
Le Message à Laodicée.1
Laodicée signifie « les droits du peuple » et décrit avec justesse la septième et dernière période de l’histoire de la chrétienté. C’est un moment où les masses populaires se lèvent et font valoir leurs droits et leur puissance comme jamais auparavant.
« Et à l’ange de l’assemblée qui est à Laodicée, écris : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu » (3 v. 14). Laodicée signifie « les droits du peuple » et décrit avec justesse la septième et dernière période de l’histoire de la chrétienté professante, qui est prophétiquement présentée par les caractéristiques de cette assemblée comme révélées dans le message du Seigneur qui lui est adressé.
C’est une époque de démocratie, à la fois dans le monde et dans l’église professante. C’est un moment où les masses populaires se lèvent et font valoir leurs droits et leur puissance comme jamais auparavant.
Voici l'époque de l’affirmation de la propre importance de l’homme, du « moi » et de sa volonté. c'est ce qui caractérise les derniers jours, comme l’apôtre Paul fut inspiré pour le décrire en 2 Timothée 3 v. 1 à 8. Cela correspond à ce que nous trouvons dans la signification du nom « Laodicée », et dans les paroles du Seigneur à cette septième assemblée. Il n’y a aucune pensée de ce qui est dû au Seigneur ni aucune préoccupation pour ses droits et sa volonté. La voix et la volonté du peuple sont entendues et suivies dans leur revendication « des droits des personnes et des peuples ».
Tout ceci est en contraste le plus net avec ce que nous avons trouvé dans l’assemblée à Philadelphie où la Personne du Seigneur, son nom et la parole de sa patience étaient profondément considérés et gardés.
À Laodicée, nous trouvons la plus grande indifférence à Christ et à sa gloire, ainsi que l’autosatisfaction dans ses aises et le laxisme. Cela découle du mépris pour le témoignage au nom du Seigneur et le rejet de la lumière de la vérité retrouvée dans la période de Philadelphie. La condition et la période de Laodicée sont le fruit du rejet du témoignage de Philadelphie. C’est le dernier état de choses dans la chrétienté, qui amène la fin du temps de la patience de Christ, et le rejet de tout cela par le Seigneur.
La période de Laodicée a commencé dans la seconde moitié du 19ᵉ siècle et s’est développée constamment au 20ᵉ siècle, si bien que nous voyons aujourd’hui une manifestation complète des caractéristiques réelles de Laodicée dans la chrétienté tout autour de nous.
Comment Christ se présente.
À l’assemblée à Laodicée dans cette attitude de tiédeur, d’indifférence et d’autosuffisance, le Seigneur se présente comme « l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu » (3 v. 14). C’est ce que l’église aurait dû être pour Dieu dans le monde.
Le Seigneur a dit à ses disciples : « Vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (Actes 1 v. 8).
Mais l’église a manqué d’être un vrai témoin pour Dieu ; elle a été un témoin infidèle et faux. C’est particulièrement visible dans ce dernier état de l’église professante tel que dépeint dans Laodicée. L’église aurait aussi dû être l’« Amen », celui en qui et par qui se vérifient toutes les promesses de Dieu, mais ayant oublié sa vocation céleste et s’étant installée dans une scène où le Seigneur est rejeté, comptant sur ses propres ressources, elle est devenue de cette manière la négation des promesses de Dieu, au lieu d’en être l’Amen.
Étant unie à Christ ressuscité et glorifié, qui est ainsi le « commencement de la création de Dieu », la nouvelle création, l’église aurait dû manifester la puissance de la nouvelle création par le Saint-Esprit, car « si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Corinthiens 5 v. 17). Au lieu de cela, comme Laodicée le manifeste pleinement, l’église professante est devenue l’expression de sa propre grandeur, de son avarice, de ses pensées orientées aux choses de la terre et de son matérialisme. L’Église ayant tellement failli dans tout ce qu’on a vu ci-dessus, le Seigneur se présente à l’assemblée à Laodicée, qui nous présente prophétiquement la dernière phase de la chrétienté professante, comme celui qui est le véritable Amen, le témoin fidèle et véritable, et le commencement d’une nouvelle création, quand tout ce qui est de l’ancienne création a failli.
Tout a été assuré et vérifié pour Dieu en Christ, Le Fidèle au milieu de l’infidélité de l’homme. Dieu aura sa gloire maintenue ; si son peuple manque à soutenir cette gloire en rendant un vrai témoignage, il revendiquera lui-même son propre nom dans son Fils bien-aimé.
Comme Dieu ne peut se laisser sans témoin, Christ se présente d’emblée comme l’« Amen, le témoin fidèle et véritable », quand l’église professante a échoué à rendre un témoignage céleste. C’est une grande consolation pour la foi.
L’enfant de Dieu dévoué et exercé, affligé par la condition laodicéenne de la chrétienté autour de lui, peut ainsi regarder à Christ pour trouver en lui la vérification de toutes les promesses de Dieu, pour trouver le vrai témoignage rendu à lui, et pour l’introduction de la nouvelle création qui ne peut pas être touchée par la faillite de l’homme.
En 2 Corinthiens 1 v. 20, l’apôtre Paul nous dit : « Car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous ». Jésus-Christ est l’affirmation et la confirmation de la vérité de tout ce que Dieu a dit ; il est l’accomplissement et le vérificateur de toutes les promesses de Dieu.
« Amen » vient d’un mot hébreu qui signifie ce qui est fixe, vrai et immuable. Son équivalent en grec est le mot traduit « en vérité », trouvé en double tant de fois dans l’Évangile de Jean. Il implique la certitude divine. En Christ, nous avons la garantie que toutes les promesses et toutes les vérités de Dieu seront accomplies, entièrement réalisées. Christ est le dernier mot de Dieu, son Amen.
Le livre de l’Apocalypse débute par un message du Dieu éternel, de la part des sept Esprits présents devant son trône, « et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre » (Apocalypse 1 v. 4 et 5).
Un homme ressuscité et glorifié est « le témoin fidèle et véritable ». Sa vie et sa mort ici-bas étaient un témoignage parfait de tout ce que Dieu est, de la grâce, de l’amour et de la sainteté du cœur de Dieu. Sa mort témoigne de la ruine totale et de l’échec de la première création, de tout ce qui concerne « le premier homme Adam », et de la mise de côté en jugement de l’homme selon la chair. Christ, l’homme glorifié dans le ciel, est un témoin que toute bénédiction, joie et délice se trouvent maintenant dans « le second homme », celui qui est « venu du ciel », « le dernier Adam » (1 Corinthiens 15 v. 45 à 57).
Dans l’Évangile de Christ, Christ est prêché comme le témoin fidèle et véritable de ce qui est dans le cœur et les pensées de Dieu pour l’homme. Tout vrai témoin, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une assemblée, présente dans son témoignage ce que Christ est. L’assemblée aurait dû être la continuation de Christ, ici-bas, en rendant un témoignage fidèle et véritable.
Comme elle a totalement failli en cela, Christ demeure fidèle, et le ministère de lui-même, en tant que témoin fidèle et véritable, ramène les cœurs à lui comme à celui qui est indéfectible. C’est le soutien du cœur par la foi et le terrain ferme pour le croyant au milieu du naufrage et de la ruine de la chrétienté. Ici la foi est soutenue au milieu de la marée montante du mal. Christ est « le commencement de la création de Dieu ». Comme quelqu’un l’a bien dit : « Il est le point de départ de tout ce que Dieu a jamais fait ou fera ! »
Il était le commencement de la première création de Genèse 1, qui a été ruinée par le péché de l’homme. En Colossiens 1 v. 18, nous voyons Christ ressuscité et glorifié comme le chef et le commencement d’une nouvelle création : « Et il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place ».
Ici, il est le commencement, le premier-né et chef d’un nouvel ordre de choses, une nouvelle création, selon la puissance de la résurrection d’entre les morts, dans laquelle l’homme est introduit dans une nouvelle position acquise par la rédemption de Christ.
L’épître aux Colossiens devait également être lue à l’assemblée à Laodicée (Colossiens 4 v. 16). S’ils en avaient tenu compte et s’ils avaient réalisé que c’est Christ qui y est présenté, ils ne seraient pas tombés dans l’état affreux où nous trouvons cette assemblée au temps de l’apôtre Jean en Apocalypse 3. C’est une parole pratique pour les vrais croyants aujourd’hui. Si nous entrons dans le bien du ministère de Christ présenté dans l’épître aux Colossiens, nous serons préservés de l’état laodicéen de la chrétienté autour de nous.
Dans la présentation de Christ comme « le commencement de la création de Dieu », il y a le véritable antidote à la maladie du matérialisme, qui est l’occupation des choses de l’ancienne création, qui caractérise tellement Laodicée et la chrétienté aujourd’hui. Jouir, dans la puissance de l’Esprit-Saint, de Christ et des bénédictions qui sont les nôtres en lui, le chef de la nouvelle création, est la seule façon d’être gardés au-dessus de la puissance du matérialisme qui subjugue et caractérise autant l’Église aujourd’hui. C’est la seule puissance pour en être délivré.
Nous voudrions réinsister sur ce que nous avons souvent observé et indiqué dans ces études des messages du Seigneur aux sept assemblées d’Asie, que dans le caractère de la présentation du Seigneur à chaque assemblée, dans la façon dont il se présente, nous avons la clé de la situation et le remède à la condition spirituelle et au mal que les yeux saints du Seigneur voient.
Ainsi, il est important pour nous de remarquer attentivement le caractère dans lequel le Seigneur se présente à Laodicée, comme nous l’avons fait dans ce qui précède. Nous y trouvons d’une part la correction pour le mauvais état, et d’autre part le caractère du ministère adapté aux besoins de cette période de Laodicée.
Dans ce message à Laodicée, nous ne trouvons pas la promesse de la venue de Christ de prendre l’Église auprès de lui, comme à Philadelphie : « mais Christ lui-même prenant la place d’un témoignage complet et parfait pour Dieu, et comme celui qui accomplit toutes les promesses de Dieu… Dans ce caractère, Christ, en quelque sorte, supplante l’église dans la manifestation des propos et des promesses de Dieu qui ne peuvent faillir. Si l’église disparaît irrémédiablement, le témoin reste, et c’est le soutien des fidèles » (JND).
La réprimande du Seigneur.
« Je connais tes œuvres, que tu n’es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche » (3 v. 15 et 16). Dans chacune des lettres à ces sept assemblées, nous avons l’expression : « Je connais ».
« Je connais tes œuvres » : on trouve les mots « tes œuvres » dans les autres lettres aussi, sauf celles à Smyrne et Pergame. Proverbes 15 v. 3 nous dit : « Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons » ; ainsi celui qui est divin et omniscient peut dire : « Je connais », « je connais tes œuvres ». Il voit tout et connaît tout et évalue tout selon la norme sainte du sanctuaire de Dieu.
Selon le verset 17, l’assemblée à Laodicée avait une très bonne opinion d’elle-même ; elle disait qu’elle était riche, qu’elle s’était enrichie, et n’avait besoin de rien. Mais le Seigneur qui sonde les cœurs et qui veut la réalité dit : « Je connais tes œuvres, que tu n’es ni froid ni bouillant… Tu es tiède ».
Tel est l’état réel de l’assemblée à Laodicée, de l’état actuel de la chrétienté aujourd’hui, que Laodicée dépeint. C’est sa véritable condition telle que discernée par Christ qui voit tout, qui connaît tout.
« Ni froid ni bouillant », ce n’est pas le froid de l’absence de profession d’allégeance à Christ, ni le bouillant de cœurs qui l’aiment vraiment. C’est la tiédeur ; c’est l’indifférence et le laxisme qui viennent du manque de cœur pour Christ. Il n’y a pas de zèle pour lui et sa vérité, pas de haine du péché, mais plutôt une tolérance de tout, facile et contente d’elle-même, qui considère toutes les croyances religieuses comme également bonnes, pourvu qu’on soit sincère. Le modernisme avec son déni de la divinité et de la naissance virginale de Christ, etc., est caractéristique de l’église aujourd’hui. Ce n’est pas l’ignorance qui produit la tiédeur, mais le cœur reste indifférent à la vérité après qu’elle a été pleinement mise au jour. Quelqu’un de ce genre ne veut pas la vérité, et il ne la veut pas parce qu’il ne veut pas faire le sacrifice qu’elle demande, ou qu’il ne veut pas se séparer du monde actuel et mauvais.
Cette tiédeur laodicéenne de neutralité indifférente envers Christ et la vérité de Dieu, qui est si caractéristique de l’église professante de nos jours, est le résultat du rejet de la vérité et du témoignage pour Christ qui ont jailli dans la période précédente de Philadelphie.
Il n’y a pas la froideur de l’état de mort de l’époque de Sardes. Un effet stimulant a été ressenti dans l’Église professante par la chaleur des réveils à l’époque de Philadelphie. Beaucoup de vérité a été entendue et on a été témoin d’un dévouement ardent pour Christ. Mais les foules dans la chrétienté n’ont pas eu leurs âmes touchées par le témoignage de Dieu pour Christ et pour sa vérité retrouvé à l’époque de Philadelphie.
Le résultat est cette indifférence tiède pour Christ avec une fausse prétention à la vérité ; il y a la lumière, mais pas ce que la lumière devrait produire. Il y a beaucoup d’intelligence, mais pas l’amour de la vérité, ni la vie dans l’Esprit, ni la marche dans la vérité. Comme quelqu’un l’a dit : « Le tableau de Laodicée est, bien sûr, très net, mais il semble être en grande partie le résultat de l’aversion et du mépris pour le témoignage suscité précédemment par le Seigneur » (W. Kelly).
Cet état de tiédeur et d’indifférence de cœur pour Christ, couplé à une prétention orgueilleuse d’être riche, est tellement nauséabond et repoussant pour le Seigneur qu’il dit à l’Église de Laodicée : « Je vais te vomir de ma bouche ».
Nous n’entendons pas qu’une expression aussi méprisante ait été utilisée ailleurs par le Seigneur. Elle indique que la tiédeur pour Christ est la pire condition de toutes, et qu’elle fait jaillir toute son indignation et son rejet absolu. Cette condition de la chrétienté est le dernier état du déclin que le Seigneur ne laissera pas continuer davantage.
Il a résolument déclaré qu’il vomira Laodicée, l’église professante, de sa bouche, ce qui signifie qu’il la rejettera entièrement en tant que son témoignage public, en tant que son luminaire responsable dans le monde. Cela n’a pas encore eu lieu, car le Seigneur n’est pas jusqu’à présent venu pour les vrais croyants, pour son assemblée lavée par son sang, son épouse. Il ne vomira jamais aucun des siens de sa bouche, car il a promis : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6 v. 37).
Le commentaire suivant de Walter Scott est utile ici : « Il a été remarqué plus d’une fois que les quatre dernières phases de l’église se poursuivent concurremment jusqu’à la fin. Les foules de Thyatire et Sardes sont impliquées dans le malheur prononcé sur Laodicée, tandis que les résidus dans ces églises partagent également la bénédiction distinctive de Philadelphie, celle d’être « ravis ».
Il n’est pas fait référence à la venue du Seigneur dans la lettre à Laodicée. Son désaveu public comme témoin de Dieu sera effectué par l’enlèvement des saints célestes. En d’autres termes, l’enlèvement de Philadelphie et le rejet de Laodicée sont concomitants, le dernier dépendant du premier ».
« Parce que tu dis : Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu » (3 v. 17). Le Seigneur continue ainsi dans son message de réprimande à l’assemblée à Laodicée. Dans les mots qui précèdent, il expose son véritable état de vantardise, d’autosatisfaction et il souligne la vraie condition spirituelle de l’Église, un état de misère, de pauvreté, d’aveuglement et de nudité.
À leur avis, ils n’avaient besoin de rien ; ils étaient satisfaits de leurs réalisations matérielles, de leur nombre, de leurs dons, de leurs acquis intellectuels, de leur influence et de leurs richesses et possessions terrestres. Sans aucun doute, ils se croyaient riches en richesses spirituelles aussi.
Ils appréciaient l’érudition et l’intellectualisme en matière de religion, et ils avaient de grandes prétentions à la richesse spirituelle. La source de leur richesse était oubliée et tout était attribué à eux-mêmes. Laodicée parle d’elle-même et ne parle pas de Christ. C’est le « moi je » du premier homme, d’Adam déchu, qui a remplacé Christ. Il est fait grand cas de l’homme et on l’exalte dans ses raisonnements et ses réalisations en science, en philosophie, en culture et en progrès dans la civilisation.
Combien tout cela est vrai de l’église professante aujourd’hui. Ces caractéristiques de Laodicée sont sûrement évidentes dans l’état actuel de la chrétienté. Combien elle se vante de l’intellectualisme, des richesses matérielles et des possessions. Quels vastes programmes de constructions et de beautés architecturales. L’église peut être riche quant à la culture de ses ministres avec leurs diplômes en théologie et leur éducation, si bien qu’ils peuvent décider quelle partie de l’Écriture est inspirée et laquelle ne l’est pas, ou si aucune portion ne l’est.
Outre le ministre érudit, il y a le ministre de l’éducation chrétienne, le ministre de la musique, et le ministre des services pastoraux dans l’église moderne d’aujourd’hui. Mais, oh ! quelle pauvreté spirituelle et quelle indifférence tiède et quelle déloyauté envers Christ se manifestent. Malgré tout ce qu’elle possède, elle n’a pas Christ, juste un nom ; il est en dehors de ses portes, bien qu’extérieurement, on proclame qu’il est dedans.
Laodicée dit qu’elle n’a besoin de rien. Ceci est manifeste dans l’absence de réunion de prière, dans l’emploi du temps chargé des activités hebdomadaires de l’église moyenne d’aujourd’hui. La prière est l’expression d’un besoin senti et de la dépendance de Dieu. Lorsque l’on ne ressent pas ce besoin, mais qu’on est satisfait de soi, il n’y a guère de véritable prière.
Même parmi les vrais chrétiens régénérés, aujourd’hui, les réunions de prière sont de moins en moins fréquentées. Certains ne sont jamais ou rarement présents à la réunion de prière hebdomadaire. Ne disent-ils pas par leurs actions : « Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien » ? rien à demander par la prière. Combien l’esprit de Laodicée se glisse facilement parmi les chrétiens en ce jour de matérialisme et de prospérité. Si nous négligeons la prière privée, personnelle, nous approchons également de l’esprit de Laodicée.
Les paroles du Seigneur à cette assemblée, contente d’elle-même, manifestent son manque de discernement et son aveuglement spirituel : « Tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ».
Il n’y avait aucune réalisation quelconque de leur véritable condition aux yeux du Seigneur. Tandis que Laodicée se délectait de ses richesses imaginaires, de ses revendications de connaissances et d’acquis supérieurs, le Seigneur examinait cette assemblée avec des yeux qui étaient comme une flamme de feu, qui testaient et pénétraient le caractère réel de tout. Son estimation infaillible de leur état est qu’ils étaient totalement ignorants et ne possédaient pas une seule des vraies richesses. Leur état misérable, leur pauvreté, leur aveuglement et leur nudité étaient pleinement évidents à ses yeux saints.
Voilà l’estimation par le Seigneur de la vanterie et de la prétention de la chrétienté de nos jours, qui a donc les caractères de Laodicée. Bien qu’elle soit remplie d’autosatisfaction et qu’elle se glorifie dans les réalisations de l’homme, n’ayant pas besoin de l’expiation par le sang ni de la nouvelle naissance, ni de la sanctification, le Seigneur la voit entièrement comme misérable, pauvre, aveugle et se tenant debout devant lui dans toute la honte de sa nudité.
Peut-être que le pire trait est l’insensibilité et l’ignorance totale de la vraie condition devant Dieu de l’homme religieux non régénéré, comment il se repose sur ses richesses imaginaires et ses accomplissements spirituels. N’ayant pas besoin de Christ et de son œuvre rédemptrice, il n’y a pas d’espérance, sinon un rejet final par le Seigneur de la profession vide de la chrétienté sans la vie divine.
Le conseil du Seigneur.
« Je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies » (3 v. 18).
Bien que l’état de Laodicée fût si répugnant et douloureux pour le Seigneur qu’il allait la vomir de sa bouche, dans sa tendre grâce et sa patiente miséricorde, il offre un conseil divin à cette assemblée pleine de suffisance et tiède, et voudrait attirer son attention sur lui-même comme la seule source de guérison et de vraies richesses. Il ne les abandonne pas encore, mais offre en grâce ce qui répondrait pleinement à leurs besoins.
L’or passé au feu.
Dans le conseil du Seigneur à Laodicée, nous observons trois besoins principaux de cette assemblée : 1. leur pauvreté, 2. leur nudité, 3. leur aveuglement. Il propose tendrement d’y répondre : « Je te conseille d’acheter de moi ». « L’or passé au feu » est un symbole de la justice divine. Ésaïe déclarait en vérité que toutes nos justices sont « comme un vêtement souillé » (Ésaïe 64 v. 6).
Pour le croyant en Christ, la parole dit : « Or vous êtes de lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Corinthiens 1 v. 30). Aussi l’apôtre Paul désirait être « trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi » (Philippiens 3 v. 9).
Tous ceux qui ont cette justice imputée de Christ sont en effet riches, et tous ceux qui sont sans elle et se confient en leur propre justice sont malheureux, misérables, pauvres et nus comme le Seigneur le disait à Laodicée. Combien dans l’église professante, de nos jours laodicéens, sont sans cet or de la justice divine et donc très pauvres et nus devant Dieu. Si quelqu’un de ceux-là lisait ces lignes, nous vous exhortons à tenir compte du conseil du Seigneur et à obtenir de lui cette justice divine par la foi : « l’or passé au feu ».
Quant au conseil du Seigneur d’acheter de lui de l’or passé au feu, etc., Ésaïe 55 v. 1 nous donne les conditions auxquelles il vend : « Oh ! quiconque a soif, venez aux eaux, et vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez ; oui, venez, achetez sans argent et sans prix du vin et du lait ».
Celui qui reconnaît sa pauvreté comme un pécheur en faillite, qui vient à Christ dans la vraie soif de l’âme et avec son besoin, découvre qu’il peut acheter ou obtenir la justice divine sans argent et sans prix, parce que le grand prix en a été entièrement payé par le Sauveur à la croix du calvaire.