Comment prier efficacement
Mes yeux sont tombés dernièrement sur un ouvrage intitulé : « Apprendre à prier ». En lisant ce titre, une pensée de l’Esprit s’est imprimée à mon esprit.
Cela commençait comme une interrogation : « Quand je t’ai fait passer des ténèbres à mon admirable lumière, quelle méthode de prière as-tu employée ? Combien de mots as-tu employés ; combien de temps as-tu passé ? Je me suis mis alors à me remémorer les circonstances de ma conversion ; et la seule prière dont je me souvienne et que j’ai répété deux ou trois fois était celle-ci : « Seigneur, si tu existes, viens changer ma vie ». Quelques jours après, j’ai vu le Seigneur entrer dans ma vie, me convaincre de péché, et bouleverser entièrement mon existence.
Le Saint-Esprit continua à m’interpeler par cette pensée que je vous partage maintenant : « Beaucoup de mes enfants ne sont pas épanouis dans leur vie de prière ; beaucoup de mes enfants ne connaissent pas la victoire et la stabilité spirituelle dans leur vie de prière. Pourquoi ? Parce qu’ils ne pensent qu’à se satisfaire eux-mêmes, en se servant de Dieu ».
Dieu travaille toujours en accord avec ses propres principes.
Principes en relation directe avec Ses desseins, et avec Ses besoins. C’est Lui le Créateur, c’est Lui « l’Architecte » de toutes choses. Dieu a un plan, des moyens et des méthodes pour l’accomplir. Notre collaboration avec Lui demande vraiment une connaissance de Ses intentions ; nous devons savoir ce qu’Il veut accomplir : « Or, David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu (Actes 13 v. 36) ». David servit aux desseins de Dieu ; ce n’est pas Dieu qui servit aux desseins de David. Comprenez-vous cette énorme différence ? Cette déclaration souligne que le fils d’Isaï avait passé le cap de vivre sa vie d’enfant de Dieu, uniquement tourné vers ses besoins. Il avait atteint un niveau spirituel qui le poussait, comme Jésus, à vouloir s’occuper de plus en plus des affaires de son Dieu : « Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait (Luc 2 v. 49) ».
Face à l’attitude du Seigneur ; l’incompréhension des parents de Jésus représente souvent notre propre incompréhension, face aux silences de Dieu. Ils ne comprennent pas le principe de vie fondamental de Jésus, qui est aussi celui de la prière. Ce principe est de s’intéresser premièrement aux affaires de notre Père, en cherchant les choses d’en haut : « Cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu (Colossiens 3 v. 1 à 3) ». Voilà un grand principe divin.
Il est alors indispensable pour nous, que disparaissent nos propres « voies » et nos propres ambitions concernant nos demandes de prière ; et dans la mesure où nous chercherons à mourir à nous-mêmes, et à nous conformer à Ses principes, Dieu introduira alors dans nos cœurs, par Son Esprit, les besoins de Son propre cœur. Devenir participant de sa gloire ; c’est découvrir petit à petit l’objet de Sa volonté, et c’est surtout adapter nos prières à la forme que Dieu souhaite pour elles. Cette courte définition de la prière se rapproche, à mon sens, de la pensée de notre Dieu.
Nous avons l’habitude d’employer le passage biblique où Elie fait tomber la pluie (1 Rois 18 v. 41), pour encourager à la persévérance dans la prière : « … Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit (Jacques 5 v. 17) ». C’est un très bon texte, très juste et très vrai ; mais pris tel quel, il est totalement incomplet dans le principe de Dieu. Je m’explique : La persévérance, sans un socle pour la foi est souvent stérile. Elie n’a pas décidé de lui-même de prier pour que la pluie tombe ; mais sous un ordre direct de Dieu : « Bien des jours s'écoulèrent, et la parole de l'Eternel fut ainsi adressée à Elie, dans la troisième année : Va, présente-toi devant Achab, et je ferai tomber de la pluie sur la face du sol (1 Rois 18 v. 1) ». Frères et sœurs, c’est ici la source de beaucoup de nos frustrations dans la prière. Tant qu’Elie ne connut pas les intentions de Dieu, il ne pouvait demander que la pluie tombe. Le socle de sa foi fut mis en place lorsque Dieu lui a fait connaître sa volonté « Va ».
Nous trouvons ce principe dans toute la Bible. Il ne nous est pas interdit d’avoir des initiatives dans la prière, il ne nous est pas interdit de faire connaître nos besoins, mais il nous faut prendre le temps pour recevoir la révélation de la volonté de Dieu, jusque dans les détails pour Ses besoins à Lui : « Je prophétisai, selon l'ordre que j'avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os s'approchèrent les uns des autres (Ézéchiel 37 v. 7) ». Ce que je souhaite souligner dans ces propos, c’est le besoin fondamental de tous les chrétiens, de chercher à connaître la volonté de Dieu avant de, systématiquement, vouloir faire « tomber la pluie du ciel » sur des situations qui en réclament le besoin. Bien sûr que nous désirons voir des « mouvements » de Dieu dans nos vies ; dans nos prophéties, dans nos prières, dans nos services. Dieu connaît notre besoin, Il veut y répondre, mais Il attend que nous collaborions intelligemment avec Lui, pour qu’Il puisse installer dans nos vies tous les socles nécessaires à notre foi.
Il est évident que le Seigneur doit travailler profondément en nous pour que nous Lui laissions toute la place. Notre éducation spirituelle doit passer par une révélation de ce que nous sommes par nature. Souvenez-vous de David, lorsqu’il introduisit l’Arche à Jérusalem. C’est à ce moment précis que le dessein de Dieu lui fut révélé ; c’est là que lui fut donnée la pensée de la construction du Temple. Il va faire cette prière remarquable : « Car toi, o mon Dieu, tu as révélé à ton serviteur que tu lui bâtiras une maison ; c'est pourquoi ton serviteur a trouvé dans son cœur de te présenter cette prière (1 Chroniques 17 v. 25) ». Il est clair que cette prière n’émanait pas de son propre chef, mais qu’elle lui avait été donnée. C’est sur ce socle qu’il a pu trouver la hardiesse de s’adresser à Dieu. Nous voyons ensuite Dieu continuer d’agir sur ce même principe ; Il lui révélera ensuite la manière de tout préparer pour sa réalisation. C’est comme cela qu’il se prépare pour une pleine satisfaction de l’Époux. Aiden W.Tozer avait sa façon à lui de parler de ce principe, il disait au sujet de la prière : « Priez, priez, priez encore, jusqu'à ce que vous vous mettiez à prier ! » Il voulait nous dire de prier jusqu’à ce que Dieu nous inspire une prière.
Prions pour que sa volonté se fasse dans nos vies comme au ciel.
Car tant que nous ne renoncerons pas à utiliser le Seigneur pour notre propre confort, tant humain que spirituel, nos prières concernant nos besoins de délivrance, de guérisons, de fruits portés, ne seront pas exaucées : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions (Jacques 4 v. 2) ». C’est la grande leçon que nous renvoie Anne, relisez 1 Samuel 1 et vous comprendrez. Au commencement, Anne priait uniquement pour que Dieu règle ses problèmes, son fardeau, sa stérilité, son affliction, sa situation, sa tristesse, le qu’en dira -t-on face à son problème. Mais avait-elle les yeux ouverts sur le véritable sens spirituel de ses difficultés ? Savait-elle qu’à travers son « malheur », Dieu lui exprimait le besoin des cieux, Son besoin à Lui ; en fonction de Sa volonté, Ses projets ? Dieu voulait un prophète !
Jusqu’au moment où Dieu lui fit la grâce de comprendre le chemin de la délivrance, alors sa prière changea radicalement : « Si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie (1 Samuel 1 v. 11) ». Ce n’était plus donne-moi « ce que je veux pour mon bien être », mais : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux (Matthieu 26 v. 39) ». Seigneur, j’y renonce définitivement… « que veux- tu que je fasse, quelle est Ta volonté, quelle est ton intension » ; voilà ce qui ramène la gloire de Dieu dans une vie ; voilà le chemin de l’exaucement de nos prières.
« Pourquoi n’y a-t-il aucune réponse à nos prières ? Parce que nous n’avons pas encore découvert le besoin de notre Dieu. Et si nous ne le découvrons pas, nous ne pouvons pas espérer trouver le chemin de la délivrance ! Dieu ne travaille pas à notre manière. Oui, débarrassons-nous de nos « armures de Saül », nos interprétations de la prière. Cette armure n’est pas à notre taille. Nous comprendrons que le seul revêtement adapté aux exigences de Dieu, synonyme de grande victoire et de grande conquête, est celui de la royauté du dernier Adam : Jésus-Christ. Nos pensées ne sont pas Ses pensées, c’est pourquoi nos prières ne sont pas exaucées : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions (Jacques 4 v. 3) ».
Le Problème est notre ego, avec sa propre sagesse et ses propres désirs. Notre ego est semblable au serpent dans le jardin, au lingot d’or dans la tente d’Akân… et il rend toute prière inefficace jusqu’à ce qu’il soit identifié et répudié.
Notre « homme naturel » fait de ce qui pourrait être une prière puissante et efficace une prière faible et sans effet. Je peux, par exemple, prier avec ferveur que la gloire de Dieu soit manifestée à cette génération, et tout gâcher par un espoir secret d’être celui par lequel cette gloire sera manifestée. Je peux crier devant Dieu pour l’église restaurée dans la splendeur du Nouveau Testament, et rêver secrètement d'être celui qui l'y conduira ; je bloque ainsi l'action de l'Esprit par une motivation impure. Mon désir caché d'avoir ma part de gloire empêche Dieu de m’exaucer. Ainsi mon ego, sans honte ni scrupule, m’accompagne jusque devant le trône de Dieu, s’agenouille avec moi dans la prière et détruit ma prière avant même qu’elle ne soit exprimée.
Il nous faut vouloir ce que Dieu veut ; alors et alors seulement, nous prions selon la volonté de Dieu. Et aucune requête faite selon la volonté de Dieu n’est jamais restée sans réponse. « Voici l’assurance que nous avons auprès de Lui : Si nous demandons quelque chose selon Sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu’Il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous possédons ce que nous Lui avons demandé (1 Jean 5 v. 14) ». De plus, pour prier efficacement, il nous faut le faire en considérant le contexte de la situation de notre vie, telle que Dieu la voit. Ce n’est pas ce que je pense de moi-même qui doit m’influencer, mais ce que Dieu pense de moi. Nous prions trop souvent pour de bonnes choses, mais nous désirons l'exaucement pour de mauvaises raisons !
Souvenez-vous encore de cet épisode extraordinaire à Gabaon, lorsque Dieu mis à l’épreuve Salomon : « L'Eternel apparut en songe à Salomon pendant la nuit, et Dieu lui dit : Demande ce que tu veux que je te donne (1 Rois 3 v. 5) ». Salomon va demander quelque chose en rapport avec les intentions de Dieu : « Donne à ton serviteur un cœur qui écoute… ». Nous avons ici encore une fois la réalisation du principe spirituel qu’attend le Seigneur de Ses enfants.
Si le Seigneur nous mettait nous aussi à l’épreuve dans ce sens ; à cette question, « que demanderais-je à Dieu ? », quelle serait notre réponse ; notre réponse sincère nous permet de savoir quel dieu nous adorons en réalité.
C’est Saint Augustin qui a dit à peu près la même chose : « C'est à ce que tu aimes que va ta prière. Tu invoques ce que tu appelles en toi, tu invoques ce que tu veux avoir en toi. Or, si tu invoques le Seigneur afin qu’il t’arrive de l’argent, un héritage, une dignité du monde ou religieuse, tu appelles en réalité des biens que tu désires posséder, tu te fais un Dieu complice de tes convoitises, non un Dieu qui écoute les prières (Discours sur le Psaume 85 v. 8) ».
En conclusion.
« Puisque c'est là ce que tu demandes, et que tu ne demandes pas pour toi une longue vie, et que tu ne demandes pas pour toi la richesse, et que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, mais puisque tu demandes pour toi de l'intelligence afin d'être attentif au droit, voici : J'agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura pendant toute ta vie aucun homme parmi les rois qui soit semblable à toi (1 Rois 3 v. 10 et 11) ». C’est clairement mis en lumière : « Puisque … tu ne demandes pas pour toi…, pour ton bien être, pour ta propre satisfaction, pour ta jouissance personnelle ».
Oui, Elie, David, Anne, Salomon, et tant d’autres, nous dévoilent le chemin de lumière pour voir les « écluses des cieux s’ouvrirent » sur nos vies : « S’oublier soi-même », oublier les méthodes humaines sur la prière. C’est le chemin de lumière qui nous permettra de retrouver, nous qui sommes le « temple » de Dieu, la gloire qui doit le remplir. Voilà ce qui nous manque le plus, voilà ce qui nous fait le plus défaut ; non pas les biens terrestres, mais ceux du royaume. Nous avons oublié le lien spirituel intrinsèque qui existe entre la gloire de Dieu, la connaissance de Jésus-Christ, et la mort à soi-même. La vraie prière, c’est de vouloir libérer la présence de la « majesté divine » dans nos vies, en toute plénitude, et avec toutes les vertus qui l’accompagnent. « ...que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Matthieu 6 v. 10) ».
Soyez richement bénis !