11. Le sang de la croix

11. Le sang de la croix

Chap: 10 - Lavés dans son sang L’apôtre Jean demeurait en esprit devant les portes d’un ciel ouvert lorsqu’il était à Patmos. De temps en temps, il vit dans des visions divines la gloire de Dieu, de l’Agneau et des rachetés.

« À celui qui nous aime, qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des    siècles ! Amen ! » (Apocalypse 1 v. 5 et 6).

De toutes les choses qu’il vit, la plus merveilleuse fut celle qui fit que les quatre créatures vivantes, les vingt-quatre vieillards, les anges, les rachetés et toute la création tombèrent à plusieurs reprises en extase et en adoration – la vision de l’Agneau debout, comme immolé, au milieu du trône. Et de tout ce qu’il a entendu, ce qui l’a le plus profondément impressionné, c’est la mention fréquente faite dans le ciel du sang de l’Agneau.

Dans la réponse de l’ancien à la question à laquelle Jean ne pouvait donner de réponse, il offrit cette explication : « Ce sont ceux qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau ».

« Et l'un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus ? Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Apocalypse 7 v. 13 à 17).

Jean avait reçu l’ordre de décrire ce qu’il avait vu et entendu. Il commence son livre (Apocalypse 1 v. 4 à 6), par une salutation semblable à celles que nous trouvons dans les épîtres : « … que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient… », le Dieu éternel.

Il mentionne ensuite l’Esprit : « et des sept Esprits qui sont devant le trône » ; puis suivent ces mots : « et de Jésus-Christ », tel qu’il l’avait vu : « le premier-né d’entre les morts, le Prince des rois de la terre ».

La mention du nom du Seigneur remplit le cœur de Jean de joie et de louange. Impressionné par ce qu’il avait entendu dans le ciel, il s’écria : « À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! »

C’est le sang, et le fait d’être lavé dans ce sang, qui est le point central de sa louange. Pour Jean, la bénédiction était vraiment glorieuse et céleste. Il a vu ce sang lié à l’amour et au salut que le Christ nous a donnés. Et son cœur, enflammé d’un zèle céleste, s’écria : « À lui la gloire et la puissance pour l’éternité ».

Depuis quelque temps, nous méditons sur le sang de Jésus. S’il y a une chose qui nous convient, qui serait une preuve que nous avons reconnu quelque chose de la gloire et de la puissance de ce sang, c’est que nous aussi, en y pensant, nous nous écrions : « À lui la gloire pour les siècles des siècles ! »

Nous allons considérer le chant de louange de Jean. Qu’il nous soit donné de voir quelque chose de ce qu’il a vu, de ressentir quelque chose de ce qu’il a ressenti, de recevoir quelque chose du feu qui l’a inspiré, et d’apporter quelque chose de l’offrande de louange qu’il a apportée.

À cette fin, fixons notre attention sur la place qu’occupe le sang dans cette action de grâce et cherchons ce que cela signifie :

  • Il nous a lavés dans son sang.
  • Il a fait de nous des rois et des sacrificateurs.
  • Il nous a aimés.
  • À lui la gloire et la puissance pour les siècles des siècles.

1. Il nous a lavés dans son sang.

Nous savons ce que signifie le mot « laver ». Nous lavons nos corps pour les purifier de la moindre souillure qui adhère à nous. Nos vêtements sont lavés pour les débarrasser de toute tache.

Le péché a un effet sur nos âmes, c’est une souillure qui s’attache à nous. Le sang de Jésus nous procure plus que le pardon de notre culpabilité. Lorsque le Saint-Esprit nous l’a fait comprendre avec force, le sang manifeste en même temps la pleine et entière délivrance de son pouvoir purificateur, de sorte que nos âmes savent qu’elles ont été lavées et sont devenues plus blanches que la neige.

Jean parle de cette double œuvre de la grâce dans sa première épître. Il écrit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean  1 v. 9). Il avait déjà dit la même chose auparavant :

« … si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché… Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1v. 7 et 9).

Cela renvoie à la purification permanente et ininterrompue du péché, dans le cas de celui qui marche dans la lumière, en communion avec Dieu. Où a lieu cette purification, et qu’est-ce qui est vraiment lavé ? C’est le cœur. C’est dans la vie profonde, cachée, intérieure de l’homme que cet effet du sang se fait sentir. Jésus a dit : « Le Royaume de Dieu est au milieu de vous ».

« Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17 v. 20 et 21).

Le péché a pénétré dans le cœur et toute la nature en est imprégnée. Le sang doit lui aussi pénétrer dans le cœur ; aussi profondément que le pouvoir du péché a pénétré, aussi profondément que l’être intérieur doit être purifié par le sang. Nous savons que lorsqu’un vêtement est lavé, l’eau et son pouvoir nettoyant doivent pénétrer aussi profondément que la tâche, si l’on veut qu’elle soit enlevée. De même, le sang de Jésus doit pénétrer jusqu’aux racines les plus profondes de notre être.

Notre cœur, notre personnalité tout entière, doit être atteint par la puissance purificatrice du sang : « Le sang purifie de tout péché ». Là où le péché a pénétré, là aussi le sang doit le poursuivre. Là où le péché a régné, là aussi le sang doit régner. Le cœur tout entier doit être purifié par le sang.

Quelle que soit la profondeur du cœur, quelle que soit la diversité et la vivacité de ses activités, le sang est tout aussi merveilleux et pénétrant dans ses effets. C’est dans nos cœurs que la purification par le sang de Jésus doit avoir lieu. Il nous est dit : « ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Apocalypse 7 v. 14).

La position ou le caractère d’une personne peuvent souvent être révélés par ses vêtements. Les robes royales sont un signe d’appartenance à la royauté. Les vêtements sales ou déchirés sont un signe de pauvreté ou d’insouciance. Les « robes blanches » indiquent un caractère saint. C’est ainsi que nous lisons à propos de l’épouse de l’Agneau : « il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints » (Apocalypse 19 v. 8).

Le message du Seigneur Jésus à l’Église de Sardes était le suivant : « tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes » (Apocalypse 3 v. 4).

C’est du cœur que « jaillissent les sources de la vie » (Proverbes 4 v. 23). Dans la mesure où le cœur est purifié, c’est toute la vie qui est purifiée ; l’homme tout entier, intérieurement et extérieurement, est purifié par la puissance du sang.

Comment ce « lavage », ce « nettoyage » ou plutôt cette purification est-elle effectuée ? Elle est effectuée par notre Seigneur Jésus lui-même : « qui nous a lavés de nos péchés par son propre sang » (Apocalypse 1 v. 5).

Le lavage, ou plutôt la purification, a commencé par un acte personnellement accompli en nous par notre Seigneur. Lui seul peut parfaire l’œuvre qu’il poursuit en nous par le Saint-Esprit. Le péché a envahi notre vie. Nos pouvoirs de pensée, de volonté et de sentiment ont tous été soumis à son autorité. Il ne s’agissait pas d’une autorité exercée de l’extérieur, ou occasionnellement, mais d’une autorité qui s’unissait tellement à nos forces qu’elles devenaient elles-mêmes de plus en plus pécheresses.

Mais maintenant, le Saint-Esprit prend possession de la place et de l’endroit où le péché s’était installé. « L’Esprit est vie », et lui, Jésus-Christ, avec l’Esprit-Saint, deviennent la vie de nos vies. C’est par lui que le Seigneur Jésus poursuit son œuvre en nous, par l’Esprit-Saint. C’est aussi par lui que le sang est constamment appliqué dans son pouvoir de purification.

Notre Seigneur est un Souverain Sacrificateur élevé « dans la puissance d’une vie sans fin (ou impérissable) » (Hébreux 7 v. 16), et ce pouvoir de purification du sang du Fils de Dieu nous est transmis sans cesse.

De même que nous nous lavons et nous nous purifions chaque jour, que nous sommes ainsi rafraîchis et revigorés, ainsi le Seigneur accorde à l’âme qui a confiance en lui la jouissance d’un sentiment constant, d’une certitude permanente de purification par le sang. C’est lui-même qui nous purifie du péché, tandis que nous recevons la purification par la foi, cette foi par laquelle nous recevons d’abord le pardon du péché. Mais la capacité de la foi est maintenant élargie par l’obtention d’une vision spirituelle de la puissance divine et de l’activité continue du sang.

« Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek, institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ; car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours selon l'ordre de Melchisédek » (Hébreux 7 v. 15 à 17).

La foi obtient une compréhension spirituelle et devient capable d’appréhender le fait, que, tout comme le sang a eu un effet infini dans le Saint des Saints des cieux, le péché a été complètement et définitivement expié devant Dieu. La foi voit le Seigneur Jésus, le grand Souverain Sacrificateur, vivre dans le cœur. Il le purifie par son sang, qui conserve toujours son pouvoir.

La foi a appris que le salut complet consiste en une chose : Jésus lui-même, qui nous a purifiés par son sang, est notre vie.

2. Il a fait de nous des rois et des sacrificateurs.

C’est la tâche (position en anglais = fonction, mission) pour laquelle nous sommes préparés et à laquelle nous sommes élevés par la purification du sang. C’est en cela que se manifeste la puissance (the power = le pouvoir) du sang. Si nous voulons comprendre pleinement le lien spirituel entre ces deux dignités ou responsabilités (position en anglais) qui sont les nôtres par l’intermédiaire du sang, celles de Rois et de Sacrificateurs, nous devons l’apprendre à partir de l’expérience du Seigneur Jésus lui-même.

Ce n’est qu’après avoir versé son sang qu’il a pu entrer dans le Saint des saints en tant que Souverain Sacrificateur, et monter sur le trône en tant que Roi. C’est son sang qui a vaincu le péché et par lequel il a été consacré pour entrer dans le Saint des saints, dans la présence de Dieu en tant que Souverain Sacrificateur. Le sang lui a conféré le droit, en tant que vainqueur, de régner en tant que roi dans la gloire de Dieu.

Telle est la puissance céleste et divine que le sang possède. Que signifie maintenant que, après nous avoir purifiés par son sang, il fait de nous des prêtres ou des sacrificateurs, des rois pour Dieu, son Père ? L’idée principale attachée au titre de « roi » est celle de l’autorité et de la domination ; celle de « prêtre » ou « Sacrificateur » celle de la pureté et de la proximité de Dieu.

Le sang de Jésus fait de nous des sacrificateurs et nous donne accès à la présence, à l’amour et à la communion de Dieu. Nous sommes tellement purifiés par le sang que nous sommes préparés à cela. Jésus nous remplit de son Esprit, de lui-même, pour que nous puissions vraiment nous approcher de Dieu en tant que prêtres ou sacrificateurs.

Le sang de Jésus porte en lui tant de sa victoire sur le péché et la mort qu’il nous inspire le désir d’une vie meilleure. Il nous fait prendre conscience de sa puissance victorieuse et nous accorde la victoire sur le péché et sur tout ennemi.

Il fait de nous des rois. Jésus, le Roi vivant et Souverain Sacrificateur sur le trône, ne peut pas manifester en nous sa pleine puissance en l’exerçant d’en haut ou de l’extérieur, mais seulement en habitant et en demeurant en nous. Lorsque lui, le Roi vivant et Souverain Sacrificateur, s’installe en nous, fait de nous sa demeure, il fait de nous des rois et des sacrificateurs.

Souhaitons-nous en connaître le but ? La réponse n’est pas loin.

Pourquoi Jésus est-il assis comme Prêtre ou Souverain Sacrificateur sur le trône des cieux ? C’est pour que l’homme soit béni et que Dieu soit glorifié dans l’homme. En tant que Souverain Sacrificateur, il ne vit que pour les autres, pour les rapprocher de Dieu en tant que roi, il ne vit que pour révéler le royaume de Dieu en nous et à travers nous.

Il fait aussi de nous des prêtres, des sacrificateurs, pour que nous puissions servir le Dieu vivant, pour que nous puissions rapprocher les autres de Dieu, pour que nous puissions être remplis de son Esprit afin d’être une bénédiction pour les autres. En tant que prêtres, sacrificateurs, nous vivons par le sang du Christ. Les prêtres ou sacrificateurs, ont pour mission d’aider les autres, de prier pour eux, de travailler parmi eux, de les enseigner, de les amener à Dieu.

Être prêtre ou sacrificateurs n’est pas une bénédiction oisive et égoïste. C’est un pouvoir impérieux d’entrer dans la présence de Dieu au nom des autres, le pouvoir de prier pour des bénédictions et de les recevoir, de les porter et de les distribuer.

Il fait de nous des rois pour compléter et parfaire le sacerdoce. C’est pour cette raison que l’idée d’autorité est si évidente. Jésus nous remplit d’une nature royale ; il nous rend capables de régner sur le péché, sur le monde, sur Satan, sur les hommes.

Au milieu de toutes les circonstances et de toutes les difficultés, de toute opposition ou cruauté, le chrétien qui se laisse faire roi par le Christ, vit dans la joyeuse certitude qu’il ne fait qu’un avec celui qui a remporté la victoire, et qu’en lui, il est plus que vainqueur. 

3. Il nous a aimés.

Nous avons parlé du sang par lequel Jésus nous a purifiés, et de la gloire à laquelle il nous a élevés. Remontons maintenant à la source d’où tout cela jaillit pour nous : c’est qu’il nous a aimés.

Si nous voulons comprendre le salut que Dieu nous accorde – le comprendre de manière à ce que nos voix s’accordent pour chanter, comme celle de Jean, « à lui la gloire ! » – nous devons tout d’abord comprendre que son origine et sa puissance se trouvent dans l’amour de Jésus.

L’amour est la plus grande gloire du salut. Comme le salut jaillit de l’amour comme source, il doit nous conduire à cet amour comme objet (comme but de notre vie) et comme nature.

Il doit nous conduire à Dieu lui-même qui est amour, qui a répandu dans nos cœurs cet amour par l’Esprit-Saint, en sorte que cet amour divin devient aussi notre nature, ce que nous sommes en Christ par l’Esprit-Saint en nous. L’amour suggère toujours un attachement personnel et mutuel. C’est la chose la plus merveilleuse du salut, et il est presque impossible de la comprendre.

« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des   siècles ! Amen ! » (Apocalypse 1 v. 5 et 6).

« Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jean 4 v. 16).

« La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais » (1 Corinthiens 13 v. 4).

« Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 5 v. 5).

« Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n'est pas contre ces choses » (Galates 5 v. 22 et 23).

Le Seigneur Jésus désire nous honorer de son amour, de son amitié et de sa communion ; il désire être en communion avec nous comme avec un être aimé et remplir et satisfaire nos cœurs de son amour divin.

C’est surtout Jean qui nous enseigne ce qu’est cet amour. Dans son Évangile, il nous dit que le Seigneur Jésus-Christ a déclaré que, comme le Père l’a aimé, lui aussi nous a aimés. Notre Seigneur était un avec le Père dans sa nature et dans sa vie. Il nous est difficile de nous faire une idée de cette unité.

Mais l’amour, en tant que révélation de cette unité, nous aide dans une certaine mesure à la comprendre. Dans l’amour, le Père sort de lui-même et se communique au Fils, en qui se trouvent ses délices et sa vie. Il transmet à son Fils tout ce qu’il a et communie avec lui dans une vie de don et de réception. Le Père n’a ni vie, ni joie, ni plaisir en dehors du Fils. Tel est l’amour dont Jésus aime les siens.

Il s’est donné pour eux, il se donne à eux, il vit en eux. Jésus ne veut pas vivre en dehors d’eux. Depuis le début de son amour, en ayant pitié d’eux et en sympathisant avec eux, il est entré dans cette relation d’amour, prenant plaisir en eux et en communion avec eux, en vue d’une unité dans laquelle ils demeureraient en lui et lui en eux.

Son désir et son repos étaient en eux, et ils apprenaient avec tous les saints à comprendre quelque chose de l’amour qui dépasse l’intelligence. Seul le Saint-Esprit peut conduire l’âme personnellement dans cet amour : « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné » (Romains 5 v. 5).

L’amour de Dieu est une puissance tellement surnaturelle et céleste que nous pourrions être tentés d’en faire une simple question de pensée, et d’en créer ainsi une certaine impression dans nos cœurs. La participation réelle à cet amour céleste est une affaire divine, que seuls ceux qui se sont vraiment abandonnés, avec une grande tendresse et un cœur entier, à toute la volonté de Christ pour leur vie intérieure, le découvre comme on découvre un trésor.

Seuls ceux qui se soumettent à l’enseignement de l’Esprit Saint peuvent en venir à la connaissance, peuvent accéder à la connaissance de ce même amour.

« Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour » (Jean 15 v. 8 à 10).

L’amour de Dieu est clairement déclaré dans les Écritures comme étant le résultat du Christ habitant le cœur. Ce n’est que lorsque la communion intérieure avec le Seigneur est devenue dans une certaine mesure la joie et l’expérience de tous les jours, que nous pouvons savoir ce que le Seigneur a voulu dire lorsqu’il a déclaré : « Demeurez dans mon amour » ; « Persévérez dans mon amour ».

« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des   siècles ! Amen ! »

Considérons Jésus tel qu’il était lorsque, en tant qu’homme, il a souffert et est mort pour nous, en donnant son sang pour nous. Permettons-lui de nous révéler la signification et la puissance céleste de ce sang. Il nous enseignera que le fait le plus glorieux de toute son œuvre est qu’elle est le don, et le témoignage de son amour Éternel et incessant à notre égard.

Pensez à la façon dont il nous porte. C’est pour nous associer pleinement à son sacerdoce royal et à sa gloire. Il nous permet de jouir d’un avant-goût de cet amour qui nous rend entièrement unis à lui et qui vivra éternellement dans nos cœurs. Alors notre première et dernière pensée à propos de Jésus sera : « Celui qui nous a aimés ».

4. À lui la gloire et la puissance pour les siècles des siècles !

Les paroles de ce chant de louange s’appliquent généralement à Dieu ; mais notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, et elles lui appartiennent également. Il est adoré ici en tant que notre Rédempteur.

À la fin de notre série de méditations sur son sang et sur ce qu’il a obtenu pour nous par ce sang, ces paroles de louange sont une expression appropriée pour les sentiments qui devraient être les nôtres : « A lui la gloire et la puissance dans les siècles des siècles ! »

Ces paroles viennent d’un cœur rempli de la joie d’une expérience personnelle de la rédemption. Jean écrit comme quelqu’un qui vivait dans la pleine jouissance de l’amour de son Seigneur ; lui qui savait et sentait dans son cœur qu’il avait été purifié dans le sang, et qui expérimentait que Jésus avait fait de lui un roi et un sacrificateur. Son action de grâce est celle de quelqu’un qui se réjouit d’une joie indicible et glorieuse, une joie enflammée par le chant du ciel qu’il a écouté. Prenons cela à cœur.

Rien ne nous préparera à prendre une part réelle à cette action de grâce offerte involontairement du fond d’un cœur joyeux, si ce n’est une expérience vivante de l’amour de Jésus, de la puissance de son sang pour nous purifier, et du sacerdoce royal dans lequel il nous permet de vivre.

Si je veux vraiment rendre la gloire et la puissance à Jésus, mon cœur doit être intérieurement rempli de cette gloire et de cette puissance : « C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Luc 6 v. 45).

Pensez à ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte. Qu’est-ce qui a poussé un groupe de cent vingt personnes à louer et à glorifier le Seigneur ? Le Saint-Esprit, qui est la gloire et la puissance du Seigneur Jésus, était descendu sur eux. Parce qu’ils étaient remplis de cette gloire et de cette puissance, leurs cœurs pouvaient s’élever dans la louange du Seigneur, et d’eux jaillissaient des bénédictions pour les autres. C’est la gloire et la puissance de Jésus d’accorder son amour à une âme, de la purifier par son propre sang et de la nommer à son sacerdoce royal.

Le cœur déborde alors spontanément : « À Lui la gloire et la puissance pour l’éternité ».

Vous qui nous avez accompagnés dans la Parole de Dieu pour découvrir ce qu’est la gloire et la puissance du sang de Jésus, vos vies et vos vœux ne devraient–ils pas chaque jour être remplis des notes de la louange et de l’adoration : « À lui la gloire et la puissance » ?

C’est vraiment possible – Jésus lui-même est le centre de cette triple bénédiction – l’amour, le sang et le sacerdoce royal. Jésus lui-même nous les révélera de telle sorte par son Esprit, que nous connaîtrons sans cesse toutes ces bénédictions.

Dans la mesure de nos connaissances, à chaque souvenir de son amour, crions : « A lui la gloire ! » Nous sommes parfois convaincus que la louange que nous offrons est trop faible et trop rarement entendue, ou qu’elle n’a que trop peu de la note de joie du ciel. Mais chaque conviction est une aide pour nous, si elle nous pousse à rechercher une plénitude de la présence du Christ en nous qui fasse déborder nos cœurs.

Oui, c’est possible. Jésus vit en nous, Jésus nous a aimés et nous a purifiés par son sang. Il nous confère la vocation et la dignité de la royauté et de la prêtrise par sa présence en nous et le fait qu’il fasse son habitation en nous. C’est possible. Il peut remplir toutes nos vies de l’expérience qui s’exprime dans l’action de grâce : « À lui soit la gloire et la puissance ! »

Mes frères, nous espérons rencontrer un jour, au milieu de cette gloire, ceux qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau et qui ne se lassent pas de chanter : « Tu es digne, car tu nous as rachetés pour Dieu par ton sang ». Que nos exercices de préparation à cette gloire consistent à chanter ce cantique : « A celui qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés par son propre sang, et qui a fait de nous des rois et des prêtres pour Dieu et son Père, à lui la gloire pour l’éternité ! Amen ! »

Fin

 

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