Gardons-nous des murmures !
Les Ecritures nous exhortent, de façon précise, à faire attention à notre comportement en terme de « murmure » : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations (Philippiens 2 v. 14) ».
Un théologien écrivit « qu'il n'y a aucune molécule indépendante dans l'univers ». La Bible, elle, nous assure maintes et maintes fois, l'absolue souveraineté de Dieu quant à Sa Providence concernant nos vies. Elle nous exhorte à découvrir une compréhension personnelle de cette providence, et à croire qu’il ne s’y trouve aucun hasard. Que nous traversions des moments de joie ou de peine, Dieu nous conduit avec précision de la même manière, et dans chaque détail de nos vies.
La providence de Dieu désigne une action non humaine, conduisant des évènements précis, à des fins précises. Cette pensée s’oppose totalement à celle du hasard, et dans un certain sens, à celle de la fatalité. Cette introduction a pour but de bien nous placer sur le terrain de la foi, et non pas sur celui de nos interprétations personnelles des évènements qui traversent notre vie. Seule la foi en un Dieu tout puissant nous rassure, nous apaise, et nous permet de contempler toute chose avec sérénité. La Bible nous dit que : « Le riche et le pauvre se rencontrent ; c'est l'Eternel qui les a faits l'un et l'autre (Proverbes 22 v. 2) ». Et puis : « Qui dira qu'une chose arrive, sans que le Seigneur l'ait ordonnée ? N'est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent Les maux et les biens ? (Lamentations 3 v. 37 et 38) ».
En toutes circonstances, même dans celles que nous ne comprenons pas, notre foi ne doit se reposer que sur le rocher d’une ferme assurance que Dieu est juste, qu’Il tient tout dans Sa main, et que le hasard n’a absolument aucune prise dans Son œuvre. Recevons pour cela la foi de Jésus par la grâce de Dieu, afin d’être victorieux sur toutes les circonstances de la vie.
C’est pour cette raison que murmurer contre une situation difficile, ou contre une personne qui nous fait du mal, revient à se plaindre de Dieu ; ce Dieu tout puissant qui permet que ces choses apparaissent dans notre vie. Nous ne parlerons pas dans cette petite étude des revendications qui peuvent présenter un caractère opportun. Tous les murmures ne sont pas à regarder comme étant injustifiés et répréhensibles. Telle fut par exemple l’attitude des apôtres en Actes chapitre 6, face aux murmures chez les Juifs de langue grecque, contre les Juifs de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution quotidienne. En conséquence, les apôtres s’y intéressèrent et remédièrent à la situation, en nommant sept hommes qui aient un bon témoignage, pour distribuer la nourriture. Nous voyons là que la réflexion est nécessaire, et qu’elle doit être partagée, tant pour les choses humaines que spirituelles.
Nous allons, d’une manière vraiment générale, insister sur le thème des murmures, avec comme contexte biblique, la première génération des Hébreux, lorsqu’elle sortit d’Egypte. Nous allons réfléchir sur les murmures qui revêtent un caractère de rébellion, de résistance à l’œuvre de sanctification que Dieu veut opérer dans nos vies, et qui conduisent à l’idolâtrie de notre propre personne. Ce sont des sentiments, des émotions, qui vont susciter en nous un désir de révolte, de soulèvement : Parce que notre nature pécheresse ne peut se comporter autrement qu’en s’insurgeant contre tout ce qui va la contrarier, et contre tout ce qui peut avoir un caractère d’obligation. Non pas forcement traduit par des actes, mais simplement quelque chose de négatif qui va prendre position dans notre cœur, qui va nous faire faire des choix, et qui va s’opposer insidieusement à l’œuvre de Dieu pour notre vie.
Pour nous, Français, que nous ayons tort ou raison, le fait de murmurer, de polémiquer, de se plaindre, de « râler », est presque culturel. On pourrait presque dire que cette pratique est un des sports nationaux par excellence ; et il n’est pas rare que les étrangers s’amusent de la légendaire mauvaise humeur des Français. Admettons que nous nous plaignons souvent contre tout et n’importe quoi, sans même nous en rendre compte ! Alors si nos réflexions restent contrôlées et mesurées, et qu’elles servent à construire dans la paix, ça va ; mais si au contraire elles nous emmènent dans des sentiments conflictuels, dans des querelles, des disputes ; elles nous poussent alors à résister à Dieu, comme les Hébreux dans le désert.
Tout peut être sujet à contestation. Selon une étude, le commun des mortels se plaint 15 à 30 fois par jour… La BBC constate que pour bien converser avec un Français, mieux vaut savoir se plaindre. Tout est sujet aux murmures : La météo, notre vie professionnelle, nos collègues de travail, notre vie spirituelle, les impôts, la nourriture, la politique, la religion, le médical, notre église, nos frères et sœurs, nos voisins, notre famille… Il est très difficile aujourd’hui de converser avec certains chrétiens sans qu’ils vous emportent dans la contestation, et cela devient même étouffant. Et pourtant, les Ecritures ne nous exhortent-elles pas, de façon précise, à faire attention à notre comportement en terme de « murmure » : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations (Philippiens 2 v. 14) ».
Murmure et mauvaise foi vont ensemble.
C’est un sujet qui peut paraître secondaire à première vue, mais il n’en est rien. Quand le Saint-Esprit m’a montré le lien direct qu’il peut y avoir, entre les murmures et la « récession spirituelle », c’est-à-dire le manque de croissance spirituelle, alors oui, je comprends l’insistance du Seigneur sur mon cœur, pour aborder ce sujet. Nous pourrions nous amuser de tout cela, si la Bible ne mettait pas autant l’accent sur le caractère rebelle et profondément idolâtre, que peuvent revêtir les « murmures ». Je dis bien idolâtre, car lorsque nous murmurons, ce n’est plus le Créateur que nous voulons satisfaire, mais notre propre personne ; celle qui veut exercer et imposer sa volonté.
C’est un réflexe qui est pardonnable chez l’enfant de Dieu qui vient de naître à la foi, mais qui démontre chez les autres une attitude immature. Nous remarquons que pour les Hébreux dans le désert, Dieu a été très souple avec eux au début, mais par la suite Il est devenu très ferme. On peut même dire que ces étapes de résistance étaient en quelque sorte nécessaires, car c’est à travers elles quelque part, que Dieu va pouvoir forger leur personnalité céleste. Mais pour les Hébreux, Dieu a rencontré tellement d’obstination et d’entêtement, que l’expression de « peuple à la nuque raide », les a qualifiés pour le reste des temps. Ne voulant pas de cette œuvre de crucifixion de la chair, ils ont refusé de faire confiance à Dieu, décidant de n’en faire qu’à leur « tête » : « Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide (Exode 32 v. 9) ».
L’expression de la nuque raide est à relier à celle du joug, cette pièce de bois servant à atteler deux animaux de trait pour labourer. Assemblage synonyme de mort à soi-même, de contrainte et de soumission volontaire. N’oublions jamais que nous, enfants de Dieu, nous serons jugés du jugement dont nous jugeons, et l'on nous mesurera avec la mesure dont nous mesurons (Matthieu 7 v.2). Murmurer témoigne d’une attitude fausse devant Dieu, car un homme ne peut être honnête devant Dieu, si, tout en obéissant extérieurement aux commandements, il murmure dans son cœur.
Les Hébreux avaient pourtant bien commencé, c’est par la foi qu’ils avaient partagé la Pâque et l’aspersion du sang ; c’est par la foi qu’ils avaient traversé la Mer Rouge comme sur un chemin sec. Mais lorsqu’ils ont été mis à l’épreuve pour les faire grandir dans la foi, beaucoup ont refusé de se soumettre et ont murmuré. Ils ont eu la foi pour sortir d’Egypte, mais non pour entrer en Canaan. Nous pourrions paraphraser en disant qu’ils ont eu la foi pour se convertir, mais pas celle qui consiste à poursuivre une vie de sainteté, libérés de leur vieille nature.
Et l’horreur est à son comble lorsque cette habitude païenne, n’est pas traitée dans nos vies par la croix. Lorsqu’elle est tolérée dans nos vies et surtout légitimée, lorsque nous la rendons acceptable, sans que cela nous pose un quelconque problème de conscience. Si la croix ne traite pas toute forme de mauvaise foi en nous, nous trouverons toujours des raisons pour justifier nos plaintes, et nous trouverons par la même occasion, des chrétiens peu affermis, pour nous appuyer et abonder dans notre sens.
Chaque fois que nos plaintes amères s’envolent de notre bouche, c’est vers Dieu quelles s’envolent, et cela l’attriste. Alors la question se pose : « Faisons-nous partis de ces personnes qui murmurent dès qu’elles sont bousculées dans leur quotidien, qui se plaignent de leur sort lorsque l’épreuve est là, qui ne sont jamais contentes lorsque les choses ne vont pas comme elles l’espéraient. Je ne vous cache pas que tout au long de cette étude, dans sa préparation, j’ai été amené à me repentir plusieurs fois de mes propres murmures. D’ailleurs, en mettant à disposition sur bible-foi.com le livre de Richard Wurmbrand : « L'église du silence torturée pour le Christ ! » J’ai lu certains chapitres, et ce que j’y ai lu m’a vraiment aidé à considérer mes plaintes comme une insulte à mon Dieu.
Et vous savez ce que j’ai découvert avec le temps ? C’est que les murmures peuvent très bien se cacher dans notre communion avec Dieu. Je m’explique : J’ai remarqué qu’à certains moments, lorsque je n’obtenais pas de Dieu ce que je Lui demandais ; au sujet de ma sainteté, de ma consécration, dans le fait d’être une source de bénédiction, ou dans le fait d’entreprendre telle ou telle chose, un certain agacement pouvait apparaître, occasionnant des murmures voilés à l’égard de Dieu, ce qui me plaçait dans un état spirituel qui manquait de ferveur ; un état d’esprit où se mélangeaient découragement, incrédulité, et mélancolie.
Le Seigneur a fini par me montrer le chemin de la victoire, en me révélant que ma foi est la foi de Jésus ; et que c’est en prenant fermement position sur ce fait, que l’Esprit de Dieu la manifeste dans tous les aspects de ma vie. Je ne dois pas utiliser cette foi pour satisfaire ma propre volonté, mais la Sienne. Cela ne veut pas dire que je suis devenu parfait, mais cela veut dire ; et c’est fondamental, que je me confie, que je m’abandonne de plus en plus en Celui qui est parfait, et qui manifeste sa perfection comme bon Lui semble. Sans me soucier du lendemain, mes murmures se sont changés en louange, car c’est Lui que je vois à travers les yeux de mon cœur. Si Dieu nous regarde à travers Christ, nous pouvons et devons regarder Dieu pareillement à travers Christ ! » : « Ne murmurez point, nous dit le Seigneur, comme murmurèrent quelques-uns d’entre eux, qui périrent par l’exterminateur (1 Corinthiens 10 v. 10) ».
Prenons par exemple le contexte de la parabole des ouvriers de la vigne, en Matthieu au chapitre 20. Les ouvriers qui s’étaient engagés sur la base d’un principe légal, tant d’heures de travail, pour tant de salaire, sont contrariés en voyant ceux de la onzième heure obtenir le même salaire qu’eux. Tous ont été rétribués, non sur le principe de la loi, mais sur celui de la grâce souveraine du maître de maison : « Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier (Matthieu 20 v.8 et 9) ». Nous avons ici une démonstration que la justice de l’homme n’est pas la justice de Dieu. Nous sommes souvent amenés à nous plaindre concernant des choses que nous considérons juste, mais qui ne le sont pas aux yeux de Dieu.
Pourquoi cet exemple ! Eh bien, même au service du Seigneur, vous trouverez des chrétiens légalistes. Serviteurs dans la vigne du Seigneur, certes, aimant la Parole de Dieu, certes, mais déployant leur propre justice pour gérer les choses de Dieu. Et surtout, excellant dans la faculté de voir la paille dans l’œil de leur frère, sans apercevoir la poutre qui se trouve dans leur propre œil.
Et si quelque chose ne correspond pas à leur propre interprétation de la justice, alors ils montrent leur mécontentement, Bible en main : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère (Matthieu 7 v. 1 à 5) ».
Le chrétien propre juste, va s’évertuer à se plaindre des autres, à murmurer parce qu’il se sent supérieur. Mais il ne comprend pas qu’en agissant ainsi, c’est contre le Maître de la moisson qu’il murmure. Au lieu de murmurer contre les autres et contre Dieu, Jérémie nous exhorte plutôt à nous plaindre de nos propres péchés : « Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il ? Que chacun se plaigne de ses propres péchés (Lamentations de Jérémie 3 v. 39) ». Que va dire le maître de la maison : « Prends ce qui te revient, et va-t'en (Matthieu 20 v.14) ». Et c’est ainsi que nous perdons la communion avec Celui qui veut répandre la plénitude de Sa grâce sur tous. Oui, il est possible de nous priver de la grâce de Dieu par nos murmures, comme il est possible de ne pas être pardonnés par Dieu parce que nous ne pardonnons pas nous-mêmes (Matthieu 6 v. 15). J’insiste en disant cela, mais prenons garde : nos choix ont des conséquences dans le monde spirituel. Dieu nous dit encore : « Avec celui qui est pur tu te montres pur, et avec le pervers tu agis selon sa perversité (Psaume 18 v. 26) ».
Dieu ne règne pas au milieu des murmures et des plaintes, mais au milieu des louanges et des actions de grâce de son peuple, car tout est merveilleusement bien accompli. Et dans la sphère éternelle de notre Dieu, toute victoire est déjà réalisée ; quelque soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Dans les jours bons et les jours difficiles, le chrétien qui a les yeux ouverts sur cette réalité est comblé en Christ ; et quoique restant imparfait, il sait discerner en toute chose la main de Dieu conduisant sa vie. Et ça, c’est vraiment une des caractéristiques des vainqueurs !
C’était un péché habituel des Hébreux dans le désert ; et je constate que ce péché sévit encore dans nos églises et dans nos familles chrétiennes. Et cela attriste le Saint-Esprit ! Même pour nous qui vivons sous la grâce, il peut y avoir des conséquences négatives relatives à nos plaintes, et cela peut avoir un impact désastreux sur notre vie : « Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par les serpents. Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par l'exterminateur. Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles (1 Corinthiens v. 9 à 11) ».
La rébellion répand dans nos vies comme une odeur de mort.
Nous devons y renoncer en nous dépouillant du vieil homme, qui se corrompt par des convoitises trompeuses. Et cela parce que le Saint-Esprit est extrêmement sensible à ce qui sort de notre bouche : « Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent. N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous (Éphésiens 4 v. 29 à 31) ».
Être éprouvé dans notre foi, et laisser libre court à nos convoitises de bien être, comme la première génération l’a fait, peut avoir des conséquences néfastes dans notre marche chrétienne. Nous savons que, sans la foi, il nous est impossible d’être agréable à Dieu. Cela veut dire que notre incrédulité Lui est désagréable. Le Seigneur ne veut pas que nous prenions le moindre risque de périr nous-aussi dans notre désert spirituel ! Mais le choix nous appartient, vous comprenez ? Vous avez beaucoup d’enfants de Dieu qui pensent qu’ils peuvent vivre comme bon leur semble, et que cela n’aura pas d’incidence sur leur vie : C’est un mensonge de Satan, relayé aujourd’hui par des hommes charnels.
Le problème fondamental qu’avaient les Hébreux est le même que ces chrétiens dont je parle ; ils tournent en rond dans leurs problèmes, sans en voir le bout, parce qu’ils n’ont pas la foi de Dieu. Pourtant, dans tous les âges, la foi a été l’unique force des enfants de Dieu. Les Hébreux n’étaient pas attachés à La Personne et à la Parole de Dieu, mais à un désir permanent de voir les épreuves s’éloigner, pour leur propre satisfaction, et c’est cela qui fut la cause de toutes leurs difficultés à hériter des promesses. Car Dieu n’a pas pu avoir la liberté de briser leur résistance, et de les préparer spirituellement au combat : « Prenez garde, frères, que quelqu'un de vous n'ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant (Hébreux 3 v. 12) ».
Tant que les Hébreux étaient témoins des nombreux et puissants miracles que le Seigneur faisait pour les libérer de Pharaon ; tout allait bien. Mais ces prodiges et ces miracles auraient dû fortifier leur foi en l’Eternel, et les préparer à affronter victorieusement les épreuves qui les attendaient dans le désert. Dieu leur montrait, par ces signes, qu’ils pouvaient Lui faire confiance, et qu’ils devaient accepter d’être modelés pour devenir ce peuple témoin que Dieu recherchait. Nous le verrons tout à l’heure, l’argile n’a pas voulu se soumettre au potier. Et c’est là ce qui caractérise le chrétien charnel, il est insoumis à la pression des mains du Divin potier, qui veut lui donner la forme de Christ : « C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, le jour de la tentation dans le désert, où vos pères me tentèrent pour m'éprouver, et ils virent mes œuvres pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s'égare. Ils n'ont pas connu mes voies. Je jurai donc dans ma colère : Ils n'entreront pas dans mon repos ! (Hébreux 3 v. 12 à 11) ».
Ce désert représentait pour eux un temps d’épreuve nécessaire, afin que Dieu puisse leur montrer l’état de leur cœur, et qu’ils se rendent compte qu’ils étaient gouvernés par leur propre volonté. Dieu désirait leur enseigner la mort à soi-même, et traverser ainsi chaque épreuve en vainqueurs ; c’est-à-dire en gardant la foi en Celui qui a fait les promesses et qui les réalise. Et pourtant, la plupart d’entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu’ils périrent dans le désert. L’incrédulité se détourne toujours du Dieu vivant, nous devrions nous-aussi être au clair la dessus !
Nous devons comprendre qu’en murmurant, ils se sont privés d’un temps de formation, d’un temps de préparation indispensable, pour la conquête qui devait venir. Ce peuple, qui avait été un peuple d’esclaves pendant des siècles, devait apprendre maintenant à devenir un peuple de guerriers et de conquérants, par la foi, l’obéissance, et surtout la soumission du cœur. C’était cela leur vocation et non pas de se servir de Dieu pour vivre une vie chrétienne à leur convenance. Ce temps d’épreuve n’était pas destiné à durer longtemps, nous voyons bien dans les Ecritures qu’ils auraient pu entrer dans leur héritage bien plus tôt. D’où l’exhortation du St-Esprit de repousser en nous tout ce qui pourrait faire naître ou grandir l’incrédulité ; et de privilégier la foi vivante de Christ, en nous. Offrons sans cesse à Dieu un cœur docile ; attentif à Sa voix, confiant en Sa Parole, et Dieu fera le reste...
Le Seigneur Jésus, Lui aussi, après Son baptême d’eau dans le Jourdain, et Son baptême de l’Esprit, a été conduit par le Saint-Esprit dans le désert, afin d’y être tenté (ou, plutôt, éprouvé) par le diable. Mais Lui, contrairement aux Hébreux, a franchi victorieusement toutes ces épreuves, en restant dans la foi en la Parole de Dieu. Il n’est donc resté que quarante jours dans le désert, au lieu d’y rester quarante ans comme le peuple Hébreu.
Frères et sœurs, tous les enfants de Dieu, après leur conversion à Christ, doivent être conduits dans leur propre traversée du désert, afin d’y être éprouvés et instruits, et apprendre ce que Jacques nous dit au chapitre 1 et aux versets 2 à 4 : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien (Jacques 1 v. 2 à 4) ». Et Pierre qui nous dit : « Afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra (1 Pierre 1 v. 7 et 8) ».
Me verrez-vous d’un mauvais œil si je vous dis qu’être conduit par l’Esprit implique aussi de passer par la fournaise, comme les amis de Daniel. Nous voudrions toujours demeurer sur la montagne de la transfiguration, n’est-ce pas ? Nous avons vu le Seigneur manifester Sa puissance à travers notre conversion. Comme Jésus, le jour de notre baptême, les cieux s’ouvrirent et nous fumes baptisés du Saint-Esprit. Et voici, une voix se fit entendre dans notre cœur : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection (Matthieu 3 v. 17) ».
Cette Parole nous a tellement encouragés, que nous avons décidé de suivre le Christ partout où Il irait. Alors je me répète ; c’est aussi être conduits par le Saint-Esprit, lorsque nous sommes assaillis par le démon afin d’être éprouvés. Et au lieu de s’évertuer à le chasser dans ces moments-là, par des prières qui expriment en fait une volonté de fuir l’épreuve, il nous faut le comportement de Moïse devant la mer rouge : « Ne craignez rien, restez en place …/… L'Eternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence (Exode 14 v. 13 et 14) ». Sommes-nous prêts à suivre le Christ au désert, remplis de ce silence de la foi, priant Dieu d’accomplir librement son œuvre en nous ?
L’épreuve accomplit quelque chose de très précieux dans nos vies ; quelque chose que Dieu attend absolument de voir en nous pour pouvoir nous emmener plus loin dans Son œuvre. Le dessein de Dieu est que notre foi se fortifie par les épreuves, et qu’elle devienne aussi plus mature et conquérante. Cette œuvre précieuse produit la patience, car les tribulations brisent notre volonté propre, nous devenons libres de toute contestation. Lorsque notre impatience est touchée par la croix, nous cessons d’être rebelles, et attendons patiemment que Dieu agisse. La patience doit avoir accompli « son œuvre parfaite » ; quand ce résultat est atteint, nous sommes « parfaits et accomplis », c’est-à-dire que nous n’avons plus d’autre volonté que celle de Dieu.
Cette sanctification est un don de la grâce de Dieu. Ce n’est pas la peine d’essayer de l‘obtenir autrement. Elle nous est donnée gratuitement, au même titre que le salut et la justification. Tant que cette œuvre de sanctification n’est pas actée dans nos vies, nous n’aurons de cesse de nous fabriquer des « veaux d’or ». C’est-à-dire, des systèmes humains, des pseudo solutions de victoire, des choses qui apparaissent généralement lorsque les enfants de Dieu manquent de patience et n’attendent pas le Seigneur pour régler leurs problèmes. D’où est venu le « veau d’or », si ce n’est de l’impatience des Hébreux, éprouvés dans leur foi parce que Moïse tardait à descendre de la montagne. Alors ils prennent les choses en main, et ça devient une idole.
Et je peux vous assurer que ce phénomène est encore actuel aujourd’hui dans l’Eglise. Parce que Jésus tarde à revenir nous chercher, il est apparu au milieu des églises des enseignements laxistes, des techniques profanes que l’on fait passer pour spirituelles ; tout cela parce que beaucoup de responsables chrétiens n’attendent pas le retour du Seigneur, ne connaissent pas l’œuvre de la croix dans leur vie, et prennent les choses en main.
Le mot « murmure » en hébreu se dit « teluwnah », « תלנ ». Ce mot vient de la racine « Loon », « לנ », qui veut dire : « rester, demeurer, séjourner, passer la nuit etc… ». Spirituellement, nous pouvons entrevoir deux choses. D’abord, murmurer signifie pour nous, stagner dans la foi, rester et demeurer tels que nous sommes, sans croissance spirituelle, sans changement de caractère, et sans une bonne vision céleste, nécessaire pour toute progression. J’y vois un lien précieux vers la mise en garde de l’apôtre Paul aux Philippiens lorsqu’il leur dit : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations (Philippiens 2 v. 14) ». Cela nous dit que les murmures produisent dans les cœurs un poison qui entraîne le chrétien dans l’hésitation. Sa vie spirituelle devient ambiguë, incertaine, chancelante ; tout cela produit un terrain favorable à la tiédeur et au refroidissement spirituel.
Et la deuxième chose par voie de conséquence est que murmurer pourrait aussi se comprendre comme : Mépriser tout ce que le Seigneur avait prévu de nous donner, à travers l’épreuve ; que nous n’obtiendrons pas parce que nous ne nous laissons pas façonner par les mains du « Potier ». Vous voyez, l’action de murmurer n’est pas si anodine que cela.
Quelle que soit la légitimité que nous donnons à nos murmures, il n’en est pas moins vrai que cela reste des murmures. Lorsque nous blâmons les autres, nous ne voudrions peut-être pas accuser Dieu directement, mais nous le faisons quand même. Souvenez-vous des paroles d’Adam : « La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé (Genèse 3 v. 12) ». Ce qui revient à dire : « Seigneur c’est de ta faute. C’est toi qui a placé cette femme à côté de moi » ; « Ce n'est pas contre nous que sont vos murmures, c'est contre l'Eternel (Exode 16 v. 8 ». Non seulement Il entend nos murmures, mais Il y est très sensible, car Il sait vraiment de quoi ils sont faits.
Frères et sœurs, comme Jésus, en Marc 1 v.12, bien souvent, l’Esprit nous poussera nous aussi dans un désert quelconque, afin que notre foi soit éprouvée. Et pour que le Seigneur nous en fasse sortir, nous devons absolument apprendre que tous les murmures sont synonymes de rébellion, et que nous devons les appelés : Péchés. Nous devons vraiment prendre à cœur de changer de comportement par la grâce de Dieu. Rien n’est plus important qu’une attitude de brisement dans ces moments-là, une attitude qui nous permet de nous repentir, et d’arrêter tout murmure. Beaucoup de couples chrétiens retrouveraient une pleine harmonie en Christ s’ils comprenaient ce principe divin. Le divorce pour un oui ou pour un non est un système humain, un moyen de facilité pour se satisfaire soi-même. Au lieu de murmurer contre son conjoint ou conjointe, plions le genou devant Dieu, humilions-nous tous ensemble, choisissons d’attendre le secours de l’Eternel. Au lieu de murmurer contre nos enfants rebelles, remettons-nous en question, et crions à Dieu ! Quel est le témoignage que nous leur avons donné au sein de nous maisons ? Ont-ils été témoin de notre humble consécration à rechercher la présence de Dieu, ou de nos murmures face à la vie en générale ?
Quand nous prenons la décision de ne plus ronchonner, c’est là que nous devenons vainqueurs. C’est comme si nous disions au Seigneur : « Je renonce à me faire justice moi-même, je renonce à rejeter toujours la faute sur les autres, je renonce à te donner des leçons de vie, je meurs à ma volonté pour te laisser prendre les choses en main : « L'argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu ? (Ésaïe 45 v.9) ».
Mais dès que la foi nous pousse à nous reposer sur Dieu, tout est disposé pour que renaissent l’harmonie et la victoire, car c’est Dieu alors qui prend le relai. Et ce principe est valable pour toutes les situations et les évènements qui voudraient susciter en nous irritations et plaintes. Lorsque nous prenons une fois pour toute la décision de faire taire notre chair, alors Dieu parle, et crée la vie.
Dans notre contexte biblique, les Hébreux sont sortis de l’Égypte depuis peu, ils ont vu la puissance et la délivrance de Dieu. Pourtant, le mécontentement commence : « Myriam et Aaron murmurèrent conte Moïse car il avait pris une femme éthiopienne » ; le peuple murmurait « car Dieu nous a fait venir dans le désert pour nous faire mourir de faim ou de soif » ; « la nourriture en Égypte était meilleure, et abondante ». Ils n’ont pas encore appris que dans la conduite de Dieu, les choses et les évènements peuvent changer. Au milieu des grâces et victoires de toutes sortes, que notre Père céleste manifeste dans nos vies, il y a aussi souvent des aspects négatifs, des épreuves qui nous font mal, des circonstances qui vont contre nos intérêts.
Nous sommes intégrés à un monde impie et corrompu où il y aura toujours à redire. Nous vivons au sein d’une église qui a ses propres difficultés, il ne faut pas le nier et le cacher, nos frères et sœurs restent imparfaits comme nous-même, et nos familles ne reflètent pas toujours la victoire de l’Agneau. Mais qu’importe : « Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi (1 Jean 5 v. 4) ».
Quelle histoire que celle du peuple d’Israël dans le désert ! Nous pouvons compter au moins treize cas de provocation à l’encontre de leur Dieu. Et à chaque fois que Dieu les secourt, j’ai beau relire ces passages, je ne vois pas beaucoup d’actions de grâce et de reconnaissance du peuple. Si les murmures remplacent nos actions de grâce, que la crainte de Dieu ne soit plus le fondement de notre vie ; alors nous oublions très vite que c’est la providence de Dieu qui nous a délivrés, nous aussi de « L’Egypte », et nous nous montrerons ingrats et incrédules vis-à-vis de Celui que nous adorons quand tout va bien. Je le répète, quand les choses ne vont pas comme nous le souhaiterions, nous sommes passés maîtres dans l’art de légitimer nos murmures et nos plaintes. Quelqu’un a dit : « Beaucoup de chrétiens ne connaissent pas la « paix qui surpasse toute intelligence », et ont perdu la joie de leur salut, parce qu'ils sont trop occupés à se plaindre et à critiquer. A murmurer pour un oui ou pour un non ».
Nous ne faisons pas silence dans la foi, nous n’attendons pas que le Seigneur intervienne comme Lui le veut, nous ne cherchons pas à comprendre le bien fondé des épreuves. Pourtant il se trouve au milieu des épreuves des leçons à recevoir afin de devenir irréprochables, de devenir des enfants de Dieu irrépréhensibles, et de briller comme des flambeaux dans le monde : « Faites toutes choses sans murmures, nous dit Philippiens au chapitre 2 et au v.14 et 15, ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde ».
Si nous désirons briller au milieu d’une génération perverse et corrompue, nous nous devons d’accepter que Dieu nous transforme à l’image de Son Christ, quel que soit le chemin qu’Il nous demande d’emprunter. Il veut nous rendre capable de revêtir Christ, en tant que Celui qui brille en nous et à travers nous, et qui éclaire tous les hommes de Son amour et de Sa compassion. Frères et sœurs, ne prenons pas le risque de nous opposer à l’autorité céleste, de rejeter l’ordre de Dieu qui établit Lui-même nos chemins de vie. En les rejetant, nous devenons rebelles, c’est Dieu que nous rejetons, Lui et sa pédagogie spirituelle pour nous transformer. Dans le verset 10 du chapitre 17 du livre des Nombres, Dieu nomme les Israélites, « les enfants de rébellion » à cause de tous leurs murmures : « L’Eternel dit à Moïse : Reporte la verge d’Aaron devant le témoignage, pour être conservée comme un signe pour les enfants de rébellion, afin que tu fasses cesser de devant moi leurs murmures et qu’ils ne meurent point ».
L’image de l’argile et du potier.
Plusieurs passages de la Bible décrivent assez bien cette pédagogie céleste, au moyen notamment de l’image de l’argile façonnée par le potier. L’argile doit absolument apprendre que le potier est le Seigneur et qu’il n’y en a pas d’autre. Que c’est Lui qui forme la lumière et crée l’obscurité, qu’Il fait la paix et permet le mal. L’argile doit accepter toute l’œuvre de Dieu dans sa vie, sachant que : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères (Romains 8 v. et 28 et 29) ».
« Quelle perversité est la vôtre ! Le potier doit-il être considéré comme de l'argile, pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier : Il ne m'a point fait ? Pour que le vase dise du potier : Il n'a point d'intelligence ? (Ésaïe 29 v. 16) » ; « Moi, l'Eternel, je crée ces choses. Malheur à qui conteste avec son créateur ! -Vase parmi des vases de terre ! - L'argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu ? Et ton œuvre : Il n'a point de mains ? Malheur à qui dit à son père : Pourquoi m'as-tu engendré ? Et à sa mère : Pourquoi m'as-tu enfanté ? (Ésaïe 45 v.8 à 10) ».
Jacques fait allusion à cela quand il dit : « Vous avez entendu parler de la patience de Job (5 v. 11) ». Dans cette terrible épreuve permise par Dieu pour son serviteur intègre et droit ; Job avait tout d’abord montré une soumission exemplaire. Dépouillé de tous ses biens et privé de tous ses enfants, il avait dit : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni ! (Job 1 v. 21) ». Et même, cruellement atteint dans sa santé, il n’avait pas prononcé une parole déplacée, pas un murmure, pas un reproche vis-à-vis de Son Dieu. Quelle foi !
Cependant, progressivement, usé par l’épreuve, il va être amené à prononcer des paroles inconvenantes. Sans aller si loin que les impies dont Ésaïe nous parle, Job s’est permis de contester l’œuvre de Son Créateur. Bien conscient d’être une créature de Dieu, il dit : « Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner et la poussière (Job 10 v. 9) ». Mais il va finir par se plaindre : « Prends-tu plaisir à opprimer, que tu méprises le travail de tes mains ? (v. 3) ». Bien sûr, loin de nous d’incriminer Job, mais ces choses doivent nous servir d’exemple. D’ailleurs l’Apôtre Paul reprend l’image du potier dans l’épître aux Romains. Quand l’homme pense pouvoir déchiffrer l’œuvre de Dieu selon sa propre logique, lorsqu’il interprète les pensées de Dieu selon sa propre image de Dieu, il quitte alors la place d’humilité de devant son Créateur. Il est comme ce vase qui conteste avec le potier, qui contredit la volonté du potier : « La chose formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi m’as-tu ainsi faite ? Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? (Romains 9 v. 20 à 21) ».
Nous sommes tellement prompts à raisonner, à formuler des objections, à légitimer nos murmures ; mais l’apôtre Paul nous montre le chemin d’une bonne conduite aux yeux du Seigneur : « Tu me diras donc : Pourquoi se plaint-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? (Romains 9 v.19) ». Et au lieu de nous noyer dans des explications religieuses à n’en plus finir, l’apôtre réduit en cendres la question elle-même : « Mais plutôt, toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? (v 20) ». Et il donne l’image de l’argile et du potier.
Dieu ne règne pas au milieu des murmures et des plaintes.
Alors pour résumer, repassons en revue les Ecritures, nous verrons que Dieu ne règne pas au milieu des murmures, des plaintes, des querelles relatives au monde ou à la loi ; encore moins au milieu des discutions folles, des mauvais soupçons. Il ne se tient pas parmi ceux qui causent des divisions, des scandales, des disputes, même s’ils ont raison. Tout cela ne sert qu’à la ruine de ceux qui s’y adonnent, qui contestent en permanence et se livrent aux reproches, même sous couvert d’une certaine sagesse biblique : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations (Philippiens 2 v. 14) ».
Alors dans quoi Dieu se plaît-Il vraiment ? Où sera Son plaisir lorsque nous affrontons toute nos adversités, nos fournaises, nos épreuves ; au milieu des injustices que nous pouvons rencontrer : C’est quand Dieu peut régner et instituer Son royaume, là où les vases d’honneur qu’Il a pu modeler à l’image de Son Fils, témoignent de Son amour, de Sa grâce, et de Sa miséricorde. Mais d’une manière authentique, profonde ; non pas parce qu’il faut le faire, non pas seulement en parole, ou lorsque nous sommes rassemblés, mais en permanence, parce que ces vases sont devenus miséricorde dans toutes les fibres de leur être.
Non seulement ces vases d’honneur font miséricorde, mais ils aiment être miséricordieux : « On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l'Eternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu (Michée 6 v. 8) » ; « Car je prends plaisir à la miséricorde, et non point aux sacrifices ; et à la connaissance de Dieu, plus qu'aux holocaustes (Osée 6 v. 6) ».
Et puis cette autre parole du Christ : « Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font (Luc 23 v. 34) ». Face à ce terrible et double abandon, à la fois des hommes, mais aussi de Son Père ; nous ne trouverons dans la bouche du Seigneur aucun murmure, aucune plainte déplacée, du genre, on aurait pu faire autrement ; aucune parole de mécontentement vis-à-vis de Ses bourreaux. Jésus avait la connaissance de la volonté de Son Père : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent (Matthieu 5 v. 44) », avait dit le Seigneur un jour, sur la montagne. Aucun commandement n’est plus contraire à la nature humaine que celui-ci.
Mais si quelqu'un fait le bien, et en souffre, et le supporte patiemment sans murmurer, voilà ce qui est agréable à Dieu. Supporter ainsi l'injustice, c'est faire comme Christ. En portant nos péchés à notre place, Christ a souffert injustement ; d'après son exemple, nous devons être prêts nous-aussi à souffrir injustement, sans « bougonner ». Christ voyait en toute circonstance douloureuse la volonté de Dieu. Il avait appris par l'Ecriture que tout disciple accompli, doit souffrir en renonçant à ses droits. Cette pensée lui était devenue familière, en sorte que lorsque l’occasion de murmurer arriva, il n'en fut pas surpris. Il l'attendait, il savait qu'elle devait contribuer à sa perfection. Il n'eut donc pas l'idée de chercher comment il pourrait s'en délivrer, mais plutôt comment il pourrait glorifier Dieu par là-même. Ceci le rendit capable de supporter la plus grande injustice que la terre ait portée. Il voyait là, la main de Dieu conduire Sa vie, de la même manière qu’il savait qu’il était conduit par Dieu lorsqu’Il fut éprouvé par Satan dans le désert.
Le Seigneur Jésus-Christ doit nous faire comprendre Sa volonté. Il nous parle en nous disant tendrement : « Tu t’es souvent rebellé contre moi. Je t’ai toujours pardonné, même si, parfois, j’ai dû te corriger. Ce n’est pas ma volonté que tu passes toute ta vie terrestre dans un désert spirituel, à tourner en rond au milieu de tes problèmes. Je veux que tu entres pleinement dans ton héritage. Mais, pour cela, je te demande aujourd’hui de prendre, une fois pour toute, position devant Moi, par la foi, et de t’y tenir. Je t’aiderai ! Veux-tu te consacrer pleinement à Moi et accepter mes tests dans ta vie ? Veux-tu décider une fois pour toute d’entrer dans une vie d’obéissance complète ? Veux-tu cesser de vouloir faire ta volonté, pour accepter de faire la Mienne ? »
Frères et sœurs : « Un cœur content est un festin perpétuel (Proverbes 15 v. 15) ». L’apôtre Paul pouvait dire : « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie (Philippiens 4 v. 11 à 13) ». Paul a appris à ne pas être dépendant des circonstances. « Il a appris », le mot grec (manthano) provient de la même racine que le mot disciple (mathetes) et signifie « découvrir par l'expérience », et sous-entend que ce que Paul a découvert, il ne l’a connu quand l’expérimentant.
Et puis nous avons cette affirmation : « Je puis tout par celui qui me fortifie ». Quand nous y réfléchissons c’est un verset étonnant, parce que dans cette épître aux Philippiens il était en prison ; étonnant parce qu'il y avait tant de choses qui l’affligeaient au point qu'il pleurait (ch. 3 v. 18). Il connaissait toutes ces choses négatives dont on parlait tout à l’heure. Et pourtant lorsque Paul nous dit qu’il était fortifié, ce n’était pas seulement pour évangéliser le monde, ou pour guérir les malades, chasser les démons, etc. Ce n’est pas non plus une « incantation spirituelle » pour chasser ses tempêtes d’un claquement de doigts, et faire apparaître victoires, prospérité, et jours heureux ; mais pour nous rappeler que dans les moments douloureux, il était vainqueur.
Il était en mesure de garder son contentement par la foi, sans être ébranlé par ses émotions. Oui, ici, Paul peut tout dans ses circonstances difficiles de la vie, par Dieu qui le fortifie. Il me semble ici voir l’ange fortifier Jésus dans le jardin, avant Sa crucifixion. Lui aussi a dû être fortifié ; non pas pour éviter l’épreuve, mais pour l’aider à l’affronter sans murmurer.
Pour nous qui suivons Jésus, notre reddition à toute forme de murmures, doit être sans réserve ; et notre foi en la grâce de Dieu inébranlable. Deux conditions qui, lorsqu’elles sont assemblées, nous font expérimenter non seulement le repos de la foi, mais nous fait voir aussi l’intervention miraculeuse de Dieu dans nos difficultés. Et c’est comme cela que nous grandissons et que nous prenons, jour après jour, possession des promesses. C’est avec un cœur soumis et humble que l’on croit en Dieu. Notre vie est ce qu’est notre foi. Tout dépend de notre foi, notre joie en Christ, notre croissance spirituelle, notre entrée dans toutes les promesses de Dieu. Ayons soif de Dieu, du Dieu vivant.
Espérons contre toute espérance, attendons-nous à Lui, Il est le Dieu vivant et vrai qui entend, qui comprend, qui aime, qui parle, qui agit, qui se révèle. Tenons-nous simplement prosternés devant Lui, Il accomplira pour nous tout ce que nous ne pouvons pas faire. Demeurons en Sa présence, et nos murmures disparaîtrons pour laisser la place à une véritable adoration, en esprit et en vérité. Allons jusqu’au bout, c’est Dieu qui combattra pour nous et nous fera triompher de tous nos ennemis, même ceux qui sont en nous. Il nous appelle, n’endurcissons pas nos cœurs, et qu’Il nous sauve de l’incrédulité.
Frères et sœurs acceptons à bras ouverts n’importe quelle difficulté, intérieure ou extérieure, comme une occasion de mourir à nous-mêmes, afin d’entrer en profonde communion avec notre Sauveur, qui, pour nous, a renoncé à Lui-même, jusqu’à la mort.
Grâce et bénédictions pour votre vie !