7. Avec Dieu  dans le désert

7. Avec Dieu dans le désert

Chap: 4 - Contestation et combats - En Exode 16, les cailles et la manne ont été la manifestation pleine de grâce de la sollicitude de Dieu pour répondre aux besoins de son peuple pendant la période de son pèlerinage.

Nous voyons ensuite, au chapitre 17, le peuple poursuivre sa marche. De nouvelles difficultés et épreuves surgissent. Pourtant, il est remarquable que l’avant-dernier verset du chapitre 16, nous amène pratiquement à la fin des quarante ans de la traversée du désert : « Et les fils d’Israël mangèrent la manne quarante ans, jusqu’à ce qu’ils entrèrent dans un pays habité ; ils mangèrent la manne jusqu’à leur arrivée à la frontière du pays de Canaan » (Exode 16 v. 35).

La manne, ce « pain des cieux », ce « blé des cieux » (Psaume 105 v. 40 ; 78 v. 24), était si excellente qu’elle a parfaitement suffi à la conservation du peuple pendant la longue période de quarante ans : « Et tu leur donnas ton bon Esprit pour les rendre intelligents, et tu ne refusas pas ta manne à leur bouche, et tu leur donnas de l’eau pour leur soif. Et tu les entretins quarante ans dans le désert : ils ne manquèrent de rien ; leurs vêtements ne s’usèrent point, et leurs pieds n’enflèrent point » (Néhémie 9 v. 20 et 21).

Le chapitre 17 de l’Exode nous ramène aux premiers jours et semaines du pèlerinage. Le Saint-Esprit place deux sujets devant nos cœurs dans ce passage : la contestation des fils d’Israël à Rephidim et leur combat contre Amalek. Ces deux épisodes ont beaucoup à nous apprendre pour notre marche dans ce monde.

Tenter Dieu.

Avant d’arriver à Rephidim, les Israélites avaient campé à Dophka et à Alush (Nombres 33 v. 12 et 13). Mais au commandement de l’Éternel, ils étaient partis du désert de Sin.

« Et ils campèrent à Rephidim ; et il n’y avait point d’eau à boire pour le peuple. Et le peuple contesta avec Moïse, et ils dirent : Donnez-nous de l’eau pour que nous buvions. Et Moïse leur dit : Pourquoi contestez-vous avec moi ? Pourquoi tentez-vous l’Éternel ? Et là, le peuple eut soif d’eau ; et le peuple murmura contre Moïse, et dit : Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte, pour nous faire mourir de soif, moi, et mes enfants, et mon bétail ? » (Exode 17 v. 1-3).

De nouveau le peuple murmure : « Génération ingrate, têtue ! » est-on tenté de dire. Mais ne voyons-nous pas notre propre image dans le comportement incrédule des fils d’Israël ? N’avons-nous pas bien souvent fait, comme eux, l’expérience des soins miséricordieux de notre Dieu ? Ne nous a-t-il pas aussi prouvé à de nombreuses reprises sa fidélité et son amour, et réconfortés par la « manne » céleste ?

Au milieu des expériences humiliantes du « désert », notre Dieu plein d’amour ne nous a-t-il pas déjà maintes fois rafraîchis et réjouis par les fleuves débordants de sa grâce ? N’avions-nous pas appris à chanter et à dire : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien » ? En tout cas, nous l’avions cru.

Mais ensuite, Dieu a permis une nouvelle mise à l’épreuve. Une circonstance imprévue a surgi, qui a exercé notre foi d’une manière semblable ou nouvelle. Et quel a été le résultat ? Lui avons-nous fait confiance, sachant qu’il ferait encore toute chose bien ? Ou le vieux cœur d’incrédulité avec tous ses doutes concernant la bonté de Dieu s’est-il immédiatement manifesté ? Dieu sait, chers amis, et nous savons, ce qui est souvent arrivé : nous nous sommes conduits exactement comme le peuple d’Israël autrefois.

Dieu avait en fait donné à ce peuple toutes les raisons de lui faire confiance. Avec une puissance et une grâce merveilleuses, il les avait délivrés de la servitude d’Égypte et les avait amenés « à lui » (Exode 19 v. 4). Et n’avaient-ils pas expérimenté, tant dans le désert de Shur (chap. 15) que dans celui de Sin (chap. 16), la grâce avec laquelle l’Éternel avait répondu à leurs besoins et leur avait donné de l’eau, de la chair et du pain en abondance ?

Et maintenant qu’ils partaient du désert de Sin, et qu’à Rephidim, ils ne trouvaient de nouveau pas d’eau à boire pour le peuple, que se passa-t-il ? Est-ce que tout ce que Dieu avait fait pour eux était oublié ? Une prière est-elle montée sur leurs lèvres pour demander à leur Rédempteur du secours dans leur détresse ? Ah ! non, ils contestèrent plutôt avec Moïse et tentèrent l’Éternel. Si nous ne connaissions pas nos propres cœurs trompeurs, la conduite des fils d’Israël nous ferait branler la tête.

Nous avons déjà relevé, au chapitre 16 (v. 7 et 8), que les murmures des Israélites contre Moïse s’adressaient en fait à Dieu lui-même. Aussi Moïse dit-il ici au peuple : « Pourquoi contestez-vous avec moi ? Pourquoi tentez-vous l’Éternel ? » Puisque Dieu leur avait donné ce conducteur, contester avec lui signifiait tenter l’Éternel.

Combien il est nécessaire que nous nous en souvenions. Nous parlons souvent avec tant de légèreté contre les serviteurs du Seigneur, qu’il nous a donnés pour notre bénédiction (Éphésiens 4 v. 11 à 13). Sommes-nous conscients, que nous nous en prenons alors directement à Lui ? La plupart du temps, nous ne connaissons pas les faits et leur contexte, ni si ce que nous entendons est véridique.

Malgré cela, nous osons porter un jugement sur l’un ou l’autre des serviteurs du Seigneur. Ils sont évidemment eux-aussi loin d’être infaillibles et peuvent même tomber dans maints excès, même dans de graves péchés. Mais gardons-nous de transformer en généralité un cas particulier, inhabituel et rare. Cela manifesterait une mauvaise disposition de notre part.

Revenons-en aux murmures des fils d’Israël contre Dieu : La méfiance à l’égard de Dieu représente un véritable péché. Il ne s’agit pas seulement d’une sorte de « faute légère », dans laquelle nous pourrions bien tomber aussi une fois.

Nous réalisons tous certainement trop peu la gravité du péché que nous commettons quand nous témoignons de la méfiance envers notre Dieu et Père, quand nous nous demandons s’il nous aidera dans nos difficultés et satisfera nos besoins dans le chemin au travers de ce monde.

Par la rédemption, il nous a introduits dans ce « désert » et il s’est chargé de nous y conduire. Et même si nous, ses enfants, devions suivre un chemin de volonté propre, il ne nous abandonnera pas. Il nous disciplinera certainement, mais il ne nous laissera pas ni ne nous abandonnera. Se demander avec doute s’il est « pour nous » ou non signifie le tenter, et c’est un péché.

Lorsque le Seigneur Jésus fut tenté par le diable dans le désert, le tentateur voulut l’amener à s’exposer à un risque, pour voir si Dieu était vraiment aussi bon qu’il disait l’être : « Mets donc une fois sa parole à l’épreuve, et jette-toi du faîte du temple en bas pour vérifier s’il tiendra aussi sa promesse dans un tel cas ! »

Si le Seigneur l’avait écouté, ce qui était impossible, la véracité et la bonté de Dieu auraient été mises en doute. Aussi répond-il également par un « Il est encore écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Matthieu 4 v. 7). N’ayons jamais la pensée de soumettre en quelque sorte la fidélité de Dieu à un test, pour voir s’il exécute ce qu’il a dit ! Nous le tenterions.

Toutefois, tenter Dieu peut revêtir une autre forme : qu’on n’éprouve pas seulement la véracité de Dieu et celle de sa Parole en général, mais qu’on mette en question cette vérité particulière : est-il encore au milieu de son peuple ou non ? Nous trouvons cela au verset 7, qui termine la première section de notre chapitre :

« Et il appela le nom du lieu Massa et Meriba, à cause de la contestation des fils d’Israël, et parce qu’ils avaient tenté l’Éternel, en disant : L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? » (v. 7).

Le péché particulier des fils d’Israël a été de prendre ce nouveau manque d’eau comme prétexte pour demander si Dieu était vraiment encore au milieu d’eux. Leur effronterie avait ceci d’effroyable, qu’ils mettaient purement et simplement en doute la présence de Dieu au milieu d’eux : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? »

Paroles téméraires ! Depuis leur sortie d’Égypte, Dieu ne les avait-il pas conduits d’une main sûre à travers le désert, le jour par une colonne de nuée et la nuit par une colonne de feu ? Les aurait-il abandonnés maintenant ? Mais leurs paroles obstinées correspondaient d’une manière humiliante à leur conduite. Car s’ils avaient retenu par la foi la vérité que Dieu demeurait au milieu d’eux, ils ne se seraient jamais laissé entraîner à de tels murmures et contestations contre lui.

Nous est-il difficile de reconnaître dans l’attitude inconvenante des fils d’Israël la racine de nombreuses, sinon de toutes les défaillances qui surgissent parmi le peuple de Dieu aujourd’hui ? Sommes-nous par exemple vraiment encore pleinement persuadés que le Seigneur Jésus est au milieu de ceux qui sont assemblés à son nom (Matthieu 18 v. 20) ?

Nous ne voulons pas examiner ici la condition nécessaire pour être assemblés à son nom. Nous l’avons fait en détail ailleurs. Mais quand nous professons l’être, demandons-nous si nous sommes encore convaincus de la présence personnelle du Seigneur Jésus dans nos réunions. Si par infidélité et incrédulité, nous n’avons plus cette conviction, nous avons perdu l’essentiel : le vrai centre. La porte est alors grande ouverte à toute forme de désordre, de péché même.

Dans l’histoire du début de l’Église, lorsque pour la première fois du péché s’est manifesté dans l’Assemblée de Dieu (Actes 5), Ananias et Saphira avaient aussi perdu la conscience de la présence de Dieu dans le rassemblement. Ils avaient mis de côté une partie du produit de la vente et n’avaient déposé que l’autre aux pieds des apôtres, laissant entendre qu’il s’agissait de la somme complète. C’était une tromperie.

Mais ils avaient menti non pas aux apôtres, ni aux croyants, mais au Saint-Esprit, et donc à Dieu. Voilà ce qui rend leur péché si grave. Ils avaient complètement oublié que Dieu était venu sur la terre dans la personne du Saint-Esprit et qu’il habitait maintenant ici-bas dans sa maison. Ananias n’a pas tenu compte de sa sainte présence dans l’Assemblée.

En règle générale, l’origine de tous nos manquements réside dans le fait que nous ne percevons plus ce que Dieu a établi dans sa grâce comme des réalités. Les mettre en doute ou simplement les perdre peu à peu de vue, parce que pour nous d’autres choses sont plus importantes, nous place sur un chemin qui ne peut que descendre.

Aussi, permettez-moi de formuler ma question différemment : Croyons-nous vraiment que Dieu habite dans son Assemblée (1 Corinthiens 3 v. 9 à 16) ; et aussi dans le corps de chaque croyant individuellement (1 Corinthiens 6 v. 17 à 19) ? Des changements profonds ne se produiraient-ils pas dans notre comportement, si nous étions véritablement convaincus de ces réalités ?

Ananias et Saphira avaient tenté l’Esprit du Seigneur (Actes 5 v. 9) ; ils avaient éprouvé Dieu pour voir jusqu’où ils pouvaient aller ; ils avaient en quelque sorte mis Dieu au défi : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? »

Un tel non-respect, une telle mise en question de la présence de Dieu dans son Assemblée caractérisent aussi notre époque d’une manière alarmante. Toutefois, nous ne voulons pas terminer cette partie concernant le fait de tenter Dieu, sans avoir encore une fois attiré l’attention sur la patience et la bonté merveilleuses de Dieu. Cela nous amène d’ailleurs au passage qui suit.

Lorsque les Lévites évoquent les jours passés, dans la prière qu’ils adressent à leur Dieu au temps de Néhémie (Néhémie 9), ils rappellent eux-aussi un épisode particulièrement sombre de l’histoire du peuple rebelle. Ils louent le « Dieu de pardons » et reconnaissent : « Mais toi, tu es un Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté, et tu ne les as point abandonnés. Même quand ils se firent un veau de fonte, et dirent : C’est ici ton dieu qui t’a fait monter d’Égypte, et qu’ils te firent de grands outrages, toi, dans tes grandes compassions, tu ne les abandonnas point dans le désert » (v. 17 à 19).

Retenons fermement par la foi, bien-aimés, que Dieu ne nous abandonnera jamais pendant la traversée du désert, quelles que soient les difficultés par lesquelles il nous fait passer !

Le rocher frappé.

« Et Moïse cria à l’Éternel, disant : Que ferai-je à ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront. Et l’Éternel dit à Moïse : passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël ; et prends dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et va. Voici, je me tiens là devant toi, sur le rocher, en Horeb ; et tu frapperas le rocher, et il en sortira des eaux, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi devant les yeux des anciens d’Israël » (Exode 17 v. 4 à 6).

Malgré la contestation du peuple contre lui, Dieu, dans sa grâce, indique à Moïse un moyen par lequel les fils d’Israël obtiendraient l’eau dont ils avaient un besoin si pressant. Quelle bonté admirable ! Nous n’entendons pas la moindre parole d’indignation de sa part à l’égard du peuple obstiné.

Toute sa manière d’agir porte l’empreinte d’une grâce parfaite. Souvenons-nous que le peuple n’était alors pas encore sous la loi du Sinaï, mais que le principe de la grâce de Dieu caractérisait cette première étape de la traversée du désert. Plus les Israélites murmuraient, plus Dieu manifestait richement les merveilles de sa grâce : « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Romains 5 v. 20).

La verge de Moïse.

Moïse devait prendre sa verge avec laquelle il avait frappé le fleuve d’Égypte et en frapper maintenant le rocher. La verge de Moïse parle de la puissance et de l’autorité de Dieu, exercée en jugement. En cela elle se distingue clairement de la verge d’Aaron, qui avait bourgeonné, poussé des boutons et produit des fruits (Nombres 17 v. 8). Cette verge-là est un symbole de la grâce de Dieu par le moyen de la sacrificature, la grâce sacerdotale donc.

Cela nous amène à une brève comparaison entre notre passage en Exode 17 et ce qui nous est rapporté en Nombres 20. À première vue, les deux cas se ressemblent à tel point que des commentateurs bibliques sont partis de l’idée qu’il s’agissait du même fait, mais que chacun des récits comportait une série d’erreurs et de divergences.

En réalité cependant, les quelque quarante ans de la traversée du désert séparent ces deux événements. Et tandis qu’en Exode 17, l’homme de Dieu était appelé à frapper le rocher avec sa verge, en Nombres 20, il devait, sur le commandement de l’Éternel, prendre « la verge », à savoir la verge d’Aaron, de devant l’Éternel et parler au rocher.

Moïse frappa alors le rocher deux fois, avec sa verge, attirant une sévère discipline de Dieu sur lui et sur Aaron : Il ne leur fut pas accordé, ni à l’un ni à l’autre, d’introduire le peuple dans le pays. À plusieurs reprises, Moïse supplia l’Éternel de le faire quand même entrer en Canaan et voir le bon pays.

« Et l’Éternel fut irrité contre moi à cause de vous, et il ne m’écouta point ; et l’Éternel me dit : C’est assez, ne me parle plus de cette affaire » (Deutéronome 3 v. 25 et 26). Moïse mourut dans le pays de Moab, bien que son œil n’ait pas été affaibli et que sa vigueur ne s’en soit pas allée, comme le rapporte l’Écriture ; c’est là que l’Éternel l’enterra, parce que « vous ne m’avez pas sanctifié au milieu des fils d’Israël » (Deutéronome 32 v. 48 à 52).

Il nous est peut-être difficile de comprendre la sévérité de Dieu envers Moïse. Mais il faut en chercher la raison dans le fait que, par son action, cet éminent homme de Dieu a entaché un type précieux, fondamental du Seigneur Jésus. Nous allons tout de suite le comprendre encore mieux.

 

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- Théodore Austin-Sparks

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