v. 16) ». Si nous plions notre volonté à celle de l’Esprit, alors nous verrons Jésus prendre les choses en main, briser ce qui doit être purifié en nous, et nous faire expérimenter le miracle de la multiplication du « peu » que nous Lui apportons. C’est cela la bénédiction !
En lisant cette expression : « ...renvoie la foule », je me souviens personnellement du message que l’Esprit-Saint a laissé sur mon cœur d’une manière brûlante. Il me faisait comprendre ceci : « Mes disciples veulent me servir et servir leur prochain, et c’est ce que j’apprécie. Mais ils doivent comprendre que j’ai mes propres méthodes, et qu’ils doivent plier la bonne volonté de leur vieille nature à la mienne. C’est là que s’opère un brisement libérateur, c’est là que quelque chose doit être renversé pour que Je puisse bâtir. Mes disciples vont être éprouvés dans leur foi ; vont-ils croire que je fais tout à merveille si on m’en donne l’occasion ? Par contre, s’ils s’obstinent et s’entêtent à vouloir m’imposer leur façon de faire, je vais les laisser aller, mais ils vont s’épuiser à la tâche et ne porteront que peu de fruits. Frères et sœurs, j’ai compris à ce moment-là que la vraie bénédiction, c’est quand le Seigneur accomplit Lui-même Sa volonté à travers l’homme ; et que cela demande de notre part de mourir à nous-mêmes afin de renoncer aux œuvres mortes ».
Et puis en Juges chapitre 7, il y a Gédéon et le peuple, qui campaient près de la source de Harod, non loin du camp de Madian dans la vallée. Gédéon fut victorieux de Madian lorsqu’au son de la trompette, ils brisèrent les cruches, laissant apparaître les flambeaux. Ce passage typifie merveilleusement bien la pensée du Seigneur concernant tous nos besoins de victoires. Que ce soit dans nos vies ou face à l’ennemi, c’est la lumière de la vie qui habite en nous, c'est-à-dire l’Esprit-Saint, qui nous rendra vainqueurs sur tous nos ennemis.
Nous sommes la lumière du monde, mais pour que la puissante lumière de notre Soleil de justice puisse éclairer, il faut qu’elle apparaisse et soit à sa place sur le chandelier. Et pour qu’elle puisse apparaître et rayonner, et bien c’est comme le parfum de grand prix, il faut que ce qui la cache soit brisé. La lumière ne peut pas sortir de nos vies et rayonner sur ce monde de ténèbres, avant que nous ne soyons brisés. Dieu veut travailler à travers une Eglise qui ne sera pas pour Lui un obstacle. Ce ne sont pas nos meilleures techniques d’évangélisation qui vont faire fuir l’ennemi, Satan ne craint pas les chrétiens charnels. Si la lumière de l’esprit de Dieu n’est pas libérée, elle reste alors sous le boisseau de notre vieille nature ; il nous sera malheureusement impossible de briller comme des flambeaux dans le monde.
À travers le service de communion du repas du Seigneur, Jésus nous dit : « Ceci est mon corps qui est brisé pour vous ». Son corps fut brisé, il mourut pour que la vie apparaisse ; Sa mort nous donne la vie. Voilà pourquoi nous ne pouvons-nous identifier à Sa résurrection, si nous ne nous sommes pas identifiés à Sa mort ! Dans chaque épreuve Dieu détruit quelque chose dans notre vie en plantant la croix ; cette croix produit un brisement, une mort, une circoncision, qui met à jour des trésors de vie ! C’est pourquoi, fuir l’épreuve c’est se détourner de toute progression spirituelle ! Le brisement de l’homme extérieur, voilà la bénédiction qui a permis à Jonas, à Job, à Joseph, et aux disciples de le reconnaître, de le voir tel qu’il est, et de voir « toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (Éphésiens 1 v. 3) ».
Gethsémané est un mot grec dérivé de l’araméen qui se traduit par « pressoir à huile ». C’est là qu’on écrase le fruit, pour obtenir l’huile précieuse qu’il contient ; c’est là que Jésus va souffrir son agonie, il va être comme écrasé pour nous sauver : « Ce n’est pas de gaité de cœur que la céleste Olive entre dans le pressoir, il faut même l’y obliger ; c’est une Olive de très grand prix. Ah, si cette coupe pouvait s’éloigner d’elle. Mais Dieu a besoin de l’huile qui va couler de son être, pour oindre et guérir tous ceux et celles que Satan et le monde ont laissé à demi mort. L’olive ne quittera ce lieu de souffrance que lorsque Son père le décidera ; l’œuvre de dépouillement doit faire son œuvre parfaitement, l’enjeu est considérable : Le salut de l’humanité.
Lorsque nous devenons chrétiens, nous empruntons un chemin qui nous enseigne comment dépendre de la vie de Jésus ; mais pour entrer pleinement dans cette voie, je dois abandonner le mode de vie auquel j’ai été habitué, basé sur mes pensées, mon esprit, ma volonté, mes opinions, ma compréhension. Le vrai disciple se charge de sa croix, il accepte l’école de Dieu sans remord ; quoi qu’il lui en coûte, il n’y a pas de retour possible ! Il sait que la seule issue pour se revêtir de Christ, est de mourir à lui-même. Si nous prions que nous voulons être bénis, grandir dans Son intimité, connaître Ses voies, ne soyons pas surpris alors s'Il nous invite à monter dans la barque et à affronter la tempête en furie.
Victorieux en perdant.
Nous aborderons maintenant une deuxième partie que j’ai intitulé : La victoire en perdant.
Le théologien Andrew Murray a dit avec raison : « Le réveil, c'est quand toi et moi, nous nous laissons remplir de cette eau vive jusqu'à déborder, pour nous-mêmes et pour les autres, et cela avec une paix constante dans le cœur. On s'imagine parfois que mourir à soi-même rend malheureux ; au contraire, c'est le refus de mourir à soi-même qui rend misérable. Plus nous avancerons dans la mort avec Christ, plus nous connaîtrons sa vie de résurrection, et plus notre paix et notre joie seront réelles. Sa vie en nous débordera sur notre prochain, animé de l'ardent désir de voir les âmes perdues venir à Christ, et que nos frères et sœurs chrétiens reçoivent une pleine bénédiction ».
C'est en Genèse 32 que nous est rapporté le combat de Jacob contre un homme qui était en réalité une représentation de Dieu. Je lis simplement quelques fragments de versets : « Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l'emboîture de la hanche ... /... Je ne te laisserai point aller, lui dit Jacob, que tu ne m'aies béni ... /... car tu as lutté avec Dieu, et tu as été vainqueur ».
Voici en quelques mots quel sera notre propre victoire dans l’épreuve. Jonas, Job, Joseph, Jacob, et tant d’autres de par les siècles, ont été victorieux au moment où ils ont souffert quelque chose dans les profondeurs de leur vie. Pour les regards profanes, cela peut ressembler plus à une défaite ; mais en réalité, Dieu bâtissait en eux une perception spirituelle, leur permettant d’atteindre un niveau spirituel supérieur. Afin d’atteindre son but, Dieu a employé une méthode extraordinaire ; l’œuvre de la grâce qui va détruire ce qui appartient à l’ancienne création, pour mieux mettre en valeur ce qui concerne la nouvelle ! Je laisse sur votre cœur les paroles qui résument assez bien cette œuvre ; celles prononcées par celui que Jésus a considéré comme étant le plus grand des prophètes, Jean-Baptiste : « Il faut qu'il croisse, et que je diminue (Jean 3 v. 30) ».
Lorsqu’un chrétien est « déboité », lorsqu’il est touché par la Parole à l’endroit où repose sa force naturelle, il en porte les marques toute sa vie ; il est brisé, et il le sait. Cette personne accepte maintenant de dépendre de Dieu sans se plaindre, sans résistance, d’une manière inconditionnelle ; toute confiance en sa chair a disparu. Maintenant elle sait que le seul espoir pour elle se trouve dans la bénédiction du Seigneur ; elle va chercher Sa grâce comme jamais auparavant. Elle découvre qu’elle a désespérément besoin de la grâce de Dieu pour toute chose ; et elle se surprend à proclamer la même expression de Jacob : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni ». Nous avons ici la réalisation des paroles de Jacques 1 : 4, lorsqu’il dit que l’épreuve produit une patience qui accomplie parfaitement son œuvre ; afin que nous soyons parfaits et accomplis, sans faillir en rien. Les gens brisés s’accrochent à Dieu, ils crient sans cesse au Seigneur, sans relâche, jusqu’à ce qu’ils soient bénis.
Nous devons comprendre que l’enfant de Dieu qui cherche la bénédiction, en terme de croissance spirituelle, de connaissance de l’œuvre de la croix, d’accomplissement des promesses, ne peut éviter d’être éprouvé. Chercher une bénédiction qui consiste par exemple à exclure la notion de discipline, ou à considérer Jésus comme celui qui chasse toutes nos difficultés d’un claquement de doigts, au fur et à mesure qu’elles apparaissent ; ou encore chercher une bénédiction qui réglerait tous nos problèmes, sous la forme d’une imposition des mains qui apporterait un soulagement immédiat comme par magie, n’est pas la vraie bénédiction.
Cette façon de considérer l’Evangile est tronquée ; c’est un évangile charnel dont nous parlions tout au début ; une façon de voir la Bible qui nous déresponsabilise et qui entraîne les chrétiens à moult dérèglements. Il prône l’avancement spirituel sans brisement, sans consécration, sans abandon de l’amour du monde, sans épreuves, sans mort à soi-même, sans dénonciation du péché, sans faire connaître la différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est pur et ce qui est impur. Les prédicateurs de cet évangile sont de faux prophètes et conduisent ces âmes dans le mensonge !
L’épreuve est en fait comme un combat, à plus ou moins long terme, entre Dieu et Son enfant, dont l’issue ne peut être que la défaite de celui-ci. D’une certaine manière, il y a quelque chose en nous qui est plus fort que Dieu, qui lui résiste, qui nous lie à cette terre, et qui doit céder pour que l’Esprit-Saint trouve toute la place en nous pour édifier Christ. Je le répète, nous ne sommes pas victorieux lorsque nous arrêtons la tempête, mais lorsque nous la traversons par la foi. Nous ne grandissons pas dans la foi lorsque nous imposons à Dieu de changer telle ou telle difficulté, mais lorsque nous y sommes volontairement soumis. Heureux celui à qui le Seigneur a pu enseigner que c’est dans la défaite, déclenchée par Dieu, que nous devenons des vainqueurs. Heureux celui et celle dont le cœur est vaincu par son Dieu !
Je vous partage cette belle citation de Chip Brogden.
« Si nous patientons devant le Seigneur, Il nous fera alors connaître Sa volonté. Sur mille opinions concernant l’épreuve, neuf cents quatre-vingt-dix-neuf viennent de la chair. Nous souhaitons un soulagement immédiat, une réponse immédiate et un résultat immédiat, mais Dieu veut nous ralentir, que nous restions calmes, tranquilles, en sachant qu'Il est Dieu. Il veut que nous appréhendions Sa Pensée, que nous nous attendions à Son Esprit, et que nous devenions habitués de Ses voies. Comme nous ne pouvons pas éviter les tribulations dans ce monde, nous devrions donc faire le meilleur usage possible de toutes les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, en commençant à voir toutes nos tentations, tests, et problèmes comme des opportunités pour grandir, devenir mature, et apprendre comment vivre en tant que Vainqueur. Alors nos problèmes deviendront nos meilleures opportunités pour connaître Dieu - parce que la profondeur de la révélation est à la mesure de la profondeur de nos souffrances. »
En conclusion.
Ne craignons pas, ne perdons pas courage, Il est fidèle, c’est Son œuvre, et Sa Parole s’accomplie toujours : « … ayant les regards sur Jésus, nous dit Hébreux 12 v. 2, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu ». L’heure de notre délivrance est fixée, même si celle-ci peut varier en fonction de nos résistances. Quel que soit le « tombeau » qui nous retient prisonnier, quelle que soit la pierre qui nous en bouche la sortie, au temps fixé par Dieu, nous en sortirons vainqueur. Ce sont les vainqueurs qui s’assoient sur le trône. À chaque fois qu’une épreuve a achevé son œuvre dans notre cœur, Il s’écrira devant notre « prison », d’une voix forte : « Lazare, sors .../... Déliez-le, et laissez-le aller (Jean 11 v. 43) ». Il a autorité sur tous les « grands poissons » qui peuvent nous emprisonner : « Car ainsi parle l'Eternel : De même que j'ai fait venir sur ce peuple tous ces grands malheurs, De même je ferai venir sur eux tout le bien que je leur promets (Jérémie 32 v. 42) ».
Et puis ce dernier verset : « Le soleil se levait, lorsqu'il passa Peniel. Jacob boitait de la hanche (Genèse 32 v. 31) ». « Il boitait de la hanche » : Voilà une belle représentation de l’œuvre de brisement que Dieu veut réaliser dans notre vie. Il doit briser notre vieille nature au point où nous serons obligés de confesser, le visage dans la poussière : « Seigneur, je n'ose pas penser, je n'ose pas demander, je n'ose pas décider, je te cherche car j'ai besoin de Toi en tout. Je ne veux que ta force, ton esprit, tes pensées. Je sais maintenant que mes opinions, mes raisonnements, ma sagesse personnelle ne mènent à rien, comme Job : « Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre (Job 42 v. 6) ».
Nous allons boiter, c'est-à-dire que nous n’aurons plus confiance en nos propres forces ; nous serons tellement bien disciplinés que notre âme n’agira plus indépendamment du Seigneur. C’est ce moment précis que Dieu attend ; ce moment précis où nous ne pourrons faire autrement que de prendre appui sur le bâton de Dieu : C'est-à-dire sur l’autorité du Père, Jésus-Christ. Il sera notre soutien comme jamais auparavant.
Oui, c’est ainsi que Christ, notre soleil de justice, désire se lever à travers nos vies et briller sur ce monde ; Lui permettons-nous de nous enrôler à Son école ? Il se lèvera de nos vies pour jamais se coucher, Ses rayons feront briller à travers nos cœurs brisés les richesses infinies de Sa gloire et de la grâce de Dieu. Il se trouve dans les croix qu’Il nous propose ; un fruit merveilleux en terme de libération intérieure, de transfiguration, de victoire, de joie éternelle, d’unité avec Jésus. Béni soit Son nom !
Soyez richement bénis !