
8. L’Esprit du Christ
« L'effusion de l'Esprit (15) » - « Le Saint-Esprit et les missions (16) ». La vérité divine est dépouillée de sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit.
L'effusion de l'Esprit (15).
« Le jour de la pentecôte étant arrivé, ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler selon que l’Esprit les faisait parler » (Actes 2 v. 1 à 4). L’effusion du Saint-Esprit est le couronnement de l’œuvre de Christ. L’adorable mystère de l’incarnation divine à Bethléem, la rédemption accomplie au calvaire, la résurrection de Christ qui nous a révélé en lui le Fils de Dieu, son ascension qui le fit entrer dans la gloire, tout cela n’était qu’autant d’étapes pour arriver à l’effusion du Saint-Esprit.
La Pentecôte est la dernière de nos fêtes chrétiennes et la plus grande de toutes, car elle confirme toutes les autres.
Dieu avait fait l’homme à son image ; son but était qu’il lui ressemblât, qu’il devint semblable à lui. L’homme devait être un temple où Dieu pût habiter, il devait devenir la demeure permanente de Dieu.
L’Esprit qui avait habité en Jésus-Christ et qui pendant sa vie d’obéissance s’était si parfaitement uni à son esprit humain, qu’il était devenu un avec lui, est par là même devenu l’Esprit de Dieu-homme. Jésus-Christ homme, en entrant dans la gloire de Dieu, reçoit du Père le droit de répandre son Esprit sur ses disciples, ou plutôt de descendre lui-même en eux par l’Esprit et d’habiter en eux.
L’Esprit vient alors comme l’Esprit de Jésus glorifié, offrant un caractère nouveau inconnu auparavant, parce que Jésus n’avait pas encore été crucifié et glorifié.
L’œuvre du Fils et la volonté du Père sont accomplies ; le cœur de l’homme est réellement désormais la demeure de son Dieu. Nous ne pouvons bien saisir tout cela que si l’Esprit nous en donne l’intelligence.
Il nous suggère en particulier les trois réflexions suivantes : Ce que l’Esprit doit être pour les croyants et pour l’Église, ce qu’il doit être pour les ministres de la Parole et leur œuvre, ce qu’il doit être aussi pour le monde encore incrédule.
1. Christ avait promis à ses disciples que, par le moyen du consolateur, il reviendrait lui-même à eux. Pendant sa vie terrestre, sa présence visible leur avait révélé le Père invisible. C’était là le grand don que Dieu avait fait aux hommes.
Quand le Saint-Esprit descendit, ils reçurent au dedans d’eux la vie divine qu’ils n’avaient encore vue qu’auprès d’eux, en dehors d’eux-mêmes. C’était l’Esprit même du Fils de Dieu qui devait devenir leur vie, cet Esprit qui l’avait fait vivre, aimer, obéir, mourir et ressusciter, et qui l’avait glorifié par sa toute-puissance.
On ne saurait donc s’étonner qu’au moment où le Saint-Esprit fut envoyé de la part du Père par le Fils glorifié, les disciples aient surabondé de joie et de force divine, qu’ils aient réalisé la présence de Jésus et qu’ils se soient répandus en louanges sur les œuvres merveilleuses de Dieu. Voilà comment naquit l’Église de Christ, voilà aussi ce qui doit la faire croître et la fortifier. Pour qu’elle puisse continuer l’Église de la Pentecôte, il faut que ses membres soient baptisés du Saint-Esprit et de feu.
2. C’est au milieu de l’intérêt et de la curiosité suscités par ce joyeux groupe de croyants que Pierre se leva pour parler. L’histoire de la Pentecôte nous dit ce que doit être le ministère, elle nous donne le secret de sa force.
Une Église remplie du Saint-Esprit est une puissance de Dieu qui réveille les indifférents et qui attire tous les cœurs sérieux et sincères. La prédication de Pierre nous offre un exemple remarquable de ce qu’est toute prédication inspirée par le Saint-Esprit.
3. L’effet de cette prédication est merveilleux, et pourtant, il ne dépasse pas ce qu’on devait en attendre. L’Esprit envoyé aux disciples se sert d’eux pour convaincre ces pécheurs de leur incrédulité. Ils écoutent l’appel à la repentance, ils croient, et eux aussi reçoivent le don du Saint-Esprit.
La Pentecôte est la glorieuse aurore de « ce jour-là » elle est le premier de « ces jours-là » (Ésaïe 11 v. 10 ; Jérémie 3 v. 18) dont les prophètes et notre Seigneur avaient si souvent parlé, elle est la promesse et le gage de ce que devait être l’histoire de l’Église. Que l’Église retourne à la Pentecôte, et la Pentecôte reviendra à elle.
L’Esprit de Dieu ne saurait prendre possession de croyants qui manquent de place pour le recevoir. La promesse est là qui attend ; l’Esprit est prêt à remplir les cœurs.
Il faut seulement vouloir le recevoir. C’est au pied du trône de Dieu qu’on trouve la Pentecôte ; c’est en l’attendant là, « d’un commun accord dans la prière » (Actes 1 v. 14).
Amen
Le Saint-Esprit et les missions (16).
« Il y avait dans l'Eglise d'Antioche des prophètes et des docteurs .../... Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir .../... Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie » (Actes 13 v. 1 à 4).
Le texte cité en tête de ce chapitre nous indique la part que doit prendre l’Église à l’œuvre des missions. La prédication de Philippe à Samarie et celle de Pierre à Césarée, nous les montre vaquant au ministère sous la direction de l’Esprit au milieu d’auditeurs qui n’étaient pas Juifs.
La prédication d’hommes venus de Chypre et de Cyrène pour parler aux Grecs d’Antioche, nous montre déjà l’Esprit de vie et d’amour poussant à ouvrir de nouvelles portes là où les chefs de l’Église n’avaient pas encore pensé à aller (Actes 11 v. 20).
Grande est l’importance du second chapitre des Actes, où nous voyons quelle puissance fut donnée à l’Église pour travailler à Jérusalem. Mais le treizième chapitre n’a pas moins de valeur, puisqu’il nous montre l’Église choisissant les premiers hommes destinés à l’œuvre des missions.
On a souvent observé que toute mission véritablement bénie a pris naissance dans un réveil religieux. Quand le Saint-Esprit vient réveiller une Église, il appelle les cœurs à se consacrer tout à nouveau au Seigneur et au service de ceux qui se perdent ; il invite avec force les rachetés du Seigneur à travailler pour lui. C’est ce qui eut lieu à Antioche.
Depuis ce temps-là le royaume des cieux n’a pas changé de législation. Le Saint-Esprit se charge toujours de l’œuvre des missions. Il fait toujours connaître sa volonté, et quant à l’œuvre à faire, et quant au choix des ouvriers, à tous ceux qui s’attendent au Seigneur et qui se séparent du monde.
C’est le Saint-Esprit qui suscite, qui développe et fait prospérer les missions. C’est lui qui fait naître dans le cœur du croyant une vraie compassion pour les âmes qui se perdent, ainsi que la foi aux promesses et l’obéissance au commandement reçu.
C’est lui qui appelle les croyants à réunir leurs efforts, qui décide les missionnaires à partir, qui ouvre les portes et qui prépare le cœur des païens à désirer et recevoir la Parole de Dieu. C’est lui aussi qui fait prospérer l’œuvre, qui plante la croix là où Satan règne et qui réunit autour d’elle les rachetés du Seigneur.
« Après qu’ils eurent jeûné et prié, ils les firent partir. Eux donc étant envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie » (Actes 13 v. 3 et 4). Leur départ était donc à la fois l’œuvre de l’Église et l’œuvre de l’Esprit. Voilà la position normale. Heureuse l’Église qui se laisse guider par l’Esprit, heureuse la mission qui a été inspirée par l’Esprit, et qui attend de lui seul, lumière et bénédiction.
Dix jours de prière et d’attente, et alors l’Esprit descendit en langues de feu : voilà comment naquit l’Église à Jérusalem. Vaquer au service du Seigneur et jeûner, et encore « jeûner et prier », et l’Esprit désigna Barnabas et Paul. C’est ainsi que l’Église devint à Antioche une Église missionnaire.
Après avoir attendu au pied du trône de Dieu, et avoir reçu le baptême de l’Esprit, les premiers disciples se mirent en route pour Antioche ; là, ils s’arrêtèrent, jeûnèrent et prièrent pour être ensuite envoyés à Rome et bien au-delà encore.
Apprenons d’eux le secret de leur force. Que tout ami des missions, que tout ouvrier dans le champ des missions commence donc par chercher à être rempli de l’Esprit divin.
Amen
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