Édification Chrétienne"Les Anciens Sentiers"
Banque de Ressources
Populariser à outrance le ministère.
« Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes... » (2 Corinthiens 3 v. 5).
Il est une tendance dangereuse aujourd'hui, qui est celle de populariser à outrance le ministère ; il n’appartient plus désormais à Dieu, mais c’est un ministère d’affaires, un ministère des personnes, de la communication. S’il peut toucher les hommes, créer un certain impact, un courant d’opinion en faveur de la religion et de l’intérêt pour l’œuvre de l’Église, il est satisfait. Sa relation personnelle avec Dieu n’a rien à faire avec son œuvre. La prière a peu ou pas de place dans ses plans.
Il est impossible au véritable chrétien de garder son esprit en harmonie avec la nature divine de sa vocation céleste, sans prier beaucoup. C’est une sérieuse erreur de croire qu’il puisse être capable de rester à la hauteur de sa tâche, simplement par la tension du devoir, par la routine du service ou par sa laborieuse fidélité à l’œuvre. Même la préparation des témoignages à donner dans nos différentes spécialités, incessante et exigeante comme un art, comme un devoir, comme une œuvre, ou comme un plaisir, absorbera et endurcira certainement. Négliger la prière éloignera de Dieu tout en travaillant pour lui. Le savant perd Dieu dans la nature ; le prédicateur peut perdre Dieu dans son sermon.
La prière rafraîchit le cœur du serviteur de Dieu, le garde en contact avec son Seigneur et en sympathie avec le peuple. Elle élève son ministère hors de l’air vicié d’une simple profession. Elle fait fructifier la routine et fait marcher toutes choses avec la facilité et la puissance de l’onction divine. Ce que le serviteur est dans la prière pour Dieu, pour lui-même, pour son peuple, il l’est aussi dans sa puissance pour le réel bien des âmes. C’est là que se forgent sa vraie fécondité et sa vraie fidélité à Dieu, pour le temps et pour l’éternité.
Edward M. Bounds - 1835-1913