D'autres peuvent, toi non !
Avez-vous déjà remarqué à quel point les mots « je crois » ; « sûrement » ou « certainement » ont perdu de leur valeur dans notre langage courant ? Au lieu d’affirmer quelque chose de certain et d’indiscutable.
« C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7 v. 24 à 28).
Préambule.
Avez-vous déjà remarqué à quel point les mots « je crois » ; « sûrement » ou « certainement » ont perdu de leur valeur dans notre langage courant ? Au lieu d’affirmer quelque chose de certain et d’indiscutable, ces expressions sont maintenant utilisées pour exprimer un doute dans la phrase.
- « Il va certainement pleuvoir … » Mais ce n’est pas sur
- « Je crois que c’est par ici … » Mais peut-être que non
- « Je vais sûrement avoir une augmentation … » Mais ne crions pas victoire trop vite.
Les mots ont un sens et il nous faut leur accorder une juste valeur surtout lorsque nous voulons affirmer des choses de Dieu.
- « Jésus va sûrement revenir » C’est une chose SÛRE
- « Je crois que le St Esprit est présent » C’est une chose VRAIE
- « Dieu peut certainement nous parler » C’est une chose EVIDENTE
Avant de lire, prier, étudier, partager, vivre, il est important de disposer nos cœurs à vivre avec la foi que la Bible est la vérité et que ce qu’elle contient s’est passé et que ce qu’elle promet va arriver … certainement.
« C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier » (1 Timothée 1 v. 15).
Décortiquons un peu notre texte (Matthieu 7 v. 24 à 28) pour remettre en question certaines de nos certitudes à son propos. En lisant de plus près, on constate que les deux hommes et leurs expériences dont parle Jésus sont semblables en beaucoup de points :
- Ils sont tous les deux occupés au même labeur : construire leur propre maison.
- Ils ont écouté les paroles de Jésus.
- Il ne semble pas y avoir de différence fondamentale entre les deux maisons.
- Les deux maisons seront attaquées par une tempête qui se jettera sur elles.
Le fait que les deux hommes aient entendu les paroles de Jésus est un point important. Afin que chacun se sente concerné, Jésus prend bien le soin de préciser qu’il n’oppose pas ici l’attitude d’une personne qui aime Dieu à une autre qui rejette Dieu. Il est bien question dans ce récit de deux hommes qui entendent la parole de Dieu.
Le fait est que, bien souvent, on résume cette parabole à une simple opposition entre le chrétien et le païen. Ainsi, on en conclue que l’homme insensé serait l’homme qui ne croit pas en Dieu et l’homme sage celui qui le suit. Ce n’est pas (seulement) aussi simple que cela. Il ne faudrait pas se contenter de cette lecture, en passant notre chemin, pensant qu’à partir du moment ou l’on croit, on est un homme sage.
Jésus raconte cette petite histoire en conclusion d’un discours fleuve pour mettre directement un avertissement dans le cœur de son auditoire. Il sait ce que qu’un tel exposé va produire dans l’esprit des gens tant sur le fond que sur la forme. « […] la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7 v. 28).
Tout le monde devait être fasciné par un tel discours si profond et rempli d’amour divin. Ils devaient se taper du coude, frappés par sa doctrine. C’est en voyant cela que Jésus termine par cette histoire pour prendre le temps de rappeler à tous la nécessité d’aller plus loin que l’écoute en passant directement à la mise en pratique.
Être conscient que la parole de Dieu est un message nouveau, vrai et révolutionnaire n’est pas suffisant. La tempête vient et écouter ne suffira pas pour y résister. Il y a plus, une étape supplémentaire qui ne saurait être considérée comme un bonus. Il nous faut pratiquer, participer, passer à l’action. Nous lisons la Bible, nous participons à des réunions d’église et c’est une bonne chose. Nous croyons et nous prions, c’est aussi une bonne chose. Cependant, la maison qui résiste à la tempête est celle bâtie sur le roc et bâtir sur le roc, c’est mettre en pratique.
Les fondations représentent la première étape dans la construction d’une maison. Non seulement dans la chronologie mais également dans l’emplacement. On choisit où l’on veut s’installer et on commence par les fondations. C’est riche de sens pour nous aujourd’hui, dans la construction de nos vies : « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous, dit l'Eternel » (Jérémie 29 v. 13 à 14).
Cette promesse est extraordinaire ! Dieu nous demande de chercher, mais de le faire de tout notre cœur. C’est bien une mise en pratique que demande Dieu à son peuple. Ecouter ne suffisait pas dans l’ancienne alliance, les choses n’ont pas changées (sur ce point) dans la nouvelle.
J’ouvre une petite parenthèse, que nous approfondirons surement bientôt. Dans le texte de Jérémie, Dieu demande de son peuple de chercher de tout cœur. Mais, sachant que cela ne sera pas suffisant, il ajoute qu’il se laissera trouver. Nous voyons l’immense grâce de Dieu pour son peuple dès l’ancien testament. Il prend plaisir à se laisser trouver mais il se laisse trouver par celui qui le cherche.
Tout n’est que grâce.
Le passage de Matthieu débute par « c’est pourquoi, quiconque entend ces paroles ». C’est donc qu’il faut lire le passage précédent. Comme je l’ai dit plus tôt, nous étudions ici la conclusion d’un message de Jésus.
Ici, quand Jésus parle de « ces paroles », il parle bien sûr des versets antérieurs. On peut toutefois extrapoler sans prendre beaucoup de risque à toutes les paroles de Jésus et même à la Bible entière puisqu’il est la parole faite chair (Jean 1 v. 1 à 18).
Prenons donc les versets :
« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Matthieu 7 v. 21 à 23).
Ici, Jésus oppose à nouveau ceux qui pratiquent l’iniquité (violer la loi, désobéir, pécher) à ceux qui font (mettre en pratique) la volonté de son père qui est dans les cieux. On voit donc que Jésus ne fait que répéter des choses qu’il a déjà dites via une parabole. Cela appuie le fait qu’il faille une fois pour toutes aller plus loin qu’entendre, écouter, comprendre, accepter, croire, … Il faut mettre en pratique, obéir, chercher. Non simplement bâtir une maison mais veiller à le faire sur le roc.
Bon, pour l’instant, rien de vraiment nouveau. Les hébreux connaissent bien ces choses et savent parfaitement qu’il faut pratiquer la loi de l’éternel et ne pas se borner à l’écouter. C’est une chose que nous savons également aujourd’hui. J’ai choisi les versets 21 à 23 car ils provoquent en moi un paradoxe. Comme une contradiction qu’il nous faut démêler aujourd’hui.
Jésus déclare sans trembler que le fait de prophétiser, chasser des démons ou faire beaucoup de miracles n’est pas le gage d’être connu de lui.
(J’ouvre une nouvelle parenthèse pour préciser que l’inverse n’est pas forcément vrai. Ce n’est pas parce que l’on chasse des démons, prophétise ou fait beaucoup de miracle qu’il ne nous connait pas. Ce n’est pas notre sujet ici mais il est bon de le préciser.)
Pourtant, le nouveau testament nous engage à chercher ces choses. Jésus lui-même les a pratiquées de manière ostentatoire. Il existe aujourd’hui des communautés qui se sont fondées autour d’une pratique divine de ces choses. Ces gens qui disent « Seigneur Seigneur » ne sont pas forcément de mauvaise foi et de mauvaise volonté. Certains pensent bien faire. Le Seigneur ne nous demande-t-il pas de passer à l’action ?
Voyez-vous la contradiction ? Si Jésus semble faire cette contradiction (qui n’en ait pas une) c’est qu’il veut appuyer que ce ne sont pas ces choses qu’il faut chercher. Cela reviendrait à saisir un couteau par la lame. Personne ne fait ça et ce n’est pas pour rien. Il y a un ordre dans les choses. Dans la vie avec Christ, il y a des causes et des conséquences autant que sur un couteau il y a un manche et une lame. Restons sur l’image du couteau. Ce que je veux c’est couper. Donc la partie qui me semble importante, c’est la lame. En me désintéressant du manche, je ne pourrais rien couper d’autre que moi-même. Ainsi, en mettant en avant les manifestations de l’esprit (même au nom de Jésus) sans me préoccuper de ce qui compte vraiment, je prends le risque terrible de ne pas être connu de Jésus.
De plus, Jésus sait que quelques phrases plus tôt il a prononcé un commandement très fort :
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6 v. 33)
- Pour le peuple du temps de Jérémie, il fallait chercher Dieu de tout cœur
- Pour les juifs du temps de Jésus, il fallait chercher le royaume et sa justice premièrement
- Et pour nous aujourd’hui ?
Il y a peu de chance que les choses aient changées aujourd’hui. Il nous faut chercher Jésus.
Tout ça pour ça me direz-vous. Oui et mille fois oui.
Il n’y a qu’une chose, que dis-je une personne à chercher c’est notre Christ, notre ami, notre frère notre roi. C’est mon Christ, mon ami, mon frère, mon roi.
Je conclurai en disant une chose : « D’autres peuvent, toi non ! »
C’est ce qu’un père sage dit à son fils pour qu’il aille de l’avant. C’est ce que mon père m’a dit toute mon enfance. Aujourd’hui, n’endurcissons pas nos cœurs et entendons sa voix forte et paisible qui nous dit :
- Les autres peuvent chercher les conséquences avant les causes … toi non !
- Les autres peuvent se contenter d’écouter … toi non !
- Les autres peuvent bâtir sur le sable … toi non !
- Les autres peuvent … toi non !
La patience de Dieu n’est pas épuisée, il n’est pas trop tard pour se rendre compte de ces choses. Mais il nous faut choisir aujourd’hui sur quelles bases nous voulons bâtir nos vies ? Une écoute passive de la parole de Dieu ? ou une mise en pratique joyeuse de cette même parole ?
Chacun est responsable de lui-même et doit assumer le chemin sur lequel il choisit de marcher. La tempête vient pour juger nos œuvres. Lorsque nous la voyons arriver pour se jeter sur notre maison, nous comprenons qu’il est trop tard. Il est inutile d’exiger d’elle « Au nom de Jésus » qu’elle fasse un détour pour nous épargner. Si ma maison est sur le roc, je n’ai qu’à m’enfermer à l’intérieur pour dormir paisiblement. Si ta maison est sur le roc, tu n’as qu’à t’enfermer à l’intérieur pour dormir paisiblement.
Prière.
Seigneur, à l’image de Nicodème, nous voulons renoncer à nos habitudes, nos certitudes, nos héritages et nos totems. Nous voulons te chercher de tout notre cœur en acceptant ta tutelle sur nos esprits. Viens et sois notre roc. Face à la tempête, nous ne mettons pas notre foi dans la solidité de notre maison (notre œuvre) mais sur le fait qu’elle soit sur le rocher des siècles. Merci pour la grâce que tu nous fais de te laisser trouver par nous.
« Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit » (Jean 3 v. 6 à 8).
Un message de Benjamin Gabelle
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Ou comment Dieu révèle son œuvre par son œuvre
À l’instar d’un père hissant son enfant sur ses épaules pour lui permettre de mieux voir, Benjamin Gabelle, doté de solides connaissances scientifiques, analyse des éléments de la création et en tire des enseignements spirituels pour la vie personnelle, familiale et ecclésiale du croyant.
En découvrant ce parallèle entre nature et principes bibliques, le lecteur sera, tout à la fois, captivé, émerveillé, instruit et enrichi. Sa lecture achevée, il n’aura de cesse de louer son Créateur et cherchera à le connaître plus et mieux !
Benjamin a 31 ans et enseigne les Sciences de l’Ingénieur au lycée, il est l’un des prédicateurs de son Église locale en Alsace. Marié à Claire et père de trois enfants, il est né dans une famille chrétienne et expérimente la vie avec Dieu depuis son enfance.