Les vertus de l’épreuve.1
Il est des moments dans notre marche chrétienne, où l’expression « toucher le fond », n’est pas un euphémisme ; au point même de voir notre foi vaciller !
Je parle de ces périodes où nous sommes confrontés à la rudesse de la pédagogie du Seigneur ; celle qui consiste à nous éprouver pour nous discipliner, nous éduquer ; quant aux eusses et coutumes du royaume de Dieu. Nous allons voir ensemble que l’épreuve contient de réelles vertus de délivrances et de libération intérieure. Ce que le Seigneur souhaite confirmer dans le cœur de Ses disciples, c’est l’importance capitale qu’Il donne à la correction de Son enfant. Je parle là de l’ensemble des modifications que Dieu veut apporter à notre vie, afin d’accentuer notre croissance spirituelle, et participer à sa sainteté.
L’apôtre Paul nous dit : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils (Hébreux 12 v. 5 et 6) ». Je vous invite avec moi à examiner un peu la signification spirituelle de l’épreuve, ses qualités, son caractère, au sens large du terme. L’épreuve est représentée généralement par une situation difficile, pénible, dans notre quotidien ; situation où il nous est difficile de trouver rapidement une issue favorable. Souvent même, la présence du Seigneur nous fait cruellement défaut.
Alors, je ne parle pas ici des épreuves qui surviennent dans nos vies par notre propre faute, ou par une activité marginale de Satan. Dans le premier cas, la repentance est la clé pour retrouver notre communion avec le Seigneur ; dans le deuxième, notre prise de position en faveur de la vérité dans une foi ferme, règle généralement le problème. Aujourd’hui, nous aborderons le sujet de l’épreuve qui est voulue par Dieu, l’épreuve qui est organisée par Dieu, qui nous est imposée, et qui est employée par Dieu comme un moyen d’éducation.
La mort et la résurrection.
Dans le livre du prophète Jérémie, au chapitre 1 et au verset 10 ; nous avons une excellente représentation du mécanisme profond de l’épreuve. Dieu va dire à son serviteur : « Je t'établis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes (Jérémie 1 v. 10) ». Le ministère du prophète Jérémie était constitué d’un aspect négatif, puis positif ; nous pourrions parler aussi d’un aspect triste puis joyeux ; d’un aspect d’empêchement, puis celui d’un avancement. En fait, nous avons ici en filigrane la double fonction de la croix ; la mort et la résurrection.
D’un bout à l’autre de l’Ecriture, nous remarquons que lorsque Dieu commence une œuvre, Il établit ce principe. Nous pourrions résumer toute l’œuvre qu’Il accomplit dans nos vies par cette expression : « L’ancienne création avec tout ce qu’elle contient, appartenant à Adam, donc au péché, doit être arrachée et détruite ; pour que Dieu puisse bâtir et planter Son royaume dans la nouvelle création, représentée par Jésus-Christ, le dernier Adam ». Si nous comprenons cela, si nous l’acceptons de cœur, alors nous comprenons deux choses : Le besoin profond du Chrétien d’être éprouvé et discipliné dans l’amour de son Dieu ; et le fait que depuis notre conversion, l’Esprit n’a pas cessé d’œuvrer en nous, à la fois par des aspects négatifs, et par des aspects positifs.
Dans le livre des Juges, au chapitre 6, nous retrouvons ce même principe, mais traité d’une manière différente. Nous voyons Gédéon, lui-aussi, chargé par Dieu d’abattre avant de bâtir. Gédéon devait abattre l’autel de Baal qui appartenait à son père, pour bâtir un autel à l’Éternel. C’est seulement lorsque cet ouvrage fut effectué, que Dieu put alors s’engager à accomplir le sien en faveur de Son peuple, pour le mener à la victoire. Nous parlons d’idolâtrie, c'est-à-dire toutes choses appartenant à la première création, celle d’Adam ; qui prend la moindre miette de place de Dieu dans notre cœur.
Nous sommes, vous et moi, le temple de Dieu ; et lorsque Dieu veut bâtir quelque chose en nous en rapport avec son œuvre, eh bien Il va préalablement mandater Son Esprit, comme Il l’a fait avec Jérémie et Gédéon, pour détruire tout ce que Lui considère comme étant de l’idolâtrie, même si ces choses proviennent de nos pères spirituels ; afin de bâtir un autel ou autre chose pour Dieu. Le Seigneur, par Son Esprit, abattra d’abord toute idole qui a pu prendre place dans nos vies, avant de bâtir son œuvre. Il n’y a pas d’autre chemin vers la lumière que celui de Christ régnant en nous !
Nous, Chrétiens du vingtième siècle, nous pensons sans doute être plus raffinés que ceux de l’antiquité ; mais l’épreuve mettra toujours en lumière une trace d’amour pour des dieux étrangers ; comme par exemple pour Mammon, le dieu des richesses matérielles ; pour Vénus, la déesse de l'amour, de la séduction, de la beauté féminine, de la sensualité ; pour Apollon, le dieu de la lumière, du soleil, de la musique, des arts, des soins, des prophéties, de la poésie, de la pureté, des sports et de la beauté masculine ; pour Apis, le dieu de la fertilité, de la puissance sexuelle ; ou encore pour notre « moi » non brisé, orgueilleux, arrogant. Croyons-nous vraiment que l'amour pour ces faux dieux ait vraiment disparu de l'église, et qu’il ne peut pas ce trouver une porte ouverte dans notre cœur pour les accueillir ?
Tous ces « dieux » sont en fait, chacun pour sa part, une caractéristique de Satan. 1 Corinthiens 10 verset 7 nous dit de ne pas être idolâtres, selon qu'il est écrit : « Le peuple s'assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir ». Lumière et ténèbres ne peuvent cohabiter, l’une prendra toujours l’ascendant sur l’autre, en fonction des choix des hommes : « Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? Ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? (2 Corinthiens 6 v. 14) ».
Ceux et celles qui ont appris de Dieu à se connaître savent bien que la plus grande idole qui doit être « abattue » en nous est notre « moi », notre vieille nature héritée d’Adam, notre chair avec ses désirs contraires à ceux de l’esprit ; c’est elle généralement qui ouvre la porte aux autres dieux. Tout ce qui est amour de soi, exaltation de soi, adoration de soi, louange de soi, admiration de soi, élévation de soi, publicité de soi, protection de soi, justification de soi, etc.
Les desseins de Dieu pour nos vies sont d’un autre ordre ; ils peuvent se résumer dans ces quelques versets d’Éphésiens chapitre 3 et à partir du verset 15 : « Que Dieu vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu ».
Être rempli de toute la plénitude de Dieu, c’est ; être saturé de l’Esprit au point de déborder de Sa vie autour de nous, être immergé entièrement dans le Torrent de Vie de Dieu, afin que ça ne soit plus nous qui vivions, mais Christ qui règne en nous, et à travers nous ; dans une consécration, une obéissance, une adoration, et une félicité coulant jusque dans la vie éternelle. Oui, voilà pour nous qui cherchons la gloire de Dieu, un exposé non exhaustif de ce que Dieu veut accomplir dans notre vie. Mais tout cela ne peut être bâti correctement qu’à la condition que tout ce qui est idolâtrie dans notre vie soit renversée définitivement.
Gédéon fut revêtu de l’Esprit de l’Éternel et commença à entrer dans les promesses de Dieu, uniquement lorsque tout ce qui pouvait être appelé idolâtrie aux yeux de Dieu, fut renversé (Juges 6 v. 34). Nous désirons tellement, vous et moi, jouir de ce revêtement et être remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu, n’est-ce pas ? L’épreuve, nos fournaises, nos croix à porter, sont soigneusement sélectionnées par Dieu, tout spécialement pour atteindre cet objectif. Toute la Bible en parle comme quelque chose d'indispensable : « Heureux l'homme que Dieu châtie ! Ne méprise pas la correction du Tout-Puissant (Job 5 v. 17) » - « Heureux l'homme que tu châties, ô Eternel ! Et que tu instruis par ta loi (Psaume 94 v. 12) » - « Mon fils, ne méprise pas la correction de l'Eternel, et ne t'effraie point de ses châtiments (Proverbes 3 v. 11) ».
Frères et sœurs, sommes-nous boiteux dans votre marche chrétienne ? Avons-nous de la peine à marcher d’un pas ferme et décidé ? Christ se tient à côté de nous, et veut nous guérir comme il a guéri le boiteux d’actes 3. Nous ne sommes pas destinés à faire « l’aumône » spirituellement parlant. Demandons au Seigneur d’opérer cette « chirurgie salutaire » en nous. Quand nos pieds auront été affermis, nous nous lèverons, nous marcherons, nous sauterons, et nous glorifierons Dieu. Voilà à quoi servent nos épreuves ! « Tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit (Jean 15 v. 2) ». Comme nous, la vigne produit de savoureux fruits, mais elle connait très bien cette tendance naturelle à générer des rejets sauvages et inutiles. Par cette parole le Seigneur confirme la nécessité d’être émondé ; de subir l’action du Divin sécateur avec la souffrance qu’elle renferme. Alors : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra (1 Pierre 4 versets 12 et 13) ».
Les prisons de Dieu.
Nous allons aborder un chapitre que j’ai appelé : Les prisons de Dieu. Les prisons de Dieu représentent, tous les temps d’adversité que nous traversons ; toutes les détresses de la vie auxquelles nous faisons face chaque jour. Dans sa volonté, le Seigneur conduit les évènements de notre vie à des fins d’éducation. Les concepts de hasard et de fatalité n’existent pas dans l’œuvre de Dieu, toute notre vie est au bénéfice de l’action de la volonté de Dieu : « Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père (Matthieu 10 v. 29) ».
Connaissez-vous les creusets, et leurs fonctions ? Ce sont des pots en matériau réfractaire ou en métal qui servaient à la fusion de l’or et de l’argent. Le fondeur faisait passer à maintes reprises l’argent ou l’or par le feu, jusqu’à ce que les impuretés aient disparu. Et bien les prisons ont la fonction de « creuset ». L’apôtre Pierre nous exhorte à ne pas être surpris, comme d'une chose étrange qui nous arriverait, de la fournaise qui est au milieu de nous pour nous éprouver. Les fournaises que nous rencontrons font partie intégrante du plan de Dieu, et n’ont d’autre but que de nous purifier de toute nos impuretés.
Dieu utilisait déjà cette pédagogie vis-à-vis de Son peuple ; Ésaïe chapitre 48 versets 10 et 11 nous dit : « Je t'ai mis au creuset, mais non pour retirer de l'argent ; je t'ai éprouvé dans la fournaise de l'adversité. C'est pour l'amour de moi, pour l'amour de moi, que je veux agir ; car comment mon nom serait-il profané ? ». La Parole nous confirme bien que c’est Dieu qui nous place dans l’épreuve ; que les fournaises que nous rencontrons sont comme un feu purificateur ; et que ce feu nous délivre de tout ce qui est profane dans nos vies, de tout ce qui s’oppose au sacré. Mais n’est-ce pas là notre prière de chaque instant ? Celle de vouloir plaire au Seigneur Jésus-Christ. Ce processus de purification, de consécration, de séparation, n’est-il pas l’essence même de notre désir de plaire à Dieu ?
Dans nos milieux évangéliques, nous mettons l’accent sur le baptême du Saint-Esprit, et c’est très bien ; mais n’oublions pas qu’il est lié au baptême de feu : « Lui, Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu... (Matthieu 3 v. 11) ». Nous réclamons souvent le « feu de la Pentecôte », mais réalisons-nous que ce feu est là pour nous consumer, pour réduire en cendre notre vieille nature ? Nous avons peut-être oublié dans nos enseignements que l'expérience de la Pentecôte revêt ces deux facettes. L’une nous permet de vivre la vie de Christ, l’autre brûle ce qui appartient à notre vieille nature. C’est par le feu que nous deviendrons des vases d’honneur : « Ôte de l’argent les scories, et il en sortira un vase pour l’orfèvre (Proverbes 25 v. 4) ». Tout ce qui est semblable au bois, au foin, au chaume, dans notre vie, ne peut glorifier Dieu et servir Sa cause ; le feu apporte la réalité de notre mort avec Christ où notre « moi » disparaît, et le vent impétueux de l’Esprit celle de notre résurrection avec Lui où Christ apparaît.
Le creuset est fait pour le métal précieux, et nous sommes tous et toutes très précieux pour Christ. Nombreux sont les enfants de Dieu qui rejettent ces choses parce qu’ils ne les comprennent pas. Ils s’imaginent que c’est une œuvre punitive. La punition est la rétribution des erreurs de quelqu'un, tandis que la discipline est le moyen qui permet son éducation afin de ne plus commettre les mêmes erreurs. Je parle d’une transformation authentique de notre cœur, par le Saint-Esprit, qui nous procure la vie. Dans Son amour : « C’est comme des fils que Dieu vous traite (Hébreux 12 v. 7) ». L’aboutissement de ce traitement par le feu sera la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
« … maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi (1 Pierre chapitre 1 versets 6, 7 et 8) ».
Vous savez, nous pouvons fréquenter des réunions tous les jours, entendre message sur message, et ne pas avancer spirituellement d’un millimètre dans notre croissance spirituelle. Ce n’est ni le nombre de réunions, ni la grande valeur de ces réunions en terme d’organisation, ni le charisme des personnes que nous écoutons qui nous fera toucher au but divin. Vous et moi sommes totalement démunis pour nous rendre spirituels, ainsi que les gens qui nous entourent. Seul le Saint-Esprit agissant dans nos vies et à travers nos vies, de façon vivante, peut nous amener à une réelle transformation. Nous aspirons certainement à un puissant réveil spirituel, dans notre cœur, au sein de notre famille, dans l’église ; pour y arriver, le Seigneur doit pouvoir entamer dans notre vie tout un processus de brisement, à la fois douloureux et humiliant. Quelqu’un a dit : « Le réveil, ce n’est pas le plafond qui s’envole, mais le plancher qui s’effondre ! ».
Voici quelques exemples :
- Tout d’abord Jonas. Pour faire court, le Seigneur demande à Jonas d’apporter une parole de salut aux habitants de Ninive, mais celui-ci n’est pas d’accord et s’enfuit, il est ensuite avalé par un grand poisson : « … L'Eternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas (Jonas 1 v. 17) ». Dans le cas de Jonas, Dieu veut travailler sur la volonté désobéissante et sur le manque de compassion de Son enfant ; dans cette situation, Jonas ne s'attarde pas trop sur les autres. Peut-être que son égocentrisme a comme support biblique la phrase de Caïn en Genèse 4 v. 9 : « Suis-je le gardien de mon frère ? ». Bref !
Dieu ne va pas le condamner, le punir, ou lui demander de changer sa nature d’une manière légaliste, sachant très bien que l’homme ne peut pas se changer lui-même. Alors Il va l’éduquer, Il va lui apprendre l’obéissance par la souffrance, comme Il le fera plus tard pour Son propre Fils Jésus. Jonas est un serviteur de Dieu de grande qualité, qui connaît intimement son Dieu ; mais sa volonté propre et un certain égoïsme naturel n’ont pas encore été traités à la croix.
Il est l’image de tous les cœurs des chrétiens d’aujourd’hui qui ont du mal à s’identifier à la bonté et à la miséricorde de Dieu pour l’humanité. Il est difficile pour eux d’aimer leur prochain comme eux-mêmes, surtout si ceux-ci sont « de grands pécheurs devant l’éternel » ; au point même de s’irriter comme Jonas, quant aux projets de Dieu de faire grâce. C’est le témoignage de la profonde iniquité de la chair qui espère sournoisement que le feu descende pour consumer et non pour sauver. Jonas connaît bien le caractère de Dieu et il sait qu'Il suspendra ses jugements si les Ninivites venaient à se repentir, et cela ne lui convient pas.
Prisonnier du grand poisson, le prophète invoque l’Eternel qui, dans sa miséricorde, le secourt. Dans l'épreuve de sa prison une circoncision de cœur va s'opérer par la grâce de Dieu. La résistance de Jonas va être brisée, sa volonté va s’harmoniser avec celle de Dieu. Il va comprendre la grâce de Dieu envers les marins païens pris dans la tempête, autant que pour lui-même ; et à travers l’affaire du « ricin », c’est son cœur cette fois-ci qui va s’harmoniser avec celui de Dieu.
Jonas reçoit la leçon que tous les enfants de Dieu devraient avoir gravée sur les tables de leur cœur ; à savoir : « Et si j'ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j'aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n'aie pas l'amour, je ne suis rien (1 Corinthiens chapitre 13 verset 2) ». Oui, nous servons un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui se repent du mal, et cela, en faveur de tous les hommes.
- Un autre exemple. Quelques pensées maintenant concernant Job. Ce livre de la Bible est d’autant plus intéressant qu’il contredit complètement la théorie selon laquelle l’épreuve et la souffrance seraient un signe de la condamnation de Dieu sur son enfant. A l’instar des amis de Job, j’ai connu un excellent serviteur de Dieu qui était convaincu que le péché des chrétiens engendrait systématiquement un jugement de Dieu sur eux ; jusqu’à ce que le Seigneur le place lui-même dans la maladie afin qu’il comprenne son erreur. En considérant la réaction de Dieu vis-à-vis des trois amis de Job, il est clair que cette façon de penser déplait fortement au Seigneur. Elihu pense lui, que Dieu parle par la souffrance, que les afflictions affermissent et purifient les enfants de Dieu.
Une autre chose intéressante, c’est que Job nous montre la conduite à tenir dans toutes nos fournaises ; que ça soit en pensées, en paroles, ou en actions, nous devons être imprégnés de la même conviction : « Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable ; mes yeux le verront, et non ceux d'un autre ; mon âme languit d'attente au dedans de moi (Job 19 versets 25, 26, 27) ». Il est tellement animé et convaincu de ce fondement que sa foi le pousse même à prophétiser ce qui va lui arriver : « Je le verrai, et il me sera favorable ; mes yeux le verront, et non ceux d'un autre ». Souvenez-vous, il va le proclamer à la fin de son épreuve : « mais maintenant mon œil t'a vu ».
Et puis une dernière pensée. Voilà comment Dieu voyait Job : « Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal (Job 1 v. 8) ». Pourtant, quelque chose de fondamental devait être traité dans sa vie ; sa propre justice. La justice de Job ne reposait pas sur celle qui vient de la grâce de Dieu, mais sur ses propres œuvres d’intégrité, et de droiture. Cela nous est montré au chapitre 32 verset 1 lorsque les trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il se regardait comme juste. Au chapitre 13 verset 18 : « Me voici prêt à plaider ma cause ; je sais que j'ai raison ». Au chapitre 27 verset 5 et 6 : « Loin de moi la pensée de vous donner raison ! Jusqu'à mon dernier soupir je défendrai mon innocence » ; « Je tiens à me justifier, et je ne faiblirai pas ; mon cœur ne me fait de reproche sur aucun de mes jours ».
Alors Dieu va prendre la parole et convaincre son serviteur que, comme le dit Esaïe, toute « notre justice est comme un vêtement souillé (Esaïe 64 v. 6) ». À travers une succession de questions pénétrantes, Dieu va ébranler les raisonnements de Job qui vont progressivement craqueler. La victoire va retentir alors par ces paroles : « Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre (Job 42 v. 5) ». Nous parlons là d’un regard spirituel qui a été changé par un brisement intérieur. Les yeux de son cœur ont été ouvert et il a vu quelque chose qui l’a libéré de lui-même.
La vision de Job nous enseigne deux choses importantes. La première est le danger de placer notre confiance en notre propre justice, du fait de nos actes religieux. Que nous soyons intègres, droits, craignant Dieu, et nous détournant du mal, est une très bonne chose ; mais nous ne devons pas nous enorgueillir de ces qualités ; elles ne nous octroient pour autant aucun mérite. La deuxième chose serait de nous contenter d'une simple lecture de la Bible. Job devait très certainement méditer des textes sacrés ; mais cela nous montre que l’emmagasinement d’enseignements théologiques ne suffit pas pour notre croissance ; bien entendu qu'il nous faut méditer la Parole de Dieu, mais rien ne remplacera la révélation intérieure de la Parole de Dieu. Oui, il est possible de connaître les doctrines sur l’œuvre de Jésus-Christ, et de ne pas Le connaître intimement pour autant.
De façon significative, c’est lorsque Job s’est soumis à la volonté de Dieu en acceptant son épreuve, contrairement à sa femme ; et je souhaite vraiment mettre l’accent sur ce mot : Accepter ; c’est lorsqu’il a accepté son épreuve qu’il a reçu la lumière libératrice de la Parole. Lorsque la leçon est reçue, Job accorde le pardon à ceux qui le jugeaient mal, et Dieu lui rend la santé, sa famille, et sa prospérité.
- Passons maintenant à Joseph. Avant de devenir « vizir » de Pharaon ; Joseph fut un homme éprouvé et éduqué par Dieu. Il va être établi sur tout le peuple Égyptien, qui devra obéir à ses ordres. Il va devenir commandant du pays d’Égypte, il sera revêtu d’habits de fin lin, on lui mettra un collier d’or autour du cou ; et on le placera sur un char derrière celui de Pharaon.
Bien qu’il fut mandaté et envoyé pour une tache bien précise, Joseph dut passer par différentes prisons. Il va essuyer des tempêtes difficiles afin d’être spirituellement compétent, pour recevoir la place d’autorité que Dieu lui réservait ; son cœur a dû être forgé à l’école de la souffrance. Avant que Dieu donne à Joseph l’accomplissement des promesses, il dut être dépouillé de sa vieille nature, il dut subir ce que la Bible appelle, une circoncision de cœur.
Joseph accepte de passer par la porte étroite de l’adversité. C’est un chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui l’empruntent. La providence divine ne l’a jamais abandonné. Il fut lui-aussi emprisonné de différentes manières ; mais Joseph fut toujours accompagné par Dieu. Comme les amis de Daniel dans la fournaise, Dieu marchait avec lui dans ses épreuves : « Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi (Psaumes chapitre 23 au verset 4) ». Dieu était avec lui lorsqu’on lui a arraché sa tunique ; lorsqu’il fut jeté dans la citerne étonnamment vide, alors qu’elle était destinée à conserver l’eau ; lorsqu’il fut vendu aux Madianites ; puis jeté en prison. Il est EMMANUEL, Dieu est avec nous : « Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés (Matthieu chapitre 10 versets 30) ».
Les cheveux sont comptés ; nous ne devons jamais oublier que tout ce qui arrive à un chrétien est sous l'ordre de Dieu ; aucune adversité ne nous vient par accident : « Qui dira qu'une chose arrive, sans que le Seigneur l'ait ordonnée ? N'est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent les maux et les biens ? Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il ? Que chacun se plaigne de ses propres péchés (Lamentations 3. 37, 38 et 39) ».
À quoi reconnaissons-nous les bienfaits de l’épreuve ? Eh bien dans l’humilité de ce serviteur de Dieu. Joseph ne fut pas rempli d’orgueil lorsqu’il fut élevé en dignité et en autorité ; et surtout dans l’amour dont il a fait preuve pour sa famille, qui l’avait tellement incompris, humilié et trahi. Lorsqu’il les rencontre, il ne leur tranche pas la tête, ils ne les emprisonnent pas ; il n’y a pas de règlement de compte ; il pleure sur leur épaule ; et comme Job, il pardonne. Nous pourrions dire qu’il avait revêtu les sentiments de Christ et qu’il était propre à toute bonne œuvre.
Joseph va subir un processus libérateur, il va acquérir des profondeurs spirituelles qu’il ne pouvait atteindre par lui-même. Il connaissait le Dieu qui parle par les songes ; maintenant il va connaître le Dieu qui qualifie un homme afin d’accomplir Sa Parole. Par les épreuves, Joseph va grandir dans la foi, il va grandir dans la connaissance de son Dieu, il va être renouvelé dans sa compréhension spirituelle. Lui-aussi va avoir les yeux de son cœur ouverts afin de comprendre l’œuvre de Dieu. Voyez ce qu’il dit à ses frères, c’est très révélateur : « Joseph leur dit : Soyez sans crainte ; car suis-je à la place de Dieu ? Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Soyez donc sans crainte ; je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola, en parlant à leur cœur (Genèse 50 v. 19) ».
N’est-ce pas là l’image du cœur de Jésus ? « Père pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Joseph exprime un pardon total du mal qui lui a été fait ; et une profonde intelligence de la façon dont Dieu dirige la destinée humaine. Le résultat ne se fait pas attendre, tous ses frères font preuve d’un véritable changement d’attitude par rapport au passé. Frères et sœurs, moi qui vous parle ; « Combien de fois j’ai personnellement demandé au Seigneur de changer l’état d’esprit des gens qui m’entouraient ; jusqu’au jour où j’ai compris que c’était le mien que le Seigneur voulait changer ».
Joseph était destiné à régner, à exercer une politique économique de grande intelligence. C’est sa persévérance dans les épreuves qui lui a permis d’entrer dans ce que le Seigneur avait prévu pour lui. Et là nous entendons l’apôtre Paul dire à Timothée : « Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui (2 Timothée 2 v. 12) ». Pas seulement dans le millénium ; mais bien dans notre vie présente : « Ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront dans la vie par Jésus-Christ lui seul (Romains 5 v. 17) ».
Ces hommes de foi cités ont servi en leur temps au dessein de Dieu ; quelque chose dans le tréfonds de leur vie a été renversé, détruit, afin que Dieu puisse bâtir selon Ses pensées. Dieu les forma et les éduqua à l’école de la fournaise pour qu’ils deviennent comme David, des hommes selon Son cœur, qui ont accompli par Sa grâce, toutes Ses volontés. Ils ignoraient tout ce que Dieu avait en vue pour eux, tout était caché jusqu’à ce que leurs yeux s’ouvrent. Lorsque nous naissons de nouveau en Christ, nous sommes complètement ignorants de ce que le Seigneur a en réserve pour nous ; nous croyons savoir, mais nous ne savons rien de Son plan, ni du rôle, ni des responsabilités qui nous seront confiées, ni de la place d’autorité que nous occuperons dans Son Corps.
Notre réflexe premier est d’agir comme l’ont fait les hébreux après leur sortie d’Égypte. Leur jeunesse spirituelle a engendré un veau d’or en pensant très sincèrement que Dieu serait satisfait de cette offrande aux couleurs de celle de Caïn. Ce veau d’or, crée de la main de l’homme, a dû être arraché, abattu, détruit, par le feu ; pour que la pensée de Dieu puisse être bâtie, plantée, et porter du fruit à la gloire de Son Nom. Il en sera toujours ainsi pour nous, le feu de nos fournaises aura toujours comme but de brûler nos idoles.
C’est ainsi que dès les premiers pas dans notre vie chrétienne, nous sommes amenés dans les épreuves et circonstances difficiles par la providence divine. Expérimenter la croix, c’est choisir déjà de ne pas la fuir ; c’est choisir ensuite d’accomplir la volonté de Dieu quand celle-ci ne correspond pas à la nôtre. Tout cela afin de façonner en nous le caractère de Christ pour que nous soyons propres à toute bonne œuvre. Saviez-vous que l’opération du fondeur est achevée lorsque le métal épuré reflète l’image du fondeur ? À travers nos fournaises, nous sommes transformés en la même image de Christ, de gloire en gloire ; car nous sommes prédestinés à être semblables à l'image de son Fils.
Lorsque Dieu nous regarde, c’est l’image de Son Fils qu’il désire contempler !
La croix sera alors toujours présente ; comme un rayon de lumière qui fait fondre en nous tout ce qui n’est pas issu de Christ ; car rien de ce qui appartient à l’ancienne création ne peut entrer dans la constitution de la nouvelle. Pour qu’il en soit ainsi, il est plus que nécessaire que jour après jour, nous acceptions les épreuves avec leurs souffrances, afin d’obtenir du ciel la grâce de mourir à nous-mêmes. Et surtout ne nous inquiétons pas : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter (1 Corinthiens 10 v. 13) ».
Une fois notre « volonté propre » morte et desséchée comme le bâton d’Aaron, Dieu nous donnera miraculeusement la vie sans effort, et nous fleurirons, nous aussi, à la gloire de Son nom : « Non plus moi, mais Christ (Galates 2 v. 20) », voilà l’issue finale !
Bien, nous allons nous arrêter ici ; et je vous propose de nous retrouver dans le deuxième volet de cette méditation, où nous parlerons de l’utilité du brisement, et du chemin de la victoire.
Soyez richement bénis !