La communion fraternelle.3

La communion fraternelle.3

Le dépouillement des instruments choisis - Bien que jamais personne n'a jamais occupé une place si élevée que Christ, il sera cependant nécessaire que tout ce qui est de l'homme soit mis de côté.

« Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Actes 2 v. 42). « Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans la charité, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde » (Philippiens 2 v. 1). « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, et l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13    v. 14).

Nous avons vu dans le second chapitre de la lettre aux Philippiens, dans lequel le Saint-Esprit introduit un si grand appel, que la communion fraternelle – ce que l'apôtre appelle « avoir une même pensée » – est basée sur l'élimination et l'abandon des aptitudes personnelles et humaines, dans l’ensemble de cette communion.

C’est ce chemin que le Seigneur Jésus suivit. De son égalité avec Dieu à son obéissance jusqu'à la mort de la croix, il y a sept degrés ou phases. Chacune de ces phases contient un aspect du dépouillement de soi-même, jusqu'à ce que le but soit atteint et que tout ce qui a un caractère personnel soit mis de côté.

C'est contre tout cela que l'apôtre élève son appel si intense : « Ayez une même pensée ». Il est donc évident que les éléments personnels, quels qu’ils soient, doivent disparaître, pour que nous ayons la communion de l'Esprit.

Le dépouillement des instruments divinement choisis.

Si le Seigneur Jésus est le modèle selon lequel Dieu agit toujours, il faut donc nous attendre à ce qu'il y ait une application et un accomplissement de ce principe en chacun de ceux qui entrent en relation avec lui dans son dessein. Il sera absolument nécessaire que tout disciple/serviteur suive le même chemin que le maître. Bien que jamais personne n'a jamais occupé une place si élevée que lui, ni possédé une si grande plénitude, il sera cependant nécessaire que tout ce qui est de l'homme et qui a un caractère personnel soit mis de côté.

C'est ainsi que nous pouvons retrouver cette action dans la vie de chacun de ceux dont Dieu s'est saisi, pour l'accomplissement de son dessein. Nous avons le désir de nous arrêter sur cela pour un instant.

Nous ne pourrons peut-être pas épuiser entièrement le sujet dans chacun de ces cas. Nous pourrons cependant noter le principe qui est en action dans les vies de ces hommes de Dieu, qui sont devenus eux-mêmes des types du grand antitype, notre Seigneur Jésus-Christ. Ils nous montrent ce que sont les voies de Dieu à l'égard des hommes, lorsqu'ils sont liés de façon vivante à son dessein.

Abraham.

Nous commençons par Abraham. Les leçons de la vie d'Abraham sont nombreuses ; mais parmi toutes les expériences qu'il fit et qui ont été écrites pour notre instruction, il y en a une qui a nettement pour but de nous montrer comment Dieu dépouilla Abraham de tout élément personnel.

Cet élément personnel pouvait n'être en certaines occasions qu'une tendance personnelle, ou même être l’éventuel danger d'une tendance personnelle ; ou bien parfois la tendance menaçante pouvait devenir une réalité. Mais Dieu veillait à ce que cette chose ne subsiste pas et qu'elle ne se développe pas, comme cela aurait pu se faire.

Tout ce qui concernait Abraham était lié à Isaac. Nous savons qu'il était impossible à Isaac de venir au monde selon les lois naturelles, et qu'il fut donc le don miraculeux de Dieu, le résultat d'une intervention divine. Dieu annonça toute la vie d'Abraham et tout son avenir à Isaac. En Isaac, devaient se réaliser les promesses faites à Abraham. L'espoir et la destinée d'Abraham étaient liés à Isaac. Or, l'Éternel ordonna un jour à Abraham d’offrir Isaac en sacrifice.

Pour l'accomplissement de l'ordre divin, Isaac fut amené à la place où il était comme mort : sur l’autel du sacrifice. Il n'aurait fallu que l'espace d’une seconde pour que la main levée d'Abraham s'abaisse avec la rapidité de l'éclair, et Isaac n'était plus. Aux yeux de Dieu, la chose était aussi réelle que si elle avait été consommée. Aussi l'apôtre a-t-il tout à fait raison de dire qu'Abraham recouvra Isaac par une sorte de résurrection. « Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection » (Hébreux 11 v. 19).

Cela signifiait, en partie, que Dieu voulait arracher du domaine de la propriété personnelle de l’homme, ce qui lui avait été divinement donné. Le cœur d'Abraham aimait sans doute Isaac à un tel point qu'il était enclin à regarder Isaac comme lui appartenant, à attacher la bénédiction à lui-même. L'Éternel voulait mettre Isaac en dehors de tout contrôle humain, en dehors de toute idée de possession humaine, naturelle et terrestre, et faire entrer Isaac dans un royaume où il ne serait que de Dieu, entièrement et uniquement de Dieu. C’est ce qui arrive toujours lorsqu'il est question de résurrection.

Nous pouvons voir tout à fait clairement en ceci, une leçon dont l'application est très vaste, surtout en ce qui concerne les choses que nous avons reçues de Dieu. Que cela soit la révélation, une vocation, une direction spirituelle, quelque chose qui vient bien du Seigneur. Quelque chose qui ne vient pas de nous et que nous n’avons pas cherché.

Nous n'aurions jamais pu y penser de nous-mêmes, cela venait du Seigneur : un appel, un ministère, une position spirituelle, un songe, une vision ou tout autre chose ; cela ne pouvait venir que de Dieu. Puis le jour arrive où, par un acte même du Seigneur, cela nous est enlevé, cela est mis sur l'autel du sacrifice, cela ne semble plus être de Dieu : « L'Éternel a donné, et l'Éternel a ôté ; que le nom de l'Éternel soit béni ! » (Job 1 v. 21).

C'est comme si le Seigneur lui-même se contredisait dans notre vie, et nous en arrivons là où il nous faut tout abandonner. Nous savons que nous sommes mis à l'épreuve par Dieu, et que nous avons affaire personnellement à Dieu. Ce n'est pas un accident, ce n'est pas un simple hasard, ce n'est pas seulement le résultat de nos conditions naturelles.

C'est Dieu qui nous a rencontré, et si Dieu n'a pas employé littéralement ces paroles, nous savons cependant d'une manière très nette dans notre cœur qu'il nous a dit : « Prends maintenant ta vision, ta vocation, ton appel, ton champ de travail, quoi que ce soit, et abandonne-le, laisse-le, rends-le-moi ! »

Cela arrive très souvent, parce que le Seigneur veut faire entrer tout cela dans un royaume où cessera toute emprise humaine et personnelle. Dès que nous faisons de la bénédiction une affaire personnelle, nous limitons l'œuvre de Dieu en y cherchant notre intérêt personnel.

Pour que l'œuvre de Dieu reste dans le royaume éternel et sans limites, là où la mort ne saurait l'atteindre, où aucune puissance de la terre ne peut s'en saisir, il faut qu'elle soit entièrement libérée de notre contrôle, de notre gouvernement naturel et de notre emprise personnelle. Elle doit être élevée dans le royaume dans lequel Dieu seul possède, dirige et gouverne.

C'est une chose très importante à reconnaître pour tout enfant de Dieu, et surtout pour tout serviteur de Dieu. C'est quelque chose qui ressort comme une vérité essentielle dans tout ce qui est en relation avec le Seigneur. Le Seigneur demandera, tôt ou tard, de tous ceux qui veulent le suivre jusqu'au bout, qu'ils abandonnent personnellement les choses même qu'ils ont reçues de lui : ses dons les plus précieux, afin qu'ils ne les aient plus que dans le Seigneur.

Dès que nous les considérons « comme un objet à ravir », c'est-à-dire à garder pour nous personnellement, nous perdons quelque chose ; nous les limitons ; nous dérobons quelque chose à Dieu. C'est ce que nous avons en Dieu qui participe à la nature universelle, spirituelle, céleste et éternelle de Dieu, qui accomplit le dessein de Dieu.

Ainsi, tout ce qui représente notre Isaac, ce qui nous a été donné par Dieu, doit être sorti du royaume humain où nous nous en emparons, où nous le manipulons à notre guise, où notre « moi » s'en saisit. Il faut que tout cela passe de ce royaume-là, dans celui qui est de Dieu, et de Dieu seul, pour atteindre le but de Dieu.

C'est ainsi que l'Éternel fit entrer Isaac dans un royaume où Abraham même ne pouvait plus le garder pour lui. Une telle action de la part du Seigneur peut être amenée par une cause toute naturelle, qui n'a en elle rien de mauvais, rien qui soit péché, rien de mal à un certain point de vue.

Mais lorsqu'il s'agit des intérêts suprêmes de Dieu, il faut que s'accomplisse une mort entière à soi-même, à ce qui est personnel, une mort qui pourrait ne pas être nécessaire dans d'autres domaines, dans des domaines inférieurs en importance et en signification.

Jacob.

Nous passons d'Abraham à Jacob. Ici, la leçon est si évidente qu'il est à peine besoin que nous nous y arrêtions. S'il y eut jamais un homme gouverné par ses intérêts personnels, ce fut Jacob. Dès le début, nous le voyons planifier sa vie pour lui-même. Le droit d'aînesse représentait le droit d’une possession personnelle, un avantage personnel, une position personnelle.

Toutes les ruses qu'il employa chez Laban n'avaient d'autre objet que son enrichissement personnel, ses avantages personnels. Et lorsqu’après avoir quitté Laban, il se trouve sur le chemin du retour, ses pensées restent toujours fixées sur cette question de gain personnel. Mais Dieu le rencontra au gué du Jabbok ; et cette nuit-là, Dieu toucha à ce qui était le symbole de sa force humaine, à l'emboîture de sa hanche qui se démit. À partir de cette nuit-là, Jacob ne marcha plus jamais sans un bâton ; et arrivé au terme de sa vie, c'est en s'appuyant sur le haut de son bâton qu'il bénit ses fils.

Il garda jusqu'à la fin de sa vie ce symbole de sa propre faiblesse, et de sa dépendance de quelque chose en dehors de lui-même. Dieu toucha à la force personnelle de Jacob, afin qu'il pût être écrit : « Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ».

Dieu n'est jamais le Dieu de l'homme fort en nous-même, de notre vieille nature, auto-suffisant, soucieux de ses propres avantages et de ses intérêts personnels. Il est le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui lui, s'est entièrement dépouillé.

Joseph.

De Jacob nous passons à Joseph, l'un des types les plus sublimes de Christ. Rappelons-nous de quelle manière il entra en scène. Il eut un songe dans lequel il vit toutes les gerbes se prosterner devant sa gerbe.

Il en vit un autre ou les corps célestes eux-mêmes se prosternèrent devant lui. Tout se prosternait devant le jeune Joseph. C'est un jeune homme, et il est permis aux jeunes d'avoir des rêves. Les rêves des jeunes gens (NDLR - ou jeunes dans la foi) flattent leur égo. Ils sont en quelque sorte colorés par la pensée qu'ils ont une place prééminente dans l’œuvre de Dieu, une grande position.

Et comme un jeune homme, Joseph raconta ces songes à ses frères. Il n'était certainement pas judicieux, pas sage, d'aller dire cela à tous ses frères : « Vous vous prosternerez devant moi ! » Naturellement, cela les irrita, et ses frères haïrent Joseph.

Mais il y avait dans ces songes quelque chose de plus que dans un rêve ordinaire : il y avait une intention divine, un dessein divin. Ces songes se réaliseront plus tard d'une manière merveilleuse. Ils se réaliseront, et le jour arriva où les frères de Joseph se prosternèrent véritablement devant lui et où ils se soumirent à lui.

Mais considérons toutes les choses qui arrivèrent entre les songes et leur accomplissement. Joseph fut jeté dans une citerne ; puis il en fut retiré et vendu pour vingt pièces d'argent ; il fut emmené dans un pays étranger, accusé à tort et fut jeté en prison ; le fer entra dans son âme et la Parole de Dieu l'éprouva.

Il fut dépouillé de tout élément personnel, si bien que lorsque le jour arriva où ses frères se prosternèrent devant lui, il n'y eut en lui aucun sentiment de triomphe ou d'orgueil satisfait ; aucune vengeance. Il ne s'écria point : « Ah ! je savais que nous en arriverions là, ils sont en mon pouvoir maintenant, ils n'ont pas voulu me croire, et cependant nous en sommes là. Je vais pouvoir régler mes comptes ! »

Non ! Joseph ne put s'empêcher de pleurer (Genèse 50). Nous avons ici un grand homme, et un grand homme est toujours l'homme qui a été dépouillé de lui-même. Dieu avait veillé à cela et a travaillé dans sa vie pour en arriver là. Dieu n'amène jamais un homme à son but divin, avant que cet homme ait été dépouillé de tout élément personnel, de tout ce qui est apparenté à son « moi ».

« … c'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence… » (Éphésiens 4 v. 21 à 23).

Moïse.

De Joseph nous passons à Moïse. Remarquons aussi comment Moïse entra dans le plan de Dieu. Il nous est dit que Moïse avait été instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Il avait été élevé dans la maison de Pharaon. Il était un grand homme selon le monde, nous est-il dit, et il en était arrivé, d'une manière ou de l'autre, à savoir que Dieu avait un dessein particulier pour sa vie, que c'était lui qui devait délivrer son peuple.

Alors, dans la grandeur de ce monde, de sa position et de ses avantages, il s'avança pour accomplir sa vocation divine. Nous savons ce qu'il fit et nous en connaissons le résultat. Il avait cherché à accomplir l'œuvre de Dieu dans la force de son « moi », dans sa suffisance personnelle : ce fut un désastre.

La conséquence immédiate fut le désert pendant quarante ans. À la fin de ces quarante ans, il reçoit sa mission, directe, définitive, décisive. Mais de quelle manière !

C'est par un buisson du désert, sans grande prétention – un buisson qui ne se consume pas, bien qu'il soit tout en flammes – que Dieu enseigne à Moïse – d'une manière qu'il n'oubliera jamais – comment un homme accomplit une vocation céleste.

Il n'y a plus rien en lui-même, il ne lui reste aucun orgueil personnel, aucune puissance du « moi ». Cependant, il y a en lui un pouvoir brulant qui est de Dieu.

Quant au buisson, qui dans des circonstances ordinaires serait mort et détruit depuis longtemps, continue encore et encore à être enflammé par Dieu. Cela dans la puissance d'une vie triomphante, parce que Dieu est en lui : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous » (2 Corinthiens 4 v. 7).

Nous avons ici un solide principe spirituel. Le buisson représentait Moïse, la puissance, le feu, c'était Dieu. C'est pourquoi Moïse put tenir jusqu'au bout et atteindre le but. C'est sur cette base que sa mission lui fut donnée. Moïse est dépouillé de son « moi » : « … j'ai la bouche et la langue embarrassées » (Exode 4 v. 10).

Quel Moïse différent de ce qu'il était quarante plus tôt. Le côté personnel en Moïse a bien été mis de côté, et maintenant Dieu dit : « Je suis, et en conséquence de mon œuvre en toi, je peux ! »

David.

Nous passons de Moïse à David. Nous n'avons pas beaucoup à dire au sujet du dépouillement de David, mais l'humilité de David est certainement l'un des plus beaux traits de sa vie.

Il avait des frères, et Samuel le prophète avait été impressionné par l'air important et la belle attitude des frères de David. Lorsqu'il vit la haute stature d'Eliab, le frère aîné de David, Samuel se dit : « Certainement, l'oint de l'Eternel est devant lui ». Mais l'Éternel lui dit : « Ne regarde son apparence, ni la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté ; car l'Eternel ne regarde pas ce à quoi l'homme regarde... l'Eternel regarde au cœur » (1 Samuel 16 v. 6 et 7).

Ensuite, tous les frères passèrent devant Samuel, sans qu'il ne reçut aucune indication de la part de l'Éternel pour oindre l'un d'entre eux. Nous savons que pour finir, on lui amena celui qui était en dessous de l'appréciation du monde : « L'Eternel dit à Samuel : Lève-toi, oins-le, car c'est lui ! » (1 Samuel 16 v. 12).

Nous remarquerons qu'il y eut dans toute la vie de David cette belle humilité. Lorsqu'il en vint aux préparatifs pour la construction du temple, et que des hommes de puissance et d'influence, des rois même, lui envoyèrent les matériaux pour le temple, nous entendons David s'écrier : « Qui suis-je, Seigneur Eternel, et quelle est ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir où je suis ? » (2 Samuel 7 v. 18).

L’Éternel dit à David : « Je t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour que tu fusses chef sur mon peuple, sur Israël » (2 Samuel 7 v. 8). L’Éternel lui rappelait son humble origine, et c'est à cause de cette absence de l'élément personnel dans la vie de David, que le Seigneur put dire de lui qu'il était un homme selon son cœur (Actes 13 v. 22) ; qui faisait ce qui était bon à ses yeux.

Paul.

Nous passons rapidement de David à Paul, pour trouver ce même principe à l'œuvre dans un homme dont la vie avait commencé par être solidement remplie par la force de son « moi ». Nous voyons chez lui une grande dignité religieuse du « moi », une suffisance personnelle, une solide affirmation du « moi ».

Saisi par Christ, il fut courbé dans la poussière, jusqu'à ce qu'il puisse dire : « Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre » (2 Corinthiens 4 v. 7). « Je me glorifierai... dans mes infirmités... afin que la force du Christ demeure sur moi » (2 Corinthiens 12 v. 9).

Il serait trop long de rappeler ici tout ce qui en Paul, indique l'absence de la force de son « moi ». Il est un homme dépouillé de lui-même, et par conséquent, rempli de Dieu.

Nous avons laissé de côté de nombreux serviteurs de Dieu, comme Ésaïe, Jérémie, et tant d'autres ; mais nous en avons dit suffisamment pour prouver que la mise de côté du « moi », ou de l'élément personnel, est fondamentale pour l'accomplissement du grand dessein de Dieu, et combien tout cela est en relation vitale avec la question de la communion fraternelle.

Nous savons si bien que les choses qui détruisent la communion fraternelle, ou qui la rendent impossible, ou du moins qui la limitent, sont toujours des éléments personnels des uns et des autres : le « moi ». Lorsqu'il s'agit de « moi » et de ce qui est « à moi », lorsqu'il y a un désir caché d'avoir sa place à soi, sa propre œuvre, quelque chose à soi ; cela fera obstacle au Saint-Esprit. Cela affaiblira les relations, l’union spirituelle entre chacun, cela limitera l’expansion de la plénitude de Christ.

Tout cela constitue pour nous un appel très solennel à demeurer constamment devant le Seigneur, pour qu'il développe en nous son héritage le plus complet possible. S'il y a en nous un élément personnel qui souhaite s’imposer, que le Seigneur le mette en lumière, qu’il soit dévoilé et n'agisse pas en secret.

Christ s'est dépouillé lui-même (Philippiens 2 v. 7).

Que le Seigneur nous fasse la grâce de nous dépouiller en sa présence, afin que nous puissions être remplis.

« Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans la charité, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2 v. 1 à 4).

 

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