Un rappel à la foi

Un rappel à la foi

Notre foi sera vraie lorsqu’elle sera basée sur celui qui a réussi à accomplir la loi et en qui nous avons tout pleinement.

Luc 18 v. 1 à 8 « Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

J’aimerais que nous nous penchions quelques instants sur cette question que Jésus pose à ses disciples.

Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Jésus a l’habitude de poser ce genre de questions qui n’attendent pas vraiment de réponses et qui jettent un froid dans la discussion. J’aime quand Jésus travaille ainsi, c’est une pédagogie qui oblige l’élève à s’impliquer au maximum dans l’échange.

Jésus parle ici à ses disciples et par extension, c’est aussi à nous aujourd’hui, qu’il pose cette question grave. Lorsque Jésus commence une question par mais ; je pense qu’elle est digne d’intérêt (bien sûr, toutes les paroles de Jésus le sont).

Il est donc question ici de la foi et je voudrais parler aujourd’hui de la foi. Je voudrais passer quelques minutes à questionner notre foi. Si Jésus n’est pas certain d’en trouver beaucoup à son retour, c’est sûrement qu’il faut se questionner nous-mêmes sur ce que nous pensons qu’est la foi. Finalement, aujourd’hui, je ne suis pas certain que le problème soit de savoir si nous avons la foi mais surtout en quoi est notre foi.

Avant de dire ce qu’est la foi dont il est question ici, je voudrais vous donner deux exemples de ce que la foi n’est pas ou ne doit pas être. Je rappelle, encore et encore que Jésus ne parle pas aux païens, aux non croyants ou aux religieux d’Israël, il parle à ses disciples. Ils étaient concernés par la question, nous sommes concernés par la question, tu es concerné par la question.

La première foi qui n’est pas la bonne foi, c’est la superstition. Alors ouf, vous vous dites sûrement, super, la première partie ne me concerne pas. Détrompez-vous je veux parler d’une superstition évangélique. J’emploie ce mot volontairement car il est très connoté. Nous avons cette habitude de condamner la superstition chez les autres, sans pour autant vérifier dans notre propre vie. Je parle bien de superstition évangélique. Lisons un exemple dans l’Ancien Testament.

1 Samuel 4 v. 1 à 11 « La parole de Samuel s'adressait à tout Israël. Israël sortit à la rencontre des Philistins, pour combattre. Ils campèrent près d'Eben-Ezer, et les Philistins étaient campés à Aphek. Les Philistins se rangèrent en bataille contre Israël, et le combat s'engagea. Israël fut battu par les Philistins, qui tuèrent sur le champ de bataille environ quatre mille hommes. Le peuple rentra au camp, et les anciens d'Israël dirent : Pourquoi l'Eternel nous a-t-il laissé battre aujourd'hui par les Philistins ? Allons chercher à Silo l'arche de l'alliance de l’Eternel ; qu'elle vienne au milieu de nous, et qu'elle nous délivre de la main de nos ennemis. Le peuple envoya (un détachement) à Silo, d'où l'on apporta l'arche de l'alliance de l'Eternel des armées qui siège entre les chérubins. Les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, étaient là, avec l'arche de l'alliance de Dieu. Lorsque l'arche de l'alliance de l'Eternel entra dans le camp, tout Israël poussa de grands cris de joie, et la terre en fut ébranlée. Le retentissement de ces cris fut entendu des Philistins, et ils dirent : Que signifient ces grands cris qui retentissent dans le camp des Hébreux ? Et ils apprirent que l'arche de l'Eternel était arrivée au camp. Les Philistins eurent peur, parce qu'ils crurent que Dieu était venu dans le camp. Malheur à nous ! dirent-ils, car il n'en a pas été ainsi jusqu'à présent. Malheur à nous ! Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants ? Ce sont ces dieux qui ont frappé les Egyptiens de toutes sortes de plaies dans le désert ». (PAUSE*)

(PAUSE*) Même si vous ne connaissez pas la fin de l’histoire, vous pouvez la deviner avec ce que j’ai pu dire dans mon introduction. Mais faisons un exercice sincère. N’est-ce pas là une incroyable démonstration d’humilité et de foi pour le peuple ? Ils perdent la bataille, ils consultent les anciens, se rendent compte que l’arche manque, ils vont la chercher et mettent toute leur foi et leur joie en elle (à tel point que les ennemis tremblent comme jamais). Il est impossible que cette histoire se finisse mal. Lisons la suite.

« Fortifiez-vous et soyez des hommes, Philistins, de peur que vous ne soyez asservis aux Hébreux comme ils vous ont été asservis ; soyez des hommes et combattez ! Les Philistins livrèrent bataille, et Israël fut battu. Chacun s'enfuit dans sa tente. La défaite fut très grande, et il tomba d'Israël trente mille hommes de pied (7.5x). L'arche de Dieu fut prise, et les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, moururent ».

Comprenez-vous la raison de cette défaite ? Sur quoi leur foi était-elle basée ? Sur eux lors de la première bataille et sur l’arche lors de la seconde. Pourtant, contrairement à ce que nous avions pu dire à propos du veau d’or (qui ne venait pas de Dieu) l’arche elle, vient bien de Dieu. Et bien vous voyez ici, dans cette petite histoire combien il est possible de transformer un don de Dieu en idole qui va détourner notre foi. La foi n’est alors plus basée en Dieu mais elle est basée dans son don. Le don de Dieu remplace Dieu, c’est de la superstition.

Nous comprenons alors que même en lisant la Bible, en faisant partie du peuple de Dieu, en ayant reçu des dons de sa part, nous pouvons être superstitieux. Nos batailles à nous ne sont plus avec des soldats et des épées mais elles sont dans nos cœurs avec des mots et des pensées.

  • Combien de fois croyons-nous que si nous passons une mauvaise journée c’est parce que nous n’avons pas lu la Bible le matin ?
  • Combien de fois, lors d’un appel pour la prière, la file d’attente est plus importante chez le pasteur visiteur que chez l’ancien de l’église ?
  • Combien de fois nous servons nous de versets de la Bible comme de grigris que nous brandissons par association d’idées.
  • Certains portent une croix pas superstition, d’autres refusent d’en porter par superstition aussi.
  • Certains pensent que leur baptême a plus de valeur s’il est fait dans le Jourdain en Israël.
  • … il y a sûrement de nombreux autres exemples propres à chacun.

Il y a dans le texte une précision qui est importante. Ce sont les fils d’Eli qui ont porté l’arche et il est également précisé qu’ils sont morts dans la bataille. Cette précision est importante en lisant un peu plus haut dans le livre de Samuel.

1 Samuel 2 v. 12 à 17 « Les fils d'Eli étaient des hommes pervers, ils ne connaissaient point l'Eternel. Et voici quelle était la manière d'agir de ces sacrificateurs à l'égard du peuple. Lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le serviteur du sacrificateur arrivait au moment où l'on faisait cuire la chair. Tenant à la main une fourchette à trois dents, il piquait dans la chaudière, dans le chaudron, dans la marmite, ou dans le pot ; et tout ce que la fourchette amenait, le sacrificateur le prenait pour lui. C'est ainsi qu'ils agissaient à l'égard de tous ceux d'Israël qui venaient là à Silo. Même avant qu'on fît brûler la graisse, le serviteur du sacrificateur arrivait et disait à celui qui offrait le sacrifice : Donne pour le sacrificateur de la chair à rôtir ; il ne recevra de toi point de chair cuite, c'est de la chair crue qu'il veut.  Et si l'homme lui disait : Quand on aura brûlé la graisse, tu prendras ce qui te plaira, le serviteur répondait : Non ! tu donneras maintenant, sinon je prends de force. Ces jeunes gens se rendaient coupables devant l'Eternel d'un très grand péché, parce qu'ils méprisaient les offrandes de l'Eternel ».

Vous voyez donc que la vision de Dieu est à la fois fine et globale. Il maîtrise l’ensemble d’une situation tout en sondant les moindres petits détails. Cela afin que notre foi ne soit pas superstitieuse et qu’elle ne devienne pas un prétexte pour vivre selon la chaire (comme dit Paul à propos de la liberté que Jésus nous a acquise : Galates 5 v. 13).

Frères et sœurs et chers amis « Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ? » (Jacques 2 v. 19).

  • Notre foi n’est pas dans l’église (quelque part)
  • Notre foi n’est pas dans un homme : ici, ailleurs, avant, sur Youtube (quelqu’un)
  • Notre foi n’est pas dans des mots (quelque chose)

La deuxième foi qui n’est pas la bonne foi, c’est la mauvaise foi.

Je m’explique. Si on devait la placer sur un arc, elle serait sans doute complètement à l’autre bout de la superstition. Mais, comme les extrêmes en politique, elles ont souvent tendance à se rejoindre par l’autre côté du cercle. Ainsi, ce deuxième exemple est souvent une manière différente de vivre par la superstition. Cette mauvaise foi, au premier sens du terme peut également faire beaucoup de dégâts. En nous premièrement, car elle produit une fausse assurance qui est de l’orgueil, puis chez les autres car elle est très souvent condescendante et méprisante.

Lisons la suite du discours de Jésus que nous avons lu en introduction.

Luc 18 v. 8 « Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était pharisien, et l'autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé ».

Cette histoire semble caricaturale mais, encore une fois, Jésus s’adresse à ses disciples. C’est à nous qu’il s’adresse car il sait que nous pouvons tomber dans cette caricature.

C’est certainement l’un des points les plus perturbants de l’œuvre de Jésus. Nous l’avons cité plus tôt, la liberté que Jésus nous offre peut être utilisée comme un prétexte pour faire n’importe quoi. Lorsque l’on a seulement compris intellectuellement le trésor du salut, il devient facile de le manipuler en se contentant de connaître les nouvelles règles pour les contourner facilement. Un tel chrétien fait preuve de mauvaise foi car il a plus foi en sa propre foi qu’en Dieu et son œuvre. Comprenez-vous ce que je vous explique ? Paul nous montre un exemple parlant lorsqu’il décide de circoncire le (pauvre) Timothée seulement pour ne pas être une pierre d’achoppement pour les juifs qui étaient là (Actes 16.3). Alors pourtant, qu’il s’évertue à prêcher que la circoncision rend caduque la croix.

Galates 5 v. 11 « Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix a donc disparu ! »

Paul n’était pas un enfant de cœur mais malgré sa piété, il savait qu’il n’était pas seul et voyait comme supérieur son témoignage. C’est exemplaire pour nous aujourd’hui.

Romains 14 v. 1 à 4 « Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui ? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir ».

Comprenez-vous que seule l’action de Dieu dans nos vies, peut créer cette foi équilibrée, mature et solide tout en étant humble et bien disposée ? Notre (bonne) compréhension de la croix peut se transformer en (mauvaise) foi et devenir une idole. Ça n'est pas cette foi que Christ espère trouver lors de son retour. 

Souvent, un croyant condescendant sera très violent avec le croyant superstitieux et vice versa, sans qu’aucun ne se rende compte qu’ils sont tous les deux identiques. Chacun pense vivre la vraie foi et chacun traite l’autre de religieux. Pourtant, chacun est religieux (dans le mauvais sens du terme) et aucun n’a la vraie foi. Chacun met sa foi dans sa propre foi. Peut-être nous faut-il demander à Dieu un nettoyage divin de notre foi ; un renouvellement de notre vision et une restauration intime afin de ne plus être étouffé.

Pourquoi croire en Jésus n’est pas de la superstition ? Car il est à la fois Dieu et don de Dieu, en croyant en Jésus, notre foi est parfaite. Croire en Jésus c’est croire en son œuvre. Nous ne cherchons pas une foi traditionnelle, culturelle, universelle, primitive, humaniste, laïque … nous voulons vivre une foi biblique. Telle doit être notre prière aujourd’hui. Que Dieu soit libre de réformer nos cœurs.

Notre foi est en celui qui n’a ni commencement ni fin (Père) ; dans celui qui est à la fois Dieu et le don de Dieu (Jésus) ; dans celui qui a été répandu sur la terre et qui souffle où il veut (Esprit). Il est primordial de nous sentir tous concernés aujourd’hui face à ce danger de la superstition évangélique. Non pas qu’elle va nous apporter une quelqu’une malédiction mais elle est le symptôme de la pire des incrédulités car c’est une incrédulité qui s’ignore, elle s’habille comme de la foi, elle agit comme de la foi mais elle a une odeur de mort car elle n’est pas connue de Dieu.

Les conséquences sont importantes car à cause de cette superstition, le peuple s’est fait voler l’arche. Jésus revient et il espère trouver la vraie foi dans ton cœur. Une foi solide et totale, purifiée par l’Esprit saint.

  • La foi sans œuvre est incrédule
  • La foi superstitieuse est incrédule
  • La foi condescendante est incrédule

Pour finir, cette question de Jésus est comme un rappel. Pas un rappel à la loi comme pourrait le faire un policier envers un automobiliste un peu trop rapide mais un rappel à la foi. Notre foi sera vraie lorsqu’elle sera basée sur celui qui a réussi à accomplir la loi et en qui nous avons tout pleinement.

Prière. 

Seigneur nous avons besoin que tu réformes notre foi. Pour cela, nous voulons nous placer avec humilité et espoir sous ta tutelle afin que tu sois libre d’intervenir en nous comme ta volonté souhaite s’exprimer. Nous te confions notre foi afin que tu puisses la protéger, nous la cachons en toi, notre citadelle imprenable. Que ta volonté soit faite.

« Après l'avoir entendu, Jésus fut dans l'étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi » (Matthieu 8 v. 10).

 

Un message de Benjamin Gabelle
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sur les epaules du createurÀ l’instar d’un père hissant son enfant sur ses épaules pour lui permettre de mieux voir, Benjamin Gabelle, doté de solides connaissances scientifiques, analyse des éléments de la création et en tire des enseignements spirituels pour la vie personnelle, familiale et ecclésiale du croyant.

En découvrant ce parallèle entre nature et principes bibliques, le lecteur sera, tout à la fois, captivé, émerveillé, instruit et enrichi. Sa lecture achevée, il n’aura de cesse de louer son Créateur et cherchera à le connaître plus et mieux !

Benjamin a 31 ans et enseigne les Sciences de l’Ingénieur au lycée, il est l’un des prédicateurs de son Église locale en Alsace. Marié à Claire et père de trois enfants, il est né dans une famille chrétienne et expérimente la vie avec Dieu depuis son enfance.

 

 

 

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