1. Avec Dieu  dans le désert

1. Avec Dieu dans le désert

Chap: 1 - De la mer Rouge au désert - Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ? Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert.

1. Introduction

L’Ancien Testament contient une multitude d’enseignements qui nous sont donnés, en grande partie, au travers d’événements historiques. Ceux-ci se rattachent soit à des individus, soit à des nations entières. À cet égard, Israël — le peuple que Dieu s’était choisi pour lui-même — occupe une place particulière. Or, c’est précisément de l’histoire de ce peuple que nous pouvons tirer un nombre extraordinaire de leçons, et cela, à un double point de vue. D’une part, Dieu nous révèle, par ses voies envers ce peuple, ses critères moraux, qui demeurent les mêmes en tout temps ; et, d’autre part, les événements que ce peuple a connus ont une signification prophétique et symbolique.

Ce dernier aspect revêt une importance d’autant plus grande qu’il nous enseigne un principe capital : Tout dans les Saintes Écritures mène à Christ. Si nous nous en souvenons, l’étude de ces cinq livres de Moise, dans lesquels nous trouvons le début des voies de Dieu envers Israël, nous sera en bénédiction.

L’Exode commence par la description de la misère dans laquelle était plongé le peuple d’Israël en Égypte, sous l’esclavage du Pharaon. Puis nous avons la naissance de Moïse, le libérateur choisi de Dieu. Au chapitre 3, nous lisons ces paroles saisissantes prononcées par Dieu : « J’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays-là dans un pays bon et spacieux, dans un pays ruisselant de lait et de miel (v. 7 et 8) ».

Les deux divisions principales de l’Exode se trouvent indiquées par ce que Dieu veut faire pour les Israélites (v. 8) : Il était descendu pour les délivrer de la main des Égyptiens, et il voulait les faire monter de ce pays d’esclavage et les introduire dans un bon pays, abondant en bénédictions. La délivrance d’Israël de la servitude d’Égypte fait l’objet des chapitres 1 à 14. La seconde partie du livre, qui commence au chapitre 15, décrit le pèlerinage du peuple à travers le désert jusqu’au pays promis.

Dans les pages qui suivent, nous désirons nous occuper de la seconde partie, le pèlerinage du peuple d’Israël au travers du désert, et chercher, avec l’aide de Dieu, ce que nous pouvons en tirer pour nous aujourd’hui.

Dix plaies ont été nécessaires avant que le Pharaon ne laisse enfin partir les fils d’Israël. Après avoir mangé la Pâque la dernière nuit qu’ils ont passée en Égypte, ils étaient montés de Ramsès à Succoth. Dieu les fit contourner le pays des Philistins ; il les conduisit « par le chemin du désert de la mer Rouge » (Exode 13 v. 18).

Un type de la rédemption (Exode 12 à 14).

Si nous considérons maintenant le chapitre 14 de l’Exode, nous y trouvons un type clair de la « rédemption ». À peine délivré par la main puissante de Dieu de l’esclavage du Pharaon et conduit hors d’Égypte, le peuple d’Israël se trouvait placé dans une situation extrêmement critique, même dangereuse.

Devant lui, la mer Rouge, derrière lui, le Pharaon et ses armées lancées à sa poursuite : Comment pouvait-il échapper à la destruction par les Égyptiens ? « Et les fils d’Israël eurent une grande peur, et crièrent à l’Éternel » (v. 10). Mais bien que, dans leur situation apparemment sans issue, ils n’aient pas vraiment compté sur Dieu, comme le montrent clairement les versets qui suivent, l’ange de Dieu s’est néanmoins interposé en grâce souveraine entre eux et les Égyptiens.

La colonne de nuée vint « entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël  ; et elle fut pour les uns une nuée et des ténèbres, et pour les autres elle éclairait la nuit ; et l’un n’approcha pas de l’autre de toute la nuit » (v. 20). Puis, par la verge de Moïse, Dieu fendit la mer devant son peuple et fit traverser les fils d’Israël à pied sec.

Et lorsque les Égyptiens les poursuivirent, Dieu fit retourner les eaux de la mer sur eux et détruisit toute l’armée des Égyptiens, il n’en resta pas même un seul : « Et l’Éternel délivra en ce jour-là Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer » (v. 30). Quelle image merveilleuse de la rédemption que nous, enfants de Dieu, connaissons dans le Seigneur Jésus-Christ aujourd’hui pendant le temps de la grâce !

Quant à la signification typique, une différence – souvent ignorée – existe entre la fête de la Pâque au chapitre 12 et le passage des fils d’Israël à travers la mer Rouge au chapitre 14. Il est vrai que les deux événements parlent en image de la mort de Christ ; mais, contrairement à ce qui est fréquemment avancé, la Pâque n’est pas le type véritable de la rédemption.

À la Pâque, Dieu s’est révélé comme le Dieu de jugement, et par le sang de l’agneau pascal, il a délivré les fils d’Israël du jugement. Mais, « à elle seule », la délivrance du jugement mérité n’est pas ce que l’Écriture appelle la rédemption, malgré l’importance et la nécessité extrêmes d’une telle délivrance.

Elle revêtait aussi davantage le caractère d’une « protection » que celui d’un salut. Au sens strict du mot, les Israélites n’étaient pas encore « sauvés ». Néanmoins, à la mer Rouge, Dieu les a sauvés du cruel ennemi ; là, il s’est manifesté comme leur Sauveur. Nous avons ici le véritable type de la rédemption. Les eaux qu’ils redoutaient et par lesquelles ils risquaient de tomber entre les mains du Pharaon sont devenues dans la main de Dieu le moyen de leur salut.

De même, le Seigneur Jésus aussi, par la mort, a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et a délivré tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude (Hébreux 2 v. 14 et 15).

Nous nous sommes servis à plusieurs reprises des mots « type » ou « typique », il paraît important d’en indiquer ici la signification. Très souvent dans le Nouveau Testament, il est parlé de « type » dans le sens qu’une personne et sa conduite, nous ait présentée comme modèle à imiter. Telle ou telle personne doit alors nous servir « d’exemple » pour notre propre comportement. Le mot « type » est employé là moralement. Mais outre cet usage, une autre signification est encore donnée en 1 Corinthiens 10 : « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (v. 11).

Ce verset nous indique que les événements que Dieu a fait venir sur le peuple d’Israël ont une signification typique, cachée aux yeux d’alors. Par les divers incidents et leur ordre, Dieu nous donne aujourd’hui des enseignements concernant des grandes vérités chrétiennes, qui ne sont révélées pleinement que dans le Nouveau Testament. Ce que nous avons dit jusqu’ici au sujet de la « rédemption » en donne un exemple frappant. À la mer Rouge, les fils d’Israël n’ont connu qu’une délivrance temporelle et, de plus, d’ennemis terrestres uniquement. Au sens spirituel, ils étaient eux-mêmes bien loin d’être délivrés. Sinon, le Seigneur Jésus n’aurait pas dû venir, des siècles plus tard, pour les sauver de leurs péchés (Matthieu 1 v. 21).

L’œuvre de la rédemption n’a été accomplie qu’à la croix de Golgotha (Jean 19 v. 30 ; Hébreux 9 v. 12). Alors seulement et en lui seul, la rédemption est connue, le pardon des péchés (Éphésiens 1 v. 7 ; Colossiens 1 v. 14). Mais la délivrance temporelle d’Israël de ses ennemis terrestres est une image merveilleuse de la délivrance que, par son œuvre, le Seigneur Jésus a accomplie pour ceux qui croient en lui.

Par ces images et les divers faits qui s’y rattachent, nous découvrons de nombreux traits de la vérité chrétienne, que nous ne pourrions guère apprendre de manière aussi approfondie autrement.

En nous occupant, dans les pages qui suivent, de l’histoire du peuple d’Israël et de son pèlerinage à travers le désert, nous trouverons une telle abondance d’enseignements spirituels détaillés, que nous en serons surpris – et réjouis aussi, je l’espère.

Dans le désert (Exode 15 v. 1 à 22).

Le cantique glorieux de la rédemption, chanté sur l’autre rive de la mer Rouge, s’était tu : « Chantez à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait ».

Et maintenant ? Où le peuple racheté se retrouve-t-il ? Chose des plus curieuses : dans le désert ! Était-ce là le sens de la rédemption ? N’avaient-ils pas chanté : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté » (15 v. 13) ?

Et un peu plus tard, Dieu ne leur rappelle-t-il pas lui-même qu’il les a amenés à lui ? « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés à moi » (19 v. 4). Par la rédemption, ils étaient effectivement venus jusqu’à la demeure de sa sainteté, ils avaient été amenés à lui. Mais cela ne signifiait rien d’autre qu’ils étaient conduits en même temps dans le désert. Les fils d’Israël ne s’étaient probablement pas attendus à cela, et nous-mêmes nous montrons souvent surpris de nous retrouver comme rachetés, contre toute attente, dans le « désert ».

« Et Moise fit partir Israël de la mer Rouge, et ils sortirent vers le désert de Shur ; et ils marchèrent trois jours dans le désert, et ne trouvèrent point d’eau » (15 v. 22). Nous apprenons ici une vérité essentielle, la réponse à une question très importante. Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ?

Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert. Tant que les fils d’Israël séjournaient en Égypte, ils ne pouvaient pas connaître les « expériences du désert ». Et tant qu’ils n’étaient pas délivrés de la puissance du Pharaon, il n’y avait pas de combat. Comment d’ailleurs auraient-ils pu lutter contre le Pharaon ? Ils n’ont même pas essayé ; il les avait asservis et ils soupiraient sous le dur joug de l’esclavage.

Ils devaient d’abord être amenés à Dieu avant de pouvoir livrer ses combats. Et il en va de même pour nous aujourd’hui. Nous n’avons aucune force pour lutter contre Satan tant que nous sommes encore ses esclaves. Il nous faut d’abord être délivrés de sa puissance avant de pouvoir le combattre. Or, le combat est une des nombreuses expériences que nous faisons dans le désert. Nous en parlerons plus en détail quand nous arriverons au chapitre 17.

Mais, comme nous venons de le voir, la rédemption nous conduit, d’un certain point de vue, directement dans le désert. Notre salut en est-il pour autant incertain ou contestable ? Bien au contraire ! Notre cheminement au travers du désert est plutôt la preuve que nous sommes un peuple racheté. Les Israélites ne pouvaient pas faire les expériences de « Mara » ou « d’Élim », tant qu’ils demeuraient en Égypte.

Si seulement nous en étions plus conscients ! Il est vrai que la traversée du désert entraîne une quantité d’épreuves et d’humiliations. Mais celles-ci nous montrent simplement que nous ne sommes plus en Égypte et que Dieu nous a amenés à lui. Dans sa miséricorde, il marche avec nous dans le désert et nous porte sur des ailes d’aigle, qui ne connaissent aucune défaillance.

Dans les circonstances les plus adverses, il nous fait expérimenter sa bonté, sa présence et son secours – des expériences particulièrement précieuses, dont nous ne voudrions plus nous passer.

L’acquisition d’une meilleure connaissance de nous-mêmes, la réalisation de la corruption totale de notre nature sont également des conséquences inévitables de la marche à travers le désert. Dieu ne peut ni ne veut nous les épargner. Aussi, nous conduit-il selon sa sagesse et son amour dans le désert.

Il ne nous dirige pas à le contourner soigneusement, mais nous mène en plein milieu. Il veut nous y avoir tout pour lui ; c’est le lieu où nous apprenons à jouir pratiquement de sa grâce inexprimable. Soyons-en assurés, bien-aimés : nous avons beaucoup à apprendre dans le désert.

Pas d’eau.

Quelle situation terrible, dans la vie, de traverser un désert sans ressources et de ne pas trouver d’eau ! Cela signifie une mort certaine. En fait, les trois jours pendant lesquels le peuple a marché dans le désert sans trouver d’eau, parlent aussi de mort. L’expression « trois jours » revient plusieurs fois dans les Saintes Écritures, et souvent, elle est en relation avec la mort (exemple Genèse 22 v. 4 ; 40 v. 19 ; Matthieu 12 v. 40).

Eh bien ! nous devons apprendre à appliquer la mort à tout ce que nous trouvons en nous-mêmes et dans ce monde. Dans sa grâce, Dieu nous a placés, par la mort de Christ (la « mer Rouge »), dans une position entièrement nouvelle, une position parfaite ; il nous a amenés à lui. Mais s’il nous unit à Christ dans sa mort, s’il nous voit, quant à notre position, comme morts et ressuscités avec Christ, le but de ses voies envers nous est de nous mettre pratiquement en accord avec cette nouvelle position.

Selon la doctrine de l’épître aux Romains, le croyant est mort tant au péché (chap. 6) qu’à la loi (chap. 7). Et l’épître aux Galates nous montre le troisième aspect : nous sommes aussi morts au monde (chap. 6). Nous ne ferons aucun progrès dans notre vie de foi, si nous ne nous tenons pas véritablement pour morts au péché, si nous n’acceptons pas d’une manière pratique la mort comme étant le seul moyen par lequel nous sommes délivrés de l’activité de la chair en nous. Croyons-nous vraiment pouvoir croître intérieurement, si nous portons continuellement nos regards vers le monde qui a rejeté et qui rejette Christ ?

Paul voyait la croix de Christ entre lui et le monde. Cela réglait tout pour lui. Or, c’est une chose de renoncer de soi-même au monde, et c’en est une autre, plus douloureuse, quand le monde, de son côté, ne veut pas de nous. Paul les connaissait toutes deux : « Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde » (Galates 6 v. 14).

Les fils d’Israël ont dû apprendre qu’en conséquence de leur délivrance hors d’Égypte, le monde était devenu pour eux un désert. Et telle est la leçon que nous devons aussi apprendre.

Mais que signifie en réalité, que de considérer le monde comme un « désert » dans lequel on ne trouve pas d’eau ? La réponse est à la fois simple et réjouissante : Dans ce monde, comme système de Satan, il n’y a rien, absolument rien qui puisse offrir quoi que ce soit à la vie nouvelle, que nous avons reçue à la nouvelle naissance (Jean 3 v. 3 à 8).

Rien dans le monde ne peut nourrir ou soutenir la vie nouvelle en nous, la vie de Christ. À cet égard, toutes les sources de ce monde sont effectivement desséchées, taries, pour le croyant.

Si nous saisissons cette vérité par le cœur, nous cesserons d’être affectés en pensant au « désert ». Nous constaterons plutôt l’exactitude de ce qui vient d’être dit : C’est une vérité qui nous réjouit. Apprenons donc que la vie nouvelle qui nous a été donnée, n’est pas plus « du monde » que la source divine dont elle provient.

« Ils ne trouvèrent point d’eau ». C’est précisément ce à quoi nous devions nous attendre ici, « dans une terre aride et altérée, sans eau » (Psaume 63 v. 1). Au lieu de cela, nous nous montrons souvent surpris que les sources auxquelles nous avons bu précédemment soient taries pour le nouvel homme.

Pourtant, toutes les ressources terrestres ressemblent à des puits asséchés : elles ne peuvent en aucune manière aider et soutenir l’homme intérieur, qui est créé selon Dieu (Éphésiens 4 v. 24).

Cela, nous devons en fait l’apprendre par des expériences pratiques souvent amères, nous devons apprendre à marcher les « trois jours » dans le désert et à réaliser ainsi la distance que la mort a établie entre nous et le monde.

 

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