
6. Tout par grâce
Chap: 9 - Quand le cœur angoissé a accepté le sacrifice de substitution de Christ et a compris cette grande vérité du salut par la foi au Seigneur Jésus, il est souvent profondément troublé par le sentiment de son incapacité à faire le bien.
Il en est beaucoup qui disent en gémissant :
- « Je ne peux rien faire ! »
Ce n’est pas une excuse, c’est l’aveu d’un fardeau qu’ils portent chaque jour. S’ils pouvaient, ils voudraient. Chacun d’eux peut dire, en toute sincérité :
- « J’ai la volonté, mais je ne trouve pas le moyen d’accomplir ce que je voudrais ! »
Hélas ! Je ne peux rien faire !
Ce sentiment semble annuler l’Évangile et lui ôter toute efficacité ? Car, de quelle utilité peut être la nourriture pour un homme affamé s’il ne peut la prendre ? À quoi sert le fleuve d’eau vive s’il est impossible d’y étancher sa soif ? Un médecin peut-il recommander un traitement coûteux au malheureux disposant à peine du nécessaire pour vivre ? Pour un cœur troublé, le simple « Crois et vis » de l’Évangile n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, car le pauvre pécheur qu’il est se retrouve souvent devant une impossibilité.
À ceux qui ont été touchés par la grâce, mais qui sont insuffisamment instruits, il semble qu’il y a là un fossé infranchissable. Le salut du Seigneur Jésus est bien là, devant eux, mais comment y parvenir ? L’âme est sans force, et ne sait que faire. Elle voit bien la ville refuge, mais il lui est impossible d’y entrer. Dans le plan du salut, cette impuissance a-t-elle été prévue ? Oui. L’œuvre de Dieu est parfaite. Elle nous prend au point où nous en sommes et, jusqu’à son achèvement complet, elle ne demande rien de nous.
Quand le bon Samaritain vit le pauvre voyageur gisant, blessé et à moitié mort, il ne lui commanda pas de se lever et de venir vers lui, de monter sur son âne et de se diriger vers l’auberge éloignée. Non. Il le plaça lui-même sur sa monture et le conduisit à l’hôtellerie. Le Seigneur Jésus agit de même avec nous lorsque nous sommes misérables et abattus.
Nous avons vu que Dieu justifie, qu’il déclare justes les pécheurs et qu’il les justifie par le moyen de la foi qu’ils placent dans le sacrifice de Jésus. Nous allons voir maintenant quel est l’état de ces impies lorsque Jésus opère en eux l’œuvre de leur salut.
Plusieurs personnes ne sont pas seulement troublées par leurs péchés mais aussi par leur faiblesse morale. Elles sont absolument sans force pour sortir du bourbier dans lequel elles sont tombées et pour se préserver de chutes dans l’avenir. Non seulement elles s’affligent de ce qu’elles ont fait, mais aussi de ce qu’elles ne peuvent pas faire. Elles se sentent pauvres, abandonnées et sans vie spirituelle. Il peut sembler étrange de dire qu’elles se sentent mortes, et cependant il en est ainsi. À leurs propres yeux, elles sont incapables de tout bien.
Elles ne peuvent avancer sur la route du ciel car leurs os sont brisés : « Tous ces héros de guerre n’ont pas su retrouver la vigueur de leurs mains » (Psaume 76 v. 6). En fait, ces personnes sont absolument sans force.
Heureusement, Dieu nous a manifesté son immense amour : « En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, le Christ est mort pour des pécheurs » (Romains 5 v. 6). Nous voyons donc ici la faiblesse consciente secourue par l’intervention du Seigneur Jésus. Notre faiblesse est extrême.
Il n’est pas écrit : « Quand nous étions relativement faibles ou quand nous n’avions seulement qu’un peu de force, Christ est mort pour nous ! », mais l’affirmation est absolue et sans restriction : « Alors que nous étions sans force ». Nous n’avions aucune force quelconque pour être sauvés. Les paroles du Seigneur sont véridiques : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 v. 5). Je peux encore renchérir sur cette expression en vous rappelant le grand amour dont Dieu nous a aimés.
« Autrefois, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés » (Éphésiens 2 v. 1). Être mort est évidemment beaucoup plus qu’être sans force.
Le seul point sur lequel le pauvre pécheur impuissant doit fixer son esprit est cette affirmation divine : « Christ est mort pour des pécheurs » ; c’est son unique espoir de délivrance. Croyez cela, et votre incapacité s’évanouira. La fable raconte que Midas transformait en or tous les objets qu’il touchait ; de même, dans la réalité, tout ce que la foi touche est transformé. Quand la foi les considère, nos faiblesses et nos impossibilités se changent en bénédictions.
Arrêtons-nous un instant sur quelques manifestations de ce manque de force. Quelqu’un dira :
- « Je n’ai aucun pouvoir pour concentrer toute mon attention et la tenir fixée sur ces questions si solennelles relatives à mon salut. Une très courte prière est presque un trop grand effort pour moi. Il en est ainsi, peut-être à cause de ma faiblesse naturelle, ou parce que dans le passé je me suis laissé aller à une vie légère et dissipée. Il se peut que je me laisse absorber par les choses du monde, de sorte que je ne suis pas apte à comprendre ces hautes pensées qui sont indispensables pour que je sois sauvé ! »
C’est là, en effet, la forme très commune d’une faiblesse causée par le péché. Écoutez-moi ! Vous êtes sans force, et vous n’êtes pas le seul. Combien y en a-t-il qui ne peuvent suivre un enchaînement de pensées logiques ! Ils ne peuvent donc être sauvés ? De nombreuses personnes sont peu instruites ou peu cultivées, et ce serait un bien rude travail pour elles que de sonder des pensées profondes. D’autres sont, par nature, si légères et si frivoles, qu’il leur est impossible de comprendre des pensées d’ordre philosophique ou de longs raisonnements.
Vous n’avez pas à vous désespérer. Ce n’est pas la vigueur de la pensée qui est indispensable au salut, mais une confiance enfantine en Jésus. Tenez-vous-en simplement à ce fait : « Christ est mort pour des pécheurs ». Pour comprendre cette vérité, vous n’avez pas besoin de recherches poussées, de profonds raisonnements ou d’arguments irréfutables.
Cette vérité se conçoit facilement : « Christ est mort pour des pécheurs ». Mettez-vous cela dans l’esprit et restez-en là.
Que ce fait si grand, si glorieux, si généreux se fixe dans votre intelligence, jusqu’à ce qu’il pénètre toutes vos pensées et vous donne de la joie, même quand vous êtes sans force. Le Seigneur Jésus est votre force, votre chant de louange et votre salut.
D’après l’Écriture sainte, c’est un fait révélé qu’au temps marqué, Christ est mort pour des pécheurs, alors qu’ils étaient encore sans force. Peut-être avez-vous déjà entendu ces paroles des centaines de fois, et cependant, jamais vous n’avez encore compris leur signification. Jésus n’est pas mort à cause de notre justice, mais à cause de nos péchés. Il n’est pas venu nous sauver parce que nous en étions dignes, mais parce que, au plus haut degré, nous étions indignes, ruinés, perdus.
Il n’est pas venu sur cette terre attiré par quelque bien que nous aurions pu accomplir, mais uniquement poussé par des motifs tirés des profondeurs de son amour. Au temps marqué, il est mort pour ceux qu’il désigne non comme des justes, mais comme des pécheurs, dont la situation est sans espoir.
Que ce texte de Romains 5 v. 6 soit comme un mets exquis dans votre bouche, jusqu’à ce qu’il pénètre dans votre cœur et remplisse toutes vos pensées. Alors, peu importe si, comme des feuilles d’automne, ces pensées se dispersent aux quatre vents des cieux. Bien des gens qui n’ont jamais brillé par leur instruction, qui n’ont jamais fait preuve de la moindre originalité d’esprit, ont cependant été parfaitement capables de recevoir la doctrine de la croix et, par elle, ont été sauvés. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de vous ?
Un autre s’écriera :
- « Moi, je manque de force surtout parce que je n’arrive pas à me repentir suffisamment ! »
Quelle idée bizarre se font certains hommes de la repentance ! On trouve les idées les plus fantaisistes : un certain nombre de larmes doit être versé, autant de gémissements doivent être poussés, il faut endurer une certaine dose de désespoir, etc.
D’où viennent ces idées absurdes ? L’incrédulité et le désespoir sont des péchés, je ne vois donc pas comment on peut en faire les composantes d’une véritable repentance. Et pourtant, beaucoup les regardent comme devant faire partie de toute vraie expérience chrétienne. Ils sont dans une grande erreur !
Cependant, je les comprends parfaitement car lorsque j’étais encore dans les ténèbres, je concevais les choses de la même manière. Mon désir était de me repentir, mais je pensais ne pas pouvoir le faire ; et pourtant je me repentais continuellement, en vain. Si extraordinaire que cela puisse paraître, je ressentais que j’étais incapable de ressentir quoi que ce soit ! J’avais l’habitude de me dissimuler dans un coin et de sangloter parce que je n’arrivais pas à pleurer. Je ressentais un chagrin amer parce que je ne me sentais pas attristé par mon état de péché !
Quelle confusion se produit en nous quand, dans notre état d’incrédulité, nous commençons à entrevoir notre condition morale ! C’est comme si un aveugle voulait regarder ses propres yeux. Mon cœur se fondait de frayeur parce que j’avais le sentiment qu’il était aussi dur que le diamant. Mon cœur se brisait à la pensée de sa dureté. Maintenant, je peux voir que je possédais la chose même que je pensais ne pas avoir, mais à ce moment-là, je ne savais pas du tout où j’en étais.
Oh ! Combien je désire conduire les autres à la lumière dont je jouis maintenant ! Je voudrais pouvoir dire un mot capable d’abréger le temps de leur égarement. Je voudrais leur dire quelques mots bien simples, en priant l’Esprit saint, le Consolateur de les appliquer lui-même à leurs cœurs (voir Jean 17). Dites-vous bien ceci : l’homme qui se repent sincèrement n’est jamais satisfait de sa repentance.
Nous ne pouvons pas plus nous repentir parfaitement que nous ne pouvons vivre parfaitement. Aussi pures que soient nos larmes, il y restera toujours quelque souillure. Même dans notre plus sincère repentance, il y aura toujours quelque chose d’autre dont nous aurons à nous repentir. Mais écoutez bien ceci : se repentir, c’est changer d’attitude à l’égard du péché, à l’égard de Christ et à l’égard de toutes les choses de Dieu. Cela implique certainement de la tristesse, mais le point important, c’est de détourner son cœur du péché pour le tourner vers Christ.
Si vous avez fait cette conversion, vous possédez l’essence de la vraie repentance, même si l’effroi ou le désespoir n’ont jamais assombri votre esprit de leurs ténèbres. Si vous ne parvenez pas à vous repentir comme vous le désirez, croyez fermement que « Christ est mort pour des pécheurs », cela vous aidera. Pensez-y et repensez-y. Comment pouvez-vous continuer d’avoir un cœur dur, en sachant que Christ, par un amour suprême, est mort pour les pécheurs ? Permettez-moi de vous conseiller de faire le raisonnement suivant :
- « Pécheur comme je le suis, bien que mon cœur d’acier demeure inflexible, bien que je ne verse aucune larme, Christ est cependant mort pour moi. Oh ! que je puisse le croire et sentir le pouvoir de la croix dans mon cœur endurci ! »
Chassez de votre esprit toute autre pensée, et méditez profondément, longuement, sur la splendeur unique de cette manifestation d’amour immérité et incomparable : « Christ est mort pour des pécheurs ». Relisez soigneusement le récit de la mort du Sauveur dans les quatre évangiles. Si quelque chose peut émouvoir votre cœur, ce sera certainement la contemplation des souffrances de Jésus, qu’il a endurées pour ses ennemis. La croix est certainement le bâton miraculeux qui fait jaillir l’eau du rocher le plus dur. Si vous comprenez la pleine signification du sacrifice de Jésus, vous devez vous repentir de vous être constamment opposé à celui dont l’amour envers vous est si grand.
Il est écrit : « Alors ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercé. Ils porteront le deuil pour lui comme on porte le deuil pour un enfant unique ; ils pleureront sur lui tout comme on pleure amèrement pour son fils premier-né » (Zacharie 12 v. 10).
Ce n’est pas en vous repentant que vous verrez Christ, mais c’est la vue de Christ qui vous donnera la repentance. Avec toute votre repentance, vous ne pouvez pas créer un Sauveur, mais le Sauveur fera naître en vous la repentance. En nous attirant à Christ, le Saint-Esprit nous détourne du péché. Au lieu de ne voir que l’effet, remontez à la cause. Détournez les regards de votre repentir pour les fixer sur le Seigneur Jésus, qui a été élevé jusqu’au plus haut des cieux pour donner la repentance.
Un troisième dira :
- « Des pensées horribles me tourmentent. Partout où je vais, des grossièretés me hantent. Souvent, pendant mon travail, des suggestions affreuses me poursuivent. Même dans mon sommeil, je suis troublé par des insinuations mauvaises. Je ne puis me débarrasser de cette tentation terrible ! »
Ami, je comprends ce que vous voulez dire, car bien souvent j’ai été harcelé de la même façon. Il est aussi vain de vouloir se défendre avec une épée contre une nuée de moustiques que d’espérer maîtriser ses propres pensées quand elles sont provoquées par l’esprit du mal. Celui qui est tenté de la sorte, assailli par des suggestions sataniques, ressemble à ce voyageur dont j’ai lu l’histoire : sa tête, ses oreilles et son corps entier devinrent la proie d’abeilles furieuses. Il lui était impossible de les éloigner ou de leur échapper.
Elles le piquèrent au point qu’il fut en danger de mort. Je ne suis donc pas étonné qu’il vous soit absolument impossible de mettre un terme à ces pensées hideuses et abominables que Satan vous suggère. Je vous rappellerai cependant le passage de l’Écriture que nous avons déjà vu : « En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, le Christ est mort pour des pécheurs » (Romains 5 v. 6).
Jésus connaît notre passé comme il connaît notre avenir. Il a vu qu’il nous serait impossible de vaincre le prince de la puissance de l’air ; il a prévu qu’il nous ferait beaucoup souffrir. Mais même alors, bien qu’il se soit parfaitement rendu compte de notre état misérable, « Christ est mort pour les pécheurs ». Que votre foi soit ancrée sur ce fait. Le diable lui-même ne peut pas vous dire que vous n’êtes pas un pécheur ; croyez donc en conséquence que Jésus est mort pour des hommes comme vous.
Souvenez-vous de la manière dont Martin Luther coupait la tête du diable avec sa propre épée :
- « Luther ! » disait Satan au réformateur, « tu es un pécheur ! »
- « Oui ! » répondait Luther, « mais Christ est mort pour sauver les pécheurs ! »
Ainsi Satan fut vaincu par ses propres armes !
Réfugiez-vous dans cette pensée et n’en bougez pas : « Christ est mort pour des pécheurs ». Si vous vous attachez fermement à cette vérité, les pensées néfastes que vous n’avez pas la force de repousser s’en iront d’elles-mêmes, car Satan ne tardera pas à s’apercevoir qu’il n’atteint pas du tout son but en vous harcelant de cette manière.
Ces pensées, si vous les détestez, ne sont pas vôtres. Elles sont des suggestions du diable pour lesquelles il est responsable et non pas vous. Si vous les repoussez, elles ne vous sont pas plus imputables que les vulgarités et les mensonges des vauriens de la rue. C’est par le moyen de ces pensées que le diable voudrait vous plonger dans le désespoir, ou du moins vous empêcher de vous confier au Seigneur Jésus.
À cause de la foule, la pauvre femme malade ne pouvait pas s’approcher de Jésus, et vous êtes dans une situation analogue à cause du nombre et de la violence de ces pensées redoutables. Malgré tout, elle s’avança, et toucha avec sa main le bord du vêtement du Seigneur, et elle fut guérie (Marc 5 v. 24 à 34). Faites de même.
Jésus est mort pour ceux qui se sont rendus coupables de péché et de blasphème, j’ai donc l’assurance qu’il ne repoussera pas ceux qui, involontairement, sont les victimes de mauvaises pensées. Déchargez-vous sur lui de vos pensées comme de toute autre chose et voyez si Jésus n’est pas puissant pour délivrer ! Il peut imposer silence à ces insinuations horribles et infernales ou il peut vous rendre capable de les voir sous leur vrai jour, de sorte qu’elles ne seront plus pour vous une cause de tourment continuel. Il peut et veut vous sauver, et vous donner une parfaite paix. Confiez-vous seulement en lui, pour cela comme pour tout le reste.
Notre prétendue incapacité de croire est bien affligeante. Il en est beaucoup qui, pendant des années, demeurent dans les ténèbres parce qu’ils sont sans force, disent-ils, pour accomplir l’acte qui consiste justement à abandonner toute force propre et à se confier dans la puissance du Seigneur Jésus. C’est en vérité une chose bien particulière que la foi. Il n’est personne qui ait pu trouver le moindre soulagement à ses angoisses en essayant de croire. En ce qui concerne la foi, il ne peut être question d’essai.
Si quelqu’un raconte un fait qui s’est passé aujourd’hui, je ne lui dirai pas que j’essaie de le croire.
Si j’ai confiance dans le narrateur qui m’affirme avoir été témoin de ce fait, j’ajouterai foi à son assertion sur-le-champ. Si je ne suis pas sûr de son honnêteté, naturellement je ne croirai pas son récit. Mais dans tout cela il n’est nullement question d’un essai quelconque. Or quand Dieu déclare que le salut est en Jésus-Christ, il me faut, ou bien le croire tout de suite, ou bien faire de lui un menteur. Assurément, vous n’aurez pas la moindre hésitation quant à la route à suivre dans cette circonstance. Le témoignage de Dieu doit être vrai, et nous sommes contraints de mettre immédiatement notre confiance en Jésus.
Mais peut-être avez-vous essayé de « trop » croire. Eh bien ! Ne visez pas si haut. Contentez-vous seulement d’une foi qui puisse englober cette seule vérité : « En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, le Christ est mort pour des pécheurs ». Il a donné sa vie pour les hommes alors même qu’ils n’avaient pas foi en lui, alors qu’ils étaient incapables de croire en lui. Il est mort pour les hommes, non en leur qualité de croyants, mais en leur qualité de pécheurs. Il vint pour transformer des pécheurs absolument dénués de force, et en faire des croyants et des saints.
Si vous croyez fermement que Jésus est mort pour les pécheurs et si vous vous confiez dans cette vérité, cette foi vous sauve et vous pouvez aller en paix. Si vous remettez votre âme à Jésus qui est mort pour les pécheurs, bien que vous n’ayez pas une foi capable de tout croire, ou de transporter les montagnes, ou de faire des œuvres extraordinaires, vous êtes cependant sauvé.
Ce qui sauve, ce n’est pas une grande foi, mais c’est une foi vraie, et ce n’est pas de la foi que dépend le salut, mais de Christ en qui la foi se confie. Une foi pas plus grosse qu’un grain de semence de moutarde est suffisante pour le salut. Ce qu’il faut surtout considérer, ce n’est pas la mesure, mais la sincérité de la foi. Un homme peut certainement croire ce qu’il sait être vrai, et si vous savez que Jésus est vrai, alors vous pouvez croire en lui.
La mort de Christ à la croix est l’objet de la foi ; elle est aussi, par l’action du Saint-Esprit, ce qui la suscite. Arrêtez-vous un instant et pensez au Sauveur mourant jusqu’à ce que la foi jaillisse spontanément dans votre cœur. Il n’y a aucun endroit comme la crucifixion pour faire naître la confiance.
- « Hélas, dira un autre, mon manque de forces provient de ce que je n’arrive pas à abandonner le péché et je sais qu’il m’est impossible d’aller au ciel avec lui ! »
Je suis heureux que vous sachiez cela car c’est tout à fait vrai. Il est nécessaire que vous vous sépariez du péché, sinon vous ne pourrez pas faire alliance avec Christ.
Telle est la pensée qui, subitement, illumina l’esprit du jeune Bunyan (John Bunyan 1628-1688, écrivain anglais. Son best-seller Le voyage du pèlerin a touché des générations de personnes), quand il s’amusait un dimanche sur la place publique :
- « Veux-tu conserver tes péchés et aller en enfer, ou veux-tu quitter tes péchés et aller au ciel ? »
Il en resta stupéfait.
C’est là une question que tout homme doit se poser car il est impossible de persévérer dans le péché et d’avancer sur le chemin du ciel. Il faut soit abandonner le péché, soit abandonner l’espérance.
Mais vous me répondrez :
- « J’aimerais bien. J’en ai le désir mais je ne trouve pas le moyen d’accomplir ce que je voudrais. Le péché me domine, et je suis absolument sans force ! »
Même si vous êtes sans force, cette parole est toujours vraie : « En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, le Christ est mort pour des pécheurs ». Ne pouvez-vous pas le croire ? Bien que d’autres faits puissent sembler le contredire, voulez-vous le croire ? Dieu l’a dit, donc c’est un fait ; c’est pourquoi, saisissez-le comme votre planche de salut, car c’est là votre unique espérance. Croyez cette vérité, placez votre confiance en Jésus et vous ne tarderez pas à avoir la force de vaincre votre péché. Sinon Satan, « l’homme fort et bien armé », vous maintiendra toujours dans les fers de l’esclavage.
Pour ma part, je n’aurais jamais pu vaincre mon péché. Tous mes efforts restaient vains. Mes inclinations au mal étaient trop fortes pour être dominées. C’est alors que je remis mon âme coupable à Christ, reconnaissant qu’il était mort pour moi.
Je reçus alors une force victorieuse qui me permit de surmonter ma nature pécheresse. Les guerriers d’autrefois prenaient à deux mains leurs immenses épées pour trancher d’un seul coup la tête de leurs ennemis. De la même façon, la doctrine de la croix permet de tuer le péché instantanément. Il n’y a rien de tel que la confiance en l’Ami du pécheur : il est victorieux sur toute puissance mauvaise.
Si Christ est mort pour moi – pécheur sans force – je ne dois pas vivre plus longtemps dans le péché. Mais je dois aimer sincèrement et servir avec zèle celui qui m’a racheté.
Je n’ai plus le droit de traiter légèrement le péché qui a tué mon meilleur Ami. Par amour pour lui, je dois être saint. Comment pourrais-je continuer à vivre dans le péché puisqu’il est mort pour m’en délivrer ?
Considérez quel puissant secours cette certitude vous donne, à vous qui êtes sans force. Vous savez et vous croyez qu’au temps fixé, Christ est mort pour des pécheurs tels que vous. Ne l’avez-vous jamais compris jusqu’à présent ? Il est quelquefois si difficile à nos esprits obscurcis et incrédules de saisir d’une manière intelligible ce qui fait l’essence de l’Évangile !
Après une prédication, il m’est quelquefois arrivé de penser que j’avais annoncé l’Évangile si clairement que rien ne pouvait être plus évident. Et pourtant, je m’apercevais que même les plus intelligents des auditeurs n’avaient pas compris ce que signifiaient ces paroles : « Tournez-vous donc vers moi, et vous serez sauvés » (Ésaïe 45.22).
Les nouveaux convertis ont coutume de dire qu’ils n’ont pas compris l’Évangile jusqu’à un jour précis, et cependant ils l’ont écouté pendant des années. On ne comprend pas l’Évangile, non parce que les explications manquent, mais parce qu’il n’y a pas de révélation personnelle. Cette révélation, le Saint-Esprit se tient tout prêt à la donner et il la donnera à ceux qui la lui demandent. Ce qui est révélé se résumera toujours à ces simples mots : « Christ est mort pour les pécheurs ».
Quelqu’un encore pourrait se lamenter en ces termes :
- « Ma faiblesse provient de ce que je n’arrive pas à être constamment dans les mêmes dispositions. Le dimanche, j’entends la prédication de l’Évangile qui m’impressionne mais la semaine, je suis entouré de mauvaises compagnies et tous mes bons sentiments s’évanouissent. Mes compagnons de travail sont incrédules et ils ont des conversations si abominables que j’en ai la bouche fermée et que je me retrouve accablé ! »
Dieu est à même de secourir, par sa grâce, le coupable qui est réellement sincère.
L’Esprit saint peut chasser la crainte de l’homme. Du lâche, il peut faire un vaillant. Rappelez-vous que vous ne devez pas rester dans cet état. Cela ne ferait que vous rendre vil et méprisable à vos propres yeux. Levez-vous, examinez-vous et demandez-vous si vous avez l’intention de demeurer dans cet état. Voulez-vous rester indéfiniment comme ce lièvre qui ne sait pas s’il doit se tenir immobile ou s’enfuir devant la menace d’un oiseau de proie ? Sachez bien ce que vous voulez. Il ne s’agit pas seulement d’une question spirituelle, mais aussi de la fermeté que l’on doit montrer dans la vie journalière.
Pour plaire à mes amis, vais-je les imiter ? Je serais prêt à faire beaucoup de choses, mais quant à aller en enfer pour leur être agréable, c’est beaucoup plus que ce que je puis me permettre ! On peut agir de telle ou telle façon pour être en bonne harmonie avec ses camarades, mais jamais on ne doit perdre l’amitié de Dieu pour rester en bons termes avec les hommes.
- « Je sais bien tout cela, répondrez-vous, mais je n’arrive pas à reprendre courage. Je n’arrive pas à prendre position. Il m’est impossible de demeurer ferme ! »
Alors, à vous également, je viens présenter ce même texte : « En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, le Christ est mort pour des pécheurs ».
Si Pierre était ici, il dirait :
- « Le Seigneur Jésus est mort pour moi, au moment même de ma plus grande faiblesse lorsque, près d’un feu de bois, les paroles d’une simple servante m’ont amené à mentir et à jurer que je ne connaissais pas le Seigneur ! »
Oui, Jésus est mort pour ceux qui se sont enfuis en l’abandonnant. Emparez-vous donc énergiquement de cette vérité : Christ est mort pour les pécheurs, alors qu’ils étaient encore sans force. C’est le seul moyen de vous débarrasser de votre lâcheté. Que cette pensée pénètre dans votre âme : Christ est mort pour moi, et bientôt, vous serez prêt à mourir pour lui. Croyez qu’il a souffert en votre lieu et place, se substituant à vous, qu’il s’est offert pour vous et a consommé une expiation parfaite, pleinement suffisante. Si vous ajoutez foi à ce fait, vous ne pouvez faire autrement que de dire :
- « Je ne peux pas avoir honte de celui qui est mort pour moi ! »
Une pleine conviction de la réalité de ce fait vous revêtira d’un courage audacieux. Considérez les chrétiens du temps des grandes persécutions. Dans les premiers jours du christianisme, lorsque cette grande pensée de l’immense amour de Christ rayonnait dans toute sa splendeur au milieu de l’Église, non seulement les hommes étaient prêts à mourir pour Christ, mais ils désiraient même souffrir pour lui. Le confessant ouvertement, ils se présentaient par centaines, volontairement, devant les tribunaux des gouverneurs.
Je ne veux pas dire qu’il était sage de leur part de courir au-devant d’une mort cruelle, mais cela prouve ce que j’ai avancé tout à l’heure : qu’un sentiment de l’amour de Jésus nous élève bien au-dessus de toute crainte de ce qu’un homme peut nous faire. Pourquoi ce sentiment n’aurait-il pas le même effet sur vous ?
Puisse-t-il maintenant vous inspirer l’énergique résolution de vous mettre du côté du Seigneur Jésus et de le suivre fidèlement jusqu’à la fin. Que le Saint-Esprit vous aide à faire définitivement ce pas, par la foi au Seigneur Jésus, et tout ira bien désormais.
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