Entrer dans la vision céleste.6

Entrer dans la vision céleste.6

La loi de résurrection - les deux passages ci-dessous ne nous parlent plus du côté de la mort, mais du côté de la résurrection de la vie d’Abraham.

Lire : Romains 4 v. 13 à 25. « C'est pourquoi d'un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu'on ne peut compter… C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection » (Hébreux 11 v. 12 et 17 à 19).

L’objectif divin était de pouvoir disposer d’un peuple céleste et d’une descendance spirituelle. Nous avons vu quelle était la nature d’un tel peuple et les conditions de son établissement. Nous avons remarqué que tout ceci s’est appliqué à la vie d’Abraham, avec l’œuvre fondamentale de la circoncision du cœur.

À présent, nous allons examiner un autre aspect : les deux passages mentionnés ci-dessus ne nous parlent plus du côté de la mort, mais du côté de la résurrection de la vie d’Abraham. Nous remarquons ce lien dans Romains chapitre 4 où Abraham est cité, mais où par une rapide transition, nous en arrivons à la résurrection du Seigneur. Tout ce qu’Abraham attendait, tout ce qu’il comprenait et intégrait dans son existence, avait comme fondement la résurrection.

Abraham croyait au Dieu qui ressuscite les morts. La résurrection était pour lui une nécessité primordiale, que l’on distingue dans tout l’arrière-plan de sa vie. Il est vraiment l’incarnation de la loi de résurrection par-dessus tout, et à partir d’un certain point, Isaac devient la figure dominante.

Ce point est intéressant : Isaac est pleinement intégré dans la vie d’Abraham et lui donne un sens et une signification. C’est ce qui est merveilleux : si Abraham avait tué Isaac, et si Dieu ne l’avait pas ressuscité de la mort, tout le sens de la vie et de la foi d’Abraham aurait été réduit à néant. Constatant que toute sa vie, toute sa persévérance, toute sa justification et toute son espérance dans la promesse divine, étaient concentrées en Isaac, centrées sur Isaac, Abraham était prêt à aller jusqu’à le mettre à mort, parce qu’il croyait que Dieu le ressusciterait de la mort. Il recevait cette promesse comme une parabole, tant sa foi en la résurrection était forte et inébranlable.

Isaac, comme nous l’avons dit, devient l’incarnation de tout ce que représente Abraham dans la résurrection. Le moment précis où Isaac entre en scène est donc intéressant. Bien sûr, il était avec Abraham dès le commencement, mais il n’est mentionné nulle part. Isaac apparaît au moment où Abraham est sorti de la ville d’Ur et de son environnement, puis de Charan et de son environnement, ensuite de l’Égypte, et enfin quand il s’est séparé de Lot et de son entourage.

Après être passé par ces quatre étapes de séparation, alors l’Éternel lui apparaît et met Isaac en pleine lumière.

A. Le Dieu souverain établit l’incapacité naturelle.

Il y a une ou deux choses que nous devons prendre en compte des éléments sous-jacents. Tout d’abord, il faut tenir compte de Saraï. Ce n’est pas par hasard si dans Genèse 11 v. 30, là où sont mentionnés les enfants de Térah, il est indiqué que Saraï, la femme d’Abram, était stérile, en plein milieu d’une liste généalogique. C’est Dieu qui a voulu le consigner à cet endroit. Et puis, vous pouvez voir tout ce qui est dit au sujet de Saraï et de sa condition, dans Romains 4 et Hébreux 11.

C’est le règne de l’impossibilité naturelle et de la mort. Dieu a eu sa main là-dessus. Ce n’est ni un accident ni un hasard. Notre incapacité pour les choses célestes n’est pas juste une malchance, un désavantage, quelque chose qui doit fatalement se produire. Dieu a fixé et établi cette incapacité naturelle dans sa pleine souveraineté : les choses célestes ne peuvent être issues du terrestre, c’est impossible.

Nous pouvons essayer pendant des années — dans notre vie chrétienne — de produire quelque chose de Dieu par notre propre énergie et nos ressources naturelles, de volonté, de réflexion et d’organisation… rien ne se produira. Nous pouvons construire quelque chose de grand extérieurement, de belles cathédrales, mais pour ce qui est d’essence céleste, il n’y aura rien ; Dieu l’a voulu ainsi. Saraï n’est pas ce qu’elle est par malchance ou par accident, c’est ordonné par Dieu.

Ce principe s’applique à bien d’autres personnages de l’Ancien Testament, ce qui nous montre bien comment Dieu conduit les choses. Sans la souveraineté de Dieu, il n’y aurait pas eu de Samuel, de David et bien d’autres. C’est ainsi et il faut l’intégrer. La souveraineté de Dieu concernant la résurrection, fait que rien ne peut exister sans l’intervention du ciel. Nous ne pouvons rien connaître de cette vie d’en haut sans l’intervention du ciel, c’est impossible.

Il nous faut absolument nous confronter à cette vérité immuable : Dieu seul le fait. Il ne peut y avoir d’autre ressource que Dieu lui-même. Ce qui est céleste vient uniquement, totalement et exclusivement de Dieu. Prenons pour exemple l’âge avancé d’Abraham : « Que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant ! » (Genèse 15 v. 2). Il avait presque 100 ans en fait, et il pensait qu’il allait mourir, que sa vie arrivait à sa fin. Dans le Nouveau Testament, il est dit que son corps était déjà usé, comme mort.

Il est merveilleux de voir que Dieu s’attarde précisément sur ce point, comme le Seigneur Jésus avait insisté sur le fait que Lazare était dans un état avancé de décomposition. En effet, Dieu n’interviendra pas tant que tout espoir humain ne sera pas anéanti, et n’aura pas atteint ses limites. Les choses sont sans espoir si on ne les aborde pas sur un plan spirituel. Dieu permet que nous soyons désespérés, dépourvus de ressources personnelles, pour réaliser un miracle. Pour nous, les choses tournent mal quand il n’y a plus d’espoir. Pour Dieu, les choses sont normales dans une telle situation : il faut toujours se le rappeler.

Un autre exemple : Melchisédech dans Genèse chapitre 14. Il n’y a que 2 ou 3 versets de l’Ancien Testament qui parlent de Melchisédech, mais dans le Nouveau Testament, il y en a une trentaine. Dans la pensée de Dieu, sa place est bien plus importante que ce que vous ne croyez. Quelle est sa signification ? L’apparition de cet homme — comme expliquée dans Hébreux — symbolise l’homme céleste. Dans Hébreux, une transition rapide est faite entre Melchisédech et Christ, en oubliant totalement Aaron et toute sa sacrificature. Le système terrestre, temporel et temporaire, passant par-dessus toute la dimension terrestre symbolisée par Aaron.

D’où vient ce Melchisédech ? Nous n’en savons rien ; il semble venu de nulle part : « … sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité » (Hébreux 7 v. 3).

Melchisédech, Christ, l’homme céleste… : « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux… » (Hébreux 4 v. 14). C’est l’homme céleste qui est visé. Ainsi Melchisédech nous est présenté pour nous montrer et pour nous prouver que tout cela n’est pas possible, et n’est pas voulu à un niveau terrestre ; cela ne conduirait nulle part : ce n’est que céleste, cela doit être céleste.

Ainsi, la naissance d’Isaac est le point de convergence de la foi, et c’est à ce niveau que se situent les plus grandes épreuves, mais aussi les plus grandes erreurs de la vie d’Abraham.

B. L’épreuve de la patience.

Même lorsque l’Éternel a promis Isaac, qu’Abraham s’est saisi de la promesse et a cru Dieu, ce n’était pas aussi facile que cela. Il a été mis à l’épreuve ; il a été testé, éprouvé tout d’abord dans sa patience. Il était nécessaire d’entrer en union de cœur avec l’attente de Dieu, la patience, pour être conforme à Christ à ce niveau. Il fut mis à l’épreuve pendant que rien ne semblait se passer. 

Cette forme de test revêt de nombreux détails sur lesquels nous ne nous attarderons pas ici. La promesse a été donnée, la date fixée, mais rien ne semblait se passer comme prévu. Devant l'abîme du : « il ne se passe rien ! », Abraham a commis sa première erreur avec Agar, dont la conséquence fut la naissance d’Ismaël. La tentative de réalisation des choses célestes par des moyens terrestres : « Conséquence terrible, quelle erreur. Quelle douleur et que de complications cela a entraîné ! »

Tous les tests vont se faire autour d’Isaac, autour du Dieu de la résurrection. Oui : lorsque Dieu planifie quelque chose de purement spirituel et céleste, il prend une peine infinie pour couper tout terrain naturel, et c’est là que tout peut arriver. On traverse l’épreuve : Dieu nous fait comprendre qu’aucune base naturelle, ni quoi que ce soit que nous pensons bon à utiliser à ce niveau, aucune alternative, aucun substitut, ne peuvent être utilisés pour réaliser son plan. 

Plus on veut les utiliser, plus les choses se compliquent. Dieu doit le faire, Dieu doit nous faire passer à travers, ce ne peut être que lui, et cela ne se fait pas sans douleurs pour former un peuple céleste. Aucun doute là-dessus, il formera son peuple spirituel céleste et il s’en donnera les moyens. Rien d’autre ne sera pris en compte. Non, tout est attribué au Seigneur : dans notre vie, dans notre survie, dans l’œuvre du Seigneur, il en sera ainsi : « Céleste, éternel, impossible, mais pas pour le Seigneur ! »

L’important est que ce que Dieu a ordonné, sera et c’est toujours positif avec le Seigneur ; c’est ce qu’il recherche. Toute nouvelle opération qu’il fera avec son scalpel au tréfonds de notre cœur, n’est pas pour notre perte et notre destruction, mais pour notre croissance et notre maturité. Toute nouvelle application du principe que rien ne peut venir que du ciel, c’est positif et cela sera, cela se fera. C’est le point central de notre foi…

 

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