
L’Esprit du Christ.7&8
« L'Esprit donné à celui qui obéit » - « Connaître l'Esprit ». L’obéissance est la condition indispensable à l’habitation de l’Esprit en nous.
7. L'Esprit donné à celui qui obéit.
« Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous » (Jean 14 v. 15 et 16). « Le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5 v. 32).
Ces paroles ne sauraient trop fixer notre attention. Soit dans le paradis, soit pour les anges du ciel, soit même aussi pour le Fils de Dieu, ce n’est que par l’obéissance que nos rapports avec Dieu peuvent subsister, qu’Il peut se révéler à nous et nous préparer pour la gloire. N’en fut-il pas ainsi du Fils de Dieu ? C’est après trente ans de sainte humilité et d’obéissance, c’est après avoir témoigné de sa consécration par ces mots : « Il convient d’accomplir tout ce qui est juste » (Matthieu 3 v.15), et s’être présenté au baptême pour les péchés de son peuple, qu’il fut baptisé du Saint-Esprit.
C’est à cause de son obéissance que l’Esprit descendit sur lui. Et plus tard, c'est après avoir appris l’obéissance dans la souffrance, après « s’être rendu obéissant jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2 v. 8), qu’il reçut de nouveau du Père le Saint-Esprit, pour le répandre sur ses disciples (Actes 2 v. 33). L’envoi de l’Esprit à l’Église, son corps, fut donc le résultat de son obéissance. La règle imposée à Christ, la Tête, est toujours là même pour chacun des membres de son corps. L’obéissance est la condition indispensable à l’habitation de l’Esprit en nous. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements, et le Père vous donnera l’Esprit ».
La venue de Jésus-Christ en chair préparait sa venue en Esprit, et celle-ci devait accomplir sa promesse : « Je demeurerai en vous » (Jean 15 v. 4). L’attachement des disciples à leur Maître devait les préparer à recevoir le baptême de l’Esprit. De même à présent, ce n’est que quand nous écoutons la voix de la conscience, cherchant à observer avec amour ce que Jésus nous prescrit, que notre cœur se trouve préparé à être rempli de l’Esprit.
On s’imagine souvent ne pouvoir obéir qu’après avoir été rempli de l’Esprit, ne discernant pas que l’obéissance est au contraire l’étage inférieur par lequel il faut passer pour monter plus haut encore, et que le baptême de l’Esprit nous apporte l’habitation en nous de notre Seigneur glorifié, qu’il est la présence même de Christ promise à « ceux qui obéissent ». On ne voit pas que l’obéissance à la voix de la conscience et à chacun des commandements de l’Écriture, est le passeport nécessaire pour entrer dans cette vie de l’Esprit qui témoigne de la présence du Seigneur. « Celui qui obéit peut et doit s’attendre à être rempli de l’Esprit ».
On ne comprend pas toujours que la vie de Jésus est le modèle de ce que doit être la nôtre. Quel exemple nous avons là de l’obéissance et des épreuves qui précèdent la glorieuse puissance de la vie de l’Esprit. C’est cette vie-là que nous communique l’Esprit de Jésus glorifié, mais pour avoir part au don de l’Esprit, il faut suivre la voie que Christ nous a tracée par son exemple. C’est en crucifiant la chair, c’est en nous soumettant sans réserve à la volonté de Dieu, que nous nous convaincrons de l’impossibilité de trouver Dieu en dehors de sa volonté.
Le cœur qui accepte et fait la volonté de Dieu en Christ, devient la demeure du Saint-Esprit. C’est à la condition d’une parfaite obéissance que le Fils recevait l’Esprit ; de même pour nous, c’est quand nous obéissons au Fils avec amour et déférence que l’Esprit vient demeurer en nous. Cette vérité-là s’est imposée avec force au cœur d’un grand nombre de croyants ces dernières années sous le nom de renoncement au moi et d’entière consécration.
« Seigneur Jésus ! De tout mon cœur je reçois ce que tu m’enseignes là, et je te prie de graver profondément dans mon cœur que l’obéissance de l’amour m’assure la puissance de l’Esprit. Mon Sauveur ! De tout mon cœur je te dis : Je t’aime et je voudrais observer chacun de tes commandements. De nouveau je m’abandonne à toi. Tu vois qu’au fond de mon cœur tout mon désir est de faire ta volonté comme on la fait au ciel ».
Quand Dieu commanda à Israël de lui « faire un sanctuaire pour qu’il pût habiter au milieu d’eux » il dit à Moïse : « Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d’après le modèle que je vais te montrer » (Exode 25 v. 8 et 9). Et dans les derniers chapitres de l’Exode il est répété dix-huit fois que tout avait été fait : « comme l’Éternel l’avait commandé ». Ce fut cette demeure-là, bâtie d’après le modèle qu’il avait donné, et qui était la parfaite expression de sa volonté, que Dieu vint habiter.
C’est donc la volonté de Dieu exécutée par l’homme qui prépare une demeure à Dieu. Il vint habiter dans le cœur obéissant de son enfant. Ce n’est que lorsque la volonté de Dieu devient notre seule règle de conduite, et que le Saint-Esprit grave dans notre cœur les commandements de Dieu, que la gloire du Seigneur peut remplir son temple.
Amen.
8. Connaître l'Esprit.
« L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14 v. 17). « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Corinthiens 3 v. 16).
Dans la vie de la foi on ne saurait attacher trop de prix à la véritable connaissance spirituelle. Un homme qui fait un héritage ou qui possède un trésor dans son champ n’en est pas plus riche jusqu’à ce qu’il en soit informé, qu’il sache en prendre possession et en user ; de même les dons de la grâce de Dieu ne peuvent devenir une bénédiction pour nous que lorsque nous en avons connaissance et que nous nous en saisissons. En Christ se trouvent « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Colossiens 2 v. 3) et c’est pour « l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ, son Seigneur », que le croyant « regarde toutes les autres choses comme une perte » (Philippiens 3 v. 8).
C’est souvent faute de connaître ces trésors, que la vie du croyant conserve un niveau si peu élevé ; aussi ne saurions nous trop demander « que le Père de gloire nous donne l’Esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, et qu’il ouvre les yeux de notre cœur pour que nous sachions quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance » (Éphésiens 1 v. 17 et 18). Oh ! Qu’il nous est nécessaire de connaître tout d’abord celui qui doit nous initier à toute vraie connaissance !
Notre Père donne à chacun de ses enfants, non seulement Christ qui est la Vérité, la réalité de toute vie et toute grâce divine, mais encore le Saint-Esprit qui est l’Esprit même de Christ, l’Esprit de vérité. « Nous avons reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données » (1 Corinthiens 2 v. 12).
Ici se présente une question très importante : Comment pouvons-nous reconnaître l’Esprit, savoir que c’est bien lui qui nous parle ? Jésus nous dit : « Vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il sera en vous ». Il faut donc que l’Esprit demeure en nous, pour que nous puissions discerner sa présence. C’est lui-même qui se fera connaître à nous. Aussitôt qu’avec obéissance et foi, nous le laisserons entrer, prendre possession de nous et nous parler de Jésus, il déploiera ses lettres de créance, il nous donnera lui-même la preuve qu’il est l’Esprit de Dieu.
Nous avons vu que l’obéissance est une condition essentielle à l’habitation de l’Esprit en nous. L’obéissance est également la preuve de sa présence. Jésus nous a envoyé l’Esprit pour nous enseigner et nous guider ; et toute l’Écriture insiste sur le fait que c’est l’abandon de tout notre être à Dieu qui permet à l’Esprit d’agir en nous. « Si par l’Esprit vous mortifiez les œuvres du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu » (Romains 8 v. 13 et 14). « Votre corps est le temple du Saint-Esprit… glorifiez donc Dieu en votre corps » (1 Corinthiens 6 v. 19 et 20). « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit » (Galates 5 v. 25). L’Esprit vient nous montrer quelle est la volonté de Dieu, nous montrer Christ accomplissant cette volonté et il nous appelle à suivre ses traces dans la voie de l’obéissance. C’est en nous disposant à obéir à Dieu comme Christ lui obéissait, que l’Esprit rend témoignage à notre esprit de sa demeure en nous.
Il est impossible de connaître un fruit avant de le goûter ; il est impossible de connaître la lumière à moins de s’en servir, ou de connaître une personne à moins d’avoir des rapports avec elle ; il est impossible aussi de connaître le Saint-Esprit à moins de le posséder et d’être possédé par lui. Vivre selon l’Esprit est le seul moyen de connaître l’Esprit. Le laisser faire son œuvre en nous, le laisser nous apprendre à dépendre de lui, telle est la voie que nous indique le Maître quand Il nous dit : « Vous le connaissez parce qu’il sera en vous ».
« Ô mon Dieu, le Saint-Esprit, qui est ta vie-même, est venu à moi pour être la vie de tout mon être, pour faire de moi ta propriété sans réserve. Enseigne-moi à le reconnaître en moi et à lui obéir ».
La parole de Dieu ne suffit pas pour nous faire connaître l’Esprit. Sans doute elle nous parle de lui, mais elle n’a de vie et de réalité pour nous qu’autant que l’Esprit lui-même nous parle.
Amen.