4. Tout par grâce

4. Tout par grâce

Chap: 6 et 7 - Arrêtons-nous un instant sur le sujet grandiose de la grâce de Dieu, source de notre salut : « C’est par sa seule grâce que vous êtes sauvés ».

« Car c’est par sa seule grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi » (Éphésiens 2 v. 8). C’est parce que Dieu est un Dieu de grâce que les pécheurs peuvent être pardonnés, transformés, purifiés et sauvés. Ce n’est pas parce qu’il y a, ou qu’il y aura jamais quelque chose de bon en eux qu’ils sont sauvés, mais c’est à cause de l’amour sans bornes, de la bonté, de la compassion, de la miséricorde et de la grâce infinies de Dieu. Faisons donc une halte auprès de cette source et contemplons le courant limpide de l’eau vive qui coule du trône de Dieu et de l’Agneau.

Par grâce, par la foi.

La grâce de Dieu ! Qui peut mesurer sa largeur ? Qui peut en sonder la profondeur ? Comme tous les autres attributs divins, sa grâce est infinie. Dieu est rempli d’amour, car « Dieu est amour ». L’Éternel est plein de bonté. La bonté sans bornes et l’amour infini constituent la nature de la Divinité. C’est parce que « sa miséricorde dure à toujours » que les hommes ne sont pas détruits et parce que ses compassions ne s’épuisent jamais, que les pécheurs sont attirés à lui pour être pardonnés. Retenez bien ceci sous peine de tomber dans l’erreur. Ne donnez pas plus de valeur à la foi – qui n’est que le canal du salut – qu’à la grâce qui est la source d’où la foi elle-même jaillit. La foi est l’œuvre de la grâce de Dieu en nous.

Nul homme ne peut dire que Jésus-Christ est Seigneur si ce n’est par le Saint-Esprit. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6 v. 44). Dans ce passage, nous voyons que la foi, qui consiste à venir à Christ, a pour origine l’appel du Père. La grâce est la cause du salut, et la foi, bien qu’essentielle n’est, pour ainsi dire, qu’une pièce importante du mécanisme dont la grâce se sert.

Vous êtes sauvés par le moyen de la foi, mais le salut est par grâce. Que ces paroles sonnent haut et fort : vous êtes sauvés par grâce. Quelle bonne nouvelle pour des pécheurs indignes ! La foi peut être comparée à un canal ou à un conduit. La grâce est la source et le courant, la foi est l’aqueduc dans lequel le torrent de la miséricorde de Dieu coule pour rafraîchir l’être assoiffé. Quel malheur quand l’aqueduc est rompu !

C’est un bien triste spectacle que de voir aux environs de Rome de nombreux aqueducs à la structure grandiose, qui ne transportent plus d’eau dans la grande cité, parce que les arches en sont brisées et que ces merveilles d’architecture sont en ruines. Il faut que l’aqueduc soit intact pour conduire le courant d’eau. De même, il faut que la foi soit sincère et pure, allant droit à Dieu, et provenant directement de lui pour être un canal de grâce pour notre être intérieur.

Cependant, je vous rappelle que la foi est seulement le canal et non la source, et nous ne devons pas la considérer comme plus importante que la source elle-même : la grâce de Dieu. Ne mettez jamais votre foi au-dessus de Christ, et ne la considérez jamais comme étant, par elle-même, la source de votre salut. C’est en « ayant les regards sur Jésus » que nous vivons et non pas en regardant à notre propre foi.

Toutes choses sont possibles par la foi. Cependant, la puissance n’est pas dans la foi, mais dans le Dieu en qui la foi se confie. La grâce est la locomotive, et la foi est la chaîne par laquelle le wagon qu’est l’âme est rattaché au puissant moteur. La justice de la foi ne consiste pas dans l’excellence morale de cette foi, mais dans la justice de Jésus-Christ dont la foi s’empare et qu’elle s’approprie. La paix intérieure ne découle pas de la contemplation de notre propre foi, mais elle provient de celui qui est notre paix.

Vous voyez que la faiblesse de votre foi ne sera pas la cause de votre perdition éternelle. Une main tremblante peut recevoir un joyau précieux. Le salut de Dieu peut nous être donné lors même que notre foi ne serait pas plus grosse qu’un grain de semence de moutarde.

Ce n’est pas dans notre foi que réside la puissance, mais dans la grâce de Dieu. De même que d’importants messages peuvent être envoyés par le moyen d’un fil téléphonique très mince, de même le témoignage du Saint-Esprit, qui donne la paix, peut parvenir au cœur par le moyen d’une foi mince comme un fil qui semble presque incapable de supporter son propre poids.

Pensez beaucoup plus à celui auquel vous regardez qu’à votre regard lui-même. Vous devez oublier votre regard pour ne considérer que le Seigneur Jésus et la grâce de Dieu qui vous est manifestée en lui.

Qu’est-ce que la foi ?

Qu’est-ce donc que cette foi dont il est dit : « Car c’est par sa seule grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi » (Éphésiens 2 v. 8) ? Les définitions de la foi ne manquent certes pas, mais presque toutes celles que j’ai rencontrées m’ont rendu le sujet plus difficile à comprendre qu’auparavant. Plus nous cherchons à expliquer la foi, plus cette notion nous échappe. La foi est une chose extrêmement simple et la difficulté de son explication provient sans doute de sa grande simplicité.

Qu’est-ce donc que la foi ? C’est le produit de trois facteurs : connaître, croire et faire confiance.

La connaissance vient en premier : « Et comment croiront-ils en lui s’ils ne l’ont pas entendu ? » (Romains 10 v. 14). Pour ajouter foi à un fait, il faut nécessairement que j’en aie entendu parler. « Donc, la foi naît du message que l’on entend » (v. 17). Nous devons tout d’abord entendre afin que nous puissions connaître ce qui doit être cru : « C’est pourquoi ceux qui te connaissent ont placé leur confiance en toi » (Psaume 9 v. 11). Une mesure de connaissance est donc absolument nécessaire à la foi, de là l’importance de la connaissance : « Tendez l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez » (Ésaïe 55 v. 3). Telles étaient les paroles des anciens prophètes et telles sont encore les paroles de l’Évangile.

Étudiez les Écritures et apprenez ce que le Saint-Esprit enseigne au sujet de Christ et du salut. Cherchez à connaître Dieu : « Car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent » (Hébreux 11 v. 6). Apprenez aussi à connaître Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes. Uni à nous par sa nature humaine, il est cependant un avec le Père, de telle sorte qu’il peut remplir l’office de médiateur entre Dieu et l’homme. Il peut les unir l’un à l’autre, étant, pour ainsi dire, le chaînon vivant reliant le pécheur au Juge de toute la terre.

Faites tous vos efforts pour connaître de plus en plus le Seigneur Jésus. Appliquez-vous spécialement à étudier la doctrine du sacrifice de Jésus-Christ, car le fait principal, sur lequel la foi qui sauve s’appuie surtout, est celui-ci : « En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation » (2 Corinthiens 5 v. 19).

Reconnaissez ceci : « Le Christ nous a libérés de la malédiction que la Loi faisait peser sur nous en prenant la malédiction sur lui, à notre place. En effet, il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au gibet » (Galates 3 v. 13).

Abreuvez-vous à longs traits de la doctrine de l’œuvre de Christ comme votre substitut ; c’est la doctrine la plus consolante qui ait été donnée aux fils des hommes coupables. En effet : « Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu » (2 Corinthiens 5 v. 21). Le premier degré de la foi, c’est donc la connaissance.

Faites un pas de plus en croyant que ces choses sont vraies. L’âme croit que Dieu existe, et qu’il écoute les supplications des cœurs droits ; elle croit que l’Évangile est de Dieu, que la justification par la foi est la grande vérité que Dieu, par son Esprit, a révélée dans les derniers temps, beaucoup plus clairement qu’auparavant. Le cœur croit que Jésus est réellement et véritablement notre Dieu et Sauveur, le Rédempteur de l’humanité, le Prophète, le Sacrificateur et le Roi de son peuple. Toutes ces choses sont reçues comme des vérités certaines et indubitables.

Mon désir est que vous ne tardiez pas à arriver à ce degré de foi. Croyez fermement que « le sacrifice de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 v. 7) ; que ce sacrifice est suffisant et pleinement accepté de Dieu en faveur du pécheur, de sorte que celui qui croit en Jésus n’est pas condamné. Croyez ces vérités comme vous croyez d’autres vérités, car la seule différence entre la foi religieuse et la foi qui sauve consiste surtout dans les choses qui en sont les objets. Croyez le témoignage de Dieu absolument comme vous croyez le témoignage de votre propre père ou de votre ami.

« Nous acceptons le témoignage des hommes ; mais le témoignage de Dieu est bien supérieur et ce témoignage, c’est celui que Dieu rend à son Fils » (1 Jean 5 v. 9).

Jusqu’ici, vous avez progressé vers la foi, cependant il vous faut un élément de plus pour la rendre parfaite : c’est la confiance. Abandonnez-vous au Dieu plein d’amour ; placez votre espérance dans l’Évangile de grâce. Confiez votre être entier au Sauveur mort et vivant pour vous. Soyez purifié de vos péchés grâce à son sacrifice de substitution. Acceptez sa justice parfaite, et tout est bien. La confiance est la sève de la foi ; sans elle, il n’y a pas de foi qui sauve.

La confiance exprime aussi l’idée de se reposer, de se fonder sur quelque chose. Reposez-vous sur Christ, appuyez-vous sur lui de tout votre poids. Livrez-vous à Jésus, remettez-vous à lui, reposez-vous sur lui. Cela fait, vous possédez la foi qui sauve.

Puisqu’elle suppose la connaissance, la foi n’est donc pas un acte aveugle. Elle ne peut pas être non plus un objet de spéculations métaphysiques, car la foi s’appuie sur des faits dont elle est assurée. Ce n’est pas une chose vague, impraticable, car la foi se confie à la vérité de la révélation et y risque sa destinée. Voici une première explication de ce qu’est la foi.

J’aimerais la clarifier davantage : la foi, c’est croire que Christ est bien en réalité ce qu’il prétend être, qu’il fera ce qu’il a promis de faire et c’est, en conséquence, s’attendre à ce qu’il le fasse.

Les Écritures parlent de Jésus-Christ comme étant Dieu, Dieu manifesté en chair, comme étant absolument parfait, comme s’étant offert pour nous en sacrifice pour le péché, comme ayant porté nos péchés en son corps sur la croix. L’Écriture parle de lui comme ayant mis un terme aux transgressions, anéanti le péché et introduit dans le monde la justice éternelle. Les Écritures ajoutent ceci : il est ressuscité des morts, il est « toujours vivant pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu » (Hébreux 7 v. 25). Il est monté dans la gloire, il a pris possession du ciel en faveur de son peuple, il reviendra bientôt pour enlever ses rachetés et « il jugera le monde entier en toute justice » (Actes 17 v. 31).

Nous devons croire fermement qu’il en est bien ainsi, car c’est là le témoignage du Père lorsqu’il a dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie. Écoutez-le ! » (Matthieu 17 v. 5). Tel est également le témoignage du Saint-Esprit, car le Saint-Esprit a rendu témoignage à Jésus de deux façons différentes : d’une part par les écrits inspirés et par divers miracles, d’autre part par son œuvre dans les cœurs des hommes. Nous devons croire à la véracité de ces témoignages.

La foi croit aussi que Christ fera ce qu’il a promis de faire : puisqu’il s’est engagé à ne rejeter aucun de ceux qui viendraient à lui, il est certain qu’il ne nous rejettera pas si nous allons à lui. La foi croit que Jésus a dit : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4 v. 14) ; cela est vrai. Si nous acceptons cette eau de Christ, elle sera en nous et jaillira de nous en torrents de vie. Quoi que ce soit que Christ ait promis de faire, il le fera, et nous devons avoir foi en lui. Nous recevons de lui notre pardon, notre justification, notre protection et notre gloire éternelle, conformément à ses promesses à l’égard de ceux qui croient en lui.

Mais il faut faire un pas de plus : Jésus est ce qu’il dit être, Jésus accomplira ce qu’il a promis ; c’est pourquoi chacun de nous doit se fier à lui en disant :

  • « Il sera pour moi ce qu’il a dit qu’il serait, il fera à mon égard ce qu’il a promis de faire. Je me remets donc entre les mains de celui qui a été établi comme Sauveur, afin qu’il me sauve. Je m’appuie sur ses promesses, sachant qu’il agira en tout point comme il l’a dit ! »

Telle est la foi qui sauve, et celui qui la possède a la vie éternelle. Quels que soient ses dangers et ses difficultés, quelles que soient ses ténèbres et son découragement, quelles que soient ses infirmités et ses souillures, celui qui croit ainsi en Jésus-Christ n’est pas condamné et ne viendra jamais en jugement.

J’espère que cette explication vous sera de quelque utilité ! J’ai la confiance que le Saint-Esprit peut s’en servir pour vous faire entrer immédiatement dans une paix complète : « Ne crains pas, crois seulement » (Marc 5 v. 36). Aie confiance et demeure en repos. Si vous comprenez maintenant ce qui doit être fait, ne vous contentez pas de cette explication, agissez en conséquence.

Mieux vaut la plus petite foi immédiatement agissante, que le plus magnifique idéal de foi qui reste dans le domaine du raisonnement. Le grand enjeu, c’est de croire au Seigneur Jésus tout de suite.

Qu’importent les distinctions et les définitions ! Un homme affamé mange, bien qu’il ne connaisse pas la composition de sa nourriture, l’anatomie de la bouche, ni les procédés de la digestion : il vit parce qu’il mange. Un autre connaîtra parfaitement le mécanisme de la nutrition, mais s’il ne mange pas, il mourra certainement malgré toutes ses connaissances.

Il n’y a aucun doute qu’en ce moment même, il y a beaucoup de gens en enfer qui ont parfaitement compris la doctrine de la foi, mais qui n’ont pas cru. D’un autre côté, pas un de ceux qui se sont confiés au Seigneur Jésus n’a été rejeté, même si certains n’ont jamais été capables de définir leur foi de façon intelligible.

Recevez dans votre cœur le Seigneur Jésus et vous vivrez éternellement : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jean 6 v. 47).

 

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« Le péché n'a plus ni droits, ni domination sur moi ; j'en suis affranchi, et par là même je ne suis plus obligé de pécher. Si le croyant pèche encore, c'est parce qu'il n'use pas du privilège de vivre comme quelqu'un qui est mort au péché. »

- Andrew Murray

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