11. L’Esprit du Christ

11. L’Esprit du Christ

« Révélation de l'Esprit (21) » - « Spirituel ou charnel ? (22) ». La vérité divine est dépouillée de sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit.

Révélation de l'Esprit (21).

« Et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis ; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.

Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu.

Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne » (1 Corinthiens 2 v. 4 à 15).

Paul oppose ici l’esprit du monde à l’Esprit de Dieu quant à la connaissance de la vérité. C’est la recherche de la connaissance qui causera la chute de l’homme. C’est de l’orgueil venant de la connaissance qu’est sorti le paganisme : « Se disant sages, ils sont devenus fous » (Romains 1 v. 22).

C’est dans la sagesse, dans la philosophie et la recherche de la vérité que les Grecs mettaient leur gloire.

C’est aussi de la connaissance de la volonté de Dieu que les Juifs se glorifiaient : « Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te repose sur la loi, qui te glorifie de Dieu, qui connais sa volonté, qui apprécie la différence des choses, étant instruit par la loi ; toi qui te flattes d'être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des insensés, le maître des ignorants, parce que tu as dans la loi la règle de la science et de la vérité… » (Romains 2 v. 17 à 20).

Et pourtant, quand parut Christ, « la sagesse de Dieu » (1 Corinthiens 1 v. 24), Juifs et Grecs furent d’accord pour le rejeter.

Qu’il possède ou non une révélation divine, l’homme est incapable par sa propre sagesse de comprendre Dieu et sa sagesse. Son cœur séparé de Dieu n’aime pas faire la volonté de Dieu et son esprit obscurci ne peut plus le connaître. Même lorsqu’en Christ parut « la lumière de Dieu », les hommes ne virent en lui « ni beauté, ni éclat » (Ésaïe 53 v. 2).

Dans l’épître aux Romains, Paul traite de la confiance de l’homme en sa propre justice, et de l’insuffisance de celle-ci. Dans son épître aux Corinthiens, surtout dans les trois premiers chapitres, Paul démontre que l’homme est toujours incapable de saisir la vérité divine sans une lumière venant de Dieu, sans la lumière du Saint-Esprit.

Il leur rappelle donc que la vérité de Dieu est un mystère spirituel, et qu’ainsi ce n’est que par une révélation spirituelle qu’il est possible de la comprendre. C’est là de nos jours encore, ce que chaque croyant a grand besoin d’apprendre et de savoir. À la Réforme, on a reconnu l’insuffisance de la justice de l’homme pour accomplir la loi de Dieu ; mais l’insuffisance de la sagesse de l’homme est loin d’avoir été si clairement reconnue.

Quoique l’on admette, d’une manière générale, qu’il est nécessaire d’être éclairé par le Saint-Esprit, nous constatons, soit par ce que l’Église enseigne, soit par ce qu’est la vie des chrétiens, que cette vérité n’a pas encore acquis l’autorité nécessaire pour réduire au silence la sagesse et l’esprit de ce monde. Apprenons à redouter notre propre sagesse : « Si quelqu’un d’entre vous pense être sage en ce monde, qu’il devienne fou pour devenir sage » (1 Corinthiens 3 v. 18).

Quand l’Écriture nous dit que ceux qui sont unis à Christ ont crucifié leur chair, elle entend aussi par là l’intelligence, « la sagesse charnelle » (Galates 5 v. 24) ; (2 Corinthiens 1 v. 12).

Quand je crucifie mon moi, je voue à la mort ma bonté, ma force, ma volonté, reconnaissant qu’elles ne valent rien, et je regarde à Christ pour recevoir de lui bonté, force et volonté. Il faut que je fasse de même quant à ma sagesse. L’intelligence de l’homme est ce qui le rapproche le plus de Dieu, mais le péché s’en est rendu maître et la domine. Un homme peut être sincèrement converti, et pourtant ne pas se douter à quel degré son intelligence naturelle cherche encore à saisir les vérités divines.

Si tant de lectures de la Bible, tant d’enseignements bibliques produisent si peu de fruit, quant à la sanctification pratique, c’est parce que la vérité n’a pas été enseignée et reçue par l’intervention efficace du Saint-Esprit. Avons-nous compris, avons-nous cherché à comprendre que pour pouvoir saisir les vérités divines de la révélation, il faut un Esprit divin qui soit en correspondance directe avec ces vérités ?

Croyant ! Il ne suffit pas que la lumière de Christ brille à vos yeux dans sa Parole, il faut encore que la lumière de l’Esprit rayonne en vous. Chaque fois que vous étudiez la Parole, soit directement, soit en lisant quelque livre religieux, il faut que vous fassiez abnégation de votre propre sagesse, pour regarder avec foi à l’Esprit de Dieu afin qu’Il vous éclaire.

Soyez bien convaincu qu’il demeure en vous, cherchant à maîtriser et sanctifier votre vie intérieure, à la soumettre entièrement à Jésus. Renoncez à votre propre sagesse pour attendre de Dieu la sagesse qu’il vous promet et qu’il vous enverra.

Vous pourrez alors témoigner des choses qui n’étaient point venues dans l’esprit de l’homme, et que Dieu nous a révélées par son Esprit.

Amen

 

Spirituel ou charnel ? (22).

« Pour moi, frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ » (1 Corinthiens 3 v. 1). Dans le chapitre précédent, nous avons vu que Paul met en parallèle le croyant devenu spirituel avec l’homme naturel non encore régénéré. En d’autres termes, l’homme de l’Esprit avec l’homme de l’âme (1 Corinthiens 2 v. 14 et 15). Il complète ici ce qu’il voulait dire. Il explique aux Corinthiens que, quoiqu’ils eussent l’Esprit, il ne pouvait pas dire d’eux qu’ils fussent spirituels, parce qu’il ne suffit pas pour l’être d’avoir reçu l’Esprit, mais qu’il faut encore le laisser prendre possession du cœur et régler toute la vie.

L’homme passe par trois phases successives : L’homme non régénéré ; c’est l’homme naturel qui n’a pas encore reçu l’Esprit de Dieu. L’homme régénéré ; qui est encore un petit enfant en Christ, soit parce qu’il n’est que tout nouvellement converti, soit parce qu’il est resté stationnaire ; c’est l’homme charnel qui subit encore l’influence de la chair. Le croyant qui est entièrement sous la domination de l’Esprit ; c’est l’homme spirituel. Tout ce passage est riche d’enseignements quant à la vie de l’Esprit au-dedans de nous.

Il est triste de devoir reconnaître qu’un grand nombre de chrétiens restent toujours de petits enfants en Christ, comme les Corinthiens, tandis qu’ils devraient « tendre à la perfection », et « parvenir à l’état d’homme fait » (Éphésiens 4 v. 13). La racine du mal se trouve dans la répugnance des chrétiens à renoncer au « moi », à crucifier leur « chair ». À tous Jésus adresse ces mots : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Matthieu 16 v. 24).

L’Esprit n’est envoyé qu’à ceux qui obéissent ; il ne peut faire son œuvre que dans le cœur de ceux qui veulent renoncer au moi et le vouer à la mort. Il est facile de comprendre que la vie charnelle avec ses actes, et l’esprit charnel avec ses connaissances, réagissent l’un sur l’autre. Tant que nous laissons libre cours à la chair, nous ne pouvons pas recevoir des lumières spirituelles sur la vérité.

Nous pourrons « connaître tous les mystères et la science de toutes choses » (1 Corinthiens 13 v. 2), et ne pas avoir la charité, cet amour que l’Esprit communique à notre vie intérieure ; tout cela n’est que de la « science qui enfle » et qui ne sert de rien.

Tout chrétien est appelé de Dieu à être « un homme spirituel ». Le but de la rédemption par Christ était en effet d’ôter tout obstacle à ce que l’Esprit de Dieu pût faire du cœur et de la vie de l’homme : une demeure digne du Dieu qui est Esprit.

La rédemption ne manqua pas son but. Le Saint-Esprit vint inaugurer une nouvelle économie, celle de la vie divine venant demeurer en l’homme avec puissance. La promesse et l’amour du Père, la puissance et la gloire du Fils, la présence de l’Esprit-Saint sur la terre nous sont garants de la possibilité de ce changement. De même que l’homme naturel peut devenir un homme régénéré, l’homme régénéré, mais encore charnel, peut devenir un homme spirituel.

Pourquoi donc n’en est-il pas toujours ainsi ? Cette question nous ramène au grand et impénétrable mystère de la liberté de l’homme, à la faculté que Dieu lui a laissé d’accepter ou de refuser ses offres, de saisir ou de rejeter la grâce qu’il lui accorde. C’est le Saint-Esprit qui fait de l’homme un être spirituel. Lui seul le peut et il le fait très certainement chaque fois qu’on se livre entièrement à lui.

Être entièrement pénétré et sanctifié par le Saint-Esprit, placer sous son contrôle l’esprit d’abord, puis l’âme avec sa volonté, ses sentiments et ses facultés intellectuelles, et lui soumettre le corps aussi, voilà ce qui rend l’homme spirituel, et ce qui prouve qu’il l’est. Répétons-nous ces mots qui seront la force de notre vie : Le Saint-Esprit demeure en moi ; c’est dans mon esprit qu’est son sanctuaire invisible.

À mesure que notre foi saisira mieux ce qu’il est et ce qu’il veut faire, à mesure aussi que nous verrons mieux qu’il ne l’a pas encore fait, nous voudrons savoir ce qui l’en empêche, et nous découvrirons que c’est la chair et nous rejetterons de notre vie tout ce qui est charnel.

C’est là l’obéissance qui nous est demandée. Dès que nous croyons au Saint-Esprit qui est en nous, nous savons que nous avons la force nécessaire pour « marcher par l’Esprit ». Nous n’avons qu’à nous abandonner à son action puissante et recevoir de lui « le vouloir et le faire selon le bon plaisir de notre Dieu » (Philippiens 2 v. 13).

Amen

 

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« La vision de Dieu vient chez les hommes humbles, l'infaillibilité, et non l'humilité, donne lieu à des créatures déchues. L'infaillibilité est le sommet que Satan tend comme proposition à l'homme... »

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