La nécessite et l’effet de l’union.16

La nécessite et l’effet de l’union.16

Le dessein évident du Seigneur était de nous y enseigner l’importance et l’influence de l’union dans la prière et dans les efforts pour l’avancement de la religion.

« Je vous dis aussi que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre dans tout ce qu’ils demanderont, la chose leur sera donnée par mon Père qui est aux cieux (Matthieu 18 v. 19) ». Il y a quelques semaines que je me servis de ce texte au sujet des réunions de prière. Maintenant je désire entrer davantage dans l’esprit et dans le sens de mon texte. Le dessein évident du Seigneur était de nous y enseigner l’importance et l’influence de l’union dans la prière et dans les efforts pour l’avancement de la religion. Il établit le cas plus saillant possible en prenant le nombre « deux », comme le moindre des nombres qui puissent admettre un accord, et il dit : « Là où deux d’entre vous s’accordent sur la terre dans tout ce qu’ils demanderont, la chose leur sera donnée par mon Père qui est aux cieux ».

Le point essentiel pour lui, c’est le fait de leur accord, et en mentionnant le nombre « deux », il semble avoir eu purement en vue d’encourager le moindre nombre possible de personnes qui pourraient s’accorder. Mais que devons-nous entendre par ces paroles « s’accorder » dans les choses à demander ? Je répondrai à cette question par les deux chefs suivants :

I. Je montrerai que nous devons nous « accorder » pour prier.

II. Que nous devons être d’accord dans toutes les choses essentielles, pour obtenir la bénédiction cherchée.

I. Nous devons nous « accorder » pour prier.

Pour nous approprier la promesse, il nous faut être tous d’accord dans la prière, ce que le texte nous enseigne particulièrement. C’est-à-dire :

1. Que nous devons nous accorder dans nos désirs pour obtenir notre objet.

Il est nécessaire que nous désirions notre objet, et que ce désir soit commun. Très souvent des personnes prient en paroles pour une même chose, tandis qu’elles ne s’accordent pas réellement à la désirer. Je dis plus : Quelques-unes désirent peut-être dans leur cœur le contraire de ce qu’elles demandent. On fait prier les gens pour tel objet ; ils prient en paroles ; mais Dieu sait que souvent ils ne le désirent pas, et il voit peut-être le cœur de plusieurs résister, dans le fond, à la prière, pendant tout le temps qu’elle se fait.

2. Nous devons nous accorder dans les motifs qui nous poussent à désirer l’objet.

Il ne suffit pas que nous soyons unis dans nos désirs, nous devons l’être aussi dans nos motifs. Tel souhaitera un réveil pour que Dieu soit glorifié et les pécheurs sauvés. Tel autre pourra aussi désirer un réveil, mais par des raisons tout à fait différentes ; ce sera peut-être pour que la congrégation augmente et que l’on ait plus de facilité à subvenir aux dépenses que nécessite le soutien de l’Évangile. Un autre pourra désirer un réveil pour voir de nouveaux membres se joindre à l’Église et la rendre plus respectable. D’autres encore souhaiteront un réveil par esprit de contradiction, parce qu’on s’y est opposé, et qu’ils voudraient voir leurs ennemis convaincus que, quoi qu’ils puissent penser ou dire, Dieu les bénira. Quelquefois il s’en trouve qui ne désireront des réveils que par affection naturelle, afin de voir leurs amis convertis et sauvés.

Mais s’ils veulent être unis dans la prière, au point d’obtenir la bénédiction, ils doivent non-seulement la désirer et être d’accord dans leur désir, mais encore s’accorder dans leurs motifs.

3. Nous devons nous accorder à désirer une bénédiction par de bons motifs.

Notre suprême motif doit être d’honorer Dieu et de le glorifier. On pourrait s’accorder à désirer un réveil, et s’accorder dans les motifs de ce désir ; que si ces motifs ne sont pas bons, Dieu n’exaucerait pas les prières. Des parents s’accorderont à prier pour la conversion de leurs enfants, et ne se trouveront néanmoins pas exaucés s’ils n’ont pas de motifs plus élevés que le seul attachement à leurs enfants. Leurs motifs, quoique identiques, ne sont pas bons.

De même, un nombre quelconque de personnes s’accorderont dans leurs désirs et leurs motifs ; que si ces motifs sont égoïstes, leur accord n’en sera qu’une plus grande offense faite à Dieu.

« Pourquoi avez-vous fait un complot entre vous de tenter l’Esprit du Seigneur ? (Actes 5 v. 9) ». J’ai vu de nombreux exemples d’églises priant pour tel objet par un motif purement égoïste. Vous les apercevez quelquefois priant pour un réveil ; et à la vue de leur ardeur et de leur union, vous penseriez qu’elles vont certainement arracher à Dieu la bénédiction qu’elles demandent. Mais cherchez le motif de cette ardeur ! Quel est-il ? Ces chrétiens voient leur congrégation diminuer et près de se dissoudre, à moins qu’ils ne puissent y porter remède ; ou encore ils voient une autre dénomination qui gagne du terrain et à laquelle ils ne pourraient faire face qu’au moyen d’un réveil dans leur église ; toutes leurs prières ne sont donc qu’un effort pour que le Tout-Puissant leur vienne en aide, et leurs motifs égoïstes ne sont qu’une offense faite à Dieu.

Une femme à Philadelphie fut invitée à se rendre à une réunion de prière pour femmes, qui se faisait en un certain endroit. Elle demanda pourquoi elles s’y réunissaient et quel était le but de leurs prières. On lui répondit que c’était pour demander une effusion de l’Esprit sur la ville. « Bon ! » Dit-elle, « je me garderai bien d’y aller. Si elles priaient pour notre congrégation, à nous, je m’y rendrais ; mais je ne veux pas y aller prier pour d’autres églises ! » Quel esprit effroyable !

J’ai reçu nombre de lettres et d’invitations à me rendre dans tel et tel endroit pour y travailler à un réveil ; et ces demandes s’appuyaient souvent sur beaucoup de considérations pressantes. Mais quand j’en venais à les examiner de près, à les peser, je trouvais souvent qu’elles étaient purement égoïstes, et que Dieu ne pouvait que les avoir en horreur.

Que de fois, dans les réunions de prière, entendons-nous des personnes donner pour leur désir de telle et telle bénédiction des motifs qui ne sont pas légitimes devant Dieu, motifs qui, s’ils sont les véritables mobiles de ceux qui prient, suffiraient pour faire rejeter leurs prières.

Et que de mauvais motifs de ce genre, par exemple, n’a-t-on pas souvent avancés en faisant un appel en faveur des missions ! Que de fois n’avons-nous pas entendu parler de ces six cents millions de païens qui sont en danger de tomber en enfer, sans qu’on ait souvent soufflé mot de la culpabilité de ces païens rebelles engagés et ligués contre leur Créateur, ni du déshonneur et du mépris que jette sur l’Éternel une pareille multitude de proscrits !

Je sais que Dieu a égard à ces motifs, qui en appellent à notre compassion et à des affections purement naturelles, et qu’il les met quelquefois lui-même en usage, mais c’est toujours en les plaçant au-dessous des intérêts de sa gloire. Si l’on place ces motifs en premier rang, le résultat en sera une piété défectueuse, imparfaite, et une quantité de notions fausses et erronées. A moins que l’Église ne regarde au déshonneur fait à Dieu, elle n’avancera pas beaucoup dans son œuvre. C’est là ce qui devrait être fortement rappelé au monde, une pensée dont l’Église aurait besoin de se sentir profondément pénétrée, et qu’elle devrait déployer sans cesse aux yeux des pécheurs.

Jamais les parents ne s’accorderont convenablement dans leurs prières pour la conversion de leurs enfants et la manière à recevoir une réponse favorable à leur requête, s’ils ne sont pénétrés de la pensée que leurs enfants sont, par nature, des rebelles comme le reste des hommes. Souvent ils prieront ardemment pour leurs enfants, parce qu’ils désirent que Dieu les sauve ; et ils seraient presque disposés à regarder comme une cruauté de sa part s’il ne sauvait pas ces enfants-là. Mais s’ils veulent être exaucés, il faut qu’ils prennent le parti de Dieu contre leurs enfants, même dans la supposition où, par suite de leur perversité, Dieu serait forcé de les envoyer en enfer.

J’ai connu une femme qui était dans une grande anxiété sur le salut de son enfant ; elle luttait pour lui dans la prière ; et néanmoins le cœur de son fils demeurait impénitent. Enfin elle eut la conviction que ses prières et ses luttes n’avaient eu pour motif qu’une affection charnelle, et n’avaient pas été dictées par une vue claire et juste du caractère de son fils rebelle, pervers et obstiné contre Dieu.

Et jamais la moindre impression ne fut faite sur son esprit, jusqu’à ce qu’elle se mît directement et fortement contre lui, comme un rebelle qui méritait d’être jeté en enfer. Et alors il fut converti. La raison en est que sa mère n’avait jamais été auparavant guidée par le bon motif de la prière, désirer son salut en regardant avant toute chose à la gloire de Dieu.

4. Si nous voulons être unis de manière à voir nos prières exaucées, nous devons nous accorder dans la foi, c’est-à-dire, nous accorder à attendre, sans aucun doute, la bénédiction demandée.

Nous devons comprendre pourquoi il faut l’attendre, voir la preuve sur laquelle notre foi repose, et croire absolument que la bénédiction viendra ; sinon nous ne nous mettrons pas dans la position que requiert la promesse. La foi est une des conditions indispensables de la prière efficace ; elle s’y trouve impliquée dans tous les cas, qu’on le voie ou qu’on ne le voie pas, car cette prière seule peut être efficace, qui est offerte dans la foi.

Et pour que des prières unies soient efficaces, il faut que la foi aussi soit une.

5. Nous devons encore nous accorder quant au moment où nous désirons la bénédiction.

Si deux personnes ou plus s’accordent à demander une bénédiction particulière, et que l’une d’elles la désire maintenant, et que l’autre ou les autres ne soient pas encore disposées à la recevoir, il est clair qu’elles ne s’accordent pas. Il y a un point essentiel dans lequel elles ne sont pas unies. Si la bénédiction doit venir en réponse à leurs prières réunies, elle doit venir selon qu’ils la demandent. Et si elle vient, elle doit venir à un temps quelconque ; si ceux qui prient ne s’accordent pas pour le temps auquel ils désirent la recevoir, elle ne peut naturellement pas venir en réponse à leurs prières.

Supposons qu’une église se mette à prier pour un réveil, et que tous s’accordent à le désirer, mais non pour le même temps. Supposons qu’il y en ait qui veuillent avoir le réveil maintenant ; ils y sont préparés ; leurs cœurs attendent une effusion de l’Esprit de Dieu, ils sont disposés à y consacrer leur temps et leurs attentions, et à travailler maintenant dans ce but ; d’autres ne seront pas ainsi disposés ; ils auront pour le moment présent quelque chose d’autre à faire, quelque affaire mondaine à terminer, quelque ouvrage qui presse et qui a besoin d’être accompli, et ensuite ils se prépareront à recevoir, le Seigneur.

Dans ces dispositions il leur est impossible de trouver le temps nécessaire pour travailler à un réveil ; ils ne sont pas prêts à s’humilier, à sonder leurs cœurs, à rompre les mottes de leur champ. N’est-il pas clair que, ces chrétiens n’étant pas d’accord en ce qui est essentiel, il n’y a pas d’union réelle entre eux ? Les uns prient pour que le réveil ait lieu maintenant ; et les autres, avec la même ardeur, prient qu’il n’arrive pas maintenant.

Supposé que la question se pose actuellement devant cette église-ci : « Êtes-vous d’accord à demander ici un réveil religieux ? » Désirez-vous tous un réveil, et le voudriez-vous tous voir venir maintenant ? Vous accorderiez-vous cordialement à vous humilier dans la poussière et à ouvrir votre cœur au Saint-Esprit, au cas qu’il dût descendre ce soir ? Je ne demande pas ce que vous diriez si je vous adressais cette question. Si je la posais actuellement devant vous, il se pourrait que vous fussiez tous d’un commun accord à vous lever et à voter pour un réveil, et pour un réveil maintenant, car vous savez ce que vous devriez sentir, ce que vous devriez dire à ce sujet, vous savez que vous devriez être prêts à demander un réveil pour maintenant.

Mais ce que je demande, c’est si Dieu qui sonde vos cœurs verrait que vous êtes effectivement d’accord sur ce point. Y a-t-il eu un temps, depuis mon retour de l’étranger, où tous les membres de cette église se soient accordés à demander un réveil, et à le demander pour le moment présent ? Y en a-t-il eu, parmi vous, de ces « deux » qui se soient accordés sur ce point et qui aient prié conformément à ce désir ?

Et s’il ne s’en est point trouvé, quand vous accorderez vous donc à prier pour un réveil ? Et si les membres de cette église ne peuvent s’accorder entre eux, comment pouvez-vous vous attendre à un réveil ? Il ne vous servira de rien de vous unir matériellement et de prendre au dehors un air de commun accord, si Dieu, qui lit dans les cœurs, voit que vous êtes loin d’être véritablement unis.

Voici la promesse : « Je vous dis aussi que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre dans tout ce qu’ils demanderont, la chose leur sera donnée par mon Père qui est aux cieux ». Or, ceci est vrai ou faux. Si c’est vrai, il est vrai alors que vous n’êtes pas d’accord, que vous ne l’avez jamais été, sauf les cas où vous avez effectivement eu un réveil.

Mais nous devons nous accorder non-seulement sur un temps quelconque, mais ce temps doit être le moment présent, autrement il ne sera pas vrai que nous nous accordons en tout point essentiel à cette œuvre. A moins de nous accorder à demander un réveil pour maintenant, nous ne nous servirons pas non plus maintenant des moyens convenables ; or,le réveil ne peut venir que, lorsque les moyens convenables sont employés. Il est donc clair que nous devons nous accorder pour ce qui concerne le moment présent, et que nous ne sommes d’accord, dans le sens du texte, que lorsque nous nous accordons à demander la bénédiction pour maintenant, et que nous nous conduisons conformément à notre attente. S’accorder pour l’avenir est complètement inutile, une fois ce temps futur arrivé, nous devrons également nous accorder pour un temps qui sera devenu le présent. Encore une fois, vous ne serez jamais véritablement d’accord qu’en reconnaissant que c’est à présent le moment favorable.

II. Nous devons être d’accord dans toutes les choses essentielles, pour obtenir la bénédiction cherchée.

Nous devons en outre, pour obtenir la bénédiction cherchée, nous accorder dans toutes les choses essentielles.

Vous voyez ce qui dit notre texte : « Si deux d’entre vous s’accordent dans un objet quelconque qu’ils demanderont ». Il y a beaucoup de personnes qui ne voient là qu’un accord dans la demande, et qui y voient la promesse que, toutes les fois qu’il y en aura deux qui s’accorderont à demander une bénédiction quelconque, elle leur sera donnée. Mais Christ nous dit qu’il faut qu’il y ait accord « dans » les choses que nous demandons. C’est-à-dire que cet accord, cette union doit comprendre tout ce qui est essentiel au don et à la réception de la bénédiction.

1. Si les chrétiens veulent jouir des bienfaits de cette promesse lorsqu’ils prient pour un réveil, ils doivent donc s’accorder à croire que les réveils sont des réalités.

Il y a beaucoup d’individus, même dans l’Église, qui, en leurs cœurs, ne croient pas que les réveils qui ont eu lieu soient l’œuvre de l’Éternel. Quelques-uns prieront donc de bouche, pour une effusion de l’Esprit, pour un réveil, tandis que dans leur cœur ils sont encore à douter si pareilles choses ont jamais été connues dans les temps modernes. Dans la prière faite en commun il ne doit pas y avoir d’hypocrisie.

2. Ceux qui demandent un réveil doivent s’accorder à reconnaître et à sentir la nécessité des réveils.

Il y en a qui, tout en étant persuadés que les réveils sont l’œuvre de Dieu, ne sont cependant pas convaincus qu’ils sont absolument nécessaires à l’avancement et aux progrès de l’Évangile. Ils pensent qu’il y a bien dans les réveils une œuvre évidente de l’Esprit, mais, qu’après tout, les pécheurs pourront se convertir et se joindre à l’Église d’une manière plus tranquille, plus graduelle et sans de si grandes excitations.

Toutes les fois qu’ils entendront parler de réveils à l’étranger, de réveils prospères et étendus, ils pourront paraître bien disposés en leur faveur et même les soutenir de leurs froides prières ; et néanmoins, dans le même temps, ils seraient fâchés de voir un réveil éclater parmi eux. Ils estiment plus sûr et préférable d’enseigner aux hommes la saine doctrine d’une manière calme, comme ils disent, et de les y mener par gradation, pour ne pas courir le danger de voir éclater dans leurs congrégations ce qu’ils appelleront peut-être des émotions animales ou des feux follets.

3. Les chrétiens doivent s’accorder sur l’importance des réveils.

Souvent on n’obtient pas la bénédiction d’un réveil, parce qu’on le demande avec trop peu d’ardeur. Il faut sentir l’importance infinie d’un réveil pour pouvoir le demander avec efficace ; car des bénédictions de cette espèce ne sont accordées qu’en réponse à des prières qui proviennent du sentiment que l’on a de leur importance. Comme je l’ai déjà dit en parlant de la prière efficace, c’est lorsqu’on désire la bénédiction avec une ardeur, une agonie inexprimable que l’on peut offrir à Dieu la prière infailliblement efficace.

Autrement, si l’on n’est pas pénétré de l’importance d’un réveil, on pourra prier beaucoup, mais ce ne sera qu’en paroles, et la bénédiction ne viendra pas. Jamais une église unie dans la prière et réellement convaincue de l’importance d’un réveil ne s’est vue trompée dans son attente ; je n’en connais aucun exemple. Un tel accord, s’il est sincère, garantira, entraînera l’accord dans toutes les autres choses qui y sont indispensables.

4. Les chrétiens doivent encore s’accorder à admettre des notions scripturaires et correctes sur différentes vérités qui ont rapport aux réveils.

A. La nécessité d’une action divine pour obtenir un réveil.]1 ne suffit pas d’y croire en théorie et de prier pour cela en paroles seulement. Il faut de plus comprendre et sentir pleinement et profondément cette nécessité, et comprendre l’entière dépendance dans laquelle on se trouve de l’Esprit de Dieu ; autrement toute l’œuvre croulera.

B. Il faut comprendre aussi la raison pour laquelle cette action divine est nécessaire. Les chrétiens doivent reconnaître, d’un commun accord et avec intelligence que cette action divine est indispensable. Si les chrétiens ont des idées fausses sur ce point, ils seront arrêtés dans leur marche. S’ils s’imaginent que le besoin de cette influence d’en haut vient d’une impuissance absolue des pécheurs, ou s’ils croient que Dieu est obligé de donner le Saint-Esprit pour rendre les pécheurs capables d’obéir à l’Évangile, ils insultent à l’Éternel, et leurs prières seront perdues. Car, dans ce cas, ils supposent que Dieu exige, des hommes plus qu’ils ne peuvent faire, et la justice, la pure justice exigerait de Dieu qu’il répandît son Esprit sur l’Église, avant de demander aux chrétiens de travailler, ou aux pécheurs de se repentir.

Supposons qu’une église conçoive la pensée que les pêcheurs sont de pauvres infortunées créatures, venant au monde avec une telle nature qu’ils ne peuvent se retenir de pécher, aussi incapables de se repentir et de croire à l’Évangile que de voler à la lune : comment pourra-t-elle sentir que le pécheur est un rebelle envers Dieu, et qu’il mérite d’être précipité en enfer ?

Comment pourra-t-elle sentir que le pécheur mérite le blâme ? Comment dans ses prières pourra-t-elle prendre le parti de Dieu contre les pécheurs ? Et si elle ne le fait pas, elle n’a pas le droit de s’attendre à ce que Dieu exauce ses prières, car ses prières seraient basées sur de mauvais principes. Sans aucun doute, une des raisons principales pour lesquelles tant de prières demeurent sans réponse, c’est que ceux qui les font prennent, de fait, le parti du pécheur contre Dieu. Ils prient pour le pécheur comme pour un être malheureux, digne de commisération, plutôt que comme un misérable rebelle, méritant d’être sévèrement puni. La raison en est qu’ils ne croient pas le pécheur capable d’obéir à Dieu, sans l’influence du Saint-Esprit. Avec ces vues il leur est impossible d’offrir à Dieu la prière efficace pour le pécheur ; aussi y en a-t-il beaucoup qui doutent en leur cœur du pouvoir de la prière faite avec foi.

N’avez-vous pas souvent entendu prier pour les pécheurs de cette manière : « Oh ! Seigneur ! Aide à cette pauvre âme à faire ce que tu exiges d’elle ; ô Seigneur ! Rends-la capable de faire telle et telle chose ». Ce langage prouve qu’on se met du côté du pécheur contre Dieu. Je ne trouverais pas tant de mal à cette prière si ceux qui la prononcent l’entendaient comme on l’a expliquée quelquefois.

Mais le fait est que ceux qui tiennent ce langage veulent souvent dire par là : « Seigneur ! Tu commandes à ces pauvres pécheurs de se repentir, quand toi, ô Seigneur ! Tu sais qu’ils ne le peuvent, à moins que tu ne leur donnes ton Esprit pour les en rendre capables ; et quoique tu aies déclaré que, s’ils ne le font pas, tu les enverras en enfer, Seigneur, cela paraît bien dur ; nous te prions d’avoir pitié de ces pauvres créatures et de ne pas les traiter si durement, pour l’amour de Christ ».

Qui ne voit qu’une telle prière, ou une prière qui signifierait la même chose, quelles que soient les paroles qui d’ailleurs l’enveloppent, n’est qu’une injure faite à l’Éternel ? On l’accuse d’une injustice inouïe, s’il continue à imposer aux pécheurs des devoirs qu’ils ne sauraient accomplir sans un secours qu’il ne veut pas leur accorder. On pourrait prier de cette manière jusqu’au jour du jugement, sans jamais obtenir de bénédiction, parce que l’on prendrait ainsi fait et cause pour le pécheur contre Dieu. Les chrétiens ne pourront prier avec succès que lorsqu’ils auront compris que le pécheur est un rebelle, obstiné dans sa rébellion, si obstiné que jamais, sans le Saint-Esprit, il ne fera ce qu’il pourrait pourtant faire sur-le-champ s’il le voulait ; et cette obstination est la raison et la seule raison pour laquelle il a besoin de l’influence du Saint-Esprit pour sa conversion.

Le seul point sur lequel le pécheur ait besoin de l’action divine, c’est pour surmonter son obstination, et lui donner la volonté de faire ce qu’il pourrait, s’il le voulait, et ce que Dieu exige qu’il fasse. Et une église n’est jamais dans l’état que Dieu requiert pour exaucer des prières communes que lorsqu’elle s’accorde, tout en comprenant qu’elle dépend de Dieu, à reconnaître tout le blâme que mérite le pêcheur. Sinon ses prières et ses demandes de secours divins en faveur de l’infortuné pécheur seront destituées de toute force, seront une insulte à Dieu, et n’obtiendront jamais accès dans les cieux.

C. Les chrétiens doivent s’accorder à comprendre que des réveils ne sont pas des miracles, mais qu’ils sont produits comme tout autre événement par l’usage des moyens convenables. Il n’est pas étonnant que naguère les réveils aient été si rares et de si courte durée ; on les regardait généralement comme une ondée rafraîchissante qui tombait sur un endroit, pendant quelque temps et puis se dissipait, sans que nous eussions aucun contrôle à exercer sur elle. Car que peut-on faire pour avoir une ondée ? Ou comment faire durer la pluie plus longtemps qu’elle ne tombe ? Il est donc nécessaire que ceux qui prient s’accordent à comprendre qu’un réveil doit être amené par des moyens ; autrement jamais ils ne s’accorderont à employer ces moyens.

D. Ils doivent, en conséquence, s’accorder à comprendre que l’action de l’homme est aussi indispensable à un réveil que celle de Dieu. J’ose dire que jamais réveil religieux n’a éclaté quand l’une ou l’autre de ces actions manquait. Que de fois n’entendez-vous pas cette phrase banale : « Dieu pourra bien, s’il le veut, avancer l’œuvre sans le secours de l’homme. » Mais je n’en crois rien, parce qu’il n’y en a pas d’exemple. Qu’est-ce, en effet, que la religion ? L’obéissance à la loi de Dieu. Mais cette loi doit être connue pour qu’on s’y conforme. Comment Dieu peut-il faire obéir les pécheurs, si ce n’est en faisant connaître ses commandements ? Et comment les fera-t-il connaître, si ce n’est en les révélant lui-même ou en les faisant annoncer par les hommes, c’est-à-dire, en faisant porter, agir la vérité sur l’esprit de la personne jusqu’à ce qu’elle l’écoute. Jamais Dieu n’a converti et ne convertira un pécheur que par la vérité ? Dieu peut, il est vrai, communiquer lui-même directement la vérité au pécheur ; mais même alors l’action du pécheur est indispensable, car la conversion consiste dans l’emploi convenable de l’action et des facultés du pécheur.

Cependant Dieu emploie d’ordinaire l’action d’autrui, des écrits, des conversations, la prédication.

Dieu a mis le trésor de l’Évangile dans des vases de terre. Il a jugé convenable d’employer les hommes à la prédication de la parole, c’est-à-dire qu’il a vu que l’action de l’homme est le meilleur moyen qu’il puisse employer pour sauver les pécheurs. Et si jamais le contraire s’est vu (ce dont je n’ai aucune preuve), il n’y a pas une âme sur mille ou même sur un million qui ait été convertie autrement que par la vérité annoncée et proclamée par l’homme. Et de même que l’Église doit être une dans l’emploi de ces moyens, il est de toute nécessité qu’elle soit aussi une à comprendre la véritable raison pour laquelle il faut employer des moyens, et les véritables principes qui doivent la diriger dans cet emploi.

5. Il est important qu’on s’accorde sur les mesures spéciales à employer pour l’avancement d’un réveil.

Les chrétiens pourraient s’accorder sur toute autre chose, que, s’il y a parmi eux diversité d’opinions sur les mesures à prendre, ils ne feront que se contrecarrer. Jamais ils ne quitteront le rivage si, voulant mettre à la voile, ils ne peuvent pas s’entendre. S’ils voulaient agir comme négociants et qu’ils ne s’accordassent pas entre eux, que feraient-ils de bon ? Ils ne feraient que détruire mutuellement leur ouvrage et se contrecarrer l’un l’autre. Tout ceci est particulièrement vrai pour ce qui regarde l’œuvre d’un réveil. Sans accord, les membres de l’église neutraliseront mutuellement leur influence, et ils ne pourront pas s’attendre à voir jamais de réveil.

A. L’église doit être d’accord sur le genre, le nombre, le lieu, l’époque des réunions qui devront avoir lieu. Il y en a qui désirent multiplier les réunions d’un réveil, comme s’ils avaient nécessairement plus de piété en proportion que ces réunions seront plus fréquentes, plus nombreuses. D’autres, au contraire, ne veulent jamais dans un réveil aucune espèce de nouvelles réunions. Les uns demandent toujours des réunions prolongées, d’autres n’en veulent jamais.

Quelque variété qu’il puisse y avoir à ce sujet, il est essentiel que l’église en vienne à avoir une intelligence saine de ce qu’elle veut tenter, afin que l’on puisse travailler avec harmonie, avec zèle, et porter des fruits.

B. Elle doit s’accorder dans la manière de tenir ses réunions. C’est là un point sur lequel elle devrait être cordialement unie, si elle veut pouvoir offrir ses prières avec fruit. Il y a des individus qui ont une espèce de besoin d’adopter chaque nouvelle chose dont ils entendent parler ou qu’ils imaginent, tandis que d’autres ne veulent absolument pas la moindre altération dans la manière de diriger, de conduire les réunions ; cependant, il faut bien qu’ils « s’accordent » d’une manière ou de l’autre, ou à faire subir aux réunions quelques changements, ou à les tenir de la même manière qu’auparavant.

Ce que l’église aurait de mieux à faire, ce serait de s’accorder à laisser les réunions prendre la forme et suivre l’impulsion que l’Esprit de Dieu leur donnerait, sans même essayer d’en avoir jamais deux qui se ressemblent parfaitement. Jamais l’église ne verra la vérité produire tout son effet que lorsqu’elle se sera bien entendue sur ce principe : Que, pour avancer un réveil, elle approprie ses mesures aux circonstances, sans jamais tenter d’interrompre le cours naturel qu’indiqueront des sentiments pieux et un jugement solide et sain ; qu’elle se laissera entièrement diriger et conseiller par le Saint-Esprit, pour introduire les mesures convenables toutes les fois que la providence de Dieu lui montrera qu’elles sont nécessaires, sans s’occuper du tout si elles sont vieilles ou nouvelles.

6. Les chrétiens doivent s’accorder sur la manière de se conduire envers les pécheurs impénitents.

Voilà un point d’une immense importance et dans lequel l’église devrait absolument être parfaitement d’accord. Autrement, si l’un dit au pécheur une chose, l’autre une autre, quelle confusion ne s’ensuivra-t-il pas ? Comment s’accorderont les chrétiens dans la prière s’ils ne s’accordent pas dans les choses à demander ? Rendez-vous dans une église pareille, et écoutez-en les membres prier pour les pécheurs. L’un prie pour que les pécheurs qui sont présents se repentent ; une autre demande seulement qu’ils soient convaincus ; ou, s’il est plein d’ardeur, il demandera qu’ils le soient profondément.

Un troisième priera pour que les pécheurs retournent chez eux animés de sentiments solennels, pensifs et silencieux, méditant la vérité qu’ils ont entendue. Un autre priera de manière à ce que vous pourrez voir qu’il redouterait de voir les pécheurs convertis sur le moment ou d’une manière trop vive. Un autre encore demandera avec beaucoup de solennité qu’ils n’essaient pas de faire la moindre chose dans leur propre force. Et ainsi de suite. Or, une église qui n’est pas d’accord dans les choses à demander n’aura d’ordinaire aucune part à la promesse. Ces mêmes chrétiens ne s’accorderont pas davantage si vous les faites parler avec les pécheurs ; ils n’auront pas de vues claires sur ce qu’un pécheur doit faire pour être sauvé, ou sur ce qui doit lui être dit pour qu’il se repente.

Que s’ensuit-il alors ? C’est que les pécheurs qui sont réveillés et troublés perdent la tête, ne savent que faire, et peut-être abandonneront tout dans un moment de désespoir, ou concluront qu’il n’y a rien de rationnel ni de conséquent dans la religion. L’un dira au pécheur qu’il doit se repentir immédiatement. Un autre lui mettra un livre dans les mains ; un autre lui conseillera la prière et la persévérance, lui promettant la bénédiction dans le temps favorable de Dieu. Jamais un réveil ne pourra subsister au milieu de tous ces embarras.

S’il commence, il croulera bientôt ; à moins toutefois que le corps de l’église, demeurant tranquille, n’en laisse d’autres faire l’ouvrage à eux seuls ; mais alors même l’œuvre souffrira matériellement du manque de coopération et de soutien : une église doit absolument être unie ; chaque chrétien devrait avoir une intelligence claire de son sujet ; tous devraient dire la même chose, donner les mêmes directions, les mêmes conseils. Alors le pécheur, ne voyant personne qui prenne son parti, n’aura de repos et de soulagement que lorsqu’il se sera repenti.

7. Les chrétiens doivent s’accorder à lever les obstacles qui s’opposeraient à un réveil Une église qui attend un réveil doit ôter du chemin les pierres d’achoppement ; et elle doit le faire :

A. Par l’exercice de la discipline. S’il se trouve dans l’église des membres corrompus, ils devraient être écartés : l’église devrait être unanime à les retrancher. S’ils demeurent dans l’église, le déshonneur qu’ils jetteront sur la religion suffira seul pour empêcher un réveil. Quelquefois il arrive, si on a trop laissé aggraver le mal, qu’en essayant de rejeter des personnes de ce genre, on crée de la division et que l’œuvre s’en trouve arrêtée : quelquefois ces membres corrompus sont des personnes influentes, ou ont dans leur famille des amis qui prendront fait et cause pour eux et formeront un parti ; et le mauvais esprit qui les animera et qu’ils souffleront chez autrui empêchera le réveil.

B. Par les confessions mutuelles. Toutes les fois qu’on a offensé quelqu’un on devrait le reconnaître pleinement. Et je n’entends pas par là une confession froide et forcée, comme quand on dit : « Si j’ai mal fait, j’en suis fâché ! » J’entends une confession du cœur, embrassant la faute dans toute son étendue, et montrant que la réparation provient d’un cœur contrit.

C. Par le pardon de ses ennemis. Un grand empêchement aux réveils se trouve souvent dans le fait que des individus actifs, et placés en tête de l’œuvre, nourrissent au fond de leur cœur des pensées de rancune et de haine envers ceux qui les ont offensés ; pensées qui détruisent absolument leur spiritualité, leur donnent une humeur âpre, rendent leur commerce désagréable et les privent de la communion de Dieu dans la prière et de sa bénédiction sur leurs travaux. Que les membres de l’église s’accordent véritablement à s’humilier et à confesser leurs fautes, et qu’ils nourrissent à l’égard de ceux qui les ont offensés un esprit de pardon, de tendresse et de miséricorde ; alors l’Esprit leur sera donné sans mesure.

8. Ils doivent s’accorder à faire tous les préparatifs nécessaires à un réveil, et à prendre leur part des travaux ou des dépenses que le réveil nécessitera.

On devrait mettre de l’égalité, et ne pas laisser toute la charge à un petit nombre, tandis que le reste ne ferait que peu de chose ou rien du tout. Chacun doit agir dans la proportion de ses forces et de ses moyens.

Alors il n’y aura ni envie, ni jalousie, ni aucune de ces récriminations mutuelles, ni de ces altercations, ni de ces remarques irrévérentes des uns sur les autres, qui sont si incompatibles avec l’amour fraternel et une si grande pierre de scandale pour les pécheurs.

9. Les chrétiens doivent s’accorder à faire du cœur tout ce qui est nécessaire aux progrès du réveil.

Il suffit quelquefois d’un léger désaccord sur une chose de fort peu d’importance pour qu’un réveil en soit détruit. Un ministre me racontait qu’il s’était une fois rendu dans tel endroit pour y travailler comme évangéliste ; l’Esprit de Dieu y était présent d’une manière évidente ; les pécheurs commençaient à chercher la paix, tout en un mot se présentait sous les auspices les plus favorables, lorsque quelques-uns des membres de l’église se mirent à agiter entre eux la question du paiement du ministre pour ses travaux. Ils dirent : « S’il reste plus longtemps parmi nous il s’attendra nécessairement à ce que nous lui remboursions ses dépenses » ; et ils ne voyaient pas comment ils pourraient lui fournir son salaire. Enfin, ils en parlèrent au point que l’esprit de leurs frères en fut distrait, partagé ; et le ministre s’en alla.

Voyez donc ! Dieu se trouvait là sur le seuil de cette église, les mains pleines de grâces et de miséricorde ; mais ces chrétiens avares et mesquins pensèrent qu’il leur en coûterait quelque chose d’avoir un réveil ; ils dépensaient déjà bien assez à leur avis ; en sorte qu’ils laissèrent partir le ministre, et que le réveil cessa. Le ministre ne les aurait certainement pas quittés par la seule raison qu’ils ne lui donnaient rien ; car pour lui la question d’argent était parfaitement nulle. Mais l’église, par son esprit parcimonieux, contrista le Saint-Esprit, et il s’aperçut que de rester plus longtemps parmi eux ne leur ferait aucun bien. Oh ! Qu’éprouveront ces chrétiens en rencontrant les pécheurs de cette ville au jour du jugement, en ce jour où l’on verra, d’un côté, que Dieu attendait pour leur accorder sa bénédiction et qu’il y était tout prêt, et d’un autre côté qu’ils se laissèrent aller à des divisions funestes au sujet d’une misérable somme qu’ils devaient débourser !

10. Ils doivent s’accorder à faire marcher l’œuvre.

Il ne suffit pas qu’ils soient d’accord à prier pour un réveil, il faut encore qu’ils le soient à le continuer. Ils devraient se mettre systématiquement, et comme s’il s’agissait de leurs affaires, à visiter leurs voisins, à parler, à prier avec eux, à rechercher avidement les occasions de faire du bien, à veiller sur l’effet de la parole, à discerner les signes des temps, afin de connaître quand il est nécessaire ou convenable de faire quelque chose, et pour la faire alors en réalité.

Ainsi ils devraient être d’accord à travailler ; ils devraient être d’accord sur la manière de travailler ; Ils devraient être d’accord à vivre en conséquence.

11. Ils doivent prendre tous la résolution bien déterminée de persévérer.

Il ne suffit pas que quelques membres de l’église commencent à se remuer et à faire du bruit pour se décourager dès que la moindre chose leur paraîtra défavorable, et pour lâcher prise, la moitié d’entre eux. Ils devraient tous être décidés à persévérer et à travailler et à prier jusqu’à ce que la bénédiction arrive.

En un mot, si les chrétiens désirent être unis dans leurs prières et dans leurs efforts de manière à fléchir Dieu, ils devraient s’accorder à dire et faire les mêmes choses, à suivre la même règle, à maintenir les mêmes principes, et à persévérer jusqu’à ce que la bénédiction soit obtenue, en sorte que leurs efforts ne se paralysent pas l’un l’autre. Tout ceci est évidemment impliqué dans ces paroles : « S’accorder dans tout ce que l’on demande ».

Remarques additionnelles.

1. Nous voyons, par ce qui précède, comment il se fait qu’un si grand nombre d’enfants de parents chrétiens soient inconvertis. C’est que les parents ne s’accordent pas dans les choses qu’ils ont à demander pour leurs enfants. Ils ne se sont peut-être jamais accordés sur ces choses ; ne se sont peut-être jamais entendus sur ce qu’il y avait de mieux à demander pour eux. Il y a, hélas ! Des parents qui ne s’accordent jamais en rien ; leurs opinions se choquent ; ils sont perpétuellement en désaccord ; et ce n’est pas étonnant alors que les enfants qui voient cela ne soient pas convertis.

Peut-être ces parents ne sont pas même d’accord sur ce qui concerne directement le salut de leurs enfants. Sont-ils sincères à le désirer ? S’accordent-ils à le désirer par des motifs honorables ?

S’accordent-ils à en voir toute l’importance ? S’accordent-ils sur la conduite à tenir avec leurs enfants pour effectuer leur conversion ? Sur ce qui devra leur être dit ? Sur la manière dont les choses devront être dites, et quand et par qui ? Hélas ! Dans combien de cas ne voit-on pas évidemment qu’ils ne sont pas d’accord ! Il est probable que, dans presque tous les cas où des enfants demeurent inconvertis, cela provient de ce qu’il n’y a pas d’accord véritable chez leurs parents dans ce qu’ils avaient à demander pour le salut de leurs enfants.

Souvent ce désaccord est si grand qu’on ne peut en attendre d’autre résultat que la ruine et la perdition des enfants. Mari et femme sont souvent aux antipodes l’un de l’autre pour ce qui regarde la manière d’élever leurs enfants. La femme est peut-être amie de la toilette, de la parure, des sociétés, tandis que le mari est simple, humble, et gémit et prie avec tristesse pour ses enfants qu’il voit enflés de vanité. Ou il se peut, au contraire, que le père soit ambitieux, veuille voir ses filles élevées à la mode et capables de figurer dans le grand monde, et ses fils devenir de grands hommes. Alors il enverra ses filles dans un pensionnat où elles apprendront tout autre chose que leurs devoirs envers Dieu ; et il poussera sans relâche ses fils en excitant et aiguillonnant leur ambition, tandis que la pauvre mère, dont l’influence sera nulle, dévorera secrètement le chagrin qu’elle éprouve de voir ses chers enfants se précipiter dans la destruction, en apprenant à servir le dieu de ce monde.

2. On voit l’hypocrisie de ceux qui professent de prier pour un réveil, tandis qu’ils ne font rien pour l’avancer. Il y en a beaucoup qui paraissent pleins de zèle et d’ardeur dans leurs prières pour des réveils, mais qui ne font réellement rien pour en obtenir un. Que veulent-ils ?

S’accordent-ils dans les choses qu’ils demandent ? Certainement pas. Ils ne pourront offrir à Dieu d’un commun accord la prière de la foi que lorsqu’ils seront prêts à faire ce que Dieu exige d’eux pour obtenir le réveil qu’ils demandent. Que diriez-vous d’un laboureur qui prierait Dieu de lui donner une riche moisson, et qui négligerait en même temps de labourer ses terres et de les ensemencer ? Verriez-vous dans ces prières de la piété, ou une insulte envers Dieu ?

3. Nous voyons encore comment il se fait que tant de prières, dans l’église demeurent sans aucune réponse : c’est que ceux qui les font n’ont jamais été d’accord dans les choses qu’ils demandaient. Le ministre ne leur a peut-être jamais présenté ce sujet, jamais expliqué ce que c’est que s’accorder, jamais montré l’importance de cet accord ni les bénédictions que donne la promesse à ceux qui s’accorderont. Les membres de l’église ne se sont peut-être jamais réunis pour s’exposer réciproquement leurs vues sur ce sujet, pour les comparer, et pour voir si elles sont les mêmes, s’ils se trouvent d’accord sur les motifs, les raisons et l’importance qu’il y a d’être unis dans ses prières et dans ses travaux pour obtenir un réveil.

Supposons que vous parcouriez toutes les églises de cette ville pour apprendre les vues précises et les sentiments de leurs membres à ce sujet : combien en trouveriez-vous qui s’accordassent, même dans les choses essentielles et indispensables, touchant lesquelles il est nécessaire que les chrétiens soient d’accord s’ils veulent s’unir dans la prière efficace ?

Vous n’en trouveriez peut-être pas deux qui fussent dans cet état, et s’il y en avait deux dont les vues et les désirs fussent semblables, on trouverait probablement qu’ils ne se connaissent pas l’un l’autre, et que par conséquent ils n’agissent ni ne prient ensemble.

4. Nous voyons aussi qu’on a généralement donné à ce texte une signification différente de celle qu’il a réellement. D’abord on l’a mal lu. On l’a lu comme s’il y avait : « Si deux d’entre vous s’accordent à demander quelque chose, cette chose leur sera faite » ; et combien de chrétiens se sont souvent accordés à demander telle et telle grâce, et que cette grâce ne venait pas en réponse à leurs demandes, ils se sont dit : « La signification littérale de ce texte ne peut être vraie ; car nous l’avons, essayé et nous avons trouvé que la chose n’allait pas. Que de réunions de prière n’avons-nous pas tenues, que de requêtes n’avons-nous pas fait monter à Dieu, dans lesquelles nous nous accordions parfaitement à demander des bénédictions, et néanmoins elles n’ont pas été accordées ».

Or, le fait est que jamais ils n’ont bien compris ce que c’est que s’accorder « dans toutes les choses à demander ». Et je suis convaincu que je ne fais souffrir aucune violence au texte pour lui donner ce sens ; c’est le sens simple, vrai, que pourra trouver tout homme pieux qui examinera ce texte sérieusement et sans prévention. Il faut s’accorder non-seulement dans l’action de demander, Triais encore dans tout ce qui est indispensable à l’existence des choses demandées. Je suppose que deux d’entre vous s’accordent à désirer de se rendre ensemble à Londres. Jamais vous n’y parviendrez si vous n’êtes d’accord sur les moyens, sur la route que vous prendrez, sur le vaisseau que vous monterez Il en est exactement de même lorsque vous demandez un réveil : vous devez être pleinement d’accord sur les moyens à employer, sur les circonstances, en un mot, sur tout ce qui est essentiel et nécessaire à l’existence et aux progrès d’un réveil.

5. Ordinairement nous n’avons lieu de nous attendre à ce qu’un réveil religieux s’étende à ceux qui sont en dehors de l’église qu’en proportion que les efforts et les prières au-dedans seront unis. Si dans le sein de l’église il y a union générale, le réveil sera général. Si l’union continue, le réveil continuera. Si une chose quelconque vient le rompre, le réveil commencera à être circonscrit. Qu’il serait grand et plein de puissance le réveil dans cette ville, si toutes les églises qu’elle renferme étaient unies pour l’avancer !

Il y a un autre fait dont j’ai été moi-même le témoin, et qui est digne de remarque. J’ai observé que le réveil en dehors de l’église a lieu dans la même classe de la société que celle où le réveil se fait dans l’église. Si ce sont les femmes qui sont le plus réveillées et remplies de l’esprit de prière, l’œuvre s’étendra d’ordinaire en dehors de l’église chez les femmes, et il y aura plus de femmes converties que d’hommes.

Si dans l’église ce sont les jeunes gens de l’un ou de l’autre sexe, ou des deux sexes, où se manifeste le réveil, l’œuvre, au dehors de l’église, aura lieu aussi, le plus souvent, chez les jeunes gens de l’un ou de l’autre sexe, ou des deux sexes, comme dans l’église. Si ce sont les chefs de famille, les membres distingués de l’église, qui sont réveillés, le réveil s’étendra hors de l’église sur cette classe de personnes. J’ai connu un réveil borné presque exclusivement aux femmes, et dans lequel peu d’hommes ont été convertis ; apparemment à cause de l’indifférence des hommes qui étaient dans l’église même ; comme, d’un autre côté, j’ai vu nombre de fois des réveils où le plus grand nombre de conversions avaient lieu parmi les hommes, ce qui était dû apparemment au fait que les hommes, membres de l’église, étaient ardemment attachés à l’ouvrage.

Quand on voit telle classe particulière d’impénitents chez laquelle le réveil ne trouve point d’accès, il faudrait réveiller la portion de l’église dont les membres se trouvent au même rang et dans la même position sociale, et les exciter à faire plus d’efforts pour leur propre conversion. Ce fait, qui a souvent été constaté, me paraît un fait tout à fait philosophique. Les diverses classes de chrétiens éprouvent naturellement de la sympathie pour les impénitents de leur propre sexe et du même rang qu’eux ; naturellement aussi ils prient davantage pour eux, ils conversent plus avec eux, et ils exercent sur eux une influence plus grande que sur les autres classes. Voilà ce que les chrétiens devraient bien comprendre, et où ils devraient sentir surtout leur responsabilité.

Une grande raison pour laquelle il y a quelquefois peu de personnes de haut rang converties dans les réveils, c’est que ceux de leur classe qui se trouvent au nombre des membres de l’église sont eux-mêmes si mondains qu’on ne saurait les réveiller. Généralement, le réveil éclatera dans les familles qui comptent dans leurs membres des personnes réveillées ; tandis que les impénitents appartenant aux familles où il y a des chrétiens sans vie, demeureront dans leur impénitence. Et en voici une autre, et une des principales raisons. Lorsqu’on a dans sa famille ou dans son voisinage des chrétiens réveillés, il ne se fait pas alors des prières uniquement en faveur des pécheurs en général ; mais les chrétiens exercent encore des influences correspondantes qui agissent sur les impénitents autour d’eux.

Aussitôt que quelques personnes sont réveillées, leurs regards, leur vie, leurs avertissements, tout tendra à convertir leurs amis impénitents. Mais si les chrétiens mêmes dorment, toute leur influence ne fera qu’empêcher la conversion de leurs alentours. Leur froideur contriste l’Esprit ; leur mondanité contredit l’Évangile ; tout le commerce qu’ils ont avec leurs amis impénitents est en faveur de l’impénitence et tend à la perpétuer.

6. Nous voyons comment, sous le gouvernement de la providence de Dieu, il est arrivé que différentes dénominations aient surgi du sein de l’Église.

Il arrive souvent que les chrétiens déplorent les maux que font à l’Église les sectes et les discordes, et qu’ils s’étonnent et s’effraient de la patience avec laquelle Dieu souffre un tel état de choses. Mais à la lueur des principes que nous venons de poser, et considérant les diversités d’opinions et de vues qui existent actuellement dans l’Église, nous en voyons résulter beaucoup de bien.

Vu cette diversité d’opinions, un grand nombre ne pourraient pas s’accorder au point de travailler et de prier avec succès ; et il est donc bien préférable, dans ce cas, de s’unir plus étroitement à ceux-là seuls avec lesquels on se trouve d’accord. Dans tous les cas où il ne peut y avoir union cordiale dans le travail, et aussi longtemps que cette différence d’opinions existera, il vaut mieux que chaque dénomination travaille de son côté. J’ai vu souvent des réveils s’étendre par les efforts qu’on tentait pour unir dans la prière et dans les travaux des chrétiens de différentes dénominations, tandis qu’ils ne s’accordaient en aucune manière ni sur les principes, ni sur les mesures à employer pour continuer l’ouvrage. Ils détruisaient mutuellement ce qu’ils faisaient, anéantissaient l’un l’autre leur influence, plongeaient les âmes timorées dans une grande perplexité et donnaient en outre aux ennemis de Dieu une occasion de blasphémer. Bientôt leurs sentiments s’aigrissaient ; et, le Saint-Esprit contristé se retirant, l’œuvre s’arrêtait pour faire place peut-être à des controverses et à des désordres pénibles.

7. Nous voyons aussi pourquoi Dieu permet quelquefois que les églises soient partagées. C’est parce qu’il trouve que les membres sont d’opinions si différentes qu’ils ne pourront pas travailler et prier ensemble avec fruit. Des églises, qui se trouvent dans un état pareil, demeureront quelquefois ensemble par des considérations purement mondaines ou par pure politique ; chacune pour n’avoir pas toutes les charges du culte.

Les deux partis peut-être tiennent à garder le lieu de réunion ou à conserver leur ministre ; ils ne consentent pas à s’en départir l’un pour l’autre ; et alors ils marchent ensemble des années durant, se portant envie l’un à l’autre, se querellant, et n’accomplissant que fort peu de chose, ou rien du tout pour le salut des pécheurs. Dans ces cas-là, Dieu permet souvent qu’il éclate chez eux une telle collision qui occasionnera une rupture ouverte, un déchirement ; et alors chacun travaillera de son côté, et les deux partis pourront le faire avec succès.

Tant que ces chrétiens restaient dans la même église, leurs opinions opposées se faisaient la guerre et ne leur permettaient pas d’avancer en paix ; mais aussitôt après leur séparation, tout s’établit tranquillement, et montre avec une pleine évidence qu’il valait mieux être séparé. J’ai connu dans ce pays des cas où une rupture a été suivie des résultats les plus réjouissants, et où les deux partis n’ont pas tardé à voir éclater parmi eux des réveils.

8. Il est manifeste qu’il y a plusieurs églises qui ont besoin de divisions de ce genre. Combien qui, tontes unies qu’elles sont matériellement, ne font cependant aucun bien, par la seule raison qu’elles ne s’accordent pas suffisamment ? Leurs pensées ne sont pas les mêmes quant aux sujets qui se rattachent à la question des réveils, et tant qu’il en, est ainsi, elles ne pourront jamais travailler ensemble ; et à moins qu’il ne s’opère en elles un changement de vues qui les unisse, elles ne feront qu’opposer mutuellement des obstacles à l’œuvre de Dieu.

Souvent les chrétiens voient et sentent qu’il en est ainsi ; et néanmoins ils restent ensemble, consciencieusement, craignant que leur division ne jette de l’opprobre sur la religion, tandis qu’en réalité la division qui existe maintenant parmi eux ne fait de la religion, qu’une comédie et un déshonneur. Oh ! Qu’il vaudrait mieux se quitter amicalement, comme Abraham et Lot : « Si tu choisis la gauche, je prendrai la droite ; et si tu prends la droite, je m’en irai à la gauche (Genèse 13 v. 9) ». Qu’ils se séparent, et qu’ils travaillent, chacun de son côté ; alors ils pourront s’attendre des deux côtés à être bénis dans leurs travaux.

9. Nous voyons maintenant comment il se fait qu’un petit nombre d’individus parfaitement unis peuvent avec succès former une église, et faire mieux qu’un nombre considérable de chrétiens qui ne s’accorderaient pas entre eux. Si je devais fonder une nouvelle église dans cette ville, j’aimerais mieux n’avoir que cinq personnes, ou trois, ou même deux qui s’accordassent dans tout ce qu’elles demanderaient, et dans leur manière d’agir, et dans tout ce qui est essentiel à la prospérité d’une église ; qui se tiendraient à mes côtés et me soutiendraient et se soutiendraient l’une l’autre, que de commencer avec cinq cents membres qui ne s’accorderaient pas.

10. Nous voyons encore les choses glorieuses que l’on pourra attendre pour Sion toutes les fois que les églises s’accorderont généralement. Quand les ministres mettront de côté leurs préjugés, leurs interprétations privées, et surtout leurs jalousies ; et quand les églises comprendront la Bible, ainsi que leur devoir, d’une même manière ; quand elles prieront de la même manière et s’accorderont dans les choses à demander, alors une nation naîtra en un jour. Qu’elles ne soient qu’un cœur, et qu’elles s’accordent sur ce qui doit être fait pour le salut du monde, et le règne de Dieu sera là.

11. Il repose, en général, sur les églises un voile épais d’ignorance quant au sujet des réveils.

Après tous les mouvements de ce genre qu’on a eus, après tout ce qui s’est dit, écrit et imprimé sur ce sujet, on ne trouve encore qu’un fort petit nombre de personnes qui en aient une connaissance solide et réelle ; ils sont rares encore ceux qui, dans un réveil, savent mettre la main à l’œuvre et travailler avec connaissance de cause ; elles sont rares les personnes qui ont regardé les réveils comme un sujet digne d’être étudié, et clairement compris.

Chacun sait, je ne l’ignore pas, que dans un réveil les chrétiens doivent prier, et faire des choses qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire. Mais une foule d’entre eux ne connaissent pas la raison pour laquelle telle chose devrait être faite, ne savent pas pourquoi telle chose est préférable à telle autre, et n’ont ordinairement aucun principe qui les dirige dans leur marche ; aussi, dès qu’il se présente à eux quoi que ce soit d’inattendu, les voilà ne sachant que faire ni où donner de la tête.

Des hommes qui voudraient bâtir une chapelle et qui ne s’y entendraient pas plus que tel ministre, tel chrétien, ne s’entend à édifier le temple spirituel du Seigneur, ces hommes ne pourraient jamais en venir à bout. Et cependant beaucoup de chrétiens s’imaginent édifier l’Église de Dieu, tandis qu’ils ne savent au monde où ils en sont ni ce qu’ils font, ni la raison pour laquelle ils font une chose plutôt qu’une autre. Il y a dans l’Église des multitudes qui semblent totalement ignorer que l’œuvre destinée à avancer un réveil religieux est une œuvre qui requiert une étude profonde de la pensée, la connaissance des principes du sujet, et de l’habileté et de la prudence à appliquer la Parole de Dieu, pour donner à chacun sa part en son temps. En sorte qu’ils vont, qu’ils marchent, ne faisant généralement que peu ou rien, parce qu’ils n’essaient rien ; ou, si jamais ils ouvrent les yeux, ils se jettent à l’étourdie sur l’ouvrage, sans aucun plan ni système, comme si Dieu avait laissé cette partie de notre devoir hors de la portée du jugement solide et du bon sens.

12. Ce sujet est très peu connu des ministres ; et la raison de cette ignorance, c’est que beaucoup d’entre eux s’imaginent savoir déjà toutes ces choses, lorsque, en réalité, ils n’en savent presque rien. Je connais un ministre qui, étant venu un jour en un endroit où il y avait un puissant réveil, y faisait grand fracas, blâmait à tort et à travers une foule de choses qu’il voyait, et parlait de ses connaissances sur les réveils, en disant qu’il en avait vu dix-sept et autres choses pareilles, tandis qu’il était évident qu’il ne savait rien comme il faut sur cet important sujet.

13. Combien il est important que l’Église soit instruite et enseignée de manière à connaître ce qu’il y a à faire pour un réveil ! Elle devrait être formée et élevée comme des soldats le sont à l’armée ; chacun ayant sa place à remplir, un poste à occuper, quelque chose à faire, sachant où il va, ce qu’il a à faire, et comment il doit le faire. Au lieu de cela, combien de fois ne voyez-vous pas une église, dans un temps de réveil, se mettre à l’œuvre comme une troupe d’enfants, qui voudraient construire une maison. Combien peu qui s’entendent vraiment à faire quoi ? La chose même pour laquelle Dieu laisse les chrétiens dans ce monde.

Oui ; la chose pour laquelle seule il les retient ici-bas et il retarde leur entrée dans le ciel est justement celle de toutes qu’ils n’étudient pas et qu’ils ne s’efforcent pas de comprendre !

14. Nous voyons comment il se fait que les réveils sont souvent de si courte durée, et produisent même souvent une réaction nuisible. C’est parce que l’Église ne comprend pas le sujet. Les réveils sont de courte durée parce que les chrétiens ont un genre d’action spasmodique. Ils se mettent à l’œuvre plutôt par impulsion que par une conviction de devoir bien délibérée, et ils se laissent conduire par leurs sentiments plutôt que par une intelligence saine, claire et solide de ce qu’ils auraient à faire. Dans la plupart des cas, l’Église ignorait ce qu’elle devait faire, ce qu’elle pouvait et ce qu’elle ne pouvait pas ; elle ne savait non plus cultiver ni exercer ses forces ; elle ignorait ce que pourrait comporter l’état de choses actuel ; son zèle devenait peut-être indiscret ; et perdant alors son appui en Dieu, l’ennemi la surmontait.

Je le répète, l’Église devrait être formée de manière à ne jamais ignorer son devoir, à ne jamais fléchir ni souffrir d’échec, de réaction dans son travail pour produire un réveil. Elle devrait comprendre toutes les machinations de Satan, savoir se prémunir contre ses ruses, le discerner lorsqu’il se déguise en ange de lumière pour venir lui donner des leçons de sagesse au sujet des réveils. Alors seulement elle pourra sagement coopérer avec ses ministres et avec le Saint-Esprit à l’avancement et aux progrès de l’œuvre. Toutes les personnes familiarisées avec les réveils s’accorderont à dire que l’ignorance des chrétiens concernant les réveils et que leurs bévues sont une des causes les plus fréquentes de la déchéance de ces réveils, et des réactions, quelquefois terribles, qui en sont la suite.

Frères ! Combien de temps cela durera-t-il encore ? Il n’y a pas de nécessité qu’il en soit ainsi ; cela ne doit pas être. En sera-t-il donc toujours ainsi ?

15. Nous voyons par ce qui précède que chaque église est responsable des âmes qui se trouvent dans son sein. Si Dieu a donné la promesse que nous méditons, s’il est vrai que là où deux personnes s’accordent dans les choses qu’elles demandent il leur sera fait selon leur désir, alors certainement les chrétiens sont responsables ; et si les pécheurs se perdent, leur sang sera trouvé reposer sur l’église. Si les églises peuvent avoir ce qu’elles demandent aussitôt qu’elles s’accordent, alors certainement la condamnation du monde sera redemandée de leurs mains.

16. Nous voyons la culpabilité des ministres qui négligent pour eux-mêmes ce sujet si important et qui ne l’enseignent pas à leurs troupeaux avec zèle et sans altération. Comment ! Quel est donc le but du ministère ? Qu’ont à faire les ministres, si ce n’est à instruire et à discipliner l’armée sainte, et à dresser ses mains à la bataille et aux victoires ? Quoi ! laisser l’église ignorer la seule chose, le seul devoir pour l’accomplissement duquel ils sont dans ce monde, le travail pour le salut des pécheurs !

Il est quelques ministres qui ont laissé ce sujet couvert d’un voile aussi mystérieusement que s’ils croyaient les chrétiens ou incapables de savoir diriger cette œuvre, ou libres de l’ignorer. Mais c’est très mal. Nul ministre n’a encore commencé à comprendre ou à faire son devoir, qui a négligé d’enseigner à son troupeau les moyens de travailler pour le Seigneur à un réveil. Que veut-il donc faire ? Quelle est son occupation ? Pourquoi est-il ministre ? Dans quel but a-t-il revêtu ces charges sacrées ? Est-ce afin de pouvoir « manger un morceau de pain ? »

17. Nous voyons que des parents pieux peuvent s’assurer la conversion de leurs enfants. Qu’ils prient seulement dans la foi et s’accordent dans les choses qu’ils demandent ; et Dieu leur donnera ce que leur cœur désire ; car il l’a promis. Or, qui pourrait mieux s’unir et s’accorder que des parents ? Qu’ils s’accordent donc à prier, à agir, à faire leur devoir dans toute son étendue ; qu’ils fassent marcher leurs enfants dans le vrai chemin qu’ils doivent suivre ; et lorsque ceux-ci seront devenus vieux ils ne s’en retireront pas.

Et maintenant, mes frères, croyez-vous être d’accord dans le sens de la promesse que nous avons méditée. Là où un nombre d’individus s’accordent dans une chose, ils peuvent produire quelque effet. Et cependant, tant qu’il n’y aura pas accord dans la masse de l’Église, il y aura toujours tant d’influences contraires à celle du petit nombre, que ces quelques individus n’accompliront pas grand-chose. Il faut que l’église soit d’accord.

Oh ! Si nous pouvions trouver une église qui le fût parfaitement et cordialement sur tous ces points, en sorte qu’elle pût prier et travailler d’un commun consentement, quel bien immense, incalculable, n’en résulterait-il pas ! Mais, hélas ! dans un état de choses tel que le nôtre actuellement, nous voyons multitude après multitude descendre en enfer, parce que l’Église n’est pas d’accord ! Oh ! que pensent donc les chrétiens ! Comment peuvent-ils demeurer tranquilles quand Dieu a tellement placé ses bénédictions à leur portée, que, si Jeux seulement d’entre eux s’accordaient dans les choses à demander, cela leur serait départi !

Hélas ! Qu’il sera plein d’amertume pour l’Église, le souvenir de ses discordes et de ses querelles, lorsqu’elle verra des multitudes d’âmes immortelles qui auront été précipitées en enfer, par la raison qu’elle n’était pas d’accord pour prier et travailler en faveur de leur salut éternel !

Finalement. A la clarté de cette promesse, nous voyons la culpabilité effrayante de l’Église. Le précieux héritage du peuple de Dieu, dans tous les temps et dans tous les lieux, c’est que, s’il s’accorde, ses prières seront certainement exaucées. Nous y voyons la culpabilité effrayante de cette église-ci, qui se rend ici pour m’entendre parler sur les réveils et se retirer sans avoir de réveil ; et la culpabilité des autres églises qui entendent ces discours et qui, retournant chez elles, refusent de faire leur devoir. Comment pourrez-vous vous trouver à la barre du tribunal de Dieu face à face avec ces milliers de pécheurs inconvertis qui vous entourent, et les voir tomber dans les flammes éternelles ? Vous êtes-vous donc accordés en vos cœurs à prier pour eux ? Si vous ne l’avez pas fait, quelle en est la raison ? Pourquoi, ayant cette promesse, n’avez-vous pas prié jusqu’à ce que vous eussiez remporté la victoire ?

Maintenant donc, ou vous serez d’accord et vous demanderez le Saint-Esprit, et vous le recevrez avant même de sortir de ce lieu-ci, ou la colère de l’Éternel sera sur vous. Si vous étiez maintenant d’accord, dans le sens de notre promesse, à prier que le Saint-Esprit se répandît sur cette ville, la colombe céleste y descendrait en effet et en parcourrait toutes les rues au milieu de la nuit ; elle réveillerait les consciences et romprait le charme qui tient les méchants plongés dans le sommeil de la mort.

Est-ce que leur culpabilité n’est donc pas rouge comme le cramoisi, de ces chrétiens qui dorment à la vue d’une pareille promesse ! Ils semblent l’avoir entièrement jetée de côté. Des pécheurs en foule et dans toutes les directions tombent en enfer, et cette promesse bénie se trouve négligée ! Je dis plus, elle est méprisée de fait par l’Église. Et cependant elle est là, consignée dans le registre solennel ; l’église pourrait en profiter pour sauver un nombre considérable de pécheurs ; mais elle n’est pas d’accord ; et les âmes périront ? De quel côté se trouvera la responsabilité ? Qui pourra saisir cette promesse, et regarder en face au jour du jugement ceux qui iront aux peines éternelles ?

 

Arthur KatzUn message de Charles Finney
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