Par l'effusion du Saint-Esprit

Par l'effusion du Saint-Esprit

Les chemins vers la puissance.6 - La connaissance de la vérité ne suffit pas ; on doit se conformer à la vérité si on veut connaître, par une expérience réelle, la félicité qui est décrite dans ce petit livre.

Un observateur impartial, qui lirait les Écritures sans être handicapé par des préjugés doctrinaux, y découvrirait que Dieu désire faire progresser son œuvre parmi les hommes par de fréquentes effusions du Saint-Esprit sur ses enfants, au fur et à mesure qu'ils en ont besoin et qu'ils sont prêts à les recevoir.  Nous faisons cette déclaration, en sachant pertinemment qu'elle sera violemment contestée par certains enseignants théologiques. « Ce n'est pas biblique, diront-ils, de prier pour ou d'espérer une effusion du Saint-Esprit aujourd'hui. L'Esprit a été répandu une fois pour toutes le jour de la Pentecôte, et n'a pas quitté l'Église depuis. Prier pour recevoir le Saint-Esprit aujourd'hui, c'est ignorer le fait historique de la Pentecôte ». 

Voilà l'argument qu'ils utilisent pour dissuader les chrétiens d'espérer, et, de fait, il a réussi à refroidir la ferveur de plus d'une assemblée et de réduire au silence leurs prières. Il y a dans cette objection une logique trompeuse, voire un air d'orthodoxie supérieure, mais, à cause de cela, cet argument est contraire à la Parole de Dieu, et en désaccord avec les œuvres de Dieu dans l'histoire de l'Église.

La Bible n'appuie pas cette doctrine froide qui prétend qu'on est béni une fois pour toutes. Elle nous encourage plutôt à espérer une « pluie de bénédictions » et de « fraîches ondées sur un sol aride ». Il n'était pas possible que l'effusion de la Pentecôte puisse toucher des personnes qui n'étaient pas présentes, ou des assemblées qui n'avaient pas encore vu le jour. 

Il est évident que les bénédictions spirituelles de la Pentecôte devaient se prolonger au-delà de la durée de vie des personnes qui ont été les premières à les recevoir. L'Esprit devait non seulement remplir ce premier groupe d'environ cent vingt, mais d'autres aussi, sinon les bénédictions de cette expérience se seraient arrêtées à la mort du dernier membre de ce groupe initial. 

Tout ceci semble assez raisonnable, mais la Parole de Dieu nous offre une plus grande certitude. Quelque temps après la Pentecôte, un groupe de croyants se réunit dans l'intention de prier pour recevoir de la force et de la puissance, afin de pouvoir répondre aux situations urgentes auxquelles il faisait face, et afin de s'assurer le secours de Dieu : « Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la Parole de Dieu avec assurance » (Actes 4 v. 31). Certains de ces croyants étaient du nombre de ceux qui furent à la Pentecôte. 

Il est à peine concevable que Dieu ait pu agir de façon contraire à sa propre volonté en les remplissant de nouveau après la Pentecôte. Actes 8, 9 et 10, rapportent encore d'autres effusions, elles se sont produites plusieurs années après l'acte original. 

En peu de mots, l'enseignement du Nouveau Testament nous apprend que l'effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte, constituait le début historique d'une époque qui allait être caractérisée par une effusion continuelle du Saint-Esprit. Par la bouche du prophète Joël, Dieu avait promis que, dans ces jours-là, il répandrait son Esprit sur toute chair.  La phrase « dans ces jours-là » se rapporte à une période commençant avec le premier avènement de Christ et se poursuivant à travers le second. C'est ce que croit C.I. Scofield, comme on peut le voir, en prenant connaissance de ses notes sur Joël 2 et Actes 2. 

Les expériences rapportées au cours des années 1900 confirment que la promesse de Dieu, au sujet de l'effusion d'une puissance d'en haut, est destinée à l'Église, tant que durera son combat terrestre. Alors que la chrétienté, dans son ensemble, s'est toujours contentée de règles et de formes, il y a toujours eu de plus petits groupes dans le corps de Christ, qui ont fait la preuve des promesses de Dieu, et qui ont goûté les fruits de la Pentecôte.

Des mouvements puissants, appelés « réformes », des ruées sur les activités missionnaires, le déclenchement soudain d'un réveil enflammé au sein de communautés et de nations, tels ont été le signe de la colonne de feu dans la nuit pour marquer la manifestation de Dieu. 

À une époque que l'on peut qualifier d'assez récente par rapport à l'histoire humaine, ces effusions spirituelles nous ont donné les Moraves, les Méthodistes, l'Armée du Salut, et une foule de prédicateurs et de missionnaires puissants, dont les noms sont inscrits dans le livre de vie. À l'époque même où nous vivons, il y a partout des évidences que Dieu répand encore son Esprit sur les hommes. Les œuvres puissantes qui s'accomplissent dans les pays scandinaves, en Indonésie, et en Indochine française ne peuvent s'expliquer que comme étant de nouveaux chapitres écrits dans le livre inachevé de Dieu : Les Actes du Saint-Esprit. 

Si Dieu veut répandre son Esprit sur nous, pourquoi alors n'y a-t-il pas plus de chrétiens et pas plus d'églises, qui reçoivent cette puissance, comme l'a reçue l'Église primitive ? On admet avec joie que certains l'ont reçue, mais pourquoi le nombre est-il si petit ? Lorsque la provision est si grande et la promesse si certaine, qu'est-ce qui nous empêche de recevoir cette puissance ? 

En répondant à ces questions, nous présentons l'analyse suivante, qui a au moins le crédit d'être le fruit d'observations faites avec soin et dans la prière. 

Un élément qui fait obstacle à la réception de la puissance, c'est la peur largement répandue que l'on a de nos émotions, chaque fois qu'il est question de religion. C'est allé si loin que c'est devenu une phobie chez bon nombre de gens sérieux. Des hommes, qui pourtant devraient être plus avisés, s'agenouillent en compagnie de quelqu'un qui cherche, ne cessant de le mettre en garde contre ses émotions, de la même manière qu'ils le mettraient en garde contre le diable en personne. 

Des docteurs de la Bible déclament contre les sentiments, jusqu'à ce que nous ayons honte de reconnaître qu'il nous est arrivé d'entretenir quelque chose d'aussi anormal. Dans l'enseignement moderne, les sentiments et la foi sont opposés l'un à l'autre, et on fait comprendre à celui qui reçoit l'enseignement que toute démonstration de sentiments est déplacée, sinon charnelle, et qu'on devrait l'éviter à tout prix. 

Cet enseignement « anti-émotions », quoique soutenu par de bonnes personnes, et quoique se tenant en compagnie assez orthodoxe, n'en est pas moins une déduction injustifiée. Il ne constitue pas une doctrine scripturaire, et s'oppose violemment à la psychologie et au bon sens. Où, dans la Bible, trouve-t-on que les sentiments et la foi ne font pas bon ménage ? Le fait est que la foi engendre des sentiments, aussi sûrement que la vie engendre le mouvement. Nous pouvons avoir des sentiments sans la foi, c'est vrai, mais nous ne pourrons jamais avoir la foi sans avoir aussi des sentiments. La Bible ignore absolument tout d'une foi froide et dépourvue d'émotion. 

La foi qu'ont expérimentés les héros mentionnés dans le livre des Hébreux a immanquablement produit des sentiments, et a conduit à une action positive dans la direction de leur foi. Un sentiment d'enthousiasme a toujours jailli dans le cœur de ces hommes en réponse à une déclaration, une promesse, ou un avertissement. Noé a été « saisi d'une crainte respectueuse » (Hébreux 11 v. 7). 

Abraham s'est « réjoui » et a « obéi ». Le livre des Actes éclate quasiment de joie. Le meilleur résumé de tout cela, c'est peut-être Paul qui l'a fait quand il a écrit aux Romains : « Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Romains 14 v. 17). Et Pierre dit ceci : « Lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse » (1 Pierre 1 v. 8).

Un autre élément qui nous empêche de recevoir la puissance d'en haut, c'est notre peur du fanatisme. Une répulsion instinctive, face aux excès de la chair et à la conduite insubordonnée et insensée de certaines personnes, qui prétendent avoir atteint les sommets de la spiritualité, a fermé la porte à une vie de puissance à beaucoup de vrais enfants de Dieu. 

Ils ont commis l'erreur de mettre tout l'enseignement concernant le Saint-Esprit dans la même catégorie, et, par conséquent, ils ne veulent en entendre parler en aucune façon. Cette attitude se comprend, autant qu'on la regrette. À de telles victimes, on doit enseigner que le Saint-Esprit est l'Esprit de Jésus, et qu'il est gracieux et beau comme le Sauveur lui-même. On devrait garder en mémoire les paroles de Paul : « Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse » (2 Timothée 1 v. 7). Le Saint-Esprit est le « remède » au fanatisme, mais il n'en est jamais la cause. 

Ce qui constitue également une entrave dans la vie des enfants de Dieu, c'est l'endurcissement de leur cœur, au fur et à mesure qu'ils entendent parler de l'Esprit par des prédicateurs qui n'ont pas l'Esprit. Il n'y a pas de doctrine plus froide que la doctrine du Saint-Esprit, lorsqu'on lui fait subir le voisinage d'une passivité froide et d'une incrédulité personnelle. Les auditeurs d'un message sur l'Esprit se détourneront, dans une morne apathie, d'une exhortation à être rempli de l'Esprit, à moins que cette exhortation ne vienne de l'Esprit lui-même, par la bouche du prédicateur. 

Il est possible d'apprendre cette vérité et de la prêcher fidèlement, et d'être pourtant encore totalement dépourvu de puissance. Ceux qui écoutent le message se rendent compte de ce manque de puissance et s'en vont, le cœur glacé. Ce n'est pas qu'ils s'opposent à la vérité, mais leur attitude n'est pas autre chose qu'une réaction inconsciente, face à ce qui vient du domaine de l'irréel. Toujours est-il qu'un des auditeurs aurait du mal à expliquer à un autre où le bât blesse, c'est comme s'ils entendaient un écho et non la voix, ou qu'ils voyaient un reflet et non la lumière elle-même.

Ensuite, je voudrais mentionner une autre chose que l'on voit clairement être un obstacle, pour le croyant, à goûter la puissance du Saint-Esprit. Il s'agit de l'habitude qu'on a prise d'enseigner à ceux qui cherchent, de « prendre par la foi » lorsqu'ils deviennent conscients de leur besoin d'être remplis du Saint-Esprit. 

Maintenant, c'est un fait bien établi dans tout le Nouveau Testament, que les bénédictions découlant de la rédemption doivent être reçues par la foi. C'est la base de la théologie de la rédemption, et toute dérogation à ce principe est mortelle pour quiconque vit une expérience chrétienne authentique. Paul enseigne de façon catégorique que l'Esprit doit être reçu par la foi, et il réprimande quiconque voudrait enseigner le contraire. Il semblerait donc, à première vue, que le fait d'enseigner à la personne qui cherche de « recevoir le Saint-Esprit par la foi » soit un procédé solide.

Cependant, il y a quelque part quelque chose qui cloche. On est obligé de se demander si les mots « par la foi » ont la même signification lorsqu'ils sont employés par les enseignants modernes, que lorsque Paul les utilisait. On remarque un contraste très net entre les chrétiens qui étaient remplis du Saint-Esprit du temps de Paul, et beaucoup de chrétiens d'aujourd'hui qui prétendent être remplis du Saint-Esprit.

Les convertis de Paul, c'est certain, recevaient le Saint-Esprit par la foi, aujourd'hui, des milliers de gens font le geste de le recevoir par la foi, et croient ainsi le recevoir, mais leur faiblesse constante démontre qu'ils ne le connaissent pas dans la réalité de sa puissance.

Le problème semble provenir de la conception que nous avons de la foi. La foi, telle que Paul la voyait, était une chose vivante, ardente, qui amenait le croyant à se soumettre et à obéir aux commandements de Christ. La foi, telle que vue aujourd'hui, ne signifie souvent pas autre chose qu'une faible adhésion à une doctrine. 

Beaucoup de personnes sont convaincues qu'elles ont besoin de la puissance du Saint-Esprit, mais étant donné qu'elles ne veulent pas passer par le douloureux combat qui livrera à la mort leur ancienne vie, elle se tournent avec soulagement vers cette doctrine du « recevoir par la foi », y trouvant une échappatoire à leur problème. De cette façon, leur foi paraît irréprochable et leur permet de marcher avec l'Israël de Dieu. Cependant, ce sont ces mêmes gens qui forment la « multitude mélangée », qui ralentit l'avancement de l'Église, et qui cause la plupart des problèmes lorsque les choses se compliquent. 

À moins que leur point de vue ne change ultérieurement et qu'ils ne décident de passer par le chemin étroit, ils sont condamnés à être secrètement déçus le reste de leur vie. 

Il est important de nous rappeler que jamais personne n'a reçu la puissance du Saint-Esprit sans en être conscient. Le Saint-Esprit se révèle toujours à la conscience intérieure. Dieu répandra son Esprit sur nous en réponse à une foi simple. La vraie foi sera accompagnée d'une profonde pauvreté d'esprit, et d'aspirations puissantes du cœur, et elle s'exprimera à grands cris et à forces larmes.

 

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