
3. Christ réssucité
Chap: 3 - « En Adam… En Christ » - Mais, il faut être bien clair dès le départ : aucune expérience n’est possible si la vie de résurrection de Christ ne demeure et n’est pas opérationnelle en nous.
« … savoir comment Christ souffrirait et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations » (Actes 26 v. 23) Ce passage signifie que Christ, par sa résurrection, devait être le premier à annoncer la lumière, à la proclamer. Cette lumière est venue par la résurrection de Christ et Il fut le premier à annoncer cette lumière, à Israël et aux nations.
« C’est pourquoi, comme par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… Si, par l’offense d’un seul, la mort a régné par lui seul, à combien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul !
Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul homme, beaucoup seront rendus justes » (Romains 5 v. 12 ; 17 à 19).
Le sens et les valeurs de Christ ressuscité.
L’expérience de Christ et le service de Christ, dépendent entièrement de sa vie de résurrection en nous. Christ couvre une sphère très vaste qui inclut une grande quantité d’éléments. Certains de ces éléments constituent un objectif à considérer très attentivement.
Mais, il faut être bien clair dès le départ : aucune expérience n’est possible si la vie de résurrection de Christ ne demeure et n’est pas opérationnelle en nous. Je ferai une distinction sur ce dernier point. Il est possible que la vie du Seigneur soit en nous, mais qu’elle soit à l’arrêt : dévaluée, déformée, stoppée, attristée, gâchée, au regard des possibilités, des potentialités et des objectifs que cette vie divine a à nous apporter.
C’est pourquoi, beaucoup de ceux qui sont de véritables enfants de Dieu, sans nul doute, nés de nouveau, qui ont reçu ce don de la vie nouvelle, ne font pas de réels progrès, ne grandissent pas, ne se développent pas, ne mûrissent pas et ne quittent jamais le stade de l’enfance spirituelle. Ceci, parce que la vie qu’ils ont reçue à leur nouvelle naissance, n’a pas eu l’occasion ni la liberté de se développer en eux, conformément au plan de Dieu. Sans mettre en cause leur statut d’enfant de Dieu, possédant certainement la vie d’en haut, il s’agit plutôt de l’expression de cette vie qui fait défaut, avec ses moyens et ses valeurs, ou du Seigneur ressuscité lui-même demeurant en nous.
Pour que cette vie se manifeste pleinement et se développe selon la pensée divine, pour nous et au travers de nous, dans la vie quotidienne et le service, il est primordial de reconnaître ce qui est à la base d’un tel développement. Nous dirions que ce qui est à la base, c’est l’union de résurrection avec Christ, mais qu’après tout, il y a encore bien d’autres choses. Comprenons d’abord ce que signifie : union de résurrection avec Christ.
Revenons tout d’abord à quelque chose d’élémentaire : comment sommes-nous passés d’Adam à Christ ? Rappelons-nous la déclaration de l’apôtre : « Comme, par un seul homme, Adam, tous sont morts, ainsi en Christ, tous reçoivent la vie » (Romains 5 v. 12). Ou pour résumer : « En Adam… en Christ ». Ce qui est au centre, c’est bien sûr, le salut. Mais il nous faut en saisir tout le sens, intensément, profondément, très clairement.
Notre histoire spirituelle est divisée en 3 phases :
- En Adam, par nature.
- En Christ par substitution.
- En Christ, notre vie.
En Adam : l’intelligence assombrie.
Nous comprenons très bien qu’il s’agit d’Adam après la chute, dont il est le symbole. Ce qui s’est passé dans son histoire spirituelle a affecté tout son être : sa pensée, son cœur, sa volonté ; son esprit, son âme, son corps.
Sa pensée s’est assombrie : son intelligence ne lui permettait plus de voir au-delà d’un certain point ; elle ne pouvait saisir les choses au-delà d’une certaine limite ; elle restait bloquée sans jamais atteindre ses objectifs finaux.
L’intelligence assombrie est appelée dans la Parole « ignorance » : tout un domaine de la connaissance lui est retranchée. Cette sphère très vaste et immense, où se trouvent les réalités, est fermée à l’ignorant et à son intelligence assombrie. Il est comme handicapé, incapable d’avoir accès à cette sphère de connaissance. Mais la pensée de l’ignorant ne reste pas inactive. Même si elle représente la mort, il ne s’agit pas d’une mort par extinction. La pensée de l’homme déchue est au contraire très active.
Il nous suffit de lire la production littéraire du monde, la philosophie ambiante, pour voir jusqu’où cette pensée peut aller. La littérature mystique par exemple est une tentative désespérée de percer le voile de cette sphère, dans son aspiration profonde à saisir, comprendre et posséder, sûre de sa voie et de son savoir. L’intelligence de la pensée argumente, affirme, déclare, projette, raisonne, et parfois, quand vous confrontez la pensée naturelle, cette dernière devient féroce.
L’intelligence et la raison ne sont qu’une partie du domaine de la pensée, et nous savons jusqu’où peut aller le raisonnement humain et tout ce qui touche au rationalisme, à l’activité de la raison : tout est réduit à son niveau et gouverné par elle.
Cette pensée est très puissante : elle a créé un monde en soi, un univers sombre, ignorant, enfermé dans des limites infranchissables. Pourtant, juste au-delà, réside tout ce qui est vrai et capital. L’intelligence de l’homme déchu ne peut pénétrer cette sphère. Il en est ainsi pour la pensée de la chair, la pensée de l’homme naturel, Adam.
En Adam : le cœur trompé.
Il en est de même pour le cœur, et tout le domaine du désir. Ici, le désir du cœur est bien plus profond que les passions et que les désirs superficiels. On entend par là que certains sortent d’Adam « améliorés ». Ils ne sont pas dominés par des schémas passionnels et mauvais ; en surface, ils sembleraient même animés par les désirs les plus nobles.
Mais le cœur d’Adam est bien plus profond que cela ; qui connaît le cœur d’Adam ? Tant qu’il n’y a pas eu coupure, défi, résistance, obstruction, qui permettent de découvrir qu’après tout, il reste quelque chose de personnel dans ce désir, un pouvoir de retour vers ce désir, qui n’est pas l’action de la puissance de Dieu, mais celle de la chair.
L’objet du désir paraît bon, mais c’est l’ego qui le conditionne et le gouverne. Il nous faut essayer d’y voir clair. Appliquons ce qui a été dit au sujet du désir directement au croyant. Il est possible – et je crains que cela soit souvent très concret – d’être pleinement persuadé, parce que nous sommes fixés sur les intérêts du Seigneur et de sa gloire, de nous consacrer à l’œuvre du Seigneur dans une certaine direction, instrumentalisés dans ce que nous pensons et croyons être notre appel du Seigneur.
Si une personne vient mettre en doute la sincérité de notre désir, nous le supportons mal et au mieux, on se sent incompris. Mais un jour, quelqu’un de plus qualifié que nous pour ce travail arrive et prend notre place, les responsables les prennent en compte eux et leur soi-disant meilleure qualification, et ils les mettent à votre place. On se sent peu à peu exclus à leur profit. Que se passe-t-il ? Quelle est notre réaction ?
Dans 9 cas sur 10, on a du ressentiment, voire de la jalousie, ce n’est pas toujours extérieur, mais c’est à l’intérieur : résignation, amertume, blessure d’amour-propre, par rapport à notre place, notre position au travail.
Alors quelle alternative à cela ?
Se mettre à part avec le Seigneur en lui disant : « Seigneur, je serais content si tu me faisais sortir de cette situation ; mais, si tu m’y maintiens, alors je l’accepte et je remets tout le problème entre tes mains. Je ne vais plus m’en mêler. Si je suis appelé par toi dans cette œuvre, si tu m’as choisi, c’est à toi de voir comment tes instruments vont accomplir leur ministère et rien n’y fera obstacle. Je te remettrai tout et je ne vais plus me plaindre ! »
C’est exactement ce que Moïse a fait. Souvenez du temps où son autorité et celle d’Aaron ont été mises en cause. Le peuple leur a dit : « C’en est assez ! Comment pouvez-vous exercer autorité sur nous ? car toute l’assemblée, tous sont saints ! » (Nombres 16 v. 3). Moïse s’est approché du Seigneur et lui a dit : « Personnellement, ça m’est égal ! Je ne suis plus responsable ; je ne m’accrocherai pas à ma position, je n’insisterai pas pour leur résister ! Si tu m’appelles à cela, je suis avec toi ; si tu ne m’y veux pas, je serai content d’en sortir ! Tu mettras de toute manière les meilleures personnes possibles, et s’il y a quelqu’un qui convient mieux que moi, pas de problème ! Je suis simplement anxieux de voir le travail accompli et l’objectif atteint de la meilleure façon… Si tu m’as choisi pour cela, alors tu réponds à cette accusation et que personne de te mette de côté ! »
Voilà l’alternative… aucun sentiment de jalousie ni de colère. C’est ce que j’entends par le cœur d’Adam et l’autre cœur, qui a une motivation plus profonde et plus droite, personnelle ou non. Adam est toujours orienté vers lui : Adam est toujours le « je », le « moi », parce qu’au désir de surface correspond un désir plus profond, la force dynamique du désir charnel.
En Adam : la volonté esclave.
Ce qui est vrai pour le cœur et la pensée, l’est aussi pour la volonté. La volonté d’Adam est une volonté déchue, captive et emprisonnée. Elle est captive de Satan par l’intermédiaire de la chair : esclave de la chair, donc de Satan. La volonté est néanmoins très active. Même chez le plus faible, il peut y avoir une très forte volonté. Lorsqu’on la confronte ou qu’on cherche à la dominer, elle se manifeste parfois violemment. Pour la changer, il y a toujours un combat sous-jacent.
Ainsi, nous avons une âme, un corps et un esprit, qui représentent un être humain séparé de Dieu, enténébré, finalement esclave de Satan, bien que la majorité ne le reconnaisse pas, parce que dirigée, établie et enracinée dans leur ego.
Vous pouvez considérer Adam en trois parties, mais pas le diviser en compartiments distincts. En lignes pointillées, il est possible de faire une distinction entre Satan, le péché et la chair : elles sont distinctes mais ne forment qu’un.
Peut-on diviser Satan et le péché ?
Sur ce point, il faut faire attention. Il existe quelque chose de plus puissant, de plus intelligent, de plus subtil que le péché seul. Le péché n’est pas une chose, encore moins une abstraction. Nous parlons souvent du péché et des péchés comme s’ils pouvaient être traités de manière isolée, pour en tirer le meilleur : ceci est un péché, cela est un péché mais celui-là n’en est pas un… et nous traitons le sujet par morceaux, pour en faire un bilan, dans la mesure du possible, positif.
Commencez à pécher et vous découvrirez bien vite qu’il y a autre chose que le péché tout seul dans notre cœur : une intelligence raffinée, une ingéniosité de sorcier, un pouvoir spirituel qui nous domine, qui est plus qu’une habitude, qu’une agression, plus que ce qu’on appelle péché. Le péché s’allie toujours avec l’intelligence de la personne et vice versa, et lorsque l’intelligence se manifeste selon des codes bien définis que nous appelons péché ou péchés, vous ne pouvez jamais dissocier ces deux domaines dans deux compartiments séparés.
Jésus-Christ à la croix n’a pas seulement traité le péché ou les péchés, Il a fait reculer la racine même du péché, et a mis hors d’état de nuire les puissances d’intelligence qui maintenaient et renforçaient le péché.
La chair, qu’est-ce que la chair ? C’est la nature déchue de l’être humain, par laquelle Satan agit au moyen du péché. Il lui faut un instrument, un moyen, un canal pour se manifester, et la chair est le moyen avec lequel Adam s’est allié à Satan et reste encore actuellement l’instrument de Satan et du péché. La chair sera toujours du côté de Satan.
La chair (vieille nature) n’a aucune espèce de difficulté à se soumettre à Satan et à devenir son outil et son instrument. Voilà Adam ! Par nature, nous sommes en Adam, sa façon de penser, de réfléchir, de désirer avec tout son pouvoir de motivation, la volonté, la nature et l’être d’Adam, allié à Satan, séparé de Dieu.
En Christ : la pensée illuminée.
D’un autre côté, Christ est le dernier Adam. Nous démarrons sur la même base : même pensée, même cœur, même volonté ; esprit, âme et corps. Mais il y a une énorme différence ! La pensée ou l’intelligence n’est pas assombrie, mais en pleine lumière ; pas aliénée, mais en parfaite communion avec Dieu ; pas limitée, mais agissant dans toute la sphère des réalités ultimes, la plénitude de la pensée de Dieu : penser comme Dieu pense, pas comme l’homme pense, comprendre comme Dieu comprend.
La pensée de Christ est radicalement différente. Ces deux pensées, ces deux intelligences représentent deux mondes, deux univers, chacun contraire à l’autre, jamais en accord, et complètement différents. Quand vous possédez l’une, vous devez rejeter l’autre ; quand vous possédez l’autre, vous entrez en conflit avec la précédente.
Le cœur ouvert et la volonté bien disposée.
C’est pareil pour le cœur et ce qui motive le désir. Ce qui anime Christ est totalement dépourvu d’égo. Aucun principe orienté vers le soi, en Christ. Il avait accepté ce mode de vie ici-bas sur la terre et a été mis à l’épreuve sur cette base-là, c’est sur ce terrain qu’Il fut rendu parfait par l’épreuve, afin que partout et en tout point, dans n’importe quelle situation, Il puisse agir, choisir, se déterminer lui-même en faveur de son Père.
La question qui est au centre de tout avec le Seigneur Jésus, son exemple et sa vie, était : « Cet homme agira-t-il, décidera-t-il, choisira-t-il tout seul ? Sur la base de sa propre volonté ? »
Sa réponse était toujours : « … je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer » (Jean 12 v. 49). « … que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (Luc 22 v. 42).
Toutes sortes d’appels et de sollicitations lui étaient adressés pour le persuader dans la précipitation du moment, ou en réponse à une requête expresse pour quelque chose promise au succès, ou face à un argument qui semblait très sage, d’agir, de parler, de faire quelque chose en dehors de lui-même. C’était clairement la marque du diable, de l’instigateur qui les utilisait.
Quelquefois, la suggestion aurait été influencée par la nécessité des circonstances, ou par la promesse d’un service efficace, ou pour illustrer la sagesse de ce qu’Il disait, comme lorsque ses propres frères, qui ne croyaient pas en lui, lui reprochaient son retard, en disant : « Monte à Jérusalem et manifeste-toi ! » Et souvent, quand ses frères y montaient, Il y montait aussi, mais jamais sous l’influence du moment ou pour leur plaire ; Il n’aurait jamais fait simplement parce que tout le monde le faisait, ou qu’on le pressait d’aller à la fête, parce que tout le monde y allait.
Que 99 fassent la même chose, ce n’était pas une raison pour que le 100ᵉ le fasse. Nous n’avons pas être guidés par l’appel des actions de beaucoup. Ce n’est pas la popularité d’une chose qui en fait la vérité.
Non ! Mon Père veut-Il que je fasse ceci ou cela ? Cette question devrait toujours guider nos pas. Dans le cas du Seigneur Jésus, il y avait toujours une œuvre souterraine pour lui faire adopter la position contraire ; Satan aurait bien voulu le faire agir sans consulter son Père, sans être guidé directement par son Père, de le faire agir en fonction de sa capacité individuelle, naturelle, comme s’Il était son propre maître, comme s’Il n’avait à rendre des comptes nulle part.
En Christ, rien de personnel, individualiste et indépendant.
Nous ne parlons pas de choses comme le péché ou la positivité de la personne, mais simplement d’une action indépendante, une action faite dans des intentions louables, pour un bon motif, avec une bonne intention. Oui, tout cela peut être fait, mais en dehors d’une parole positive du Père. Aussi favorable puisse être la motivation, on est face à une pensée indépendante.
Le cœur de Christ est dirigé et guidé par l’onction, et Il attend toujours le mouvement de l’onction. Voilà Christ ! Pensée, cœur, volonté, attachés et attelés à la pensée, au désir et à la volonté du Père.
La croix - entrée et sortie.
Comment sortons-nous d’Adam pour entrer en Christ ? C’est le troisième point qui est central. En Adam par nature, c’est la première étape de notre expérience spirituelle ; en Christ est la deuxième étape.
Il faut surtout que ce point, si important, ne soit pas mal compris ou mal interprété. Il y eut un temps dans l’histoire de Christ, où Il devint virtuellement et représentativement le premier Adam. Maintenant, attention jusqu’où on peut aller… Christ s’est mis à la place de l’homme déchu. Il ne fut pas déchu, et rien de l’homme déchu ne se trouvait en lui, mais Il a pris la place de l’homme déchu, d’Adam, le premier Adam.
Il prit sur lui le péché et les conséquences du péché, et dès cet instant la puissance de l’enfer s’est précipité sur lui en cherchant à le dévorer. Christ a pris sur lui-même tout ce qui était lié à la position d’Adam déchu. Il n’est jamais devenu dans son être propre le premier Adam, collectif, communautaire. Tous les membres d’Adam, nous y compris, avons été représentés devant le jugement de Dieu, dans sa totalité, dans sa finalité. Ce fut le jugement sur l’Adam de la chute, et tout ce qui lui était relié : le péché, Satan et la chair.
En représentation, nous avons été inclus dans la mort de Christ ; Adam a donc été rejeté, tué, enterré, pour ne plus jamais apparaître, conformément à la pensée et à l’acceptation de Dieu. Dans cette capacité, représentativement, Christ mourut pour nous et nous sommes morts avec lui. Non seulement nos péchés ont été ôtés, mais nous-mêmes, avec toutes nos bonnes motivations, qui ne peuvent supporter d’être abaissées, sachant très bien que la jalousie peut se cacher derrière nos meilleurs motifs.
Nous savons bien comme notre ego (notre « moi ») est capable d’interférer dans notre consécration au Seigneur, tous ces éléments personnels que nous ne reconnaissons pas en nous, et que nous n’aurions jamais cru présentes en nous. En Christ, tout a été balayé, tout est ôté. À partir du Calvaire, rien ne peut tenir en présence de Dieu. Le raisonnement, l’attitude mentale, la mentalité d’Adam tout entière est partie ; pensée, cœur, volonté charnelle, tout a été balayé par la croix du Seigneur Jésus.
Ensuite, Dieu le ressuscita des morts, mais Il le ressuscita en dehors du vieil Adam et de tout ce qui lui appartenait, et Christ devient le premier par la résurrection. En lui, vous avez l’homme nouveau, totalement différent du vieil Adam, un homme en Christ ressuscité. Nous entrons dans ce dernier Adam par l’intermédiaire de cette union de représentation, acceptée par la foi, et imprimée en nous par un acte, une œuvre du Saint-Esprit.
Rappelons-nous bien que ce n’est pas une théorie. Tellement de gens ont vu la vérité de ce qu’on appelle l’identification de Christ dans la mort et l’ensevelissement, la doctrine de l’union avec Christ, comme étant crucifié avec Christ, et ils l’ont, pour ainsi dire dresser devant eux comme un objectif, y ont cru, l’ont accepté, et ont fait en sorte de la reconnaître. Ils lisent le mode d’emploi, tel qu’il était, et ils disent : Oui, je le saisis, je le comprends, je l’accepte et j’y crois ! Mais sans le vivre vraiment ; leur vie n’est pas transformée. Il manque l’application de cette vérité sur leur cœur par la puissance de l’Esprit.
Ils semblent penser que le fait d’avoir lu le mode d’emploi a créé un changement. Rien du tout ! C’est ce que nous voulons dire par le danger de la doctrine sans la vie, la systématisation de la vérité, celle de Christ, celle de l’Église, sans œuvre profonde en soi.
« … ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 4 et 5).
Cette union représentative avec Christ doit être enregistrée en nous par le Saint-Esprit, avec comme conséquence le brisement de la colonne vertébrale d’Adam, le déboîtement de la hanche de Jacob, et il avancera avec une béquille (bâton = autorité de Dieu) pour le restant de sa vie ; comme quelqu’un qui sait que sa force personnelle s’est envolée, pour laisser celle de son Dieu se manifester.
Quelque chose de ce genre doit se produire pour faire de notre union avec Christ plus qu’une théorie, plus qu’une doctrine. Il nous faut être frappé au centre de notre force adamique avec la croix. Ce qui ne veut pas dire que, par la suite, ces choses ne reviendront pas.
Ce qui veut dire, que, quand elles resurgiront, nous dirons avec confiance : « Non, je n’ai plus rien à faire avec ceci ou cela. Surtout pas ! Je sais que Dieu a touché ce point dans ma vie. Ce terrain m’est interdit et je sais maintenant, il ne domine plus ma vie ! »
Vous savez très bien qu’il y a des vérités néfastes au fond de notre cœur, comme lorsque notre orgueil apparait, notre désir de nous justifier, de vouloir avoir le dernier mot ; lorsque nos jalousies surgissent, par exemple, les jalousies qui sont la preuve qu’il y a encore le « je » bien présent. Alors nous disons : « Malheur à moi si je retourne sur ce terrain ! Ce serait un désastre si je permettais à cela de revenir ; maintenant, je me positionnerais immédiatement, par la grâce de mon Dieu, de l’autre côté du Calvaire ! »
Si c’était une vivante réalité intérieure pour tous les enfants de Dieu, quelles extraordinaires différences cela ferait, et quel repos il y aurait pour les gens qui doivent nourrir spirituellement les autres, en leur répétant inlassablement ce qu’il faut faire et pas faire.
Vous n’auriez jamais besoin de relever une erreur, si l’Esprit de celui qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même était connu comme demeurant en nous, au point de dire : « Regarde, ça a été ôté en Christ ; tu n’as rien à faire avec ça ! » C’est toute la différence. C’est l’Esprit de Christ, le Saint-Esprit, en relation avec Christ, qui nous parle en disant : « Tu n’as plus rien à faire avec cela ! »
Quand on est véritablement en communion de vie avec Christ, l’union représentative doit rester très pratique et pas théorique ou doctrinale, vous êtes sur un terrain nouveau, une nouvelle création, sur une perspective spirituelle, où vous pouvez traiter en victoire avec Adam.
Voici une petite illustration : J’ai deux hommes avec moi, un à ma gauche, un à ma droite. Celui à ma gauche est Adam, celui à ma droite est Christ. Par nature, je suis lié à celui de gauche, Adam, je suis lié par le sang avec lui ; lui et moi sommes unis par l’ancienne vie, ce n’est pas simplement une amitié, une affinité, mais nous sommes un dans notre vie par nature.
Maintenant, celui-ci commet des erreurs ; il déplaît à Dieu ; il écoute Satan et entre en complicité avec lui. Il œuvre main dans la main avec lui en désobéissant à Dieu et à sa Parole, en opposition à ce qu’il connaît de la volonté de Dieu. Je suis engagé à cause de ma relation.
Dieu vient et fait connaître tout ce qu’il pense sur Adam à mon oreille, et je sais trop bien ce que Dieu pense de lui et de son attitude, et quel est le résultat de sa désobéissance et de son incrédulité. Dieu a dit : « J’en ai assez avec toi ! J’avais des objectifs pour toi, mais il m’est impossible de les réaliser ! J’avais une relation avec toi, mais elle a été totalement brisée et ne pourra jamais être restaurée. Tu dois comprendre qu’à partir de maintenant, tu es séparé de moi, d’une communion vivante, sans but, sans capacité, tu es dehors. Je n’ai plus rien à faire avec toi, c’en est assez ! »
Je comprends alors et je réalise que je suis lié vitalement à Adam, que je suis dans une impasse en étant entré dans cet état de pensée, de cœur et de volonté, esprit, âme et corps. Et je crie à Dieu en disant : « C’est terrible, je suis perdu, c’est fini… je suis possédé par ma propre nature. Que vais-je devenir ? »
Face à ce cri de désespoir, Dieu répond : « Je vais ouvrir une voie pour te libérer, non seulement de cette situation, mais aussi de ton état qui provoque ta mauvaise situation de vie. J’introduis quelqu’un dans ta position, qui n’est lui-même ni dans ta situation ni dans ton état. Il va prendre volontairement ta place et ton état, ainsi que ses conséquences, tout le temps et jusqu’au bout. Il satisfera pleinement mon désir ! Mais il faut reconnaître que tu es entré par la foi en relation avec lui ; tu dois rejeter celui avec qui tu étais, tu dois accepter celui-ci et t’attacher à lui ! »
La question subsiste : « Vais-je resté allié avec Adam ? ou vais-je m’en détourner pour m’attacher à Christ, qui veut remplacer mon « moi » ? S’il en est ainsi, alors je me vois passer de la position d’Adam à celle de mon Représentant. Je me vois sortir de la mort et de sa sphère, et alors Dieu intervient par cette union et me fait sortir de la mort. Il me relève avec Christ pour marcher dans une vie nouvelle.
Il dit à présent : « Tu es lié à la vie du Ressuscité, mais tu n’as pas encore vu la fin d’Adam, car tu le verras souvent ramper et se faufiler pour te tenter et t’influencer à nouveau ; il te causera des soucis et essaiera de te réintroduire dans ses voies sombres. Il essaiera de te faire agir par des motifs personnels, par ta volonté propre. Il tentera toujours de te faire revenir sur son terrain ! »
Mais ta future position sera : « Adam, c’est fini ! Je te discerne maintenant, je te vois à l’œuvre. Je ne veux plus penser comme toi, je rejette ta volonté, tes intentions, tes sentiments, ton cœur, car j’ai choisi délibérément et définitivement la pensée de Christ. C’est cela renoncer à soi-même ; c’est cela marcher par l’esprit pour ne plus accomplir les désirs de la chair, pour ne plus écouter de notre vieille nature ! »
« Je dis donc : Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez » (Galates 5 v. 16 et 17).
Une attitude à garder.
Nous sommes face à deux possibilités, mais il nous faut faire un choix. Par la bonté et la grâce de Dieu, je suis maintenant en position favorable pour choisir. À une certaine époque, je ne pouvais le faire, mais Dieu m’a donné la lumière de son Esprit. Il m’a été accordé le pouvoir d’un nouveau choix et d’une détermination nouvelle, et avec le pouvoir de son Esprit, je peux affirmer : « Oui, je choisis la pensée de Christ et je rejette la pensée de ma chair, celle d’Adam. Je choisis en tout la volonté de Christ et je m’oppose au désir de la chair et de Satan ! J’ai fait le choix de me plier à la sagesse de Christ, et je repousse celle d’Adam ! »
Je serai appelé sans cesse à faire cela, et le fruit de l’obéissance sera que le choix sera de plus en plus spontané, avec une conviction de plus en plus profonde, à partir de chaque nouvelle expérience, j’en viendrai à réaliser combien c’est dangereux d’attendre de fixer son choix sur l’esprit. Il faudra que je passe le moins de temps possible à choisir entre la chair et l’esprit, si je ne veux pas hésiter.
Quelquefois, à partir d’un écart, d’une erreur, d’une chute, je serai conduit plus près de Christ, à apprendre à être plus prompt à rejeter ceci pour choisir cela, à dire à cet homme : Non ! Et à l’autre homme : Oui ! Je suis de ce côté à présent et je ne dois avoir plus aucune communication avec Adam.
Quand il essaye de m’attirer, je dis : « Non, assez avec toi ! Je suis du côté de Dieu maintenant ! » Adam va argumenter, raisonner, persuader ; il va proposer des récompenses, des tentations, des suggestions, des raisonnements, des arguments… Oh, que ne fera-t-il pas pour m’amener sur son terrain. Mais je tiens ferme en disant : « Non, je ne reviendrai pas en arrière ! »
C’est une vie pleine d’énergie par le Saint-Esprit.
Vous voyez que Dieu ne met jamais notre volonté de côté, ni notre pensée, ni notre cœur. Certaines personnes attendent que Dieu vienne à leur secours pour faire le choix à leur place, prendre la décision ou utiliser leur volonté à leur place ; elles se comportent comme de pauvres petites « créatures », manipulées par Dieu pour réaliser les choses que lui veut. Dieu n’agit jamais ainsi, il développe son humanité ; si nous avions été des esprits, j’ignore comment nous aurions agi, nous aurions pu agir spontanément, mais nous ne sommes pas dans ce cas.
Dieu a créé des êtres avec une intelligence rationnelle : les trois éléments principaux de l’esprit, de l’âme et du corps, sont toujours là, non plus en Adam, mais en Christ, où Dieu développe progressivement la pensée de Christ. Lorsque nous considérons ce qu’Il pense, juge ou comprend, nous voyons combien sa pensée est très différente de la nôtre : notre pensée naturelle est toujours très limitée, et pour pénétrer la pensée de l’Esprit, la compréhension spirituelle, il nous faut y renoncer.
La même chose s’applique à nos sentiments, à nos émotions et à nos désirs : ceux-ci voudraient bien nous faire dévier. Il existe maintenant un nouvel équipement spirituel pour nos cœurs, mais il est toujours nécessaire de nous tenir avec le Seigneur comme modèle et référent.
La passivité pourrait nous mener à la ruine. Dans tous les aspects de Christ ressuscité, une prise en compte, pour chaque besoin et pour chaque situation, de cette vie de résurrection qui « trône » en nous, est nécessaire au niveau de la pensée, du cœur et de la volonté ; de l’esprit, de l’âme et du corps.
Sa vie d’en haut peut apporter l’énergie à nos corps, non pas aujourd’hui pour les changer à la ressemblance de son Corps glorieux, mais pour les régénérer pour le service. Il y a une vie de résurrection pour nos corps mortels, mais il faut nous l’approprier dans un choix délibéré, et nous y attacher. Pour moi, il est inutile, lorsque je suis faible ou malade, de m’asseoir en disant : « Oh, Seigneur, viens, relève-moi, mets-moi sur pied et que j’aille mieux ! » Le Seigneur n’a jamais agi ainsi.
Dans les temps de désespoir et de grande faiblesse, Il m’a toujours incité à m’accrocher à lui avant qu’Il intervienne. Très souvent, comme une suggestion, une urgence, Il me dit : « Accroche-toi à la « vie ! accroche-toi à moi, comme à la vie ! »
Pas de parole, mais une incitation forte qui a toujours des effets : refuser notre état et nous attacher à Christ notre vie...et c’était toujours un renouvellement pour une autre période de service. Le Seigneur ne nous considère pas comme des automates : Il veut que nous coopérions avec lui sur la base de sa vie de résurrection.
Toutes les valeurs de Christ ressuscité résident dans cet attachement volontaire et permanent à sa vie ; ce qui implique de rejeter Adam, tant au niveau du corps qu’au niveau de l’âme et de l’esprit, et de se tenir en Christ, quelle que soit la situation et le besoin. Tout est lié à la dépendance envers sa vie d’en haut.
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Les Targum.10
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« Nous ne pouvons jamais être à notre place dans Son corps, avant que Jésus ne soit pour nous à Sa place, comme Tête; nous ne nous ajusterons jamais à Lui, ni l'un à l'autre, avant qu'II ne soit pour nous la Tête, avant qu'II ne soit le Seigneur... »
- Théodore Austin-Sparks
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