L’école de Christ.6
Un ciel ouvert - Dieu ne veut pas que nous connaissions une vérité intellectuelle dans ses multiples aspects, mais que nous connaissions la personne vivante de Jésus.
Dans ces méditations, nous avons été conduits à réaliser ce qu’est l’école de Christ, où tout l’apprentissage, toute l’instruction, toute la discipline, sont orientés vers le fait de connaître Christ, d’apprendre Christ ; pas apprendre des commentaires bibliques de Christ, mais apprendre la vie de Christ en vivant Christ.
Nous aurions pu faire de tout ce qui concerne Christ, une simple doctrine, un enseignement en dix points ; mais ce n’est pas ce que nous cherchons, et ce n’est pas du tout ce que le Seigneur cherche. C’est Christ lui-même, incarnation vivante et intime, personnification de toute vérité et de toute vie qui est le but et la volonté de Dieu pour nous.
Il ne veut pas que nous connaissions une vérité intellectuelle dans ses multiples aspects, mais que nous connaissions la personne vivante de Jésus. C’est de manière effective et impartie en nous, en étant incorporé dans sa personne, où la vérité devient une vérité vivante plutôt qu’une simple vérité technique et théorique.
Chaque fois qu’il y aura un risque pour nous de nous éloigner de sa pensée pleine et entière, Dieu essaiera toujours de nous donner une nouvelle révélation de son Fils. Il ne nous conduira pas, en quelque sorte, à un « rattrapage » des vérités, mais il nous donnera tout le nécessaire pour que nous puissions avoir une nouvelle révélation et une redécouverte de son Fils en plénitude.
Nous avons vu que les écrits de Jean sont apparus au moment où l’Église avait perdu sa pureté, sa vérité, sa sainteté, sa spiritualité et sa gloire d’origine, pour devenir un système chrétien terrestre. Dans cette situation, sa méthode a été de nous donner une nouvelle présentation de son Fils, dans sa plénitude divine et spirituelle. C’est un retour à Jésus-Christ. En effet, Dieu essaie constamment de nous ramener à la personne, pour nous montrer ce que cette personne représente dans sa dimension spirituelle d’en haut.
Soyons vigilant lorsque nous passons de l’Évangile aux épîtres de Jean, à ne pas croire que nous quittons des choses élémentaires, pour rentrer dans des choses beaucoup plus évoluées et plus profondes que l’Évangile. Car en fait, les épîtres ne sont qu’une « ouverture » aux Évangiles, une interprétation de Christ. Et le Seigneur n’aurait jamais voulu qu’on se concentre sur l’interprétation au détriment de la personne.
Toutes choses en Christ.
Nous considérons souvent les Actes des Apôtres comme établissant la technique de l’Église et des églises, et nous l’adoptons comme un système figé de pratiques, d’instructions, de formes et d’enseignements. La faiblesse de cette position est que, même si c’est quelque chose de bien en soi, nous risquons de passer à côté du Seigneur Jésus.
Le Saint-Esprit est là pour nous apporter Christ, lui ouvrir notre cœur, et nous montrer que Christ est un ordre divin — non pas que les épîtres considérées comme mode d’emploi ne soient pas un ordre divin — mais Christ est cet ordre, et tout ce qui concerne cet ordre doit toujours rester en relation avec la personne vivante de Christ.
Si cela devient seulement une chose technique, alors c’est un système terrestre où l’on peut faire des épîtres, une centaine de systèmes terrestres différents ; tous avec différentes interprétations, représentant des systèmes chrétiens différents, de nombreuses dénominations, tout cela parce qu’il y a eu un divorce avec la personne du Seigneur.
Il existe bien des sujets, des doctrines, des thèmes ou des enseignements sur le royaume de Dieu, sur la sanctification, sur la vie éternelle, sur la vie victorieuse, sur les vainqueurs, sur la « vie triomphante », ou encore la seconde venue de Christ.
Mais ce sont des vérités, qui, même si elles sont très intéressantes, ont été retenues et développées en dehors des Écritures et qui ont pris beaucoup de place dans la vie spirituelle de bien des personnes. C’est ainsi, par exemple, que des individus se sont rassemblés autour de l’enseignement sur la sanctification, et ont bâti un mouvement avec un « isme ». Ou que d’autres se sont attachés à l’enseignement sur le baptême d’eau, le baptême de l’Esprit, le retour de Christ ou la prophétie, créant ainsi une grande quantité de groupes et de tendances. Tout cela ne serait pas arrivé si la personne de Christ était parfaitement dominante dans les vies.
En pénétrant à l’intérieur des Évangiles, nous voyons que Jésus-Christ et le royaume de Dieu se confondent : « Si nous vivons en Christ, nous avons pour tuteur le Saint-Esprit, et si une profonde transformation ne s’opère pas en nous, il nous faudra nous reconvertir en permanence, cette école ne servira à rien ! »
Nous ne pouvons y entrer sans l’espoir de nous référer au royaume, de le connaître dans les moindres détails, de la même manière que le Saint-Esprit nous enseigne Christ. À partir du moment où le royaume devient quelque chose de vivant et d’universel, il est l’expression et la manifestation de Christ. C’est-à-dire que nous entrons dans le royaume en Christ et par Christ, et que la même chose est vraie pour tout le reste.
La sanctification n’est pas une doctrine et encore moins une recette : « Il a été fait pour nous, sanctification… » (1 Corinthiens 1 v. 30). La sanctification, c’est Christ…
Si nous sommes en Christ et si le Saint-Esprit nous enseigne Christ, alors nous saurons tout sur la sanctification. Nous possédions peut-être une théorie ou une doctrine de la sanctification, mais cela nous a séparé des autres chrétiens, et nous a entraînés dans des difficultés. L’enseignement de la sanctification, en tant que théorie, a causé sans doute du tort aux chrétiens, plus que n’importe quelle autre doctrine ; parce qu’ils ont bâti une chose, une doctrine, au lieu de faire de Christ notre sanctification.
C’est donc à l’école de Christ qu’il nous faut tous et toutes entrer, là où le Saint-Esprit ne nous enseigne pas des systèmes doctrinaux, ni une théorie d’église, ni la sanctification, ni le retour du Seigneur, ni quoi que ce soit, mais là où il nous enseigne Christ : « et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2 v. 2).
« Il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru, car notre témoignage auprès de vous a été cru » (2 Thessaloniciens 1 v. 10). Il s’agit là de l’aboutissement de quelque chose qui se passe à l’intérieur de nous. Nous allons ainsi savoir que le retour du Seigneur est proche, non en nous référant aux signes prophétiques seulement, mais en regardant ce qui se passe dans le cœur du peuple de Dieu. Le meilleur signe des temps est donc ce que l’Esprit du Seigneur est en train de faire au sein de son peuple.
Si seulement nous restions proches de lui, si nous allions de l’avant avec lui et si nous n’apprenions que Christ, nous pourrions alors connaître le cours et le déroulement des temps, et nous saurions ce qui est imminent. Nous aurions dans nos cœurs les soupirs de la préparation et de la délivrance. La meilleure manière de nous préparer à son retour est donc de connaître le Seigneur.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien de bon dans la prophétie, bien sûr, mais il y a une multitude de chrétiens qui sont gavés de prophéties, au point que leur vie spirituelle ne compte plus beaucoup, et qu’ils n’ont en fait, aucune union profonde avec Jésus.
Beaucoup de gens courent ici et là pour entendre de fascinantes prédications et prophéties sur la fin des temps, mais lorsqu’on leur parle des effets spirituels de cette espérance à venir sur leur vie personnelle, qui devraient les concerner directement, cela ne les intéresse plus : « Celui qui a cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur » (1 Jean 3 v. 3).
Le Saint-Esprit nous ramènera toujours à Christ, c’est-à-dire à la seule base sur quoi il peut réellement bâtir et accomplir tout le plan de Dieu. Le plan de Dieu pour nous est que nous soyons à l’école de Christ, là où le Saint-Esprit nous enseigne Christ dans une profonde expérience vivante.
La nécessité d’un nouvel ensemble de facultés et de valeurs.
La vraie nature de cette école exige de nous le changement le plus radical. Il est impossible de vivre dans cette école de Christ, tant qu’un nouvel ensemble de valeurs et de facultés ne nous a pas été attribué. Nous devrons vivre avec des valeurs, des références et des priorités que nous ne possédons pas naturellement : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 v. 3).
C’est de cette manière que le Seigneur va accomplir quelque chose d’extraordinaire. Les choses du royaume ne s’obtiennent que dans une dimension qui n’a aucun rapport avec notre nature humaine.
Faisons un tour dans notre jardin, regardons les pommes de terre et les autres légumes, et parlons-leur de n’importe quoi. Qu’est-ce que les pommes de terre et les choux pensent de nous ? Ils n’entendent ni ne comprennent ce que nous leur disons, il n’y a donc aucune relation entre eux et nous, car ils n’ont ni la capacité, ni le don, ni la qualification de réceptionner et de réagir à ce que nous disons, et c’est exactement ce même fossé qui existe entre nous et la vie du royaume de Dieu.
« L’homme psychique (ou naturel) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2 v. 14).
Le fossé est tellement évident que si nous étions dans notre état naturel, là où le Saint-Esprit est en train de parler, nous nous trouverions face à un autre monde. Lorsque nous, les croyants, allons dans le monde pour partager des choses de Dieu, nous voyons les gens rester bouche bée, car ils ne comprennent rien à ce que nous leur disons. À moins de naître de nouveau, ils ne peuvent voir le royaume de Dieu.
Pour rentrer dans cette école, quelque chose doit se passer en nous. Nous devons être refaits à neuf, avec un ensemble d’autres qualifications et capacités spirituelles pour les choses de Dieu. Nous avons tendance à entendre des mots sans les comprendre. Il nous faut élargir notre capacité de compréhension spirituelle, car dans le naturel, nous sommes comme handicapés dans ce domaine.
Le brisement de la vie propre.
Les paroles de Jean 1 v. 47 à 51, nous introduisent dans cette école de Christ. Ce sont les paroles de Jésus à Nathanaël : « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a point de fraude. D’où me connais-tu ? Lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe ne t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. Nathanaël repartit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, le Roi d’Israël. Jésus lui répondit : Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et Il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme ».
Ce passage, et surtout les versets 47 et 51, nous brosse un tableau complet de notre contexte spirituel.
Jacob était un fraudeur, il avait volé le droit d’aînesse à son frère et fut obligé de fuir pour sauver sa vie. Là, il se retrouva face à une très grande vérité symbolique qu’il ne fut pas en mesure de comprendre.
À ce moment-là, Jacob n’aurait jamais pu comprendre la signification profonde de ce qu’il voyait, c’est-à-dire, la maison de Dieu, Béthel, le lieu où le ciel et la terre, Dieu et l’homme, se rencontrent. Ce lieu où la gloire qui les unit est le grand maillon, ce lieu où Dieu parle et se fait connaître lui-même, ce lieu enfin où les plans de Dieu sont révélés. Pourquoi est-ce arrivé à Jacob, lui qui était en position de fraudeur et de trompeur ?
Pendant vingt ans, il a dû apprendre la discipline et a constaté, par la suite, l’impact du ciel sur sa vie terrestre, sur sa nature ; l’impact de l’Esprit sur sa chair, l’impact de Dieu sur lui-même à Jabbok (Original « יַבֹּק » - Littérale « celui qui se vide »). Il a dû être vidé de lui-même, permettre à sa vie charnelle d’être frappée et brisée, en portant pour le restant de ses jours la marque de celui qui s’était placé sous la bannière de Dieu.
Et puis, le Jacob jugé, battu, blessé, brisé, écartelé, a pu revenir en arrière, répandre son offrande à Béthel pour tenir ferme. Il n’était plus Jacob, mais Israël, celui en qui il n’y a plus de fraude. Le travail en lui n’était pas encore terminé, mais la crise décisive avait eu lieu.
Le Seigneur nous dit en quelques mots : « Pour être en position de ciel ouvert, là où Dieu descend pour communiquer, là où la gloire de Dieu demeure, là où on jouit de Béthel, il ne faut rien d’autre que venir à « moi ». Demeurer en « moi » à Béthel, la maison de Dieu, et bénéficier des biens célestes et de la communion avec Dieu ! »
Cela signifie que nous en sommes au point où la vie naturelle est infime, brisée, mise en pièces. Et nous ne pouvons continuer à suivre cette école tant que cette étape n’a pas été franchie, là où Jésus peut nous dire : « Voici un Israélite en qui il n’y a plus de Jacob, vous verrez le ciel ouvert ! »
Parler de la vie de Jacob est une autre façon de parler de notre propre vie naturelle, car l’ego est l’essence même de la vie naturelle, non seulement la vie propre dans ses formes les plus mauvaises, mais la vie propre dans son entier, avec ses bonnes choses également. Jacob fut d’une lignée choisie, il avait une connaissance historique de Dieu, mais la transition du naturel vers le spirituel s’est faite par une discipline, un apprentissage et une crise.
Considérons le Seigneur Jésus. Personne n’oserait affirmer que la vie propre de Jésus était semblable à la nôtre, qui est polluée, corrompue et pécheresse. Pourtant, il avait sa vie propre, sans péché. Ce qui pour lui, signifie qu’il pouvait agir, parler, penser, juger et avancer de lui-même. C’est tout ! Il n’avait pas de mauvaises intentions, pas de corruption dans ses motivations, n’était pas influencé par quelque chose de retors ; il n’aurait jamais pu vivre indépendamment de la volonté de son Père. Il n’aurait jamais pu faire et dire des choses en toute indépendance.
Il a pris la position et l’attitude, où, bien que sans péché, il ne pouvait ni ne voulait, à aucun moment, agir ou parler indépendamment de son Père. Le contraire aurait été de l’indépendance et aurait donné à l’ennemi une faiblesse et une occasion pour agir.
De même, nous pouvons faire quelque chose de grand pour Dieu, avec une motivation en nous qui nous paraîtra peut-être la plus pure qu’il soit, comme nombre de pensées, d’idées, de jugements qui nous semblent beaux, voire sublimes. Mais si ces choses viennent de notre vieille nature, elles peuvent être radicalement différentes de celles de Dieu.
À l’entrée dans son école, le Seigneur pose quelque chose de significatif : Jabbok. Jabbok était tributaire du Jourdain et les conséquences du Jourdain se situent précisément au point critique de l’école de Christ.
Jésus a accepté le Jourdain justement dans le but d’entrer à l’école de l’Esprit pendant trois ans et demi. Il n’y a pas d’autre chemin pour suivre l’école de l’onction. Il en est ainsi : « pour apprendre Christ et s’identifier à lui, ce ne sera que par le coup porté à la nature même de Jacob qui habite en nous ! »
Nous ne parlons ni de doctrine, ni de méthode : « Nous savons ce que c’est que d’avoir travaillé pour Dieu et d’avoir prêché l’Évangile de toutes ses forces pendant des années. Nous connaissons le dur labeur avec un plafond au-dessus de notre tête. Combien de fois nous nous sommes trouvés sur une estrade, en nous disant : Si seulement quelque part, je pouvais faire un trou dans ce plafond, et, au lieu de prêcher ce que j’ai trouvé dans des livres, écrit dans un cahier et étudié, si je pouvais tout jeter, et, avec le ciel ouvert, exprimer tout ce que Dieu me met à cœur ! »
Cette aspiration est là en nous, nous savons que cela existe, mais nous ne pouvons le connaître tant que nous ne serons pas passés par la crise de Romains 6. Alors le ciel s’ouvrira, et les tensions, la lourdeur, les limites, partiront. Notre sujet de gloire est que le plafond disparaisse. Nous en arriverons alors à cette réalité où le Saint-Esprit nous révélera directement, immédiatement et de plus en plus, Christ. Mais il ne peut en être ainsi tant que nous n’avons pas franchi le gué de Jabbok, tant que nous n’avons pas réglé son compte à la vie de Jacob, par une crise.
Par nature, ce plafond, ce ciel fermé, existe au-dessus de nous, mais, béni soit Dieu, la croix déchire les cieux. Le voile est déchiré de haut en bas et Christ est révélé par le voile déchiré de sa chair. Il n’est plus considéré comme l’homme Jésus, dans nos cœurs, mais comme toute la plénitude de la pensée dévorante de Dieu pour l’homme.
Lorsque nous en arriverons là, nous allons voir le Seigneur Jésus de mieux en mieux : « voici un Israélite, en qui il n’y a pas de fraude, vidé de Jacob. Tu verras alors le ciel ouvert ! »
Une nouvelle perspective pour un homme nouveau.
Cette parole : « tu verras le ciel ouvert », donne une nouvelle perspective pour un homme nouveau. Une autre version de ce verset commence par « désormais, tu verras… ». C’est une évolution vers un jour à venir, une ère nouvelle. C’est l’ère du Saint-Esprit, car avec la venue du Saint-Esprit, le ciel ouvert devient une réalité. La croix provoque pour nous l’ouverture des cieux, mais c’est le Saint-Esprit qui le fait de manière positive en nous. Ce fut le cas pour la mort, l’enterrement et la résurrection symbolique de Jésus dans le Jourdain, lorsque les cieux se sont ouverts à lui.
Se présentant sur une base nouvelle de résurrection, il avait le ciel ouvert au-dessus de lui. Ensuite, l’Esprit l’illumina et demeura sur lui, et l’Esprit devint, en quelque sorte, un puissant canal de communication ; faisant de cette ouverture céleste, tout ce qui était du domaine de la communication, du dialogue et de la communion.
Voilà l’ère du Saint-Esprit, faisant de toutes les valeurs de Christ une réalité pour nous et en nous.
La marque d’une vie ointe par le Saint-Esprit.
Lorsque Paul s’est rendu à Éphèse, il trouva certains disciples, et sans donner d’explication sur la raison de sa question, il dit immédiatement : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? » (Actes 19 v. 2). Leur réponse fut : « Nous n’en avons pas beaucoup entendu parler ».
Alors Paul leur posa une autre question très importante, qui nous ramène au Jourdain : « De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? » (Actes 19 v. 3). Le baptême est lié à cette question essentielle : « Si vous ne connaissez pas le Saint-Esprit, à quoi a bien pu servir votre baptême ? »
« Oh, nous avons été baptisés du baptême de Jean ! »
« Ah, je vois : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple qu’ils croiraient en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire Jésus (Actes 19 v. 4) ! »
Alors, lorsqu’ils entendirent cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus, ils furent baptisés en Christ, et le Saint-Esprit tomba sur eux. C’est ainsi qu’ils sont entrés à l’école de Christ. La marque d’une vie ointe du Saint-Esprit est que l’on connaisse Christ de manière vivante, dynamique et toujours croissante.
Mais tout cela n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire. Certains d’entre nous sommes de pauvres étudiants qui mettent un temps fou à apprendre : « Il m’a fallu des décennies pour arriver à le réaliser ! »
Nous connaissons beaucoup de choses et nous découvrons que notre connaissance personnelle de Jésus est pauvre. Nous résistons en permanence. Mais tôt ou tard, nous en arrivons au point où nous nous exclamons : « Ce ne sont ni des doctrines, ni des thématiques, ni des vérités qu’il me faut connaître ! »
Bien sûr, tout cela est intéressant, mais quand j’entre dans le feu de l’épreuve, des problèmes et de la perplexité, que reste-t-il de toutes mes doctrines et de mon étude de la Bible, et quelle en est leur valeur ? Cela ne règle pas mon problème, cela ne me fait pas aller bien loin. C’est souvent une tragédie.
Beaucoup d’entre nous sont dans ce cas de figure, nous avons certaines doctrines, nous avons parcouru la Bible sur les sujets comme la régénération, la rédemption, l’expiation, la justification par la foi, la sanctification, etc. Mais après avoir tout étudié et essayé de le mettre en pratique, nous nous sommes trouvés face à une terrible expérience spirituelle : où tout cela ne compte plus, où, mis à part le Seigneur, nous pourrons tout envoyer par-dessus bord en disant : « Ce christianisme ne marche pas ! »
Ainsi, ceux qui connaissent le Seigneur depuis des années, et qui ont accumulé la vérité au milieu de la détresse spirituelle la plus profonde, peuvent se poser des questions sur la valeur de tout cela. Mais la seule chose qui pourra encore nous aider ne se trouve certainement pas dans nos superbes carnets de notes, pleins de doctrines, mais dans notre connaissance du Seigneur, et ce, de manière personnelle et vivante. À savoir, ce que le Saint-Esprit nous a révélé de Christ, en nous, fait dorénavant partie intégrante de nous.
Tôt ou tard, nous en arriverons là. Nous serons ramenés à la connaissance vivante et spirituelle du Seigneur parce que lui seul — révélé personnellement dans notre être intérieur par le Saint-Esprit — peut nous sauver au moment le plus critique. Le jour viendra où nous serons mis à nu et dépouillés de tout ce qui ne sera pas la connaissance spirituelle intérieure de Christ. Nous serons dépouillés de notre connaissance mentale et intellectuelle.
Beaucoup de ceux qui auront été des géants dans l’enseignement et la doctrine, vont passer par des temps très sombres à la fin de leur vie. Comment vont-ils les surmonter ? Cela dépendra de leur connaissance intime du Seigneur qui émergera au-dessus d’une simple connaissance intellectuelle.
Il en est de même de ce que Christ doit être pour nous, et comment il doit être en nous. Il est celui sur qui nous pouvons nous appuyer et nous reposer en toute confiance et assurance, car c’est ainsi qu’il nous fait aller plus loin. C’est ainsi qu’il nous faut le connaître.
C’est le seul moyen d’apprendre Christ, et ce, de manière expérimentale : « tu verras le ciel ouvert ». Le Saint-Esprit est venu pour faire un nouvel ordonnancement coopératif, afin que Christ nous soit révélé comme notre vie. Voir venir l’Esprit est la marque d’une vie ointe. Et toutes ces choses que l’on nous a enseignées, que l’on a martelées en nous depuis des années, deviendront enfin une révélation : « Regarde, je commence à voir les réalités spirituelles de ce dont on parle depuis des années ! »
Je me souviens d’un de mes amis avec qui nous avions une excellente relation ensemble depuis des années. Un jour, je l’ai croisé dans un parc, et alors que je le voyais à distance, je le voyais sourire et il me serra la main. Il était tout sourire et il me dit :
« Tu sais quoi ? J’ai fait une découverte ! »
« Ah, oui, laquelle ? »
« J’ai découvert que Christ est en moi. Christ en nous, l’espérance de la gloire, est devenu une réalité pour moi ! »
« Eh, bien, répondis-je, j’aurais pu te le dire depuis longtemps ! »
« Oui, dit-il, mais toute la différence, c’est que maintenant, je le sais parce que je le vis, et je le vis parce que je l’ai vu avec les yeux de mon cœur ! »
Que le monde puisse être rempli de chrétiens comme lui. Nous avons tous besoin d’être comme Nathanaël. Une extraordinaire transition a eu lieu pendant ces quelques mots : « voici vraiment un Israélite… ».
C’est pour Israël, pour Jacob, pour le père d’Israël ; pour les fils de Jacob, l’Israël terrestre. C’est purement et simplement dans les limites du terrestre, dans les limites d’un peuple au milieu des nations, et dans des limites symboliques. Le Seigneur a annulé quelque chose que Nathanaël a dit : « Tu es le roi d’Israël ! » Roi d’Israël ? Mais ce n’est rien. Tu verras des choses plus grandes que celles-ci : « Tu verras le ciel ouvert et les anges monter et descendre sur le Fils de l’homme ! »
Ce qui est bien plus vaste qu’Israël. Fils de l’homme ! Quelque chose d’humain et d’universel, qui sera pour tous les hommes qui viendront et pas seulement pour Israël. Les cieux seront ouverts pour tous les êtres humains en Christ.
Ce titre de Fils de l’homme représente simplement la pensée de Dieu pour l’homme, son plan et son intention pour l’homme. Le ciel ouvert est à disposition de l’homme lorsqu’il entre dans la pensée de Dieu en Christ, Dieu se révélant à l’homme par Christ.
Que personne ne croit que ce ciel ouvert, cette onction divine, ne sont que pour quelques-uns. Non, bien sûr, c’est pour chacun. Le désir et la pensée de Dieu, c’est que nous, le plus simple, le plus fou, le plus faible parmi les hommes, le plus naturellement limité, aux capacités les plus limitées, découvrirons que notre droit d’aînesse, notre héritage est un ciel ouvert.
En d’autres termes, nous en Christ, nous pourrons connaître cette merveilleuse œuvre du Saint-Esprit par une révélation intérieure de Christ en plénitude.
Que le chrétien même le plus avancé s’approche de Dieu d’une manière nouvelle et en arrive à cette première crise où le plafond au-dessus de nous est fendu et où nous connaissons un ciel ouvert, l’Esprit révélant Christ dans nos cœurs pour sa gloire.