Des hommes de foi
Il est possible qu’Israël entre dans les promesses et les alliances s’accomplissent de manière terrestre. Mais la plénitude de réalisation de toutes ces choses est en Christ, dans l’Église.
Tant que le sens spirituel de toutes ces choses ne sera pas réuni et accompli par l’enlèvement de l’Église, Israël ne pourra atteindre toute sa plénitude terrestre. Lorsque nous, en tant qu’Église, aurons été enlevés dans la plénitude qui est en Christ, et cette plénitude est réalisée dans l’Église, alors Israël commencera réellement à posséder et entrer dans son héritage. Il est important de le voir car cela rendra l’appel plus fort et urgent, et nous mettra en face ce que le Seigneur recherche et doit obtenir, à savoir un peuple qui entre spirituellement dans toute la plénitude de ce que Dieu a prévu.
Dieu et les hommes de foi.
Les hommes de foi dans l’Ancien Testament étaient eux-mêmes conduits au-delà d’une réalisation terrestre vers la réalisation céleste ; car même si Dieu leur avait fait des promesses, elles n’ont pas pu s’accomplir pleinement de façon terrestre à cause de leurs échecs continuels. Ceux qui étaient avec eux, qui étaient cohéritiers des promesses et des alliances, les brisaient régulièrement, et c’est pour cette raison que même les hommes de foi n’ont pu hériter.
Mais au milieu de ces déclins et de ces échecs répétitifs, il est toujours resté quelques hommes de foi qui tenaient fermement jusqu’au bout leur assurance du commencement. Vous remarquerez que Dieu est venu vers ces hommes de foi et les a conduits du domaine terrestre vers le domaine céleste; Il a mis dans leurs cœurs l’assurance que, même s’ils ne réalisaient pas eux-mêmes la pleine signification des promesses et des alliances sur la terre, ils hériteraient de la valeur de ces promesses et de ces alliances sous une forme céleste.
C'est ce qui semble précisément être le sens de la déclaration suivante que nous trouvons dans Jean 8 v. 56 : « Abraham a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour ; et il l’a vu, et il s’est réjoui ». Ou bien : « …ils désirent une meilleure patrie, qui est céleste… » (Hébreux 11 v. 16). Cela se situe au-delà du terrestre. Ils étaient élevés au-dessus de ce qui était devenu impossible de leur temps, une réalisation terrestre des promesses et des alliances, en recevant l’assurance d’un pays céleste : « Il attendait la cité qui a des fondements dont Dieu est l’architecte et le fondateur » (Hébreux 11 v. 10). Ce n’est pas la Jérusalem terrestre, c’est quelque chose de plus.
Ainsi des hommes de foi qui ont tenu ferme jusqu’au bout leur assurance du début, ont découvert spirituellement que les promesses étaient transférées de la sphère terrestre vers la sphère céleste. Ce thème couvre toute l’épître aux Hébreux. C’est la foi qui nous autorise à nous élever du terrestre vers le céleste, et ce qui devient impossible ici-bas à cause de l’échec, du déclin et des erreurs, est une assurance pour des hommes de foi en Christ exalté, Celui qui est l’auteur et le finisseur de notre foi, vers qui nous sommes appelés à fixer nos regards, Jésus même.
Tout est résumé et incarné en Christ couronné de gloire et d’honneur et tout doit être réalisé en ceux qui sont participants ou partenaires dans l’appel céleste; pas celui qui est terrestre, mais le céleste. Voilà l’appel céleste, la vision céleste qui sont au cœur de cette lettre. Ce qui signifie que Christ dirige chaque promesse, chaque vision, chaque espérance, chaque alliance. Il domine tout : Abraham, que nous avons vu auparavant comme représentant de l’élection et de la promesse ; Isaac, représentant la filiation dans la résurrection ; Jacob, la correction et le service ; et Joseph, en qui toutes les caractéristiques s’incarnent et s’orientent vers le trône pour donner toute plénitude à l’élu ; et avec Joseph, le pays commence à émerger quand il donne des instructions concernant ses ossements.
Ainsi tout ce que symbolisent Abraham (élection et promesse), Isaac (filiation et résurrection), Jacob (correction et service) et Joseph (l’incarnation du trône) est transposé vers le pays. Le pays représente tout cela et en devient l’incarnation. Vous avez encore et toujours Christ à la place de la terre promise. Tout est concentré en Lui qui incarne tout ce que le pays signifie, et en Christ nous entrons dans tout ce qu’Abraham, Isaac, Jacob et Joseph symbolisent pour le pays. Joseph donna des instructions concernant ses ossements, et c’était la compréhension de la foi concernant le pays promis. Le pays était en vue.
Une possibilité d’échec à cause d’un cœur endurci.
Cette réalité est martelée aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. L’histoire d’Israël est parsemée d’urgence, d’appel et d’avertissement. Dans les Psaumes et dans les épîtres, vous entendez régulièrement ce refrain : « N’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la révolte… » Cette phrase tragique revient souvent comme un appel urgent et un avertissement.
Cette possibilité d’échec s’enracine dans un état de cœur. Cet extraordinaire élément d’éventualité et de doute, qui semble parcourir la Parole de Dieu, en référence à des croyants, n’est pas lié à notre salut. Lorsque vous parlez du salut, vous l’affirmez positivement parce qu’il y a une forte connotation d’assurance confiante; mais lorsque vous parlez de la pleine volonté de Dieu, le but, le prix, tout ce qui concerne l’appel céleste, vous vous trouvez toujours face à l’imprévu et au doute.
Ce qui est représenté par les « Si » - « Si vous tenez fermement depuis le commencement votre confiance jusqu’ à la fin », « …qui est votre demeure si… ». Vous ne pouvez passer par-dessus ces « si », vous ne pouvez pas les éviter. Au fur et à mesure de la lecture, vous les rencontrez. Paul concentrait toute son énergie finale dans l’urgence d’un puissant « si » - « si de toute manière et par tous les moyens, je pouvais atteindre… »
Cette précarité est basée ou découle d’une disposition de cœur. Dans le livre de Josué, nous trouvons une série d’éléments qui ont été calculés pour provoquer à nouveau cet échec, même au-delà du Jourdain, calculés pour empêcher la plénitude que Dieu voulait apporter à Son Peuple. Et chacun de ces éléments était calculé pour susciter un appel à une nouvelle disposition de cœur. Ces éléments que nous voyons dans le livre de Josué étaient calculés pour frustrer la volonté de Dieu pour Son peuple, en découvrant et en assurant une certaine disposition de cœur, comme une condition de leur succès.
Reprenez l’exemple des deux tribus et demie d’Israël. Remarquez-vous ce qui leur a été dit lorsqu' ils ont formulé leur demande pour s’établir de ce côté-ci du Jourdain ? « Et pourquoi décourageriez-vous (détourneriez-vous) le cœur des enfants d’Israël de passer au pays que l’Éternel leur a donné ? » (Nombres 32 v. 7).
Donc, en premier lieu, ils représentaient quelque chose qui ôtait l’énergie ou la disposition consacrée du cœur des enfants d’Israël. Ainsi, il est possible que le cœur du peuple de Dieu soit séduit. Il existait un danger, celui d’une disposition de cœur qui ne Lui corresponde plus. « Dieu a clairement dit que Son plan était ceci et cela ; quoi que les autres peuples fassent, j’irai dans cette direction ; d’autres peuples prennent des raccourcis et semblent s’épanouir dans la bénédiction, mais j’ai vu que Dieu a prévu quelque chose de plus qui va bien au-delà, qui est Son objectif, donc mon objectif. Mon but, c’est Dieu lui-même, ni la joie, ni la paix, ni même une bénédiction, mais lui-même, mon Dieu ; c’est à lui de me guider là, pas moi, mais lui - peu importe le prix, cher Seigneur, peu importe le chemin ».
Un état d’esprit.
Cet état d’esprit ne correspondait pas à celui des deux tribus et demie, parce que leur cœur n’était pas dans cette attitude, et c’est pourquoi, ils devenaient une menace. Le diable connaît la disposition de nos cœurs et très subtilement, il œuvre pour l’utiliser.
Comme ces deux tribus et demie elles-mêmes, il nous est suggéré un bénéfice immédiat par rapport au Seigneur en dehors de toute souffrance. Ce sont ceux qui disent : « Est-il nécessaire d’être aussi consacré ? Pourquoi tant d’intensité, n’est-ce pas un comportement fanatique ? Pourquoi ne pas se contenter de jouir de la présence du Seigneur et d’avoir une simple vie chrétienne normale ? Pourquoi faut-il s’impliquer autant ? »
Ces questions peuvent sembler correctes et s’accompagnent même parfois de références bibliques (« la simplicité qui est en Christ ») Un passage de ce genre est utilisé contre ce que certains pourraient appeler un type de vie chrétienne compliqué, représenté par ces chrétiens qui aspirent à toujours plus. Pourquoi ne pas jouir d’une vie chrétienne heureuse et confortable ?
Même s'il est possible d’être intense de la mauvaise façon ou de faire de notre vie chrétienne une vie terriblement stressante et dangereuse (le Seigneur ne veut pas cela), toute la question est déterminée par le fait que ce n’est pas ce que je veux, la vie chrétienne que j’ai choisie, qu’elle soit plaisante ou éprouvante, mais ce que le Seigneur veut ; voilà ce qui importe.
Que veut le Seigneur ? Le Seigneur a-t-Il montré qu’Il veut un peuple qui recherche tout pour qu’Il règne ? Paul, pourquoi tant d’agitation et de pression ? Pourquoi parles-tu ainsi : « Si, par tous les moyens je puisse atteindre… ». Tu es vieux maintenant ; repose-toi un peu à présent, tu sais que le Seigneur a des voies merveilleuses et tu as une superbe histoire derrière toi… Paul répondrait : « Pensez-vous-qu’en la matière ce n’est que la question de mon tempérament, de mes sympathies et de mes antipathies ? Si je devais ne me considérer que moi-même, j’aurais pris du repos, mais je vois que le Seigneur a établi un modèle, une position qui est reliée à un plan éternel d’utilité et de gloire pour Lui que je n’ai pas encore atteints, et je concentre ma volonté et mon énergie jusqu’au bout dans ce but. Appelez cela de l’intensité si vous le souhaitez, mais « laissant les choses qui sont en arrière…je cours vers le but, jusqu’au prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus ».
Les deux tribus et demie étaient animées d’un tout autre esprit. Elles étaient des personnes qui, dans la vie chrétienne, avaient les yeux fixés sur elles-mêmes et pas le Seigneur. Avaient-elles passé un seul moment à s’asseoir en disant, que veut le Seigneur ? Au lieu de : Que pouvons-nous en tirer ? Elles seraient allées de l’avant. La réponse était claire et nette. Nul doute que la volonté révélée de Dieu était qu’ils devaient traverser le Jourdain, et continuer jusqu’au bout. Ils ont fait des compromis et on peut entendre aujourd’hui leurs descendants dire: Oh, inutile de vivre ce type de vie chrétienne où vous êtes toujours en recherche et jamais satisfaits !
Soyez contents ! Pourquoi ? Parce que c’est bien plus facile et plus confortable. Ce qui nous importe, c’est que les choses soient aisées, faciles et confortables. Est-ce cela ou est-ce la volonté de Dieu qui nous guide ? L’ennemi trouve une opportunité dans la disposition de notre cœur, pour nous détourner, nous décourager, nous limiter et nous arrêter.
La victoire par l’union céleste.
Maintenant, quelle en est la finalité ? Non pas que nous soyons capables de l’affronter, mais que nous l’ayons bien à l’esprit. Le livre de Josué représente un autre côté des choses. Il y a eu des échecs, il y a eu des interventions mais il y avait un autre côté. Il y eut la conquête de Jéricho et la victoire à Aï la deuxième fois, il y a eu de puissantes conquêtes ; tout cela parlait d’une ascendance, d’une domination, d’une union avec le Seigneur sur le trône.
Et s’il n’y a qu’une présentation partielle de cette vérité dans le livre de Josué, celle-ci est pleinement révélée dans le Nouveau testament, spécialement dans les épîtres de Paul. Il y a à présent pour nous une union spirituelle avec Celui qui est couronné de gloire et d’honneur, une union spirituelle avec lui dans son autorité, par laquelle les forces de l’ennemi peuvent être désarmées, détrônées et vaincues.
N’est-ce pas la déclaration de Paul dans l‘épître aux Éphésiens : « Dans les lieux célestes en Christ Jésus ». C’est là qu’il faut être pour aller de l’avant. Nous n’avancerons jamais tant que nous ne connaîtrons pas notre union céleste avec Christ, notre union avec Lui sur le trône.
Cela fonctionne parce que nous sommes devenus conscients des mensonges du diable, et affermis par toute la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’être intérieur face à sa furie. C’est une position et une puissance à acquérir sur toute la puissance de l’ennemi. Que le Seigneur nous y conduise.