La communion fraternelle.2
La base de la communion fraternelle - Lorsque nous en arriverons à reconnaître la nécessité de lutter contre tout ce qui fait obstacle à la communion fraternelle, beaucoup de nos problèmes spirituelles seront résolus.
« Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans la charité, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée » (Philippiens 2 v. 1 et 2).
Nous avons cherché à mettre en lumière quelque chose d’importance cruciale, qu'est la communion fraternelle parmi le peuple de Dieu. Si nous méditions tranquillement sur ce sujet et que nous permettions à notre esprit de s'orienter dans cette direction, nous serions de plus en plus impressionnés par la valeur immense de la communion spirituelle, par la place si grande qu'elle a et par tout ce qui est lié à son existence.
Il semble que ce soit ici que sont concentrés la plupart de nos problèmes et que, en abordant cette question, nous touchions à une foule d'autres choses. Je sens que, lorsque nous en arriverons à reconnaître la nécessité de lutter contre tout ce qui fait obstacle à la communion fraternelle, et que nous en ferons un objet de préoccupation sérieuse et pratique, beaucoup de nos problèmes, de nos difficultés et de nos autres intérêts spirituels seront résolus.
C'est une chose certaine que la communion fraternelle a toujours été, à travers tous les siècles, l'objet de l'antagonisme de l'ennemi. La réalité et l'importance de ce fait peuvent ne pas nous apparaître immédiatement, mais si nous y réfléchissons bien, nous ne pourrons qu'être interpelés. Il y a toujours eu un conflit terrible à l'égard de la communion fraternelle, de la communion spirituelle du peuple de Dieu.
La base de l'exhortation adressée à l'égard de la communion fraternelle.
Si nous ne considérions que les épîtres de Paul, nous y trouverions de quoi être frappés par ce fait. Presque dans chacune de ses lettres, l'apôtre traite d'une manière ou d’une autre, la question de la communion fraternelle. Il montre qu'il faut la rechercher, qu'il faut lutter pour l'obtenir, qu'il faut la prendre à cœur, et qu'il faut la considérer avec le plus grand sérieux.
Si la communion fraternelle provoque un conflit spirituel si intense, cela prouve sûrement l'importance de celle-ci parmi le peuple de Dieu ; et aussi toute la valeur que l'ennemi est obligé de lui reconnaître. Cela indique clairement que c'est une question pour laquelle l'ennemi est prêt à se dépenser sans fatigue et sans relâche. Nous ne devrions jamais la ramener à un niveau inférieur, lui donner une importance moindre, et la considérer simplement comme une affaire de simples rapports amicaux. Elle représente quelque chose d'infiniment plus grand.
Cette question est soulevée même parmi les Philippiens, qui donnent tant de joie à l'apôtre et au sujet desquels il dit des choses si belles, si pleines de louange et d'estime. Il semble qu'aucune assemblée du peuple de Dieu ne soit trop sainte pour être envahie par l'esprit de division, et c'est ainsi que nous avons ce fragment incomparable de la Parole inspirée, dans le second chapitre de la lettre aux Philippiens.
Puisque ce fragment constitue la base de l'exhortation que l'apôtre adresse aux Philippiens au sujet de la communion fraternelle, arrêtons-nous un instant sur la manière dont il est introduit : « Si donc il y a quelque consolation en Christ... ».
Nous remarquons la répétition de ce mot « si », qui représente de la part de l'apôtre un effort pour éveiller l'attention de ses lecteurs. Il cherche à stimuler leur esprit de façon à les pousser à réagir. C'est comme un médecin qui a affaire à un cas si grave, qu'il doit utiliser toute sorte de moyens pour amener une réaction. Il essaie ceci, et il essaie cela, et il essaie encore autre chose. Ainsi, l'apôtre emploie ce mot « si » de manière répétée. Obtiendra-t-il une réponse ?
Le premier « si » introduit ce que notre traduction ne rend pas exactement par « consolation en Christ ». Le vrai terme serait « exhortation » : « Si donc il y a quelque exhortation en Christ ». C’est-à-dire : Si en Christ, il y a quelque appel qui touche votre cœur, si votre expérience en Christ vous parle de quelque façon ; si vous avez de Christ une telle expérience, que cette expérience constitue pour vous un appel !
Cela marque toute la différence qu'il y a entre les chrétiens de nom, purement formalistes, qui n'ont pas de véritable relation vivante avec Christ ; et ceux qui ont une expérience de Christ, et en qui cette expérience et la connaissance qu'elle leur a donnée de Christ, deviennent comme un appel à leur cœur. L'apôtre se place sur ce terrain. Il dit : « Maintenant, si votre expérience même, si votre vie en Christ constituent pour vous un appel et qu'elles vous exhortent... ! »
Il élève la question à ce niveau : Si vous avez avec le Seigneur Jésus une relation personnelle telle qu'il me suffise de vous présenter cette exhortation pour que vous répondiez : « Oui, j’admets que la connaissance que j'ai de Christ demande cela de moi... ! » Ou bien, pouvez-vous rester froids et formalistes, comme ceux qui n'ont pas cette expérience personnelle intime de Christ. Vos relations avec le Seigneur deviennent-elles une exhortation vivante dans votre cœur ? Si vous êtes sensibles à la voix de Christ dans votre cœur... voilà ce que cela signifie.
« Si quelque soulagement d’amour » : Ici encore la traduction demande quelque peu à être ajustée. Il faudrait réellement dire : s'il y a quelque encouragement et non soulagement, bien que l'un complète l'autre. Un autre mot qui rendrait bien la pensée de l'apôtre serait : s'il y a quelque persuasion dans l'amour. C’est-à-dire, si l'amour a le pouvoir de vous pousser à m'écouter.
C'est une autre façon de les stimuler. Si l'amour a le pouvoir de vous amener à m'écouter. Quelle incitation ! S'ils ne répondent pas à cela quelle sorte de croyants sont-ils donc ? Si nous ne répondons pas à cela, quelle sorte de croyants sommes-nous ? L'amour a-t-il le pouvoir de nous interpeller et de nous émouvoir ?
« Si quelque communion de l’Esprit » : Ce mot « communion » peut être traduit ici avec plus d'exactitude encore par « participation ». Le Saint-Esprit nous est présenté dans la Parole de Dieu comme agissant en vue d'un but. Il est l'Esprit qui réalise l'unité du corps. Il est l'Esprit qui tire de la désintégration un ensemble parfait, qui fait de ce qui était fragmentaire un tout complet, qui fait sortir du chaos un ordre et de la division l'unité.
C'est dans ce but que le Saint-Esprit est à l'œuvre. C'est pour cela qu'il est ici. L'Esprit du corps qui est « un », par lequel nous sommes tous baptisés en un seul corps, c'est cet Esprit qui agit. Ainsi, l'apôtre dit : « Si quelque participation dans l'Esprit ».
Nous sommes co-ouvriers avec le Saint-Esprit pour l'accomplissement de ce but, aussi Paul demande : L'êtes-vous ? Si vous êtes ouvriers avec le Saint-Esprit, faites alors ce que je dis ! C'est un appel solennel. Êtes-vous co-ouvrier avec le Saint-Esprit ? Êtes-vous en communion avec le Saint-Esprit pour l'accomplissement de son but ? Êtes-vous associé avec le Saint-Esprit dans ses efforts pour assurer la cohérence du corps ?
« Si quelque tendresse et quelques compassions » : L'apôtre ici se sert de deux mots, « tendresse… compassions ». Il emploie le mot qui signifie le siège ou l'organe de la compassion. Et lorsqu'il emploie le mot « compassion », il se sert d'un autre mot par lequel il désigne la pitié elle-même. L'un des mots désigne l'organe de la compassion, et l'autre la compassion elle-même. Ce qu'il veut réellement dire, c'est : « Si vous avez un cœur, et si dans votre cœur il y a quelque compassion... ! »
Quel défi ! Il en arrive à son sujet comme un médecin, qui dans sa clinique, s'approche de son malade et le tâte. A-t-il un cœur ou n'en a-t-il pas ? S'il a un cœur, qu'y a-t-il dans son cœur ? Y a-t-il quelque compassion dans ce cœur ? Si vous avez un cœur, et si dans ce cœur il y a quelque pitié, rendez ma joie parfaite, en ayant une seule et même pensée.
Voyez-vous tout ce qui dépend de la communion fraternelle ? Voyez-vous tout ce qui est lié à la communion fraternelle ? Si vous savez ce que c'est que la voix du Seigneur dans votre cœur, si elle est pour vous une exhortation, si vous connaissez la persuasion de l'amour, ou si l'amour peut vous persuader, s'il y a quelque participation avec le Saint Esprit, si vous avez un cœur, et si dans votre cœur il y a de la compassion, ayez une seule et même pensée.
Frères et sœurs, prêtons-nous l'oreille à ces paroles ? Y répondons-nous ? Cela déterminera immédiatement notre état spirituel. C'est sur ce terrain-là que l'apôtre se place pour adresser son exhortation. C'est un terrain très élevé. L'apôtre ne dit pas simplement : « Maintenant, vous, chrétiens, essayez de vous entendre ! Faites cesser vos désaccords avec des compromis ! Ne regardez pas aux imperfections les uns des autres ! Acceptez d'avoir en certaines choses des avis différents ! »
Non, il s'élève beaucoup plus haut que cela, et il place son exhortation dans toute la valeur de ce que signifie « être en Christ ». C'est ce qui en fait la force. C'est tout ce que signifie et tout ce qu’implique le fait que nous sommes tous ensemble en Christ, qui constitue la base et la puissance de l'exhortation de l'apôtre.
Le vaste fond et la source de la communion fraternelle.
Ensuite, Paul place tout cela dans un domaine beaucoup plus grand et beaucoup plus vaste, le domaine de la pensée de Christ. Il dit : « Ayez une même pensée ». Mais quelle pensée ? « Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ! »
Quel vaste domaine que celui-ci ! Si nous méditons sur tout ce qui suit cette phrase concernant la pensée de Christ, nous verrons combien toute cette question de la communion fraternelle est élevée et profonde. Nous verrons qu’en tout cela, l'apôtre déclare que Christ a bravé chacun des éléments de la chute, et par conséquent, a vaincu tous les éléments de désintégration.
Considérons tout simplement ce passage : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu » (Philippiens 2 v. 5 et 6).
À la lumière du contexte, qu'est-ce que cela implique ? Être en forme de Dieu et être égal à Dieu, cela signifiait la plénitude absolue. Il était rempli de toute la plénitude de Dieu. Quelle fut son attitude à cet égard, en face de tout ce qui était arrivé pour décevoir le Père, et frustrer Dieu de quelque chose ? Il ne voulut pas retenir cette plénitude pour lui personnellement. La Parole dit : « Il s'est abaissé lui-même » (Philippiens 2 v. 8).
Plénitude et satisfaction personnelle ! N'est-ce pas cela qui se trouve précisément à la racine de la chute ? N'est-ce pas cela qui est précisément à la racine même de la désintégration de la première création ? Oui, la plénitude retenue personnellement pour soi. Aussi, l'apôtre dit-il qu'il ne nous faut pas regarder à notre propre intérêt.
Le Seigneur Jésus qui était rempli de toute la plénitude de Dieu, ne s'en saisit pas pour la garder personnellement pour lui, mais il se dépouilla lui-même pour anéantir le mal conséquent de la chute.
C'est un principe de l'œuvre rédemptrice ; et par conséquent, si l'Église qui est son corps, est l'instrument de son témoignage, le témoignage de sa grande œuvre rédemptrice ; il est essentiel que l'Église représente aussi ce principe. Que personne ne cherche la plénitude pour soi-même, pour la garder pour soi personnellement : « Il s'est abaissé lui-même ».
Il a pris la forme d'un serviteur. Il a pris la forme, comme le dit la traduction littérale, d'un esclave. Cela nous montre sûrement que le mal de la chute (et donc de toutes distorsions dans l’assemblée), consiste en un désir de supériorité personnelle. En effet, qu'Adam en ait été conscient ou non, les éléments spirituels qui étaient à l'œuvre en lui reviennent à dire ceci : « Pourquoi serais-je un serviteur alors que je puis être un seigneur ? Pourquoi serais-je l'esclave de Dieu alors que je puis être égal à Dieu ? » C'est bien là ce que le serpent lui avait suggéré : « Pourquoi servirais-je alors que je puis être un maître ? » Ce fut la révolte contre le fait d'être sous des ordres, voué à l’obéissance.
Adam s'étant rebellé de cette manière, le fruit de son acte fut la désintégration du monde de Dieu, la ruine du plan de Dieu. Mais c'est pour anéantir cette ruine que le Seigneur Jésus a pris la forme d'un esclave : Il ne rechercha donc pour lui-même aucune supériorité. Or l'Église ne doit rien savoir, elle non plus, de cette recherche de supériorité. La communion fraternelle en exige l'abandon absolu. Nous sommes un peuple de serviteurs, d'esclaves, de personnes obéissantes.
Christ devint semblable aux hommes. Qu'est-ce qu'Adam avait voulu ? S'est-il révolté contre le fait d'être simplement un homme ? A-t-il cherché à devenir Dieu ? La Parole de Dieu justifie notre conclusion que c'était en effet ce que voulait l'ennemi.
Or, vouloir s'attribuer quelque valeur personnelle, c'est se mettre à la place de Dieu et sortir de la place de l'homme. La valeur personnelle demande l'adoration. S'approprier la valeur ou le mérite, c'est en principe se mettre à la place de Dieu. Mais Christ qui était Dieu, parut cependant comme un simple homme. Que c'est merveilleux que Dieu accepte de prendre la forme d'un homme.
Je ne pense pas qu'aucun de nous, nous dirions vouloir être Dieu, ou aspirer à être Dieu ; mais dans le fond de notre être, à cause de la chute, il y a ce quelque chose au fond de nous-même qui veut s'attribuer du mérite et de la valeur. Nous aimons être appréciés, écoutés, élevés, flattés. Nous n'aimons pas être ignorés. Nous n'aimons pas être regardés comme des balayures.
« … nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant » (1 Corinthiens 4 v. 12 et 13).
Nous pouvons confesser dans nos moments de profonde communion avec le Seigneur, que peu nous importe si l'on fait de nous un paillasson ; mais quand notre entourage s’emploie à nous le faire vivre, prononcerons-nous encore ces mêmes paroles ? Nous pourrons peut-être maintenir cette attitude pieusement pour un certain temps, mais c'est l'épreuve qui révélera ce qui est au fond de nous-mêmes.
Il y a dans notre être un orgueil certain, qui aime à ce que l'on tienne compte de nous, à ce qu'on nous apprécie, nous place en avant. C'est dans ce sens-là qu'il y a conflit dans beaucoup de vies chrétiennes. Le Seigneur Jésus prit la forme d'un homme ; lui qui était Dieu, renonça pour un temps à l'adoration qui lui était due. Avons-nous vu ce qu'il a reçu au lieu de l'adoration ? Il a reçu une couronne d'épine, un roseau. Il a été battu ; on cracha sur lui. Étrange adoration pour le Dieu de l'univers !
Oui, c'est cet esprit qui est prêt à tout abandonner, prêt à prendre la dernière place, à n’être rien, qui ne cherche point ses propres intérêts, qui est vraiment l'esprit de la communion fraternelle. Ce n'est que dans la mesure où vous et moi, nous aurons cet esprit, que nous rendrons possible l’authenticité de la communion fraternelle.
Ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même. Il n'est point nécessaire de nous arrêter sur le fait que le désir de tout cœur humain est d'être exalté et honoré sous une forme ou sous une autre. Il y a très peu d'hommes et de femmes qui aiment réellement être humbles.
N'est-ce pas en cela que nous trouvons la cause des relations tendues que nous rencontrons si souvent, des nombreuses divisions et de ruptures parmi le peuple de Dieu ou dans les familles chrétiennes ? Il y a d'un côté, un manque de douceur, d'humilité d'esprit et de cœur ; et de l'autre côté, un désir d'être honoré, un désir d'être exalté, le désir d'avoir une place et de commander.
Le Seigneur Jésus s'est abaissé lui-même, il s'est rendu obéissant : il s'est fait l'opposé même de celui qui donne des ordres, l’opposé de celui qui est au commandement ; et pourtant, il est le chef de l’Église.
Obéissance jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la croix. Il n'y a rien qui soit plus dépouillé de dignité que la croix. C'est si souvent en touchant à notre dignité que la mort de la croix accomplit son œuvre en nous. Il nous faut si souvent mourir dans le domaine de notre dignité.
Nous n'avons fait qu'effleurer cette question, et d'une manière très superficielle ; mais nous aurons pu remarquer que toutes les choses sur lesquelles l'apôtre insiste et auxquelles il nous exhorte, ont pour effet combiné de nous montrer que tout cela conduit à la communion fraternelle, que tout cela est essentiel pour que la communion fraternelle puisse exister et puisse être maintenue.
La communion fraternelle est une grande chose, une chose immense dans le plan de Dieu. Cette communion de l'Esprit, pour laquelle l'apôtre a lutté si longtemps et si fidèlement, ne peut être obtenue que dans la mesure où les sentiments qui étaient en Christ Jésus, sont bien épanouis en nous. Pas de recherche de satisfaction et de supériorité personnelles ; aucun désir de gouverner et de diriger dans la force de la volonté propre et de la gloire personnelle ; aucune pensée de mérite, d'ambition et d'honneur personnels ; aucune affirmation de soi ; pas de préoccupation de dignité personnelle.
La manifestation de notre « moi » est la chose vraiment mauvaise qui dénature l’œuvre de Dieu. Notre propre dignité peut avoir parfois une grande importance pour nous, mais qu'en est-il de celle des autres ? « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2 v. 4). L’ensemble dit amen à ces paroles, mais qui les pratiquent vraiment ?
Par notre propre nature, nous aimons dominer sur les autres, exercer de l'autorité, surtout lorsqu’elle se cache derrière des attitudes spirituelles. Christ, qui connaissait son égalité avec Dieu, n'a pas voulu s'en prévaloir ; il est venu parmi nous comme un serviteur.
« … quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir » (Matthieu 20 v. 27 et 28).
Lorsque le « moi » s'impose sous une forme ou l'autre, quelqu'un aura inévitablement à en souffrir. L'aiguillon du « moi » est l'égoïsme, l’orgueil et l’ambition, voilà ce qui fait toujours mal à quelqu'un autour de nous. Ces paroles sont peut-être difficiles à recevoir, mais elles ne sont pas trop difficiles, au regard de la grande œuvre de Dieu qui est devant nous. Nous ne ferons qu'indiquer un dernier point sans nous y arrêter. Il a trait au côté positif.
Dieu a toujours demandé l'esprit de communion fraternelle à tous les instruments dont il s'est servi. Nous ne serons jamais d'une pleine utilité dans les choses de Dieu, avant d'avoir appris l'esprit de communion fraternelle. Il n'y a pas de place pour l’autocratie dans l’assemblée de Dieu, ni dans son royaume, sous quelques formes que cela soit.
Vous pouvez être un conducteur, un serviteur désigné par Dieu, en ayant la communion fraternelle la plus complète, et en agissant selon le principe de collaboration. Cela ne signifie pas que nous devrions tous être amenés à un même niveau.
Dieu désigne des conducteurs et il choisit des serviteurs, mais il ne veut pas qu'ils soient établis dans un sentiment de suffisance personnelle, d'orgueil, ou d’ambition, en se servant de la vocation qu’ils ont reçue comme tremplin pour arriver à leur propre fin. Dieu veut toujours les maintenir à leur juste place, dans la communion fraternelle, afin de pouvoir se servir d'eux.
Qu'il veuille nous enseigner davantage sa pensée et la graver dans nos cœurs. Attachons-nous, non seulement à vivre en bonne harmonie les uns les autres, mais aussi à demeurer fermement dans le Seigneur pour vivre une vie de vraie communion fraternelle ; de communion fraternelle selon la pensée de Dieu et par la force du Saint-Esprit.