
19.Je vis le ciel ouvert
Chap: 7 - Les deux scènes de gloire (suite) - Cette dernière partie présente une sorte de rétrospective, une description de l’Église dans la gloire dans ses relations avec la terre durant le règne de mille ans.
Les versets suivants montrent un troisième trait de caractère de la sainte cité : sa gloire. « Et elle avait la gloire de Dieu. Son luminaire était semblable à une pierre très-précieuse, comme à une pierre de jaspe cristallin » (Apocalypse 21 v. 11). Vérité insondable ! « elle a la gloire de Dieu ».
La gloire de la cité (21 v. 11).
Ce qui aujourd’hui est l’objet de notre espérance (Romains 5 v. 2), « nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu », sera alors la réalité. Comme l’épître aux Romains nous le montre, nous pouvons espérer la gloire de Dieu, seulement parce que nous sommes justifiés par le sang de Jésus et par la foi. Sans cela, nous serions encore dans nos péchés et nous n’atteindrions pas à la gloire de Dieu (Romains 3 v. 23).
Cette espérance vivante est donc un résultat de la justification, et pour notre vie pratique maintenant, elle est le « moteur » qui nous pousse en avant à la rencontre du but malgré toutes les difficultés. Si nous perdons de vue cette espérance, nous perdons toute force. Mais pour que cela n’arrive pas, le Saint-Esprit incline toujours nos regards, déjà maintenant, vers l’accomplissement de cette espérance, une espérance « qui ne rend point honteux ».
En ce jour-là, le jour de gloire, l’assemblée sera le vase de la gloire de Dieu. Cette gloire habitera en elle, et elle sera reflétée devant le monde. Nous nous souviendrons des paroles de notre Seigneur à son Père qui auront alors leur accomplissement : « et la gloire que tu m’as donné, je la leur ai donnée… afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé et que tu les a aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17 v. 22 et 23).
À la gloire des enfants de Dieu et à leur unité dans la gloire, le monde connaîtra que le Seigneur Jésus était l’envoyé du Père et que le Père a aimé les siens comme Il a aimé le Fils. Quelle portée immense pour le monde que les conséquences de cette connaissance !
Dans un sens plus restreint, Israël reflétera aussi, pendant le règne, la gloire de l’Éternel devant les peuples de la terre, car nous lisons en Ésaïe 60 : « Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l’Éternel s’est levée sur toi » (Ésaïe 60 v. 1). Mais quelle scène inimaginable quand l’assemblée répandra la lumière de la gloire de Dieu sur la terre, et cette scène durera en outre mille ans complets. Dans sa beauté donnée de Dieu, elle fera connaître au monde quels sont les traits glorieux de la nature de Dieu.
La révélation des traits de nature de Dieu est au sens propre la « gloire ». Comme Fils de Dieu sur la terre, Il a parfaitement glorifié Dieu, Il a révélé qui était Dieu et ce qu’Il était. Il l’a fait connaître (Jean 1 v. 18). Cette glorification de Dieu par le Fils a eu son sommet à la croix de Golgotha (Jean 12 v. 28 ; 13 v. 31 ; 17 v. 4). Là, Il a complètement montré que Dieu est lumière et qu’Il est amour. Chaque trait de la nature de Dieu a été là complètement mis en lumière, dans un Sauveur souffrant et mourant.
Quand cependant le temps de la domination de Christ sera venu, Dieu utilisera l’Assemblée comme instrument préférentiel pour glorifier son Fils. Alors et pendant toute l’éternité, elle sera le témoin lumineux de la gloire de sa personne : « La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu » sera toujours vue « dans la face de Christ » (2 Corinthiens 4 v. 6), que Dieu désire aussi toujours utiliser comme instrument.
La lumière qui émanera de la cité sainte est comparée avec une pierre très précieuse, une pierre de jaspe cristallin. Dans la nature la pierre de jaspe n’est pas du tout limpide et n’est qu’à moitié une pierre précieuse*. Cela montre clairement que nous avons ici un langage purement symbolique, comme aussi l’or pur, semblable à du verre pur (v. 18) qui n’existe pas dans la nature et qu’il faut comprendre au sens symbolique.
* Le jaspe est une variété de quartz colorée en rouge, brun ou jaune.
La pierre de jaspe (il faut penser vraisemblablement à la plus coûteuse de toutes les pierres précieuses, le diamant), a une place particulière dans l’Apocalypse. Au chapitre 4, ensemble avec le sardius, elle sert de symbole pour la gloire de Dieu lui-même, pour autant que l’homme, la créature, puisse la voir ou qu’il lui soit permis de la voir.
Mais pour être complet, il faut aussi mentionner que Dieu habite la lumière inaccessible, et qu’au sens absolu, nul homme ne l’a vu ni ne peut le voir (1 Timothée 6 v. 16). La pierre de jaspe parle aussi de la gloire que Dieu peut et veut révéler à la créature. Et comme un prisme ou un verre de cristal taillé dissocie la lumière blanche qui lui arrive dessus, en ses différents composants colorés, ainsi aussi l’Assemblée (comme nous-mêmes), peut recevoir la lumière divine qui tombe sur elle et la fractionner en ses différents composants. De cette manière les hommes nés de nouveau sur la terre ont la possibilité de saisir dans la puissance de l’Esprit les traits particuliers de la gloire de Dieu.
Après le chapitre 4, le jaspe est mentionné encore trois fois dans le chapitre 21. D’abord au v. 11 le jaspe sert à décrire l’éclat de la lumière * de la cité, puis au v. 18 ses murs et au v. 19 ses fondements. Nous pouvons donc établir avec un bonheur profond que la lumière, la sécurité et le fondement de l’Assemblée glorifiée, ne seront rien moins que la gloire de Dieu lui-même.
Arrêtons-nous un court instant sur cette expression « éclat de la lumière » du v. 11. En Philippiens 2 v. 15 on trouve le même mot au pluriel, et il est traduit là par « luminaires ». Le grec « phoster » est utilisé en général pour désigner les étoiles et autres corps lumineux dans le ciel. Cela confirme ce que nous avons dit auparavant : La mission que Dieu nous a confiée déjà aujourd’hui, celle d’être des luminaires dans le monde, la cité céleste la remplira parfaitement dans le siècle à venir.
Dans le monde de ténèbres morales d’aujourd’hui, nous pouvons diffuser la lumière en témoignant de la vérité de Dieu devant les hommes. C’est une lumière morale, une lumière qui s’adresse au cœur et à la conscience des hommes et les juge. Naturellement la source de cette lumière ne se trouve pas en nous, mais seulement en Dieu. La cité céleste également, recevra entièrement sa lumière de Dieu, car il est écrit : « elle a la gloire de Dieu » (v. 11).
Mais tandis qu’aujourd’hui notre infidélité nuit fortement au rayonnement de la lumière divine, dans ce temps-là les rayons de la gloire divine, transparente et claire comme du cristal, illumineront la terre sans empêchement.
L’œil naturel (humain) pourra les percevoir, comme les hommes entourant Saul, qui virent la lumière, mais n’entendirent pas la voix qui lui parlait (Actes 22 v. 9). Pour pouvoir recevoir la lumière de la gloire, il y aura alors aussi besoin que Dieu ouvre les yeux du cœur (Éphésiens 1 v. 17 et 18), il y aura aussi besoin de la nouvelle naissance (Jean 3 v. 3 à 5) ; le caractère élevé du témoignage de ce siècle final et béni ne fera aucun changement sur ce plan-là.
La muraille, les portes et les fondements de la cité (21 v. 12 et 13).
La muraille et les portes de la cité sainte sont ensuite décrits : « Elle avait une grande et haute muraille ; elle avait douze portes, et aux portes douze anges, et des noms écrits sur [elles], qui sont ceux des douze tribus des fils d’Israël : l’orient, trois portes ; et au nord, trois portes ; et au midi, trois portes ; et à l’occident, trois portes » (Apocalypse 21 v. 12 et 13).
La muraille.
La muraille est un symbole de protection et de sécurité qui caractérise la cité. Quand l’assemblée sera glorifiée dans le ciel, aucun ennemi n’y pénétrera plus, et rien de ce qui ne correspond pas parfaitement à Dieu n’y sera admis (21 v. 27).
À l’égard du v. 18 nous avons déjà rappelé que « la muraille était bâtie de jaspe », qu’elle sera elle-même la gloire de Dieu qui assure protection à la cité. Tout ce que Dieu est en lui-même et qu’Il révèle de lui-même formera le mur de protection de la nouvelle Jérusalem. Peut-il y avoir une meilleure muraille, une muraille plus glorieuse ? Ce sera une « grande et haute muraille », infranchissable pour aucun agresseur, bien que nous sachions qu’il n’y aura alors plus jamais personne qui sera capable de menacer l’assemblée dans la gloire. Mais c’est une image que nous donne l’Écriture Sainte.
Certes, l’Assemblée doit aussi aujourd’hui être caractérisée par la séparation de tout mal, mais nous savons combien elle a failli à cet égard. Le monde et les principes mondains ont depuis longtemps trouvé une entrée dans l’église comme corps responsable sur la terre, et nous devons reprendre le langage de la plainte du livre de Jérémie : « la muraille de Jérusalem est en ruine, et ses portes brûlées par le feu » (Néhémie 1 v. 3). Et à l’ouïe de cette nouvelle, Néhémie s’assit et pleura et mena deuil plusieurs jours : voilà aussi notre place dans la poussière devant Dieu au sujet de nos manquements et du déshonneur jeté par nous sur le Seigneur.
Ce triste développement se répète donc au temps de l’Assemblée sur la terre comme on l’a vu dans l’histoire d’Israël. Antérieurement à Néhémie, Dieu avait déjà fait annoncer le jugement par le moyen de Jérémie le prophète sur le peuple renégat. N’est-il pas remarquable que Dieu parlait alors justement des portes de Jérusalem et de ses murailles (Jérémie 1 v. 15), et que là, l’ennemi installerait son trône ; or c’est ce qui s’est passé alors selon Jérémie 39. Lorsque la ville fut prise par Nebucadnetsar et ses princes, ceux-ci entrèrent dans la porte intérieure (Jérémie 39 v. 3) et abattirent les murailles de Jérusalem (Jérémie 39 v. 8).
Ce sont là les points névralgiques sur lesquels l’ennemi concentre toujours ses attaques, encore aujourd’hui. Il sait qu’il a toute facilité pour gâter la vérité chrétienne, quand il peut mélanger le peuple de Dieu au monde et introduire en son sein les principes du monde. Pour cette raison, combien il est important pour tous ceux qui veulent fidèlement s’accrocher au Seigneur et à sa Parole de reconstruire, au moins pour eux-mêmes, les murailles de Jérusalem et de mettre en pratique une séparation selon Dieu d’avec toutes les formes du mal.
La considération qu’un jour la gloire de Dieu protégera la cité céleste donnera de l’élan à cette séparation. Et la parole du Seigneur Jésus s’avérera juste et fiable : « et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle son assemblée » (Matthieu 16 v. 18). Déjà au sujet de la Jérusalem terrestre de ce temps-là, il est prophétisé : « En ce jour-là sera chanté ce cantique dans le pays de Juda : … il a mis le salut pour murailles et pour remparts » (Ésaïe 26 v. c1).
Le salut, la délivrance par l’Éternel de tous les ennemis sera pour le peuple terrestre sa muraille et son rempart. Et en Zacharie, Il ajoute : « Et moi, je lui serai, dit l’Éternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d’elle » (Zacharie 2 v. 5). Les parallèles entre ces passages et ce qui est dit ici de la Jérusalem céleste sont effectivement immenses.
Les douze portes.
Quand on arrive aux « portes » de la ville, on est d’abord frappé par leur nombre. Il y en a douze, et douze anges se tiennent à ces portes. Le nombre douze et ses multiples caractérisent la ville de multiples manières, comme nous allons le voir dans les versets suivants. Ce nombre est le symbole d’une administration parfaite des choses de Dieu en rapport avec la terre et par les hommes, notamment à l’égard d’Israël.
Quand on se souvient des paroles du Seigneur Jésus à ses douze apôtres, cette signification devient immédiatement perceptible : « En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (Matthieu 19 v. 28).
Par le terme « régénération », le Seigneur désigne le temps du règne de mille ans, dans lequel les choses prendront un nouveau caractère. Nous nous en sommes déjà occupés à propos des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. Les douze apôtres de l’Agneau, qui sont aussi mentionnés plus loin dans ce chapitre (v. 14) comme fondements de la muraille, régneront avec Christ au temps du règne. La sphère de leur autorité recouvrira les douze tribus d’Israël, mais nous allons voir qu’ils exerceront leur gouvernement en relation avec la cité céleste.
Les portes de la ville ont une double signification. D’un côté, elles sont le siège de l’administration et de l’exercice de la justice (Genèse 19 v. 1 ; Deutéronome 22 v. 15 ; Ruth 4 v. 1 ; Job 31 v. 21).
D’un autre côté, elles sont le lieu d’entrée et de sortie pour les habitants de la cité. Les deux pensées paraissent être mises en avant dans les derniers versets du chapitre, tandis qu’ici, c’est plutôt la première signification qui prédomine. L’administration ou le gouvernement du royaume terrestre s’exercera à partir des portes de Jérusalem. Du fait qu’il est parlé symboliquement de quatre fois trois portes, et de trois portes à chacun des points cardinaux, ce gouvernement embrassera tout. La bénédiction qui s’y rattache s’étendra aussi vers toute la terre.
Ici aussi il y a le parallèle avec la cité terrestre Jérusalem. Quand le prophète Ézéchiel, décrit à la fin de son livre, les frontières du pays et les issues de la ville au temps du règne de mille ans, il mentionne aussi douze portes, avec trois portes pour chacun des quatre points cardinaux (Ézéchiel 48 v. 30 et suiv.).
C’est en vérité une pensée heureuse qu’un jour toute la terre vivra la bénédiction de Dieu sous la domination de Christ, alors qu’elle est aujourd’hui tellement tourmentée et maltraitée par les péchés des hommes. Le centre terrestre de cette bénédiction sera Jérusalem en Palestine, et son administration sous la main de Christ sera parfaite.
Quelle est la fonction des douze anges qui se tiennent aux portes ? Aujourd’hui, ils sont « des esprits administrateurs (ou : affectés au service), envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Hébreux 1 v. 14). Plus tard, Dieu s’en servira pour l’exécution de ses jugements. Par ces jugements, Il purifiera la terre dans sa providence (Apocalypse 6 et suiv.). Ensuite, le Seigneur Jésus viendra du ciel avec eux : « avec les anges de sa puissance, en flamme de feu », pour donner leur rétribution aux désobéissants (2 Thessaloniciens 1 v. 7 et 8).
Les anges ne sont toujours que des esprits affectés au service, quelle que soit la mission que Dieu leur confie. En tout cas ce n’est pas à eux que Dieu a assujetti le monde à venir (Hébreux 2 v. 5).
Bien qu’ils soient tellement puissants en force (Psaume 103 v. 20), Dieu ne les a pas mis pour dominer. Non, même pendant le règne, ils s’en tiendront à leur position de service, et seront des gardiens (obéissants) des portes de la Jérusalem céleste, comme chacun l’aura justement remarqué. Selon la pensée de Dieu, ils sont subordonnés aux croyants glorifiés qui forment la cité céleste. Les paroles encourageantes de l’apôtre Paul aux Corinthiens montrent la même vérité : « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? » (1 Corinthiens 6 v. 2 et 3).
Si nous ajoutons la Parole du Seigneur à Nathanaël, nous comprenons mieux le service des anges au temps du règne de mille ans : « En vérité, en vérité, je vous dis : Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l’homme » (Jean 1 v. 52). Il y aura une circulation et des échanges intenses entre les deux métropoles céleste et terrestre. Les anges seront les porteurs des messages de la Jérusalem céleste à la terre.
Alors s’accomplira finalement le songe de Jacob où Dieu lui avait montré une échelle atteignant jusqu’aux cieux et les anges de Dieu montant et descendant (Genèse 28 v. 12). Sa descendance sera alors comme la poussière de la terre, et se répandra à l’Ouest, à l’Est, au Nord et au Sud, et sera pour la bénédiction de toutes les familles de la terre (v. 14). Nous revoyons ici le pont qui s’étend et relie ensemble le premier livre de la Bible jusqu’à la dernière page.
Les fondements (21 v. 14).
Le Seigneur oublie si peu la maison d’Israël, qu’il fait inscrire les noms des douze tribus d’Israël sur les portes de la cité ; or s’il n’oublie guère cela, il n’oublie pas plus ceux qui ont partagé avec lui les jours de son rejet sur la terre : « Et la muraille de la cité avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau » (Apocalypse 21 v. 14).
Quand il est question, dans ces versets, de fondements de la cité et de leur nombre, ce qui frappe, c’est que les noms qui y figurent ne sont pas ceux des douze patriarches, mais ceux des douze apôtres de l’Agneau. Cela souligne ce que nous avons vu : Israël ne fait aucunement partie de la Jérusalem céleste. Israël sera béni extraordinairement sous le règne de son Messie, et il sera en bénédiction aux peuples de la terre, selon les promesses fidèles faites aux pères.
Cependant, ils n’appartiennent pas à la cité céleste ni à l’Assemblée de Dieu. Quand il s’agit du gouvernement direct de Dieu sur la terre, Israël figure au premier plan. C’est pourquoi les noms des douze tribus figurent sur les portes de la cité. Inversement, quand il s’agit de la description de la structure de la cité, les apôtres de l’Agneau apparaissent. C’est pourquoi leurs noms figurent sur les douze fondements de la cité.
Bien que la chrétienté fasse tellement peu la différence entre Israël et l’assemblée, l’Écriture sainte maintient soigneusement la distinction du commencement à la fin. La distinction existe aujourd’hui au temps de la grâce (1 Corinthiens 10 v. 32), et elle sera pareillement présente dans le règne de mille ans comme dans l’éternité. Quand nous avons considéré l’état éternel au début du chapitre 21, nous y avons vu que Dieu se sert de deux images pour décrire la bénédiction éternelle des deux groupes de rachetés, d’un côté l’image de son peuple, et de l’autre l’image de son tabernacle.
Nous savons qu’Abraham attendait la cité « qui a les fondements » (Hébreux 11 v. 10), et nous voyons ici que la muraille de la cité a douze fondements. Fondée sur le service et l’enseignement des douze apôtres sur la terre, le fruit de leur travail sera visible de cette manière admirable, dans la perfection parfaite, solide et sûre de la muraille de la Jérusalem céleste. Cela nous rappelle la description ardente de la Jérusalem terrestre au Psaume 122 : « Jérusalem, qui es bâtie comme une ville bien unie (ou : fermée) ensemble en elle-même ! » (Psaume 122 v. 3).
Cependant, déjà aujourd’hui, nous sommes « gens de la maison de Dieu étant édifiés sur le fondement des apôtres et prophète, Jésus-Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin » (Éphésiens 2 v. 19 et suiv.). Nous pouvons en déduire, que, par le moyen des douze fondements, le Saint-Esprit veut nous rappeler cette vérité, même si la manière de considérer l’assemblée dans l’Apocalypse n’est pas la même que celle que Dieu nous donne par Paul.
Dans les épîtres du Nouveau Testament, nous ne trouvons ni l’Assemblée en tant que cité, ni la mention des douze apôtres de l’Agneau. Pourtant, ici aussi notre attention est dirigée sur le fait que les apôtres ont été ceux, qui, par leur enseignement, ont fait connaître la pleine révélation de Dieu en Christ, et ont posé le fondement pour l’Assemblée (l’Église) de Dieu. Or, ils forment aussi la base de toute force chrétienne pour l’administration ou le gouvernement qui fera son apparition au temps du règne de paix de Christ. Voilà la pensée principale ici.
Les mesures de la cité (21 v. 15 à 17).
La description symbolique de la cité se poursuit avec l’indication de ses mesures : « Et celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, pour mesurer la cité et ses portes et sa muraille. Et la cité est bâtie en carré, et sa longueur est aussi grande que sa largeur. Et il mesura la cité avec le roseau, jusqu’à douze mille stades : sa longueur et sa largeur, et sa hauteur étaient égales. Et il mesura sa muraille, cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, c’est-à-dire d’ange » (Apocalypse 21 v. 15 à 17).
En rapport avec les mesures de la ville et de la muraille, nous retrouvons le nombre douze qui fait comprendre une perfection administrative dans l’homme. Or les mesures ne sont pas seules importantes, mais aussi le fait qu’elles soient mesurées. Quand Dieu fait mesurer quelque chose, Il teste si les choses lui correspondent.
Le fait qu’un roseau d’or soit utilisé ici, souligne la justice de Dieu par laquelle tout est soumis à examen. Mais parce que tout est ici parfait, cette mesure inclut aussi la pensée que Dieu agrée et se fait un avec ce qui est mesuré. C’est devant le monde entier que sera pour ainsi dire étayé le fait que les proportions de la cité lui correspondent en tout, et trouvent son approbation.
Le monde la reconnaît comme sa ville. Et en fait, tout sera là comme Il voulait l’avoir. Malheureusement, combien il en est tout autrement avec nous. Il y a bien des discordances entre l’enseignement et la pratique. Oui, Il arrive même bien parfois où on met trop l’accent sur un côté de la vérité chrétienne et on en néglige une autre, voilà la vérité chrétienne présentée de manière déformée. L’équilibre dans les proportions doit être notre vraie préoccupation à tous égards.
La forme carré de la cité nous parle de sa perfection, car la largeur est la même que la longueur. La ville elle-même est cubique, avec une longueur d’arête énorme : 12000 stades, que quelqu’un a estimé valoir 2400 km. Les dimensions de la muraille sont au contraire extrêmement modestes, bien que la muraille soit décrite comme grande et haute (v. 12).
Cela nous redit que nous avons affaire ici à des symboles et que ce qui nous est présenté ne peut pas être pris au sens littéral. Si le carré parle déjà de perfection, le cube encore bien plus. Le lieu très saint dans l’Ancien Testament, avait aussi la forme d’un cube. Il exprime une perfection finie, car la ligne a une fin. Le cercle et la sphère présentent au contraire une perfection infinie. De quelque côté des six faces de l’énorme cube qu’on regarde, on voit toujours la même image, le même carré, la même perfection.
Il faut ajouter encore qu’en Éphésiens 3 v. 18 où il est parlé de comprendre les conseils de Dieu, une quatrième dimension est ajoutée : la profondeur. Elle manque ici. Ne pouvons-nous pas en conclure que, derrière tout ce que nous révèle de merveilleux la cité céleste, il y a encore des profondeurs insondables que Dieu ne peut pas encore nous montrer aujourd’hui ?
La muraille possède également sa propre perfection : douze fois douze. Elle n’est cependant pas divine par nature, mais humaine. Car bien que Dieu en fasse faire la mesure par un ange, il est ajouté que c’est une mesure d’homme (v. 17). Il n’est pas dit si les 144 coudées concernent la hauteur ou la largeur de la muraille. En tout cas, elle n’est pas de grandeur gigantesque comme la ville elle-même ; elle n’en a manifestement pas besoin. Le résultat de la mesure des portes ne nous est pas du tout communiqué.
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