6.La sanctification : qu'est-ce que c'est ?

6.La sanctification : qu'est-ce que c'est ?

Fondamentaux bibliques.1 - Nous désirons maintenant apporter la paix et le réconfort à ceux, qui, bien que véritablement convertis, n’ont pas saisi le Christ dans sa plénitude, et qui, par conséquent, ne jouissent pas de la liberté de l’Évangile.

Tel est le but que nous avons en vue, en examinant le sujet important et profondément intéressant de la sanctification. Nous croyons que beaucoup de ceux dont nous désirons promouvoir le bien-être spirituel, souffrent d’idées inexactes ou défectueuses sur cette question vitale. En fait, dans certains cas, la doctrine de la sanctification est si complètement mal comprise, qu’elle s’oppose à la vérité de la justification parfaite du croyant devant Dieu.

Par exemple, nous avons souvent entendu des personnes parler de la sanctification comme d’une œuvre progressive, en vertu de laquelle notre vieille nature doit être progressivement améliorée ; et, de plus, que tant que ce processus n’a pas atteint son apogée, tant que notre vieille nature déchue et corrompue, en nous, n’est pas complètement sanctifiée, nous ne sommes pas aptes au ciel.

La doctrine de la sanctification est mal comprise.

Or, en ce qui concerne cette vision de la question, nous devons seulement dire que l’Écriture et l’expérience véridique de tous les croyants sont entièrement opposées à elle. La Parole de Dieu ne nous enseigne jamais une seule fois, que le Saint-Esprit a pour objet l'amélioration, graduelle ou autre, de notre vieille nature, cette nature déchue que nous héritons, par naissance naturelle d'Adam.

L'apôtre inspiré déclare expressément que « l'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Corinthiens 2 v. 14). Ce seul passage est clair et concluant sur ce point. Si « l'homme naturel » ne peut, ni « recevoir », ni « connaître » « les choses de l'Esprit de Dieu », alors comment cet « homme naturel » peut-il être sanctifié par le Saint-Esprit ? N'est-il pas évident que, parler de « la sanctification de notre nature », est contraire à l'enseignement direct de 1 Corinthiens 2 v. 14 ?

D'autres passages pourraient être cités pour prouver que le but de l’œuvre de l'Esprit n'est pas d'améliorer ou de sanctifier notre chair, mais il n'est pas nécessaire de multiplier les citations. Une affirmation tout à fait exacte nous dit que : Une chose ruinée, rejetée de Dieu, ne peut jamais être sanctifiée et utilisée par lui. Elle est ruinée ; et, très certainement, le Saint-Esprit n’est pas descendu pour sanctifier une ruine, mais pour conduire celui qui est ruiné à Jésus afin qu’il puisse rebâtir sur « d’ancienne ruine » (Ésaïe 58 v. 12).

Loin de toute tentative de sanctifier la chair, nous lisons que « la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; et ils sont opposés entre eux » (Galates 5 v. 17). Le Saint-Esprit pourrait-il être représenté comme menant une guerre avec ce qu’il améliore et sanctifie progressivement ? Le conflit ne cesserait-il pas dès que le processus d’amélioration aurait atteint son apogée ? Mais le conflit du croyant cesse-t-il tant qu’il est dans le corps ?

Ceci nous amène à la seconde objection, à la théorie erronée de la sanctification progressive de notre nature, à savoir l’objection tirée de l’expérience véridique de tous les croyants. Le lecteur est-il un vrai croyant ? Si oui, a-t-il constaté une amélioration dans sa vieille nature ?

Est-elle meilleure, maintenant, qu’au début de sa vie chrétienne ? Il peut, par la grâce, la maîtriser plus complètement ; mais elle n’est pas meilleure pour autant. Si elle n’est pas mortifiée (Romains 8 v. 13), elle est tout le temps prête à apparaître dans notre vie, et à se montrer dans toute son impureté : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez ».

La chair d’un croyant n’est en rien meilleure que la chair d’un incroyant. Si l’on oublie cela, si le chrétien ne se souvient pas qu’il doit être jugé sur ce point, il apprendra bientôt par une expérience amère, que sa vieille nature est aussi mauvaise que jamais, même dans les bonnes choses, même dans la religion ; et, de plus, qu’elle sera exactement la même jusqu’à la fin de sa vie.

Il est difficile de concevoir comment quelqu’un qui s’attend à une amélioration graduelle de sa nature, puisse jouir d’une heure de paix. Il ne peut s’empêcher de voir, s’il se regarde à la lumière de la sainte Parole de Dieu, qu’il n’y a pas le moindre changement dans le véritable caractère de son propre cœur ; que son cœur est aussi trompeur et désespérément méchant que lorsqu’il marchait dans les ténèbres morales de son état inconverti.

Même si sa propre condition et son propre caractère ont été, en effet, grandement changés par sa nouvelle naissance, et l’obtention d’une nouvelle nature, oui, d’une « nature divine » par la présence du Saint-Esprit en lui ; dès l’instant où la vieille nature se manifeste, d’une manière ou d’une autre, il la trouve aussi opposée à Dieu que jamais.

Nous ne doutons pas un seul instant qu’une grande partie de la tristesse et du découragement dont tant de chrétiens se plaignent, puisse être attribuée à juste titre, à leur mauvaise compréhension de ce point important de la sanctification. Ils recherchent ce qu’ils ne peuvent jamais trouver. Ils cherchent un fondement de paix dans une nature à sanctifier, plutôt que dans un sacrifice parfait ; dans une œuvre progressive de sainteté plutôt que dans une œuvre parfaitement achevée : « Tout est accompli… » (Jean 19 v. 30). Cela veut dire qu’à l’image du salut, la sanctification se reçoit également comme un don gratuit.

Ils jugent présomptueux de croire que leurs péchés sont pardonnés, tant que leur nature mauvaise n’est pas complètement sanctifiée ; et, voyant que ce but n’est pas atteint, ils n’ont aucune assurance ferme du pardon et sont donc malheureux. En un mot, ils recherchent un fondement totalement différent de celui que Dieu dit avoir posé.

La seule chose qui semble leur donner un rayon de réconfort, c’est une apparente réussite dans la lutte pour la sainteté à travers des efforts personnels. Notamment s’ils ont passé une bonne journée, s’ils ont eu la faveur d’un moment de communion favorable avec le Seigneur. Ils jouissent alors d’un cadre spirituel paisible, ils sont même prêts à s’écrier : « Tu as affermi ma montagne ; je ne serai jamais ébranlé » (Psaume 30 v. 7). Mais souvent, le jour d’après, pour une raison négative ou pour une autre, ils se retrouvent dans les tourments de leur âme.

Hélas ! ces choses ne fournissent qu’un piètre fondement à la paix de l’âme. Elles ne sont pas le Christ, et tant que nous n’avons pas le Christ, nous n’avons rien ; mais quand nous l’avons, nous avons tout.

L’âme qui a réellement saisi le Christ, désire en effet la sainteté ; mais si elle est consciente de ce que le Christ représente pour elle, elle en a fini avec toutes les pensées concernant la nature sanctifiée. Elle a tout trouvé en Christ, et le désir primordial de son cœur est de grandir à sa ressemblance. C’est cela la véritable sanctification pratique.

Il arrive souvent que des personnes, en parlant de la sanctification, aient une idée juste, bien qu’elles ne s’expriment pas selon l’enseignement de la Sainte Écriture. Il y en a aussi beaucoup qui voient un seul côté de la vérité en ce qui concerne la sanctification, mais pas l’autre. Bien que nous serions désolés de faire offense à quelqu’un pour une parole, il est toujours très souhaitable, lorsque l’on parle d’un point de vérité, et spécialement d’un point aussi vital que celui de la sanctification, de parler selon l’intégrité divine de la Parole.

Nous allons donc citer pour nos lecteurs quelques-uns des principaux passages du Nouveau Testament, dans lesquels cette doctrine est développée. Ces passages nous apprendront deux choses, à savoir ce qu’est la sanctification et comment elle s’accomplit. Le premier passage sur lequel nous voudrions attirer votre attention est 1 Corinthiens 1 v. 30 : « Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, et justice, sanctification et rédemption ».

Nous apprenons ici que Christ « a été fait pour nous » toutes ces quatre choses. Dieu nous a donné en Christ un coffret précieux. Lorsque nous ouvrons ce coffret avec la clé de la foi, le premier joyau qui brille à nos yeux est la « sagesse », le deuxième est la « justice », le troisième est la « sanctification » et le quatrième est la « rédemption ».

Mais nous les avons tous en Christ. Lorsque nous en avons un, nous les avons tous. Et comment en avons-nous un et tous ? Par la foi. Mais pourquoi l’apôtre dit-il que la rédemption est durable ? Parce qu’elle comprend la délivrance finale du corps du croyant de la puissance de la mortalité ; lorsque la voix de l’archange et la trompette de Dieu le relèveront du tombeau ou le transformeront en un clin d’œil.

Cet acte sera-t-il progressif ? Évidemment non ; il se fera « en un clin d’œil ». Le corps est dans un état maintenant, et « dans un instant » (1 Corinthiens 15 v. 52), il sera dans un autre. Dans le bref instant exprimé par le mouvement rapide d’un cil, le corps passera de la corruption à l’incorruptibilité ; du déshonneur à la gloire ; de la faiblesse à la puissance. Quel changement ! Tout sera immédiat, complet, éternel, puissamment divin.

Mais que pouvons-nous apprendre du fait que la « sanctification » est placée dans le même groupe que la « rédemption » ? Nous apprenons que ce que sera la rédemption pour le corps, la sanctification l’est maintenant pour l’âme. En un mot, la sanctification, dans le sens où elle est utilisée ici, est une œuvre immédiate, complète, éternelle, divine. L’une n’est pas plus progressive que l’autre. L’une est aussi immédiate que l’autre. L’une est aussi complète et aussi indépendante de l’homme que l’autre.

Sans aucun doute, lorsque le corps aura subi le changement glorieux, il y aura des profondeurs de gloire à pénétrer, à explorer. Toutes ces choses nous occuperont pendant toute l’éternité. Mais alors, l’œuvre qui doit nous rendre aptes à de telles réalités sera accomplie en un instant. Il en est de même pour la sanctification : les résultats pratiques de la chose se développeront continuellement ; mais la chose elle-même, comme il est dit dans ce passage, se fait en un instant.

Quel immense soulagement pour des milliers d’âmes sérieuses, anxieuses et luttantes, de parvenir à une véritable sanctification en Christ « en un instant ». Combien d’âmes s’efforcent en vain de se sanctifier elles-mêmes. Elles sont venues à Christ pour la justice après de nombreux efforts infructueux pour obtenir leur propre justice ; mais elles recherchent la sanctification d’une manière tout à fait différente, elles la recherche comme une œuvre à accomplir.

Elles ont obtenu la « justice sans les œuvres » (Romains 4 v. 5), mais elles s’imaginent qu’elles doivent obtenir la sanctification par les œuvres. Elles ont obtenu la justice par la foi, mais elles s’imaginent qu’elles doivent obtenir la sanctification par l’effort. C’est ainsi qu’elles perdent leur paix, et qu’elles sont spirituellement désorientées.

Elles ne voient pas que nous obtenons la sanctification exactement de la même manière que nous obtenons la justice, dans la mesure où Christ « nous est donné » (Luc 2 v. 11). Obtenons-nous Christ par l’effort ? Non, par la foi. Ceci s’applique à tout l’héritage spirituel que nous recevons en Christ. Nous n’avons aucune raison de différencier la question de la « sanctification », et de la placer sur un pied différent de toutes les autres bénédictions.

Nous n’avons ni sagesse, ni justice, ni sanctification, ni rédemption en nous-mêmes ; nous ne pouvons pas non plus les obtenir par quoi que ce soit que nous puissions faire. Dieu a fait que Christ soit pour nous toutes ces choses par sa propre personne. En nous donnant Christ, il nous a donné tout ce qui est en Christ. La plénitude de Christ est nôtre, et Christ est la plénitude de Dieu.

Encore une fois, dans Actes 26 v. 18, il est dit des gentils convertis, qu'ils « reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés ». Ici, la foi est l'instrument par lequel nous sommes « sanctifiés », car elle nous relie à Christ. Au moment même où le pécheur croit au Seigneur Jésus-Christ, il devient lié à lui avec tout son héritage. Il est rendu un avec lui, complet en lui, accepté totalement en lui.

C'est la véritable sanctification et justification. Ce n'est pas un processus. Ce n'est pas une œuvre graduelle. Ce n'est pas progressif. Ce n’est pas par nos propres efforts. Le mot est très explicite. Il dit : « ceux qui sont sanctifiés par la foi, et ... sont sanctifiés par la foi qui est en moi ». Il ne dit pas : « qui seront sanctifiés » ou « qui sont en train d’être sanctifiés ». Si telle avait été la doctrine, elle aurait été formulée ainsi.

Il ne fait aucun doute que le croyant grandit dans la connaissance de cette sanctification, dans le sens de sa puissance et de sa valeur, de son influence pratique et de ses résultats qu’elle procure. À mesure que « la vérité » déverse sa lumière divine sur son âme, j’entre dans une compréhension plus profonde de ce qu’implique le fait d’être « mis à part » pour Christ, au milieu de ce monde mauvais. Tout cela est heureusement vrai.

Plus cette vérité sera comprise et illuminée à notre cœur par la lumière de l’Esprit, plus nous expérimenterons clairement que la sanctification n’est pas simplement une œuvre progressive, accomplie en nous par le Saint-Esprit. Mais qu’elle est l’un des résultats de notre union avec Christ, par la foi, par laquelle nous devenons participants de tout ce qu’il est, en un instant.

C’est une œuvre immédiate, complète et éternelle : « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu'on le craigne » (Ecclésiaste 3 v. 14). Qu’il justifie, qu’il sanctifie ou qu’il nous « enlève », cela se fera en un instant, et durera éternellement. Le sceau de l'éternité est apposé sur chaque œuvre de la main de Dieu : « rien ne peut y être ajouté » et, béni soit son nom, « rien ne peut en être retranché ».

Il y a des passages qui présentent le sujet sous un autre aspect et qui peuvent nécessiter un examen plus approfondi. Dans 1 Thessaloniciens 5 v. 2 et 3, l'apôtre prie pour les saints auxquels il s'adresse : « Que le Dieu de paix vous sanctifie tout entiers ; et je prie Dieu que tout votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés irrépréhensibles pour l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ».

Ici, le mot s'applique à une sanctification qui admet des degrés. Les Thessaloniciens avaient, comme tous les croyants, une sanctification parfaite en Christ ; mais quant à la jouissance et à la manifestation pratiques de cette sanctification dans leur vie, elle n'était accomplie qu'en partie, et l'apôtre prie pour qu'ils soient entièrement sanctifiés.

Il est intéressant de remarquer que dans ce passage, il n’est pas question de « la chair ». Notre nature déchue et corrompue est toujours traitée comme une chose irrémédiablement ruinée et morte. Elle a été pesée dans la balance et trouvée insuffisante. Elle a été mesurée selon une règle divine et trouvée insuffisante. Dieu l’a mise de côté. Sa fin est venue devant lui, il l’a condamnée et mise à mort en Jésus-Christ.

Notre chair est crucifiée, impuissante, morte et enterrée avec Christ. Il faudrait un volume pour en apporter les preuves. Devons-nous alors imaginer un instant que le Saint-Esprit soit descendu du ciel dans le but d’exhumer une nature condamnée, crucifiée et enterrée, afin de la sanctifier ?

Il suffit d’énoncer cette idée pour qu’elle soit abandonnée à jamais par quiconque se confie dans l’autorité de l’Écriture. Plus nous étudierons de près la loi, les prophètes, les Psaumes et tout le Nouveau Testament, plus nous verrons de près que la chair est totalement incorrigible. Elle ne sert absolument à rien. L'Esprit ne la sanctifie pas, mais il rend le croyant capable de la mortifier.

On nous dit de « nous dépouiller du vieil homme ». Ce précepte ne nous aurait jamais été donné si l'objet du Saint-Esprit était la sanctification de ce « vieil homme : « … c'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses … » (Éphésiens 4 v. 21 et 22).

Nous espérons que personne ne nous accusera de vouloir abaisser le niveau de sainteté personnelle, ou d’affaiblir les aspirations sincères de l’âme à une croissance dans cette pureté à laquelle tout vrai croyant doit aspirer ardemment. Dieu nous en préserve.

S’il y a une chose que nous désirons encourager en nous-mêmes et chez les autres, c’est une pureté personnelle intense ; un ton élevé de sainteté pratique ; une séparation sincère du mal, sous toutes ses formes. C’est ce que nous désirons ardemment, c’est ce que nous prions, c’est ce que nous désirons développer chaque jour et à chaque instant.

Mais nous sommes pleinement convaincus qu’une superstructure de sainteté véritable et pratique, ne peut jamais être érigée sur une base légale ; c’est pourquoi nous insistons auprès de nos lecteurs sur 1 Corinthiens 1 v. 30. Il est à craindre que beaucoup de ceux qui ont, dans une certaine mesure, abandonné le terrain légal en matière de « justice », s’attardent encore sur ce point pour la « sanctification ».

Nous croyons que c’est l’erreur de milliers de personnes, et nous sommes très désireux de la voir corrigée. Le passage qui nous est présenté corrigerait entièrement cette grave erreur s’il était simplement reçu dans le cœur par la foi.

Tous les chrétiens, murs spirituellement, sont d’accord sur la vérité fondamentale de la « justice sans les œuvres ». Tous admettent librement et pleinement que nous ne pouvons pas, par nos propres efforts, parvenir à la justice devant Dieu. Mais la justice et la sanctification sont placées exactement sur le même terrain dans la Parole de Dieu.

Nous ne pouvons pas plus parvenir à la sanctification qu’à la justice, par nous-même. Nous pouvons essayer, mais tôt ou tard, nous découvrirons que c’est totalement impossible. Notre caractère ne changera pas par nos efforts, mais par l’action de Christ dans notre vie. Nous pouvons faire des vœux, prendre des résolutions, nous faire imposer mille fois les mains ; nous pouvons travailler et lutter ; nous pouvons nourrir l’espoir de faire mieux demain plus qu’aujourd’hui ; en fin de compte, nous serons obligés d’admettre qu’en ce qui concerne la question de la sanctification, nous sommes entièrement sans force. C’est un don de Dieu.

Quel doux soulagement pour celui qui a trébuché sur le chemin de la sainteté personnelle, de découvrir, après des années de luttes infructueuses, que la chose même à laquelle il aspire, est contenue en Christ et est à sa portée en ce moment même. Il s’agit d’une sanctification complète dont il peut jouir tout de suite par la foi, et non par ses œuvres personnelles.

Il se peut qu’un tel homme ait lutté contre ses habitudes, ses péchés, ses convoitises, son caractère, ses passions. Il a fait les efforts les plus laborieux pour soumettre sa chair et grandir en sainteté intérieure, mais hélas ! il a échoué. Il découvre, à sa grande tristesse, qu’il n’est pas saint, et pourtant il lit que « sans la sainteté, nul ne verra le Seigneur » (Hébreux 12 v. 14).

Remarquez que tout chrétien possède toute chose, dès l’instant où il croit en Jésus-Christ, qu’il le sache ou non, qu’il l’expérimente ou non. La sanctification parfaite est aussi pleinement incluse dans le mot « salut », que « la sagesse, la justice ou la rédemption ». Il n’a pas obtenu Christ par ses efforts, mais par la foi ; et lorsqu’il s’est emparé de Christ, il a reçu tout ce qui est en Christ.

Par conséquent, le chrétien n’a qu’à regarder à Jésus, à se confier en lui, à rechercher tous les jours cette lumière par la foi, pour que Christ soumette lui-même par sa victoire ses convoitises, ses passions, son caractère, ses mauvaises habitudes, les circonstances et les influences. Il doit regarder à Jésus pour tout et tout le temps. Il ne peut pas être victorieux sur une seule convoitise, comme il ne peut effacer la totalité de ses péchés, accomplir une justice parfaite ou ressusciter les morts : « Christ est tout et en tous » (1 Corinthiens 15 v. 28).

Le salut est une chaîne d'or qui s'étend d'éternité en éternité, et chaque maillon de cette chaîne représente toutes les vertus de Christ. Tout est la personne de Christ, vivant en nous, du début à la fin de notre marche chrétienne.

Tout cela est aussi simple que possible. La position du croyant est en Christ, et s’il est en Christ pour une chose, il est en Christ pour toutes choses. Je ne suis pas en Christ pour la justice, et en dehors de Christ pour la sanctification. Si je suis redevable envers Christ pour la justice, je suis également redevable envers lui pour la sanctification. J’obtiens tout de suite les deux par la grâce, par la foi, et tout en Christ.

Oui, tout, tout est en Christ. Dès l’instant où le pécheur vient à Christ et croit en lui, il est complètement arraché au vieux terrain de sa vieille nature ; il perd son ancienne position et tout ce qui en découle, et est considéré comme étant en Christ. Dieu ne le voit dorénavant qu’en Christ et comme Christ. Il devient un avec Christ pour toujours : « Tel il est, tels nous sommes dans ce monde » (1 Jean 4 v. 17).

Telle est notre position absolue, la position stable et éternelle du plus faible des bébés de la famille de Dieu. Il n'y a qu'une seule position pour chaque enfant de Dieu, chaque membre de Christ. Leur connaissance, leur expérience, leur puissance, leur don et leur intelligence peuvent varier, mais leur position est une.

Quelle que soit la justice ou la sanctification qu'ils possèdent, ils la doivent entièrement à leur existence en Christ ; par conséquent, s'ils n'ont pas obtenu une sanctification parfaite, ils n'ont pas non plus obtenu une justice parfaite. Mais 1 Corinthiens 1 v. 30 enseigne clairement que Christ « est fait » à la fois l’un et l’autre pour tous les croyants.

Il ne dit pas que nous avons la justice et juste une mesure de sanctification. Nous avons autant d’autorité dans les Écritures pour placer le mot « mesure » avant la justice qu’avant la sanctification. L’Esprit de Dieu ne le place pas avant l’un ou l’autre. Les deux sont parfaits, et nous avons les deux en Christ. Dieu ne fait jamais rien à moitié.

Il n’existe pas de demi-justification. Il n’existe pas non plus de demi-sanctification. L’idée d’un membre de la famille de Dieu, ou du corps de Christ, entièrement justifié, mais seulement à moitié sanctifié, est à la fois opposée à l’Écriture et révoltante pour toutes les sensibilités de la nature divine.

Il n’est pas improbable que la plupart des malentendus qui ont cours en ce qui concerne la sanctification, soient en fait, dus à l’habitude de confondre deux choses qui diffèrent sensiblement, à savoir la position et la marche, ou la position et la condition.

La position du croyant est parfaite, éternelle, immuable, divine. Sa marche est imparfaite, fluctuante et marquée par une infirmité personnelle. Sa position est absolue et inaltérable. Sa condition pratique peut présenter de multiples imperfections, dans la mesure où il est encore dans son corps ; entouré de diverses influences hostiles qui affectent sa condition morale de jour en jour.

Si donc sa position est mesurée par sa marche, sa position par sa condition, ce qu’il est aux yeux de Dieu par ce qu’il est aux yeux de l’homme, le résultat doit être faux. Si je raisonne à partir de ce que je suis en moi-même, au lieu de ce que je suis en Christ, je dois nécessairement arriver à une conclusion erronée.

Nous devrions y prêter attention. Nous avons une grande tendance à raisonner de nous-mêmes vers Dieu, plutôt que de laisser descendre les pensées de Dieu en nous. Nous devrions garder à l'esprit que : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55 v. 8 et 9).

Dieu ne peut penser à son peuple, lui parler et agir envers lui, qu’en fonction de sa position en Christ. Il lui a donné cette position. Il l’a fait tel qu’il est. Il est son ouvrage. Par conséquent, parler d’eux comme étant à moitié justifiés serait un déshonneur jeté sur Dieu ; parler d’eux comme étant à moitié sanctifiés serait exactement la même chose.

Cette suite de pensées nous conduit à une autre preuve biblique, à savoir 1 Corinthiens 6 v. 11. Dans les versets précédents, l'apôtre dresse un tableau effrayant de l'humanité déchue, et il dit clairement aux saints de Corinthe qu'ils avaient été exactement comme cela : « Tels étaient quelques-uns d'entre vous ».

C'est une manière simple de traiter les choses. Il ne s'agit pas de paroles flatteuses, ni de barbouillages avec du mortier non tempéré, ni de dissimulation de la vérité complète, quant à la ruine totale et irrémédiable de notre vieille nature : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu ».

Quel contraste frappant entre les deux côtés du « mais » de l’apôtre. D’un côté, nous avons toute la dégradation morale de la condition humaine ; de l’autre côté, nous avons toute la perfection absolue de la position du croyant devant Dieu.

C’est vraiment un contraste merveilleux ; et il faut se rappeler que l’âme passe, en un clin d’œil, d’un côté à l’autre de ce « mais ». « Tels étaient quelques-uns de vous ; mais vous, vous êtes », maintenant, quelque chose de tout à fait différent. Au moment où ils reçurent l’Évangile de Paul, ils furent « lavés, sanctifiés et justifiés ». Ils étaient dignes du ciel ; et s’ils ne l’avaient pas été, cela aurait été une insulte à l’œuvre divine.

« Purifie tout, tu l'as dit, Seigneur ; un seul soupçon subsistera-t-il ? Ta parole est certaine, et ton œuvre est achevée ! » C'est divinement vrai. Le croyant le plus inexpérimenté est entièrement pur, non pas par une question d'accomplissement, mais par le résultat nécessaire de sa vie en Christ : « Nous sommes en celui qui est vrai » (1 Jean 5 v. 20).

Quelqu'un pourrait-il être en Christ et en même temps n'être qu'à moitié sanctifié ? Assurément non. Il grandira sans aucun doute dans la connaissance et l'expérience de ce qu'est réellement la sanctification. Il entrera dans sa puissance pratique, dans ses effets moraux sur ses habitudes, ses pensées, ses sentiments, ses affections et ses relations.

En un mot, les yeux de son cœur s’ouvriront, et il comprendra et manifestera la puissante influence de la sanctification divine dans toute sa vie, sa conduite et son caractère. Mais alors, il a été aussi complètement sanctifié aux yeux de Dieu, au moment où il s'est lié à Christ par sa nouvelle naissance ; qu'il le sera lorsque viendra le jour de l’enlèvement.

Sa sphère et ses circonstances seront différentes. Ses pieds se tiendront sur le pavé d’or du sanctuaire supérieur, au lieu de se tenir sur le sable aride du désert. Il sera dans un corps de gloire, au lieu d’un corps d’humiliation. Quant à sa position, son acceptation, sa plénitude, sa justification et sa sanctification, tout fut réglé au moment où il crut au nom du Fils unique de Dieu. Tout cela semble découler comme une déduction nécessaire et irréfutable de 1 Corinthiens 6 v. 11.

Il est de la plus haute importance de saisir clairement la distinction entre une vérité, son application pratique, et le résultat d’une vérité. Cette distinction est toujours maintenue dans la Parole de Dieu : « Vous êtes sanctifiés ! » Voici la vérité absolue concernant le croyant, telle qu'elle est vue en Christ, comme le fruit d'une œuvre éternellement parfaite. « Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier » (Éphésiens 5 v. 25 et 26).

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers… » (1 Thessaloniciens 5 v. 23). Nous avons ici l'application pratique de la vérité avec ses résultats dans le croyant. Mais comment cette application est-elle accomplie, comment atteindre un résultat de victoire sur le péché ? Par le Saint-Esprit, vivifiant la Parole écrite. C’est pourquoi nous lisons : « Sanctifie-les par ta vérité » (Jean 17 v. 17). Et encore : « Dieu vous a élus dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité » (2 Thessaloniciens 2 v. 13).

De même, dans Pierre : « Élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit » (1 Pierre 1 v. 2). Le Saint-Esprit poursuit la sanctification pratique du croyant sur la base de l’œuvre accomplie de Christ. La manière dont il le fait réside dans l’application au cœur et à la conscience de la vérité, telle qu’elle est en Jésus.

Il dévoile la vérité, il nous la révèle par sa vie, en illuminant les « yeux de notre cœur » (Éphésiens 1 v. 18) ; quant à notre position parfaite devant Dieu en Christ, et en dynamisant le nouvel homme en nous. Il nous permet de rejeter tout ce qui est incompatible avec cette position parfaite.

Un homme « lavé, sanctifié et justifié » ne doit pas s’adonner à des colères, des désirs ou des passions impies. Il doit « se purifier de toute souillure de la chair et de l’esprit » (2 Corinthiens 7 v. 1). C’est son saint et heureux privilège de rechercher les plus hautes hauteurs de la sainteté personnelle.

Son cœur et ses habitudes doivent être amenés et maintenus sous la puissance de cette grande vérité, selon laquelle, il est parfaitement « lavé, sanctifié et justifié ».

C’est là la véritable sanctification pratique.

Il ne s’agit pas d’une tentative d’amélioration de notre vieille nature, ni d’un effort vain pour reconstruire une ruine irréparable. Non, c’est simplement le Saint-Esprit qui applique au quotidien « la vérité » à notre cœur, et qui permet à l’homme nouveau ensuite, de vivre, de se mouvoir et d’exister dans la sphère à laquelle il appartient.

Bien sûr, il nous faut rechercher ces choses de la manière dont nous rechercherions un trésor inestimable. Il nous faut demander cette lumière à Dieu sans relâche : « C’est une véritable quête ! »

Il y aura alors sans aucun doute des progrès. Il y aura une croissance dans la puissance morale de cette précieuse vérité, une croissance dans la capacité spirituelle de soumettre et de maintenir sous son contrôle tout ce qui appartient à notre vieille nature. L’Esprit appliquera la sainteté de Christ à nos vies afin de nous séparer du mal qui nous entoure.

Tout cela se produira par le ministère bienveillant du Saint-Esprit, qui utilise la Parole de Dieu pour révéler à nos âmes la vérité sur notre position en Christ, et sur la marche à suivre qui correspond à cette position.

Mais il nous faut bien comprendre que l’œuvre du Saint-Esprit, dans la sanctification pratique, jour après jour, est fondée sur le fait que les croyants soient illuminés par Dieu ; et ensuite qu’ils deviennent acteurs dans le fait de vouloir l’intervention de Christ sur toutes les manifestations de leur vieille nature. C’est lui qui combat pour nous, à condition que nous désirions voir disparaître les manifestations de notre chair : « regardez la délivrance que l'Eternel va vous accorder en ce jour ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez plus jamais. L'Eternel combattra pour vous… » (Exode 14 v. 14).

Le Saint-Esprit a pour but de nous conduire dans la connaissance, dans l'expérience et à la démonstration pratique de ce qui était vrai pour nous en Christ, au moment même où nous avons cru. En ce qui concerne cela, il y a un progrès, mais notre position en Christ est éternellement complète dès le commencement.

« Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17 v. 17). Et encore : « Que le Dieu de paix vous sanctifie entièrement » (1 Thessaloniciens 5 v. 23). Dans ces passages, nous avons le grand côté pratique de cette question. Nous voyons ici la sanctification présentée, non seulement comme quelque chose d’absolument et éternellement vrai de nous en Christ ; mais aussi comme une œuvre réalisée en nous, jour après jour et à chaque heure, par le Saint-Esprit, agissant au moyen de la Parole. Considérée sous cet angle, la sanctification est, de toute évidence, une chose progressive.

Je devrais être plus avancé dans la sainteté personnelle en 1861 qu’en 1860. Je devrais, par la grâce, progresser de jour en jour dans la sainteté pratique. Mais qu’est-ce que cela, permettez-moi de vous le demander ?

Qu’est-ce que cela, sinon l’accomplissement en moi de ce qui était vrai pour moi en Christ, au moment même où j’ai cru ? La base sur laquelle le Saint-Esprit poursuit la sainteté ; œuvre subjective dans le croyant est la vérité objective de sa plénitude éternelle en Christ.

Encore une fois : « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12 v. 14). Ici, la sainteté est présentée comme une chose à « poursuivre » – à atteindre par une poursuite fervente – une chose que tout vrai croyant désirera cultiver.

Que le Seigneur nous conduise dans la puissance de ces réalités spirituelles. Qu’elles ne demeurent pas seulement comme des doctrines et des dogmes dans notre intellect, mais qu’elles pénètrent et demeurent dans le cœur par le Saint-Esprit, comme des réalités sacrées et puissamment influentes, qui nous transforment puissamment.

Puissions-nous connaître la puissance sanctifiante de la vérité (Jean 17 v. 17) ; la puissance sanctifiante de la foi (Actes 26 v. 18) ; la puissance sanctifiante du nom de Jésus (1 Corinthiens 1 v. 30 ; 1 Corinthiens 6 v. 11) ; la puissance sanctifiante du Saint-Esprit (1 Pierre 1 v. 2) ; la grâce sanctifiante du Père (Jude 1).

Et maintenant, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, soient honneur et gloire, puissance, majesté et domination, aux siècles des siècles.

Amen.

 

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« L'un des plus grands obstacles à la paix intérieure que les chrétiens rencontrent, est l'habitude de diviser leurs vies en deux domaines, le sacré et le profane. Ces zones sont moralement et spirituellement incompatibles, nous vivons alors une vie divisée au lieu d'une vie unifiée..... »

- Aiden W.Tozer

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