Demeurez en Christ (préface de l'auteur et jour 1).
Pendant son séjour sur la terre, Jésus indiquait les relations que ses disciples devaient avoir avec lui, par ces mots : « Suis-moi ! »
Préface de l'auteur, « Demeurez en Christ ».
Quand l'heure de les quitter pour monter au ciel fut venue, il se servit d'une autre expression révélant l'union plus intime et plus spirituelle qui allait s'établir entre eux et lui. « Demeurez-en moi ! » leur dit-il. Le sens profond de ces mots et les promesses qu'ils renferment, restent malheureusement cachés à bien des disciples sincères de Jésus. Tout en se confiant en leur Sauveur pour le pardon de leurs péchés et pour le secours dont ils ont besoin, et tout en cherchant à lui obéir dans une certaine mesure ils ne font pas l'expérience de l'intimité, de la merveilleuse communion de vie et d'intérêt à laquelle Jésus les invite en leur disant « Demeurez en moi ».
Ils perdent ainsi un bien inappréciable ; et la perte n'est pas seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour l'Eglise et pour le monde. L'ignorance est souvent la source de leur incrédulité et la raison pour laquelle ils jouissent si peu du salut complet préparé pour eux. Qu'on prêche dans nos Eglises la vie en Christ, la communion vivante avec lui, l'expérience de sa présence et de son secours journalier, avec autant de zèle et de clarté que son expiation et son pardon, on verra bon nombre de croyants accueillir avec joie cette nouvelle vie ; et les fruits ne se feront pas attendre.
C'est dans le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu dire par ce commandement, ou qui n'osent pas croire que cette vie leur soit accessible, que ces méditations sont publiées. L'enfant apprend sa leçon par de fréquentes répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant est amené à se les approprier toutes. Nous avons l'espoir qu'il sera utile à plusieurs de méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep et des sarments, ces mots précieux : « Demeurez-en moi ». L'expérience de cette communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment chrétienne : Nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu'il s'offre à nous, et le Saint-Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à salut.
Le Seigneur veuille, dans sa miséricorde, bénir ce petit livre pour ceux qui cherchent à le mieux connaître. Qu'il montre à ceux de ses enfants qui veulent encore vivre par eux-mêmes, comment il les veut entièrement à lui, recherchant uniquement dans une communion entière avec lui, la joie ineffable et glorieuse après laquelle ils soupirent. Et nous qui déjà goûtons les douceurs de cette vie, soyons des témoins toujours plus fidèles de la puissance de notre Seigneur pour nous garder en lui afin d'en amener un grand nombre dans cette voie.
Un conseil.
En terminant, qu'il nous soit permis de donner un conseil à nos lecteurs. Il faut du temps pour croître en Jésus, le cep : N'espérez pas demeurer en lui sans y consacrer le temps nécessaire. Il ne suffit pas de lire les Écritures ou des méditations comme celles-ci ; de croire en saisir la pensée de demander à Dieu sa bénédiction pour reprendre ensuite le train de vie avec l'assurance que tette bénédiction viendra. Non il faut chaque jour des moments de communion directe avec Jésus et avec Dieu.
Nous reconnaissons bien la nécessité de consacrer chaque jour certains moments à nos repas ; l'ouvrier réclame une heure pour son dîner. Prendre à la hâte une certaine quantité de nourriture est de peu de profit. De même pour vivre par Jésus, nous devons nous nourrir de lui (Jean 6 v. 57) ; nous devons prendre et nous assimiler le pain céleste que le Père nous a donné dans son Fils. Ayez donc soin chaque jour, avant, pendant et après la lecture de votre Bible, de vous mettre en contact avec la personne vivante de Jésus, pour vous placer d'une manière directe sous sa divine influence ; alors vous lui donnerez l'occasion de prendre possession de vous, et de vous garder en sûreté dans sa puissante communion.
Que le bienfait de demeurer en Christ avec les riches bénédictions qui en découlent, soit accordé à tous les lecteurs de ce volume. Que la grâce de Jésus, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient leur portion journalière. Amen.
« Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez-en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. »
« Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimé. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez Mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »
« C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean 15 v. 1 à 12) ».
Demeurez en Christ, vous qui êtes venus à lui (premier jour).
« Venez à moi (Matthieu 11 v. 28) ». « Demeurez-en moi (Jean 15 v. 4) ».
C'est à tous ceux qui ont entendu le premier appel de Jésus : « Venez à moi », et y ont prêté l'oreille, que s'adresse cette nouvelle invitation du Sauveur : « Demeurez-en moi ». Jamais nous ne nous sommes repentis d'être venus à Jésus ; nous avons éprouvé qu'il est fidèle dans ses promesses ; il nous a accordé un pardon complet et gratuit : Il nous a rendus participants de la joie et des bénédictions de son amour et nous avons trouvé auprès de lui beaucoup plus que nous ne l'espérions.
Néanmoins, avec le temps, les désappointements sont venus ; les bénédictions dont nous avions tant joui d'abord n'ont pas duré ; la joie et l'amour qui avaient rempli nos cœurs à notre première rencontre avec le Sauveur, loin d'augmenter, ont peu à peu disparu. Et nous nous sommes demandé pourquoi.
La réponse est simple : Nous nous sommes éloignés de Christ. Les bénédictions qu'il promet sont étroitement liées à ce « venez à moi », et ne peuvent être goûtées que dans une communion intime avec lui. S'il nous a dit de venir à lui, ce n'était pas pour nous faire éprouver pendant quelques courts instants après notre conversion la joie du pardon, et nous laisser ensuite retrouver notre tristesse et notre péché en retournant à notre vie ordinaire.
Il nous destinait à quelque chose de mieux ; il voulait nous faire demeurer en lui et nous faire jouir de sa communion permanente au milieu de nos occupations journalières. Ne l'ayant pas compris, nous n'avons pas conservé la paix trouvée en venant à lui. Cependant, c'est l'amour puissant avec lequel il nous avait dit « Venez » qui lui fait, ajouter : « Demeurez-en moi ». Les bénédictions attachées à ce second appel, dépassent de beaucoup celles qui accompagnent le premier ; nous ne pouvons réaliser d'avance les richesses que ces mots tiennent en réserve pour quiconque les accepte.
« Demeurez-en moi », dit Jésus, et non avec moi. Il veut établir entre lui et nous des rapports de la nature la plus intime ; il veut nous rendre participants de sa vie divine. Venus à lui, nous devons demeurer en lui. Les mêmes motifs qui nous ont poussés à nous approcher, nous pressent de demeurer. La crainte du péché et de la malédiction qu'il entraîne, le sentiment de lassitude et le désir d'être libérés des liens du péché pour être rendus saints et purs et trouver le repos de nos âmes, le besoin de connaître l'amour infini, l'espoir d'un héritage glorieux et éternel : toutes ces choses qui nous ont amenés à Jésus doivent nous retenir auprès de lui; car ce n'est qu'en demeurant en lui que nous conservons le pardon reçu et que nos âmes altérées seront rassasiées.
Nous avons été heureux en venant à Jésus, combien plus le serons-nous en demeurant en lui ! Qui voudrait se contenter de rester à la porte d'un palais, lorsque le roi l'invite à entrer pour partager sa gloire ? Et pourtant, beaucoup de ceux qui sont venus à Jésus confessent qu'ils ne savent pas ce que c'est que de demeurer en lui.
Les uns ne comprennent pas quelle est la pensée du Sauveur en les appelant ; d'autres comprennent, mais ne croient pas qu'une telle communion soit possible pour eux. D'autres croient qu’elle est possible, mais ils n'en peuvent découvrir le secret ; d'autres enfin confessent que leur infidélité les a empêchés de jouir de cette grâce, ils n'étaient pas prêts à tout sacrifier pour demeurer toujours et complètement en lui.
À tous ceux-là nous apportons ce message de Jésus : « Demeurez-en moi », les invitant à en approfondir le sens avec nous. Nous ne prétendons pas résoudre toutes les questions qu'il soulève, Jésus-Christ, seul, doit le faire par son Saint-Esprit. Nous désirons simplement montrer les grâces attachées à ce commandement béni, et chercher ce qui nous en tient éloignés.
Plaçons-nous aux pieds du Sauveur pour méditer cette parole ; serrons-la, dans notre cœur, attendant de LUI SEUL, la force de répondre et de retenir la bénédiction qui nous est offerte.
Un message de Andrew Murray
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