Christ intime
Le Seigneur Jésus fut rendu parfait dans ses souffrances en tant que Fils de l’homme. Il était parfait, sans péché et cependant il nous est dit qu’il fut perfectionné par les souffrances.
C’est sur cette base qu’Il fut soumis pendant un certain temps aux mêmes épreuves et tests que n’importe qui d’autre. Toute comparaison mise à part, nous ne savons rien de ce qu’Il a enduré dans les tentations et les épreuves. Malgré ce que nous savons et lisons sur ses souffrances, ses tentations et ses épreuves, nous ne pourrons jamais préjuger de la profondeur et de la tragédie du travail d’enfantement par lequel Il a dû passer.
« Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus qui a été ôté du milieu de vous pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel » (Actes 1 v. 10 et 11). « …Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme mûr, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4 v. 13).
« Ayant détruit en sa chair la loi de l’inimitié et des préceptes qui consistait en ordonnances, afin qu’il formât en lui-même à partir des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la paix ; et qu’en détruisant l’inimitié, il réconciliât avec Dieu, par la croix, les uns et les autres en un seul corps » (Éphésiens 2 v. 15 et 16).
« Ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle toujours dans la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni circoncis ni incirconcis ni esclave ni libre ; mais Christ est tout en tous » (Colossiens 3 v. 10 et 11).
« Vous avez été instruits à vous revêtir de l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Éphésiens 4 v. 24).
« Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3 v. 27).
Le perfectionnement du Fils de l’homme
Dans les 6 premiers chapitres de Lévitique, vous avez toutes les offrandes qui passent par le feu et qui symbolisent celles de Christ. Ainsi, ce n’est pas seulement l’offrande consumée de la croix, mais également, dans le sens d’un repas offert, sa vie humaine sans péché qui a été éprouvée par le feu. Ce fut donc au travers de ces différents feux qu’Il fut mis à l’épreuve dans sa dépendance envers le Père, son obéissance et son refus d’agir en dehors du Père, pour accepter à 100 % le plan et la volonté de Dieu le Père.
La dernière épreuve terrible au jardin de Gethsémané puis sur la croix fut la tentative ultime pour, si possible, le briser ; ainsi, il fut rendu parfait. Cette humanité, cette vie qu’il a vécue pour satisfaire Dieu, a réduit à néant tout pouvoir et toute tentative de l’enfer, et il est monté en gloire pour être à la Droite de Dieu. Là il est établi comme humanité parfaite, pas seulement sans péché, mais dans sa pleine mesure, sa pleine capacité, par le feu de l’épreuve.
À ce sujet, l’Esprit nous dit dans les Écritures, que, par la nouvelle naissance, possédant l’Esprit par la foi, nous sommes à présent participants de cette vie. Quand on parle ici d’humanité il ne s’agit pas de l’humanité visible, mais de la parfaite condition humaine, une nature parfaite qui a pleinement satisfait Dieu et qui nous est donnée par le Saint-Esprit pour être la réalité de notre vie.
Christ se partage avec nous et quand nous prenons le pain, nous témoignons que ce n’est pas sur ce que nous sommes par nature, mais sur ce que Jésus est en gloire, que nous vivons et que nous choisissons de vivre notre vie. Ensuite, à notre tour, nous sommes testés, éprouvés, si nous désirons toujours vivre sur ce fondement de l’homme de Dieu parfait, ou si nous voulons quitter ce fondement pour revenir sur le terrain de notre ego. C’est là que se situe la grande déclaration de Paul : « J’ai été crucifié avec Christ… » Ce qui veut dire que tout ce qui met le « Je » en avant a été écarté : Ce n’est plus moi mais Christ…
Le sens de la pentecôte.
Ceci nous amène au sens de la Pentecôte et du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous présente Christ comme Seigneur et Sauveur. Dieu appelle les êtres humains à reconnaître qu’Il a placé Jésus-Christ en position de Seigneurie absolue, et ainsi pour le salut, ils doivent s’incliner et se soumettre à Christ.
Nous souhaiterions plutôt le faire dans l’autre sens, mais c’est dangereux car cela donne de mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que si Christ nous est présenté d’abord comme Sauveur, nous venons à Lui parce que nous voulons qu’Il nous débarrasse de notre misère et des dommages procurés par notre péché. C’est désirer le salut en notre faveur et le résultat est négatif. L’ordre de Dieu montre que Christ doit avant tout être reconnu comme Seigneur, c’est-à-dire dans une soumission absolue où nous ne recherchons pas à en retirer un avantage pour nous-mêmes, mais où nous recherchons ce qu’Il est et ses droits dans notre vie.
Si nous ployons les genoux devant sa Seigneurie, le chemin s’ouvre pour toutes les bénédictions attachées à son salut. La première chose que fait le Saint-Esprit : présenter Christ Seigneur et Sauveur.
Christ révélé de l’intérieur.
La deuxième chose que fait le Saint-Esprit, est de révéler Christ en nous par la foi. Quand Christ nous est présenté, le défi de la foi est là. Toute la question de l’obéissance et de la foi émerge. Ce peut être instantané ou simultané. Dans le cas de Paul, ce fut simultané ou presque, car l’apparition de Christ fut aussi sa présentation. Il le vit et immédiatement, il parla de lui comme la révélation du Fils de Dieu. Ce sont les deux aspects d’une seule et même chose, presque simultanée, mais pas de manière certaine. Ce sont les mouvements de l’Esprit et avant tout la présentation de ce challenge de foi et d’obéissance, où vient en nous ce qui est « radicalement autre » de ce que nous sommes, sa Seigneurie.
La révélation du Fils de Dieu en nous par le Saint-Esprit n’implique pas seulement la révélation de Christ dans nos cœurs, mais aussi la communication de Christ. Christ se révèle en nous mais aussi comme en nous. Christ est devenu sujet-là où auparavant il était objet, et c’est totalement différent. Il faut une vie entière pour découvrir à quel point Christ est différent de ce que nous sommes. Il a été introduit en nous par le Saint-Esprit, comme Seigneur. Le Saint-Esprit veut que nous courbions le genou devant lui. C’est à ce niveau-là que commence le combat de notre expérience chrétienne, qui est à la base de notre formation et de notre discipline. Notre histoire spirituelle est liée à ce fondement de Christ, tellement différent de nous mais qui nous transcende dans chaque direction et chaque détail de notre vie. C’est de là que vient l’intelligence spirituelle et la spiritualité : Reconnaître, percevoir, discerner Christ, et puis suivre les directions de cette intelligence pour agir en accord avec elle. L’avènement du Saint-Esprit signifie la seigneurie de Christ, à un niveau tout à fait pratique.
Ce n’est pas seulement dire : Oui, nous reconnaissons Christ comme le Fils de Dieu, le Seigneur sur le trône et nous ployons le genou devant lui ; mais en plus, le Saint-Esprit vient appliquer cela tout au long de notre vie, dans tous les domaines et presque chaque jour.
La Seigneurie de Jésus-Christ est un challenge pour nos pensées, notre volonté, nos voies et notre cœur. Lorsque le Saint-Esprit réagit par rapport à nos décisions et nos actions et fonctionne en sens inverse, nous savons alors que nous nous sommes trompés. Il met à la lumière le fait qu’avec lui, Christ se révèle intérieurement comme Seigneur. Nous apprenons ainsi à nous courber devant lui, en reconnaissant que tout est différent par rapport à nous.
Entrer dans le repos de Dieu.
Ce processus comprend plusieurs phases. La première est notre entrée dans le repos de Dieu en cessant de compter sur nous-mêmes, nos forces et nos ressources. Ce thème est primordial pour le Saint-Esprit. Si nous voulons voir se réaliser cette incarnation et cette présence de Christ, si différent de nous, il nous faut arrêter de compter sur nous et nos propres œuvres. Ce qui veut aussi dire, entrer dans le repos de Dieu, c’est-à-dire accepter la croix dans la réalité des faits, comme Israël a dû traverser concrètement le Jourdain avant que le Jourdain devienne une application pratique pour le reste de leur vie. C’est pourquoi le Jourdain devait marquer leur conscience pour le futur. De même, il nous faut prendre conscience de la croix comme principe de vie, car elle est la voie vers le repos divin.
Israël est entré dans le pays promis qui représentait le repos de Dieu pour eux. Le Seigneur avait dit de la génération précédente : « Je le jure dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos ! » et ils sont morts au désert. La génération qui y est entrée représente symboliquement et concrètement le repos de Dieu.
Quel était ce repos ? Des combats, des luttes, des capitulations continuelles, des activités ininterrompues. C’est à Jéricho que le Seigneur leur a fait connaître la nature de son repos en les faisant marcher jour après jour autour de la ville sans rien faire d’autre que marcher. Il n’y a rien de compliqué là-dedans. Et le septième jour, ils ont marché 7 fois autour de la ville, et tout obstacle s’est écroulé. Ce n’était pas à cause de leurs actes, mais c’est par la foi qu’ils sont entrés dans le repos de Dieu… et Dieu a fait le reste.
C’est sur ce principe que la conquête de la terre promise devait se faire. Si vous et moi, nous entrons dans tout ce qui est lié au Fils de Dieu, qui nous est présenté par le Saint-Esprit, nous trouverons le repos divin. Quel est-il ? C’est accepter comme une réalité l’œuvre ultime de la croix, la finalité de l’œuvre de Dieu en Christ. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura aucune progression et aucune croissance.
Le repos de Dieu, c’est ne plus se préoccuper de soi, mais seulement de Christ. Si sans cesse nous sommes préoccupés par la question de notre salut, de notre sanctification de notre vie spirituelle et de notre propre œuvre pour le Seigneur et la valeur de notre vie ici-bas, en quelque sorte centré sur soi, même spirituellement, à surveiller notre progrès spirituel, notre développement personnel, notre importance aux yeux des autres, notre travail, nous ne grandirons jamais.
Il faut beaucoup de temps à une majorité de chrétiens pour arriver au bout de ce qui est somme toute que la première étape avec le Seigneur mais qui est le fondement de tout : Christ a été fait pour nous justice, sanctification, rédemption et sagesse de Dieu. La question du salut est réglée lorsque nous croyons. Il ne nous est pas attribué pour nous-mêmes, comme s’il nous fallait le préserver, le vérifier, le surveiller au risque de le perdre.
Le salut est en Christ Jésus et il est à présent, par la croix et la résurrection, au-dessus de toute puissance de destruction et il garde notre trésor, notre salut. La foi en Lui règle une fois pour toutes la question de l’assurance de notre salut. Tout ce que nous avons à faire, c’est de diriger notre foi vers le Seigneur Jésus, notre salut. Il en est de même avec la sanctification. Christ a été fait pour nous sanctification. Nous devons quitter notre terrain propre et l’œuvre de sanctification s’accomplira. Le Seigneur s’en est saisi. Notre responsabilité commence et finit avec notre foi confiante en Christ en vue de la sanctification. Le Seigneur fera le reste.
Dois-je porter sur mes épaules tout le poids de ma responsabilité, de ma vocation, de mon service et de mon ministère pour le Seigneur ? Non, jamais !
Combien d’enfants de Dieu ont été perturbés par la question de leur ministère et de son efficacité pour le Seigneur. Premièrement, ce n’est pas notre affaire. Ce qui doit se passer dans nos vies dépend complètement de notre marche avec Dieu. Nos conceptions sur le ministère sont fausses. Nous avons souvent considéré le ministère comme quelque chose d’établi, qu’il faut obtenir et saisir ou que l’on mérite, mais le ministère n’est rien de tout cela.
Le ministère est l’expression spontanée de Christ en nous et au travers de nous ; plus il y a Christ en nous, plus grand et puissant sera notre ministère. Débarrassons-nous de toutes ces idées sur le ministère ! Le Saint-Esprit, qui présente Christ, va construire quelque chose en nous sur cette base de Christ. Voici donc ce qu’est entrer dans le repos. Les œuvres ont été accomplies dès la fondation du monde, elles ont été « préparées d’avance » pour que nous y entrions.
Comment pouvons-nous marcher dans des œuvres préparées d’avance, sans les connaître ? Marchez dans l’Esprit et vous vous retrouverez dans ces œuvres, vous les connaîtrez. Reposez-vous sur elles ; elles touchent notre salut, notre sanctification et notre vocation. Soyez fondés sur Christ. Entrer dans le repos, c’est le suivre comme le Saint-Esprit nous le fait connaître.
Persévérer dans l’Esprit.
Josué est le symbole de l’énergie du Saint-Esprit, et pas de Christ, comme on le dit souvent. C’est le pays qui symbolise Christ, la plénitude de Christ et les trésors qui sont en Christ. Christ est la terre promise où coulent le lait et le miel.
C’est par la puissance du Saint-Esprit que nous pouvons en arriver là. Lorsque le peuple a pleinement obéi et s’est soumis à Josué, il est entré dans la plénitude d’un peuple triomphant. Notre affaire est tout simplement d’être sûr que nous avons l’Esprit, que nous marchons par l’Esprit et plus par nous-mêmes. Le reste est de sa responsabilité.
Il nous faut veiller à cela pour y arriver le plus simplement possible. Avez-vous une raison quelconque de croire que Jésus est venu dans votre vie ? En avez-vous toutes les évidences ? Où sont les preuves ? Ces évidences ne sont-elles pas radicalement différentes de nous ? Autrement dit, ce ne sont pas des choses que vous avez produites ou qui sont venues de vous, mais plutôt des choses que le Seigneur a montrées et qu’il a faites… n’en avez-vous pas les évidences ? Si oui, alors pourquoi n’y entrons-nous pas totalement ? En êtes-vous l’origine ou le point de départ ? Absolument pas !
Alors, si le Seigneur en a pris l’initiative dans votre vie, pourquoi ne pas lui faire confiance pour la suite ? Comment a-t-il pu le faire d’un coup ? Parce que vous lui avez fait confiance. C’est vous qui avez produit votre salut ? Non. N’est Il pas intervenu dans les moindres détails ? Pourquoi le Seigneur ne s’occuperait-il pas de toute votre vie de la même façon ? C’est cela marcher dans les voies du Seigneur.
Vous pouvez lutter, agoniser dans un grand désespoir, en vous demandant si vous atteindrez ce niveau un jour. Peut-être êtes-vous certain que vous n’y arriverez jamais. Peut-être pensez-vous aux ailes de la colombe pour voler vers quoi ? Le repos ? Non ! Vous n’aurez pas le repos en volant. Le problème est de reconnaître que c’est le Saint-Esprit qui a amené Christ pour qu’il demeure en vous ; si vous arrêtez vos propres œuvres, si vous renoncez à vous battre tout seul, que vous croyez que le Seigneur va créer ce repos alors que vous vous remettez entre les mains du Saint-Esprit, le Seigneur fera le reste.
On ne peut pas le dire autrement, car il n’existe aucune autre voie. La question est de quitter notre terrain propre par la croix, de s’emparer de celui de Christ ressuscité et monté au ciel pour se retrouver sur un terrain sûr : Alors là les choses changent…
Le repos, essentiel à la croissance.
Entrer dans le repos à tous les niveaux est essentiel et capital. La question de savoir si on est utile au Seigneur nous inquiète et inquiète beaucoup d’enfants de Dieu. Cette préoccupation personnelle, il nous faut la laisser. Nous serons certainement appelés à prier là-dessus, mais si nous voulons accomplir un service qui n’est pas à notre portée, nous allons être rapidement submergés alors que ce n’est pas du tout de notre responsabilité.
Acceptons le fait que, si le Seigneur veut quoique ce soit de nous, si nous sommes en accord avec Lui et que tout est bien clair, Il prendra lui-même l’initiative de notre utilité pour lui, qu’elle soit grande ou petite. Il vaut mieux être isolé dans un coin tranquille en servant Dieu à 100 %, même si c’est très limité, que de se trouver propulsé dans quelque chose de grand avec plein d’activités mais où seulement 10 % est l’œuvre du Seigneur ! La base de notre croissance, c’est entrer dans le repos du Seigneur. L’opération de l’Esprit de filiation prend la suite, mais celle-ci ne se met jamais en route tant que nous n’entrons pas dans ce repos.
Hébreux 4 nous parle du repos de Dieu. Ensuite, les chapitres 5 et 6 nous disent : A propos de Melchisédek, nous avons beaucoup à dire, mais vous ne pourriez le recevoir… alors que vous devriez être des enseignants, vous avez besoin de gens qui vous enseignent les rudiments, les principes élémentaires de Christ, et il faut vous traiter comme des bébés spirituels. Arrêtons de parler des rudiments et entrons en pleine maturité, sans construire une autre fondation…
Les éléments de cette fondation sont appelés par leur nom. L’auteur de l’épître dit en effet : « Vous êtes encore occupés par ces principes élémentaires, mais, bien sûr, ce sont des bases et en en restant là, en se posant toujours les mêmes questions, vous restez des bébés et vous ne pouvez réellement grandir. Basez-vous sur ces principes une fois pour toutes, creusez votre fondation et entrez dans la pleine maturité… ! »
Qu’est-ce que ça signifie ? Entrez dans le repos de Dieu sur toutes ces questions, développez-vous et grandissez… Que soit établi tout ce qui est fondamental à votre équilibre spirituel et à votre développement. Impossible de grandir sans repos. L’Esprit de filiation, l’Esprit de croissance, ne peut agir tant que nous ne sommes pas en position de repos. C’est dans cette position que Christ est tout et en tout. Voyez l’illustration que Paul utilise dans les Galates : Il fait une comparaison entre l’enfant et l’esclave et le fils. L’enfant est sous l’autorité du tuteur (c’est propre à l’enfance).
L’esclave est un ignorant : Il ne sait pas, on ne lui dit pas, on ne lui fait pas confiance. L’enfant et l’esclave sont dans une situation identique : Spirituellement immatures, ils vivent dans un état d’ignorance et d’infantilisme ; on ne peut leur faire confiance sur ce qu’ils savent et sur les secrets, parce que c’est leur état. D’un autre côté, il y a le fils : Paul le place au-dessus de l’esclave et de l’enfant. Le fils entre dans tout car il sait. Il y a un grand contraste entre eux. L’enfant et l’esclave sont liés à la loi. Quelle en est la conséquence ? Tôt ou tard, l’absence d’une connaissance intime entraîne une brèche. On la voit à l’œuvre, que ce soit la loi juive ou la loi chrétienne. Le légalisme est à l’œuvre.
Prenez par exemple l’éducation des enfants dans une famille chrétienne : Si nous élevons nos enfants dans la loi chrétienne en leur imposant un système de règles qu’ils devront observer, que se passera-t-il ? Arrivés à un certain âge, ils s’en sépareront et quitteront le christianisme. Beaucoup de parents chrétiens ont le cœur brisé en constatant la situation de leurs enfants : Ils les ont élevé dans un christianisme rigide, leur propre christianisme qu’ils leur ont imposé, et quand ils grandissent, ils laissent tout tomber.
Où est le problème ? C’est toute la différence entre être sous la loi et être dans la situation où Christ est connu dans leur cœur. L’un représente l’enfance, l’autre symbolise la maturité et la filiation. Il n’y a aucune sécurité, aucune assurance, aucune certitude tant que Christ n’est pas vraiment implanté en nous par le Saint-Esprit. La loi n’apporte rien de cela. Le recul est toujours possible même chez ceux en qui Christ réside. C’est certainement l’enjeu de la lettre aux Galates : Ils ont reçu le Saint-Esprit, non par les œuvres de la loi, mais par l’obéissance de la foi. Paul leur dit : « Rappelez-vous, si vous retournez à la loi, vous vous éloignerez de Christ ». C’est bien plus grave que de se séparer d’un système ou d’une confession extérieure.
Ainsi, vous voyez que la filiation est Christ en nous par l’Esprit, c’est-à-dire « radicalement différent » de nous-même. Nous grandissons par Christ en nous, sur aucun autre fondement. Le Saint-Esprit nous a apporté l’homme selon la pensée de Dieu pour demeurer en nous, très différent de notre identité à nous… et puis, il faut que tout lui soit abandonné et soumis, pour que nous réalisions à quel point nous sommes radicalement différents de ce qu’il est.
Ensuite, très progressivement, nous cessons d’être ce que nous étions et Christ se répand dans nos pensées, dans notre cœur, dans notre volonté, dans nos voies, dans tout notre être, et nous sommes ainsi rendus conformes à l’image du Fils de Dieu. Voilà le but de l’opération de filiation du Saint-Esprit.