Études sur la Parole.18

Études sur la Parole.18

Lévitique chapitre 8 à 14 - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.

Lévitique chapitre 8 à 14.

Une fois les sacrifices établis, et les règles concernant la participation à ces sacrifices donnés, les sacrificateurs sont investis de la sacrificature selon le commandement de l’Éternel (chapitre 8).

Aaron et ses fils sont lavés. Aaron est revêtu des vêtements de souverain sacrificateur : le tabernacle est oint avec tout ce qu’il renferme ; Aaron l’est aussi. Nous avons ici, me semble-t-il, un brillant aperçu de la manière dont l’univers est rempli de gloire. Lorsqu’Aaron seul est oint sans du sang, le tabernacle l’est aussi. La plénitude de puissance divine, de grâce et de gloire spirituelles en Lui, remplit de la gloire de Dieu toute la scène de la création ; autrement dit, l’énergie de l’Esprit Saint la remplit des droits et des témoignages de l’excellence de Christ. Lorsque la créature y a été mêlée, il est évident que, comme au grand jour des propitiations, il faut tout purifier et réconcilier par du sang. Cela ne détruit aucunement les droits personnels de Jésus, en grâce et en divine excellence. Tout lui appartient à ce titre aussi.

Lorsque les fils d’Aaron sont introduits, l’autel est purifié par du sang, parce qu’il ne s’agit plus seulement de l’excellence et des droits personnels de Christ. Puis, quand les fils d’Aaron sont vêtus de leurs vêtements sacerdotaux, les sacrifices sont offerts, en commençant par le taureau du sacrifice pour le péché ; puis Moïse met du sang du sacrifice sur le mou de l’oreille droite, sur le pouce de la main droite, et sur le gros orteil du pied droit d’Aaron et de ses fils ; enfin il prend de l’huile de l’onction et du sang qui est sur l’autel, et il en fait aspersion sur Aaron et ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui, d’après les directions données dans l’Exode. Le sang de Christ et l’Esprit Saint sont la base sur laquelle, associés avec lui, nous avons notre place auprès de Dieu.

Chapitre 9.

Au huitième jour, l’Éternel devait apparaître et manifester qu’il acceptait les sacrifices offerts ce jour-là, en même temps qu’il faisait resplendir sa présence en gloire au milieu du peuple. C’est ce qui eut lieu. Aaron bénit d’abord le peuple en se tenant près du sacrifice ; puis Moïse et Aaron entrent dans le tabernacle, et, après en être sortis, ils bénissent le peuple. Le sens de ces deux bénédictions est celui-ci : premièrement, Christ, sacrificateur, bénit en vertu du sacrifice offert ; c’est la base de la bénédiction d’Israël en tout temps et ce qui maintient son existence comme peuple, jusqu’à ce qu’il soit béni publiquement ; puis, Christ, après être entré et demeuré un moment caché dans le tabernacle, en sort, et bénit le peuple dans le double caractère de roi et de sacrificateur. Cette seconde bénédiction aura lieu au retour de Christ ; alors l’acceptation de son sacrifice sera publiquement manifestée. La gloire de Christ apparaîtra au peuple, et cette vue en fera un peuple de vrais adorateurs.

Cette scène est du plus haut intérêt ; mais il y a une remarque à faire à ce sujet. L’Église ne s’y trouve point (bien qu’on rencontre ici des principes généraux qui s’appliquent à tous les cas des relations de Dieu avec les hommes), à moins qu’elle n’y soit représentée dans les personnes de Moïse et d’Aaron. La bénédiction descend et se manifeste : l’acceptation de la victime est mise en évidence, lorsque Moïse et Aaron paraissent devant le peuple à leur sortie du tabernacle. Il en sera ainsi pour Israël. Quand le Seigneur Jésus paraîtra et sera reconnu par ceux qui l’ont percé, l’efficace de ce sacrifice sera manifestée en faveur de cette nation.

Pour nous, la connaissance de l’efficace de ce sacrifice nous est accordée pendant le séjour du Christ au dedans du voile, ou plutôt dans le ciel même, car maintenant le voile est déchiré. Israël ne connaîtra l’acceptation du sacrifice que lorsque le Seigneur apparaîtra comme roi. Pour nous, le Saint Esprit est venu tandis que Christ est encore au dedans du voile ; nous avons donc, par anticipation, la certitude qu’il est accepté, et que nous lui sommes unis, là où il est.

Ici la manifestation a lieu dans le parvis où le sacrifice était offert, et après que Moïse et Aaron se sont rendus au lieu où Dieu s’entretenait avec le peuple ; non pas au lieu où il communiquait avec le Médiateur seulement, c’est-à-dire devant l’arche du témoignage, où le voile était ôté de dessus le visage de celui qui parlait aussi avec Dieu. Un détail tout particulier se rattache au service de ce jour-là. Il n’y eut pas, dans cette circonstance, de sacrifice dont le sang fût porté dans le sanctuaire et le corps brûlé hors du camp (1). Un sacrifice pour le péché fut bien offert, mais du genre de ceux dont la chair aurait dû avoir été mangée par le sacrificateur (voyez 10 v. 17 et 18). Les relations qui avaient été établies étaient comparativement extérieures. Le péché et la souillure étaient portés en entier hors du camp et ôtés ; mais il n’y avait aucun accès au dedans du voile, ni aucun chemin pour s’y approcher de Dieu.

1. Il n’est pas dit positivement si le bouc pour le peuple était brûlé hors du camp ; le veau pour Aaron l’était (verset 11), quoique son sang ne fût point porté au dedans du voile (versets 16 à 18). Il est simplement dit du bélier (verset 15) : « Et il l’offrit pour le péché, comme précédemment le veau ». Le sacrifice d’Aaron semble démontrer que le caractère de la sacrificature de Christ ne met pas Israël en communion avec ce qui se trouve au dedans du voile. Le sang était mis sur l’autel dans le parvis. Les fils d’Aaron auraient dû manger le sacrifice pour le peuple, dans le sens d’une faute qu’il aurait commise étant déjà en relation avec Dieu, relation dont il avait ainsi perdu la jouissance. Le lecteur remarquera, quant au résidu d’Israël (aux cent quarante-quatre mille qui sont sur la montagne de Sion avec l’Agneau, désormais roi, autrefois homme de douleurs en Israël), qu’il est sur la terre, tout en apprenant le cantique qu’on chante dans le ciel, où lui-même ne se trouve pas pour le chanter.

Chapitre 10.

Enfin, nous voyons ce qui arrive, hélas ! toujours chez l’homme. Le jour même de son établissement, la sacrificature manque en ce qui concerne la gloire de Dieu. Nadab et Abihu offrent un feu étranger ; ils agissent en hommes naturels dans leurs relations avec Dieu, au lieu de baser leur service sur l’autel des sacrifices, et ils meurent.

Les sacrificateurs ne doivent jamais, quoi qu’il advienne, abandonner leur consécration (versets 6 et 7). Ils doivent être nazaréens, séparés de tout ce qui n’est qu’excitation de la chair, être mis à part pour Dieu, et étrangers à tout ce qui tendrait à les faire sortir d’un état de recueillement en sa présence, car celle-ci anéantit la chair, afin d’exercer toute sa puissance sur les sacrificateurs. Il importe que la présence de Dieu soit ressentie dans toute sa force, et que la chair se taise devant Lui. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut discerner ce qui est souillé de ce qui est pur, ce qui est profane de ce qui est saint. Il est des choses permises, des joies réelles, mais qui ne se rattachent pas à la sacrificature ; des joies découlant des bénédictions de Dieu mais ne tenant pas la chair en échec, comme le fait sa présence ; car il y a toujours une certaine retenue produite sur le cœur, sur la nature et son activité, par la présence de Dieu. Or, c’est devant Lui que s’exerce la sacrificature.

Chapitre 11.

La sacrificature une fois établie, nous trouvons le discernement des choses saintes d’avec les profanes, le jugement des souillures (chapitre 11 à 15), et ce qu’il y avait à faire pour la purification des personnes souillées. Ce n’est que dans la proximité de Dieu et en étant mis à part pour lui, que l’on peut avoir ce discernement. Tel est le service et le devoir constant des sacrificateurs.

En ce qui concerne les aliments, nous avons d’abord ce dont il est permis de manger. Le principe général paraît être qu’il est permis de manger de tout ce qui est pur, c’est-à-dire parfaitement en harmonie avec son élément, selon l’ordre divin (représenté ici sans doute en figure), comme les poissons qui ont des écailles. En second lieu, ce qui réunit une digestion complète à l’absence de cette énergie de volonté qui ne se laisse arrêter par rien. La réunion de ces deux conditions était nécessaire. La grossièreté qui avale avec précipitation les choses telles qu’elles se présentent, ou le défaut de fermeté tranquille, rendaient impur. Pour qu’il y ait pureté, il faut ce qui rumine et ce qui, en même temps, a le pied fendu. Parmi les oiseaux, les carnivores, les oiseaux de nuit et ceux qui ne s’apprivoisent pas, étaient défendus. Il en était de même pour ce qui se traîne sur la terre. Ces prohibitions appelaient l’Israélite à discerner, en prenant ses aliments, ce qui était impur, pour ne se nourrir que de ce qui était pur, car l’Éternel était son Dieu. « Soyez saints, car moi je suis saint ».

Chapitre 12.

Le chapitre 12 nous présente le jugement de Dieu tombant sur ce qui, sans la chute, eût été joie et bénédiction. La naissance d’un homme, liée désormais au péché, rend la mère impure ; celle d’une femme la rend plus impure encore, car la femme ayant été séduite, avait été en transgression (1).

1. La faiblesse de la nature déchue se rattachait à ce qui rendait impur (comparez à Genèse 1 v. 28). Tout ce qui provenait de la faiblesse même de la nature, résultat du pêché, rendait impur sous la loi. Cela est vrai aussi spirituellement. Les effets de la faiblesse de la nature sont autant de manifestations de la vie qui est dans la chair. Il en était ainsi du lépreux : la chair vive rendait impur, de même que tout autre symptôme par lequel la vie se manifestait au dehors, vie qui était devenue souillée et sur laquelle avait été prononcée la sentence de mort, lors même que la faiblesse seule était la cause de la souillure.

Chapitres 13 et 14.

La lèpre exige un peu plus de détails : elle affectait les personnes, les vêtements et les maisons. La lèpre, c’est le péché agissant dans la chair. L’homme spirituel, le sacrificateur, discerne ce qui en est. Si la chair vive se montre, l’homme est impur, la force de la chair agit. Si l’homme est tout blanc, ce n’est plus que l’effet du péché entièrement confessé, mais qui a cessé d’agir ; l’homme est net. Si le mal est encore dans la chair, la lèpre s’étend. Il importe, avant tout, d’en faire confession, et de faire cette confession avec le plein discernement spirituel et sous le jugement de Dieu, qui a mis à découvert ce qui agissait dans la nature de l’homme. L’homme se soumet comme jugé et découvert. Il n’a point part à l’assemblée de Dieu, quoique dans un sens il en fasse partie ; il est mis hors du camp.

La lèpre (le péché) se manifeste dans nos circonstances, dans ce qui se rattache à notre position, aussi bien que dans notre conduite personnelle. S’il y avait dans le vêtement d’un Israélite une tache qu’on soupçonnât d’être lépreuse, on mettait l’homme à part pour sept jours ; au septième jour, si la tâche s’était étendue, on brûlait le vêtement souillé, sinon on le lavait. Si, lorsqu’il avait été lavé, la tâche s’était effacée, on arrachait le morceau décoloré ; si elle ne s’était pas effacée, ou si la tâche s’était étendue sur le vêtement, on brûlait le vêtement entier.

Si nous nous sommes souillés par nos circonstances, et que la souillure ne soit pas dans notre état général lui-même, nous n’avons besoin que de nous laver, et de demeurer là où nous nous trouvons ; si une partie de notre vie est essentiellement mauvaise, de sorte qu’il s’y trouve un principe de souillure qui en laisse l’empreinte après l’emploi de la Parole par l’Esprit pour la purifier, tout en étant arrêté dans ses effets sur l’ensemble de la vie, il faut abandonner toute cette partie de la vie extérieure ; si, malgré nos efforts spirituels, le mauvais effet de notre position continue encore ou s’empare même davantage de notre vie, en sorte que nous ne puissions y marcher avec Dieu, il est indispensable de quitter entièrement cette position, coûte que coûte ; si le lavage a été efficace et que le mal cesse de s’étendre, l’état général n’étant point souillé, il faut, alors, abandonner la chose particulière qui avait souillé.

Quant à la purification, le lépreux est considéré d’abord hors du camp, n’en faisant point partie. Si l’action de son mal était arrêtée au dedans de lui, il était guéri, mais n’était pas encore purifié. Ce type suppose donc que la chair, au lieu d’agir et de caractériser l’état de l’homme, est jugée et arrêtée dans son activité. Ce qui doit être rétabli est la jouissance d’une relation reconnue avec Dieu.

La première partie de la purification se rapporte donc à l’introduction du purifié dans la jouissance d’une relation reconnue avec Dieu. Elle est relative à la position hors du camp et comprend les deux oiseaux qui représentent Christ mort et ressuscité. Christ étant mort et ressuscité, l’homme aspergé de son sang est en état, pour ce qui concerne ses relations avec Dieu et les droits de Celui-ci, d’entrer dans le camp de son peuple ; alors il a part à l’efficace des moyens dont on peut user dans le camp, à ce qui se trouve au dedans, afin de se présenter comme accepté devant le tabernacle de Dieu. Il fallait prendre deux oiseaux ; il fallait que l’un d’eux fût tué par quelqu’un sur l’ordre du sacrificateur ; car, bien que le souverain sacrificateur représentât Israël au grand jour des propitiations, l’office propre du sacrificateur ne commençait jamais qu’au moment où il fallait offrir le sang, ou en faire aspersion. Cependant les deux oiseaux sont identifiés l’un avec l’autre, de sorte qu’on n’entend plus parler de celui qui était égorgé, bien que, dans l’œuvre de la purification, l’efficace du sang soit tout. Le second passereau était trempé dans le sang du premier.

Ainsi, Christ mort ne se retrouve plus ; mais, ressuscité, il fait aspersion de son sang, comme sacrificateur, sur le pécheur impur. Le vase d’argile, plein d’eau vive, nous présente l’action du Saint Esprit, selon l’efficace toute-puissante duquel l’œuvre de la mort de Jésus a été accomplie dans le Christ homme. « Par l’Esprit éternel, il s’est offert sans tache à Dieu » ; « Dieu a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis, en vertu du sang de l’alliance éternelle ». Le pécheur était sous l’efficace de l’œuvre de Christ.

Maintenant, avant qu’il puisse offrir lui-même, il y a une œuvre à accomplir sur lui : l’application de la purification. Celui qui devait être nettoyé se lavait ; c’est la purification par l’eau qui se retrouve toujours, aussi bien que celle par le sang, et qui s’effectue en vertu de la mort de Christ, envisagée comme son œuvre pour nous, car l’eau sort de son côté percé. En outre, le lépreux lavait ses vêtements et rasait tout son poil, c’est-à-dire qu’il se débarrassait de tout ce à quoi l’impureté aurait pu s’attacher ou qui aurait été susceptible d’en être entaché. Cela fait, il entrait dans le camp. Alors commençait l’œuvre qui avait pour objet de le mettre en communion avec Dieu, dans sa conscience.

Lorsqu’il s’agissait de consacrer ceux qui étaient reconnus quant à leurs personnes, ils étaient d’abord lavés. C’était le cas des sacrificateurs ; puis le sacrifice de Christ, présenté sous tous ses aspects, était la mesure de leur relation avec Dieu, dans tous les rapports que cette relation comporte ; tandis que, par l’effet de son efficace intérieure sur l’âme, ce même sacrifice formait la base de leur communion. Mais ici, le pécheur étant envisagé dans son péché hors du camp, il fallait commencer par rendre possibles les relations d’un pécheur avec Dieu, en en posant les bases. Or, ces bases se trouvent dans la mort et la résurrection de Jésus, figurées, dans ce type, par les deux oiseaux. Puis, une fois que le pécheur était lavé, œuvre efficace de l’Esprit, ses relations avec Dieu pouvaient exister.

Après cela, il s’agit, pour la conscience, de réaliser toute l’efficace de l’œuvre de Christ. Il ne suffit pas, en effet, que la personne du pécheur soit acceptée ; il faut, en outre, que sa conscience soit purifiée et qu’il acquière une connaissance de Dieu basée sur l’appréciation morale de l’œuvre de Christ, envisagée sous toutes ses faces, de même que sur l’œuvre excellente de la puissance du Saint Esprit. C’est là l’objet de la seconde partie de la purification du lépreux et de ce qui s’accomplissait lorsqu’il était rentré dans le camp.

Il est important de bien saisir ces deux aspects de l’œuvre de Christ ; savoir, d’un côté, son efficace intrinsèque pour l’acceptation de la personne du pécheur ; d’un autre côté, la purification de la conscience, indispensable pour avoir communion avec Dieu selon la valeur et la perfection de l’œuvre de Christ manifestée à la conscience comme moyen de s’approcher de Dieu, et condition morale de cette proximité avec Lui.

Examinons maintenant les actes en vertu desquels les relations du lépreux avec Dieu étaient rétablies. Le premier de ces actes est l’offrande pour le délit. Il faut d’abord que la conscience soit purifiée par le sang de Christ de tout ce dont elle est chargée, et que l’homme soit consacré à Dieu selon l’intelligence de toute la valeur de ce sang, dont il fait l’application à tous ses actes, à toute sa marche, comme à toutes ses pensées, et sur le principe de l’obéissance. C’est la purification morale de l’homme tout entier, selon le principe d’une obéissance intelligente ; c’est une justification agissant sur la conscience, et non pas seulement une règle extérieure pour un homme affranchi du péché ; c’est la puissance, c’est la lumière qui s’introduisent dans le cœur ; c’est une œuvre morale, divine quant à sa source, et en même temps, comme résultat, un état d’âme dont l’homme en qui cette œuvre s’accomplit, ressent l’influence dans la connaissance du bien et du mal, dont le sang de Christ est la parfaite mesure devant Dieu.

S’il ne s’agissait que d’une règle à accepter, l’homme y consentirait volontiers ; mais comme il est pécheur, qu’il a manqué, il est nécessaire que la conscience intervienne en prenant une connaissance humiliante du péché, et que, pour être purifiée par la précieuse efficace du sang de Christ, elle passe par la douleur que donne le sentiment de tout ce qui est contraire à la perfection de ce sang et qui a exigé qu’il fût répandu.

C’est ainsi que l’homme est consacré ; le cœur est purifié tout premièrement dans la conscience. Les choses auxquelles il s’est laissé aller, sont en quelque sorte transportées devant ce tribunal intérieur, et il en prend une douloureuse connaissance, selon la valeur du sang précieux de l’Agneau de Dieu, lequel, sans tache et parfait en obéissance, a dû souffrir l’agonie causée par le péché dont, misérables que nous sommes, nous avons besoin d’être purifiés.

Plus tard, le cœur fait des progrès dans la puissance de sa communion, par la connaissance des objets les plus précieux pour la foi. Toutefois, même alors, il arrive de temps en temps que cette œuvre s’opère de nouveau dans la conscience. Cela a lieu lorsqu’il reste encore dans notre nature quelque chose d’insoumis, qui n’a pas été amené captif à l’obéissance de Christ.

On mettait le sang sur l’oreille droite de celui qui venait d’être nettoyé de la lèpre, sur sa main droite et sur son pied droit, pour indiquer que ses pensées, de même que sa conduite et sa marche, étaient purifiées sur le principe de l’obéissance, et cela, selon la valeur et la sainteté du sang de Christ, de la mort absolue au péché, du dévouement absolu pour Dieu. Rien de ce qui était jugé par le sang ne devait entrer désormais dans la pensée ou se rencontrer dans la vie et dans le caractère de celui qui était purifié. Par-dessus, on faisait aspersion de l’huile (signe de l’influence sanctifiante du Saint Esprit donné), non pour laver (ceci était figuré par l’eau : l’application de la Parole par le Saint Esprit), mais pour consacrer à Dieu, en connaissance et en puissance, les mouvements et les affections du cœur. L’homme tout entier était ainsi consacré à Dieu, selon l’intelligence et le dévouement pour Dieu que le Saint Esprit communique.

Après cela, l’huile était versée sur sa tête, toute sa personne étant ainsi consacrée à l’Éternel. L’œuvre était donc complètement achevée sur celui qui devait être purifié. Après cela on offrait le sacrifice pour le péché, qui avait ici pour objet d’exprimer, non seulement que le sang de Christ purifie la conscience dans le sens pratique, pour ses fautes présentes, mais encore que le péché doit être jugé dans toute sa grandeur devant Dieu, car Christ a non seulement porté nos péchés, mais a été fait péché pour nous. Ayant porté nos péchés, il agit sur nos consciences à l’égard de ces péchés ; mais dans son sacrifice, il nous fait voir aussi le péché tel qu’il est en lui-même.

Enfin, l’holocauste et le gâteau étaient offerts. Le pécheur purifié saisissait dans l’holocauste la perfection de la mort de Christ, considérée comme dévouement de lui-même à Dieu jusqu’à la mort, pour satisfaire à tous les droits de sa majesté, et comme œuvre infiniment parfaite en elle-même ; car Jésus a pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne ». Ce n’était point comme portant les péchés, que Christ était représenté dans l’holocauste, mais au point de vue de son dévouement et de sa gloire dans la position que le péché nous avait faite et, par conséquent, lui avait faite à lui-même, en grâce pour nous, si Dieu devait être pleinement glorifié en lui.

Dans le gâteau l’on trouvait en outre toute la perfection de la grâce de Christ dans sa vie, l’humanité pure, sans doute, mais l’humanité pétrie dans l’huile, ayant en elle, dans sa nature, toute la force, le goût, et la saveur du Saint Esprit ; car c’est sous cet aspect que l’humanité nous est présentée ici, non pas ointe d’huile, c’est-à-dire du Saint Esprit comme puissance, mais pétrie dans l’huile, dans sa substance. Après cela l’homme qui avait été souillé était pur.

Mais combien est importante la réalité de la réconciliation d’une âme avec Dieu, si cette réconciliation doit se rattacher à toutes les faces de l’œuvre de Christ et de leur application à cette âme, selon ces types ; or, certainement, la réconciliation n’a pas lieu sans cela ! Hélas ! nos cœurs légers passent peut-être facilement là-dessus ! D’un autre côté, la main de Dieu opère des choses merveilleuses avec la douce facilité que donnent la puissance et la grâce parfaites. Cependant, on voit quelquefois dans les âmes (selon la sagesse de Dieu), les peines et les souffrances accompagner cette œuvre de réconciliation, lorsque la conscience prend connaissance, en vue de la réalité des choses devant Dieu, et par Christ, de l’état du cœur, pécheur par nature et éloigné de Dieu.

Telle est la restauration de l’âme de la part de Dieu. Tout y est l’opération de la puissance divine, non seulement en ce qui concerne l’œuvre et la résurrection de Christ, mais aussi quant à l’âme elle-même, car le cas supposé dans ce type est celui d’un homme déjà vitalement purifié. Le sacrificateur l’estimait déjà net ; mais le lépreux n’était pas, lui-même, restauré dans sa conscience pour être en communion avec Dieu (1). Alors l’Esprit de Dieu repasse l’œuvre de Christ, pour établir cette communion, et développe l’application à l’âme elle-même de cette œuvre, ainsi que les rapports de cette dernière avec l’œuvre et la présence de l’Esprit, soit pour la purification du pécheur, soit pour la consécration de l’homme à Dieu. Que notre Dieu nous rende attentifs à ce point ! Heureux sommes-nous que cette œuvre soit son œuvre, bien qu’elle se fasse en nous aussi bien que pour nous !

1. Cette différence est importante. Elle montre comment l’activité du péché peut être arrêtée, comment les désirs et la volonté, et, dans un certain sens, les affections, peuvent être réglés sans que la conscience le soit encore, puisque la communion n’est pas encore rétablie, ni les affections et la précieuse confiance fondée sur cette communion.

Considérons encore la lèpre dans la maison.

Dans le cas du lépreux, toutes les cérémonies prescrites pour sa purification étaient en rapport avec le tabernacle. On était encore au désert ; il était donc question de la marche du croyant dans le monde. Mais ici, l’on est supposé se trouver dans le pays de la promesse. Ce type suggère l’idée de la purification non d’une personne, mais d’une assemblée. La souillure paraît-elle dans la maison, on en arrache les pierres et l’enduit ; le témoignage extérieur est tout changé, et les individus qui ont corrompu ce témoignage sont ôtés et rejetés parmi les impurs. Si après cela le mal ne se manifeste plus, tout est guéri et la maison subsiste ; sinon, la maison est détruite en entier, car le mal est dans l’assemblée elle-même comme un tout, et il est manifeste, comme dans le cas de l’homme lépreux.

Mais s’il ne s’étend plus, une fois que la pierre est arrachée, il devient évident que sa source était réellement dans cette pierre là ; et il suffit alors, pour purifier la maison, d’ôter cette pierre et de placer un nouvel enduit, réformant la marche extérieure tout entière. La purification consistait en ce que l’assemblée ôtait les méchants qui corrompaient son témoignage public, manifestation extérieure de son état. Il ne s’agissait pas, dans ce cas, de restaurer la conscience : la purification de l’assemblée repose sur l’efficace primitive de l’œuvre de Christ, qui la rend agréable à Dieu.

L’apôtre Paul, dans ses épîtres adressées à des assemblées, dit : Grâce et paix ! Lorsqu’il écrit à des individus, il ajoute : Miséricorde. L’épître à Philémon paraît faire exception ; mais c’est qu’avec Philémon l’Assemblée était comprise.

Quand les vêtements sont entachés de lèpre, il est question, non pas de purifier la personne, mais de la dégager des circonstances qui la souillent. La maison souillée de lèpre est présentée comme un cas à part, relatif au séjour dans le pays de promesse, et non à la marche dans le désert. Dans l’application, la même distinction se reproduit, je n’en doute pas. L’assemblée est dans le pays de promesse ; l’individu marche dans le désert, mais il peut s’y trouver des pierres qui corrompent la maison.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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