Le temps où nous vivons.2

Le temps où nous vivons.2

A peine ouvrons-nous le livre d'Esther que déjà nous nous trouvons dans un domaine de conflit. Et qu'en est-il de Daniel ? La fosse aux lions semble être la réponse à sa vie de prière !

C'est là une barrière qu'il nous faut franchir aussitôt. Si nous sommes résolus à marcher avec Dieu, à nous tenir dans ce qui représente entièrement sa pensée, nous aurons de toutes parts à affronter l'antagonisme, les conflits et l'oppression les plus féroces ; l'ennemi ne négligera aucun moyen pour nous faire manquer le but que nous avons en vue. Pourquoi un tel antagonisme ? Pourquoi une telle oppression ? Dès que nous avons en vue quelque chose qui a de la valeur pour Dieu, à l'égard de son but final, nous aurons à rencontrer cette opposition.

L'opposition de l'ennemi.

D'où le diable reçoit-il ses informations ? Il sait le découvrir, lorsque nous avons reçu de Dieu un message qui doit avoir de la valeur pour lui ; et nous sommes pressés du dedans et du dehors lorsque nous sommes ainsi engagés avec le Seigneur. Il faut nous rappeler, lorsque nous éprouvons cette opposition, qu'elle est soulevée contre quelque chose qui doit avoir de la valeur pour Dieu.

Elle se manifestera à travers des personnes, et si nous en blâmons les personnes et tournons notre attention sur elles, nous manquerons le but ; nous nous mettrons à lutter contre des éléments humains, alors qu'il y a toujours quelque chose de plus profond : « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens 6 v. 12).

Les hommes s'irritent les uns contre les autres ; et cela nous irrite, et nous commençons à diriger sur eux toute notre attention ; nous nous emportons avec eux, et en arrivons à une situation affligeante ; nous comprenons alors combien nous avons été insensés de permettre au diable de nous entraîner dans une voie humaine, alors que la lutte était d'une nature spirituelle.

Il ne s'agit pas, en réalité, d'individus, non plus qu'un simple enchaînement de circonstances, mais c'est une question spirituelle qui est en jeu, et tout ce qui se produit a été créé et employé par l'ennemi, soucieux de nous occuper par quelque chose de moindre importance et de nous voiler ce qui était essentiel. Il a de cette manière, réussi à entraver notre vie de prière, et il nous a empêchés de veiller avec le Seigneur pour ses droits, qui étaient alors contestés sur un point particulier.

C'est le domaine du conflit incessant, et il semble que nous soyons maintenant dans cet âge où l'ennemi ne prend aucun repos, et où nous ne pouvons pas nous relâcher un seul instant. Tout ce que nous faisons doit être fait délibérément avec Dieu, et nous ne devons jamais agir sans Dieu ni en dehors de Lui. Tout mouvement inconsidéré est surveillé par l'ennemi, et nous aurons à le payer cher.

Les quatre aspects du ministère.

Considérons les quatre aspects du ministère de ces instruments employés par Dieu. Daniel est le premier à commencer à Babylone ce mouvement en vue de la restauration, et il est intéressant et significatif de voir qu'il l'a fait dans la prière. C'est dans la prière que Daniel, à Babylone, se charge du témoignage de Dieu. Dieu agit par le moyen d'un instrument de prière. Les regards de Daniel sont tournés vers Jérusalem ; il prie pour que Dieu recouvre ce qu'Il a perdu. Son fardeau, c'est un lieu pour le Nom de Dieu, et il l'obtient dans la prière.
« Il me dit : Daniel, ne crains rien ; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je viens. Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours ; mais voici, Micaël, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse » (Daniel 10 v. 12 et 13).

Grâce à la prière de Daniel, les forces de l'enfer ont été excitées dans leurs profondeurs, jusqu'à résister à l'un des archanges les plus élevés dans les cieux, « Micaël, un des premiers chefs, vint à mon secours ».

Avons-nous remarqué qu'Esther vient ensuite, et que c'est comme si le diable disait : « Daniel a prié, afin que son peuple sorte et qu'il rentre à Jérusalem ; je vais tout faire pour qu'il lui soit impossible d'y retourner ». Et nous le voyons chercher, par le moyen du méchant Haman, à faire disparaître tous les Juifs, déterminé à n'en pas laisser un reste qui puisse partir. L'ennemi est aujourd'hui à l'œuvre pour empêcher un reste de son peuple de se lever pour Dieu ; il apporte la mort, l'oppression de toutes parts avec une telle force qu'il parvient presque à le paralyser. Mais dans sa souveraineté Dieu gouverne, et les desseins de Haman sont anéantis.

Esdras reprend ensuite le témoignage, et tout son désir se porte vers la maison de Dieu à Jérusalem ; et Esdras, avec le reste du peuple, y retourne, bâtit la maison et relève l'Autel.

Néhémie vient enfin ; il a un fardeau à l'égard des murailles et des portes de Jérusalem. Il s'attache à séparer, de manière claire, ce qui est entièrement de Dieu et ce qui n'est pas de lui. Il est plein de zèle pour sauvegarder le témoignage de Dieu ; remarquons avec quelle jalousie il veille sur le Jour du Sabbat : « Je protestai... et leur dis... vous profanez le jour du Sabbat... et je les admonestai, et leur dis... Si vous le faites encore, je mettrai la main sur vous » (Néhémie 13 v. 15 à 21).

Le Sabbat est ce suprême témoignage de la perfection des œuvres de Dieu et de leur achèvement. Les murailles parlent de la ligne de séparation où doit s'arrêter ce qui n'est pas de Dieu ; il y a une limite distincte, et ce qui se trouve au-delà de cette limite n'est pas de Dieu ; ce sont des choses qui n'ont point de place ici, nous devons les exclure. Les murailles représentent quelque chose de défini ; pas de mélange, aucune disparité, une distinction nette. C'est là le message de Néhémie.

Le tableau d'honneur de Dieu.

Allons à Esdras 8 et voyons sa valeur pour nous. Nous y trouvons mentionnés un certain nombre de noms, les noms de « ceux qui montèrent avec moi de Babylone ». Nous avons là une liste de ceux qui se séparèrent totalement pour aller jusqu'au bout avec Dieu. Nous avons ici l'Écriture Sainte ; c'est comme si le Saint-Esprit avait pris la plume pour écrire le nom des hommes qui prirent leur responsabilité pour le témoignage de Dieu.

IL a inscrit chacun des noms de ceux qui, entièrement consacrés, suivirent Dieu jusqu'au bout, car le Saint-Esprit en aurait fait la remarque si l'un d'entre eux s'était arrêté en chemin. Non, ces hommes laissèrent le bien-être et le confort relatifs de Babylone pour entreprendre un voyage long et difficile, plein de dangers, et retourner dans une ville en ruines.

C'est une tâche difficile ; il y a de la souffrance et de l'opposition à supporter, et ainsi de suite, mais ces hommes sont prêts à payer le prix et à aller jusqu'au bout ; ce sont eux dont les noms sont rappelés séparément et avec tant de soin, et ces noms resteront tant que durera la Bible ; ils sont « appelés, choisis et fidèles », tout entiers à Dieu, quel qu'en soit le prix.

Qu'il est beau que Dieu ait voulu écrire le nom de chacun des hommes qui Le suivirent jusqu'au bout ! Marchons-nous ainsi avec Dieu ? Ou bien comptons-nous le prix à payer, et nous retirons-nous ? Je remarque ensuite que ce qui suit immédiatement dans ce chapitre, c'est la déclaration d'Esdras : « Je les rassemblai près du fleuve qui coule vers Ahava, et nous campâmes là trois jours. Je dirigeai mon attention sur le peuple et sur les sacrificateurs, et je ne trouvai là aucun des fils de Lévi » (Esdras 8 v. 15).

Pourquoi cela ? Les Lévites étaient ceux dont l'héritage était en Dieu seul ; ils n'avaient pas de part dans le pays : « Les fils de Joseph formaient deux tribus, Manassé et Ephraïm ; et l'on ne donna point de part aux Lévites dans le pays, si ce n'est des villes pour habitation, et les banlieues pour leurs troupeaux et pour leurs biens. Les enfants d'Israël se conformèrent aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse, et ils partagèrent le pays » (Josué 14 v. 4 et 5).

Rentrer dans un pays de désolation pour n'y avoir de toute manière aucune part, ce n'était pas là quelque chose de bien encourageant ; ils avaient à Babylone plus qu'ils ne pouvaient espérer là-bas. Les Lévites ne voyaient pas comment ils recevraient leur pain, car ils savaient qu'ils n'avaient aucun droit d'entrer dans le domaine matériel des choses.

Ils préférèrent donc rester à Babylone, puisqu'ils n'avaient pas d'héritage dans le pays et devaient se confier à l'Éternel. Ceux qui étaient sortis pour avoir leur portion en Dieu seul, sans voir « sur terre » d'où elle leur arriverait, étaient un tout petit nombre. Aucun Lévite ne sortit !

N'en est-il pas de même dans le ministère de la Parole, lorsque nous avons à sortir d'un système dans lequel notre pain était assuré ? C'est là une épreuve de foi, avoir une position garantie dans le monde de la religion, et en sortir pour n'avoir notre portion qu'en Dieu seul, sans aucun point d'appui dans le monde; et nous voyons qu'il n'y en a pas beaucoup qui puissent soutenir cette épreuve. Nous ne trouvons donc aucun Lévite dans cette liste de noms.

Laisser à Dieu son pouvoir.

Nous voyons ensuite Esdras prescrire un jeûne (versets 21 à 23). Que représente cela au point de vue spirituel ? Simplement ceci : C'est le Seigneur seul qui nous amène au but ! C'est tout. Oui, mais c'est encore une épreuve de foi, car le voyage sera une marche par la foi. Le Seigneur pourra-t-ll nous amener au but, ne ferions-nous pas mieux de nous adresser au roi ?

Faire, en d'autres termes, un appel à l'aide des hommes, du monde, assurer la réussite de notre voyage, voilà ce que cela signifie. Mais nous avons pris la décision d'arriver au but sans les ressources du monde ; nous pouvons compter sur Dieu ; il nous mènera au but. C'est cela le témoignage, bien-aimés : DIEU NOUS AMENANT AU BUT.

C'est là notre assurance, notre position de victoire et de triomphe. Mettons, après Esdras 8 v. 21, les Psaumes 121 à 134, et nous remarquerons qu'il y a en eux une marche qui se continue tout le temps, et une note puissante d'assurance et de victoire ; on a pensé que ces Psaumes ont été chantés durant le voyage. Ils expriment cette confiance absolue en Dieu : « Des montagnes entourent Jérusalem ; ainsi l'Éternel entoure son peuple, dès maintenant et à jamais » (Psaumes 125 v. 2).

C'est là quelque chose de meilleur que tous les cavaliers et tous les chevaux de ce monde. Le Seigneur peut nous amener au but, confions-nous-en lui. Ne descendons pas en Égypte ni auprès du roi de Babylone pour y chercher du secours ; laissons au Seigneur le pouvoir de maintenir son propre témoignage. Le résidu poursuivit ainsi son voyage par la foi, et le Seigneur fit valoir leur confiance.

Esdras 8 v. 24 à 30 nous parle du trésor qui leur a été confié, de l'offrande sainte et volontaire qui est faite à l'Éternel : « Soyez vigilants, et prenez cela sous votre garde, jusqu'à ce que vous le pesiez devant les chefs des sacrificateurs et les Lévites, et devant les chefs de familles d'Israël, à Jérusalem, dans les chambres de la maison de l'Éternel » (Esdras 8 v. 29).

Il est très précieux de regarder cela comme le trésor que le Seigneur nous confie au début du voyage. C'est au sujet de ce trésor que l'Apôtre Paul écrit à Timothée : « O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science » (1 Timothée 6 v. 20).

Le Seigneur a confié à l'instrument de son témoignage ces choses qui représentent la plénitude de son salut. Nous avons l'airain, argent et l'or ; nous savons ce que cela signifie ; et c'est cela qui est le dépôt, ces choses sacrées : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 1 v. 3).

Ces grands facteurs du salut sont justice, sanctification et rédemption.

Nous trouvons l'airain dès que nous entrons dans le parvis du tabernacle, l'autel d'airain, avec toute sa merveilleuse signification du corps du Seigneur Jésus, entièrement et pleinement consacré à la volonté de Dieu, – « C'est par cette volonté que nous avons été sanctifiés », l'holocauste complet qu'il a fallu pour notre sanctification (Hébreux 10 v. 10). Puis nous avons l'argent de notre rédemption, et l'or de cette conformité à l'image divine. C'est là le dépôt de la foi.

Jude exhorte les croyants, auxquels il écrit, à combattre sérieusement pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes; c'est cela le trésor qui nous a été confié au commencement, et que nous devons remettre intact au bout du voyage. Paul pouvait dire à la fin de sa vie : « J'ai gardé la foi » (2 Timothée 4 v. 7). Et à la fin, il la remet intacte dans la maison de Dieu.

Cela représente le ministère qui concerne la maison de Dieu, le témoignage intégral, l'Évangile tout entier. La foi absolue qui a été transmise aux saints une fois pour toutes nous a été confiée ; elle doit être enchâssée dans la maison de Dieu, sauvegardée pendant le voyage pour être enfin présentée au Seigneur, sans mélange ; le pur témoignage, dont pas un iota ne fut abandonné, doit être rendu intact.

Que le Seigneur nous donne sa grâce et sa force pour garder le dépôt qu'il nous a confié, et le lui présenter au bout de « notre voyage » en disant : « Nous n'avons rien perdu, nous avons gardé la foi, nous avons achevé la course, désormais nous est réservée la couronne de justice ».

Tout cela est très beau comme vérité biblique, mais si cela ne va que jusque-là, il eût été vain de le dire. Je connais la difficulté qu'il y a à amener d'autres personnes à partager notre propre fardeau et notre propre souffrance. Je crois que nous avons jusqu'à un certain degré la perception des choses, telles qu'elles sont aujourd'hui ; la situation est grave au point de vue spirituel, mais il y a ceux qui veulent connaître mieux le Seigneur, et qui cherchent une nourriture spirituelle.

Le Seigneur veut, je le crois, faire quelque chose en notre temps, un temps de petites choses. Il suscitera avant tout un instrument qui ait un fardeau, dans lequel il aura déposé toute la révélation du Seigneur Jésus, et qui soit prêt à marcher dans la foi et à se confier à lui. Laissons au Seigneur l'opportunité de se faire valoir lui-même. Qu'il fasse de nous une partie de cet instrument, et qu'il en suscite d'autres encore. Présentons-nous au Seigneur en lui demandant, si tout cela est selon sa pensée, de le mettre alors dans nos cœurs, et de nous amener en communion avec LUI-MÊME pour tout ce qu'Il désire accomplir aujourd'hui.

Esdras 8 v. 31 à 34.

« Nous partîmes du fleuve d'Ahava pour nous rendre à Jérusalem, le douzième jour du premier mois. La main de notre Dieu fut sur nous et nous préserva des attaques de l'ennemi et de toute embûche pendant la route. Nous arrivâmes à Jérusalem, et nous nous y reposâmes trois jours ».

 

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