La vie de Job.6

La vie de Job.6

Par l'épreuve, Job est conduit à une communion enfantine avec le Père Céleste, communion qui surpassera celle qu'il a précédemment connue. Dans la vie plus riche, plus féconde où Dieu l'appelle, il aura accès dans le Sanctuaire.

➲ Je ! Je ! Je ! Moi ! Mon ! Mes ! (Chapitre 14 - chp. 31 et 32).

« Il n'est pas honorable de rechercher sa propre gloire (Proverbes 22 v. 27) ».

On suppose que Job se dressa alors sur le tas de cendres, et que levant les mains vers le ciel, il fit un serment à la mode orientale, le serment qu'il était innocent de tout ce qu'on l'accusait. Vu l'état d'accablement où il s'était comme délibérément plongé, cela ne surprend pas.

A un moment donné, complètement brisé, il avait imploré la pitié de ses amis. Mais son esprit prenant le dessus il avait affirmé sa foi triomphante en son Rédempteur, et son cœur était resté comme ancré en Dieu, jusqu'au moment où il avait évoqué les jours heureux de son passé. Alors, le contraste avec l'état misérable et abject où il est tombé, ce contraste est tel, que Job ne voit plus la fidélité de Dieu. Il descend en lui-même, il se laisse absorbé par son épreuve et se prend en pitié.

Dans ce plaidoyer, cette justification de soi, Job déclare solennellement ce qu'a été sa conduite concernant le péché, le monde, la prochain, la fortune, l'idolâtrie, les ennemis.

1. « J'avais fait un pacte avec mes yeux (30 v. 1) ». C'est ici, l'une de premières conditions pour marcher avec Dieu. Et dans le sermon sur la montagne qui donne les lois Royaume, le Seigneur Jésus déclare que le regard de convoitise, le désir, sont comme le péché lui-même aux yeux de Dieu.

« Quelle part, dit Job, Dieu m'eût-il réservé d'en haut ? Quel héritage le Tout-Puissant m'eût-il envoyé des cieux ? Si j'avais commis cette iniquité !  Dieu n'as-t-il pas connu mes voies, n'as-t-il pas compter tous mes pas ? (1 v. 4) ».

2. Si j'ai marché dans la vanité, si mes pieds se sont détournés du droit chemin, si mon cœur a suivi mes yeux, (au cours des journées, que de choses mauvaises frappent les regards, même de celui qui s'est mis à part pour Dieu), si quelque souillure s'est attachée à mes mains... Sur tous ces points, Job est prêt à être pesé dans la balance de Dieu, afin que son innocence soit manifestée.

3. « Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante... Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils désiraient. Si j'ai vu le malheureux manquer de vêtements... Si j'ai levé la main contre l'orphelin... Que mes bras tombent et qu'ils se brisent (13-23) ». En toutes ces choses, Job a agi en fidèle dispensateur des biens que Dieu lui avait confiés. Il a marché en sa présence et dans la crainte.

4. « Si j'ai dit à l'or, tu es mon espoir, si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, de la qualité des richesses que j'avais acquises ».... Il ne s'est pas glorifié de ses richesses. Il reconnaît qu'il les tient de Dieu. Il ne s'est pas confié en elles. La fortune n'est pas devenue son maître.

5. « Si j'ai regardé le ciel quand il brillait... Si mon cœur s'est laissé séduire en secret, si ma main s'est portée sur ma bouche ».... Vivant au sein du paganisme, Job peut se rendre le témoignage que son cœur est resté droit devant Dieu. Il ne s'est point laissé entraîner aux coutumes idolâtres. Il n'a point laissé sa main regardant les astres, ce qui est la manière païenne de leur rendre hommage. Pour lui, cet acte aurait été un crime et ainsi, il aurait renié le Tout-Puissant.

6. « Si j'ai été joyeux du malheur de mon ennemi »... Quelle grâce, quelle force, lorsque la conscience ne reproche rien, lorsque le cœur n'a pas été touché par le ressentiment, la rancune, l'esprit de vengeance. Bref, Job peut se rendre le témoignage d'avoir marché devant Dieu avec un cœur loyal et intègre. Il avait exercé une large hospitalité, ouvert sa porte aux voyageurs. Il n'avait pas caché ses fautes par crainte de la multitude, ou du mépris des familles.

Dans ce long discours, on peut compter quelque quatre-vingt, Je Me Moi Mes et Job l'achève ainsi : « Voilà ma défense toute signée, que le Tout-Puissant me réponde ! ».

Cependant si quelqu'un présentait une plainte écrite contre lui, il l'attacherait sur son front comme une couronne, et rendrait compte de tous ses pas. Il s'approcherait de son adversaire comme un prince et lui démontrerait que sa conduite fut selon Dieu. Enfin, pour ce qui est de la possession du sol, laquelle donne souvent matière à procès, il dit : « Si ma terre crie contre moi... Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payé, et si j'ai attristé l'âme de ses anciens maîtres, qu'il croissent des épines au lieu du froment, et de l'ivraie au lieu de l'orge ! »  (Fin des paroles de Job)

Les amis de Job sont réduits au silence sans être pour autant convaincus. Ils ne voient là, qu'une manifestation de propre justice, de contentement de soi, ce qui n'est pas honorable pour Job et ne glorifie pas Dieu. Job a certainement marché en toute bonne conscience devant Dieu et les hommes, jusque là. Seulement, les accusations persistances de ses amis jointes à d'atroces souffrances physiques, morales aussi bien que spirituelles, (il a l'impression que Dieu l'a oublié) tout cela l'a blessé à vif, provoquant ce plaidoyer en sa faveur, nettement contraire à l'oubli de soi et d'humilité

L'enfant de Dieu ne peut, sans danger, défendre sa propre cause. Dieu seul peut rendre ce témoignage à celui qui a remis toutes choses entre ses mains. Le discours de Job montre qu'il avait besoin de passer par la fournaise. Ses paroles révèlent un côté bien subtil de sa vie du moi, lequel ne peut se manifester qu'après un temps de puissance et de service fécond pour le Maître. Car tous les degrés du développement spirituel ont leurs tentations et leurs périls. 

A l'heure des grandes épreuves, des longues épreuves, les replis cachés, les profondeurs du cœur humain sont comme mis à nu.

La soumission de Job, sa foi en Dieu, furent splendides. Sa conscience droite, son endurance dans la maladie, furent admirables. Mais, à son insu, il laisse voir que les dons de Dieu sont, pour lui, plus que la volonté de Dieu. Il était en danger de s'attribuer la santé, les talents que Dieu lui avait confiés. De sorte qu'il donne l'impression d'être juste à ses yeux.

L'apôtre Paul vécut aussi près de Dieu que le fit Job, mais comme il s'exprime différemment ! Cependant, sa vie fut, dès l'instant de sa conversion, une vie de souffrances et de multiples épreuves : « Je ne me sens coupable de rien, écrit-il aux Corinthiens. Cependant je ne suis  pas justifié pour cela ; mais celui qui me juge, c'est le Seigneur. (1 Corinthiens 4 v. 4) ».

➲ Elihu, le messager de Dieu (Chapitre 15 - chp. 32 et 33).

« Je répondis : Ah ! Seigneur Éternel ! Je ne sais point parler. Je ne suis qu'un enfant  (Jérémie 1 v. 6 et 7) ».

Un jeune homme était là, qui avait entendu tout ce qui avait été dit. Il n'a pas été nommé jusqu'ici. Sans doute jugeait-on inutile de prendre garde à la présence d'Elihu, à cause de la jeunesse de celui-ci. Cependant, les paroles qu'il prononça révèle un discernement spirituel que n'avaient pas ses aînés.

Nous sommes bien lents à apprendre les leçons répétées de l'Écriture : C'est que Dieu cache ses secrets aux sages et aux intelligents pour les révéler aux enfants. Il choisit les faibles, les petits qu'on méprise, pour qu'aucune chair ne se glorifie devant lui. Dieu choisit Joseph, et par la souffrance, il le conduisit au trône, alors que ses frères aînés continuèrent de s'occuper des troupeaux au pays de Goshen.

Les enfants traversèrent le Jourdain et entrèrent dans la Terre promise, alors que leurs parents moururent dans le désert. David fut choisi, reçut l'onction comme roi d'Israël, par dessus la tête des autres fils d'Isaïe, ses frères, plus âgés que lui.

Lorsque Job eut cessé de parler, ses amis gardèrent le silence, parce qu'il se croyait juste. C'est alors qu'Elihu (Elihu signifie : « Dieu est l'Éternel -YAHWEH ». Fils de Barakeel de Buz, Barakeel : « Celui que Dieu bénit ». Buz deuxième fils de Nachor, le frère d'Abraham. (Genèse 22.20-21) se sentit poussé à prendre la parole. Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se justifiait plutôt que Dieu, et contre ses trois amis parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que, cependant, ils condamnaient Job. Il dit : « Je suis jeune et vous êtres très âgés, c'est pourquoi j'ai craint, j'ai redouté de vous faire connaître mon sentiment. Je disais en moi-même, les jours parleront  (32 v. 6 et 7) ».

Il est agréable de regarder avec quelle modestie et quel tact, Elihu entre dans la discussion dont il a été, jusqu'ici, un témoin muet : « Je suis plein de paroles, dit-il, L'esprit me presse au-dedans de moi. Mon intérieur est comme un vin qui n'a pas d'issue, comme des outres neuves qui vont éclater. Je parlerai pour respirer à l'aise ».

La main de Dieu est sur lui. Il sent qu'il ne doit pas réprimer les paroles qui bouillonnent en son esprit. Après un temps d'attente, il profite donc du silence qui s'est établi entre Job et ses amis pour dire ce que Dieu lui met au cœur de prononcer : « Maintenant, donc, Job écoute mes paroles ! C'est avec droiture de cœur que je vais parler. Défends ta cause, tiens toi prêt. Devant Dieu je suis ton semblable. J'ai été comme toi, formé de la boue. Mes terreurs ne te troubleront pas  (33 v. 1 à 8) ».

Elihu résume les discours de Job : Celui-ci affirme son innocence et prétend que Dieu le traite en ennemi. « Quelle erreur est la tienne, dit Elihu. Comment la créature discuterai-t-elle avec son Créateur ? En ceci, Job, tu n'as pas raison. Dieu ne rend pas compte de ses actes ».

Ce jeune homme est manifestement sous l'influence de l'Esprit de Dieu. Le Seigneur révèle rapidement et clairement l'état des âmes dans l'angoisse aux messagers qu'il leur envoie. Elihu est aussitôt au cœur du sujet. Quelle différence entre son discours et celui des vieillards dont la multitude des paroles est passée à côté de la question : « En somme tout revient à ceci, dit-il à Job : Tu es innocent et c'est Dieu qui a tort. S'il y a quelqu'un à blâmer, tu dis que c'est lui ! »

Où est ton sens de la justice ? Vois dans quelle impossible situation tu mets le Dieu trois fois saint. Tu ne peux pas le combattre et tu le sommes de te rendre des comptes ! Il ne t'en donnera pas. Tu dis qu'il est ton ennemi et toi même tu prends la place de cet ennemi !

Toutefois, Dieu n'est pas sans faire connaître sa volonté. Le malheur, c'est que les hommes ne comprenaient pas son langage et ne prêtaient point une attention suffisante à sa voix. Elihu indique deux des méthodes que Dieu emploie : Il parle directement au cœur par le Saint-Esprit et il parle par des songes et des visions pendant la nuit, lorsque les choses de cette vie sont comme effacées momentanément et que les devoirs quotidiens ne s'imposent plus à la pensée. Alors, l'Esprit grave dans le cœur les instructions de l'Éternel, comme le cachet imprime sa gravure sur de la cire molle.

Quel contraste, nous avons ici avec le message de l'esprit qui visita Eliphaz, et jeta dans sa pensée des doutes sur le caractère de Dieu !

Les anciens auteurs nommaient ces instructions que le Saint-Esprit grave dans le cœur : « Une connaissance diffusée de Dieu ». Celle-ci marque un degré de croissance spirituelle, désignée comme le chemin unitif de la communion avec Dieu. Tandis qu'au début la lumière est surtout communiquée à la pensée. Il s'agit alors du chemin de l'illumination.

Ces instructions du Saint-Esprit dans le cœur ne sont possibles que pour ceux qui se sont complètement donnés à Dieu. Toute résistance doit avoir cessé. La volonté doit être amenée à une harmonie parfaite avec la sienne. L'atmosphère doit restée transparente entre l'âme et Dieu, au cours de l'activité journalière. Pourquoi Dieu parle-t-il ? « Pour détourner l'homme du mal, pour l'avertir, pour le préserver de l'orgueil, afin de garantir son âme de la fosse et des coups du glaive  (33 v. 17 et 18) ».

La volonté propre et l'orgueil sont les deux caractéristiques de ceux qui ne se sont pas donnés à Dieu. Ce sont les signes distinctifs de l'héritage des fils d'Adam.

Le second Adam, le Seigneur du ciel, nous a acquis un salut parfait au Calvaire. Mais quelle patience est nécessaire avec chaque âme rachetée, avant que celle-ci soit recréée et conforme à l'image du Fils. Combien de temps il faut, avant que soit conquise la citadelle de la volonté et que celle-ci soit satisfaite de faire la volonté de son Rédempteur. L'âme purifiée par le précieux sang de Jésus peut choisir la grâce de la véritable humilité. Mais il faut l'action toujours plus profonde de Dieu pour amener l'homme à renoncer à soi-même et à sa propre vie, afin de devenir participant de la vie abondante du Seigneur. Ainsi, il est gardé d'une existence perdue et inutile. 

Dieu parle encore à ses enfants par l'épreuve de la souffrance. « Avec Dieu, dire c'est agir ; et il explique ses desseins en plaçant l'âme dans le creuset ». (Madame Guyon)

« Son âme s'approche de la fosse et sa vie des messagers de la mort ». Combien sérieuses, alors, les réprimandes du Tout-Puissant, combien profonde, la conviction, quand les leçons du Père céleste sont comme burinées dans la conscience, avec une pointe rougie au feu. Afin que l'homme abandonne ses projets ou ses plans, Dieu le met à l'écart, pose sa main sur lui, le dépouille de sa vigueur. Alors l'homme prend en dégoût sa nourriture et sa chair se détruit. Sa vie ne tient qu'à un fil.

Devant l'éternité, l'œuvre accomplie s'éloigne, s'efface. Le don de soi à Dieu est mis à l'épreuve. La volonté de Dieu est-elle plus que le travail pour Dieu ? Le serviteur est-il prêt à n'être plus qu'un vase brisé pour qu'il soit manifeste que la puissance agissant en lui vient de Dieu ? Heureuse l'âme qui peut répondre aussitôt : « Avec joie Seigneur ». L'apôtre Paul écrit : « Je me glorifierai donc bien plus de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi  (2 Corinthiens 12 v. 10) ».

Il ne faut pas s'imaginer que tous ces détails de l'action de Dieu dans l'âme s'accomplissent nécessairement en chacun des rachetés. Elihu dresse un tableau général. Mais la Sagesse éternelle agit selon le caractère et les besoins de chacun. Il y a des profondeurs dans le cœur que, seule, la souffrance peut atteindre. Ceux qui refusent d'apprendre l'obéissance par les choses qu'ils souffrent, garderont une certaine dureté de cœur et ignoreront la plus riche, la plus profonde connaissance de Dieu.

Enfin, c'est aussi dans le domaine spirituel que peut s'effectuer le dépouillement dont parle Elihu : Dépouillement de force, de vigueur, avec une inappétence totale pour le Pain de vie, un détachement de l'œuvre confiée et de toutes les choses d'ici-bas. L'âme s'approche de la mort au sein même de l'activité.

De façon ou d'autre, il faut apprendre les leçons du creuset. Le serviteur de Dieu doit se réjouir de la volonté de l'Éternel quelle qu'elle soit, plus que de son service. Il doit se réjouir  de sa faiblesse, ce qui est l'une des  conditions nécessaire pour connaître la puissance au maximum.

Oui, le serviteur fidèle doit être prêt à souffrir de bien des manières, pour être rendu capable de soutenir, de fortifier les âmes. Il est écrit du Seigneur qu'il peut compatir à nos faiblesses, car il a été tenté comme nous en toutes choses  (Hébreux 4 v. 15).

➲ La rançon (Chapitre 16 - 33 v. 23 à 32).

« Bien-aimés, ne trouvez pas étrange la fournaise de l'épreuve où vous êtes (1 Pierre 4 v. 12) ».

Elihu a décrit les fonctions de l'âme qui, à l'école de la souffrance, est amenée jusqu'aux portes de la mort. Parfois les portes s'ouvrent, et celui qui a été ainsi exercé est appelé  à un service plus haut sans avoir vu la mort. Car pour lui, la mort a été engloutie dans la victoire, et le corps mortel dans la Vie. D'autres n'ont fait que regarder à l'intérieur des portes, et à la lumière de Celui qui a vaincu la mort ils sont envoyés de nouveau pour quelque service ici-bas.

« Mais s'il se trouve pour lui, un ange intercesseur » dit Elihu : C'est-à-dire un interprète, quelqu'un qui peut lui expliquer les leçons du creuset où il a été placé. (Le même mot est traduit ambassadeur et berger - voir Esaïe 44 v. 28).  Ils sont rares en effet, et peu nombreux, ceux qui peuvent guider, éclairer la pensée des affligés et les fortifier. Les amis de Job en ont été absolument incapables. Au contraire, Elihu a discerné l'épreuve dans laquelle il se trouve. Que Job abandonne le certitude de ne pas avoir offensé Dieu, dit-il. Son attitude, son accusation de Dieu, sont coupables. Qu'il se repente ! Qu'il cesse de se débattre pour se reposer uniquement sur la fidélité de Dieu. Point d'espoir que Dieu lui réponde ou lui communique la lumière sur le sentier de la rébellion !

« Alors Dieu aura compassion de lui et dira : Délivre-le, j'ai trouvé une rançon ».

L' Ancien Testament contient en germe le Nouveau. L’apôtre Paul nous dit que nous avons été élus avant la fondation du monde en Christ. Nul doute que par la foi, Elihu n'est pressenti et salué la Rançon. L’Esprit de Christ dans les prophètes, rendait témoignage à l'avance, de ses souffrances écrit l'apôtre Pierre. L’Esprit de Christ en Elihu annonce à Job, la délivrance, grâce à la Rançon. Nous avons donc, en germe, dans le plus ancien des livres, le message du Calvaire

Elihu, envoyé de Dieu à Job, lui a expliqué sa situation et lui a donné le message qui montre le chemin de la vie. Dieu désire faire monter Job plus haut, l'amener à une plus haute compréhension de ses voies, le faire passer, pour ainsi dire, d'une classe à une autre. Tel est le but de l'épreuve. Dieu l'a comme enlevé à une existence qu'il aimait, afin de le garder de l'orgueil spirituel, pour que rien en sa vie devienne la proie de la corruption, et ne périsse sous la condamnation divine.

Dieu l'a fait descendre de sa haute situation et il lui a fait comprendre sa complète dépendance. Maintenant, réduit à l'extrémité, il doit cesser de se complaire en son intégrité, pour se tourner vers son Rédempteur. Job avait salué le Rédempteur qui le justifierait au dernier jour. Qu'il discerne à présent en Lui, la Rançon. Celui qui délivre de l'abîme et de la mort, à cause du sacrifice en faveur de l'homme déchu.

Jeté dans la fournaise, sous l'emprise de la souffrance, Job a laissé voir une certaine vie du moi : il s'est complu en sa justice. Qu'il se tourne donc maintenant vers la Rançon pour être délivré de lui-même, et recevoir la grâce de la vie.

Alors seulement, la grâce, la miséricorde et la paix pourront inonder l'âme dépouillée et souffrante. Alors, seulement, le Tout-Puissant pourra prononcer les paroles : « Délivre-le à cause de la Rançon ». Et la vie jaillira de la mort. La vie du Christ Jésus est communiqué à celui qui est mort à lui-même : Sa Vie dont la fraîcheur et la douceur sont comparables à celle du petit enfant.

Il nous est dit de Naaman, après s'être lavé sept fois dans le Jourdain, que sa chair redevint comme celle d'un petit enfant  (2 Roi 5 v. 14). La rançon annoncée à Job, les eaux du Jourdain pour Naaman, préfigurent la mort sur la croix du Calvaire. En l'un et l'autre cas, les résultats sont les mêmes. Par la foi, nous sommes un avec Christ, en sa mort. Pour Dieu, nous sommes morts avec lui. C'est ici le côté objectif de l’œuvre du Seigneur, celui qui est annoncé à Job. Il est notre Rançon. 

Le côté subjectif de la mort de Christ nous apparaît plus clairement dans l'histoire de Naaman, lequel dut se plonger sept fois dans le Jourdain, avant que sa chair redevint saine. Nous avons, par cet exemple, cette leçon qu'il nous faut souvent être plongé dans le Jourdain, avant de perdre cet orgueil de la vie concernant la puissance. Ainsi, nous pouvons devenir comme ces petits enfants qui sont les plus grands dans le royaume des cieux. Il est certain que la longue épreuve de Job, a été pour lui comme un réel passage par les eaux du Jourdain.

Il avait été si grand, si haut en dignité ! Pouvait-il devenir un petit enfant, aussi longtemps qu'il était prince et chef parmi son peuple, comme un roi à la tête de son armée ? Quand l'épreuve, ayant porté ses fruits, le racheté est redevenu comme un enfant. Il adresse à Dieu sa prière et Dieu lui est propice, lui laisse voir sa face avec joie, et lui rend son innocence.

Par l'épreuve, Job est conduit à une communion enfantine avec le Père Céleste, communion qui surpassera celle qu'il a précédemment connue. Dans la vie plus riche, plus féconde où Dieu l'appelle, il aura accès dans le Sanctuaire. Il verra sa face. Il saura que Dieu lui accorde toutes ses demandes. « Il chante devant les hommes et dit : J'ai péché, j'ai violé la justice et je n'ai pas été puni comme je le méritais. Dieu a délivré mon âme pour qu'elle n'entrât pas dans la fosse, et ma vie s'épanouit à la lumière ».

Conscient de son intégrité, Job avait très vivement ressenti les accusations plus ou moins déguisées de ses amis. « Dis-moi si j'ai péché, avait-il crié à Dieu, Et si j'ai péché que ne pardonnes-tu ?... »

Elihu, qui a compris l'action de Dieu en Job, n'essaie pas de le convaincre de péché comme l'ont fait ses trois amis. Il dit seulement que celui qui a appris à se connaître dans la fournaise de l'affliction, celui qui s'est mis au bénéfice de la Rançon, sort de l'épreuve avec un esprit nouveau comme celui d'un petit enfant, une nouvelle fraîcheur de vie, une jeunesse céleste, une nouvelle puissance dans la prière, et la joyeuse connaissance de la face de Dieu. Il a une nouvelle certitude de justice dans l'union avec le Juste, une nouvelle attitude vis-à-vis du péché, et il ne redoute pas une honnête confession de péché.

Avec un inexprimable soulagement, celui qui a revêtu cet esprit nouveau, sait qu'il peut laisser à son Père le soin de sa propre réputation. Il sait qu'il n'a pas besoin de rendre témoignage à sa puissance de délivrance (craignant que s'il ne le fait pas de reconnaître tacitement que quelque chose est intervenu entre Dieu et lui) lorsqu'il garde le silence. Il ne redoute pas de dire quand il est tombé en quelque faute : « J'ai péché, je n'ai pas été puni comme je le méritais ».

Si, regardant au passé, il repasse en son cœur les dispensations de Dieu à son endroit, il chante de joie voyant de quels abîmes il a été retiré ou gardé. Joyeux dans l'espérance, le passé garantissant l'avenir, il s'écrie : « Ma vie verra la lumière ».

« Voilà ce que Dieu fait, deux fois, trois fois avec l'homme, pour ramener son âme de la fosse, pour l'éclairer de lumière des vivants...». «...Pour délivrer son âme de la fosse ». L'âme, la vie, la fosse. Ces mots reviennent souvent dans le discours d'Elihu.

Ne confondons point les choses qui diffèrent, ne prenons pas l'âme pour l'esprit et vice-versa. L'apôtre Paul explique la différence entre l'une et l'autre dans sa lettre aux Corinthiens. « Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante. Le dernier Adam a été fait un esprit vivifiant  (1Corinthiens 15 v. 45 et 46) ».

Et nous lisons dans l'épître aux Hébreux : « La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles  (Hébreux 4 v. 12) ».

Le Seigneur Jésus nous dit que celui qui aimera sa vie ( âme) la perdra, mais celui qui hait sa vie (âme) en ce monde, la conservera pour la vie éternelle (Jean 12 v. 25). La vie de l'âme est donc celle que nous tenons du premier Adam. C'est une vie corrompue par la chute. Le dernier Adam, le Seigneur, vivifie l'esprit humain et l'unit au sien. C'est l'Esprit qui donne la vie. Demeurant dans le sanctuaire de l'esprit, le Seigneur divise l'âme de l'esprit par sa Parole. Il révèle l'âme. Il la place sous son vraie jour afin qu'elle puisse être haïe, conduite à la croix pour y mourir. Là, en échange, le Seigneur ressuscité communique constamment sa vie (la vie éternelle) à son racheté.

Ces passages du Nouveau Testament jettent une vive lumière sur le message d'Elihu à Job, à ce moment de son histoire.

L'intégrité de Job, sa marche avec Dieu, ne peuvent être mises en doute. L' Esprit de Dieu était en lui (?) et lui communiquait la vie. Mais dans la fournaise de l'épreuve, l'âme fut séparée de l'esprit. Le mélange de l'un et de l'autre fut mis en lumière. La propre justice de Job a été dévoilée dans cette fournaise. (j'ai mis un point d'interrogation car je ne crois pas que Job était toujours avec l'Esprit en lui, car il a été donné à la Pentecôte, comme l'avait promis le Seigneur - (Jean 7 v. 39 ; 14 v. 17)

 Après l'interprétation de l'épreuve de Job, qu'il a donnée, et où il a été le message de Dieu, Elihu s'adressa à Job, sollicitant de lui une réponse, quelques mots d'approbation : « Parle, dit-il, car je voudrai te donner raison ». Mais Job garda le silence.

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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