2.La conversion : qu’est-ce que c’est ?
Fondamentaux bibliques.1 - Il est fort à craindre que ce qui est considéré aujourd’hui pour une conversion, ne soit pas du tout une conversion.
Ayant vu jusqu'ici la nécessité absolue de la conversion dans tous les cas, et ayant, dans une certaine mesure, essayé de montrer ce que n'est pas la conversion, il nous faut maintenant rechercher ce qu'elle est. Et ici, il nous faut nous en tenir au véritable enseignement de la Bible. Nous ne pouvons accepter rien de moins, rien de différent, rien de plus. Il est fort à craindre que ce qui est considéré aujourd’hui pour une conversion, ne soit pas du tout une conversion. On publie et on parle de nombreux cas de soi-disant conversions qui ne résistent pas à l’épreuve de la Parole de Dieu. Beaucoup de gens se disent convertis et sont reconnus comme tels, mais ils ne sont que des auditeurs sur un terrain pierreux.
Ce qu'est une conversion.
« Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n'a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute » (Matthieu 13 v. 20 et 21).
Il n’y a pas de profondeur de travail spirituel dans son cœur, pas d’action réelle de la vérité de Dieu sur la conscience, pas de rupture complète avec le monde, pas de véritable renoncement à lui-même.
Il se peut que les sentiments soient façonnés par l’influence humaine, et que certains sentiments évangéliques prennent possession de l’esprit ; mais le « moi » n’est pas jugé ni abandonné. Il y a un attachement au monde et à la vieille nature ; il manque ce sérieux profond et cette réalité authentique qui caractérisent si remarquablement les conversions rapportées dans le Nouveau Testament.
Nous n’avons pas l’intention de rendre compte ici de tous ces cas superficiels ; nous les mentionnons simplement afin que tous ceux qui s’occupent de l’œuvre bénie de l’évangélisation, soient amenés à considérer la question à la lumière des Écritures, et à voir jusqu’à quel point leur propre façon de travailler peut exiger une sainte correction.
Il se peut que notre travail soit trop axé sur l’aspect purement humain. Nous ne laissons pas l’Esprit de Dieu agir. Nous manquons de foi, de puissance et d’efficacité de l’œuvre simple du Christ lui-même. Il se peut que nous fassions trop d’efforts pour agir sur les sentiments, trop d’émotion et de sensation en apportant à la Parole trop d’artifices humains inutiles.
Peut-être aussi, dans notre désir d’obtenir des résultats – un désir qui peut être assez juste en soi – sommes-nous trop prompts à reconnaître et à annoncer comme des cas de conversion, beaucoup de cas qui : hélas ! ne sont qu’éphémères. Tout cela exige notre attention, du discernement. Il est de la plus haute importance que nous laissions l’Esprit de Dieu travailler et montrer – comme il le fera sûrement – le fruit de son travail. Tout ce qu’il fait est bien fait et cela parlera de lui-même en temps voulu.
Il n’est pas nécessaire que nous nous vantions de nos cas de conversion. Tout ce qui est divinement réel brillera à la louange de celui à qui toute louange est due ; et alors l’ouvrier éprouvera sa propre joie profonde et sainte. Il verra les résultats de son travail et y pensera en rendant un hommage adorateur à Christ.
Cela diminuera-t-il notre ardeur ? Au contraire, cela intensifiera considérablement notre ferveur. Nous serons plus ardents à plaider auprès de Dieu en secret, et à plaider auprès de nos semblables en public.
Nous ressentirons plus profondément le sérieux divin de l’œuvre et notre propre insuffisance totale. Nous chérirons toujours la conviction salutaire que l’œuvre doit être de Dieu du début à la fin. Cela nous maintiendra à notre juste place, celle de la dépendance désintéressée de Dieu, qui est l’auteur de toutes les véritables œuvres qui sont faites sur la terre.
Nous serons plus souvent sur nos visages devant le « propitiatoire (le propitiatoire est lieu de manifestation de Dieu. Il symbolise le siège de la présence et du pardon de Dieu) », aussi bien chez nous que dans l’assemblée, en référence à l’œuvre glorieuse de la conversion.
Alors, lorsque les gerbes d’or et les grappes moelleuses apparaîtront, lorsque des cas authentiques de conversion surviendront – des cas qui parlent d’eux-mêmes et portent leurs propres lettres de créance avec eux à tous ceux qui sont capables de juger – alors, en vérité, nos cœurs seront remplis de louanges au Dieu de toute grâce, qui a magnifié le nom de son Fils Jésus-Christ dans le salut des âmes précieuses.
Combien cela vaut-il mieux que d’avoir nos pauvres cœurs gonflés d’orgueil et de suffisance en comptant nos cas de conversion. Combien il est plus agréable et plus sûr de se prosterner devant le trône que de voir nos noms proclamés jusqu’aux extrémités de la terre comme de grands prédicateurs et de merveilleux évangélistes. Aucune comparaison, selon le jugement d’une personne vraiment spirituelle.
La dignité, la réalité et le sérieux de l’œuvre seront réalisés ; le bonheur, la sécurité morale et l’utilité réelle de l’ouvrier seront favorisés ; et la gloire de Dieu sera assurée et maintenue.
Voyons comment tout cela est illustré dans 1 Thessaloniciens 1. « Paul, et Silvain, et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père et en Jésus-Christ le Seigneur : que la grâce et la paix vous soient données ! Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous rappelant sans cesse l'œuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ, devant Dieu notre Père. Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus » (v. 1 à 4).
Comment le savait-il ? Par la preuve claire et incontestable que leur donne leur vie pratique, la seule façon de connaître l’élection de quelqu’un : « notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit Saint, et avec une pleine persuasion ; car vous n'ignorez pas que nous nous sommes montrés ainsi parmi vous, à cause de vous » (v. 5).
L’apôtre était, dans sa vie quotidienne, l’interprète fidèle de l’Évangile qu’il prêchait. Il vivait l’Évangile, il respirait l’Évangile. Il ne leur demandait rien, n’exigeait rien. Il ne leur était pas à charge. Il leur prêchait librement le précieux Évangile de Dieu ; et pour ce faire, il travaillait avec peine et labeur, nuit et jour.
Il était comme une nourrice aimante et tendre, allant et venant parmi eux. Il n’y avait pas chez lui de paroles ronflantes sur lui-même, ni sur sa fonction, ni sur son autorité, ni sur ses dons, ni sur sa prédication, ni sur ses actions merveilleuses en d’autres lieux. Il était l’ouvrier aimant, humble, sans prétention, sérieux et dévoué, dont le travail parlait de lui-même. Toute sa vie, son esprit, son style, son comportement et ses habitudes, étaient en harmonie parfaite avec sa prédication.
Combien il est nécessaire que tous les ouvriers méditent sur ces choses. Nous pouvons être sûrs que la superficialité de notre travail est en grande partie le fruit de la superficialité de l’ouvrier. Où est la puissance ? Où est la démonstration de l’Esprit ? Où est la « grande assurance » ? N’y a-t-il pas un terrible manque de ces choses dans notre prédication ?
Il peut y avoir une grande quantité de paroles fluides, beaucoup d’habileté verbale ; beaucoup de choses qui peuvent chatouiller l’oreille, agir sur l’imagination, éveiller un intérêt temporaire et servir la simple curiosité. Mais oh ! où est la sainte onction, le sérieux vivant, le sérieux profond ? Que vit le prédicateur dans sa vie quotidienne, et dans ses habitudes cachées aux yeux de tous ? Que le Seigneur ravive son œuvre dans le cœur de ses ouvriers, alors nous pourrons nous attendre à davantage de résultats dans l’œuvre.
Avons-nous l’intention d’enseigner que l’œuvre de conversion dépend de l’ouvrier ? Loin de nous cette idée monstrueuse. L’œuvre dépend entièrement et absolument de la puissance du Saint-Esprit, comme le prouve sans l’ombre d’un doute, le chapitre qui se trouve maintenant ouvert devant nous. Il doit toujours être vrai, dans chaque domaine et à chaque étape de l’œuvre, que « ce n’est ni par la force ni par la puissance, mais par mon Esprit, dit le Seigneur » (Zacharie 4 v. 6).
Mais quel genre d’instrument l’Esprit utilise-t-il habituellement ? N’est-ce pas là une question importante pour nous, ouvriers ? Quel genre de vases sont « propres à l’usage du Maître » (2 Timothée 2 v. 21) ? Des vases vides, des vases propres. Sommes-nous comme cela ? Sommes-nous vidés de nous-mêmes ? Sommes-nous guéris de nos déplorables occupations égoïstes et charnelles ? Sommes-nous « purs » ? Avons-nous les mains propres ?
Nos relations, nos voies, nos circonstances sont-elles pures ? Sinon, comment Christ peut-il nous utiliser dans son saint service ? Puissions-nous tous avoir la grâce de peser ces questions en sa présence. Puisse le Seigneur nous réveiller tous, et faire de nous des vases qu’il puisse utiliser pour sa gloire. Nous allons maintenant passer à notre citation. Le passage tout entier est plein de force. Le caractère de l'ouvrier d'une part, et celui de l'ouvrage d'autre part, exigent notre plus sérieuse attention.
« Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint-Esprit, en sorte que vous avez été des modèles pour tous les croyants de la Macédoine et de l'Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement dans la Macédoine et dans l'Achaïe, mais aussi en tout lieu, votre foi en Dieu s'est répandue, de sorte que nous n'avons pas besoin d'en rien dire, car ils nous montrent eux-mêmes de quelle manière nous avons pu entrer chez vous » (1 Thessaloniciens 1).
C’était une œuvre réelle. Elle avait ses propres lettres de noblesse. Elle n’avait rien de vague ou d’insatisfaisant, elle ne nécessitait aucune réserve pour former ou exprimer un jugement à son sujet. Elle était claire, distincte et sans équivoque. Elle portait l’empreinte de la main du Maître.
L’œuvre de conversion était accomplie et les fruits de la conversion suivirent avec une profusion délicieuse. Le témoignage se répandit de tous côtés, de sorte que l’ouvrier n’eut pas besoin de parler de son œuvre. Il n’eut pas besoin de compter et de publier le nombre des conversions à Thessalonique. Tout était divinement réel. C’était une œuvre complète de l’Esprit de Dieu sur laquelle il ne pouvait y avoir d’erreur possible et dont il était superflu de parler.
L’apôtre avait simplement prêché la Parole dans la puissance du Saint-Esprit, avec beaucoup d’assurance. Son témoignage n’était ni vague ni douteux. Aucun besoin de psychologie humaine, d’accompagnement technique profane. Il prêchait comme quelqu’un qui croyait pleinement et qui entrait pleinement dans ce qu’il prêchait. Il ne s’agissait pas d’une simple énonciation fluide de certaines vérités connues et reconnues, ni d’une déclaration tranchée de certaines doctrines stériles. Non ; c’était l’effusion vivante, par le Saint-Esprit, du glorieux Évangile de Dieu, venant d’un cœur qui ressentait profondément chaque parole, et tombant dans des cœurs préparés par l’Esprit de Dieu à le recevoir.
Tel fut le travail à Thessalonique – un travail divin béni tout à fait réel – le fruit authentique de l’Esprit de Dieu. Il ne s’agissait pas d’une simple excitation religieuse, rien de sensationnel, aucune pression excessive, aucune tentative de « susciter un réveil » par des moyens humains. Tout était merveilleusement calme.
L’ouvrier, comme nous le dit Actes 17 : « arriva à Thessalonique, où se trouvait une synagogue des Juifs ; et, selon sa coutume, il entra chez eux, et pendant trois sabbats il discuta avec eux, d’après les Écritures », un raisonnement précieux et puissant. Dieu veuille que nous en ayons davantage parmi nous : « expliquant et affirmant que le Christ devait nécessairement souffrir et ressusciter des morts, et que ce Jésus que je vous annonce est le Christ ».
Quelle simplicité ! Prêcher Jésus à partir des Écritures. Oui, c'est là que réside le grand secret de la prédication de Paul. Il prêchait une personne vivante, avec une puissance vivante, sur l'autorité d'une Parole vivante ; cette prédication était reçue avec une foi vivante, et produisait des fruits vivants dans la vie des convertis.
C'est la prédication que Dieu a ordonnée pour tous, et qu'il utilise. Ce n'est pas un sermon, ni un discours religieux, mais la prédication du Christ par le Saint-Esprit, parlant à travers des hommes qui sont eux-mêmes sous la puissance de ce qu'ils prêchent : « Que Dieu nous accorde davantage de cela ! »
La nature de la conversion.
Les deux derniers versets de notre chapitre (1 Thessaloniciens 1) demandent une attention toute particulière. Ils nous fournissent une déclaration remarquable sur la nature réelle de la conversion. Ils montrent très clairement la profondeur, la clarté, la plénitude et la réalité de l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans ces convertis de Thessalonique.
Il n’y avait pas d’erreur possible. Elle portait ses propres lettres de créance. Ce n’était pas une œuvre fortuite. Elle n’exigeait aucun examen attentif avant de pouvoir être accréditée. C’était une œuvre de Dieu manifeste et indubitable, dont les fruits étaient évidents pour tous : « Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu'il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir » (v. 9 et 10).
Nous avons donc ici une définition divine de la conversion, brève mais complète. C’est un détournement de, et un retour vers. Ils se détournèrent des idoles. Il y a eu une rupture complète avec le passé une fois pour toutes, à leur ancienne vie et à leurs anciennes habitudes ; un abandon total de toutes ces anciennes habitudes, qui régnaient sur leur cœur et commandaient leurs énergies.
Ces chers Thessaloniciens furent amenés à juger, à la lumière de la vérité divine, toute leur vie mondaine ; et non seulement à la juger, mais à l’abandonner sans réserve. Ce n’était pas un travail à moitié fait. Il n’y avait rien de vague ou d’équivoque dans ce travail. C’était une époque marquante dans leur histoire, un grand tournant dans leur carrière morale et pratique. Ce n’était pas un simple changement d’opinion, ni l’acceptation d’un nouvel ensemble de principes, ni une certaine modification de leurs vues intellectuelles.
C’était bien plus que tout cela. C’était la découverte solennelle que toute leur vie passée n’avait été qu’un grand mensonge, un mensonge monstrueux et ténébreux. C’était la véritable conviction de leur cœur. La lumière divine avait pénétré dans leurs âmes, et, par la puissance de cette lumière, ils se jugeaient eux-mêmes et toute leur histoire antérieure. Ils abandonnaient complètement ce monde qui avait jusque-là gouverné les affections de leur cœur ; pas un seul lambeau de ce monde ne devait en être épargné. Ils ont profondément compris qu’il ne peut y avoir de « copinage » avec « l’Égypte ».
Et qu'est-ce qui produisit ce changement merveilleux ? Simplement la Parole de Dieu qui pénétra dans leurs âmes par la puissance du Saint-Esprit. Nous avons fait allusion au récit inspiré de la visite de l'apôtre à Thessalonique. On nous dit qu'il « discuta avec eux d'après les Écritures ». Il chercha à mettre leurs âmes en contact direct avec la Parole vivante et éternelle de Dieu.
Il ne fit aucun effort pour agir sur leurs sentiments, leur imagination ; ou pour les influencer par de la musique ou des attitudes profanes. Tout cela, le bienheureux ouvrier le jugea sans valeur. Il n'avait aucune confiance en elle. Sa confiance était dans la Parole et l'Esprit de Dieu. Il l'assura aux Thessaloniciens de la manière la plus touchante, dans 1 Thessaloniciens 2 v. 13 : « C'est pourquoi, dit-il, nous rendons grâces à Dieu sans cesse de ce qu'en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit aussi efficacement en vous qui croyez ».
C'est là ce que nous pouvons appeler un point vital et capital. La Parole de Dieu est seule dans la main puissante du Saint-Esprit. Elle produisit ces grands résultats dans le cas des Thessaloniciens ; qui remplirent le cœur de l'apôtre d'une action de grâces sincère envers Dieu. Il se réjouit de ce que les Thessaloniciens ne soient pas liés à lui, mais au Dieu vivant lui-même, par le moyen de sa Parole.
C'est un lien impérissable. Il est aussi durable que la Parole qui le forme. La parole de l'homme est aussi périssable que lui-même, mais la Parole du Seigneur dure pour toujours. L'apôtre, en véritable ouvrier, comprenait et ressentait tout cela, d'où sa sainte jalousie, dans tout son ministère, de peur que les âmes auxquelles il prêchait ne s'appuient, d'une manière ou d'une autre, sur lui, au lieu de s'appuyer sur Christ, dont il était le messager et le ministre.
Écoutez ce qu'il dit aux Corinthiens : « Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. J'étais auprès de vous dans la faiblesse, dans la crainte, et dans un grand tremblement. Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 1 à 5).
Nous avons ici le véritable ministère ; « le témoignage de Dieu » et « la démonstration de l’Esprit », la Parole et le Saint-Esprit. Rien d’autre n’a de valeur. Toute influence humaine, tout pouvoir humain et les résultats produits par la sagesse ou l’énergie humaine sont parfaitement sans valeur, ils sont même absolument néfastes.
L’ouvrier est enflé d’orgueil par les résultats apparents de son travail que l’on exalte. Les pauvres âmes qui sont influencées par cette fausse influence sont trompées et conduites dans une position et une profession de foi totalement fausses. En un mot, tout cela est désastreux à l’extrême.
Il n’en est pas de même lorsque la Parole de Dieu, dans sa puissante morale et l’énergie du Saint-Esprit, agissent sur le cœur et la conscience. C’est alors que nous voyons des résultats divins, comme dans le cas des Thessaloniciens.
Alors, il devient évident, sans l’ombre d’un doute, que l’ouvrier n’est pas Paul, ni Apollos, ni Céphas, mais Dieu lui-même. L’œuvre de Dieu se propage et demeure éternellement, à la gloire de son saint nom. L’apôtre n’avait pas besoin de rendre compte et de publier les résultats de son travail à Thessalonique : « Il parlait de lui-même ! »
Cette œuvre était authentique. Elle portait, avec une netteté indubitable, l’empreinte de Dieu, et cela suffisait amplement à Paul ; et c’est amplement suffisant pour tout ouvrier sincère et désintéressé. Paul prêchait la Parole, et cette Parole était apportée aux cœurs des Thessaloniciens par l’énergie vivifiante du Saint-Esprit. Il tomba dans une bonne terre, prit racine et donna du fruit en abondance.
Remarquons maintenant le fruit : « Vous vous êtes détournés des idoles ». Nous avons ici, en un mot, la vie entière de tout homme, femme ou enfant inconverti sur la face de la terre. Tout est enveloppé et nous est présenté en une seule expression : « idoles ». Il n’est en aucun cas nécessaire de se prosterner devant un cep ou une pierre pour être un idolâtre. Tout ce qui prend la place de Christ dans notre cœur est une idole.
Lorsque nous laissons notre cœur aimer, plus que de raison, quelque chose de ce monde, c’est de l’idolâtrie ; et celui qui s’y soumet ainsi est un idolâtre. Telle est la vérité claire et solennelle, si désagréable qu’elle puisse être pour le cœur humain orgueilleux : « Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5 v. 21).
Prenez ce grand péché universel et criant qu’est la « convoitise ». Comment l’apôtre inspiré l’appelle-t-il ? Il l’appelle « idolâtrie ». Combien de cœurs sont commandés par l’argent. Combien d’adorateurs se prosternent devant l’idole de l’or. Qu’est-ce que la convoitise ? Soit le désir d’obtenir davantage, soit l’amour de ce que nous avons.
Nous avons les deux formes dans le Nouveau Testament. Le grec possède un mot pour représenter les deux. Mais qu'il s'agisse du désir de saisir ou celui d'accumuler, dans les deux cas, il s'agit d'idolâtrie.
Pourtant, ces deux choses peuvent être très différentes dans leur développement extérieur. Le premier, c’est-à-dire le désir d’obtenir davantage, peut souvent être associé à une disposition à dépenser. Le second, au contraire, est généralement lié à un esprit intense d’économie excessive.
Prenons par exemple un homme d’une grande capacité commerciale, un véritable génie commercial, entre les mains duquel tout semble prospérer. Il a un véritable enthousiasme pour les affaires, une soif insatiable de gagner de l’argent. Son seul objectif est d’obtenir davantage, d’ajouter mille à mille, de renforcer ses bases commerciales et d’élargir sa sphère. Il vit, prospère et se complaît dans l’atmosphère du commerce.
Il a commencé sa carrière avec quelques sous en poche et s'est élevé à la fière position d'un riche marchand. Il n'est pas avare. Il est aussi prêt à distribuer qu'à obtenir. Il vit somptueusement, reçoit avec une splendide hospitalité, donne généreusement à de nombreux services publics. Il est admiré et respecté par toutes les classes de la société.
Mais il aime à en avoir toujours plus. C'est un homme cupide, un idolâtre. Il est vrai qu'il méprise le pauvre avare qui passe ses nuits à s'occuper de ses sacs d'argent : « en communion étrange avec son or ». Il réjouit son cœur et régale ses yeux de la seule vue de la poussière fascinante, refusant à lui-même et à sa famille les nécessités courantes de la vie ; qui aime accumuler, non pour le dépenser, mais pour économiser.
Ces deux choses sont apparemment très différentes, mais elles se rejoignent sur un point : elles sont toutes deux cupides et toutes deux idolâtres. Les deux mots grecs auxquels nous avons fait allusion dans le texte sont : (pleonexia - le désir d’obtenir davantage) et (philarguria - l’amour de l’argent). Vous pouvez très bien avoir une situation humble, générer de petits revenus, mais être touché par la cupidité et ses convoitises. Écoutons ce que nous dit encore ce même apôtre :
« … j'ai appris à être content de l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette » (Philippiens 4 v. 11 et 12).
La cupidité apparaît aussi dans Colossiens 3 v. 5 : « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie ». La cupidité se trouve dans la terrible catégorie des péchés les plus vils qui souillent les pages de l’histoire humaine.
Cela peut paraître dur et sévère, mais c’est la vérité de Dieu, et nous devons nous incliner devant sa sainte autorité. Il est vrai que rien n’est apparemment plus difficile à faire comprendre à la conscience que le péché d’avarice ; ce péché même que le Saint-Esprit déclare être de l’idolâtrie. Des milliers de personnes pourraient le voir dans le cas du pauvre avare dégradé, mais elles seraient néanmoins choquées par son application à un prince marchand ou à un monsieur sans « histoire ».
C’est une chose de le voir chez les autres, et une tout autre chose de le juger chez nous-mêmes. Le fait est que seule la lumière de la Parole de Dieu, qui brille dans l’âme et pénètre dans chaque recoin de notre être moral, peut nous permettre de détecter le péché odieux de la convoitise.
La poursuite du gain, le désir d’avoir davantage, l’esprit de commerce exalté, la capacité de gagner de l’argent, le désir de réussir, tout cela est si hautement estimé parmi les hommes aujourd’hui, que très peu, comparativement, sont prêts à voir que c’est positivement « une abomination aux yeux de Dieu ».
Le cœur naturel est formé par les pensées des hommes. Il aime, adore et se prosterne devant les objets qu’il trouve dans ce monde ; et chaque cœur a sa propre idole. L’un adore l’or, l’autre le plaisir, l’autre le pouvoir ou la gloire, un autre encore les divertissements. Tout homme non converti est un idolâtre ; et même les hommes convertis ne sont pas à l'abri des influences idolâtres, comme le montre l'avertissement lancé par le vénérable apôtre : « Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5 v. 21).
Lecteur, permettez-nous de vous poser une question claire et précise avant de poursuivre. Êtes-vous converti ? Confessez-vous que vous l’êtes ? Vous présentez-vous comme un chrétien ? Si oui, vous êtes-vous vraiment détourné de toutes vos anciennes idoles ? Avez-vous réellement rompu avec le monde et avec votre ancien « moi » ?
La Parole vivante de Dieu est-elle entrée dans votre cœur et vous a-t-elle amené à juger dans les détails, toute votre vie passée, qu’elle ait été une vie de gaieté et de folie irréfléchie, une vie d’argent, une vie de vices et de méchanceté abominables, ou une vie de simple routine religieuse, une religion sans Christ, sans foi et sans valeur ?
Dites, comment cela va-t-il ? Soyez tout à fait sérieux. Soyez assurés qu’il y a un besoin urgent de sérieux absolu dans cette affaire. Nous ne pouvons pas vous cacher le fait que nous sommes douloureusement conscients du triste manque de décision sérieuse parmi les croyants.
Beaucoup ne se sont pas, avec suffisamment de recherche ou de netteté, « détournés des idoles ». Les vieilles habitudes sont conservées, et même christianisées ; les convoitises et les objets d’autrefois dominent le cœur. Le tempérament, le style, l’esprit et le comportement ne témoignent pas d’une véritable conversion. Nous ressemblons malheureusement trop à notre ancien « moi » ; trop aux gens qui nous entourent sont restés ouvertement mondains.
Tout cela est vraiment terrible. Nous craignons que ce ne soit un triste obstacle au progrès de l’Évangile et au salut des âmes. Notre témoignage est sans force aux oreilles de ceux à qui nous parlons, parce que nous ne semblons pas vraiment croire nous-mêmes ce que nous disons. L’apôtre ne peut pas nous dire ce qu’il disait à ses chers convertis de Thessalonique : « C’est de vous que retentit la parole du Seigneur… de sorte que nous n’avons pas besoin de rien dire » (1 v. 8). Il y a un manque de profondeur, de force et de netteté dans notre conversion. Le changement n’est pas suffisamment apparent et profond.
A suivre...